La fin de l'attente ?

Déjà presque une semaine que Zoile vivait la pire déception de sa vie.

On ne l'avait même pas réveillée quand la Reine avait eu la petite princesse. Ensuite, on l'avait occupé, en prétextant que sa présence près de la Reine allait épuiser cette dernière et qu'elle était beaucoup trop petite pour un si petit bébé. Zoile savait que c'était faux. Elle savait bien que la Reine était plus fatiguée ces derniers temps et elle avait fait bien attention de ne pas l'épuiser. Elle se tenait tranquille, ne courait pas, parlait un peu moins, pour ne pas étourdir la Reine et elle la traitait aux petits oignons. elle lui apportait sa tisane à l'heure exacte, juste assez chaude, lui préparait des bains relaxant, s'assurait de ne pas trop serrer ses robes et elle avait même ralentit le pas pour que la reine ne s'essouffle pas. Et ensuite, on osait lui dire qu'elle était trop excitée pour le repos dont la Reine avait besoin ? ARGL ! Et trop jeune et pas assez délicate pour la petite princesse ? Double ARGL ! Et le pire, c'est qu'elle n'avait même pas eu le droit d'aller les voir ! Triple ARGL !

On lui avait refilé des tas de tâches, qu'elle n'avait pas fait depuis que la Reine l'avait prit à son service personnel. Chaque jour, depuis la naissance du bébé, elle s'était achrnée à expédier ses tâches le plus rapidement possible, aidée par Eze et L.U.F.O.T.U. et elle allait rôder autour des appartements de la Reine et du Roi. elle se faisait discrète, pour ne pas se faire prendre et espérait croiser la Reine pour lui demander pourquoi elle ne vaut pas la voir. Pourtant, Zoile croyait que la Reine était contente d'elle. Mais pas assez pour qu'elle continue de la soigner quand elle est malade ? Il y avait des choses à mettre au clair.

Alors, en ce moment, Eze sur les talons, L.U.F.O.T.U. dans les mains, elle rôde dans les couloirs, sans vraiment se cacher, mais en se faisant discrète. La plupart des gens ne s'occupent pas des enfants. Ça lui procure un avantage considérable.

Peu de temps après le réveil de la reine, Thibaut avait été autorisé à entrer dans la chambre. Sincèrement soulagé de la voir souriante et éveillée, il s'était permis d'approcher, de s'emparer de la main de Lilianna et l'avait baisé avec ferveur, tout en murmurant quelques mots quant à la joie de la voir.

Depuis, l'adolescent s'était fait discret, comme à son habitude, et muet. Il ne parlait que quand on lui adressait la parole. Le reste du temps, c'était une ombre. Aussi, ce matin, avait-il été surpris quand Lilianna lui avait demandé d'aller chercher la petite Zoïle. Trystan lui avait dit que l'enfant tournait en rond comme une âme en peine, triste de ne pas voir la reine et naturellement, Lilianna avait tout de suite demandé à ce qu'on l'amène. Si le roi était quelque peu sceptique quant aux bienfaits d'une enfant turbulente près d'une reine convalescente, Lilianna lui avait coupé l'herbe sous le pied en lui assurant que cela lui ferait le plus grand bien, avant de l'achever en lui susurrant qu'il ne voudrait tout de même pas décevoir une enfant.

Et, évidemment, il n'avait trouvé aucun argument à lui opposer.

Aussi, Thibaut s'était-il mis à la recherche de la petite dame de compagnie, qu'il trouva sans peine à rôder dans les couloirs, près des appartements royaux, accompagnée de son crapaud. Etrange qu'on tolère cet animal dans le palais, mais cela n'étaient pas ses affaires.

- "Bonjour Zoïle."

Le jeune homme s'était arrêté près d'elle, un peu gauche. Il l'était avec tout ce qui était du sexe féminin. Il ne savait pas comment s'y prendre, que ce soit avec les dames ou les petites filles. Il sourit timidement, après tout, la gamine le connaissait.

- "La reine veut te voir, tu viens avec moi?"

Il tendit la main comme pour inciter Zoïle à la prendre et le suivre et l'entraine jusqu'aux appartements royaux. Quand il ouvrit la porte, c'était le roi qui l'attendait dans l'antichambre. Depuis le réveil de Lilianna, il avait retrouvé tout son aplomb. Aujourd'hui, il arborait une tenue couleur émeraude, brodée d'or. Il tourna la tête vers l'entrée en entendant la porte s'ouvrir et afficha un petit sourire.

- "Merci Thibaut. Tu peux nous laisser."

L'adolescent s'exécuta et s'effaça dans un bruit feutré, refermant la porte derrière lui.

- "Désolé de t'avoir laissé si loin de la reine tout ce temps Zoïle, mais elle était très malade. Mais aujourd'hui, elle va beaucoup mieux et a très envie de te voir, tu lui as beaucoup manqué. Et puis, nous avons quelqu'un à te présenter."

