[HT Uriz] Au Temple d'Uriz

Dès qu’elle avait été certaine que l’étrange drow à l’armure tout aussi étrange ne la regardait plus, Sissthylias avait pris ses jambes à son coup. Pour une raison qu’elle ne comprenait pas réellement, comme un instinct de survie qui lui dictait parfois ses actes, elle avait compris qu’elle était passée à côté d’un drame. Bien sur, il y a peu de chance qu’elle ne comprenne la folie qui habitait son guide, ni qu’elle n’apprenne cette manie qu’il avait de compter les secondes telle une clepsydre. Mais l’épée qu’il abordait avec l’arrogance toute masculine des guerriers sûrs d’eux et de leur talent avait été un indice assez révélateur : il était dangereux, trop pour une simple esclave analphabète.

Pour autant, elle dut reconnaître qu’il était honnête. Elle trouva en effet sans trop de problèmes le fameux Temple d’Uriz. Et pour cause, il était, et de loin, celui qui attirait le plus l’attention. Elle comprit alors que ce qu’on disait sur l’influence du Dieu de la Guerre n’était pas des paroles en l’air. A côté, le Temple d’Ishten faisait pâle figure, et pourtant… il était loin d’être laid. Avant de s’avancer plus, elle prit la peine de vérifier si elle se souvenait du contenu du message oral qu’elle devait transmettre, ce qui lui permit en plus de calmer sa respiration. Après s’être assurée que, oui elle se souvenait de tout et que, oui, elle n’avait plus l’air d’une vache à la respiration saccadée qu’on avait fait courir sur une trop longue distance. C’est qu’elle représentait son Maître, en toute circonstance, et qu’elle ne devait pas faire mauvaise impression.

Sa jupe se balançant doucement au gré de pas qu’elle voulait assurés, elle s’approcha des gardes. Après une révérence en bonne et due forme - même un garde anonyme avait le droit au respect d’une esclave, quel que soit son maître - elle s’escrima à observer leurs armures. Une esclave n’avait pas le droit de regarder un drow libre dans les yeux sans son autorisation explicite, car c’était se placer en égal là où l’inégalité régnait. Elle savait ce qu’eux regardaient. Soit son corps, offert à leurs yeux, soit sa ceinture qui nommait son Maître. Oui, une esclave du frère de la Haute Prêtresse d’Uriz se présentait aux portes du Temple.

« Usstan dr'kluth natha char'riss d'ussta Jabbuk whol l'Obok Yathrin d'Uriz »
Je porte un message de mon Maître pour la Haute Prêtresse d’Uriz.

Parfois, les esclaves manquent d’imagination.

Toujours est-il qu’il y a des symboles qui ont plus de pouvoir que d’autre, et celui de Brylyan Naerth, Karliik Glenn des Drows, était surement un des plus puissants. On fit donc ce qu’il fallait pour prévenir la concernée, et si cette dernière y consentait, lui amener la messagère.



Court, mais je connais pas le Temple, et tu as l'initiative x]

Le temple du Dieu de la guerre était le plus beau et faste du Puy, avec celui de Teiweon. Les deux divinités étaient les plus importantes du panthéon drow, deux dieux majeurs, qui surplombaient les autres en importance et en pouvoir. Le temple d'Uriz était noir... totalement noir. De hautes colonnes formaient le perrson alors que des marches en permettaient l'accès. Il était gardé par des fidèles, guerriers, évidemment. Lorque l'on pénétrait à l'intérieur, on découvrait des braséros et torches qui brûlaient et éclairaient l'intérieur d'une lumière rouge sang. Au sol, des tâches de sang maculaient la terre. Il était obligatoire pour les servants d'Uriz de l'honorer en leur offrant leur sang...

Plus loin, un dome surplombait un autel gigantesque. Cet autel se trouvait sur une butte, elle aussi imposante. C'était ici qu'avaient lieu les sacrifices, sous les regards des fidèles. Evidemment, le sang imbibait la butte en traces carmines et luisantes. Par une étrange magie, aucun insecte ne venait dans le temple, attiré par l'odeur du sang.

