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 Glaives et sang

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Nakor
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Hannibal de Roch
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MessageSujet: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeJeu 27 Aoû 2009 - 19:36

Les bardes chanteraient longtemps la marche d'une telle armée. Les chevaliers d'Ancenis, les sergents d'armes d'Oësgardie, les scorpions de Sharas, les cavaliers d'Olyssea, les Hautvalois et leurs vouges, tous avançaient dans les domaines royaux, gagnant lentement mais sûrement Diantra. Le Trône. L'oste immense fonçait sus à la capitale. Dans le piétinement lourd des sabots des destriers et des bottes des soldats, on entendait résonner les fluttes aspremontaises, les fifres d'Oësgardie, les cris des guerriers cherchant à se donner de l'allant.

La terre frémissait sous les pieds et les bannières aux couleurs vives. Se mélangeaient dans un chaos barriolé mille bannières et mille symboles. La chouette d'argent, le loup noir, le lion et la vigne, l'aigle bicéphale dominaient cet ensemble étincelant, formant un immense fleuve jurant avec la campagne morne. L'hiver tombait, imposant aux forêts et aux routes ses couleurs ternes. Mais la plaine endormie était traversée par cette longue estafilade. Une trentaine de milliers de soldats ravageaient les routes de la Diantraise, accompagnés des ribaudes et des barbiers qui toujours pullulent dans les armées, soulageant les bourses et les blessures. Spadassins, coutiliers, vougiers et reîtres encerclaient les îlots des chevaliers des quatre coins de la Péninsule.

A la tête de la fleur de la noblesse, devisant ou parcourant la terre dans un silence marmoréen, les seigneurs du Nord et du Médian dirigeaient l'avancée implacable des chevaliers aux éperons d'or, escortés par des forêts de lances et d'oriflammes. Sûrs de la supériorité de leurs ostes et de leur appel, les barons pressaient cependant le pas, impatients de croiser le fer et de faire payer à l'usurpateur les errements de sa politique. On ne voulait pas que la sodatesque perde l'ardeur que Baudoin Ier, baron d'Oësgard, leur avait inspiré dans sa harangue ancenoise.

Bientôt l'oste arriva aux portes de Diantra, où elle s'installa. Autour des pavillons du baronnage séditieux, on déploya les reliques d'Ancenis. On était ici les cavaliers des Cinq, les serviteurs de leur volonté et l'épée de leur courroux. Bien en vue devant les murailles, protégées par des gens d'armes et d'église, elles rayonnaient, couvertes de pierres précieuses et d'or.
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Baudoin
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeJeu 27 Aoû 2009 - 20:41

Les fiers remparts de Diantra se dressaient tels des récifs dans un océan de brume. L'humidité était incommodante, mais cela avait été imaginé. L'on aurait la cautèle du renard pour soi ; un coup d'une audace rare et précieuse qu'on ne voyait -en cette péninsule- qu'en des hommes tels que les barons « Du Nord et du Médian », comme on le disait avec volupté. Alors que Baudoin s'affairait sur un sanglier aux graisses foisonnantes son esprit vagabondait loin, balloté par la mauvaise bise de ce début d'hiver. Il songeait à son ami et frère d'arme, Hannibal, comte de Scylla et maître du Librium. Des informateurs avaient rapporté de Diantra que le vieux vétéran avait levé des troupes. Il avait senti la guerre, le vieux fourbe. Baudoin eut la nausée et repoussa violemment son encas léger.

Il tint moult conversations tenues secrètes avec Ancenis, Olyssea et Hautval, leur imposant un délai suffisant pour parlementer. Tous savaient que cela était nécessaire, car un siège serait rude, et économiserait la vigueur de l'ost. Aussi Baudoin s'attela-t'il immédiatement à l'écriture d'une missive à l'adresse de Hannibal de Roch. Il y songea longuement, réfléchissant aux mots justes et à la phrase pertinente. Le chef du librium, bien qu'éminemment corruptible et opportuniste, s'en laissait rarement conter.

« Bel ami,

Il est regrettable que la force des choses fasse de nous des ennemis plutôt que les amis que nous avons toujours été.
 » introduisait le noueux chef de guerre. Puis il faisait part à son ami de « l'apathie du monarque » et des « innombrables ignominies dont il s'est rendu coupable ». Comme s'excusant de l'avoir enfermé dans la cité, il continuait « Tout cela ne pouvait laisser mon honneur et ma raison d'homme honnête indifférents ». C'était sèchement tourné, concis, lapidaire, sans fioritures et sensibleries superflues.

« Soyez avec moi et non contre moi. Restez l'ami que vous avez été à Teltoburg, le compagnon d'armes de Wännwald et le héros de Gnollie. Souvenez vous quels faits d'armes nous avons accomplis au nom de la civilisation, et quels ennemis nous avons pourfendus. » il continuait ainsi longuement, énumérant faits d'armes et souvenirs d'ancien combattant, prenant bien garde à ne pas verser dans une répugnante nostalgie. Et enfin il terminait cette puissante missive «  Je vous en conjure mon ami, aidez-moi à arracher cette Péninsule à la torpeur qui la rongent. Soyez l'homme d'action et de raison que vous êtes et avez toujours été, et boutons ce peccamineux roitelet de ces terres »

Le baron resta un instant rivé à sa lettre. Il se sentait -faussement et pour satisfaire son semblant de conscience- sale, souillé, d'ainsi utiliser son ami. Il savait son intention en apparence sincère, mais les interprétations en découlant étaient par trop innombrables. Lui même doutait de sa candeur, chose rare. Il plia le feuillet, l'enroba délicieusement et le cacheta. Il l'envoya au maître du librium par l'entremise d'une délégation sous pavillon blanc avec lui en tête. Les dés étaient jetés.
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Aemon d′Ancenis
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeSam 29 Aoû 2009 - 17:13

Les messages publics du roi étaient parvenus jusqu'aux oreilles des séditieux. Un clerc lisait d'ailleurs au baron et son entourage le plus proche les voeux et ordonnances de celui qu'on appelait dans le camp Palimpseste. C'était donc dans une tente à la mode des pâtres ancenois - aux murs couverts de larges laines de moutons pour étouffer le froid extérieur et les paroles du clerc - qu'une quinzaine d'hommes en maille de bon fer et en surcot aux couleurs éclatantes écoutaient dans un silence sépulcral, la harangue qu'avait répandu à travers la Péninsule le seigneur qu'ils avaient trahi. Aemon était au coeur de la coterie, assis, comme la plupart, sur un siège confortable et léger à la fois, qu'il aimait à prendre lors des campagnes. Sur la peau usée du bouc qui servait à présent de support à son auguste séant, le baron en armure réagissait au phrasé avec un air parfois morne, parfois haineux. Mais lorsque vint l'édit royal qui supprimait les privilèges de la noblesse, un sourire perfide couvrit son visage. Son oeil étincelait de malice, et la moue cruelle qui s'était dessinée sur son faciès pâle ne présageait rien de bon.

Le silence du clerc laissa place à des discussions à voix basse entre les différents proches, parents et vassaux, du baron borgne. C'était un appel à l'aide somme toute banal, qui ne sortait pas de l'ordinaire de ce genre d'appel. Les traîtres seraient décapités, les alliés récompensés. Aemon n'était pas parti sans connaître le prix que lui vaudrait l'échec de sa petite guerre sacrée. Cependant, le point important et original du discours était la suppression des privilèges qu'on accordait depuis des temps immémoriaux à la noblesse. Noblesse qui, dans sa proportion la plus nombreuse et la plus puissante, était une noblesse d'épée. Supprimer leurs droits en temps normal aurait provoqué une sédition, alors les supprimer au coeur d'un conflit à l'issue incertaine, c'était perdre le soutien d'une noblesse avare de ses privilèges, voire faire le jeu des barons rebelles. Aemon considéra cette bonne nouvelle avec jovialité. Il exposa son point de vue à ses proches, qui confirmèrent ses spéculations d'un air mauvais et entendu. Une fois les discussions guillerettes éteintes, Aemon ordonna à son clerc de prendre plume et parchemin puis commeça à dicter.

"Messires de la Péninsule,

Vous savez l'heure grave, et la situation de notre royaume périlleuse. En ces jours funestes, l'usurpateur, Trystan l'Aveugle, quelque jours après la mort de la duchesse du Langecin, a assassiné l'héritière ducale, Ashenie de Sephren, malgré la promesse qu'il lui avait faite de la protéger en sa cour et en son fief. Le perfide serpent s'empare, avec la rapidité que provoque son avidité, étrangement des provinces orientales, rattachant, après la disparition fort bénéfique de la noble et antique lignée de Langehack, le Langecin à son domaine toujours plus puissant et plus grand. Laisserons-nous ses sbires régir les nobles maisons humaines qui se trouvent cloîtrées dans son empire fondé sur le sang du meurtre et le sacrilège de l'inceste ?

Le règne de Trystan le régicide touche à sa fin, messires. Dans ses derniers instants de désespoir, l'usurpateur révèle au grand jour ses plans, et par ses édits, chercher à supprimer les droits ancestraux de la noblesse pour la rabaisser au rang de la gueusaille. Quel gentilhomme digne de ce nom laisserait un tyran - car c'est le nom des hommes qui brisent les coutumes pour leurs intérêts - asservir et humilier la noblesse de la Péninsule ? Quel chevalier laisserait un homme, aussi haut s'est-il élevé dans le royaume par la trahison et la sorcellerie, lui prendre les droits qu'il tient de sa lignée ? Pourquoi laisserions-nous une telle avanie invengée ? comment pourrions-nous, ô seigneurs des Hommes, rester indifférents lorsqu'on nous vole notre bien, nous rabaisse au rang de vilains, nous traite comme des esclaves prêts à tout endurer pour leur maître immoral ?

J'ai moi-même enduré le joug du soi-disant roi, et j'ai préféré le doute qu'écouter mon instinct lorsque le bâtard des forêts éraciennes fit disparaître Ultuant, notre roi bien aimé. J'ai supporté sans mot dire que la soeur de l'usurpateur plonge dans le stupre et s'accouple avec un elfe noir, qu'elle donne naissance à un rejeton diabolique. Les errements de cette femme immorale, sans mari et sans père pour cette progéniture abâtardie, je les ai supporté par fidélité pour mon suzerain. Mais aujourd'hui, Ashenie, parangon d'innocence et de grâce, est morte des mains du Sorcier, et plus rien ne fera taire le juste courroux des Dieux, qui réclame qu'on lave dans le sang les abominations qui souillent notre royaume.

Nous sommes la lame des Cinq, messires, les preux qui empêcheront le fol d'asservir l'aristocratie. Nous sommes la colère sourde de nos ancêtres outragés par le régicide et l'aveugle, ce roi de vélin qui nous veut tout prendre."


Ceci dit, et à présent sur de la loyauté que montreront tous ses nobles à son égard, il demanda au sbire de rédiger une autre lettre, où l'arrière ban serait levé et où les flottes de Berdes et de toutes les cités côtières seraient réquisitionnées et reconverties pour la guerre.
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Semoras d'Olyssea
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeLun 31 Aoû 2009 - 12:25

L’on faisait ripaille, ce soir là, sous la grand’ tente du baron, tout en couvrant Sa Cécité de sémillants brocarts. Il en allait même jusqu’aux échansons, d’un naturel discret, qui se laissaient aller à de virils éclats de rires, plus gras encore que les sangliers rôtis qui trônaient fièrement sur leur lit de pommes de terres, manquant de peu de souiller vilainement leur livrée. Ah ça, l’humeur était des plus enjouée, ce soir là ! Plutôt que le chant des trouvères, c’était celui d’un secrétaire que l’on se plaisait à entendre, relisant encore et encore, pour le plus grand bonheur de ces sires, le message que son Emince de Vélin avait fait circuler sur l’ensemble de la Péninsule. Son honneur, tout eracien, l’avait poussé à fournir davantage de soutien aux insurgés. D’une main, il mandait l’aide de ses vassaux, de l’autre il les réduisait à l’état de simples ministres.

Ici, aux pieds de la citadelle du despote, la foi dans la pureté de leurs actes s’en était trouvée raffermie. Enfin, le Serpent dévoilait son vrai visage ! Grisé par son infâme conquête langehackienne, il s’autoproclamait monarque absolu. Cette vilenie, soulignée par les barons, muait les insurgés en libérateurs et parangons de la Justice. Pris de ferveur religieuse, les seigneurs du Médian mandèrent les saintes reliques. Tous, fébriles, s’agenouillèrent bien bas devant la main momifiée de Semoras III le Pieux, dont les efforts, à la pointe de l’épée, avaient permis d’apporter la bonne parole au sein des clans des Monts-corbeaux (ou d’en éliminer les plus malentendants).

Puis, en l’honneur du baron d’Oësgard, invité ce soir là, on entendit, quoique difficilement à travers le brouhaha, un homme, probablement un Pyk d’Erdlheim, à voir la cigogne dont était frappée sa tunique maculée de sauce, taper des poings sur la table en gueulant la formule consacrée des réjouissances olysséenes « CROQUANT ET DOUSETEY A GRAN FUISSON POUR NOSTRE HOTE ! ». En réponse à cet appel, les toiles s’écartèrent pour laisser passer des valets qui, sur un bouclier prométhéen, portaient les ortolans à la pulpe diantraise, plat des princes. La dégustation de ce met était égayée par le cocasse Boris, ours dressé de son état, qui, le chef ceint d’une couronne factice, se déplaçait à tâtons dans la tente, renversant çà-et-là cruches et pages imprudents.