Le visage de Trystan semblait beaucoup moins sévère, ses traits étaient même malicieux alors qu'il s'adressait à l'enfant. D'un geste, il ouvrit la porte menant à la chambre et s'effaça pour laisser à Zoïle la joie d'entrer la première et enfin voir Lilianna.

Elle longe les murs et écoute attentivement les bruits de pas dans le couloir. Elle sait qu'elle ne devrait pas être là, mais, à cette heure, dans l'aile des invités, mais elle a déjà tout fait ça... enfin, Eze l'a fait tandis qu'elle se chargeait de changer les bougies du lustre d'un des boudoirs.

- Bonjour Zoïle.

Elle sursaute, parce qu'elle ne l'a pas entendu venir. Son air de biche effarouchée parait quelques secondes, le temps qu'elle reconnaisse le gamin et son air se meut en une apparence d'indifférence.

- Quoi ?
- La reine veut te voir, tu viens avec moi?

Elle a une brève hésitation, voulant garder son air indifférent, mais il ne tient pas. Son petit visage de poupée s'illumine et il la sent devenir fébrile, comme un quelque chose qui chatouille dans l'air et qui rend euphorique.

Elle ne prend pas la main de Thibaut. En fait, elle se fait violence pour ne pas se mettre à courir et de rester derrière Thibaut, mais ce dernier doit accélérer le pas pour ne pas se faire devancer. Elle ne dit rien, mais son regard noir étincelle de milliers de paillettes dorés.

Mais elle ne s'attendait pas à se retrouver face au roi. Oh, elle l'avait déjà vu, mais pas de si près, en fait. Il était parti pour Alonna peu de temps après qu'elle soit arrivée et ensuite, à son retour, elle n'avait pas eu l'occasion de le croiser. Elle se fige donc devant lui, les paillettes disparaissent et, à voir son sir, elle se dit qu'elle aura droit à un "D'accord, tu peux aller voir la Reine, mais tu t'excites pas, tu restes tranquille et tu te tais."

- Merci Thibaut. Tu peux nous laisser.

Oh, il ne reste pas. Elle se retrouve donc vraiment face au roi et seule. L'euphorie qu'elle dégage s'estomp et elle reste silencieuse, immobile. Elle attend le discours moralisateur. Ils lui font tous ça, sauf la Reine.

- Désolé de t'avoir laissé si loin de la reine tout ce temps Zoïle, mais elle était très malade. Oh, il l'est moins qu'elle l'aurait cru, mais encore, ça dénote qu'on la croit incapable d'être sage. C'était contrariant ce manque de confiance. Elle est pourtant la demoiselle de compagnie de la Reine, non ? Zoile était contrariée par ce manque de confiance, sans savoir exactement ce qui en est, mais elle dégageait une certaine contrariété. Mais aujourd'hui, elle va beaucoup mieux et a très envie de te voir, tu lui as beaucoup manqué. Et puis, nous avons quelqu'un à te présenter.
- Oui.

C'est la moindre des choses, selon Zoile. Elle a beau n'avoir que 6-7 ans, elle a de l'aplomb et elle est convaincu de certaines choses dans la vie... en particulier dans la sienne. Elle range L.U.F.O.T.U. par le col de sa robe et le cale soigneusement dans la ceinture.

Elle observe un moment le roi, le dévisageant de manière qui auraient été incorrecte si quelqu'un l'avait vu faire. Mais elle sait que le roi ne voit pas et ils sont seuls. Il n'a pas l'air méchant. La Reine lui a déjà dit qu'il est merveilleux, mais Zoile connaissait ses classiques. Si les princes sont toujours gentils, les rois ne le sont pas toujours.

Il se dirige vers la porte et elle lui emboite le pas avec empressement. Il lui ouvre la porte, puis lui cède le passage. Elle hésite à entrer... depuis quand un roi cède le passage ?

- Bonjour Zoïle. La petite voit la Reine et son visage s'illumine. Un débordement euphorique se fait sentir. Si elle a hésité à entrer, elle n'hésite plus. elle court presque, un minimum de retenue. Je suis désolée de ne pas t'avoir fait venir avant, je n'allais pas très bien.

Ça n'a plus vraiment d'importance. Toutes ses contrariétés s'envolent plus elle s'approche dut lit. elle avait une toute petite rancoeur contre la Reine, de l'avoir gardé loin d'elle, mais ça n'était plus le cas. Plus du tout. Elle lui adresse un regard admiratif, parfaitement ravi. Et puis oui, la Reine avait vraiment un air fatigué, mais pour Zoile, ça ne diminuait en rien sa beauté exceptionnelle. Elle ralentit le pas juste en s'approchant du lit, fixant d,un regard avide la petite fille gigotante.

- Viens donc t'asseoir près de moi , Zoïle.

