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 Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]

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Liriel Ainster
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Liriel Ainster


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MessageSujet: Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]   Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran] I_icon_minitimeMar 18 Aoû 2009 - 15:49




    Nom/Prénom : Ainster Liriel
    Âge : 323 ans
    Sexe : Féminin
    Race : Drow

    Particularité :

    En cas d'agacement il arrive que la membre des Tueurs de l’ombre assène une légère secousse sur la première mèche de cheveux tombant entre ses doigts, ce geste machinal l'aidant à évacuer le stress.
    Il est d'ailleurs impossible, en parlant d'habitude étrange, de ne pas évoquer le goût prononcé pour l'art de la mise en scène et du déguisement de la drow. Rien ne l'amuse plus que de cacher son statut puis de se placer volontairement dans une situation potentiellement « délicate » et enfin de savourer l'effarement de ses ennemis au moment où la mascarade est levée...
    Manie un peu plus normale, son rythme de vie est totalement aléatoire et déséquilibré. Comprenez par cela qu'il lui arrive fréquemment de se lever au beau milieu de la nuit et de se lancer dans une tâche comme si de rien n'était ou d'enchainer deux ou trois jours d'activité intensive avant de s'effondrer lamentablement et de récupérer durant de longues heures de sommeil bien méritées où elle se plait ensuite à trainasser encore longtemps dans ses doux draps, seule ou en bonne compagnie.
    Petite autre particularité il arrive souvent à la Haute Prêtresse de passer d’une crise maniaque aigue où chaque chose doit être à sa place avec une parfaite symétrie à un laisser aller absolu amenant à un désordre infâme, reflet des plus évident de son instabilité mentale.

    Alignement : Les Tueurs de l'Ombre
    Métier : Haute prêtresse de Kiran
    Classe d'arme : Magie

    Équipement :

    Un long sceptre d’argent aux quelques rares incrustations d’or agrémenté d’une pierre couleur miel constitue la plus belle pièce qui ne lui ai jamais appartenue parmi tous les bâtons étant passé entre ses mains. Des runes dans une langue ancienne à peine visibles à l’œil nu ont été gravées avec la précision d’une main de maître. Cette petite merveille est très souvent dissimulée sous des bandelettes de tissus afin d’éviter d’attiser la convoitise des malandrins ou de ses cupides semblables. Utilisé en apparence pour la marche il semble aussi jouer un rôle dans sa pratique de la magie, sorte de catalyseur fort utile.
    Autre objet indissociable de sa « panoplie », un poignard singulier ou plutôt exotique pour être plus précis, à la lame ondulée, ne la quitte pas, quelles que soient les circonstances. Toujours à portée de main, pendouillant à une ceinture ou dans une sacoche facilement accessible, il est toutefois extrêmement rare qu’elle s’en serve en situation de combat. En effet d’une part en raison de sa courte portée, de son manque d’habileté (le risque qu’elle se blesse elle-même dans la confusion d’une mêlée est non négligeable) et de sa naturelle prédilection pour la magie. A quoi peut donc bien servir cet ustensile alors ? Tout simplement dans l’exécution de rituels sinistres où divers êtres vivants sont sacrifiés en l’honneur de sa déesse.

    Description physique :

    Outre un physique plantureux caractéristique des personnes de sexe féminin de sa race une des premières choses qui frappe en rencontrant la Haute Prêtresse sont ses prunelles d'un vert intense, rougissant sous l'effet de la haine (événement fort peu rare). Elles lui donnent un regard perçant, pouvant se révéler extrêmement dur ou au contraire doux et séduisant. Son visage ovale, parfaitement dessiné, est harmonieusement mis en valeur, pareil à une sculpture de marbre, par tous les éléments le constituant. Un nez aquilin et fin trône au milieu de son minois faussement angélique. Contrastant, règnent, au-dessus de ses deux yeux, deux traits foncés arqués que sont ses sourcils. Sa peau est fine, d'un chatoyant marron, douce. Ses lèvres pulpeuses et de bonne taille, sont toujours recouvertes d’un précieux pigment, un ou deux tons plus ou moins soutenus que sa carnation. Elle possède des oreilles typiques de son peuple, à savoir longues et pointues.
    Sa chevelure, soyeuse bien que banale pour ses semblables, est sans surprise blanche comme la neige, illuminée parfois de quelques reflets dorés et dégradée en mèches encadrant son visage sombre. Interminable, cette dernière lui tombe jusqu’en dessous des reins, tantôt dénouée, tantôt relevée partiellement, laissant une longue mèche tressée sur une petite portion à son extrémité.
    Délicieusement proportionné, son corps possède des courbes uniques que beaucoup de femmes lui envient (enfin tout cela reste une question de goût, aux yeux de ses cousins elfes méprisés elles n'inspirent que nausée). Sa poitrine est agréablement formée, ronde, ferme et imposante. Pour ce qui est de ses hanches, elles sont larges, invitantes... couplées à son ventre plat, elles accentuent l’impression d’une taille de guêpe. Une fine musculature, non représentative de son style réel de combat, est visible au niveau de ses abdominaux. Ses fessiers, pareillement musclés, sont larges, conséquence des proportions de son bassin. En ce qui concerne la partie inférieure de son corps, ses jambes, tout particulièrement, sont très longues, fuselées et athlétiques, restant une fois de plus esthétiquement irréprochables. Ses bras, très fins et aussi soigneusement entretenus que le reste de son corps voluptueux, se rattachent à des poignets fins et souples, servant de jonction à des mains de taille moyenne aux doigts longs et peu épais.
    La démarche très féline de Liriel dégage une forte sensualité, pouvant presque assurément déranger pour ne pas dire choquer une bonne partie des membres de la gent masculine appartenant à une race autre que la sienne. Le moindre de ses gestes, qu’elle attrape quelque chose, danse ou se batte, est empreint d’une présence toute particulière que seul un drow est en mesure d'apprécier pleinement, de savourer... Mélange étrange de grâce et de volupté bestiale il envoute ou répugne, laissant rarement les gens indifférents.
    Finalement, si on omet la notion d'appréciation personnelle et subjective de chacun, cette réalité n'est-elle pas trop parfaite ? N'y a-t-il donc pas le moindre bémol ? Il va de soi que ce n'est naturellement pas le cas. La forte impression qu'elle laisse sur les passants classiques s'explique d'une part par son habileté à cacher ses petits défauts et d'autre part par l'assurance qui irradie de sa personne. N'est-t-il pas connu que quelqu'un se sentant bien dans sa peau n'en sort que plus séduisant ? Font ensuite la différence des baumes à base de plantes pour des cheveux trop secs, un tracé soigné de sourcils un brin touffus, un choix judicieux de coupes de vêtements pour ne pas accentuer des hanches déjà amplement généreuses, une goutte d'infusion de plantes ou de jus de citron pour faire briller les yeux, quelques huiles et crèmes afin d'obtenir un rendu satiné à la peau... la liste des rituels de beauté de la créature est encore longue, exagérément au point d'en sembler l'esclave du point de vue de certains n'osant toutefois point faire de remarque de peur de représailles, surtout depuis l'acquisition de son nouveau statut.