« Bel ami » entama Semoras, à l’adresse de Baudoin « Les passereaux sont-ils à votre convenance ? Hans, mon maître-queux, m’a moult fois vanté les charmes de votre table et j’ose espérer, céans, le régal de votre palais. » son vis-à-vis fit mine de se rembrunir en rétorquant « Permettez moi un reproche, beau sire. J’apprécie, pour ma part, croquer l’ortolan encore tout couvert de son duvet. Car, voyez-vous, j’aime la plume plus encore que l’épée. » L’assistance, toujours réactive aux bons mots des puissants, prit soin de fournir un rire de convenance.

Tandis que tous les yeux se reportaient les tranchoirs, le regard du baron, quant à lui, s’appesantissait sur ses gens. Le doute ne paraissait guère sur leurs visages, et Semoras, les tenants près de lui, veillait à ce qu’il n’y naisse jamais. N’y au dehors, ni au-dedans. Désormais, la noblesse luttait également pour sauvegarder les Anciens Droits, de quoi pousser les plus récalcitrants à prendre les armes. Il ordonna au secrétaire d’aller quérir plumes d’oie, encre et vélin (car pour pareille déclaration on ne lésinait pas sur la qualité) afin d’y noter sa baronniale volonté.
Au nom de tout ce qui est beau, juste et mérite d’être défendu, l’arrière-ban devait être levé sur tous ses domaines. De même, ses vassaux étaient tenus « d’armer convenablement les milices, pavois sur lequel les crocs de Tristan aux Yeux Débiles failliront. » L’aristocrate saupoudrait son texte d’anecdotes historiques, rappelant la véhémence avec laquelle, autrefois, le bon peuple olysséen, sous la houlette bienveillante du baron Manfred le Rouge, avait combattu le despote du Levant, en l’an 231 du calendrier kaharkien. Dans sa tirade, il ne manquait pas, également, de rappeler aux siens l’importance du fleuve Ner, qu’on appelait aussi, au sein de la baronnie, la ligne du Mage Inot, du nom d’un sorcier autrefois conseiller à la cour d’Olyssea, à qui l’on devait les fortifications dont étaient hérissés les ponts. En bref : on se préparait à une guerre totale.
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeLun 31 Aoû 2009 - 20:57

Un jour après que furent justement démontés les babillages du roitelet, le siège de Diantra était bel et bien entamé. Le campement des coalisés était tout pétaradant, ses tentes jaspées de vert, de rouge, de bleu, de jaune, de blanc mouchetant d'un pastel heureux le terne hiver. L'on ne manquait pas de vivres, car on allait habilement piller l'arrière-pays de Diantra. Les greniers encore pleins pour l'hiver, les villages reculés et les forts mal défendus pâtissaient des appétits d'ogre de l'ost. On ramenait aussi des gueuses pour le divertissement des soldats, et d'autres curiosités telles que cet homme délesté d'yeux, d'oreilles, de langue et de bras qu'on avait broché de grelots ; et il y avait aussi ce cirque de nourrissons monté prestement par un ancien saltimbanque reconverti dans le bellicisme, les bambins faisaient des tours sous la tendre férule d'un truculent laudateur.

Le camp vivait au fil des courtes journées, à simplement épier la muraille insolente qui se dressait en face de lui. Bientôt il n'en resterait plus que cendres, et alors l'on ferait choir la ménagerie royale du haut des remparts. Dans la perspective d'une si exaltante affaire, Baudoin se sentit contraint de consulter à-qui-de-droit parmis ses alliés, en vue de l'imminente destruction. Il fit dégager sa tente de tout le superflu et y installa une table sèche de chêne. Son odeur délicatement patinée se mêlait aux exhalaisons âcre d'un papier ancien, du vélin. On manda ensuite les fameux Semoras, Audoin et Aemon pour une « réunion aux tenants et aboutissants devant rester secrets », comme Baudoin demanda à son valet de le dire.

Tous étaient là, sémillants dans leurs surcots, leurs pourpoints animés par leurs équivalents Animal : le lion gardant jalousement ses pampres, la chouette et le loup. Baudoin les scruta un à un. Ils étaient tous des gens d'une même famille et d'une même fourberie, et bien qu'attachés aux Anciens Droits et aux valeurs de l'honnête homme, il convenait de s'en méfier. Finalement, le vieux baron prit la parole « Mes amis, nous sommes à la tête d'un ost puissant et populeux. Nos assauts commenceront d'ici peu, et ils redoubleront de vigueur de jour en jour. Je crois qu'il nous faut nous mettre d'accord sur un plan » Il déroula magistralement un rouleau immense. La vague que fit le vélin dévoila peu à peu un plan de Diantra fort détaillé ; et quand elle s'apprêta à s'enrouler à nouveau -comme c'est la coutume chez les papiers longtemps recroquevillés- Baudoin se fendit d'une pierre noire pour la subjuguer.

« Moi, j'ai amené quoi... deux, trois catapultes ? Et un bélier oui, je crois que j'ai amené un bélier. » il s'assit dans son large et usé siège de campagne : un bout de bois en X très bien sculpté surmonté de vieux cuir. L'ascétisme Oësgardien n'était pas qu'une légende, il était une réalité vibrant en les cœurs secs mais vaillants de ses disciples. « Et vous, quelle est l'étendue de votre ingénierie ? Je serais curieux de le savoir ». Il était suffisant, arrogant ! Perché en haut de la toute-puissante industrie septentrionale qui déployait là le fer de lance de ses productions : des engins de mort et de déprédation. « Vous devriez avoir songé à la destruction de leurs tours de guet : cela sera un élément capital dans notre stratégie »
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeMar 1 Sep 2009 - 10:47

Menées par d’aussi charismatiques leaders que Jalko « le Voleur de Poules » ou encore Erwin le Cocasse, ainsi nommé pour savoir si bien tirer parti des captifs, les Compagnies sharasiennes faisaient merveilles dans l’arrière-pays diantrais. Les villages abandonnés étaient promptement incendiés, les autres aussi, à vrai dire, précédaient cependant quelques scènes somme toute pittoresques : viols, pillages, interrogatoires impliquant pieds et braises, pauvre ère contraint de suçoter un globe oculaire qu’un nerf persévérant reliait encore, envers et contre tout, à sa place d’origine ( Erwin était si prompt à inventer de nouvelles distractions !) et bien d’autres joyeusetés qui, pour dire vrai, n’étaient pas toujours propres. A cela s’ajoutait l’exécution d’un ordre du baron, car l’homme avait parfois ses lubies, mandant d’abattre tous les pommiers, cerisiers et autres arbres fruitiers que comptaient les domaines royaux, galvanisé qu’il était par le récit d’un roi-nomade des Temps Anciens après le passage duquel « rien ne repoussait ».Les reîtres, lorsqu’ils le pouvaient, mariaient les tâches en boutant le feu aux arbres dont les branches avaient servi à pendre leurs victimes, hérissant toute la région de sordides monuments.

Ancenis avait beau ne pas être loin, on préférait vivre sur le pays.

Quant aux défenseurs, cantonnés au rôle d’observateurs, ils goûtaient, à la faveur du vent, un air rendu âpre par les autodafés. Néanmoins, soucieux d’entretenir un lien avec ces adversaires de demain, certains ladres eurent une saillie admirable. Désormais, dès qu’un besoin bien naturel les prenait, ils s’alignaient, tel un régiment bien ordonné, fondements face aux murailles, offrant un spectacle des plus stercoraires aux sentinelles. Un sire, ayant étudié les Lettres, baptisa cela « guerre psychologique ».

Pire, certains, plaisantins, allaient même jusqu’à agiter un vit de matador, face aux murs que l’on voyait déjà pris, en beuglant, à l’adresse des Diantrais, qu’ils feraient bien de faire monter leurs femmes sur les tours, afin qu’elles se familiarisent déjà avec la « Bête ». Semoras contemplait l’effervescence d’un œil paterne, fier de son peuple, en dégustant des rognons. Ce fut à l’une de ces caustiques manifestations qu’on l’arracha afin d’établir le plan de bataille, lui inspirant le commentaire suivant, destiné à être honoré dans les annales militaires pour des éons « Oui, il serait bon de se mettre d’accord, cela risque d’être serré. » puis, une fois dans la tente, il déclara, sans ambages « Je crois que l’on pourra compter sur la terreur qu’inspirera nos troupes ». Dehors, de fiers artisans et autres ingénieurs mettaient toute leur rouerie au service des barons. Echelles, béliers, mangonneaux et certains prétendaient même tour de siège étaient en projet. En bref : tout était à faire.
C’est pourquoi, aux questions de Baudoin, le baron d’Olyssea répondit, négligemment « Il faudra que j’interroge Grégoire, mon intendant (ancien giton reconverti, disaient les mauvaises langues). » Ah qu’il était imbus de lui-même ! Sûr de la supériorité de ses gens.Diantra n’était, sous son regard, qu’une cité de vilains lutins que, d’un juste horion, il s’apprêtait à corriger. D’un feu rédempteur, il effacerait la souillure du Faux Roi !

Coupant, à contrecœur, court à ses rêveries, il demanda « Mais si, avant de monter au front, nous prenions un verre ? »
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 15:10


Memorabilia


Assis au bord de son lit dans ses appartements rustiques de la caserne du Haut Diantra, Hannibal laissa tomber entre ses jambes la lettre reçue quelques heures plus tôt de la part du commandant en chef des forces séditieuses qui édifiaient déjà leurs retranchements autour de la capitale. Quand deux amis se retrouvent face à face, séparés par une muraille, cinquante mille hommes d’arme et la raison d’Etat. Un soupir s’échappa des ses lèvres rêches. Foutre, la situation était plus que grave…le vétéran ricana même, le bout de parchemin encore entre les mains, alors que ses yeux commençaient à se perdre dans le vague. Un officier tambourina à la porte fermée à clé :

« - Commandant ? Commandant ? »


La poigne du militaire était forte, et le tremblement de la porte se répercutait dans les murs, dans le sol. Le sol tremblait. L’officier appelait.

« - Commandant ? Commandant ? »

Le jeune homme imberbe restait allongé contre un militaire adossé à un arbre, gargouillant et baignant dans son sang, retenant ses entrailles chaudes et puantes d’une main, l’autre serrant toujours le tronçon de son épée brisée. Le vétéran ouvrit ses yeux aux sourcils encombrés de flocons de neige. Une dernière étincelle de vie gisait encore dans ce regard déjà proche de la mort.

« - Il n’y a plus de commandant…d’Oësgard, Landä...fuyez pauvres fous ! »

Le vieillard exhala alors un long râle avant de s’éteindre. Déjà les beuglements des sauvageons approchant à grande foulée leur parvint aux oreilles. Stiglitz, Landä et d’Oesgard se ruèrent en selle, abandonnant la rage au ventre le corps de leur chef, le célèbre capitaine Reyne, l’Ecorcheur.

« - Ils sont là !», beugla une colossale sauvageonne dans son hideuse langue gutturale en déboulant d’entre deux arbres, armé d’une immense trique tâchée de sang. Ses seins flasques et épais percés de crocs annonçaient tout l’enfer qu’allaient subir nos compagnons.

« - Ventre saint gris, la Chèvre Païenne » gémit Hannibal avant de talonner plus que jamais sa monture. Une peur atroce s’empara de son être, et c’est à peine s’il arrivait à suivre ses deux compagnons, étourdi qu’il était par ce sentiment atroce qui s’emparait de toute son âme, tout son être. Les branches lui fouettait le visages, le sang chaud se mêlait à la neige glacée sur son torse à nu, et il n’y avait plus que cela : fuir, fuir loin de ce massacre, de ce désastre. Teltoburg, maudit sois ton nom ! Plus tard, le roi Hogustule III lançerait au chef de l’expédition, à propos de Teltoburg :

« - Vuras, rend moi mon ban ».


Les bêtes étaient sur le point de rendre l’âme, une écume blanche recouvrant leurs torses déchirés par les ronces, la neige fondant autour de leurs poitrails brûlants. Le destrier de Baudoin crachait même du sang par les naseaux. La croupe vigoureuse des montures était baignée de sueur, qui menaçaient de geler si l’on s’arrêtait trop longtemps. L’on avait ralenti le pas à la sortie de l’épaisse forêt où la colonne s’était follement engagées quelques heures auparavant. Par les Cinq ! Dire qu’il y a à peine cinq heures on chantait encore gaiement des vers grivois entre vougiers, en se lançant forces flacons de vins d’une colonne à l’autre ! Et maintenant, tous gisaient dans la neige écarlate de Teltoburg, la peau des fesses écorchées…

Des cris, le bruit d’armes s’entrechoquant. Des beuglements joyeux, infâmes. Sauvageons !

Au détour d’une crête, un trentaine de ces rudes indigènes du Nord déboucha à la lumière timide de l’aube. Un des ces « Klann » peut être ? Leur organisation était des plus étranges, et votre père était souvent votre sœur dans ces contrées là. Mais revenons donc à nos moutons. Les sauvageons avaient entre les mains un objet. Ils l’agitaient, le brandissaient, ricanaient, crachaient dessus. L’un d’eux déféqua même à même le tissu. Le tissu de qui ? De quoi ?

Les trois gentilshommes qui observaient tout cela à l’abri des arbres furent estomaqués. Choqués. Scandalisés. Révoltés. Abasourdis. Renversés.

Oui…

C’était bien leur étendard ! L’Aigle d’Oesgardienne se faisait, dans tous les sens du terme, chier dessus !

