[Auberge]Un peu de repos[terminé]

Il allait bientôt faire nuit sur la ville, la lumière du soleil déclinait peu à peu embrasant le ciel. Le firmament ainsi ensanglanté, la fraicheur nocturne faisait son apparition. Les rues étaient un endroit peu sûr pour y passer la nuit et comme elle n'avait pas de logement, la drow changeait d'auberge régulièrement en fonction de ses envies.

Ce soir là, elle entra dans une auberge à la façade vieillie par le temps et les intempéries. La rue dans laquelle elle se situait était une rue sombre dans un quartier où les gens de bonnes moeurs évitaient de se rendre.

Elle ouvrit la porte, jeta un coup d'oeil à droite puis à gauche. C'était bon alors elle entra et se dirigea en direction d'une table libre. A peine eut elle le temps d'entrer dans l'auberge que la pluie commença à tomber. Elle poussa un soupire.

J'ai évité la pluie, on dirait bien.

Quand elle fut au niveau de la table, elle s'essaya et attendit que l'aubergiste vienne prendre sa commande. Elle aurait pu crier mais cela aurait attiré l'attention sur elle, chose qu'elle ne voulait pas.

Elle jetait sans cesse des coups d'oeil à droite puis à gauche car elle sentait le regard des humains sur elle; après tout elle n'était pas des leurs même si elle n'avait jamais connu ceux de sa race.

La pluie tombait à grosse gouttes à présent, et toutes les créatures vivantes dans la ville cherchaient à s'abriter du déluge; les animaux se précipitaient sous des chariots ou caisses abandonnés, les villageois courraient pour rentrer chez eux et, çà et là, des lanternes s'allumaient, unique rempart contre les ténèbres grandissants de la nuit qui s'avançait petit à petit...

Une caravane peinait à s'arracher à cette ombre grandissante, à l'extérieur de la ville. Ses voyageurs semblaient exténués, et les gardes de la ville attendaient impatiemment qu'ils franchissent les portes pour les refermer pour la nuit. Ils ne pratiquèrent aucun contrôle routinier, trop peu désireux de se faire tremper par cette pluie battante, et laissèrent passer la caravane sans adresser un mot aux voyageurs.

Fyréos faisait partie de ce convoi en provenance d'Erac. Cela faisait une semaine, peut-être plus, qu'il voyageait en compagnie des marchands itinérants, discutant un peu avec un tel, préférant s'abstenir envers un autre... Le moment était venu de se séparer de leur compagnie, chose qu'il fit sans vergogne aucune, sans se soucier des trombes d'eau qui lui tombaient alors dessus. Il repéra la première auberge et s'y engagea, ouvrant la porte sans grand ménagement, accaparant l'attention de quelques curieux au passage. Il jeta un bref regard sur l'assemblée, et nota de suite qu'il était loin d'être le centre de l'attention. Malgré leurs efforts futiles pour le masquer, leurs regards étaient tous dirigés vers le même point.
Une jeune femme à la peau claire était là, assise à une table, calme et posée au possible, à tel point qu'on aurait cru qu'elle était en état de transe, dans une sorte de méditation. Elle semblait ne prêter aucune attention à ce qu'il se passait autour d'elle, indifférente aux regards des hommes et femmes qui la fixaient alors. Fyréos lui-même avait bien du mal à ne pas succomber à sa beauté qu'il aurait alors qualifié de fatale s'il avait connu ses origines. Seul l'aubergiste parvenait, de peu, à ne pas être subjugué par ses "atouts", s'affairant à satisfaire les clients au comptoir.

Le jeune homme se dirigea vers lui, tentant tant bien que mal d'ignorer la belle inconnue, et, arrivé au comptoir, chercha à savoir s'il y avait encore des chambres de libres pour la nuit. Deux chambres. Il étouffa un soupir de soulagement qu'il ne comprit pas sur le coup, et s'assit au bar, demandant à boire à l'aubergiste.
Puis il se tourna légèrement sur son tabouret, malgré lui, vers la chevelure d'ébène qui suscitait tant d'attention, n'osant aucunement s'approcher en raison de son instinct qui le lui imposait. Cette femme était dangereuse. Dangereusement belle.