    Véritable gouffre dans ses dépenses quotidiennes, son goût pour les belles étoffes et les vêtements raffinés se perçoit clairement à travers les tuniques légères et les lourdes capes d'hiver composant l'essentiel de sa garde-robe. Broderies au fil d'or ou d'argent, satin, soie, tissus aériens, fourrures, velours... tels sont les caractéristiques invariants de chaque pièce de sa collection – et le mot n'est pas exagéré en vue de sa passion onéreuse pour la chose... Courtes, près du corps et parfois impudiques, ses robes lui assurent une aisance parfaite dans ses mouvements tout en mettant en valeur sa plastique (après tout, tous les moyens de déconcentration sont bons à prendre). Ses couleurs sont le bleu marine, le pourpre, de rares tons pastels et enfin le noir et le blanc. Chaussée de bottes de cuir souple arrivant à mi-mollet en été, la Drow leur préfère des modèles beaucoup plus montants, proche de la cuissarde, une fois les premiers frimas arrivés (parfois même surélevées par d'étranges talonnettes d'une poignée de centimètres). Coté bijoux elle possède quelques parures accumulées de façon sporadique tout au long de son existence, portées en de rares occasions, prenant ainsi donc la majorité du temps la poussière dans un robuste coffret de bois simple.


    Description mentale :

    Ayant compris depuis longtemps l'importance de l'image au sein des sociétés drow, Liriel a pris le parti de se créer un personnage public caractérisé par une froideur extrême. En tant que dirigeante des temples dédiés à Kiran la « jeune » femme prête toujours une attention toute particulière dans le choix de ses mots, la modulation de son ton, ses gestes et dans la parfaite impassibilité de son visage, si beau et si dur à la fois. Ses interventions se font avec parcimonie de sorte à ce que chaque déclaration soit un petit événement en soit. Entretenir le mythe et le mystère sans tomber dans l'oubli, tels sont ses impératifs. Maitre dans l’art de dissimuler ses émotions, elle n’est pas pour autant exempte de sentiments, en effet elle reste une femme comme une autre capable de ressentir la joie comme la peine, bien que certains en doutent fortement.

    Il est naturellement évident qu'il est impossible, même pour une drow, de maintenir un tel contrôle en chaque instant. Alors qui est-elle vraiment ?

    Souriante, c’est le moins qu’on puisse dire de Liriel, mais n'allez pas vous imaginer qu'il s'agit là de gentillesse ou d'une béate joie de vivre. C'est un de ces éternels sourires collés aux coins des lèvres propre aux personnes à l’assurance naturelle, hautaines et arrogantes selon le jugement de chacun. Jeune femme au tempérament enflammé, sa réputation sulfureuse n’est plus à faire auprès des gens ayant eu le bonheur ou le malheur de faire sa connaissance. Provocante, cassante, il est assez difficile de savoir ce qui se trame réellement dans son esprit et se cache derrière ses mots acerbes fusant à la moindre occasion. Loin d'être aveugle aux associations faciles et dégradantes faites en raison de son corps aguicheur (essentiellement venant des humains), elle sait parfaitement en jouer et composer à merveille avec la douceur de ses traits pour servir ses intérêts quand cela est nécessaire, surtout sur le plan « professionnel », même si la terrible réputation de ses semblables rend la chose parfois tout sauf aisée. C'est de façon peu académique qu'elle a appris à analyser les dynamiques de formation et de propagation des rumeurs, c'est à dire en observant encore et encore. Plutôt que de s’offusquer des préjugés pouvant être très lassant à la longue, elle a pris le parti d’en tirer un atout et de s'en amuser par la même occasion. Malgré un certain égocentrisme et un goût prononcé pour le tapage elle n’en reste pas moins « sociable » dans une certaine mesure et ouverte, d'autant plus s'il s'agit de compagnie masculine. Épicurienne jusqu’au bout des ongles, elle sait profiter largement (à l’excès ?) des plaisirs des sens à leur juste valeur, envoyant au diable les éternels moralisateurs et leur sermons, les qualifiant allègrement de « frustré(e)s » et de bien d’autres qualificatifs tout aussi valorisants. C’est avec un détachement frôlant la nonchalance que la créature essuie les nombreuses critiques – justifiées d’ailleurs – auxquelles elle doit faire face. Si on ne l’aime pas et alors ? Après tout on ne peut pas plaire à tout le monde et elle ne s’est jamais privée de rendre la vie infernale aux gens qu’elle ne portait pas dans son cœur, dans le meilleur des cas... Un peu assagie avec le temps – en apparence essentiellement cependant – elle a appris à supporter le poids de ses responsabilités, à prendre des décisions importantes de façon la plus brève possible, à apprivoiser une parcelle de la terrible magie de sa déesse etc. Remords et culpabilité sont aussi deux sentiments qu’elle a choisi depuis fort longtemps de mettre de côté car selon son raisonnement « inutiles » et encombrants. Ce qui est fait est fait, pas la peine de s’encombrer l’esprit de soucis nocifs irrévocables. Son métier lui impose divers rituels (qu’ils soient centenaires ou tirés de son imagination tordue), ce qu’elle fait à merveille froidement ou avec un plaisir affiché. Ce coté implacable et même souvent cruel allié à son attitude désinvolte est d’ailleurs une autre raison de l’animosité de certaines connaissances de passage. Probablement en raison d’une incompréhension mutuelle, ou du moins telles on été les conclusions de Liriel qui ne s’en est jamais émue à outre mesure. De trop grandes similitudes dans la manière de concevoir les choses l'auraient même au contraire plutôt ennuyée. En effet elle tire une certaine fierté de son coté marginal, extravagant et aliéné. Pour ce qui est de ses vilaines habitudes, il faut bien reconnaître que ses jugements ont tendance à ne pas être tendres, peu de gens étant à la hauteur de ses espérances. A première vue inaccessible, cette impression se confirme rapidement sauf si elle en décide autrement.

