Dame la Guerre est à nos portes !

Il est une leçon qu'on se doit de connaître quand on s'intéresse et bosse dans un milieu guerrier, c'est que la Guerre, cette sanglante et impitoyable voisine, toujours à insister pour être au milieu des pensées s'en trouve être très susceptible, eh oui ! Si d'aventure on ne va pas frapper à sa porte, qu'on ne quitte pas notre agréable fauteuil, notre lit, les simples salles d'entrainements pour aller la chercher, lui tenir compagnie et lui offrir des réjouissances dignes de son aimable personne, et bien c'est elle qui vient à notre porte et qui cogne, cogne dessus jusqu'à la défoncer si jamais on ne lui ouvre pas et s'en suit des coups de balai au cul jusqu'au vestiaire pour revêtir une armure et la satisfaire comme il se doit... Car oui, l'amour et la guerre, c'est une chose qu'on peut associer, le soldat fait l'amour à la guerre, en quoi est-ce un souci ?

C'est ce qui arrivait en ce moment aux humains, inactifs avaient été ces ventres sur pattes mortels, perdant un précieux temps pour eux à rêvasser et la Guerre n'appréciait guère cette inactivité, elle avait des besoins, des désirs et voilà qu'on ne la satisfaisait plus, imaginez l'outrage !
Elle avait donc fait le bout de chemin l'amenant au palier des humains en compagnie de quatre seigneurs ambitieux et désireux de manifester leur idée superstitieuse que les aveugles n'ont pas d'âme, et par les Cinq, il fallait les envoyer au trépas !

La Guerre tapait donc au porte de Diantra, superbe cité de quiétude, écœurant l'invitée de prestige, et les choses étaient sérieuses, elle avait amené nombre de ses compagnons de nuit autant que de jour, venu d'Ancenis, Oësgard, Hautval, Olyssea, elle pouvait ainsi goûter aux plaisirs de nombreux pays, même si ils n'avaient guère la fougue des sombres, il était toujours plus nombreux, c'était ça l'avantage de partager quelques instants avec des humains, les hommages mortels étaient légions au cours des batailles.
Et au Fort de Valliance où déjà, la vie s'agitait devant la visite qui n'était plus vraiment surprise mais désormais imminente de Dame la Guerre, il y eut un malheureux en deuil avant les premières victimes... Cet homme, c'était notre soldat au grand cœur préféré, digne des chevaliers les plus grands, noble d'esprit, gueux par le rang, Garemas.

Buvant quelques bières autour d'une table avec des officiers, au-dessus de lui dans la hiérarchie bien entendu, mais avec lequel il s'entendait bien, non pas par intérêt, pour discuter de la gravité de la guerre à venir. Mais le sujet le plus terrifiant n'était pas la bataille en soit, non non, ça c'était un doux rêve à côté de la plus horrible des choses qui les attendait. Il fallait réveiller le Commandant Johann dormant comme une masse alors que la situation exigeait des instructions de sa part... Déjà de mauvaise humeur éveillée, interrompre son sommeil était une crainte légendaire reconnue par tout les cavaliers qui lui obéissaient, mais nul ne savait ce que pouvait être la conséquence d'une telle monstruosité, et c'est Garemas, après un tirage au sort hasardeux, qui ferait la découverte pour les autres... Le pauvre.

Parcourant les couloirs, imaginant ses compagnons d'armes sur le chemin, une tape sur l'épaule avec des mots rassurant, « Toutes mes condoléances », « On t'aimait bien mon vieux », « Je te souhaite de crever espèce de gueux ! » mais il n'y avait personne, vraiment personne alors que tout le Fort était en agitation. C'était la marche du mort, le condamné à mort parcourant les couleurs de pierre.
Enfin, il arriva devant les appartements de Johann et regarda autour de lui... Non noble gueux, tu ne peux plus reculer, il faut il y aller ! Frappant d'abord à la porte, il n'eut aucune réponse, mince.
Il décida donc d'entrer, poussant péniblement la porte restée ouverte pour ce genre d'urgence, on est jamais trop prudent.
De faibles rayons de soleil éclairaient la pièce au travers d'interstice dans les volets en bois, laissant une idée générale de la pièce au soldat, il découvrit Johann enroulée dans ses draps, c'était toujours mieux que de la découvrir d'avantage en tout cas... Pour sa vie bien entendu.
Il prononça le nom de son commandant, variant pour s'adresser à elle de plus en plus fort mais rien, pas une réponse encore... Il avait vraiment pas de bol aujourd'hui.

Il s'approcha encore, posant une main sur l'épaule couverte de son commandant et la secoua sans brusquerie pour la tirer du sommeil et quand il la vit remuer, l'avertissant qu'elle s'était réveillée, il recula avec prudence, hors de portée d'un coup éventuel.