Cela faisait maintenant vingt bonnes minutes qu'elle attendait que l'aubergiste vienne prendre sa commande. Elle se leva alors, les deux mains posées sur la table, le regard noir. Elle se dirigea vers le comptoir, si c'était ce qu'il y avait de plus rapide pour être servie, elle pouvait bien le faire. Quand elle fut au niveau du comptoir, l'aubergiste fit mine de ne pas la remarquer, sans doute n'était elle pas la bienvenue en ces lieux. Grossière erreur qu'il commit là. Quand il passa prêt de la drow celle-ci l'attrapa par le bras, en serrant dans le but de lui faire mal, un peu mais pas trop. Nedylene lui dit alors froidement.

J'aimerai être servie, si cela ne vous dérange pas. Une carafe d'hypocras, du pain et votre ragout du jour.

Cette manoeuvre n'avait pour but que d'effrayer le pauvre aubergiste qui secoua la tête en guise d'affiramation. Quand elle se retourna pour aller s'asseoir à sa table, des personnes en avaient prise possession. Elle ne cherchait pas la bagarre. Poussant un soupire et un petit regard en coin dans le salle, elle alla s'installer au comptoir. La seule place de libre était à côté d'un jeune homme. Sans dire mot, elle s'assit près de lui.

L'aubergiste ne tarda pas avec la commande de la drow. Quand il eut fini de tout lui apporter, elle lui demanda.

Je voudrai une chambre pour la nuit.

Désolé, je n'en ai plus mais il doit en rester dans l'auberge qui se trouve un peu plus loin.

Ce mensonge improvisé devait faire fuir la drow de passage. Mais Nedylene avait décidé qu'avec où sans chambre, ellepasserait la nuit ici, au sec.

Le jeune homme avait commencé à siroter une bière locale lorsque la femme auparavant si calme entra dans une colère aussi noire que ses cheveux. Elle semblait quelque peu impatiente, contrairement à ce que son attitude calme laissait paraître quelques secondes auparavant. Un tel retournement de situation laissa Fyréos pantois. Il ne put que l'observer, dénué de toute pensée, interpeler l'aubergiste et lui flanquer ce qui fut certainement la plus grande peur de sa vie. Il ne parvint pas à réprimer un sentiment de pitié pour cet homme, mais à en juger par le comportement de la dame, tout ceci était bel et bien justifié.

C'est alors qu'il remarqua un détail particulier; de ses mèches noires dépassaient deux petits bouts de chair pointus. La réaction normale voulu qu'il pense tout d'abord à une elfe, mais la peau hâlée de la jeune femme en disait long sur ses origines maintenant que ce détail l'avait frappé. Ses sens étaient tous en alerte tandis qu'elle se rapprochait de lui. Son instinct, l'instinct le plus primitif, celui de la survie, le poussait à prendre la fuite, sortir rapidement de l'auberge, trouver un autre lieu pour dormir, peu importe la distance qui le séparait d'un autre lieu où passer la nuit. Les dangers des rues sombres après la tomber de la nuit n'étaient rien en comparaison de ce dont était capable un drow, il n'avait que peu de fois croisé le regard d'un de ces êtres, mais jamais il n'oublierait la cruauté dont ils pouvaient faire preuve, quelque soit leur sexe.

Elle s'assit à côté de lui, et son odeur envoûtante parcourut les dizaines de centimètres qui les séparaient en un rien de temps. Malgré lui, il tourna les yeux vers elle et croisa son regard. Ce qu'il y vit le troubla profondément. Les souvenirs qu'il avait des drows ne correspondaient en rien avec la personne qu'il avait à côté de lui. Peut-être n'était-ce que son imagination, mais celle-ci lui semblait moins... Cruelle. Moins distante. Que faisait une drow en plein royaume humain? Surtout aussi loin dans les terres? Nombreux étaient les drows qui n'avaient même pas le temps de dépasser Diantra avant de se faire arrêter par les gardes ou l'armée, et ceux-ci se faisaient aussitôt emprisonnés. Les questions se bousculaient dans sa tête, mais elles furent interrompus par l'aubergiste et son mensonge flagrant.