Comme demandé, Zoile s'assoit sur le rebord du lit, sagement, sans rien dire parce qu'elle est passablement bouche bée. Elle s'étire pour voir la petite dans ses couvertures. Puis la Reine la lui dévoile. L'admiration de la gamine devient un pur ébahissement.

- Oh...
- Je te présente Lyhann , notre petite princesse.

Subjuguée par le petit être qui s'agite dans les bras de sa mère, elle sourit et lève une main d'une impeccabilité douteuse, mais tout de même propre et elle touche la joue de la petite Lyhann.

- Bonjour, Lyhann. Moi, c'est Zoile..., chuchote-t-elle. Elle est si belle...

Zoile est une sorcière, bien que pour l'instant, ça ne parait pas. Et quoiqu'on en dise, les marraines fées et les sorcières sont les mêmes femmes. Marraines fée pour certains, Sorcières pour les autres. La différence réside dans le choix de la sorcière à accorder sa bénédiction à l'un et sa malédiction à l'autre. Mais ce sont des choses que Zoile ne sait pas. L.U.F.O.T.U. le lui aurait dit si elle lui avait posé la question, mais on ne peut pas poser la question quand on n'a pas l'interrogation de départ.

- Tu seras toujours la plus belle, murmure-t-elle, comme on dicte une certitude. Les marais n'auront pas d'emprise sur toi.

Ça, c'était plus inquiétant comme idée, que les marais puissent la toucher. Pourquoi les marais la toucheraient d'abord ? L'air crépite au loin, ou peut-être pas si loin. Impossible de le dire, ce fut si ténue.

Elle relève les yeux sur la Reine, comme si elle ne s'était pas rendu compte de la portée de ses paroles, pourtant, son air est grave.

- Je la protègerai de tout, déclare-t-elle d'un ton solennel beaucoup trop sérieux pour provenir d'une si jeune gamine.

La petite restait silencieuse, mais il pouvait sentir que l'excitation avait fait place à un autre sentiment. Tiens, l'intimidait-il? C'était possible, après tout, il n'étais pas sépcialement aussi avenant et chaleureux que Lilianna et Zoile n'avait jamais eu à faire à lui. Eh bien, il fallait une première fois à tout, n'est-ce pas? Il avait tenté de lui parler avec douceur et sans la prendre pour un bébé. Les enfants détestaient cela, comme ils détestaient les : tu comprendras quand tu seras plus grand. Trystan avait détesté ce genre de réponses qui ne convenait pas à son esprit curieux et Zoïle ne semblait pas empotée ni idiote.

Un seul mot vint trouver écho à ses paroles. Oui. Ainsi, elle prenait note de ses paroles, mais semblait déjà s'en désinteresser. Il n'y avait que Lilianna qui importait. Le roi décida alors de ne pas la retenir davantage, mettant déjà sa patience d'enfant à mal. Il ouvrit la porte et laissa Zoïle entrer la première. Elle hésita, mais cette hésitation s'envola bien vite quand Lilianna prit la parole. Il sentit de nouveau l'enthousiasme de la petite qui ne se fit pas prier pour approcher.

Trystan entra à sa suite et referma la porte, avant de se diriger vers le lit, mais en restant à distance respectable pour ne pas impressionner encore Zoïle qui retrouvait sa reine adorée. Il l'entendit grimper sur le lit alors que Lilianna l'y invitait et imaginait sans mal la gamine se tortillant pour aperçevoir le bébé dans les bras de Lilianna. Il entendit le petit cri admiratif de Lyhann et sentit une bouffée d'orgueil totalement idiote monter en lui alors qu'une enfant de 7 ans s'extasiait sur sa fille. Zoïle se présenta à la petite princesse. Il imaginait le visage de Lilianna, reflétant son émotion et la tendresse qu'elle pouvait ressentir pour la petite dame de compagnie. Le tableau devait être touchant.

Cependant, Trystan perdit de sa décontraction en entendant les paroles de Zoile. La première partie était assez conventionnelle, mais l'allusion au marais le mit en garde alors qu'il sentait quelque chose de ténu, une vibration dans l'air. Elle termina en disant qu'elle protégerait Lyhann de tout et son esprit se mit à réfléchir à toute vitesse. Zoïle aurait-elle des pouvoirs magiques? Cette vibration... Cette façon de parler comme l'on dicte une prophétie... C'était étrange.

Très doucement, Trystan s'approcha, avant de demander d'une voix douce :

- "Pourquoi les marais Zoïle?"

Le regard noir comme la nuit de la jeune demoiselle de compagnie reste rivé sur la petite fille de quelques jours à peine. Le Roi et la Reine peuvent presque sentir les promesses qu'elle fait sans les dire, les menaces qu'elle jure sans les prononcer. Rien de menaçant pour la petite princesse, tout n'est que protection du petit être, mais l'air devient lourd, en même temps que cristallin, selon la promesse ou la menace.

- Pourquoi les marais Zoïle?