    Au final un monde sépare-t-il la face publique de celle privée de la Haute Prêtresse ? S'il est certain que la retenue fait défaut à l'une, des traits beaucoup plus importants sont présents dans tous les cas. L'ambition, la colère, un « brin » de folie et une grande exigence sont entre autre dans cette situation. En y regardant de plus près on remarque d'ailleurs qu'il ne s'agit pas nécessairement des meilleurs aspects de sa personnalité. Il est tellement plus facile d'abandonner ses bons cotés contraignants au profit d'un laisser aller faisant remonter ses instincts naturels et en parlant d'instincts on peut dire qu'ils sont d'une nature carnassière assez marquée dans son cas (comme pour tout drow normalement constitué). Très curieuse durant sa jeunesse, elle s'intéressait à tout avec une soif de savoir insatiable et une maturité étonnante pour son âge. A présent elle n'en conserve que des vestiges pervertis et sélectifs. Pourquoi perdre un temps précieux pour des choses ou personnes indignes d'intérêt ? Sa vision du monde et des gens est donc très manichéenne dans le sens où elle se base sur le principe de l’utilité, stipulant que tout objet ou être utile constitue le bien et que le reste est superflu. Ainsi tout ce qui n’entre pas dans ces catégories a tendance à profondément troubler la « jeune » femme, voir même à susciter son animosité. Sont sources de colères bien d'autres facteurs tels que l'incompétence, les comportements idéalistes aveugles ou encore l'attitude misogyne de certains hommes pour n'en citer que quelques uns (tous les énumérer serait trop long). Enfin s'il y a une chose que redoute Liriel, c'est bien de ne pas être à la hauteur de ses désirs délirants. L'échec, le dégoût et le mépris en résultant, habitent ses pires cauchemars. Il s'agit là d'une angoisse dévorante tapie dans un coin de son esprit en tout instant de façon plus ou moins consciente.


    ~~~~~

    Comment trouves-tu le forum ? : Très complet, je suis sous le charme =)
    Comment as-tu connu le forum ? : Grâce à Thérézad (il se trouve d’ailleurs actuellement chez moi d’où une IP identique durant encore une semaine)
    Crédit avatar et signature (lien vers l'image d'origine et nom de l'artiste dans la mesure du possible) : Ranou pour l’avatar et la signature je ne sais plus ^^’


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Liriel Ainster
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MessageSujet: Re: Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]   Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran] I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2009 - 19:09



    Histoire :

    C’est dans la sombre cité sous-terraine que naquit Eileen Seerear, un morne Tariho de Karfias. Unique enfant issu d’un couple dont les ancêtres étaient pourtant caractérisés par une étonnante capacité à donner la vie à deux, voire parfois trois héritiers pour les plus chanceux, le constat de sa pauvre simple naissance tardive ne fera qu’exacerber bien plus tard davantage les tensions existant déjà entre les différents membres de cette famille qui n’en possédait que le nom.

    Sa mère accoucha dans la bâtisse des Seerear alors que le géniteur de la future Haute Prêtresse était une fois de plus à l’extérieur en train de piller au nom de l'armée ou d’entretenir une quelconque activité similaire. Cela faisait déjà un long mois qu’il n’avait pas remis les pieds auprès des siens et tout le monde vivait cette situation très bien, sans particulièrement s’en réjouir ou s’en émouvoir. L'indifférence régnait en maitre absolu lorsque la haine ne les déchirait pas. Durant trente cinq ans elle s’occupa donc d’elle, effectuant uniquement le strict minimum sans le moindre amour maternel ; on ne s’embarrassait pas de ce genre de sentiment superflu chez eux. Elle veillait à ce que rien n’arrive à sa fille, qu’elle ait toujours un toit au-dessus de sa tête et de quoi manger mais ne donnait et ne donnerait certainement pas des attentions nauséeuses dignes de ces sous-êtres qu’étaient les elfes. En ce qui concernait l’éducation de son point de vue, qui rejoignait celui de l’écrasante majorité des Sombres, l’indépendance et la débrouillardise primaient avant tout, il fallait se montrer digne de mériter la transmission d’une partie de son savoir. Persuadée d’avoir l’occasion de donner le jour à d’autres descendants dans le futur la farouche drow estima qu’elle pouvait se payer le luxe de négliger son premier enfant, même si son raté de père était toujours absent. Elle privilégia donc sa carrière dans l’armée en tant que mage guerrier et laissa Eileen livrée à elle-même les trois quarts du temps dans la demeure familiale non loin des multiples casernes.