Moins révolté par sa réaction mais plus par son manque de tact, le jeune homme prit la parole:

Sauf votre respect, il me semble que vous disposiez de deux chambres, moins celle que je vous ai réservé il n'y a pas de cela cinq minutes. En tant que maître des lieux, vous vous devez de satisfaire le moindre de vos clients, si vous ne voulez pas finir par mettre la clef sous la porte.

Le tout avait été agrémenté d'un sourire aimable, et le ton, bien que chaleureux au possible, se voulait sec voire menaçant. Il ne se souciait que peu du sort de cette drow, mais il prenait à présent plaisir à voir la mine déconfite de l'aubergiste, qui ne put qu'acquiescer et tendre, penaud, les clefs de la deuxième chambre à la demoiselle. Une fois de plus, Fyréos réprima un sentiment de pitié à la vue de l'air dépité de l'homme.

Le jeune homme à côté du quel la drow s'était assise la fixait. Les deux regards se croisèrent mais cela ne fit ni chaud ni froid à Nedylene. Ce dernier intervint suite au mensonge de l'aubergiste. Elle regarda alors l'aubergiste prendre unesecondefois une mine déconfite quand il lui tendit les clefs de la seconde chambre.

Elle tourna alors la tête vers le jeune homme et lui dit.

Merci mais j'aurai pu m'en sortir seule.

Elle remarqua qu'il était bien jeune et à sa tenue qu'il n'était pas de la cité.

Vous me semblez bien jeune pour vous balader de nuit dans les tavernes. Que nous vaut la venue d'un étranger dans cette cité?

Etranger, voilà le terme qu'elle choisit d'utiliser. Si on y regardait de plus près, on pourrait se dire que c'est elle l'étrangère et non lui. Mais le destin nous joue parfois des tours sans qu'on sache pourquoi et là c'était le cas.

Un étranger, lui ? Oui, après tout, c'était le terme qui convenait à sa situation. Il ne prit pas plus de temps pour réfléchir à la question de l'inconnue et préféra répondre indirectement:

Chaque instant de paix est précieux pour ceux dont la vie est précaire, et il nous faut savoir apprécier toutes les opportunités que le temps capricieux nous offre, car qui sait ce qui peut survenir le lendemain...

Sur ces mots, le jeune homme baissa le regard vers la verre qui reposait au creux de ses mains, et se perdit quelque peu dans ses pensées, remontant le cours de ses souvenirs à rebours, de son arrivée dans la taverne jusqu'au départ de Diantra avec cette caravane de marchands... Puis il se posa la même question que la drow lui avait posée: que faisait-il ici, réellement? Il n'en savait pas grand chose...

Pour vous répondre, autant dire que je ne fais que suivre le cours hasardeux du destin. Je n'ai pas ce que beaucoup qualifient de "but" dans la vie. Je ne fais que voyager lorsque j'en ai l'occasion.

Il avait parlé d'une voix calme, posée, sans relever son regard vers elle. A son tour animé par une certaine curiosité concernant sa présence en territoire humain, il posa les yeux sur son visage fin et formula ses mots précautionneusement, sa main animée par un instinct combatif, cherchant inconsciemment une arme pour se défendre. Au cas ou.

Voyager, la drow avait raison. Ce jeune homme n'était pas d'Ydril. Mais cela éveilla la curiosité de Nedylene qui comptait quitter Ydril pour se rendre à Diantra, aussi voulut-elle savoir d'où venait cet étranger.

Vous dîtes voyager mais d'où venez vous comme cela?

La drow remarqua que la main du jeune homme se dirigeait lentement vers le paumeau de son arme. Cette dernière se doutait bien des raisons. Cela faisait maintenant près de sept ans qu'elle était libre à Ydril mais les gens avaient toujours peur d'elle. Sa beauté était à la hauteur de son caractère dans un certain sens, il était donc normal de se méfier de l'eau qui dort.