Commandant, des ennemis sont à nos portes et Hannibal de Roch, ayant prit commandement des défenses aurait besoin de votre présence.

Ce qu'il craignait le plus, ce n'était pas la réaction à la nouvelle, c'était celle de sa présence, celle du réveil forcé...

*La soirée avait bien débutée, première tournée, puis une seconde jusqu'à la 5ième... Puis après les choses devenant plus floues... La 8ième ? Quelque chose du genre quoi... Envoyer balader quelques individus un peu trop collants, participer à une bagarre de manière furtive en distribuant quelques baignes gratuites, avant qu'elle ne se décide à rentrer à la caserne quelque peu éméchée...
Ah la au moins elle n'avait pas faillit à sa réputation et à celle de la plupart des soldats, c'est à dire de bien tenir l'alcool, la soirée avait été presque normale, comme toutes celles du genre montrant le relâchement au sein de l'armée en période de paix quand les formations des remplaçants et toute la paperasse était enfin terminée, alors qu'un nouveau conflit se présentait de lui même aux portes de la ville.
Dans tout les cas le retour avait été un allé simple dans son plumard.

La nuit avait été courte, trop courte... Déjà qu'elle s'était couchée à pas d'heure voilà que le réveil venait frapper à sa porte... Quelques coups forts venaient de la tirer de son rêve alcoolisé, lui faisant réaliser que la lumière du jour passait déjà au travers de la fenêtre de sa "chambre". Non encore quelques minutes... Elle s'enroula dans les draps, la tête enfouie dans l'oreiller. De nouveaux coups raisonnèrent de nouveau à la porte comme dans sa tête signifiant déjà un début de migraine ou plutôt d'une légère gueule de bois... Elle ne bougea pas, le gêneur n'oserait sûrement pas rentrer. A moins qu'il s'agisse encore d'un jeune bizut envoyé au casse pipe après avoir tiré à la courte paille truquée favorite des plus anciens.

Non... Le voilà qui avait maintenant osé rentrer... C'était donc bien un nouveau qui ne connaissait pas encore les bonnes manières qui lui éviteraient une belle corvée dont il se souviendrait pour le restant de ses jours...
Il s'approcha, l'appelant, et bien entendu augmentant les effets du mal de crâne de son officier supérieur... Puis il posa sa main sur l'épaule de Joh', la remuant légèrement avant, bien évidemment, de se reculer quand elle eut enfin le réflexe d'essayer d'attraper la fameuse main. Elle sembla grogner quelque chose ne semblant pas vraiment amical alors que le soldat lui expliquait la raison de sa présence.

Elle finit par se relever, doucement face à ce soldat, les yeux mi clos à cause d'un rayon de soleil qui l'éblouissait, l'esprit occupé par le moyen de faire comprendre à ce soldat sa manière de penser. Le drap glissant lentement le long de son corps, découvrant peu à peu le haut de celui-ci.
Elle était maintenant assise sur son lit, et allait commencer immédiatement à envoyer chier l'intrus quelque chose la dérangea... Comme si... Elle baissa le regard quelques instants, apercevant sa poitrine... Nue... Ses bandes servant à la dissimuler n'étant plus là...
Son esprit embrumé chercha d'abord à savoir ou elle avait foutus ses bandes l'histoire d'une demi seconde avant de réaliser complètement la présence de Garemas, qui évidemment avait une vue imprenable sur les formes habituellement dissimulées de son commandant... Maintenant ses doutes sur la féminité de Johann ne pouvaient être que dissipés si compté qu'il en avait encore...

La elle vit rouge vif. De sa main gauche elle remonta le drap pour cacher sa nudité pendant que la droite attrapait la première chose à sa portée : Un petit chandelier en fer qui vola droit sur la tête à Garemas.

Elle en profita alors pour se relever, entrainant par la même occasion les draps qu'elle tenait toujours fermement. Elle fit un pas, puis deux pour attraper son épée avant de la pointer vers le soldat qu'elle reconnut, le foudroyant ainsi du regard.*

"Un mot de tout ceci a quiconque et je vous égorge comme un goret" *le ton était sans appel et était à la limite de se demander si elle n'allait pas mettre sa menace à exécution sur le champs.* "Sortez immédiatement, fermez cette maudite porte et attendez moi devant" *l'intonation étant maintenant presque haineuse. Que ses hommes la voient en tenue légère décontractée n'avait jamais été un soucis, le principal était couvert et n'attirait pas de convoitises perverses mais là...* "Est-ce que c'est assez clair ?!"