    Arrêtons-nous d’ailleurs un instant sur ce lieu clé de son enfance et de bien plus encore. Haut de près de douze mètres, le bâtiment se découpait en quatre étages contenant de façon anarchique l’ensemble de cette pseudo communauté qui ne devait sa fragile cohésion qu’aux liens du sang. D’allure austère, la façade, en pierre épaisse et rugueuse marquée par l’œuvre du temps, ne comportait des ouvertures qu’à partir du deuxième étage et souvent obstruées par de solides panneaux de bois renforcés au moyen de plaques de métal (par mesure de sécurité). En effet, bien que située dans une zone modeste du rez-de-chaussée du Puy, la demeure de cette famille typique contenait un amassement hétéroclite de trésors de pillage accumulés au fil des décennies. Une fois la lourde porte d’entrée passée, s’offrait tout d’abord aux yeux des rares invités conviés à séjourner une étrange décoration composée de meubles de modes et de cultures variées, de petites sculptures guerrières disséminées un peu partout et d’épais tapis de laine parfois superposés recouvrant la majorité du sol de l’ensemble des lieux entre autre. En poussant un peu plus loin la visite on pouvait tomber sans mal sur les nombreuses extravagances dont ils regorgeaient. Plusieurs armoires étaient remplies d’haches, d’épées, de lances , de dagues… classiques ou exotiques, grossières ou joliment ouvragées, comme fourrées avec empressement sur les étagères ployant sous la pression exercée par le poids. Se trouvaient aussi conservées dans de grandes jarres en terre cuite des quantités faramineuses d’épices aux couleurs flamboyantes qu’on pouvait chiffrer à plusieurs kilos (dont une bonne part de Jak'nir). Béait un trou d’approximativement un mètre de diamètre à l’extrémité ouest du sol du quatrième étage, vestige d’une violente dispute entre deux aïeuls sorciers, où une échelle de corde fut fixée afin de profiter de cet accès plus direct bien qu’inesthétique et dangereux. Une autre curiosité incontournable était la facilité déconcertante avec laquelle on dénichait fioles et pots emplis de poisons sous toutes leurs formes, c'est-à-dire liquide, visqueuse, en poudre, d’origine animale ou végétale. Les accidents n’étaient donc pas rares, surtout les jours de beuverie.

    C’était donc avec un mélange d’émerveillement et de crainte que la jeune drow explora cet endroit, essuyant par moment de cinglantes corrections pour avoir été surprise en train de fouiner dans les affaires d’oncles ou de tantes peu partageurs. Elle fut contrainte d’apprendre la discrétion. Durant cette période le flot du temps sembla s’écouler avec une lenteur désespérante, la gamine souhaitait plus que tout grandir vite afin d’être en mesure de rivaliser avec ses ainés et surtout d’obtenir de quoi s’occuper véritablement. Une partie de son vœu fut réalisée dix ans plus tard, lorsque son père retourna enfin au Puy d’Elda et ce pour une durée indéterminée en raison d’une blessure infectée refusant de guérir – les drow n’étaient pas réputés pour leur art de la médecine.
    Il s’agissait d’une personne extrêmement fière mais dont les compétences étaient inversement croissantes à ce trait de caractère. Soldat moyen, il ne devait sa place au sein de l’ordre des cavaliers qu’à son contact facile avec les chevaux et à un heureux concours de circonstances ; à cette époque les ravages causés dans leur rang au cours des escarmouches incessantes avaient fatalement amenés à une exigence moindre et à une formation sur le tas. Ainsi, même si les chefs et dirigeants militaires restaient d’une qualité minimale égale, il en allait différemment pour les « promotions » successives. En d’autres termes il était loin de faire partie du haut du panier sans être pour autant un incapable absolu.

    Eileen avait déjà eu l’occasion de le rencontrer les rares fois où il était retourné pour quelques semaines à la « maison ». L’un comme l’autre s’étaient à chaque fois comportés comme des étrangers ne connaissant absolument rien à l’autre (ce qui était le cas d’ailleurs). A quoi bon s’intéresser, se lier à quelqu’un voué à disparaitre de sa vie une poignée de jours plus tard, d’autant plus en prenant en compte l’échelle de temps des êtres aux oreilles pointues ? Enfin, père et fille n’auraient pas d’autre choix que la cohabitation ce coup-ci, pour leur bonheur ou malheur. La vue de ce jadis orgueilleux guerrier alité et dans un profond état de faiblesse laissa de marbre la jeune drow quand il fut installé au rez-de-chaussée par souci de commodité, c’était tout juste si ça avait éveillé son intérêt. Toutefois ce ne fut pas le cas de tous, son état suscita le mépris ouvert d’un grand nombre des habitants de la bâtisse qui déteint sur elle à son plus grand désespoir. A ses yeux l’indifférence était largement préférable. Exclue comme un paria, elle fut obligée de s’occuper de son géniteur – tout le monde refusait catégoriquement de s’abaisser à cette corvée – ce qui impliquait globalement de servir à la fois de boniche et d’infirmière de fortune. Malgré un physique similaire à celui d’une fillette de neuf ans, la future Haute Prêtresse commençait à se former un esprit bien trempé (et immature) du haut de ses modestes quarante-cinq années, « l’épreuve » fut donc difficile, pour son égo tout sauf naissant du moins. Elle trouvait un unique réconfort, auquel elle s’accrochait avec férocité, lorsqu'elle était amenée à changer les bandages. Un sentiment étrange l’envahissait quand ses prunelles vertes se posaient sur les plaies d’où un pus écœurant suppurait, le contact de ses doigts sombres sur les bords de la peau brûlante sous l’effet de la fièvre décuplait cette sensation de... joie ? Excitation ? Jouissance ?