Un regard suffit entre les trois hommes. Un regard serein, sans rage ni haine. Juste une froide détermination de réparer ce qui devait l’être. Un sourire craquela la couche de sang et de boue qui recouvrait la face d’Hannibal. Son épée d’arçon jaillit d’un geste fluide de son fourreau. Ils étaient tous blessés, leurs armes ébréchées, leurs armures fendues, cabossées, mais ils n’en avaient cure. Emportés par cet élan de douce folie coule dans les veines de chaque gentilhomme: l’honneur. D’Oesgard lança, aussi froid et marmoréen qu’une statue :

« - Je me promet de relier leur gorge et leur anus impie par le fil de mon épée…
-Je suis avec vous bel ami…on ne souille pas l'honneur de mon ami sans que je ne m'insurge ».


A son habitude, Stiglitz se contenta de grogner en dégainant son sabre. Les trois cavaliers poussèrent une sorte de grognement de joie, et , se courbant sur l’encolure de leurs pesants chevaux, ils les jetèrent en avant d’une poussée de tout leur corps, les lançant d’une telle allure, les excitant, les entraînant, les affolant de la voix, du geste et de l’éperon, que les forts cavaliers semblaient porter les lourdes bêtes entre leurs cuisses et les enlever, comme s’ils s’envolaient. La neige volait autour d’eux à profusion, si bien que les sauvageons durent les prendre pour des Dieux avant qu’ils ne se reprennent, reconnaissant les armes de leurs adversaires de la nuit. Ricanements. Landä, d’Oësgard et Stiglitz ne ralentissaient pas.

« - GLAIVES ET SANGS, » lancèrent t-ils de leurs voix rauques et tonitruantes.

Le choc était proche. Déjà Hannibal avait identifié sa cible, un pouillard répugnant qui levait d’avance son falchion pour espérer parer l’assaut dévastateur de la charge qu’il allait recevoir de plein fouet. L’épée d’Hannibal sembla voler de sa main droite à sa main gauche, pour s’abattre en sifflant vers l’épaule découverte du sauvageon proprement surpris.



March of the Pigs


Le loyaliste en face de lui eut l’air surpris après cette botte, et s’écroula sans un mot, la poitrine fendue de l’épaule à la hanche une lueur d’incompréhension gisant dans ses yeux déjà éteint. Le sang gicla à grand bouillon, aspergeant copieusement l’ex-chef du Librium qui retira sa hache cyclopéenne dans un grognement approbateur.

« -Hardi compagnons, » beugla celui qui était un courtisan poudré quelques heures plus tôt, et qui laissait maintenant ses instincts premiers parler. La porte d’une maison craqua sous sa botte cloutée alors qu’une bande de spadassins se ruaient derrière lui. L’entrée offrit aussi peu de résistance que les portes de la ville. Il n’avait fallu presque de rien : cibler les régiments prêt à tomber dans la révolte, leur faire occuper les portes et passer le mot d’ordre en personne pour ouvrir grand la ville. Diantra n’était plus qu’une catin embrasée subissant les assauts de dizaines milliers de taureaux vigoureux. On avait fait rassembler les officiers royalistes jusqu’à la moelle pour une prétendue réunion avant la bataille, avant de les enfumer et rôtir comme des porcs dans une salle close, embrasée. Des archers rebelles se chargeaient d’abattre les survivants, ravis de tirer sur ceux qui les martyrisaient jusque là. Un bandeau rouge était le signe de reconnaissance des séditieux. Malheur à celui qui n’en portait pas !

Dans la maison où se trouvait un Hannibal grimaçant et peu reconnaissable, personne ne portait de brassard salvateur. Ni le jeune père, ni la jeune mère enceinte. Une vieille dame enfoncée dans un fauteuil complétait le tableau. Le père, cloué contre le mur avec un épieu. La vieille, obligée de regarder sa fille se faire ravager par un vétéran assoiffé de cyprine. La jeune fille hurlait, tandis que le vieillard léchait d’un œil lubrique ses tétons encore en bouton, bavant à moitié. Il la plaquait violemment à même le parquet humide qui commençait à se recouvrir du sang s’écoulant entre ses cuisses, la possédant toute entière sans pitié. Une griserie sans nom lui monta à la tête lorsqu’il se répandit en elle, le membre recouvert de sang, de semence, de cyprine et de liquide amniotique. Hannibal se releva en éclatant de rire, voyant que sa victime venait à terme trop tôt. Le vétéran marmonna en souriant un « Like good old times » en reprenant son épieu fiché dans le jeune père. Le mari s’écroulant en gargouillant sur le sol, mourant. Galamment, le courtisan referma la porte sur ce touchant tableau de famille, en murmurant :

« - Ne pleure donc pas ma mie, je t’ai enlevé une vie mais en voilà une autre qui arrive. Mes hommages madame, acheva t-il en saluant la vieille femme évanouie. »


Un instant de silence dans la pièce plongée dans le noir. Un son écœurant se fit entendre lorsque la jeune fille mit au monde un embryon informe et visqueux. La porte se rouvrit, laissant voir la barbe humide du comte de nouveau, qui prit une moue désolée :

« - Désolé de vous interrompre, mais j’ai quelques amis à vous présenter. »

C’est les braies prête à éclater sous l’action de leur membre dur comme l’acier que Yrrah et Nor entrèrent dans la pièce, dégainant leurs baguette d’un geste commun…la nuit allait être longue…

Un rire méphistophélique s’échappa de la gorge du vétéran lorsqu’il repartit vers la maison suivante, au milieu d’un tourbillon de soldats chargés de sacs, lançant des torches comme des nourrissons, fracassant les crânes, ravageant les pucelles.


L’on était plus qu’à quelques empans des portes du château, tenues par les plus fidèles d’Hannibal, vieux vétérans prêt à mourir pour lui, et excités par l’odeur du sang. Bientôt la masse furieuse tomberait sur Castel Diantra, pour l’engloutir sous une marée d’acier et de membres turgescents.

Et alors, ça serait la fin. Diantra renaîtrait de ses cendres, plus pure, plus forte que sous le règne de Sa Cécité.



Lys d’Or Revenge



Le chevalier du Lys d’Or observait d’un œil grave les séditieux. Nombreux, trop nombreux. Une armée face à une compagnie de Garde Royale ? Ca n’était que dans les chansons de geste que trois cents hommes pouvaient résister à des dizaines de milliers d’assaillants. Bloquant une cour intérieure avec sa cornette, le lieutenant releva la visière de sa sellette avant de lancer à ses hommes, en désignant les rebelles qui déferlaient par vagues à l’autre bout de la cour, masse hurlante et sanglante de brutes assoiffées de sang :

« - Ce soir, nous dînons en enfer ! »


Un rugissement parcouru les cinquante chevaliers massés en rangs serrés. Le choc fut rapide et sanglant avec le détachement de rebelles. Ils étaient commandés par le traître, l’infâme comte de Scylla. Avant de mourir sous les coups de dizaines de fauchards, le jeune lieutenant s’assura qu’il avait bien décapité celui qu’on retiendrait plus tard sous le surnom de « Félon ».

Hannibal le Félon.

FIN.
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 15:16

Ceterum censeo Diantra delendam esse





Baudoin avait retardé au mieux l'échéance. Il ne fallait pas qu'une trop grande fébrilité agite le camp et fasse sourdre l'écho d'une menace pour Diantra, et d'un autre côté, annoncer au débotté que l'aube serait rouge, les maisons en cendre et le pavé gorgé de sang n'aurait pas été de très bon aloi. Aussi prévint-on d'abord seulement un cercle restreint de fidèles : des chevaliers tout faits d'acier, d'honneur et de vertu, des parangons de lumière tels que Jakob Bouche-Tordue, Kavel Taille-Crâne et le non moins célèbre -notamment pour ses multiples méfaits à l'encontre de civils pleins d'innocence et de naïveté- Ràdvan Quar'A'dzich. Leurs noms aussi exotiques qu'avenants courant dans le camp ne devaient tromper personne, il se préparait d'infâmes sévices « là-haut ». Mais on crut d'abord que cela se ferait sur un énième village recouvert du manteau blanc et ouateux du général Hiver.

Et, la nuit tombée, quand le manteau blanc et ouateux du général n'était plus qu'éclairé par le sinistre et rondelet augure d'une lune mordorée, se rassemblèrent une vingtaine de braves et leur coterie, en tout deux centaines d'hommes. Gendarmes d'Oësgardie, seigneurs sanguins de l'ancenois, chevaliers d'Olyssea et nobles guerriers de Hautval s'étaient attroupés à quelques encablures du camp tout harnachés. « Nobles sires ! Il est un nouvel allié qui s'éveille en les murs de cette sinistre cité ! Celui-ci nous ouvrira les portes au plus profond de la nuit... Dans quelques heures en fait. Nous chargerons tout droit dans Diantra en faisant sonner le cor de nos ancêtres, et alors Diantra sera à nous. Tuez, pillez, violez tout votre soul, cette nuit sera votre nuit » Baudoin se tut. Il avait parlé au nom de tous les barons -et comtes- indignés par l'insupportable tyrannie du roi vélin ; et au nom de toute cette noblesse audacieusement dépossédée de ses privilèges. C'est la sainte capitale qui paierait l'affront.

Ainsi, au cœur de la nuit les gendarmes sur leurs fiers destriers se massèrent en face d'une porte, assez loin pour seulement l'entrapercevoir au hasard d'un rayon sélénite. Il devait y avoir un certain tumulte là-bas, les premiers morts de la saison, ceux qui étrenneraient les épées de cette juste guerre. Derrière les chevaliers impétueux de la coalition s'étaient préparés – au dernier instant car on ne les avait prévenus que fort tard - un grand nombre d'hommes d'armes et de coutiliers, et de musiciens aussi. On ne pouvait les compter dans la pénombre, mais nul doute qu'ils seraient une bonne partie de l'ost à investir Diantra. On attendit fébrilement dans le cliquetis entêtant des armes et les expectorations des catarrheux. On attendit encore un peu.

« Messire, je crois que voilà le signal » fit pertinemment remarquer Jakob Bouche-Tordue en voyant une torche s'agiter, panonceau de lumière, prélude au massacre. Les cavaliers s'ébranlèrent au pas tout d'abord, puis au trot, pressés qu'ils étaient de culbuter la citadine (un met rare même pour les plus chevronnés pillards). Les cuisses de la putain Diantraise étaient grand'escartées, tenues par quelques ladres au sourire béat. Ceux-là savaient leur richesse et leur survie assurées, et en plus, ils avaient bien eu un nombre conséquent de personnes, il n'en fallait pas plus pour les satisfaire.

« HARO SUR DIANTRA ! » firent les cavaliers en s'engouffrant dans la ville. Des torches nouvellement allumées au poing, ils allaient tout droit sur le grand boulevard en boutant le feu ici et là, pour le plaisir. Des barriques, des tas d'ordures, des maisons même, des dizaines de foyers se déclaraient à chaque instant. Les cors hurlèrent à la mort ! Faisant vibrer le bon peuple. Des habitants éveillés par ce rare tumulte se rendirent à leur fenêtre alors que le feu commençait à grandement crépiter. L'un de ces insomniaques prit un carreau dans la gorge et chut mollement dans sa bicoque, seul. « N'épargnez rien mes amis ! Rien ! Que brûle cette grande garce ! » exhortaient Aemon et Baudoin en des termes semblables. Le second était un diable fol au milieu des flammes, pourfendant un à un les braves hommes du guet de Diantra et quelques courageux en chemise. Non loin de lui galopait le fougueux Semoras à brides abattues, sabre au clair. Sa chevelure de feu et ses yeux d'un bleu acier faisant de lui un véritable ange de l'apocalypse. « HARO ! » La piétaille commençait à investir la cité avec fracas, assoiffée de cyprine et de massacre, le vampire odieux de la guerre allait enfin aboucher le sang de Diantra, y ventousant son groin visqueux.

Il ne fallait attendre nulle pitié de ces reîtres bariolés aux larges épées. Vingt-quatre enfants, de deux mois à dix ans, en firent les frais alors qu'ils étaient tous embrochés sur la même pique (dont le propriétaire -et quelques comparses- crut bon de monter à la cime des remparts et, de là, de faire glisser ses prises dans le vide en de grands bouillons de sang et craquèlement d'os) Une femme nue, égarée et étalée sur le fangeux pavé le remarqua aussi alors que s'invitaient en elle moult rufians et qu'elle fut exécutée quand « le con ne fussoy plus sy freche ». On égorgea aussi des vieillards, défenestra des hommes faits, lança des nourrissons, éviscéra des animaux et viola des pucelles. La terreur s'immisçait dans les moindres recoins, bien vilaine et noire. Les maisons se transformèrent peu à peu en formidables sépulcres, autels immolatoires et autres gémonies. Kavel Taille-crâne s'évertuait à transformer un orphelinat en ziggourat en extrayant consciencieusement la pulpe de ses résidents à coups de masse ; Jakob Bouche-Tordue spoliait les maisons closes en distribuant leurs employés à une foule furieuse et en étripant leurs gitons ; enfin, Kàvdan Quar'A'dzich équarrissait de pléthoriques personnes avec moult gran fuison de vigouresetey.