Vraiment, les Cinq ne devaient pas apprécier ce pauvre, pauvre Garemas... Il regrettait en cet instant le calme et la timidité d'Aureane, une compagnie si agréable comparée à... ça. Ce qu'il craignait le plus en entrant dans la pièce, c'était de découvrir beaucoup trop, oui, vraiment trop pour lui, et comme ci tout ceci ne suffisait pas, le pire se produit... Un drap qui glisse, découvrant une poitrine habituellement confinée et cachée s'épanouissant un instant sous ses yeux, car il n'était pas permit de se perdre dans ses formes, non, ce n'était pas des plus polis, des plus respectueux pour le commandant. Il détourna son regard très rapidement, gêné par une telle situation avant de se plaindre, se massant le crâne quand un chandelier de métal vint le percuter.

Il ne put se permettre aucun commentaire, il avait déjà une situation difficile, il était inutile d'en rajouter... Décidément, les relations avec cette femme ne saurait être positif, mais au fond, était-ce important ? Il se contenterait d'obéir aux ordres et de combattre, rien de plus concernant ses relations avec celle qui le commandait, puisqu'à son sens, cela ne servait à rien. Garemas avait beau être sympathique, ne pas vouloir être en mauvais terme, il n'était pas de ceux qui voulait forcer le destin dans de telles situations.
Il s'entendait avec la plupart des autres soldats, donc ce n'était guère important finalement.

Il ne réagit pas, n'exprimant pas la moindre once de peur quand elle le pointant avec son épée, elle ne l'impressionnait pas, n'avait là aucune chance de le faire d'ailleurs... Elle pouvait bien le tuer, le blesser, elle ne prouverait qu'une nouvelle fois qu'elle était une boule de nerfs en permanence prête à exploser, et il ne partagerait pas ce sentiment, même sous la menace.
Quand elle lui aboya ses ordres, il soupira, se retournant tout simplement, avançant vers la porte.

Je n'en dirais pas mot, mais vous n'aviez pas besoin de me menacer de mort pour cela... D'ailleurs, une telle menace ne saurait être efficace, je ne crains pas ces mots, pas même votre épée, sinon je ne serais déjà plus là, sachez le.

Il secoua la tête, se disant qu'il ne comprendrait jamais un tel caractère, qu'il n'avait au fond pas envie de le comprendre, elle devait avoir sans doute besoin d'être un chien enragé pour s'imposer dans un milieu d'hommes, c'était sans doute ça.
Il sortit sans répondre à sa dernière question, se posant dans le couloir, les bras croisés, patientant comme elle l'avait exigé de lui.

*Elle fulminait. S'être faite avoir comme ça n'était pas quelque chose qu'elle pouvait avaler, autant pour sa fierté personnelle que pour les difficultés qu'elle avait eut à se débarrasser des premiers voyeurs et autres pervers en tout genre alors qu'elle n'était qu'un simple soldat du rang.
L'homme pouvait dire ce qu'il voulait ca ne changeait rien pour elle : il s'était rincé l'œil !

Une fois l'homme mis à la porte d'une manière peu agréable elle verrouilla celle-ci de manière à éviter toute autre mauvaise surprise, puis elle laissa tomber le drap en soupirant... Elle passa devant le miroir, y jetant un coup d'œil comme à son habitude, sans vraiment trop y porter attention, parfois elle pouvait envier les elfes, toutes plates pouvant ainsi être tranquilles à ce sujet...

Vint alors la tâche de se préparer, enfiler d'abord la tenue légère taillée au départ pour les hommes, c'est à dire ses bandes qu'elle serra presque plus fort que d'habitude, un haut et un pantalon simple en tissus. Puis son armure : malgré le fait que les combats étaient encore loin et qu'il ne s'agissait que d'une préparation des troupes. Elle l'enfila, comme à son habitude, en entier même si cela était complètement inutile.
Sangler le tout et le fixer correctement de manière à éviter que les plaques en métal se frottent trop et restent confortable pris plusieurs minutes. Ces armures faites sur mesures restant très confortables mais coutant excessivement chères, celle-ci conservant encore les traces de la bataille d'Alonna, les réparations ne pouvant pas effacer toutes les éraflures.

Placer son épée longue à sa place dans le dos et le tour était maintenant joué. Il ne restait plus qu'à sortir. Elle ouvrit alors la porte devant laquelle Garemas se tenait. Elle passa la porte après qu'il se soit décalé puis la referma derrière elle sans un mot avant d'ajuster ses gants.

"Allons-y" *Dit-elle simplement en se mettant en route*

*De toute manière tout avait déjà été dis, il ne restait maintenant plus qu'à lui trouver une bonne vieille corvée qui lui convienne, en attendant qu'il la suive ou pas n'était son problème. Malgré ce silence il pouvait quasiment sentir l'hostilité de Joh' et c'était maintenant à lui de comprendre ou était son intérêt dans ses prochaines actions...

