Nakor où es tu ?

Diantra n'avait pas vraiment changé depuis le dernier passage d'Adria. La jeune fille avait retrouvé les mêmes tavernes et auberges où on la laissait chanter pour animer et où elle gagnait quelques sous. Elle avait une jolie voix, surtout en comparaison d'une humaine, alors ce n'était pas très difficile d'être acceptée et ça lui suffisait amplement, elle ne cherchait de toutes façons pas à vivre dans le luxe. Enfin, Nakor lui avait dit qu'elle le trouverait au palais et elle ne voulait pas se présenter avec sa robe tachée du voyage, elle en avait donc acheté une nouvelle, en fine laine blanche en prévision de l'hiver - c'était déjà l'hiver cela dit, mais Adria avait une vision toute relative de la prévoyance. Ce fut donc habillée correctement - elle avait laissé cape de voyage et escarcelle dans une chambre d'auberge, ne gardant que son amulette autour du cou - coiffée comme quelqu'un de civilisé - c'est fou comme une traversée de forêt et de plaine peut laisser comme nœuds dans de longs cheveux ! - qu'elle se rendit au palais... où elle fut arrêtée par deux gardes.

La jeune fille se demanda un instant si elle allait réussir à passer les portes. Après tout, il était logique qu'on ne laisse pas entrer n'importe qui ici. Cela dit, il y avait tout de même pas mal de va-et-vient, au moins au niveau de la basse cour. La haute cour, elle, devait être plus protégée, le château en lui-même, les jardins, n'en parlons pas. Mais il fallait déjà passer la première étape.
Adria s'adressa à un des deux gardes, pas impressionnée pour un sou, tout à sa joie de bientôt revoir Nakor.

" Bonjour, j'aimerais voir... "

"Le vieux fou au service du roi" avait dit Nakor lui-même, mais elle doutait que ce soit très bien vu de le présenter de la sorte.

" ...Nakor. Nakor, le magicien, il est au service du roi. "

Voilà qui était plus correct. Le garde la jaugea un instant, se demandant à qui il avait affaire. Une elfe... Comme nombre d'humain, il n'aimait pas beaucoup ceux des autres races et son expression ne laissait pas présager une bonne volonté extraordinaire. En l'absence de réponse, face à une vague grimace, Adria insista - en même temps, bavarde comme elle était, on pouvait aussi considérer qu'elle n'avait pas laissé le temps à l'homme de placer un mot.

" Je dois le voir, c'est important. "

Bon, pas vraiment important pour le reste du monde, mais ça l'était pour elle du moins. Elle enchaina rapidement, d'un air décidé :

" Il m'a dit que je le trouverais ici, c'est lui qui m'a dit de venir. Je suis Adria. "

En le disant, la jeune fille se sentit soudain franchement insignifiante. "Adria". Qui allait déranger un magicien au service du roi pour une jeune elfe débarquant de nulle part ? Le garde soupira :

" Ouais, ben allez à la porte là-bas et demandez-le. "

Le visage de la jeune fille s'éclaira, et elle lança un "merci" en s'éloignant aussi vite que possible, avant que l'homme ne change d'avis. "la porte là-bas", c'était une porte de bois massif, fermée, qu'elle ne parvint pas à ouvrir. Fallait-il une clef ? Elle chercha des yeux quelqu'un, mais mis à part les gardes qui restaient à l'extérieur, elle ne vit personne, excepté une femme visiblement pressée, répondant un "j'sais pas" à ses questions. Bon. Elle était dans la cour du château et ne savait plus que faire. Elle n'aurait pas craint de se faire jeter dehors, elle aurait simplement fait un petit tour ici et là, poussée par la curiosité, mais là, elle avait vraiment envie de voir Nakor, ce n'était pas le moment de faire de vagues. Elle retourna vers le garde, bien décidée à se faire aider. Ce dernier ricana :

" Alors, l'est pas apparu par magie ? C'est qu'il doit pas être là, rev'nez une autre fois. "

L'homme était narquois, Adria secoua la tête, sans s'énerver, mais l'air plus décidé que jamais :

" Surement pas ! Dites moi comment entrer ou allez le chercher ! J'ai pas fait tout ce chemin pour rien ! "

Ah non, elle le harcèlerait jusqu'à obtenir satisfaction - ou se faire jeter dehors - il était hors de question d'abandonner ainsi. Elle aurait pu arguer qu'elle était vraiment attendue dans la minute et que Nakor n'apprécierait pas qu'on le fasse attendre, mais elle ne mentait pas spontanément. En revanche, elle savait ne pas se faire oublier et elle reprit, commençant à légèrement s'énerver devant l'évidente mauvaise volonté du garde qui ne devait pas avoir envie de courir à travers tout le château :

" Il y a bien un moyen de lui dire que je suis là ! "

Un groupe de personne, des nobles humains, visiblement, passèrent non loin de là et elle attendit une dernière réponse avant d'aller tenter sa chance auprès de ceux là.