    Quoi qu’il en soit un mal ou plus simplement des pulsions morbides ne faisant pas de doute habitaient cette créature aux traits pourtant un brin plus doux que la moyenne chez son peuple. Se repaissant de ce plaisir malsain Eileen s’exécuta durant deux mois en silence. Au terme de ce délai l’ex-cavalier était à nouveau en mesure de se mouvoir seul à condition de ne pas faire d’excès. Certes blessé dans son orgueil, sa volonté n’était néanmoins point brisée. Il saisit donc l’occasion de résoudre deux, voire trois problèmes en une fois : il emmena sa progéniture avec lui à la caserne. Tout d’abord il s’éloignerait de l’ambiance toxique générée par ses parents (au risque de subir celle des autres soldats), ensuite occuper sa fille avec un apprentissage martial lui donnerait enfin une quelconque utilité, lui ôtant potentiellement la mauvaise expression plaquée sur son visage qui l’agaçait tellement et pour finir ce serait peut-être un bon moyen d’anticiper sa réhabilitation.

    Ils y passèrent de nombreuses années et bientôt la notion du temps leur échappa, défilant sans qu’ils n’en prennent pleinement conscience. La jeune drow se débrouillait plutôt bien pour tout ce qui était de la monte mais dès qu’on passait au maniement des armes c’était une toute autre histoire. Elle manquait indéniablement de force, de talent et d’envie, ce qui rendait furieux son instructeur et père qui, quant à lui, n’avait finalement pas pu réintégrer les rangs des cavaliers (un autre, plus jeune et amplement plus doué avait pris sa place). Rongé par l’amertume il avait tout fait pour vivre à nouveau son rêve par procuration au travers de sa seule héritière reconnue. Hélas pour lui ce désir ne devait jamais se réaliser à cause de l’incompétence dans ce domaine de celle sur qui il avait tout misé. Sous le coup de la rage, au terme d'un entrainement particulièrement désastreux, il l’avait brutalement expulsé de la caserne, jurant qu’il s’occuperait d’elle personnellement si elle osait lui faire l’affront de pénétrer un jour à nouveau en ce lieu. Elle était définitivement une honte pour lui et les Seerear en général.

    A peine étonnée par cette attitude qui ne l'affecta que peu – même après des années ils demeuraient aussi distants qu’avant, guère d’amour ou d’affection n’avait pu s’épanouir entre eux – Eileen s’isola, comme à son habitude, dans la demeure familiale. Ce furent trois longues semaines interminables. Prostrée dans le silence elle réfléchit durant des heures entières à sa situation, à son avenir, interrompue uniquement par les besoins naturels de son corps, sourde aux railleries de ses cousins. Sa décision était prise, elle se dévouerait corps et âme au panthéon drow puisqu'il ne lui restait plus que cette option. Elle vivait son soixante-dixième Karfias quand elle devint adepte dans le temple de Kiran, la déesse des maladies et des épidémies, quittant sans regret les Seerear.
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MessageSujet: Re: Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]   Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran] I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2009 - 19:11


    Une décennie passa, puis une seconde, une troisième et enfin une quatrième jusqu’à ce qu’elle devienne enfin une prêtresse à part entière. Pour une race dont le temps était compté une mise à l’épreuve s’étendant sur une période aussi longue aurait paru totalement extravagante et impensable mais elle ne représentait qu’une goutte d’eau dans un océan dans l’optique des immortels. La voie qu’elle avait empruntée lui allait à la perfection, elle s’était découvert une vocation. Oh évidemment la vie d’adepte n’avait rien de passionnant, au contraire, toutefois ce qui lui avait été enseigné et de ce qu’elle avait eu le loisir d’observer, avaient suffi à éveiller en elle la flamme de la passion jusqu’à présent éteinte. Le culte de Kiran, à l’instar d’un certain nombre de divinités du panthéon drow, était souvent délaissé au profit de ceux d’Uriz et de Teiweon, pourtant elle n’aurait échangé sa place pour rien au monde. Depuis son plus jeune âge les fléaux que représentaient les maladies et les empoisonnements exerçaient sur elle une fascination délirante flirtant avec une douce folie pouvant dans les cas extrêmes la plonger dans une sorte de transe lui procurant une sensation extatique aigüe.

    La drow fit d’un impératif absolu sa quête de savoir en la matière, elle voulait tout connaître de l’histoire de sa déesse, des épidémies ayant secoué les différentes ères de Miradelphia, des plantes toxiques, des champignons vénéneux, des insectes et reptiles aux venins virulents, rien ne devait lui échapper. Pour se faire elle voyagea beaucoup à travers les terres stériles des drow (et même au-delà, bravant le péril que cela représentait en usant avec astuce de mise en scène) longtemps, très longtemps, tentant par la même occasion de redorer avec ses petits moyens l'image du culte de Kiran. Ce pèlerinage que l'on pourrait presque qualifier d'initiatique s'étala sur près d'un siècle et demi au cours duquel elle apprit bien plus que de simples connaissances théoriques. Eileen découvrit notamment son pouvoir de séduction et les délicieux plaisirs de la chair, comme tout drow équilibré elle y prit goût très vite, en aucun cas bridée par des questions de morale ou de bonnes mœurs. Elle fit aussi des erreurs, grossières ou inévitables, ayant failli lui couter la peau plus d'une fois. En somme toute c'était la vie, la vraie, elle existait au lieu de se contenter de se laisser simplement vivre dans le Puy, l'expérience ainsi accumulée lui permettrait à l'avenir de s'imposer avec plus de détermination, de force.