Ils arrivèrent dans la pièce ou la réunion devait avoir lieux, y faisant rentrer Garemas par un ordre silencieux en le poussant quasiment à l'intérieur, plusieurs personnes étaient déjà présentes et la saluèrent d'un signe de la tête. Un plan de la ville sur la table au milieu de la pièce attendant d'être utilisé...*

Il s'écarta de la porte quand Johann sortit, ne disant mot quand elle terminait de se préparer pour la réunion à laquelle elle devait assister et participer. Elle avait décidé de jouer la froideur, restant simple dans les ordres et le ton, et bien soit, il ne s'en plaindrait pas, il n'aurait pas à supporter son caractère désagréable et les conséquences de son intrusion qui s'était mal terminée... Du moins dans l'immédiat.
Il savait par avance qu'une corvée l'attendait, importante puisque sans doute proportionnel à sa bêtise malencontreuse, et avec le caractère du commandant, il se demandait si il ne valait pas mieux mourir au cours de la bataille à venir que de devoir supporter la peine à venir.

Ils avancèrent, se tenant derrière sa supérieure, en retrait par rapport à elle, de toute façon, elle ne lui dirait rien, alors il pouvait bien rester en arrière, ce n'était pas la peine d'en rajouter plus sur son cas.
Quand ils approchèrent de la salle de réunion, il ralentit la marche, ne jugeant pas avoir à aller plus loin, malgré l'absence d'instructions. Il n'avait pas sa place là où c'était les officiers supérieurs qui agissaient, il était soldat avec comme seul fonction d'obéir et se battre, ça n'avait pas à aller plus loin, mais Johann avait apparemment remarqué l'hésitation et les pas ralentis de celui qui l'accompagnait et le poussa à l'intérieur, contre sa volonté.

Il put quand même après avoir saluer les quelques présents s'échapper pour se placer à l'écart, dans un coin de la pièce, n'ayant guère envie de se mêler à ces hommes ayant un grade bien supérieur au sien... Il ne comprenait pas le sens de sa présence mais n'avait pas l'intention de le demander, pas maintenant en tout cas.

Tout commença comme un matin d’hiver ordinaire, frais et grisâtre, quelques piaillements d’étourneaux brisaient le silence monotone qui régnait sur le Fort de la Vaillance. Dans sa cellule spartiate, Keshem tournait fébrilement sur sa paillasse, luttant pour se replonger dans un sommeil qui le fuyait depuis plusieurs jours. Le colosse grogna en voyant poindre les premières lueurs du jour, sachant que le cor sonnerait le réveil sous peu. Comme le plus paresseux des enfants, il tenta de passer sa tête sous la couverture qui peinait à couvrir son corps, lorsque les premiers accords cuivrés résonnèrent entre les murs blancs du Fort. Pourtant, rien à voir avec la sonnerie du réveil, les tintements métalliques dessinèrent la mélodie du branle bas de combat. Quelques secondes passèrent, tandis que Lerr restait prostré devant cette agresion sonore, puis, d’un bond, il posa les pieds sur les dalles fraîches et se dirigea vers une large bassine en bois, à côté de laquelle une serviette soigneusement pliée attendait. Il joignit ses mains et les plongea dans l’eau avant de s’humidifier le visage pour se réveiller. Le colosse souffla, comme pour se plaindre de la température du fluide, et il s’essuya rapidement en entendant les pas des soldats qui commençaient à se réunir dans la cour. Le cor tinta une nouvelle fois, comme pour rappeler aux flemmards que la situation était pressante et le chevalier s’attela à revêtir son armure en toute hâte.

Quelques minutes et beaucoup de jurons plus tard, Keshem sortit de sa chambre, et pressa le pas pour rejoindre ses pairs chevaliers du Lys, qui formaient les rangs sous l’étendard doré. Le coloss joignit la formation étincelante, se mettant au garde à vous alors que Urien Portelame, chef de l’ordre, entrait dans la cour, l’air renfrogné et sombre. Il donna rapidement ses ordres, chaque chevalier devait être prêt à partir en guerre dans l’heure. On attaquait Diantra ! … Les mots saisirent Keshem à la gorge … Qui ? Comment ? … Trop de questions se bousculaient dans sa grande tête un peu creuse, il faut l’avouer. L’ordre rompit les rangs dans un brouhaha métallique, alors que chacun partait affuter sa hallebarde ou polir une dernière fois leur casque, pour pouvoir être identifié au premier coup d’œil le régiment dans le chaos du champ de bataille. Keshem emboita le pas de son chef, qui, amusé, l’invita à le suivre officiellement et ils partirent dans les boyaux sombres et froids du Fort de la Vaillance.