Elle cligne des yeux, comme si Trystan l'avait sortir de ses pensées, ce qui est le cas après tout, puis elle le regarde. Elle semble perdue un moment, puis elle revient à la réalité. Elle fronce les sourcils et pince les lèvres.

- Parce que le Marais, c'est la pire chose.

Étrangement, tout le sérieux qu'elle dégage implique nécessairement une expérience personnelle. Une enfant si jeune avait-elle vraiment été dans le marais ? LE Marais, parce qu'elle avait vraiment répété LE Marais ensuite. Et il n'y en a qu'un seul Marais, avec un grand M. Elle était arrivée au château et y était entrée sans vraiment se faire remarquer, jusqu'à ce qu'elle joue avec le diadème de la Reine qui l'avait prit sous son aile. Mais personne ne savait vraiment d'où elle venait, ni ce qu'elle avait traversé avant d'arriver ici.

- Zoïle , je n'ai pas l'intention d'emmener mon bébé dans les marais !

Le noir de son regard quitte Trystan et revient sur la Reine. Elle est sérieuse un moment, puis elle sourit, se voulant rassurante. Elle hoche la tête.

- Oh, je sais que vous ne l'y emmèneriez pas volontairement, mais les marais sont partout. Les marais, sont comme le désert, ils s'insinuent partout où on leur laisse une faille.

Ça sonne comme une leçon lut et apprise par coeur. Lufotu était un bon professeur. Les rats-garous proviennent des marais après tout. Du moins c'est ce que Lufotu lui a dit. Et les rats-garous, c'est très mal. Ce sont des méchants. Des peurs d'enfant.

- Tu sais , je crois que son papa la protègera déjà de tout.

Zoile jette un regard sur Trystan et semble en douter. Quoique pas en douter, mais elle se dit visiblement que plus de protection ne sera pas de trop. Elle n'a rien contre le roi, mais elle ne le connaît pas, elle n'a que les paroles de la Reine pour se convaincre. Et le Roi, il est aveugle, comment il ferait pour voir arriver le danger ? Les dangers qui rampent dans les ombres, sous les meubles et derrière soi ? C'est de ça qu'elle doute et elle sait que les méchants rampent dans l'ombre. Elle a lu beaucoup d'histoires. Pourtant, elle ne veut pas peiner la Reine qui semble en être convaincue, pas plus que le Roi qui est juste à côté. Elle tapote la main de la Reine sur sa propre épaule.

- Oh, je suis certaine que le Roi ferait l'impossible pour la Princesse Lyhann.

Elle ne ment pas, elle en est convaincue, mais est-ce assez ? Zoile est convaincue qu'elle peut en faire davantage. Pour le meilleur et surtout le pire.

Par mimétisme inconscient, Trystan fronça lui aussi les sourcils à la réponse de la petite fille. Parce que les marais, c'est la pire chose... Les marais de Fealia? Oui, sûrement, il n'en connaissait pas d'autres, mais personne ne vivait là dedans, ça grouillait de drows et de bestioles plus ou moins commodes, mais toutes dangereuses. Pourquoi une gamine de 7 ans parlait-elle des marais? A 7 ans, on parlait de beaucoup de choses, de sa belle robe, de ses jeux, de ses compagnons, mais pas des marais.

- "Comment le sais-tu?"

Il ne la jugeait pas, ne l'agressait pas, mais cherchait à comprendre et à lui faire pousser ses réflexions plus loin. Il était plus intrigué qu'effrayé par cette étrange situation. Il n'était pas magicien amateur, et les paroles de Zoile avaient résonné comme une promesse, comme si elle s'assurait personnellement que ce qu'elle avait prédit arriverait. Plus belle fille du monde, protégée par Zoïle. Et étrangement, il ne prenait pas cela pour un caprice d'enfant. Quelque chose le poussait à croire que Zoïle n'était pas dans son petit monde imaginaire.

Lilianna rétorqua dans un rire incrédule qu'elle n'avait pas l'intention d'emmener Lyhann dans les marais. C'était une évidence, mais cela ne démonta pas l'enfant qui continua sur le même ton. Elle semblait parler comme quelqu'un de plus âgé, quelqu'un de sage et cela semblait incongru dans la bouche de la pétillante enfant. Lilianna assura que Trystan saurait la protéger et il sentit le scepticisme de l'enfant. Pas besoin de voir pour sentir son regard sur lui, ni interpréter son silence. Sa réponse le fit sourire. Il était devenu fin psychologue avec le temps et il ne se repérait plus qu'aux bruits, aux intonations de voix... Il reprit doucement, venant s'aseoir près de Zoïle :

- "Mais plus nous serons à veiller sur elle, mieux ce sera Zoïle, n'est-ce pas? De l'aide ne serait pas de refus, tu peux voir des choses qui m'échappent. Dis moi, comment vas-tu la protéger toi?"