Baudoin ne dépareillait pas dans ce mascaret barbare qui engloutissait la cité. Pourvu de sa seule zweilhänder il s'adonnait aux pire ignominies. Il pratiqua une césarienne brutale sur une femme enceinte, tronçonna quelques vieillards et se sustenta de litres entiers de pulpe d'enfant : il était un démon qui composait sa cabalette. Une fois repus de violence, il s'attacha à se nourrir de cupidité. A la tête de spadassins vérolés il pilla les autels de Néera, Sainte-Berthe, Tàri et bien d'autres ; il dépouilla un archevêque en vadrouille, saccagea les riches manoirs du centre-ville et fit passer des centaines de coffres débordant d'or dans son campement. Le dur labeur accompli, il décapita quatre-vingt bourgeois -femmes et enfants compris- au fur et à mesure qu'ils sortaient de leur manoir, si bien qu'on lui dit « arh arh ! Calmez vos ardeurs baron, et laissez-nous donc quelques têtes »

Et ce n'était là que le début de la Nuit Noire. Mais les hommes étaient décidés et bien armés, le feu était grand et les maisons serrées, et un étrange tumulte montait du château de Diantra. En cette nuit tomberait la ville éternelle et ses dômes d'argent, l'orgue de Sainte-Deina serait fondu, les innombrables trésor du palais pillés, les reliques brûlées et le prince païen renversé. Alors Baudoin se coifferait des lauriers et s'enroulerait dans la toge pourpre des rois anciens et, du haut de son trône d'airain, il regarderait Diantra en proie aux flammes de la justice. Et une seule clameur couvrait le tonnerre des cris et des épées entrechoquées, poussée par des dizaines de milliers de vougiers furieux : GLAIVES ET SANG.

Kàvdan étripa encore beaucoup d'enfants et leur suça la pulpe à tous. La moelle coulait dans les rues de Diantra et la peur suintait des murs de torchis embrasés. La ville aux cinq-cent-soixante-quinze tours était devenue un gigantesque brasier duquel seul le château millénaire des rois émergeait. La demeure sacrée des Temps Anciens alors investie par sa Cécité. A la tête de ses meilleurs chevaliers, avec Kàvdan et Jakob à ses côtés, Baudoin se taillait vers la citadelle un chemin béant, une plaie à vif dans la maigre défense de Diantra. L'aigle parvint en premiers aux portes défoncées de la forteresse : les tourne-casaques avaient fait leur œuvre. Les couloirs étaient détrempés de sang et de sueur mêlées à des nuages de cendres. Le spectacle affreux d'un homme vidé de toutes ses entrailles et de toute sa cervelle attendait les justes à chaque nouvelle porte. Bientôt les trois hommes se séparèrent, chacun à la tête de chevaliers, avec le but avoué de trouver le roi félon.

Baudoin gravit maintes marches et traversa maintes pièces. Puis, ayant trouvé les appartements royaux, il les pénétra sauvagement. Sa silhouette apocalyptique auréolée de flammes, dans l'encadrement de la porte, et son armure ruisselante de sang et de cyprine le faisaient paraître fol, prêt à tout. Bien entendu il ne trouva ni roitelet ni reine ni princesse. Il se consola alors en déchirant une camérière à moitié et en la défenestrant sans ménagement. La bougresse chut dans le bûcher des Sodomites. Baudoin continua son périple, étripant à-qui-de-droit dans les sombres corridors (en fait, tous ceux à portée de sa doppelsoldner). Il gravit maints nouveaux escaliers et traversa maintes nouvelles pièces. Puis il fut au faîte du château de Diantra, monolithe cyclopéen sur lequel se brisait la rage d'un océan de flammes. Exalté qu'il était, le baron contempla son œuvre.

La cité se convulsait dans des râles affreux. Le bois craquetait, les cendres voletaient dans le ciel, une neige s'était mise à tomber mais ne suffisait pas à éteindre l'infâme foyer : maintenant, Diantra brûlerait et rien ne l'en empêcherait.

Ses effets souillés scintillaient à la lueur de l'incendie en contre-bas, son monocle était une véritable lune de shabbat, son épée dégouttait du sang noir des hérétiques. Il partit dans un grand rire sardonique, la bannière d'Oësgard déchirée, calcinée et ensanglantée ondulant au dessus de lui. Les nuages noirs de la nuit s'empourpraient, la lune rougissait et une fumée épaisse montait dans le firmament. Diantra aux dômes d'argent brûlait et saignait. Nouveau rire, le baron serait le roi mythique dont on parlerait dans les codex. Il s'empara de la bannière de son chevalier et la brandit bien haut et ! Un carreau venu de nulle part traversa sa demi-plate et perfora son cœur noir et flétri. Il eut la nausée et hoqueta, l'œil révulsé. Le bougre sourit, un fin filet de sang noir s'épanouissant au coin de ses lèvres, et murmura avec cette truculente ironie qui l'avait toujours caractérisé « Sic Semper Tyrannis ». Et le prince félon chut de la plus haute tour des cinq-cent-soixante-quinze tours de Diantra, et il sombra dans le feu à la manière des épigones d'antan.



Fin
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 15:25

Citation :
« Et, lorsque vint Notre ordre, Nous renversâmes [la cité] de fond en comble, et fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres d'argile succédant les unes aux autres, portant une marque connue de ton Seigneur. Et elles (ces pierres) ne sont pas loin des injustes. »
— Chapitre 11, verset 87,83

Imposante tant par sa stature que par les arrogantes bannières dont elle était flanquée, la tente du baron, toute de pourpre et jais, émergeait du campement olysséen, juchée sur un tertre prométhéen, comme un furoncle sur le visage d’un jouvenceau. Y était réunie la fine fleur de la noblesse d’épée que Semoras VIII informait de l’assaut désormais imminent. Rallié à la cause des Justes, un ami se faisait fort de tenir grand’escartées les jambes de la Fieffée Guenon, comme les insurgés se plaisaient à nommer la capitale du royaume des Hommes, afin que l’ost vindicatif de la Sainte Opposition y enfonce un vit tout caparaçonné d’acier et de vertu.

Nul ne devait gâcher l’occasion, dont aucun ne remettait en doute l’origine divine, qui s’offrait aux troupes de l’Axe Oësgardo-ancenois, tel un bordel flottant à un équipage. On prétexta la rumeur d’une sortie ennemie, la nécessité de leur tendre une embuscade, afin de réunir, dans le silence, les troupes. Sur ordre du baron, les feux ne furent point éteints, et l’arrière-garde, menée par les Pyk, y demeura afin de donner l’illusion d’une armée au repos. Des flasques passaient de mains en mains, afin de se donner du courage, tandis que l’on gagnait le point de rendez-vous où déjà les bouillants Ancenois piaffaient d’impatience.

Semoras, quant à lui, accompagné du « meilleur de ses gens », parmi lesquels Tharhal Neuf-Doigts, Erwin le Cocasse (qui énonçait déjà des projets à faire frémir un noiraud) ou encore Jalko le Voleur de Poules marchait aux côtés de Baudoin d’Oësgard, qui venait de haranguer l’élite de l’insurrection, insufflant dans leurs cœurs sombres une volonté de fer. Une ère allait s’achever. L’Humanité, longtemps avilie par la renardise dont s’était rendu coupable l’un de ses représentants, se dressait face au Faux-Roi. Par le feu, sa cité serait purifiée et le sang des traîtres à leur race écrirait, en lettres rouges, la Geste des Braves, par les actes desquels un nouvel âge naîtrait.
Cette nuit, la couronne de Trystan aux Yeux Débiles serait brisée.

Dans le froid, malgré l’inquiétude, moult lazzis circulaient. Déjà, certains, décrivaient avec force détails le sort qu’ils réservaient à ceux, endormis, là-bas, de l’autre côté des murs. Ces paroles, ponctuées par le cliquetis des armes et le renâclement des bêtes, malmenaient la patience limitée de Semoras, qui se voyait déjà baignant dans le sang et la cyprine de ses victimes. Incarnation de la noblesse d’épée, l’homme briserait ce soir-là les injustes chaînes qui le reliaient à un trône malhonnête.

Puis, ce fut le signal.

« Que cette nuit les pucelles de Diantra cessent de l’être ! » scanda le baron Priape, « GLAIVES ET SANG ! » répondirent ses gens, tandis qu’ils s’engouffraient dans la cité telle une horde de rongeurs porteurs du Fléau des Dieux. Les osts furieux remontèrent le long des grands boulevards, boutèrent le feu çà-et-là, exécutèrent tous ceux qui ne portaient guère le brassard salvateur et brisèrent les troupes ennemies désorganisées. Parmi les premiers à s’introduire dans les demeures, les Sharasiens entamèrent une danse charnelle avec l’Horreur. Par amusement, ils tranchaient les membres de leurs victimes avant de les balancer, agonisantes, dans les puits et autres fontaines à l’eau bientôt teintée du sang des innocents et ce sous le regard vitreux des pauvres ères que Jalko, trois poules attachées à la ceinture, faisait clouer aux portes des habitations.

Jamais, sans doute, pareil évènement ne se reproduirait de leur vivant. Aussi, tous les fantasmes se virent assouvis, par conviction que, plus jamais, l’occasion ne se présenterait. La plus grande des cités était victime du plus grand des carnages. Erwin, prenant possession d’une taverne, fit jeter tous les enfants découverts par ses gens dans une marmite, massive, qui trônait sur l’âtre afin d’en faire, selon ses propres termes : « une souperie au goust de victoyre ». L’idée plut tant et si bien que, bientôt, l’on vit des hordes de reîtres pourchasser tous les marmots que comptait Diantra en hurlant « A la soupe ! A la soupe ! »

Partout, de nouveaux incendies se déclaraient. La populace, surprise, ne savait plus à quel saint se vouer, voyant une partie de leur propre garnison participer au sac de la cité. Les assiégés étaient pendus aux fenêtres, pour le plus grand amusement des forces ennemies, quand ils n’étaient pas tout simplement pas jetés à même le sol rugueux, un membre se brisant parfois dans leur chute, où les destriers de l’envahisseur les piétinaient vilainement. Le feu, sans cesse attisé, continuait de progresser.

Semoras, suivi par ses sémillants vassaux, gagna la cathédrale, où bon nombre de Diantrais avaient cru sage de se réfugier.
Dans une avalanche d’échardes acérées, la piétaille du baron fit céder, à coups de masse, la porte du sanctuaire dans lequel la marée haineuse ne tarda pas à se déverser. Un prêtre, agitant symboliquement un mouchoir de Neera, s’interposa un bref instant, au centre de la nef, à l’avancée des Olysséens. D’un geste sec, l’aristocrate lui ouvrit un sourire sanglant, faisant mourir la malédiction qu’entamait l’ecclésiastique en un affreux borborygme répercuté par la voûte. Alors, le lieu saint devint le théâtre d’ignominies sans nom. Les hommes étaient abattus (pour les plus chanceux) ou suppliciés, les femmes, elles, violées sans ménagement. Le baron, en personne, participa. S’emparant d’une jeune novice au minois propre à éveiller ses appétits lubriques, il retroussa la robe de la pauvrette avant de lui retirer son innocence à grands coups de reins rageurs, sur l’autel qu’elle avait tant vénéré.

Menés par Gaelan, des archers, torche à la main, gravirent les escaliers conduisant aux hautes tours de la cathédrale, d’où ils firent pleuvoir des traits embrasés sur la ville déjà dévorée par les flammes. Un fracas eschatologique retentit dans tout Diantra lorsque les grandes cloches de Sainte-Deina se brisèrent en chutant, leurs attaches tranchées par des vandales. Deux-Gueules, quant à lui, à la tête d’une compagnie de sharasiens, ses gantelets à l’écrevisse étreignant fermement sa hache de bataille, s’introduisit dans la crypte où enfants et vieillards étaient tapis et ne permit à ses gens d’en ressortir qu’une fois tous dotés d’au moins deux têtes de « vilenables partizans du roy de velin ! ». Puis, tandis que les saintes icônes étaient piétinées, les braseros déversés sur les tapisseries pieuses et les pierres ornant les reliques dérobées, Semoras ordonna à ses hommes de marcher sur le château.

Rejoint par les Östmar ainsi que Luskendale, à la tête d’une coterie toute crottée de sang et de bran, ils investirent la puissante citadelle, autrefois bastion du Bâtard, aujourd’hui cœur de la tourmente. Camériers, échansons, pages et autres laquais étaient étendus, tripes à l’air, partout dans le palais. A tout instant, survenaient des échos de batailles, des hommes du Lys, isolés, luttaient désespérément au nom de leur roi absent tandis que, pareils à la houle, les insurgés arrivaient en un flot ininterrompu. « GLAIVES ET SANG » hurlèrent les Olysséens en se joignant à un joyeux massacre.

A coups de « vigoureuze espees de Kahark », les fidèles du baron taillèrent une route vermeille jusqu’à la salle du trône alors que, désormais, de tous les étages du palais, s’échappaient d’inquiétantes volutes de fumée. Des sires de petite noblesse, autrefois fidèles au roi, imploraient la pitié des insurgés qui, pour toute réponse, leur passaient leur lame en travers du corps tandis que les pucelles de la cours subissaient, de la part des chevaliers comme des écuyers, les derniers outrages. Tous les étendards, tapisseries et autres armoiries du duc d’Erac étaient incendiées sur place ou jetées dans l’immense brasier que certains avaient initié dans la cours principale. Des codex, aux précieuses enluminures, s’y consumaient. Une nouvelle ère impliquait de faire table rase du passé.

