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 Du brouet à l'auberge.

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Coryfé
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MessageSujet: Du brouet à l'auberge.   Du brouet à l'auberge. I_icon_minitimeVen 19 Juin 2009 - 9:31

Debout devant un édifice tout à fait pittoresque, à l'architecture boisée un peu rude mais malgré tout conviviale, Coryfé songeait. Une lune s'était écoulé depuis son entrée dans la baronnie d'Oësgard, ce pays aux terres rieuses mais franchement hostile au vagabond manant qui n'a point d'or dans sa bourse. Et de l'or Coryfé en avait de moins en moins au fil des jours...

Un borborygme inconvenant s'échappa du ventre du vagabond, dont l'appétit était inversement proportionnel à son quota de jaunets, pécunes et liards. Une bien faible somme pour une si grande faim.
Les premiers jours en ces territoires s'étaient avérés particuliers. En effet, la population locale était fort bien ancrée de son vieux patois local, moins moderne que le parler de Diantra, et l'hospitalité générale n'était pas des plus chaude. En bref, les gardes des villes l'avaient presque jeté à coup de pied. Le vagabond n'avait pas protesté, et avait marché plusieurs jours dans la faim.

Aujourd'hui cependant, c'était l'étape de trop. Aucun employeur potentiel ne manifestait son envie de lui confier un quelconque travail, et sa bourse diminuait à vue d'œil. Et cette faim qui le tenaillait...
Non, cette fois-ci, Coryfé mangerait.


La porte de l'auberge s'entrouvrit alors, lentement, avant de continuer à pivoter sur elle-même, laissant le déserteur apercevoir de dessous son capuchon un intérieur chaleureux et amical, le bois crépitant dans la cheminée, la rumeur des plats doucement mijotés narguant ses narines et affûtant ses sens. Ah, dieux... Quelle torture.

- Ah, vous êtes le premier client du jour d'hui. Avez vous de quoi payer la ripaille?

Retirant un peu son affublement, le jeune homme assura d'un signe de tête à la femme qui venait de se présenter à lui qu'il avait de quoi, et, pour preuve, sortit quelques pièces d'or. La bonne gaillarde devînt nettement plus accueillante suite à cela, lorgnant brièvement sur l'épée qui pendait au flanc de Coryfé, avant de l'installer à une table non loin du feu, avant de lui demander d'un ton commercial:

- Qu'est ce que vous désirerez?

- Une soupe, une miche de pain, un morceau de fromage et une choppe de votre bière.

Un peu déconcertée par ce repas frugal, la femme n'ajouta cependant qu'un sourire poli et s'en alla préparer commande, jetant de temps à autre avec son mari des regards curieux vers cet étranger armé, à l'allure étrangement comparable aux drows, mais à l'attitude totalement contradictoire avec cette race. Peut être un sang mêlé, après tout.

- Et qu'est ce qui vous amène de par chez nous?

Elle venait de déposer la nourriture devant Coryfé, qui, sortant son couteau, entama de couper un morceau de pain et de fromage. Ce dernier ne répondit pas tout de suite, occupé à suivre du regard les flammes dans l'âtre.

- Je cherche une bonne âme qui aurait besoin de services d'un homme d'arme. On disait souvent à Diantra que vos terres formaient de rudes guerriers. Je suis venu vérifier ces dires.

Enthousiasmée d'avoir des contes et histoire à raconter sur le pays, l'aubergiste narra alors au vagabond les us et coutumes des environs, riant de bon cœur à quelques histoires saugrenue, sous l'attention partagée de son interlocuteur qui dégustait son repas avec lenteur, de façon à ce qu'il tienne bien au ventre. La femme s'écarta finalement pour aller négocier avec un marchand de bétail, laissant Coryfé rassembler toute son attention sur le repas, qu'il comptait finir en une longue heure pour prendre soin de récupérer ses forces pour l'avenir.

Une douce châleur s'installa au creux de son ventre enfin rempli.
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Baudoin
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MessageSujet: Re: Du brouet à l'auberge.   Du brouet à l'auberge. I_icon_minitimeVen 19 Juin 2009 - 13:37

Fédorine était l'amène tenancière de l'Auberge du Serramin Branché qui, en peu de mots, signifiait « Serraminois pendu ». Ce qui aurait pu être interprété comme une bravade de plus à l'égard du suzerain d'Oësgard -et qui l'était effectivement- avait cependant perduré toutes ces décennies. Même, cette auberge s'était fait un nom parmi les nombreux voyageurs qui sillonnaient la baronnie. Un relais hospitalier sur l'Alette, à une approximative équidistance d'Adelagny et Essenburg. En fait, c'était la clé de voûte de toute correspondance Nord-Sud qui se respectait.