Pas de moquerie dans sa voix. Non, il lui demandait comment elle comptait faire, comme il aurait demander à un collègue. Et il était près à lui répondre si elle lui retournait la question. Et tout en entrant dans l'univers de l'enfant, il cherchait à percer son secret.

Comment Zoile sait que les marais sont la pire chose ? Pour elle, s'était évident. La question même était la réponse. Elle y était allée. Et pour elle, ça n'avait rien d'extraordinaire. Elle y était allée, point. Mais les adultes ne pouvaient concevoir qu'une gamine d'à peine 6-7 ans puisse traverser les marais seule et en plus, d'y survivre. Mais elle ne les avait pas traversé seule.

- Oh, Eze et moi, on les a traversé pour venir ici, affirme-t-elle avec un naturel stupéfiant. Comme si n'importe gamin de 6-7 ans pouvait traverser les marais avec un crapaud. C'était... pas impossible... mais très peu probable. Elle n'a que 6 ou 7 ans. Pas 16-17 !
- Mais plus nous serons à veiller sur elle, mieux ce sera Zoïle, n'est-ce pas? Elle hoche la tête, pas très sûre. D'expérience, plus de gens devaient la surveiller, plus elle arrivait à s'échaper, puisque tout le monde comptait sur les autres pour la surveiller. De l'aide ne serait pas de refus, tu peux voir des choses qui m'échappent. Dis moi, comment vas-tu la protéger toi?

Elle reste quelques secondes interdite. Elle l'avait dit, d'instinct, mais concrètement, elle ne savait pas quoi faire. Elle n'avait pas d'épée, ni de dragon pour garder la princesse. Elle ne savait pas se battre non plus. Confuse, elle jette un oeil inquiet vers la petite Lyhann.

- Eh bien , il suffit de faire très attention.

Zoile hoche la tête, gravement et avec conviction. Puis elle a un éclair de génie pour répondre au Roi. En fait, le Roi lui avait procuré une partie de la réponse. Et franchement, ça lui semblait vachement évident en y réfléchissant. Elle se retourne vers le roi et le dévisage. elle penche la tête de côté, comme si elle voulait s'assurer qu'il ne voit vraiment pas. Quoique d'un autre côté, elle sut d'instinct que si ses yeux ne voyaient pas les images, il n'était pas parfaitement aveugle de tout. Il voyait autrement. Elle lui tapote la main, se voulant rassurante et fait sa déclaration, d'un ton grave.

- La Reine vous préviendra pour les méchants et avec votre épée, vous allez protéger Lyhann. Et moi, je vous dirai ce qui se cache dans l'Ombre, chuchote-t-elle, comme si le simple fait de le prononcer pouvait être néfaste.

- Beaucoup de monde va vouloir protéger cette petite Princesse.

Elle revient sur la Reine, un sourira rayonnant. Elle hoche la tête avec conviction, mais elle pose tout de même un doute. Son sourire s'efface, mais c'est plus une précision sérieuse qu'un mécontentement.

- Mais pas trop de gens. Parce que les gens regardent moins quand trop regardent. Juste nous trois, qui doivent vraiment veiller sur elle. Faut toujours qu'un e nous trois la regarde. Et faut savoir quand un de nous ne la regarde plus. Zoile avait échappé à des tas de gens rencontrés sur la route, parce qu'ils avaient compté sur untel pour la surveiller et vice-versa. Sans doute que la plupart ne lui auraient pas fait de mal, mais Zoile avait une bonne idée de la surveillance déficitaire des adultes. elle regarde la petite et lui caresse la joue. Moi, je ne la quitterai pas des yeux. Jamais.

Pour Zoile, le sens de la vue est vaste, pas seulement physique. Trystan saisit peut-être toute l'ampleur de la promesse. Instinct de sorcière/marraine fée ? Probablement.

La surprise se refléta sur le visage du roi alors que Zoïle répondait avec un naturel confondant qu'elle était passée par les marais pour venir jusqu'ici. Mais d'où venait-elle alors? On travsersait les marais pour aller du Puy au reste de Miradelphia et inversement... D'où venait Zoïle? Du Puy? Enfin, elle n'était pas drow, elle n'était même pas demie drow!

- "Tu as traversé les marais avec juste Eze? Juste tous les deux? Tu n'as pas fait de mauvaises rencontres? Tu n'as pas eu peur?"

C'était quand même stupéfiant qu'une enfant s'aventure là dedans avec un crapaud et en ressorte indemme. Plus il discutait avec elle, plus il se disait que la petite dame de compagnie de sa femme n'était pas une enfant tout à fait comme les autres... Magicienne en herbe? Autre chose?

Il demanda alors à Zoïle comment elle comptait protéger la petite et ne reçut pour seule réponse que le silence. Venait-il de confondre la petite en lui posant une question à laquelle elle ne s'attendait pas? Avait-il tort de la prendre au sérieux et n'avait-elle fait qu'exprimer une assurance toute enfantine et candide? Lilianna vint alors à son secours. La petite se permit alors de tapoter la main de Trystan, naturellement. C'était une enfant et lui un adulte, mais cela s'arrêtait là. Au moins, cela prouvait qu'il ne lui faisait pas totalement peur. Il sourit et retint même un rire aux paroles de Zoïle.