Drapé de pourpre, sa demi-plate réfléchissant flammes et carnages, aux formes rendues étranges par les aspérités du métal, le baron paraissait semblable aux rois-guerriers des Temps Anciens, dont les conquêtes étaient marquées par la destruction de cités entières et l’exécution de tous ceux qui les peuplaient. Noble dans son allure malgré une vilaine estafilade au front, d’où le sang lui dégueulait, visqueux, sur son visage noirci par le brasier, il s’avança dans cette salle qu’il n’avait, autrefois, parcouru qu’afin d’y plier le genou. Ses yeux, qu’animait maintenant un feu inquiétant, dévoraient le trône qui lui faisait face, symbole d’une puissance aujourd’hui déchue. De la bâtisse toute entière provenaient des crépitements menaçants, mais il n’en avait cure. Les draperies eraciennes furent arrachées, bientôt remplacées par l’étendard olysséen, tandis que Semoras prenait place sur le siège royal, oriflamme à la main. Une vague secousse retentit tandis que, au bas des marches, l’on égorgeait ceux que l’on savait à l’ennemi. Progressivement, plusieurs de ses vassaux vinrent former un demi-cercle, semblable à celui des pairs du royaume, s’apprêtant à désigner leur roi. Face à ce spectacle aussi glorieux que funeste, le baron leva solennellement le bras afin d’obtenir le silence.

Il y eut un bruit assourdissant.

Tous se jetèrent en arrière mais Semoras, lui, n’eut que le temps, avec le truculent pragmatisme qui l’avait toujours caractérisé, de murmurer un « ho merde ». Puis le prince Félon, à son apogée, fut broyé sous une masse de débris incandescents. Rongés par l’incendie, les étages supérieurs s’étaient effondrés, paraissant obéir aux vœux de sinistres Nornes qui, sous l’influence de Skul, avaient décidé que l’heure du baron était venue.
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Aemon d′Ancenis
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeDim 13 Sep 2009 - 21:39

L'aube froide se levait doucement sur les cendres diantraises.
Dans l'un des jardins de la cité - l'un des rares épargnés -, le baron à la chouette d'argent sirotait un vin d'Olyssea. Caressant d'un doigt égratigné le bandage qui recouvrait sa blessure à la hanche, il contemplait le spectable de dévastation qu'il avait offert aux Cinq. La nuit avait été forte en rebondissements, chaude du sang et des flammes qu'avait offert, dans son ultime convulsion, Diantra la grande. Sous les statues des saints aux mines sévères, les orgies les plus immondes s'étaient perpétrées, et dans les cours privées, agitées par les torches et les rires sinistres des saigneurs du Médian et du Nord, les filles de famille avaient été humiliées des pires manières.

Les boulevards parsemés de cadavres de soldats, de civils, de chevaux et d'animaux fauves estafilaient l'océan des quartiers en flamme. Dans le bruit de la fournaise, dans le chaos des cris, l'horreur était la plus totale. Cacophonie étrange et morbide, chant du cygne d'une ville rendue difforme, le saccage révélait toute la folie des hommes. "Pour la Langecine !", "Saint-Vierge !", criait-on dans les rangs qui déjà se dispersaient à l'affût d'une proie (riche bourgeois ou jeune garçon). Pourtant, partout dans cet enfer sourdait un seul et même leitmotiv : auri sacra fames. L'exécrable soif de l'or ne pouvait être apaisée. Les odalisques étaient renversés, les maisonnées fouillées jusqu'aux plus profonds des caves, les reliques arrachés aux bras des prêtres morribonds. La soldatesque foulait au pied les plus grandes oeuvres d'arts, les tapisseries et les toiles. Certains - les plus éloignés des carnages - se déguisaient avec les riches vêtements d'une demeure bourgeoise, plaisantant grassement entre eux et se tapant l'épaule pendant que la maîtresse de maison, folle de chagrin, serrait le cadavre de sa fille égorgée.

Ignoble mort pour une cité si paisible, dépecée par ses propres poux. Dans la panique générale, lorsque les cavaliers transpercèrent la noirceur de la nuit pour offrir le plus terrifiant des spectacles, on avait fui, pillé, volé, violé. Le guet n'était pas en reste, et les soldats royaux, s'ils ne s'entretuaient pas entre Roch et Firam, n'oubliaient pas les devoirs essentiels des porte-épée lorsque la curée vient. Les voisins se volaient, les frères se dénonçaient, les fils dévoraient leur père ébouillanté dans quelque chaudron par des ladres sans scrupule mais non sans poésie. On n'épargna rien à la capitale séculaire. Semoras le Sharassien la traitait comme une putain qu'on aurait besoin de remettre à sa place, et le routier de Gnollie, comme tout bon courtisan, avait enfoncé un poignard dans le coeur de sa maîtresse la plus généreuse. Baudoin... Baudoin ne fit pas pâle figure. Ni même Aemon lui-même. L'odeur du sang était trop forte pour qu'il recouvre empire sur lui.

Les actions avaient été innombrables et Aemon peinait à se souvenir de tous ces moments d'éclats. Devant l'aube morne d'un soleil indifférent, il souriait à la vu du château ruiné de Sa Cécité, où trônaient les bannières des seigneurs du Médian et du Septentrion. La chouette et l'aigle, le lion et le loup, tous les blasons claquaient dans le vent hivernal. L'un des seuls chefs de guerre rescapés de cette terrible bataille embrassait de son oeil unique le festin offert au génie noir de la Mort et dont se repaissait déjà des nuages de charognards, tant oisels que hommes. Et alors, sous la froide lumière du petit matin, Aemon s'étouffa avec une olive ancenoise, mourant ainsi, sur son son ultime et son plus grand champ de bataille, le cul sur son siège de voyage, l'oeil bleu fixant le symbole de son triomphe, les lèvres étirées jusqu'aux oreilles.
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeMar 22 Sep 2009 - 18:27

« Putain… Jacques, viens voir cette merde !
- Ta gueule Hubert.
- Quoi ma gueule ? Comment tu peux être aussi calme ?! Y a une putain d’armée qui marche sur nous bordel !
- … Tu bois trop. Y’a pas d’armée, pas plus qu’il y a cinq minutes. Pourquoi y aurait une armée, hein ?
- T’as pas lu les placards ? Avoue, tu les as pas lu… »

Le pauvre Hubert lança incrédule à son camarde. Soldat affecté aux remparts de Diantra depuis assez longtemps pour qu’il ait arrêté de compter, il n’avait qu’une envie : user de son savoir tout militaire pour ramener son vieil ami Jacques à la triste réalité. Les deux avaient entendu les rumeurs, et l’un avait été plus réceptif que d’autres, si bien qu’il voyait désormais dans chaque cavalier approchant de sa chère cité une charge féroce de la cavalerie rebelle. Avec un grognement, Jacques ne daigna pas jeter un regard à l’horizon et fit signe à son collègue de le suivre. Une erreur… Car cette fois, Hubert ne délirait pas.

Dès que la nouvelle d’un ost formé des armées d’Hautval, d’Ancenis, d’Olyssea et d’Oësgard s’était mis en marche sur la capitale humaine, des mesures avaient été prises. Le Sir Hannibal de Roch, conseiller politique de Trystan d’Erac, avait spontanément pris le commandement de la défense de la ville, sans que personne ne proteste. Et pour cause, qui de plus fidèle que cet homme désigné par le Roi et la Reine lui-même ? Si tentative il y eu pour tenter de garder secrète la nouvelle de l’attaque, l’affaire des placards la rendit inutile et la capitale fut pris les premiers jours d’une effervescence rare. On vit même à une où deux occasion des émeutes et des combats entre citoyens aux opinions politiques opposées. Car certains avaient lu, couché sur le parchemin, ce qu’ils pensaient tout bas… L’un d’eux se frappa même le front en jurant, maudissant le baron du nord d’avoir pensé à un surnom tel que « Sa Cécité » avant lui. Pour pallier à une montée de violence qui deviendrait rapidement incontrôlable, la milice fut renforcée afin de laisser aux militaires tout le temps de se faire à l’idée de mourir pour leur Couple Royal.

Les premiers jours de siège sont rarement originaux. Les attaquants et les défenseurs se regardent en chiens de faïence sans oser attaquer. Ce siège là, même si les circonstances le rendaient exceptionnel, n’échappa pas à la règle, et le statu quo qui s’installa laissa le temps aux rebelles de s’installer confortablement et aux défenseurs de se préparer à les repousser. Et s’il était naïf de croire que les choses resteraient en état, le peu de personne qui purent envisager la façon dont se dérouleraient les choses ne prirent même pas la peine d’exprimer à haute voix leurs hypothèses. Le Comte de Scylla n’était-il pas au dessus de tout soupçon ? C’est que l’homme était un héros de guerre, il avait combattu et vaincu les drows au Nord. Et pourtant, alors que, dans la maison d’Hubert, deux gardes rentraient à peine d’une soirée bien arrosée dans la taverne du coin, l’Histoire s’écrivait à grand renfort de sang et de peines.

« Jacques, bouge ton trouffion d’mon lit tu veux ? »

Pour seule réponse, Jacques laissa échapper un grognement irrité. Ivre, il n’avait aucune envie de faire plaisir à quiconque, pas même à Hubert. Il ne savait pas encore, mais l’apprendrait quelques minutes plus tard, qu’il s’agissait d’une bien mauvaise nuit pour se laisser aller à la boisson.



Aïe. C’est surement la dernière chose à laquelle vous penserez quand vous sentirez, comme Jacques, la vie vous quitter. Sauf que bon, Jacques ne sentait plus grand-chose à ce moment là, trop enivré pour comprendre que sa belle maison brûlait et lui avec. La guerre était dans Diantra, et elle y était entrée grâce à des portes qu’un félon avait ouverte. Hubert ne savait pas qui, mais il s’en moquait un peu, il se contentait de faire son boulot : rester en vie. Autour de lui, l’enfer s’était fait une place sur terre, on se battait à grands coups d’insultes et de coups d’épées, le tout dans une virilité effrayante et débridée. Histoire de bien montrer qu’ils étaient des vrais hommes, les rebelles se sentaient obligés d’honorer la moindre chair féminine qui passait à porté d’eux. La marque des séditieux était écarlate. Du rouge ! Du rouge, partout. L’armée rebelle ne tardait pas à pénétrer la ville, et déferlait, non sans encombre, sur l’imprenable au manteau blanc. La neige avait recouvert les toits, et marquait sur son ventre les pas rythmés des armées nouvelles. Partout, les embuscades se trahissaient, tombant dans les pièges des rebelles. L’affrontement de choc glissait doucement dans le sang. De l’autre coté des remparts du château, on exécutait les séditieux, trop ignorants pour dissimuler leur joie, et leur marque rouge. Les portes, tenues par les fidèles du félon n’étaient plus qu’une embuscade déguisée à l’homme trop confiant.

« Glaives et sang... C’quoi c’te connerie ?! EH PUTAIN MON BRAS CONNARD ! »

Et ce fut la fin d’Hubert. Il ne fut pas le seul, loin de là. Car si les loyalistes semblaient plus occupés à se battre entre eux qu’avec les rebelles, il restait toujours les miliciens, maîtres d’armes et autres braves sachant manier une épée, un arc, ou tout autre objet capable de blesser quelqu’un. Au final, ce furent une trentaine de milliers d’hommes qui, poussés par le désespoir, se ruèrent sur les militaires enthousiasmés par l’idée d’un massacre facile. Le reste tenta de sauver sa vie et, à l’instar du brave soldat qu’avait été Hubert, beaucoup moururent en essayant. Il y eu bien des glaives, à Diantra… Et du sang, beaucoup de sang. La plus part des affrontements virèrent à l’avantage des rebelles, même si on put noter quelques exploits de la part de la population. Dans l’ensemble, le peuple était plus propice à se ranger du côté du Roi qui levait une partie des privilèges de la noblesse, si bien que l’on vit peu de combats entre citoyens.

Du haut des balcons du château, une noblesse au désespoir contemplait sa ruine. L’affrontement gisait dans le sang, et les viols répétés des séditieux raisonnaient en de multiples cris d’extase, et de douleur. Là haut, on voyait lentement la marée rouge s’engouffrer dans la ville fumante. Si la fumée était bien grande, le feu prenait mal sur les toits de neige, et bien des maisons, que l’on croyait brûlantes, furent épargnées par l’humidité ambiante. L’affolement de la population en déroute s’intensifiait, cherchant refuge au-delà des remparts du château purgeant l’ascension rebelle. Les vingt quatre enfants embrochés sur une même pique étaient le drapeau victorieux des séditieux sur le marché de Diantra. Pourtant, l’armée rebelle prenait son temps, isolant chaque quartier, et le dénaturant, suppliciant, violant. Tyrannisée, Diantra suffoquait. En son cœur, le château se renforçait, fier, haut, noble.

La cathédrale gémissait sous les assauts répétés. Prise de vitesse par les rebelles, ses quelques fidèles attroupés devant la porte subissaient le courroux des forces oppressantes. L’apparition du clergé, supplantée par l’arrivée de la Gardienne de Néera mettait un terme à leur méfait. Pourtant victorieux, les rebelles se dispersaient dans la cathédrale, croyant même bien faire en tirant des flèches du haut des tours. La neige atténuait le feu, et bientôt, les archers rejoignaient leur propre enfer.