Alyryne était nonchalamment allongée sur un divan, dans une pièce annexe, parmi coussins et voilages, sa robe rouge arachnéenne ne cachant que peu ses atouts. Sa main caressait négligeamment une immanse panthère noire allongée près d'elle. Une feirn pour être exact. Animal qui releva la tête et gronda en voyant le garde débarquer.

- "Pardonnez-moi Haute prêtresse, mais une esclave de la maisonnée de votre frère souhaite vous voir."

Il s'inclina bien bas sous le regard amusé d'Alyryne.

- "Faites-là entrer."

Le regard de la drow ne tarda pas à se poser sur une drow plus jeune, mais exquise. Une vraie beauté... qui devait faire tourner bien des têtes. Siss si ses souvenirs étaient exatcs... Oh, Alyryne tenait son frère à l'oeil et il faisait de même, elle n'en doutait pas.

- "Alors, quelles sont les nouvelles que m'apportent mon cher frère?"

Le temple était beau, en effet. Du moins, pour la plus part des drows qui pouvaient y pénétrer. Surement y voyait-il l’expression de la puissance de leur peuple. Peut-être aimait-il l’odeur du sang imprégnant les pierres millénaires de la noire bâtisse. Sissthylias, pour sa part, ne trouvait qu’un seul mot pour le définir : effrayant. Ainsi vêtue - ou dévêtue – elle se savait être une tentation permanente pour les mâles de sa race. Elle n’était pas aveugle, elle voyait bien les regards gourmands que lui jetaient les gardes alors qu’elle s’engouffrait dans le lieu sacré. De même, elle ne pouvait pas réellement faire comme si elle ignorait les envies de celui qui la conduisit devant la Haute Prêtresse. Elle avait rencontré assez de mâle pour savoir ce que l’armure tentait de cacher. Oui, à n’en pas douter, l’entre-jambe du malheureux devait être mis à rude épreuve, ainsi compressé par le métal. Elle savait qu’une seule chose les empêchait de passer à l’acte.

La ceinture de son Maître, sa meilleure protection. Sissthylias avait vécu toute sa vie dans la soumission, elle ne souhaitait qu’une chose : la sécurité. En échange, elle était capable de beaucoup. Brylyan le savait sans doute, le père de la concernée n’avait pas du tarir d’éloges quant à la merveilleuse éducation qu’il avait, lui et sa mère, prodiguée à sa fille aînée. Au hasard de ses pas, son pied nu vint à la rencontre d’une étendue de sang encore « fraîche ». Retirant vivement son pied, elle observa autour d’elle et remarqua un garde, à l’entrée, sortir un long poignard et en éprouver le fil sur la peau de son bras préalablement dénudé de toutes protections. Non, vraiment, elle ne se sentait pas en sécurité ici. Son cœur s’emballa quand son guide improvisé lui demanda de l’attendre. Comme elle n’avait pas vraiment le choix, elle hocha simplement de la tête et le laissa pénétrer dans la pièce devant laquelle il l’avait conduite. Pour tromper son angoisse, elle observa un instant l’un des braséros émettre sa lueur sanguine et diffuse…