Elle attendit alors la réponse du jeune homme en espérant que cette réponse lui serve à quelque chose car le bavardage pour ne rien dire n'était pas le fort de la drow qui se lassait des conversations sans queue ni tête qui ne lui apportaient rien.

Fyréos l'écouta parler calmement, cherchant discrètement à regagner son calme. Il avait bien vu que son regard s'était attardé sur sa main qui s'agitait, et il ne chercha pas à masquer ses intentions. Il déposa délicatement sa main sur le pommeau de sa rapière et inspira profondément une nouvelle bouffée d'air emplie des effluves que dégageait la drow. Il semblait avoir gagné son intérêt, et, s'accoudant au comptoir, il leva son autre main et balaya une mouche invisible.

Qu'importe d'où je viens, je ne peux et ne veux plus y retourner. J'ai laissé mon passé derrière moi il y a bien longtemps de cela. Comme je l'ai dit, je voyage depuis que je suis parti, et ma prochaine étape sera Diantra.

Il finit sa chope d'une traite, la reposa sur le bar et regarda à son tour l'inconnue droit dans les yeux. Le fait de rencontrer une drow n'était pas chose banale; hasard? destin? Tout ce qu'il savait, c'est qu'elle avait piqué sa curiosité à vif, et qu'il voulait en apprendre plus sur elle.

Permettez-moi de vous retourner ces questions à présent; que fait une jeune drow telle que vous ici, à Ydril, en plein territoire humain? A en juger par vos manières, vous n'avez pas grandi parmi les vôtres.

Sans attendre une quelconque réaction de sa part, il enchaîna rapidement sur un qualificatif qu'un autre membre de sa race aurait pu trouver offensant voire dégradant:

Vous faites trop humaine.

Le jeune homme suscita très vivement l'intérêt de la drow quand il parla de Diantra. Elle lui proposa alors de faire voyage ensemble. Cela serait plus simple de passer les points de contrôle si elle était accompagnée d'un humain.

Je me rend également à Diantra. Les routes sont peu sûres, pour vous comme pour moi. Je vous propose donc la chose suivante: de voyager ensemble jusqu'à Diantra et ensuite chacun de nous reprend sa route. Cette proposition me semble correcte. Qu'en pensez vous?

De plus, il avait vu juste. Même si c'était une drow, elle avait des manières un peu trop humaines. En même temps, elle n'avait jamais vécu avec ceux de sa race, uniquement avec des humains.

Cela ne vous regarde pas. Que je sois drow ou pas en territoire humain ne regarde que moi et personne d'autre.

Le regard de la drow s'assombrit. Elle l'aurait tué sur place s'il n'y avait pas tant de monde qui la dévisageaient. Elle avait beau paraître calme mais l'humain avait mis le doigt sur un sujet sensible très sensible, au point que s'il recommençait qu'il y ait monde ou pas, elle le tuerait sans aucune hésitation. Mais elle préféra lui laisser une chance de se rattraper car après tout son intérêt premier était de quitter Ydril rapidement pour aller à Diantra.

Le but était atteint, il avait bel et bien touché une corde sensible.
Même si cela ne l'amusait guère de devoir jouer aux devinettes, cela faisait longtemps que Fyréos n'avait pas eu l'opportunité de discuter de la sorte avec un autre être humain - enfin, avec quelqu'un d'autre, quoi. Voyager avec une drow comme compagnon de route... Voilà qui était pour le moins inhabituel! Il voyait parfaitement où elle voulait en venir; tandis que les brigands seraient intimidés par la seule vue de l'inconnue, les autres humains, eux, ne se poseraient pas plus de question en la voyant accompagnée d'un humain. La proposition qu'elle lui soumettait leur était mutuellement bénéfique.

Entendu, conclut-il simplement. Nous voyagerons donc ensemble jusqu'à Diantra.