Le donjon devenait une arme de piège, aussitôt que ses vassaux semblaient se rendre à l’évidence : la félonie n’était qu’une mort certaine. Chaque recoins était étudié pour paraitre aux mains de rebelles trop confiant un parfait terrain de guerre. Puisse Néera veiller sur les faibles. La population était cachée dans les recoins les moins accessibles du château, pris derrière les murs de la grande bâtisse. Le château restait étrangement vide, seulement peuplés de ces loyaux têtus, résolus à la mort, sacrifice inutile donnant aux rebelles les songes de leur suprématie. La milice, le peuple, les soldats royaux et l’Arcanium défendaient malgré tout le donjon et tenaient les rebelles en dehors des murs, ceux-ci convaincus que les percées légendaires de Baudoin et Semoras lamineraient les forces résistantes. Bien calculée, elle les laissait souverains d’un temps, pour mieux souffrir de leur présence. Baudoin s’isolait, et montait, inlassablement, jusqu’à trouver une mort indigne. Le sir d’Olyssea, pris dans sa grandeur, voyait le plafond du château l’ensevelir. Les étincelles des magiciens de l’Arcanium ne laissaient aucun doute, et ils avaient fait s’effondrer quelques voûtes, sacrifice bien utile, pour recouvrir le félon trop ambitieux. Les dissidents étaient tués, le château était purgé.


Leurs têtes étaient les trophées des résistants affaiblis, et exposés sur les hautes murailles du château, encore en siège. Les armées se jaugeaient, et l’affrontement allait reprendre de plus belle.

_________________
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeDim 27 Sep 2009 - 11:29

Nakor avait fait la seule chose qui lui semblait vraiment importante sur le moment : mettre à l’abri le roi et la reine ainsi que leur enfant. Il avait trouvé le couple royal en prise au dépourvue dans la salle du trône et avait intimé l'ordre qu'il quitte sur le champ Diantra. En effet il fallait mettre le roi en sureté pour qu'il puisse revenir plus fort mettre un terme aux agissements de ces traitres! Nakor avait été intraitable et heureusement Trystan était vite revenu à la raison. Nakor les avait téléportés en Erac loin du tumulte, promettant qu'il reviendrait vite. Le vieux fou était resté au château de Diantra, dans sa tours protégé par sa puissante magie, aucun homme ni aucune arme ne parviendrait à pénétrer cette tour. Nakor était sorti de son bureau par la fenêtre et avait lévité jusqu'au toit de sa haute tour. De là, il avait une vue imprenable sur Diantra. Il put voir alors les fiers étendards maudits d'Aemon, de Semoras et de Baudoin! Ces trois chiens avaient levé une armée, en oubliant vite que s'ils étaient des nobles c'était parce qu'il en avait reçu les lettres par la main même du roi. Ils étaient ses vassaux mais non, ces hommes voulaient plus de pouvoir, tout cela brillamment caché, Nakor n'en doutait pas, par de belles phrases et de beaux mots! Les troupes encerclaient la ville et Nakor surveillait du haut de sa tour! Pour le vieux mage, le fer devait affronter le fer et de toutes les façons il ne pouvait rien faire contre une si grande armada. Mais si magie il y avait, alors il serait là, pour la défier. Les troupes finirent alors par entrer dans la ville dans un silence grondant, qui finit dans les vivats des soudards! Le monde des hommes était encore frappé par la folie et le meurtre. Nakor souffla, son bâton à la main et la barbe au vent!

"Décidemment, est ce que cela cessera un jour?"

Nakor commença lentement mais surement à s'énerver. Des troupes entraient même dans le château. Nakor pointa un doigt furieux au milieu de la ville et une lueur orange entoura vivement l'orphelinat royal. Le vieux directeur de l'orphelinat qu'il était ne pouvait pas permettre qu'il soit de nouveau souillé et que les enfants soient tués. Un globe de lumière orange entoura donc l'établissement dont il avait la charge et s'assura ainsi que personne n'y pénétrerait. Malheureusement il y avait d'autres orphelinats dans la ville, mais Nakor ne pouvait les protéger tous. Il entendit alors hurler à l'intérieur même du château et fut amusé de sentir les hommes qui essayaient de défoncer la porte de sa propre tour sans pouvoir rien y faire.

La mort planait dans le château comme dans la ville et Nakor décida d'aider un peu la nature, il se concentra alors et convoqua une flopé de nuage plein d'eau. Il en concentra une petite quantité sur la ville elle même mais surtout il déversa une averse monumentale sur l'extérieur de la ville : les campements allaient vite se retrouver sous une pluie forte et cela aiderait un peu les troupes ennemie à se sentir mal et affaibli. Les nuages se concentraient de plus en plus, et la petite pluie qui s'abattait sur la ville termina d'éteindre les incendies qui la touchait, pendant que les camps ennemie se voyait être touché par une pluie battante et extrêmement désagréable. Nakor se permit alors, devant ce spectacle de désolation d'ajouter

"Bientôt les troupes du roi reviendront et je serai là ... et cette fois, ça fera très mal, bande de chien galeux!"

Nakor resta donc planté là sous sa faible pluie, chapeau en tête, attendant de sentir un signal d'appel de Trystan, pour le rejoindre en Erac, où il pourrait alors lui dire quel était l'état de la ville.
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Aloys de Sangpierre
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeLun 5 Oct 2009 - 11:10

Aloys était arrivé à Diantra il y a deux semaines. Une étape dans son voyage, il était partit de Serramire et se rendait en Ydril, pourtant le hasard voulut qu’il n’y aille pas, car la guerre était aux portes de la capitale. Des félons ! Voilà ce qui arrivait, une ligue de baron anti-royaliste, qui par orgueil et démesure avait choisi d’assiéger leur roi, et le royaume. La guerre contre les drows ne suffisait donc pas, et certains se devait de rajouter de la misère dans le cœur d’une population déjà bien faible.
Le chevalier au service de sa conscience, la servirait et servirait son roi, car si aucun hommage le liée directement à lui, son serment envers son ancien maître Godefroy le liée au devoir envers le roi et la royauté, et surtout envers le bien. Il était clair pour lui que sa place serait à la défense de la ville, là ou il était déjà. Si les premiers jours de siège se passait plutôt bien, rien ne laissait pensé qu’une trahison allait arriver de l’intérieur même de la défense. Lors de ce fameux soir qui resterait gravé dans la mémoire de l’histoire et de la population, notre chevalier était dans le centre de la ville, il avait rejoins les milices de défenses de la ville.
La nouvelle de la perte d’une porte de la ville et l’arrivé de l’armée suffit à jeter panique parmi ses compagnons, l’armée ennemie avait réussi à prendre la ville ? Mais comment! Les mots de traitres et d’Hanniblal de Roch furent rapidement mêler, et une vérité proche de la vrai se diffusa dans les corps de défense.
Aloys défendit pendant un temps l’avenue principale, mais l’armée passait et assiéger le château. La ville était livré aux sang, aux flammes et à la violence. Le meurtre frappait, et les amis d’hier se tuait aujourd’hui pour remplir l’avidité de quelque hommes. Quel stupide idée que la guerre. Aloys reconnut un homme qu’il avait connu en Oesgard, un soldat assez simple d’esprit mais au grand cœur. Ce dernier était à présent ouvert tel qu’il ne le fut jamais, et le sang qui en sortait devrait laissait une vilaine trace sur le sol.
Bien d’autres âme moururent ce jour là, Aloys ne compta pas les corps qu’il frappa, mais il fut dégouté de tant de mort, dégouté de voir que des hommes maniant l’épée l’utilisait pour frapper le bon et servir le mauvais, de voir que le monde d’aujourd’hui était réduit à cela, un monde sauvage.
Le chevalier reçut un vilain coup a la jambes qui l’aurait rendu boiteux si son armure n’avait arrêté la lame, il n’en ressorti qu’avec un bleu et une petite cicatrice, ainsi qu’une jambière en vrac. Par un pur hasard, le combat l’amena vers l’endroit ou Hannibal le Félon allait perdre la vie. Le traitre était là, fier et orgueilleux, un lâche sans honneur, qui avait réussi par bien des complots et des actes malsains à se hisser si haut dans ce monde. Il fut tué comme un chien, par des dizaines d’hommes fidèles en leur roi et au bien qui le terrassèrent.
La bataille sembler être en faveur de la défense, les armées renégates perdait leur chef, on n’avait pas vu Baudoin, Aemon et l’Ollyséen dans la bataille, était lâche au point de se cacher, ou avait-il perdit la vie au cours de l’affrontement. Selon les rumeurs de guerrier, les assaillait serait au château et les barons aurait perdu la vie dans des conditions étranges.
Le chevalier prit le chemin vers le donjon, mais les embuscades se succéder, le ralentissant, accompagné d’une dizaine d’autres défenseurs, il durent repousser trois attaques de rebelles, et le spectacle dans la ville était affreux. Les boutiquiers, bijoutiers, et autres bourgeois riches subissait l’avidité des attaquants (certains habitants de la ville devait en profiter pour se remplir les poches de plus). Les femmes étaient violenté, les enfants tué,.. L’horreur même était là.
Le pire pour Aloys fut son impuissance, il était facile d’aider une personne, mais là comment les aider tous, comment les sauver tous de la mort, comment protéger tout les faibles ! Cela était impossible, une dur leçon de se savoir impuissant, une dur leçon de voir que le monde était injuste.

La ville était devenu un lieu d’affrontement, chacun essayant de prendre une rue, d’avancer, les rues étroites de la ville donnait lieu à des combats à mains nues, là ou les épées ne pouvait se déployer, et les quelques armée de poignard trouvait leur comptes. Aloys passa le marché ou il vu des enfants embrochés, des corps d’innocent violenté et torturé. La guerre était partout !
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeMar 13 Oct 2009 - 21:50

*Le siège commençait juste. Les armées ennemies s'étaient amassées aux portes de la cité tel un serpent attendant de rentrer dans le trou de la souris. Les troupes s'étaient préparées, en position sur les murs prête a repousser la moindre tentative d'attaque, de jour comme de nuit. Parant à toutes menaces venant de l'extérieur...
Les troupes de la Rose Noire avaient déplacé leur camps de base sur la place principale de la ville, la ou les grands axes se rencontraient. Plaçant fournitures et armes de manière à les avoir prêtes a l'emploi. Le ravitaillement des troupes passant aussi par cet endroit stratégique. Les unités étaient formées, les plans étaient parfaits et sans accrocs, tout était réglé comme une bonne vieille horloge. Aussi dit-on que même les meilleurs plans ne font pas long feu face a l'ennemi...

Cette fois-ci le mal ne vint pas de l'extérieur mais directement de l'intérieur... L'alerte fut donnée au beau milieu de la nuit. Du centre de la ville peu de nouvelles parvenaient a part des flammes inquiétantes au sein même des remparts. La première unité ne mis pas longtemps a décoller : Celle d'Erwan, qui n'attendait que ça...
La panique s'instaurait en ville, des civils allaient dans l'autre sens, des soldats blessés, d'autres qui courraient chercher des renforts... Un cheval sans cavalier... Ils avaient passé la porte... Comment ? Personne ne le savait. En tout cas la situation sentait maintenant le roussit... Non en fait ça c'était l'incendie qui se propageait lentement mais sûrement avec personne pour l'éteindre. Dimitri ne se fit pas prier pour rejoindre Erwan au combat, n'attendant même pas l'ordre de Jo', celui-ci ayant été donné d'un simple regard...
Enfin des nouvelles... Un sous-officier du second régiment d'infanterie de Diantra, porté par deux de ses camarades... Mais elles n'étaient pas bonne... Des soldats s'étaient rebellés et avaient ouvert les portes. Les effectifs penchaient en défaveur des défenseurs qui avaient été pris par derrière... Les lignes ne tenaient plus, les ruelles qui étaient censées être le moyen de se déplacer plus vite et sans crainte devenant l'arme de leur ennemi...
En quelques heures les effectifs avaient été réduits et les combats s'étaient généralisés dans toute la ville. Le siège du château commençait...

La place était aussi en état de siège. Beaucoup de blessés dans ce qui semblait être le dernier endroit sur de la capitale humaine, au moins le quart des effectifs de la rose noire défendant cet endroit avec hargne, effectifs encore épargnés comparé a la majorité des soldats qui se joignaient a eux, certains seuls s'étant faufilés, d'autres en petit contingents, ayant employé la force pour revenir. Peu de cavaliers étaient revenus... Le second d'Erwan, portant la nouvelle de la mort de celui-ci... Et il était logique que Dimitri soit aussi mort ou encore en train de se battre là bas. En tout cas il ne reviendrait pas. Beaucoup avaient quitté les rangs, préférant rejoindre leur famille pour les protéger, Nylan ayant été le premier. Ce grand nounours ne pouvant pas laisser sa femme et son enfant en bas age seuls... Tous étaient mobilisés, du moins tout ceux encore capables de tenir une arme, arbalète, épée, lance.