Le garde vint la tirer de sa léthargie, lui annonçant que la Haute Prêtresse consentait à la recevoir. Cela ne surprit pas Sissthylias, qui de nouveau hocha simplement de la tête. Pénétrant dans la pièce occupée par Alyryne, elle ne put que poser son regard sur… l’énorme panthère qui pourtant semblait se fondre dans le paysage. Elle resta un instant immobile, tout les sens en alerte, prête à subir la charge de ce grand chasseur aux yeux provocateurs. Ce ne fut que quand elle aperçut une main caresser négligemment le poil sans doute soyeux de l’animal qu’elle se rendit compte qu’elle n’était pas seule. Heureusement pour elle, le fait qu’elle n’ait pas le droit de regarder un drow libre dans les yeux lui fournissait une excuse… mais elle aurait été prête à parier que son air surpris, horrifié presque, l’avait trahi. Qu’à cela ne tienne, elle devrait faire avec cette première erreur. Bénissant les Dieux qui lui avaient donné une peau sombre - elle ne savait pas qui était responsable, mais le fait est qu’il est difficile de rougir avec ce don - elle s’escrima à cacher sa honte en observant le corps de la Haute Prêtresse, avant d'esquisser une prompte révérence. Pour être tout à fait exact, elle se laissa tomber à genoux.

Nindel Uriz ssinssrin whol rin'ov pholor ilta Obok Yathrin.
Qu'Uriz veille à jamais sur sa Haute Prêtresse

Son salut était-il assez respectueux ? Elle n'en avait aucune idée. Heureusement, la concernée revint sur un terrain plus connu. Mettant de côté tout le reste, elle délivra le message de Brylyan Naerth, au mot et à l’intonation près. Elle ne poussa pas le vice à imiter sa voix, pas par timidité mais parce qu’elle ne voulait pas le couvrir de ridicule. En vérité, il était simple, et le fait qu’il soit prononcé par Sissthylias rendait la situation assez… amusante. Et pour cause, s’il fallait le résumer, ces quelques mots auraient suffit : « Après l’effort, le réconfort. ». Frère aimant et soucieux du bien être de sa sœur, le Karliik Glenn offrait son esclave comme cadeau pour la naissance de sa nièce. Un cadeau qui, précisait-il, devait être rendu dans le même état qu’à l’origine. Un cadeau servile et dévoué, qui avait la bonté de se livrer lui-même, sans l’ombre d’un remord.

Quant aux appréhensions… Sissthylias n’avait jamais été prêtée à une femme, une fantaisie auquel son père n’avait sans doute jamais pensé. Mais ça ne pouvait pas être pire que certains hauts gradés qu’elle avait eut l’occasion de rencontrer… de façon très poussée.



N'ayant pas eu le temps de me mettre réellement d'accord sur le message exact... J'ai du passer par un résumé, comme Sissthylias est censé le restituer mot pour mot, et que je ne me sentais pas le droit de faire "parler" Brylyan.

Si l'esclave n'avait pas le droit de regarder Alyryne dans les yeux et ne pouvait la détailler qu'à la dérobée, la jeune drow, elle ne se priva pas pour contempler l'esclave de son frère... Elle n'en aurait pas mis sa main au feu, mais au vu de l'allure et des atours de l'esclave, et de son aura sensuelle, elle aurait pratiquement parié qu'elle ne disposait pas de son corps comme elle le souhaitait. Maintenant, restait à savoir si Brylyan en profitait... Hum, à en juger par Nazareth, c'était fort peu probable. Son frère était fidèle à sa compagne comme Ant'zar l'était à Alyryne. Par choix, ou par chantage, peu importe. Alors à quoi lui servait-elle? A obtenir des faveurs?

Alyryne sourit, alors que l'esclave se laissait tomber à genoux pour la saluer. Bien, très bien! Brylyan l'avait bien éduquée! Mais la Haute prêtresse ne perdit pas de temps en palabres et en vint directement aux faits. Une franche surprise passa dans les yeux de la jeune drow quand l'esclave délivra son message. Elle n'en crut d'abord pas ses oreilles. Quoi? Son frère lui prêtait son esclave, comme petit cadeau après la naissance de sa fille? Quelle idée! Et l'esclave en question répétait le message, sans émettre un sentiment quant à la décision de son maître.

Nouveau sourire sur les lèvres d'Alyryne, sourire de chat face à une jolie souris. La rendre dans l'état où elle avait été prêtée... Elle se mit à rire doucement, d'une voix basse et rauque, indubitablement sensuelle. Allons, Brylyan la connaissait! Alyryne se leva alors et s'approcha de Siss pour la détailler, lui intimant de se redresser pour lui tourner autour. Ses doigts effleurèrent la peau nue de la drow, son regard se faisant gourmand et un brin calculateur.