Ils parvinrent rapidement dans une petite salle, où, un officiers de la Rose attendait, préoccupé en observant une carte. Les deux chefs se saluèrent rapidement, l'officier prêtant à peine attention au grand chevalier, et tous se retournèrent lorsuqe la porte s’ouvrit en grinçant légèrement. Le chef de la Rose Noire entra, l’air un peu hagard, suivi d’un jeune soldat et la réunion put enfin débuter. Le colosse ne put réprimer un petit sourire en voyant le jeune homme observait avec des yeux ronds l’assemblée, visiblement étonné d’être en présence d’autant de grands noms ; bizarrement, lui, commençait à avoir l’habitude …

Sujet: Re: Dame la Guerre est à nos portes ! Mar 1 Sep 2009 - 21:45

*Ils étaient les dernier à arriver. Évidemment, après tout elle avait eut un retard monstrueux en loupant le clairon le matin en cuvant son vin...

Elle reconnu sans difficulté les hommes présents.
Un de ses officiers : Nylan, qui avait été promu juste après la bataille d'Alonna pour les actions qu'il avait mené au front et les bonnes décisions qu'il avait prises alors que son officier supérieur avait été tué. Un homme de bonne taille et bien bâtit d'une trentaine d'année ressemblant à une grosse brute à la voix grave et enrouée mais doux comme un agneaux. C'en était presque à se demander pourquoi il était dans la cavalerie... A part un taureau rien ne semblait pouvoir le porter. Et pourtant il était l'un des meilleurs cavaliers et très bon meneur d'homme.
Les deux autres se faisaient discrets, pas vraiment des grandes gueules, sauf peut-être le plus fluet des deux, du moins si fluet pouvait le décrire. Une musculature sèche mais bien présente qui donnait cette illusion, il répondait au nom d'Erwan. Son collègue plus discret au nom de Dimitri qui lui rentrait dans la norme du cavalier moyen et ne semblait avoir rien de spécial à part regarder la carte d'un air pensif. Tous étaient des hommes de confiance fidèles au roi et à Jo' pour diverses raisons qui leurs étaient propres.
Bien évidemment n'oublions pas Urien et acolyte de toujours Kesherm qui se retrouvaient souvent ensemble lors des réunions, visiblement ces deux là étaient inséparables.
Et pour finir évidemment Garemas et Johann qui venaient de rentrer, le pauvre homme visiblement complètement perdu face à tout ces officiers présents et qui ne comprenait pas la raison de sa présence qui était pourtant très simple ! L'avis du soldat de base, du pauvre type qui va appliquer les ordres à la lettre et sûrement se faire tuer à cause d'eux. Après tout il fallait que les ordres conviennent aussi pour garder le moral des troupes au plus haut, en plus savoir pour eux que l'avis des non gradés pouvait être demandé avait quelque chose de rassurant établissant un climat de confiance avec les officiers.*

"Messieurs" *dit-elle en guise d'introduction* "Les plans d'Hannibal de Roch n'incluent que l'infanterie et les archers dans ce siège. La cavalerie ne servant pas à grand chose dans les rues étroites de la ville." *Elle fit une pause* "Nylan, tu peux résumer la situation ?"

*Sans poser de question l'armoire à glace qu'il était s'exécuta*
"Les archers seront placés à des points stratégiques autour de braséros de manière à enflammer leurs flèches pour contrer les tours et les béliers pouvant essayer de traverser nos murs, ils auront un support de l'infanterie au cas ou cette méthode échoue mais aussi pour repousser les échelles ou encore lancer de l'huile dont des cuves auront été préparées à l'avance. Évidemment tout se fera sur les remparts" *Dit-il en désignant les murs sur la carte* "Tout sera placé au dernier moment en cas d'espions dans les rangs une fois que la ville sera en état de siège, les murs sont quasiment imprenables avec le nombre des hommes présents, les points faibles seront les portes ou l'infanterie sera placée en attente de renforcer leurs front. c'est tout." *Termina-t-il*