Les ordres étaient quasi inexistants, il y avait trop d'hommes d'unités et de régiments différents pour tous les fédérer, et pourtant tous agissaient d'un seul bloc, défendant leurs positions et s'encourageant mutuellement. Jo' n'était pas différente d'eux, son épée longue a deux main déjà recouverte de sang, son armure ayant aussi subit quelques chocs malencontreux avec la tête de certains des soldats ennemis. La situation s'éternisait, les rangs ennemis ne faiblissaient pas, ils en tuaient un, deux revenaient... Tandis qu'eux... leur nombre diminuait, a chaque minutes ils perdaient du terrain au prix du sang versé.... Le château semblait tenir encore, mais ils étaient sur la route. Et a moins de se replier la mort était la seule issue... Le lys ne leur ouvrirait jamais la porte...*

« Commandant Reihart ?!*Hurla un jeune soldat, qui n'en croyait pas ses yeux* Il reste encore un officier ?!
- Tu me vois pas ?! *Lui répondit-elle alors qu'elle retirait son épée d'un corps* Si t'as encore la force de poser des questions débiles utilise ton épée !
*Il resta incrédule quelques instants*
- Je croyais que tout les officiers avaient fuit ! Il reste qui d'autre ?!
- Je n'en sais rien du tout, tout ceux sous mes ordres sont morts ou partis ! »

*Ils furent séparés par la suite... En s'arrêtant quelques instants on pouvait remarquer que c'était partout pareil. Malgré le semblant d'organisation des troupes défensives il n'y avait personne pour donner des consignes. Personne pour ordonner d'avancer, les seuls ordres étaient ceux qu'ils avaient reçu ou qu'ils s'étaient donnés a eux même : Consolider le refuge et le tenir, en faire une place forte imprenable. Des barricades étaient érigées avec tout ce qui était passé a portée de main : Cadavres, pavés chariots détruits, maisons effondrées et en flamme. Des hommes amis comme ennemis arrivaient encore. C'était pour eux qu'ils tenaient. Parfois aussi des civils.
Mais malgré tout la question subsistait : On fait quoi maintenant ? Jo' fut tirée de sa réflexion par un cheval qui sauta la barricade : Iris, montée par Géraud, le jeune palefrenier qui avait été laissé au fort.*

« Le fort est tombé ! Mais j'ai une carte des officiers de l'infanterie qui sont restés là bas Hurla-t-il.
- Montre moi ça ! On va se sortir d'ici ! » *Dit-elle en se reculant, laissant sa place a un autre soldat.*

*Un cadavre sur une planche servit très bien de table de décision, le sang tachant la fameuse carte qui avait déjà roussit a cause des flammes ravageant la ville. Cependant la nouvelle comme quoi un officier prenait les choses en main pour sauver leur peau se rependit comme une trainée de poudre, redonnant le moral aux désespérés.*

« La porte nord est encore sous contrôle... Mais le passage est bloqué par les troupes ennemies qui attaquent le château... Il faudra passer par la force si on veut partir. Au pire le roi a évacué on pourra emmener avec nous les soldats du Lys d'Or... » *Elle regarda autour d'elle, il était impossible d'emmener tout le monde. Des civils... Des blessés... Ils avaient des chevaux et quelques chariots encore mais ils n'étaient pas assez nombreux pour faire partir un convois.* « C'est partout pareil de toute manière, qu'on crève ici ou là bas. Essaye de trouver d'autres officiers, il faut mobiliser les troupes et voir s'il n'y a pas d'autres moyens !» *Ou comment compter sur un simple palefrenier qui se trouvait être assez malin pour maintenant servir de messager, mais surtout de confiance...*
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeMer 14 Oct 2009 - 11:48

I/ Le Repli


Diantra

En pleine Nuit

Rue des Tisserand

La ville assiégée ressemblait à un
gigantesque brasier, ou les seuls bruits furent ceux des flammes, des
cris et des lames entrechoqués. Le sol, recouvert de ruines, de
cadavres ou d'armes éparpillée, était recouvert de sang.L'alerte,
donné en pleine nuit, avait saisi les habitants de Diantra.La porte
venait de céder.Maintenant, Diantra était perdue.

Avant l'alerte, Xen avait eu pour
mission de patrouiller dans les rues avec sa brigade de 30 cavaliers.
L'alarme et les bruits des gigantesques portes qui cédaient surpris
grandement Xen.Il se doutait qu'un jour la ville serait attaquée,
mais si tôt....Par malheur, ses cavaliers étaient dispersés en
groupe de 5 dans différentes rues.

Un grand conflit s'engagea alors. Les
deux armées, les félons et les troupes de Diantra, s'affrontaient
dans les étroites rues de la cité. Xen , accompagné de 4
cavaliers, prirent d'assaut la rue des Tisserand, et réussit à s'en
emparer, les ennemis étant peu nombreux. Il décida d'y établir une
petite base.Laissant les 4 cavaliers dans la rue, il se dirigea
ensuite vers ses hommes.

Dans les conflits qui s'en suivirent,
Xen, son armure cabossée, son casque désormais en miettes, et avec
une lance en moins, ne retrouva que 14 cavaliers : 10 étaient morts,
2 avaient tout simplement disparut. Les 10 plaques militaires
accrochées autour de son poignet, il rejoignit la Rue des Tisserand.
Maintenant fort de 18 cavaliers et de 2 soldats de l'infanterie
trouvés lors des conflits, Xen devait prendre des décisions.

« Capitaine! Un groupe d'une
vingtaine de félons viennent du Sud! » fit le Cavalier
Broderick, son visage lunaire mouillé par la sueur.

« Qu'ils viennent! Qu'ils
viennent! » fit le Sergent Yvan d'une voix rocailleuse, en
faisant tourner sa Flamberge dans ses mains.

« Du calme Sergent, sinon je te
fais bouffer ta lame » intervint le second de Xen, le
Lieutenant Hayz

Xen écoutait sans y prêter attention
le sergent qui répondait à Haiz. Il réfléchissait ardemment. Ils
ne tiendraient pas longtemps dans cette petite rue, avec seulement 20
hommes.

« Bien , commença Xen en
interrompant le sergent , nous devons quitter cette rue et rejoindre
un autre groupe de soldat »

« J'ai pris l'initiative
d'envoyer Tyson en reconnaissance » fit Haiz « Il
devrait bientôt...Ah, le voila! »

Le cavalier Tyson venait du nord de la
rue, sur son cheval noir. Il s'arrêta devant Xen

« Capitaine, un grand
regroupement de soldat se tient sur la place principale! J'ai vu
l'étendard de la Rose Noir! »

« Parfait! On y va! »

Ses hommes obéirent sans broncher,
mais le Sergent voulait faire de la résistance.

« Pourquoi on s'enfuit? On leur
laisse la ville? »

Xen fit une grimace. Ses hommes lui
obéissaient sans problème, puisque cela faisait maintenant 3 ans
qu'ils les connaissaient, quand il était Lieutenant. Mais la plupart
des soldats -ceux qui n'appartenait pas a la Rose Noir- ne faisait
confiance qu'a leur Chef à eux et pas aux autres. De plus, le fait
qu'il sorte récemment d'une école d'officiers faisaient que les
soldats le prenaient pour un « intello sans expérience »
, ce qui agaçait franchement Xen.Le pire, c'étaient quand un
supérieur lui faisait de telles remarques et le prenait pour un
bleu, car il ne pouvait pas répondre.

« Tu fais comme tu veux, soldat,
mais donne moi ta plaque tout de suite alors, sa me fera un trajet en
moins » dit Xen en grimaçant.

Le Sergent parût sur le point de
répliquer, quand le groupe ennemi entra dans la Rue...ils étaient
bien plus qu'une vingtaine!Un cinquantaine de soldats, armés
jusqu'au dents, de la lance à la massue. Heureusement, il n'y avait
aucun cavalier!

« On se replie! » fit Xen
d'une voix forte

Les 20 soldats le suivirent dans le
dédale de rue, le Sergent Yvan et son soldat sur les chevaux de 2
cavalier morts au combat. Xen ne regarda pas en arrière et fonça
vers la sortie de la rue.

« Ils ont des archers! »
cria Broderick, derrière Xen.

Xen jura et cria:

« On prend les ruelles, vite! »

Il prirent donc une ruelle à leur
droite. Xen s'y engouffra le premier, suivit de Hayz. Quand il
entendit un hurlement de peur suivit d'un hurlement de douleur, Xen
jeta un regard anxieux derrière lui.

« Mince! Tyson! » fit un
cavalier

« Continuez d'avancer! »
fit Xen, le cœur battant la chamade. Le pire fléau des cavaliers
étaient bien les archers.

Ils filèrent à travers les ruelles,
et parvinrent à semer leurs poursuivants. La mort de Tyson encore
présente dans sa tête, Xen dit à ses hommes essoufflés:

« On approche de la Grande Place,
vite »

Après 5 minutes de chevauché, ils
atteignirent enfin la Grande place. Entourée de barrières, elle
rassemblait un nombre incroyable de soldats. Ce devait être le
dernier bastion humain.Xen sortit une bannière de la Rose noir d'une
sacoche de sa selle, l'agita devant les soldats qui gardaient la
barrière. Les 19 chevaux franchirent la barrière en un saut.

« Z'étes qui vous? » fit
un soldat en les regardant avec méfiance, sa main sur son épée.

« Brigade Henuart de la Rose
Noire.Je suis le Capitaine Xen Henuart »

« Oh... Hé ben vous avez de la
chance, la dame qui dirige les roses noires se trouve ici »

« La Commandante Johann? »
fit Xen, époustouflé.

« Ouais, c'est çà » fit
le soldat avec un sourire ironique

Les soldats s'écartèrent et la petite
troupe s'avança dans la place. Il y avait de tout ici, et une
ambiance de peur régnait sur les lieux. Des civils et soldat blessés
étaient rassemblés dans une sorte d'infirmerie, les soldats, les
mains sur leurs armes, étaient à cran. Apparemment, la place venait
d'essuyer une récente attaque.

En se baladant sur la place, Xen
reconnût une silhouette familière. Il fit signe à ses hommes et
ceux ci le rejoignirent. Xen remarqua que le Sergent et son soldat
n'étaient plus la.

« Il ont retrouvés leur
brigade » fit Haiz pour répondre à la question muette de Xen
« Sinon, qu'est ce qu'il se passe? »

Xen montra d'un signe de tête Johann
qui se trouvait plus loin. Debout devant une table improvisée, elle
regardait une carte en compagnie de plusieurs hommes.

Xen descendit de cheval, ainsi que ses
hommes, et se dirigèrent à pied vers la commandante, en tenant
leurs chevaux par la bride.

Xen s'avança alors vers la
Commandante.Il claqua son bras sur son plastron pour saluer, et dit:

« Capitaine Xen Henuart, Ma Commandante. Mes
hommes et moi même sont à votre disposition »
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Aloys de Sangpierre
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeMer 14 Oct 2009 - 14:14

Le marché était le lieu de l’affrontement le plus sanglant qu’on ai vu, rouge et noir, voilà à quoi il ressemblait. Le chevalier n’y resta pourtant pas longtemps, après quelques coup échangé, il se retrouva poussé vers les rues du quartier ouest. Le combat faisait rage par là bas aussi.
Dans le quartier, le combat s’organisait en prise et perde d’une rue, les défenseurs étaient en nombre réduit, les soldat ayant rejoins le château ou combattant dans la grande place. Aloys réussi à trouver un groupe de résistant avant de tomber sur des assiégeant, heureusement pour lui. Ce dernier comptait quinze homes, des habitants de la rue mercyne, une rue pas très loin d’ici, encore au main de ses résistants.
Il était étonnant de voir que le patriotisme était bien présent parmi ses hommes là, organisé en bande, il portait des brassards jaune, pour se reconnaitre. Aloys s’avança vers eux, arme rangé, et alla vers celui qui semblait diriger le petit groupe.
- « Salutations Messieurs, »
- «  Sire, je suis Albert Monsqueux, Bonnetier de la rue Mercyne et commandant de ce petit groupe que vous voyait ici, êtes vous envoyé pour nous aider ? »
- « Aloys de Sangpierre, je suis hélas envoyé sous aucun ordre, mais mon aide vous ai offerte »
-  «  Sangpierre, celui de Nolcuncie ? »
L’homme qui avait parlé avait un visage râpeux, et des yeux fatigués, mais une corpulence forte, le bras rapide, et les jambes souples, un soldat à première vue.
- « J’ai combattu à Nolcuncie »
- « Je vous reconnais, j’étais à Nolcuncie, sous les ordres du capitaine Horace »
Aloys regarda mieux l’homme, il ne lui disait rien, mais le capitaine Horace avait été un de ses amis, avant de perdre la vie il y a peu de temps, un grand homme que celui-là.
- « Comment t’appelle tu guerrier? »
- « Jacques Filgrad, maître de la douzième compagnie de cavalerie »
- « Il y a t-il d’autres ancien soldats? »
Dans les quinze hommes, seul deux autres avait déjà pris les armes, un pendant un an, et l’autre, un vétéran pendant plus de quinze ans. Ce qui faisait trois potentiel meneur d’hommes. Aloys descendit de son cheval et salua chaque homme un à un. Rapidement tous attendirent de lui qu'il les ordonnent et les organisent pour la défene, rôle qu'Aloys rempli avec joie de voir des hommes prêt à défendre leur ville sans rien attendre, des vrais guerriers.
-" Jacques tu prendra la tête de ses hommes et tu cherchera à recruter des volontaires dans les rues entre la place Milgrad, et la rue des tisserands, les deux autres vous m’accompagnez, nous allons vers la rue Mouliniac regrouper les milices."
La situation dans le quartier ouest était à peu près tenable, en tout, il n’y avait qu’un quart de ce quartier de prit, les défenseurs tenait bon, mais trop resté en arrière et n’allait pas au combat, préférant protéger leur maison. Aloys passa de rue en ruelle, et appela aux armes.
- « Bonnetiers, marchands, tisserands, et vous autres, vous tous, hommes de guerre, vous tous servants défenseurs de Diantra, vous hommes de bien, combattant dans l’âme levez vous, prenait arme, épée, hache, fourche, torche, venez avec nous, aujourd’hui c’est de vous qu’on a besoin, de vos armes, de vos bras, de votre volonté, venez et formait avec nous les milices populaire de Diantra, pour protéger vos maisons et vos foyers suivez nous! »
L’appel changeait de temps en temps, mais le même fond restait, l’appel aux armes, au courage, et au patriotisme, c’est cela qu’Aloys voulait faire, appeler la population à défendre leur villes, et l’appel ne resta pas vain, des hommes suivirent, et suivirent le chevalier, que la plupart connaissez de nom. Le Jaune populaire fut passer sous forme de brassard, et les chants emplirent la ville, louant d’ancien héros, ou des prouesse de l’âge ancien, rappelant à tous des exploits et enhardissant les hommes.
Armés, d’épée prisent chez un forgeron, ou d’héritage familiale, d’hache de bucherons, de fourche ou d’autre objet utile à blesser ou tuer, la milice populaire avançé dans les rues, et rejoignit la partie combattante. Jacques avait fait du bon travail, barricadant les principales rues, le quartier ouest était resté imprenable.
L’arrivé de la milice fut spectaculaire, n’attendant pas de troupes de cette partie du quartier, les assiégeant furent repoussé de tout le quartier rapidement. Aloys découpa la milice en trois, une partie fut envoyé vers les ouvertures pour les reprendre et empêcher quiconque d’entrer ou de sortir, Jacques l’ancien d’Horace fut envoyé là bas avec la moitié des hommes.
Aloys envoya des émissaires dans les autres partie de la ville pour lever le reste du peuple encore cacher. Et se jeta pelle mêle vers le château avec les miliciens. Bénificiant d’abord d’un effet de surprise, les miliciens jaunes repoussèrent et gagnèrent du terrain, mais face à des hommes armées et mieux entrainé, le spertes étaient nombreuses, mais tous se battaient comme des lions, se battant sur leur territoire pour leur famille, tandis que les rebelles combattaient loin de chez eux pour l’avidité de leur chef.
Aloys perdit son cheval tué d’une lance et faillit mourir, sa jambe coinçé sous l’animal, mais Jacques arriva juste à temps pour l’aider avec plusieurs hommes. La bataille prenait un autre tournant.
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeJeu 15 Oct 2009 - 19:26