- "Mon frère a très bon goût... Voilà un cadeau qui me ravit."

Alyryne n'avait pas vraiment de préjugés concernant la sexualité... qu'elle soit hétérosexuelle ou homosexuelle. Elle était la compagne d'Ant'zar et lui était fidèle, mais cela n'empêchait pas de s'amuser un peu, n'est-ce pas?

- "Dis-moi Siss, quelles sont tes attributions?"

Elle s'en doutait, mais elle voulait l'entendre de la bouche de l'esclave... Peut-être aussi la faire parler d'elle-même à la place du nom de son frère. Et puis, si Siss devait passer un moment près d'elle, autant que cela soit agréable, non?

Sissthylias n’eut pas le privilège d’observer les réactions qu’elle déclenchait chez l’une des drows les plus puissantes du Puy d’Elda, et pour cause, son regard ne quitta pas la roche sombre qui composait le plancher du Temple… Mais de toute façon, à quoi cela lui aurait-il servi ? La surprise dans le regard, la taquinerie dans le sourire ne lui aurait fait ni chaud ni froid. Tout cela n’avait pas plus d’importance que la façon dont elle serait utilisée. Elle s’y plierait, comme à chaque fois. Quand Alyryne lui intima l’ordre de se relever, elle s’exécuta, lui offrant sans pudeur la vision d’un corps pratiquement dénudé. Elle s’était légèrement blessée quand elle s’était laissée tomber à genoux, quelques petits éclats de roches parsemées sa peau sombre, mais elle ne fit rien pour les déloger, mettant de côté les désagréments qu’ils représentaient.

Comme si souvent depuis qu’elle avait pris l’apparence d’une femme, son corps ne lui appartenait plus. Une réalité dont la prêtresse aux cheveux de feu avait bien conscience. Elle laissa ses doigts courir sur son nouveau jouet, peut-être pour en apprécier la douceur. Sissthylias avait vu son corps préservé, à part quelques cicatrices légères datant de l’époque où son éducation était encore à faire. Pour autant, chaque blessure qu’on lui avait infligé avait été calculée afin de laisser le moins de trace possible, car chaque marque faisait perdre de sa valeur à la jeune drow. Si elle l’avait rapidement compris, elle n’avait jamais cherché à en tirer un quelconque avantage. La Haute Prêtresse accepta son cadeau d’un petit commentaire encourageant. Ainsi, elle était un cadeau qui la ravissait. De quoi rassurer l’esclave, qui avait toujours légèrement peur de rebuter les personnes à qui ont la prêter. Non pas qu’elle appréciait l’être, mais décevoir son Maître était la dernière chose à laquelle elle aspirait.

Elle retrouvait une ambiance qu’elle connaissait bien, quoi que légèrement inédite à cause du sexe d’Alyryne. La question, par contre, la surprit. D’ordinaire, une fois les choses arrivées à un tel stade, la personne à qui elle avait été prêtée ne parlait plus beaucoup, et la plus part de ses phrases n’attendaient aucune réponse. Oh, certains avaient bien tenté de la charmer, par jeu ou parce qu’ils espéraient la retourner contre son père… Ils avaient tous échoué, ce qui n’avait fait que les rendre plus violents, la plus part du temps.

« Usstan… »
Je…

Une réponse manquant de conviction, mais la question était assez originale pour la déstabiliser. D’une manière assez détournée, on lui demandait ce qu’elle était… or une esclave réfléchissait rarement à ce genre de chose. Une sorte de défense naturelle contre la dépression, en quelque sorte. Aussi, les jeux de la Prêtresse auraient pu paraître cruels, si Sissthylias avait déjà maudit sa condition.