"Nos cavaliers serviront en cas de sortie" *reprit Johann* "Ils risquent d'avoir emmené des engins de sièges pouvant rester hors de portée de nos mages ou de nos archers, il faudra les démonter par la force. Ils ne pourront pas encercler toute la ville, ils sortiront par l'entrée la moins submergée couverts par l'infanterie et les archers" *Elle fit une pause* "Ils devront ensuite disparaitre dans la nature et ne pas se faire rattraper, leur ré-ouvrir serait offrir une entrée à l'ennemi vu que nous n'aurions plus l'effet de surprise, en quelques mots il s'agirait presque d'un suicide... Que j'aimerai éviter." *Elle fit une pause.* "Hormis cette escouade de volontaires les autres seront à pied, ils serviront de renfort sur les points sensibles lors des tournants de la bataille, les chevaux leur permettant de rallier rapidement n'importe quel point sensible." *Elle regarda Urien* "C'est là que j'ai besoin de vos hommes. Je n'aurai peut-être pas assez d'effectifs pour couvrir tout les fronts en même temps. Ils seront basés ici pour atteindre en temps égal tout les endroits sensibles. Qu'en pensez vous ?" *Termina-t-elle son doigt posé sur la place centrale de la ville, en regardant toutes les personnes présentes, Garemas inclus.*

Sujet: Re: Dame la Guerre est à nos portes ! Mer 2 Sep 2009 - 15:58

Par les Cinq, mais qu'est-ce qu'il foutait là ? Était-ce déjà un début de punition pour avoir vu ce qu'il n'aurait surtout pas du voir ? Un avant-goût de ce qu'il subirait par la suite, car il avait vu la poitrine libérée de cette demoiselle ? Oui, ça ne pouvait qu'être ça, elle allait le mettre dans des situations qu'il ne comprendrait pas, qui n'aurait pas de sens et lui se triturerait les méninges à essayer de saisir la subtilité cachée derrière l'acte... C'était pas machiavélique, pas tellement horrible mais l'impression désagréable de ne pas être à sa place était une horreur.
Où voulait-elle en venir, avec son regard interrogatif, comme si il avait son mot à dire dans cette histoire ? Il n'avait rien à en dire, lui était soldat, une épée, un arc et un cheval ajoutés à la cavalerie... Non, ce n'était pas ça, peut-être qu'elle lui montrait ce auquel il n'aurait jamais accès, quelque soit ses talents, ce qu'il ferait pour servir le roi, l'armée...

Il l'imaginait déjà, avec ses grands airs « Vois ! Car jamais plus tu ne saurais y assister, tu es condamné aux écuries ! », mais non, rien de plus que ce regard posé en égal sur les autres, comme cherchant l'avis du simple soldat qu'il était.... Mais par les Cinq, pourquoi devrait-il discuter des ordres ? Elle parlait d'une escouade quasi mission suicide... C'était là qu'elle allait le lancer, croisant les doigts qu'il y périsse pour ne pas raconter ce qu'il avait vu dans la chambre ?
Non, bien sûr que non, c'était une bêtise, elle avait beau être une boule de nerfs toujours prête à exploser, elle aimait ses hommes et serait affligée par la moindre perte, même la sienne, Garemas, vraiment, tu dramatises.

Elle n'aurait rien de plus venant de lui qu'un haussement de sourcils après le regard, ne comprenant pas le sens de l'appel qu'elle lançait...

Sujet: Re: Dame la Guerre est à nos portes ! Mer 2 Sep 2009 - 20:30

La réunion débuta tambour battant et les chevaliers de la Rose exposèrent leur plan sans sourciller, sur de leur fait. Keshem observait la carte, légèrement penché par-dessus l’épaule de son supérieur qui écoutait patiemment, lui. Johann poursuivit rapidement après que son chevalier s’eut tu, parlant du positionnement des troupes dans la ville et de volontaires tentant une sortie. Puis elle s’adressa à Urien, demandant un déploiement du Lys au côté des chevaliers de la Rose Noire restaient derrière les murailles de la ville. La jeune femme observa chaque personne dans la salle comme pour cherche une approbation, et alors que Portelame allait prendre la parole, le colosse objecta avec un naturel déconcertant.

Bah … Pourquoi rester au centre ? L’ennemi arrive du nord …

Le géant hésita un bref instant, se rappelant les enseignements du précepteur, puis poursuivit

Est ! … Autant se répartir de là à là.

Lerr traça une ligne du bout du doigt, qui coupait la cité en deux du nord ouest au sud est. Il releva les yeux pour croiser ceux, désapprobateurs, des autres membres de l’assemblée, notamment Urien qui regardait d’un œil noir son subalterne. Le grand dadet se redressa et reprit le silence qu’il aurait du afficher en pareille circonstance.

Sujet: Re: Dame la Guerre est à nos portes ! Mar 8 Sep 2009 - 16:25

*Elle regarda le subalterne d'Urien réagir sans prononcer un seul mot. Cette idée était déjà venue lorsqu'ils en avaient discuté la première fois pour gagner en temps de déplacement, mais celle-ci avait été rejetée pour une raison assez simple.