*La bataille faisait rage dans les rues de la ville, leur fort improvisé de barricades sur la grande place de la ville semblant calme pour le moment. Le calme avant la tempête sûrement. Quelques éclaireurs ennemis allant et venant gardant les soldats surveillant les passages sur le qui vive. De temps à autre de nouveaux arrivants venaient aussi les stresser : Archers, Epéistes, Lanciers, et même quelques Hallebardiers du Lys enfermés à l’extérieur du fort avaient eut vent du rassemblement. La situation semblait presque meilleure qu’au départ sur les pavés rendus glissants par le sang et la pluie.
Des soldats s’étaient joints au centre décisionnel, la plupart étaient des sous-officiers, à croire qu’il ne restait vraiment qu’eux comme gradés… A se demander si les autres commandants n’avaient pas déserté ou trahis les forces de Diantra… Chacun d’entre eux apportant une nouvelle donnée a la carte, les points qu’ils venaient de perdre, ceux ou ils savaient que leurs hommes tenaient encore bon. Certains avaient même tendu une toile au-dessus du centre pour épargner à la carte encore plus de mauvais traitements. Le corps fut même enlevé pour gagner en souplesse.
La carte parlait d’elle-même : Ils étaient rentrés par le sud alors qu’on les attendait par le Nord, beaucoup de civils avaient pris les armes et défendaient leurs quartiers, la situation était mauvaise mais finalement pas si désespérée que ça, la pluie rendant l’extérieur de la ville difficilement praticable a cause de la boue, les pavés glissants de la ville rendant les déplacements des cavaliers difficiles, leur fortin improvisé ne subirait pas les assauts de la cavalerie ennemie qui était leur seule crainte à cause du manque de lanciers dans leurs rangs.
Les discussions allaient bon train, et le moral était revenu. Pour eux il était hors de question d’abandonner la ville… Les méthodes de l’infanterie divergeaient trop de celles de la cavalerie, pour eux c’était « tenir la position jusqu’à l’arrivée des renforts » et pour la cavalerie « Attaquer, se replier, et revenir en force » et sur ce coup là ils avaient raison… Abandonner la ville qui avait ses défenses encore intactes serait la perdre définitivement après toutes les pertes subies…

Elle fut coupées dans ses réflexions par l’arrivée de nouveaux soldats, des cavaliers. Finalement certains avaient encore eut le courage de chevaucher dans ces conditions. Un de ses officiers ? Elle eut du mal à le remettre… Xen Henuart… C’est quand elle le regarda en détail qu’elle le reconnut : l’intello diplômé à l’armure fantaisiste, enfin fantaisiste… Surtout cabossée maintenant. Elle l’oubliait tout le temps celui-là… Malgré le fait qu’elle était maintenant à la tête de la cavalerie depuis plusieurs mois, sa tête restait complètement imperméable à certaines informations… Comme le fait qu’elle pouvait lui filer une partie de la paperasse vu que celui-ci savait lire et écrire… Elle se chassa cette idée de l’esprit pour revenir à la carte.

« Ravie de vous compter parmi nous. Vous ne serez pas de trop. *Elle fit une pause* Et évitez de me saluer sur le champs de bataille, je ne veux pas devenir une cible à abattre. Approchez de la table.»

*Saluer un officier sur le champs de bataille était généralement signer son arrêt de mort, ils étaient les premières cibles des assassins, archers et autres arbalétriers bien renseignés par les éclaireurs qui cherchaient à réduire l’organisation des troupes adverses de manière radicale.
La carte ne ressemblait plus à grand chose, des flèches cercles et autres signes tactiques fais au charbon ou encore avec du sang pour représenter les mouvements de troupes et les positions.
Un messager civil entra dans le fortin, porteur d’une bonne nouvelle : La milice tenait difficilement mais sûrement le quartier Ouest qui fut cerclé sur la carte.

L'effectif des troupes disponibles était inconnu, et ce des deux cotés. A l'heure actuelle la seule chose qui était sûre c'est qu'ils avaient plus d'hommes d'armes qu'eux. Mais en refermant et tenant les portes leur nombre ne pourrait que diminuer en attendant l'arrivée des renforts des autres duchés.*

« Comptez les hommes ! Nous allons reprendre la ville ! » *L'ordre résonna dans tout le fortin, laissant un silence derrière lui, ayant eut l'effet d'une bombe. Un cri de guerre s'éleva suite à cet appel.* « Organisez des petits groupes de 6 ! L'objectif est de contrôler les portes, abaissez les herses par tout les moyens possibles et maintenez les fermées ! Cette cité sera leur tombe ! »

*L'agitation était maintenant à son comble. Elle se tourna vers les sous officiers*

« Organisez vos hommes, que la moitié reste ici et tiennent la position. C'est notre unique point de replis et le seul endroit pour accueillir les blessés. Xen vous venez avec moi, on va partir en éclaireurs vers le fort. Et à pied ! On passera par les maisons en défonçant quelques portes. » *Elle se tourna vers Géraud* « Merci pour la carte, reste ici et prend soin des chevaux qui rentrent. N'hésite pas a fuir avec Iris en cas de soucis. »

*Tous s'agitaient, récupéraient leurs armes ou en changeaient, les lames s'émoussant vite dans des combats prolongés. Elle essuya et contrôla l'état de sa lame avant de remettre son casque qui avait aussi pris quelques chocs. De toute manière sur une épée à deux mains ce n'était pas le tranchant que l'on recherchait. Elle tapota sur l'épaule a Géraud avant de rejoindre Xen. Elle désigna 4 hommes sur le passage, s'inquiétant peu de leur corps d'armée, les désignant par un simple « Toi, avec moi » ne leur laissant pas vraiment le choix.*

(Hrp : je te laisse le choix Xen, soit tu créés le sujet pour aller au château soit tu réponds ici et je ferais le sujet moi :p)
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeVen 16 Oct 2009 - 16:00

Xen resta devant Johann, et attendit
qu'elle réponde. Aprés l'avoir observé minutieusement , elle
répondit:


Citation :
« Ravie de vous
compter parmi nous. Vous ne serez pas de trop. Elle fit une pause Et
évitez de me saluer sur le champs de bataille, je ne veux pas
devenir une cible à abattre. Approchez de la table.»


Une grave erreur
dont Xen trouva vite la cause: le fait de trouver une base humaine
dans cette ville en flammes l'avait rassurés quelques temps. Quelle
bêtise....

La carte était
pleine de sang, de charbons et autres. La ville entière, à part
quelques endroits comme le quartier Ouest , était pris ou
n'appartenait qu'aux cadavres.

Finalement, après
étude la carte, Johann dit d'un ton décidé et autoritaire:

Citation :
« Comptez les
hommes ! Nous allons reprendre la ville ! »

Il y eut un grand
silence dans la base, puis un cri de guerre retentit sur la place
centrale

Citation :
« Organisez des petits groupes de 6 ! L'objectif est de
contrôler les portes, abaissez les herses par tout les moyens
possibles et maintenez les fermées ! Cette cité sera leur tombe ! »


Xen était
impressionné par ce charisme naturelle qui lui permettait de
contrôler n'importe quel soldat de n'importe quel unité. Il
comprenait mieux pourquoi elle était devenue Commandante en un an.
La place était
maintenant pleine d'agitation, les chefs de chaque unité cherchant
leurs soldats et donnant des ordres. Johann donna des ordres aux
sous-officiers, puis elle se tourna vers Xen et lui dit de la suivre.
Xen faillit dire « A vos ordres Commandante! », mais il
se ravisa et hocha de la tête
pour approuver.

Johann partit de
son coté pour vérifier ses armes, et Xen en fit autant. Sa lame,
moitié bronze, coté défensif, moitié fer,coté offensif, était
abimée. Cependant, son tranchant n'en était pas affaiblit. Il
essuya rapidement la lame. Ensuite, n'ayant plus de lance, il se
décida à prendre un arc. Il chercha sur la place et en trouva un
rapidement sur un cadavre d'archer. Un arc léger en bois,avec un
carquois en cuir. Il prit 6 flèches qu'il glissa dans le carquois,
histoire de ne pas se surcharger.
Il croisa Haiz
sur le chemin du retour. Xen lui répéta les ordres de Johann.

« Je ne
serais plus la après, c'est à toi de prendre les rênes du groupe »

« Vous
pouvez me faire confiance, Capitaine »

Xen hocha de la
tête en souriant, puis, passant l'arc en bandoulière, il retrouva
Johann et les 4 soldats choisis au hasard.

Peu de temps
après, les ordres de Johann furent appliqués, et les soldats, par
groupe de 6, se dirigèrent vers les herses de la ville. Quand au
groupe de Johann et de Xen, ils se dirigèrent vers le fort.
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MessageSujet: Re: Glaives et sang   Glaives et sang I_icon_minitimeSam 24 Oct 2009 - 12:34

Près du château de Diantra.


" Les rebelles gagnent du terrain, sire!"
Combien de fois lui avait on répété cette phrase depuis le début des escarmouches? Lorsqu'il regardait à l'horizon, Anthèlmes ne pouvait plus discerner où s'arrêtait le ciel rougeoyant de l'aube, et où commençait l'incendie de la capitale royale. L'air empestait la mort, et il se sentait en sueur sous son armure tâchée de sang.

Acculé dans un quartier de la ville, la troupe du chevalier avait tenté vainement de couper les forces ennemies pour en retenir une partie en ville, afin de laisser une plus grande marge de manœuvre aux forces du château. Bizarrement, ce choix leur évita une mort fugace, car les félons avaient réussi à percer jusqu'à la salle du trône. Où ils connurent une mort funeste, fort heureusement.

Une nouvelle unité de rebelles déambula alors dans les rues et, agitant leurs armes en l'air avec hargne, se précipitèrent sur le sire d'Aurillac et ses hommes.

- Boucliers!

Se fut un geste quasi-instinctif. Ils reproduisaient la même tactique défensive depuis un temps infini, et la fatigue se faisait sentir dans les troupes.
Les armes se fracassèrent sur les écus, en baissant certains. Mais la réplique des loyalistes fut farouches et, après avoir subit et bloqué l'attaque de la première ligne ennemie, abattirent d'un geste commun leur lame sur les épaules et têtes de leurs adversaires.

- Boucliers!


La seconde ligne venait de charger elle aussi, et le même schéma se reproduisit. Se stoppant, répliquant, puis effectuant un nouveau pas en avant, les loyalistes réussirent à mettre en déroute leurs ennemis dont le chemin fut barré par une faction de gueux aux brassards jaunes. Ces soldats de fortune taillèrent en pièce les fuyards avec lances, épées, glaives, et fourches.

Cinquante lames encore en état de combattre derrière lui, le chevalier aux armoiries d'Aurillac s'approcha de ce qui semblait être le meneur de cette unité. Assez jeune, cet homme venait de perdre son cheval par un mortel coup de lance qui aurait pu l'occire. Anthèlmes l'aida à se relever avec d'autres hommes, puis lui empoigna les épaules et lui parla bien en face. La visière de son heaume était relevée et son regard sévère fixa celui du chevalier errant:

- Je suis Anthèlmes, officier du Librium. Il faut à tout prix que vous et les hommes qui vous accompagnent me suivent dans la libération du siège du château, et de la cathédrale. Nous pourrons entreprendre la libération de là.


Il lâcha Aloys, puis reprit son épée en main, abaissant sa visière.

- Dîtes moi votre nom, et si vous êtes des nôtres.


Au vu de l'urgence de la situation, ce qui devait être une demande sonna avec puissance comme un ordre.
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