« Usstan tlun vel'bol ussta Jabbuk ssinssrin vel'ussa Usstan tlun, Obok Yathrin... »
Je suis ce que mon Maître veut que je sois, Haute Prêtresse…

Voilà de quoi décevoir l’intéressée, si elle avait voulu entendre quelque chose de plus précis. Et pourtant, c’était la plus exacte vérité. Elle pouvait être esclave, amante, simple objet que l’on prêtait… Tout dépendait de la volonté de Brylyan Naerth, au fond.

Un rire gourmand s'échappa des^lèvres carmines de la Haute prêtresses à la réponse hésitante, puis policée de la jeune esclave.

- "Jolie réponse."

Nouveau gloussement, alors que la langue mutine d'Alyryne passait sur ses lèvres pulpeuses. Elle se rapprocha de l'esclave, se collant dans son dos, l'entourant de ses bras, avant de lécher son oreilles, de mordiller le lobe et de susurrer :

- "Et Brylyan veut-il que tu sois ce que je désire?"

Sans aucun doute. Alyryne connaissait son frère, il était un fieffé manipulateur et elle n'avait pas confiance en lui. Elle l'aimait, autant qu'un drow pouvait aimer, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander si ce cadeau n'était pas un moyen de s'infiltrer dans la maison de la Haute prêtresse. Qu'importe, elle garderait cela en tête et pourrait s'amuser quand même.

- "Tu es très belle Siss... Très belle..."

Sa voix s'était faite chuchotante. Ses mains glissèrent sur les courbes de l'eslave, avant de caresser ses seins de manière sensuelle et provocatrice.

- "Je sens que nous allons bien nous entendre."

Nouveau gloussement, alors qu'Alyryne virevoltait et se plaçait devant la jeune drow, un sourire de chat aux lèvres. Elle caressa du bout des doigts les lèvres de l'esclave, avant de descendre lascivement, jusqu'à se glisser dans une zone plus humide. L'esclave était peu vêtue... Les doigts se firent joueurs. L'esclave n'avait pas son mot à dire et ne pouvait se dérober. Mais la sensualité de la Haute prêtresse ne faisait aucun doute et elle retira ses doigts humides pour les porter à sa bouche, lentement, très lentement... Avant de caresser la joue de la pauvre drow, simple jouet dans les mains d'une consoeur qui n'avait eu que plus de chance qu'elle.

- "Oh jolie Siss, nous allons bien nous amuser toutes les deux, je te le promets."

Pendant tout le jeu de la belle Alyryne, Sissthylias ne se permit aucune réaction… Et pour cause, ce n’était pas son rôle. Présent offert à sa sœur par le chef des armées des drows, elle n’avait pas à dévoiler ses états d’âme… A moins bien sûr qu’on le lui demande, ce qui n’était pas prêt d’arriver. La plus part du temps, les gens qu’elle rencontrait dans pareils circonstances se souciaient peu de ses propres sentiments. Seul comptait leur désir et leur plaisir. Sauf que la Haute Prêtresse n’était pas du tout ceux à quoi elle était habituée.

Elle n’était pas la première à se montrer douce et attentionnée, s’attardant sur ses courbes comme pour lui donner à elle aussi un semblant de sensations. Et elle devait avouer que les mains qui s’égaraient sur son corps n’étaient pas pour la déranger. Non, en fait… Elle était la première, tout simplement. Jamais jusqu’alors on ne l’avait prêtée à une femme. C’était une nouvelle expérience, et comme toujours, cela n’était pas pour tranquilliser la jeune drow. En terrain inconnue, elle avait bien plus de chance de faire des erreurs, et donc bien plus de chances de s’attirer les foudres de son maître. Chose dont elle n’avait, bien entendu, aucune envie.