Jo' pris la place de Nylan pour montrer sur la carte. Le géant s'écarta sans rien dire lorsqu'elle lui passa devant. A coté de lui elle paraissait presque minuscule et fragile ce qui avait presque quelque chose d'ironique dans cette situation.*

"Nos ennemis vont arriver par là. Lors d'une attaque classique ils se répartiront sur le quart Nord-Est" *Dit-elle en décrivant l'arc de cercle* "Cette technique leur permettra de tenter de rentrer par la porte Nord et Est simultanément si leur attaque se passe sans accrocs et sans défense de notre part. Dans l'optique d'une attaque concentrée ce positionnement est l'idéal c'est vrai." *Elle regarda le chevalier dans les yeux* "Mais pas lors d'un siège." *Elle désigna les deux autres portes* "Ces deux portes pourraient nous permettre de sortir, puis de les prendre à revers et de les acculer contre nos murs pour les réduire en bouillie s'ils se concentraient sur le même point. Il ne faut pas les sous estimer au point de croire qu'ils vont foncer tête baissée." *Elle fit un cercle avec son doigt autour de la ville* "Tout est à surveiller. Il suffit qu'une seule de leurs unités d'assaut passe les murs pour poser gros soucis à nos défenses. Si nous ne défendons pas correctement tout les accès à la ville nous pourrions avoir de mauvaises surprises." *Elle regarda les gens présents* "Voilà pourquoi nos hommes seront au centre de la ville."

"Et il n'y a pas que ça." *Ce fut Dimitri qui lui coupa quasiment la parole avec un débit de parole très rapide, rendant le tout difficilement compréhensible* "N'oubliez pas que nous affronteront d'autres humains. Les gens réunis ici sont suffisamment de confiance pour fermer leur clapet" *Erwan grogna quelque chose à ce moment là en regardant Garemas qu'il connaissait mal* "Ils ont peut-être déjà des unités prêtes à l'intérieur de la ville. Avec nos hommes à cet endroit nous serons sûr de les attraper plus rapidement qu'en amassant nos troupes au Nord Est." *Finit-il de la même manière.*

"Et le sort qu'on leur réserve ne sera pas enviable" *grogna Erwan*

"Oui on connait tes penchants sadiques pour les prisonniers de guerre" *soupira Johann* "Évite de trop les amocher quand tu les attrapera, qu'ils puissent au moins parler"

"Je les ferai chanter comme des sopranos" *reprit-il en ricanant* "Sauf si tu es désigné volontaire pour la sortie" *coupa brutalement Jo', petite menace en l'air vu qu'elle savait qu'il le ferait de toute manière...*

*Jo' soupira, quand il partait sur la manière dont il faisait parler les prisonniers c'était toujours la même chose... Elle ne lui avait pas demandé son passé mais aux vues de ses petites manies il n'y avait pas de doutes qu'il s'agissait d'un ancien criminel repentit qui trouvait son bonheur dans les combats. Dans tout les cas il était un bon officier, malgré sa manie de faire le concours de celui qui en tuait le plus...

Ca faisait beaucoup de fronts à surveiller... Les murs dans leur intégralité mais aussi l'intérieur de la ville. Elle savait que les patrouilles allaient être augmentées mais surement qu'elles auraient besoin de renforts.*

"Cela vous va comme réponse chevalier ?" *Conclut-elle avant de se tourner vers Urien* "Vos hommes ne voudront sûrement pas se mêler aux miens, c'est pour ca que je vous ai convoqué. D'adapter nos placements en fonction de vos hommes."

Sujet: Re: Dame la Guerre est à nos portes ! Mer 16 Sep 2009 - 21:09

[HRP: Désolé du retard Dame la Guerre est à nos portes ! 650592

]

La jeune femme prit le temps d’expliquer son point de vue à Keshem, qui acquiesça de la tête lorsqu’elle eut terminée sa démonstration. Le géant n’avait plus rien à dire et sourit légèrement en croisant le regard hautain des guerriers présents dans la salle, avant de baisser les yeux, légèrement gêné. Urien Portelame, Chef du Lys d’Or prit alors la parole.

Votre plan me semble pertinent, Johann … Le Lys d’Or protègera le donjon en priorité, c’est notre devoir … Nous protègerons la famille royale et la mettrons en sécurité …

Il s’arrêta un instant l’air songeur, puis, après une profonde inspiration, il reprit la parole, l’air un peu grave.

J’aimerais profiter de cette réunion pour parler de l’annonce du Roi, et des conséquences qu’elle peut avoir sur l’ensemble du Royaume. Le désaccord gronde parmi certains nobles, même dans nos rangs … Je pense que nous pouvons craindre une rebellion parmi les défenseurs de Diantra … Cette égalité entre nobles et bas peuple fait jaser et nous devons être méfiants. J’ai besoin de votre parole à vous tous ici présents, votre parole de Chevalier, que jusqu’au bout, vous servirez le Roi ! …

Il toisa chaque personne dans la pièce avant de proclamer

POUR LE ROI !