- "Tu sais Zoïle, ce n'est pas avec une épée que je compte la protéger... Tu me vois avec une épée alors que je ne peux pas voir mon adversaire?"

Il disait cela d'une voix malicieuse, la mettant devant l'évidence. Et non, le roi n'était pas un guerrier de légende capable de pourfendre 10 drows d'un coup d'épée. Mais il avait d'autres armes, tout aussi redoutables après tout. Il était un excellent magicien et il apprenait encore aux côtés de Nakor. Non, il n'était pas sans défenses et il était même plus dangereux qu'un chevalier.

Lilianna intervint en disant qu'ils seraient du monde à vouloir la protéger. Oui, et autant de monde à vouloir lui nuir. Trystan continuait une dynastie de rois et cela pouvait être gênant. Il y avait tellement de moyens de se servir de ce bébé... Zoïle corrigea alors Lilianna, semblant parler d'expérience. Etrange comme cette enfant avec un solide bon sens parfois. Elle jura alors de ne jamais détacher les yeux de la petite princesse et Trystan sourit.

- "Zoïle, je suis rassuré de savoir que tu vas veiller sur elle aussi fort."

Et il ne disait pas simplement cela pour lui faire plaisir. Son instinct de magicien lui soufflait que Zoïle avait un don. Il ignorait lequel, mais elle avait quelque chose, c'était certain. Il explorerait cela plus tard... Peut-être avec Nakor. Il tendit la main vers la petite fille et ses doigts caressèrent quelques boucles éparses. Juste un contact, plus chaleureux, pour appuyer ses paroles. Il laissa retomber ensuite sa main, attendant la suite.

Elle sentit une brève alarme dans le on du roi. Ou alors était-ce de la stupéfaction ? Difficile à dire pour une gamine de 6-7 ans.

- Tu as traversé les marais avec juste Eze?
- Oui.
- Juste tous les deux?

Elle se contente de hocher la tête en signe de oui.

- Tu n'as pas fait de mauvaises rencontres?
- Des araignées, des milles-pattes gros comme ça, Des seppents long comme ça, des moustiques et des rats-garous, mais ça, y'en a partout.
- Tu n'as pas eu peur?
- Non, ment-elle, Eze était avec moi. Eze est très fort.
- Crrrrâw

Oui, à voir le crapaud léthargique en ce moment, y a rien de moins sûr. Il sautille dans la chambre et disparait sous une commode. Eze est toujours dans les parages de Zoile. En fait, il serait plus juste de dire qu'on ne voit jamais Eze sans Zoile. Parce que voir Zoile sans Eze, c'est possible. D'ailleurs, personne ne pouvait se vanter d'avoir vu Eze de manière tout à fait fortuite. On y pensait et ensuite on le voyait, mais jamais sans Zoile.

- Mais c'est pas les rencontre qui sont dangereuse. C'est parce qu'on cale jusqu'aux genoux par endroits. Et quand on cale, ça tire vers le fond. Mais j'avais la carte, alors je savais où mettre les pieds, dit-elle avec un naturel terrifiant et un sourire candide.

À l'entendre, elle aurait pu raconté une ballade au marché, tout simplement, et pas une traversée des marais. À croire que c'était pas les marais qui avaient le plus terrifiés Zoile.

- Tu sais Zoïle, ce n'est pas avec une épée que je compte la protéger... Tu me vois avec une épée alors que je ne peux pas voir mon adversaire?
- Mais tous les rois ont une épée. C'est écrit dans les livres.

Pour Zoile, ce qui était écrit dans les livres, surtout dans les contes, c'était vrai. Personne ne lui a jamais dit qu'elle commence à être trop grande pour croire à ces conneries. Mais c'est vrai que cette histoire de roi aveugle, ça posait problème. Les rois n'étaient pas aveugle dans les livres. Ils voyaient et parfois trop de choses. Elle eut une moue pensive.

- Alors faudrait peut-être un preux chevalier pour l'épée... il pourrait la tenir pour vous...

Une logique implacable, n'est-ce pas ?

- Je ne la quitterai pas des yeux pendant un long moment , Zoïle. Elle est toute petite , elle a besoin de sa maman près d'elle.
- Oui, dit-elle, les enfants ont besoin de leur maman.

À son ton, c'était une évidence. Le genre de truc qui ne peut pas ne pas être. Le fait qu'elle soit au château de Diantra, au service de la Reine à 6-7 ans et sans que ses parents ou un de ses parents, un de sa famille n'y travaille... et surtout sans que personne ne sache qui sont ses parents, ça ne semble pas faire parti de l'équation qu'elle vient de formuler. Est-ce qu'elle a cessé de se considérer comme une enfant ? C'est possible. Est-ce qu'elle se croit à part ? C'est possible aussi.