« Folt zhah l'orn d'ussta Jabbuk... »
Telle est la volonté de mon Maître…

Que pouvait-elle répondre d’autre ? Toutes les deux savaient qu’elle n’était pas là par hasard et qu’elle ne l’avait pas non plus décidé. Elle retrouvait avec soulagement cette étrange ambiance qui flottait entre elle et le chanceux élu… Cela ne lui avait pas manqué, pas vraiment, mais elle avait enfin l’impression de servir à quelque chose, de ne plus être un fardeau inutile. Porter des sacs de viande n’était pas ce pour quoi elle avait été mise au monde, c’était ce que lui criait toute son éducation.

Mais voilà, elle était prêtée à une drow, et cela changeait beaucoup de choses.

Légèrement tendue, alors qu’elle recevait des caresses pourtant agréables, elle tentait de mettre de côté cet étrange gène… Et même si son combat intérieur n’était que peu visible, elle s’en voulait pour chaque signe qui trahissait son malaise. Heureusement, ils ne furent pas nombreux. A peine quelques frissonnements qui pouvaient être interprétés autrement. Et puis Arylyne vint se mettre face à elle avec l’agilité d’un chat et, sans prévenir, laissa sa main frôler les limites chaudes et humides de son être avant de les dépasser sans un regret. La réponse de Sissthylias fut muette, elle ne fit que se cabrer très légèrement, autant à cause de la surprise que du plaisir naissant, discret encore mais pourtant bien présent.

Elle ne savait pas vraiment quoi dire ni quoi faire, ne sachant pas pourquoi elle a été envoyée ici. Arylyne aurait eu quelque chose entre les jambes et moins entre les épaules qu’elle aurait su agir, le flattant, commençant peut-être même à rendre les attentions qu’on lui prodiguait. Mais là, que devait-elle faire ?

« Usstan… »
Je…

Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure avant de se forcer à reprendre son calme, se concentrant sur l’image de son maître. Juste de son maître. Sa voix, teintée des accents de soumission qui la caractérisaient, redevint enfin plus calme et assurée.

« Morfeth d'uns'aa vel'bol dos ssinssrin, Obok Yathrin, Usstan zhal rothrl. »
Faites de moi ce que vous voulez, Haute Prêtresse. J’obéirai.

Alyryne s'amusait comme une petite folle, c'était le terme. L'esclave était docile et si elle était surpride, elle n'en montrait rien. Elle se tendit sous les caresses de la Haute prêtresse, son corps la trahissant alors qu'enfin le plaisir la gagnait. Un sourire se peignit sur les lèvres écarlates de la drow quand Siss se mit à bafouiller, avant de se reprendre et de s'offrir, sans conditions.

- "Ma jolie Siss, je n'en attendais pas moins de toi."

De ses mains agiles et fines, la drow entreprit de délester Siss de ses vêtements du haut et dénuda un sein. Elle glissa sa main en coupe sous celui-ci et approcha doucement sa bouche du mamelon, avant de l'embrasser. Sa langue entra alors dans le jeu, taquinant la pointe maintenant durcie. Son autre main se glissa vers l'autre sein, jouant avec l'autre mamelon, doucement. Ses dents effleurèrent la peau fine, sans s'y enfoncer, le but n'était pas de verser le sang, pas maintenant.

- "Détends toi, Siss... Cela n'est pas très différent qu'avec un homme sais-tu? Je peux t'initier à ces plaisirs là... Je m'ennuie en ce moment et je manque d'attentions."

Elle cessa son petit jeu et se redressa, baisant les lèvres de l'esclave.

- "Bien Siss, nous ferons plus ample connaissance à la maison, ici n'est pas le lieu pour ce genre de divertissements."

Elle gloussa joliment, alors que son regard saphir semblait s'animer d'une flamme rouge. La Haute prêtresse remit de l'ordre dans ses vêtements, enjoignit l'esclave à faire de même avant de se redresser de toute sa magnificience et de quitter la pièce, l'eslave sur ses talons. La journée était terminée et elle allait introduire Siss dans sa maisonnée. Cela la divertirait...

[Fin pour moi ]