Keshem suivit son chef et répondit sans ciller, prenant les devants sur les autres chevaliers

Pour le Roi

Sujet: Re: Dame la Guerre est à nos portes ! Ven 18 Sep 2009 - 11:54

La réunion durait et le sentiment de n’être pas à sa place continuait de l’envahir et grandir… Oh, si il voulait percer, il devrait un jour devenir officier, mais à l’heure actuelle, ça n’était pas sa place et même si, sauf part sa mise à l’écart volontaire, si le trouble n’était que peut lisible sur son regard, il se trouvait être là, bel et bien présent.
Johann pouvait gérer ses troubles comme elle le voulait, elle pouvait tenter de rapprocher les soldats de la tête, ce sentiment était là… Il n’était nul honneur d’être ainsi présent, non, rien de ce goût là, sa place était au combat, uniquement là-bas dans son engagement pour l’armée, pas dans une réunion stratégique où il n’avait rien à y dire.

Quand on fit appel à la parole de chacun, il fut plus encore gêné, mais cette fois, c’était un mécontentement, et il serait sans doute celui qui mettrait une note mauvaise dans l’engouement actuel, car il était une chose qu’il n’appréciait pas, c’est le faire venir et ensuite rappeler la différence des rangs… Là se tenait des chevaliers, bien qu’ils n’aient guère la vie et l’apparence des chevaliers des légendes locales de son pays.
C’est donc sur une note de cynisme, audace d’un soldat d’origine humble devant des nobles et des chevaliers.

- Si je peux me permettre, mes seigneurs… Je ne pourrais rien vous promettre ainsi que vous le demandez… Il n’est pas que des nobliaux et des chevaliers dans cette salle, ne l’oubliez pas…

Il se redressa, ignorant les regards sans doute quelque peu outré de certain de se voir ainsi insulter par un gueux.

- Quand je suis entré dans l’armée, j’ai juré de servir le Roi, cela ne changera rien… Pour le roi.

Il n’y avait pas l’enthousiasme de chacun et il se prit même à vouloir défier Johann, qu’importe les conséquences… Il se dirigea vers la sortie et se retira sans attendre ou demander l’autorisation de sa supérieure. Si elle pensait que cela rapprocherait le soldat de l’officier, elle venait d’être mise en échec par ses camarades.

Sujet: Re: Dame la Guerre est à nos portes ! Dim 27 Sep 2009 - 14:08

*Elle écouta le discours d'Urien sans broncher, il soulevait un point très sombre qu'était celui des traitres au roi au sein même des troupes de défenses, et la trahison pouvait surtout venir des nobles... L'idée et les conséquences de tels actes ne firent pas 36 tours dans sa tête pour qu'elle se rende compte que ce genre de trahison couterait surement une défaite aux hommes restés fidèles...
Elle les laissa s'exciter "Chevalier" toussa blablabla n'était que décoratif, il n'y avait pas besoin de hurler pour montrer sa loyauté, à part pour se faire remarquer. Ah vraiment...

Ses hommes n'avaient pas réagit et étaient restés silencieux sur le plan de bataille. Ils n'étaient pas vraiment concernés par "chevaliers" eux non plus. Ce fut Garemas par contre qui se braqua, visiblement celui-ci n'avait pas peur des conséquences de ses actes et c'était ce qui plaisait à Joh' elle ne recherchait pas que des moutons mais aussi des hommes ayant leurs propres idées et surtout en faisant part. Elle le laissa sortir en silence.

"Il a raison, nous ne sommes pas tous des nobles, dans la Rose noire pas un seul de mes hommes ne s'est affirmé un titre de noblesse, je ne le suis moi même pas du tout." *Elle fit une pause* "Nous seront fidèle au Roi car ses convictions suivent le bien être du peuple. Il n'y a rien à redire la dessus." *Ses deux hommes étaient restés silencieux, ils n'avaient visiblement rien à rajouter.* "Faisons honneur à notre blason et à celui qu'il représente." *En réponse a ces mots un bruit sourd d'un poing contre un plastron d'armure raisonna dans la pièce.* "Préparons nos hommes."

*Sur ces mots elle se dirigea vers la porte et sortit de la pièce accompagnée de ses 3 officiers. Le mot de la fin signifiait clairement "Nous nous reverrons sur le champs de bataille."...*

[Fin du RP pour moi ^^" désolé du temps de retard, reprise des cours :/]

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