    Cependant de futur elle risqua de ne point avoir. En effet, alors qu'elle priait pour sa divinité dans un minuscule autel de fortune dans la forteresse des marais, la jeune prêtresse fit un jour une malencontreuse rencontre scellant à jamais son destin. L'objet de ce presque drame était un mâle à la carrure imposante pour ne pas dire intimidante, aux oreilles pointues, les yeux rouge comme le sang fraichement déversé, habillé luxueusement et à la peau atrocement pâle, à peine un brin grisée selon l'éclairage. C'était troublant, d'un tel gâchis ! Elle en avait immédiatement conclu qu'elle faisait face à un « demi » (l'omission de la particule « -drow » était tout sauf innocente), un mélange de peuple relevant d'une erreur de la nature malgré leur utilité avérée pour les basses besognes ou certaines pratiques dégradantes.
    Outrée par la perspective de ce qu'elle jugeait être une aberration osant souiller ce moment sacré, la Seerear ne manqua pas de l'invectiver copieusement. Il répliqua, le ton monta et une discussion houleuse s'ensuivit où l'intéressé s'entêta à prétendre être un sang pur. Plutôt que d'en venir aux mains, ou à la magie dans son cas, elle décida de jouer un peu avec lui, histoire de lui donner une cinglante leçon qu'il ne serait pas prêt d'oublier, cette option serait bien plus divertissante. Puisqu'il était si sûr de son ascendance il n'aurait qu'à la prouver. L'orgueil ne connaissant point de limite chez les Sombres une simple phrase de défi fut suffisante pour déclencher une succession de missions où il était souvent question de torture, de viol et de meurtres sauvages d'humains (autant joindre l'utile à l'agréable), bref du classique pour un drow.

    Ce jeu familier s'étala sur deux décennies de manière plus ou moins sporadique. A son plus grand étonnement le supposé hybride se prêta au divertissement de bon cœur sans rien demander en retour. Tsss quelle naïveté s'il s'imaginait qu'elle cèderait à ses regards concupiscents un jour. En vingt ans il n'avait certes pas pris une ride et jamais défailli devant les horreurs qu'elle suggérait ; il était possible qu'il soit bien un des siens maudit ou malade, mais de là à imaginer des absurdités aussi énormes... La violence de ses sentiments à son encontre pouvait peut-être s'expliquer par le désir charnel qu'éveillait en elle son esprit aussi perverti et fou que le sien et surtout son corps « non conventionnel » qui ne collait absolument pas avec l'image qu'elle souhaitait se donner afin d'atteindre ses objectifs de plus en plus ambitieux. Elle ne se compromettrait pas pour une histoire de sexe, ça non.
    Eileen le contamina alors d'une de ses maladies chéries au cours de leur rencontre suivante assurant au malheureux, pensait-elle, une agonie douloureuse et lente, concluant en beauté cet instant de vie. Seulement, gonflée de fierté et d'autosatisfaction elle avait été aveugle à des évidences flagrantes : l'autre drow était loin d'être un imbécile sans cervelle que l'on pouvait jeter aussi aisément, son péché d'orgueil risquait de lui couter cher par la suite si leurs chemins se croisaient à nouveau.

    Se sentant toutefois plus forte que jamais la prêtresse commença à méditer sérieusement sur les moyens à mettre en œuvre afin d'assurer la réalisation de ses projets. Il lui fallait des ressources financières plus conséquentes, croire que seule la valeur d'un être était suffisante à son intégration dans les hautes sphères relevait de la stupidité, on n'acceptait pas n'importe qui auprès des « Grands » de ce pays. Des techniques crapuleuses complèteraient ce qu'elle avait déjà amassé. Néanmoins on ne s'improvisait pas escroc du jour au lendemain, que le sang coulant dans ses veines nous y prédispose ou non.
    Eileen débuta avec précaution, observant dans un coin comme lorsqu'elle était petite le tumulte des places publiques. On apprenait beaucoup de choses rien qu'en se contentant d'ouvrir grands ses yeux et ses oreilles, à un point souvent insoupçonné, seul le choix du lieu déterminait ensuite le domaine concerné. Elle regarda donc encore et encore, tapie dans l'ombre d'une ruelle, les sens en éveil. La drow était une personne rangée fréquemment à tort dans la catégorie des « sanguins » purs et durs. S'il était exact qu'elle pouvait être sujette à des colères soudaines et brutales, il était en revanche foncièrement faux d'imaginer que la patience lui faisait cruellement défaut, c'était plus une question de bonne volonté.
    Elle attendit donc d'avoir entre ses mains suffisamment d'atouts (contacts, déguisements, scénarios multiples de secours, connaissances des raccourcis urbains, planques etc) avant de se lancer, ce qui lui demanda un petit bout de temps tout de même ceci dit en passant. Prudente, la sorcière préféra s'attaquer, à intervalle irrégulier pour brouiller les pistes, à des proies d'importance très raisonnable, isolées autant physiquement que psychologiquement, faibles, amoindries, usant de tous les artifices à sa disposition. Cette attitude aurait été qualifiée de lâche par certains mais n'était-ce pas ainsi qu'agissait la majorité des prédateurs ? A quoi bon se lancer de front dans une lutte perdue d'avance, agir de cette manière revenait à un suicide ce qui était clairement contre nature. Le crime parfait était celui où les autorités avaient l'intime conviction de tenir le coupable ou que la cause du décès était à première vue naturelle, chose aisée quand on pouvait invoquer des maladies et qu'officiellement on n'existait guère dans la vie de sa victime. Mais en quoi cela lui rapportait des espèces sonnantes et trébuchantes ? Tout dépendait de la situation, toutefois chacune possédait son « astuce ». En général une prime à la clé était récupérée par un intermédiaire grassement payé ou alors, si le gibier possédait des biens dignes d'intérêts, ils disparaissaient mystérieusement dans une forge peu regardante.