Il fouilla dans sa poche et déposa quelques pièces sur le comptoir à l'intention de l'aubergiste. Se levant de son tabouret, il se rendit compte qu'il souriait malgré lui-même. Les événements à venir l'excitaient sans qu'il ne comprenne pourquoi. Une nouvelle aventure commencerait pour lui, et bien qu'il ne s'agisse que d'un voyage d'une semaine tout au plus, l'idée de voyager en compagnie d'une drow le faisait bouillonner intérieurement.

Rendez-vous demain, en ce cas.

Et, sans plus attendre, il emprunta l'escalier qui menait aux chambres de l'auberge, trouva la sienne sans difficulté et s'y engouffra.
Fyréos poussa un long soupir tandis qu'il déposait sa rapière contre le mur, à portée de main depuis son lit sur lequel il s'assit, l'esprit embrumé dans es pensées... Demain. Oui, il n'y avait plus qu'à attendre demain.

La marché était conclus. L'humain acceptait de voyager avec la drow. Celle ci remarqua que le jeune homme souriait. Etait ce dû au fait de voyager avec la drow ou était ce pour mieux lui jouer un tour? Dans tous les cas, il lui fixa rendez vous demain matin pour partir vers Diantra. Elle le regarda monter à sa chambre. Son repas n'étant pas fini, elle resta dans la salle.

Une fois que son repas fut fini, elle se leva. L'assistance la fixait toujours comme si elle était une bête étrange. Depuis sa libération, elle ne s'était pas faite à ses regards. Mais elle était là car ceux sont eux qui l'avaient emmenée à Ydril. De toute façon demain elle quitterait cette ville pour toujours en espérant qu'à Diantra cela se passe mieux pour elle sinon où pourrait elle aller?

Elle paya l'aubergiste pour le repas, la boisson et la chambre. Alors qu'elle se dirigeait vers l'escalier, elle entendit qu'elle la dénigrait. La drow fit halte et se dirigea vers le table des deux comparses. Une fois à leur auteur, beaucoup de clients prirent peur et préférèrent jouer profil bas en quittant l'auberge. Le pauvre aubergiste craignait que la situation se retourne contre lui.

Cela vous amuse tant que cela, messieurs? Si vous le souhaitez, je peux vous montrer ce que ceux de mon espèce son capable!

Relevant alors sa robe sur le côté, elle choppa les deux dagues dans leur fourreau. Les deux hommes la regardèrent apeurés, près à rendre leur dernier soupire. Allaient ils tenter quelque chose ou s'excuser? Le premier moins courageux s'excusa et fila sans demander son reste alors que le second resta là et dévisager la drow.

Cela ne me fait pas peur! Répliqua t-il.

Nedylene qui ne voulait pas se faire remarquer se rendait bien compte que cette situation était périlleuse pour son futur voyage. Malheureusement, elle était rancunière et ne pouvait laisser passer cet affront.

De part son agilité, elle n'eut pas trop de mal à se placer derrière cet homme qui a l'odeur avait certainement pas mal bu. Son couteau près de la carotide, elle lui murmura à l'oreille.

Tu veux que je te tue comment?

Un sourire sadique se dessina sur les lèvres de la drow. L'homme ne répondit pas mais la situation était critique pour lui. La lame de la dague effleurait lentement le cou faisant une légère incision bénigne mais pour le moins sanglante.

Nedylene était de bonne humeur car elle avait trouvé un compagnon de route. Elle était donc d'une humeur clémente ce soir là. Elle détacha la bourse peu remplie et donna un coup dans la pliure du genoux de l'homme en ajoutant d'un ton menaçant.

Va! C'est ta dernière chance.

L'homme blessé partit en maugréant. En le regardant partir, elle lécha la pointe de sa dague. L'auberge entièrement vide, elle monta à sa chambre et s'en ferma à double tour. Une fois seule, elle ouvrit la bourse qui ne contenait que deux malheureuses piécettes.

Enfin... C'est toujours ça de pris. Soupira t-elle.

Elle s'allongea sur son lit et attendit l'aube pour se mettre en route.

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» Du brouet à l'auberge.

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