- Zoïle, je suis rassuré de savoir que tu vas veiller sur elle aussi fort.
- Oh oui, répond-elle avec une assurance candide.

Lilianna se lève, avec la petite et Zoile la regarde s'éloigner, l'air déçu, mais elle ne fait rien pour les rattraper. Elle fait attention. On lui a dit de rester tranquille. Et puis, la Reine, c'était la Reine. On ne discute pas vraiment les intentions et le bon vouloir de la Reine sans très bonne raison. Elle va quand même pas la manger, hein ? Mais non, c'est les orgres qui bouffent les enfants. D'ailleurs, elle avait finit par saisir que les mamans n,ont pas des bébés parce qu'elles ont mangé des graines qui font pousser les bébés. La cuisinière s'était écroulé de rire quand elle avait entendu celle-là.

Assise à côté du roi, de manière très familière, elle observait la Reine et le petite. Pour Zoile, la plupart du temps, la Reine était son amie beaucoup plus que la Reine de Diantra. En publique, elle suivait le plus attentivement possible le protocole, elle ne faisait rien de ce que l'autre gouvernante qualifiait de déplacé. D'ailleurs, la gouvernante aurait trouvé très déplacé qu'elle soit assise sur le lit royal, et à côté du roi. Et aussitôt que la Reine lui fait signe, elle bondit sur ses pieds et s'y précipite, avec un minimum de retenue. c'est tout juste si elle ne court pas, mais ses petits pas sont vachement enthousiaste.

- Je crois que la petite princesse a besoin de dormir.

Zoile observe la petite et la caresse la joue. Elle lui gazouille quelques truc que les adultes ne comprennent pas.... et probablement pas les enfants non plus, mais c'est amusant. Une image de conte de fée ? Oui, sans doute. Mais avant les événements qui feront de cette introduction un conte de fée.

- Elle va dormir longtemps ?

C'était... Incroyable... C'était même inconcevable qu'une gamine ai pu traverser les marais et s'en sortir vivante. Bien des guerriers ou magiciens avaient tenté leur chance et avaient trouvé simplement la mort. Il y avait le risque de se perdre, le manque de nourriture, les bestioles, les drows... Autant de dangers qui rendaient les chances de s'en sortir indemme quasiment nulles, et surtout seul. Alors avec juste un crapaud...

Il y avait de la stupéfaction dans la voix du roi, oui, et aussi une pointe d'incrédulité. Mais quel intêret aurait Zoïle à mentir sur ce sujet? A moins qu'elle ne confonde avec d'autres marais, plus petits et bien moins dangereux et ne fasse l'amalgamme? C'était plausible... Ou bien qu'elle ai imaginé tout cela et pense son aventure vraie maintenant? Apparemment, elle avait une imaginiation débordante.

Il demanda si elle n'avait pas eu peur et elle répondit que non, rassurée par la présence de son crapaud qui en profita pour signifier sa présence. Trystan s'abstint de toute remarque sceptique quant aux capacités de combat du dit crapaud, ne voulant pas vexer l'enfant qui croyait dur comme fer à ses dires.

Elle reprit candidement, que le pire n'étaient pas les bêtes du marais, mais qu'elle avait une carte. Là, Trystan marqua une franche surprise qu'il ne chercha même pas à dissimuler. une carte des marais? Si cela était vrai, alors il tirerait un énorme avantage de cette carte et pourrait enfin aller corriger les drows chez eux...

- "Tu l'as encore cette carte?"

Il se mit à rire quand il décu Zoile en répliquant qu'il ne se battait pas avec une épée. Elle lui répondit que tous les rois avaient des épées.

- "C'est écrit dans les livres oui, mais peut-être que mon histoire, elle n'a pas encore été écrite."

Qui sait? Dans 1000 ans peut-être parlerait-on d'un roi aveugle qui avait sauvé le royaume des hommes et l'avait rendu plus unifié que jamais... Ou bien parlerait-on de lui comme celui qui avait laissé les drows anéantir sa nation... Comment savoir? Il ferait son possible pour que cela n'arrive pas, il mourrait pour que cela n'arrive pas, mais cela serait-il suffisant?

- "Oui, peut-être, je te fais confiance pour trouver le chevalier qu'il nous faut."

Ils revinrent sur la petite princesse et Lilianna assura qu'elle n'était pas prête de la lâcher des yeux tant Lyhann avait besoin d'elle. Trystan nota à part lui que Zoile acquiesçait que les enfants avaient besoin de leurs parents, mais qu'elle n'en avait pas. Lilianna se leva alors et Trystan devina qu'elle allait recoucher Lyhann. Les parents de la petite prenaient de mauvaises habitudes et s'ils continuaient, ils risquaient de se faire avoir en la prenant trop souvent dans leurs bras. il sentit Zoile bouger et se lever à son tour pour aller voir le bébé dans son berceau, avant que Lilianna ne s'empare de sa main et ne le fasse se lever pour les rejoindre. La question de Zoïle fit sourire le roi qui répliqua, amusé :

- "Oui, jusqu'à ce que la faim ne la réveille, donc quelques heures... Tu sais Zoïle, les bébés ont besoin de beaucoup dormir. Mais ne t'inquiète pas, tu pourras la voir beaucoup plus souvent maintenant. N'est-ce pas Lila?"