    Lentement mais surement Eileen accumula de quoi renouveler sa garde robe, faire ensorceler quelques babioles, en bref de quoi contribuer à en imposer plus dans un monde où l'apparence avait un poids non négligeable. Lors de prises de mesures chez un tailleur elle prit d'ailleurs conscience que l'allure générale pouvait changer radicalement l'impact laissé sur ses connaissances. Il fallait bien l'avouer, elle manquait atrocement de distinction, de grâce, ce genre de savoir ne faisait pas parti de la maigre éducation inculquée par ses parents. Elle ne pourrait jamais diamétralement changer mais rendre son port de tête plus altier et modérer le balancement de ses hanches étaient déjà de bons points de départ pour équilibrer la balance et éviter les excès d'un coté comme de l'autre.
    Une fois rassurée au sujet de son apparence elle goûta pour la première fois aux joies des intrigues politiques, découvrant qu'elle était loin d'être la seule à convoiter la place de Haute Prêtresse du culte de Kiran, nombreuses et nombreux étaient celles et ceux aux dents longues dont certains la surpassaient en terme de potentiel magique, d'influence ou de savoir. Beaucoup auraient baissé les bras devant ce cas de figure extrêmement délicat toutefois Eileen avait de son coté l'audace, une expérience plutôt variée et une détermination carnassière. La Seerear mentit éhontément, manipula sans vergogne, écrasa les plus faibles, brisa les mains tendues dans sa direction. Au final elle devint Grande Prêtresse en répandant la terreur, méthode jugée rafraichissante par le Haut Prêtre en fonction à l'époque où ses semblables étaient un peu frileux à l'idée d'user des moyens forts

    Cette réussite la contenta un moment mais il lui en fallut plus rapidement. La drow tâcha néanmoins de réfréner sa soif, il était crucial qu'elle se fasse d'abord oublier. Sept années passèrent, relativement paisibles, estompant un peu sa redoutable réputation des esprits les plus marqués. La raison aurait exigé un délai plus important mais la créature à la crinière blanche ne tenait plus en place, l'apparition potentielle d'un rival de poids l'obsédait, elle craignait une remise en question du plan qu'elle ruminait depuis plusieurs hivers déjà. Elle tenta le coup avant de céder à la paranoïa.
    C'était un frais matin d'automne, accompagnée du Haut Prêtre ils effectuaient une visite de routine dans les dortoirs des adeptes, veillant ainsi à l'application rigoureuse des règles en vigueur. Brutalement une partie des soit-disant novices s'était ruée sur eux, dagues et poignards au poing. Avait alors débuté une rixe à l'arme blanche, déclenchant un chaos sans nom. Lors du premier assaut le chef religieux avait subi quelques coups de taille ayant provoqué des entailles superficielles et un d'estoc autrement plus inquiétant. Il avait réagi instantanément, ne se laissant pas ankyloser par la torpeur, combattant vaillamment muni d'un simple bâton d'acier de facture courante. Une partie des adeptes innocents ne surent que faire, restant en retrait agglutinés devant l'entrée à tenter de regarder avec de grands yeux ronds la scène surréaliste qui s'offrait à eux. Eileen quant à elle n'avait pas trop souffert et pour cause, elle était celle qui avait engagé anonymement les mercenaires à l'ouvrage et n'était donc pas leur priorité. Comme prévu l'issue était incertaine, ce qu'elle ne pouvait se permettre. Profitant de la pagaille et des bousculades pour cacher son forfait elle se glissa devant son supérieur en signe de protection mais asséna en réalité un coup heureux de dague en aveugle qui toucha le ventre à priori. Elle se décala ensuite en se contorsionnant, simulant une esquive qui lui couta de nouvelles entailles. La « cible » mit un genou à terre, incapable de tenir debout plus longtemps. Un des tueurs en profita, il enfonça sa lame dans sa gorge mettant fin à la mission. Les criminels avaient salement été malmenés, un avait le poigné pulvérisé, un autre se tenait le flanc douloureusement, malgré tout leur vie n'était pas danger immédiat, ce qui était tout à fait inacceptable. Les achever allait être difficile seule pour ne pas dire impossible, toutefois voilà que le tintement des cuirasses des gardes résonnait déjà dans les couloirs de pierre, garantissant un renfort solide. Alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie la drow se mit à s'époumoner, exigeant que justice soit rendue sur le champs, confortant ainsi son rôle de victime assoiffée de vengeance devant de nombreux témoins. Les coupables furent mis en pièce sans autre forme de procès.