Aussi celle qui servait Coryfée n'était-elle pas étonnée de voir une arme pendre au flanc du vagabond. Les hommes en quête de gloire et de richesse passaient fréquemment par là, guidés à leur insu dans un corridor incontournable menant au reste du pays. Celui-ci était un peu comme les autres, miséreux, esseulé et bien affamé. A la différence près qu'il semblait tout ignorer d'Oësgard et de ses entrailles ; c'était assurément un pérégrin de la péninsule, un déserteur, un fol aventurier ou un mercenaire taciturne ou même les trois à la fois. Quoiqu'il ait été, sa présence était une bénédiction.

« Moi, si c'n'est qu'ça j'peux vous le dénicher votre affur. Restez-y quelques luysards. » avait-elle dit alors qu'elle s'emparait des reliefs du repas et passait un coup de chiffon brunâtre sur l'épaisse table. L'homme resterait, il avait trop faim et trop besoin d'argent pour refuser pareille offre. On lui faisait même un prix sur la tôle : vingt sous la nuit, c'était une aubaine sur laquelle personne de sensé n'oserait cracher.

Aussi le reître, qui n'était pas si fou que ça, accepta-t-il et resta quelques jours. Et alors qu'il s'épuisait dans une oisiveté féroce, à jouer aux dés avec quelques courriers de passage ou des patrouilles en manque de gnôle et à se prélasser dans la lumière chiche de l'auberge, la brave Fédorine avait bien œuvré. Elle avait chargé un homme parti pour Amblère -où l'on disait qu'il y avait de ce genre de boulot concernant les épées- de contacter un certain Friedrich «  les bons tuyaux », dont le doux nom était particulièrement connu dans la région.

Cet homme aux multiples contacts savait tellement de choses sur tout et pour tout qu'il avait renvoyé un de ses bonshommes au relais de l'Alette. Après tout, ce mercenaire tombait à pic : on disait que le Roi avait besoin d'un pigeon qui ne sache rien à rien. Bref, un homme respirant autant le mystère qu'il exhalait l'alcool vint à trouver Coryfé. Il se faisait appeler Hans et se trimballait avec une petite cognée à la ceinture, qu'il la posa bruyamment sur la table à laquelle lézardait sa proie.

« Alors, paraît qu'on cherche un boulot ? » l'homme à la cognée s'enfila lestement sur un banc. Il était plutôt râblé et grisonnant, mais agile comme une anguille. « Je dois avoir quelque chose pour toi, l'étranger » Qui plus est, il devait être intelligent. Son parler était celui de Diantra et à peine mâtiné de l'accent local. Derrière son visage fracassé et ses chicots devait se cacher un vieux routier, beau-parleur et guerrier à la fois. Du type à courtiser les petites dames après avoir broyé quelques crânes.
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MessageSujet: Re: Du brouet à l'auberge.   Du brouet à l'auberge. I_icon_minitimeDim 21 Juin 2009 - 12:04

Un fait très étonnant se produisait en cette auberge. La populace, représentée par Fédorine, se montrait tout à coup chaleureuse et aux petits oignons avec cet étranger venu de nul part, sans grande connaissance de pays, et presque sans argent. Le vagabond senti derrière cette fausse délicatesse comme un vent de complot, mais malgré tout un vent de travail. Les hommes du pays devaient avoir besoin d'un mercenaire qui ne saurait identifier son employeur, et donc ne saurait parler même sous la torture. Cette perspective assombrit Coryfé, qui termina d'un trait sa choppe -pas mauvaise, par ailleurs-, avant d'aller se coucher.

Cela faisait des lieues et des jours qu'il n'avait eut soupé et gîte en un laps de temps aussi cours. Aussi profita t-il pleinement de ce repos pour reprendre des forces, se ragaillardir et faire des exercices physiques dans sa chambre. Les voyages lui avaient fait perdre une partie de sa constitution au profit d'une meilleur endurance, chose qu'il comptait quelque peu corriger. Il eut deux journées pour cela, deux nuits pour récupérer, et six repas pour se fortifier.
Et un souverain en moins pour tout cela.