Il ponctua sa question d'un baise main tendre.

L'intérêt du roi pour sa traversée des marais était incompréhensible du point de vue Zoilien. Penser que ça pouvait surprendre un roi la mettait mal à l'aise. Comme si elle craignait de répondre la mauvaise répondre.

- Tu l'as encore cette carte?
- Oui... Bien sûr qu'elle l'avait. Lufotu avait tout. Tout ce qu'il savait du moins. Et elle savait que Lufotu apprenait parfois des choses en même, temps qu'elle. euh... je crois... Mais son hésitation à répondre ne vient pas tant du fait qu'elle craint donner au roi une mauvaise réponse, mais surtout parce qu'elle a soudainement la certitude désagréable que Lufotu n'est pas d'accord. Elle cherche une bonne réponse. Une réponse qui pourrait satisfaire le roi. Je... je regarderai.... je regarderai dans mes choses... Elle baisse les yeux et torture un moment sa belle robe de demoiselle de compagnie.

Si les idées de conquêtes et de protection offensive des royaumes sont pratiquement abstraite aux yeux de Zoile, Lufotu, lui, est pas mal plus au courant. Et la couverture bleuté de Lufotu a demandé pas mal de vase séchée des marais...

La conception des histoires pour Zoile était une représentation de la réalité mise par écrit. Zoile était trop jeune pour comprendre la nuance entre histoire et Histoire.

- C'est écrit dans les livres oui, mais peut-être que mon histoire, elle n'a pas encore été écrite.
- Oh, si, vous savez. Votre histoire est déjà commencée. Vous êtes Roi, vous avez votre histoire. Mais c'est possible qu'elle soit différente. Parce que toutes les histoires de Roi se ressemblent au fond. Ce sont eux qui ont les princesses des histoires. Les histoires commencent toujours ou presque par Il était une fois, un Roi qui possédait une grande terre et une fort jolie fille, narre-t-elle.
- Oui, peut-être, je te fais confiance pour trouver le chevalier qu'il nous faut.
- Oh, non, pas moi. C'est lui qui nous trouvera et il épousera la princesse.

Zoile s'y connaissait en histoire, vraiment beaucoup.

Ils revinrent sur la petite princesse et Lilianna assura qu'elle n'était pas prête de la lâcher des yeux tant Lyhann avait besoin d'elle. Trystan nota à part lui que Zoile acquiesçait que les enfants avaient besoin de leurs parents, mais qu'elle n'en avait pas. Lilianna se leva alors et Trystan devina qu'elle allait recoucher Lyhann. Les parents de la petite prenaient de mauvaises habitudes et s'ils continuaient, ils risquaient de se faire avoir en la prenant trop souvent dans leurs bras. il sentit Zoile bouger et se lever à son tour pour aller voir le bébé dans son berceau, avant que Lilianna ne s'empare de sa main et ne le fasse se lever pour les rejoindre. La question de Zoïle fit sourire le roi qui répliqua, amusé :

- Oui, jusqu'à ce que la faim ne la réveille, donc quelques heures... Tu sais Zoïle, les bébés ont besoin de beaucoup dormir. Mais ne t'inquiète pas, tu pourras la voir beaucoup plus souvent maintenant. N'est-ce pas Lila?

La gamine hoche la tête, dubitative. Oui, elle savait ce que c'était de se réveiller en ayant très faim. Zoile avait voyagé beaucoup avec Eze. Et parfois, elle s'endormait quelque part et se réveillait ailleurs... et affamée. Elle jette un regard désolée au bébé. C'était terrible d'avoir faim... mais ses parents n'étaient pas loin... ils ne la laisseraient pas avoir faim trop longtemps.

- Bien sûr , tu pourras venir plus souvent. Nous avions toutes les deux besoin de repos, mais tu pourras venir quand tu en auras envie maintenant.
- Oh...

Un sourire de pur ravissement vient illuminer ses grands yeux noirs. Et comme ça, elle pourrait savoir si Lyhann a faim, beaucoup faim et trop faim. C'était une bonne idée. Elle sourit. Elle n'allait certainement pas Lyhann avoir faim trop longtemps. Pure béatitude devant le poupon, elle s'appuie sur le bord du berceau et les mains sous le menton, elle admire la toute petite humaine. Elle sera très belle. Adorable. Et Zoile la protègera, toujours.

Aucune trace d'Eze, dans la chambre...