    Peu de temps après, malgré ses blessures encore fraiches, elle succéda au défunt ancien Haut Prêtre du haut de ses deux-cent-soixante-et-un ans, élue à l'unanimité par son culte. Cet assassinat dans les murs même du temple avait « étrangement » fait remonter les souvenirs de la cruauté de l'ambitieuse Eileen, faisant peser de lourds soupçons sur son compte. Faute de preuves, et par crainte de représailles, personne ne s'était opposé à sa demande. Victorieuse, elle savourait pleinement cet instant de grâce lorsqu'un fantôme du passé la rattrapa une petite poignée d'heures après la cérémonie publique d'intronisation. Il s'agissait du drow à la peau décolorée, mais, comment avait-il pu se remettre de son infection ? Quoi qu'il en soit il était habité d'une rage tangible, la vengeance était son objectif. Le marché qu'il lui avait proposé l'avait ulcérée et terrorisée en même temps. Si elle refusait de l'épouser et de l'éclairer de sa gloire il révèlerait tout de ses dernières magouilles et même s'il disparaissait subitement des dispositions avaient déjà été prises pour que la vérité éclate. Rah comment avait-elle pu être aussi négligente en ne s'assurant pas de sa mort et en se faisant prendre en filature aussi facilement ? Il fallait croire que ses succès l'avaient ramollie. Il suffirait d'une seule voix s'élevant contre elle durant cette période délicate pour faire exploser l'amertume générale, même avec des preuves aussi épaisses qu'un cheveu. Le visage déformé par la surprise et la haine elle avait demandé un temps de réflexion. Une demi-journée avait été accordée, pas plus. Après avoir retourné frénétiquement le problème sous tous les angles elle s'était avouée vaincue.
    C'est ainsi qu'elle abandonna le nom des Seerear pour cet affreux « Ainster », n'échappant aux remarques directes que grâce à son statut (il ne fallait pas rêver, ses oreilles risquaient de siffler en privé). Les deux époux mirent énormément de temps à se supporter, partant en voyage loin de l'autre à la moindre occasion, enchainant sans la moindre gêne les partenaires différents chacun de leur coté, il ne manquerait plus qu'ils soient fidèles ! Leur relation évolua cependant de façon inespérée, après un demi siècle ils finirent par devenir des sortes de compagnons de couche occasionnels, profitant alternativement des talents guerriers ou magiques de l'un ou de l'autre. Après tout on pouvait considérer qu'ils étaient à égalité niveau entourloupe et mauvais tour traitre. S'afficher avec un partenaire hors normes ne pouvait que l'aider à se distinguer sans même parler de l'atout que cela représentait en cas d'excursion en territoire ennemi, des possibilités intéressantes de mise en scène s'offraient à eux.

    A nouveau réuni, le duo explosif semble coopérer une fois de plus pour servir de sombres objectifs communs liés à la nouvelle situation politique de Miradelphia...



Dernière édition par Eileen Ainster le Mer 26 Aoû 2009 - 23:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]   Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran] I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2009 - 20:23

Bon allez, comme prévu, je m'en occupe ^^

D'abord, je tenais juste à te dire que ça a été une lecture agréable pour moi, donc voila ^^

Donc, les points relevés:

Equipement > Juste une précision, mais ça coule de source et tu dois t'en douter, si tu perds ton bâton, ton personnage perdra en puissance. Mais sinon, le fait que ce soit un catalyseur est accepté.

Histoire > J'ai qu'un seul problème... Un drow est à ma connaissance immunisé contre la maladie, ce genre de choses... Donc tu pourrais me détailler les sortilèges utilisés par le Haut Prêtre lors de la ruade des prétendus novices ? Car si ça touche à la maladie, ça n'aurait eu aucun effet en toute logique.

C'est tout ce que j'ai relevé de problématique, résouds ce petit ennui et je pourrais te valider.
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MessageSujet: Re: Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]   Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran] I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2009 - 22:19



    Merci, les fiches n'étant pas mon point fort j'avais peur que ça soit un peu gavant à lire ^^''

    Pour le bâton c'est tout à fait normal et logique, j'aurai du préciser ente parenthèses.

    Enfin c'est un malheureux oubli de ma part, mais je n'ai pas vu le passage où est évoqué l'immunité des drows face aux maladies, ce serait gentil de me donner le lien car cela signifie que j'ai raté des choses sur ce peuple et j'ai beau m'acharner à chercher je ne trouve pas ><
    Sinon peut-on considérer les sorts de type pourriture/nécrose (un petit peu comme certains de nécromancie) comme relevant de la maladie ou non ? En fonction je changerai tout ce qui touche à ça dans l'histoire =)
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MessageSujet: Re: Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]   Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran] I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2009 - 22:58

Pour l'immunité, ça n'a jamais été écrit clairement je crois, sauf pour leurs cousins les elfes, et c'est un trait qu'ils auront gardé... C'est un oubli, j'en suis navré mais tu peux le considérer comme un fait.
On voit plutôt les cultes comme la maladie, ce genre de chose comme un culte offensif, visant à toucher les peuplades humaines par exemple, si tu vois ce que je veux dire =o

Donc pour la maladie, même la nécrose, c'est pas possible, pas par une maladie, même d'origine magique...
Tu vas donc devoir trouver autre chose... Mais pas forcément besoin d'un gros changement, elle peut saisir malgré tout l'opportunité d'une semi-révolte et de l'inattention du Haut Prêtre pour le poignarder, ou bien tout autre occasion... La seule chose, c'est qu'il ne pourra lancer des sorts pour les mettre hors d'état.
Trouve juste une alternative à la mise en scène de cette mort et je te validerais =)
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MessageSujet: Re: Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]   Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran] I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2009 - 23:30

D'accord, merci de ces éclaircissements, j'ai donc modifié ce passage ^^
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MessageSujet: Re: Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran]   Eileen Ainster [Haute Prêtresse de Kiran] I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2009 - 23:42

Ça me convient, je valide ^^

Donc...

Like a Star @ heaven Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Like a Star @ heaven Inventaire ~ Pour suivre ton évolution {obligatoire}.
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Like a Star @ heaven N'oublie pas de lire les règles sur la Magie divine, de choisir tes sorts, de les réclamer dans la partie Demande et de les entreposer dans l'Inventaire
Et enfin, si tu as des question, n'hésites surtout pas à demander de l'aide à un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.


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