Un peu bougonnant, le voyageur ne fut pas des plus déplu d'avoir la visite d'un étrange bonhomme durant un de ses repas. Un gaillard aux allures de petit bourgeois, au parler de la capitale, sûrement mis au courant de sa présence par la tenancière. Soit, les affaires prenaient cours.

- C'est bien ça. Je suppose que vous savez que tout travail mérite salaire?

Autant entrer immédiatement dans le vif du sujet, après tout. Jaugeant duregard son interlocuteur, Coryfé garda une certaine méfiance vis à vis de lui et ses allures d'entremetteur vicelard,

- Qu'est ce que vous avez à me proposer?
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MessageSujet: Re: Du brouet à l'auberge.   Du brouet à l'auberge. I_icon_minitimeMer 24 Juin 2009 - 19:10

L'homme à la cognée avança sa face vérolée au-dessus de la table, cauteleux. Il jaugeait simplement celui qui lui faisait face. Il était encore jeune, mais assez vieux pour faire ce qu'il avait à faire sans faire de vagues. Assez d'expérience au combat, peut-être moins en vagabondage. Il semblait ne pas comprendre de quoi il en retournait, à propos de tous ces gens qui s'intéressaient à lui. La Sorgne agissait et il ne le voyait pas, aveugle à tous les symptômes qui resserraient leur étreinte. Une bonne chose que cet étranger... une bonne chose.

« Si le travail est bien fait, je suppose que ça se tient »

Et sur ces entrefaites mâtinés d'une logique implacable, Fédorine vint apporter au routier un vin -sans doute mauvais- délayé d'eau et une miche de pain. Seulement de quoi couper la faim et s'humecter le gosier. L'arrivée de ce repas frugal insuffla en ce recruteur une bonne humeur palpable, un flux rassurant qui gagna l'entour de sa petite personne, et aurait pu apaiser le plus méfiant des roublards. Le malévole plein d'un allant nouveau extirpa d'une sabretache à l'origine inconnue -on avait arraché un écusson jadis cousu dessus, en témoignaient des marques éloquentes- un impressionnant couteau et une toute aussi impressionnante somme.

Quatre souverains de bel or, à l'effigie du bon roi Trystan sous-titré "De Arcanum Roy" ou de son prédécesseur , gisaient sur la table grossièrement charpentée. Totalement détendu, ne semblant pas tenir plus que ça à ses souverains, le bonhomme se mit à arracher de belles tranches à son pain. Son couteau aidant. Il mâchait, coupait, buvait avec une équanimité déconcertante, comme si tout le monde autour de lui était passé à la trappe. Le mercenaire, l'auberge, les souverains, la cognée. Tout. Il était totalement absorbé par sa sustentation personnelle. Néanmoins, quelques mots parvinrent à passer le chaos humide de sa mastication.

« Huit souverains. Ces quatre sont déjà à toi, je te donnerai les autres une fois le travail fait. » Quel travail ? Il laissait planer un mystère pratique sur la teneur de celui-ci. Ce n'était que vétille après tout, qui se souciait de ce qu'il devait faire quand on lui donnait quatre souverains ? La somme était coquette, et un employeur qui pouvait en brader de telles comme avance était fiable. C'était logique, absolument logique. Pourquoi ce type irait lésiner pour quatre souverains de plus ?

« Nous passerons la nuit ici, et demain nous prendrons la route. Je te dirai ce que tu dois faire » et sur ce, il engloutit un dernier morceau de son pain noir et se leva brusquement. L'affaire était, à ses yeux, close. Et si le mercenaire refusait l'emploi, il aurait tout le loisir de partir nuitamment, ou de s'enfuir le lendemain. En bref, le vieux routier comptait autant sur la curiosité que la vénalité de Coryfé pour qu'il le suive. Et si cela ne suffisait pas, on le rattraperait vite pour le délester de quelques pièces, et voilà tout.

« Fédorine, je veux deux chevaux pour demain. Bien frais ! Et aussi du pain, du lard, du fromage et mon outre remplie. » La tenancière fit mine de l'ignorer, mais nota bien silencieusement tout ce qu'il avait dit. On ne contrariait pas les gens comme lui, surtout quand ils se montraient généreux niveau jaunets. « Je t'attends au luisant, devant la cosne, l'étranger. »
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