Adria afficha un grand sourire dès qu'elle vit Nakor et ouvrit de grands yeux lorsqu'il réprimanda vertement le garde. Elle n'intervint pas, se sentant malgré tout désolée pour cet homme, elle se sentait un peu responsable. Bon, il n'était effectivement pas zélé, mais quand même, elle n'aurait pas aimé être à sa place, le magicien dégageant une aura impressionnante. Enfin, lorsqu'il s'adressa à elle, elle avait oublié l'incident et était de nouveau ravie. Elle hocha la tête, le suivant à toute allure, resta bouche bée un bref instant lorsqu'il lui tira la langue avant de réagir et de s'engouffrer à sa suite dans les escaliers. Adria avait toujours été joueuse, elle arriva juste après le magicien, pas d'avantage essoufflée, se demandant un peu comment un humain, aussi vieux de surcroit, pouvait aller aussi vite qu'un elfe. Enfin, c'était un magicien et ce qu'elle savait déjà de lui lui permettait de ne plus trop s'étonner de ce qu'elle apprenait.

La jeune fille parcourut du regard la pièce - aucune notion du fait que ça n'était pas forcément très poli - avant de dévisager Nakor en entendant sa question, légèrement perdue.

" Euh... "

Avait-elle raté quelque chose ? Elle fronça les sourcils un bref instant en se remémorant leur conversation. Avait-elle mal interprété ses paroles ? Bon, elle n'était pas du genre à se poser des questions en tournant autour du pot, elle répondit donc de suite :

" Tu m'avais dit que tu m'apprendrais la magie. Je suis venue pour ça, j'ai tout mon temps maintenant. Mais si tu ne peux pas... "

Elle haussa les épaules. Elle serait déçue, évidemment, mais la déception, elle connaissait, Nakor ne serait pas le premier qui la laisserait tomber quand elle s'y attendait le moins. Ce qu'elle pensait se lisait clairement sur son visage, elle n'avait jamais su cacher ses émotions. En même temps, comme elle disait la plupart du temps ce qui lui passait par la tête, ça revenait à peu près au même. D'ailleurs, elle reprit, donnant ses pensées à haute voix :

" Je voudrais vraiment apprendre. Au moins pour ne plus être dangereuse pour les autres... et aussi parce que ça m'intéresse, de toutes façons. "

Les yeux brillants, nul doute qu'elle était sincère. Elle n'avait pas eu besoin d'y réfléchir à deux fois pour se décider à faire le trajet. Elle avait terminé son travail dès que possible et fait ce qu'il fallait pour rejoindre Diantra au plus vite. Cela dit, même si elle n'était pas très douée question politesse et convenances, elle avait conscience que s'imposer au magicien ne se faisait pas. Il lui avait fait une sorte de promesse, mais ce n'était pas une raison pour exiger quoi que ce soit, la situation avait tout à fait pu changer.

" Mais si tu ne peux pas ou que tu ne veux plus je chercherai quelqu'un d'autre pour m'apprendre... je ne sais pas trop comment, mais maintenant je ne vais pas renoncer comme ça. "

En revanche, ce n'était pas une question de timidité, loin de là : Nakor, tout magicien qu'il était ne l'impressionnait pas plus que ça en tant que personne. Ses pouvoirs, oui, mais lui non : en fait, elle l'aimait bien. En même temps, elle continuait à jeter des coups d'œil autour d'elle, c'était la première fois qu'elle entrait dans un palais et sa curiosité se manifestait plutôt ouvertement... quoiqu'elle attendait surtout avec une pointe d'anxiété de savoir si oui ou non Nakor allait la congédier.

Adria s'assit en se mordillant la lèvre, curieuse de savoir ce que le magicien allait lui répondre. Oui ? non ? Peut-être ? Elle devait reconnaitre qu'elle aurait été très déçue s'il la renvoyait... Elle cessa donc de regarder à droite et à gauche et fixa son regard sur Nakor dans l'attente de sa réponse. Il n'y eut pas de silence, le temps qu'il se décide à parler, parce que la jeune fille, comme bien souvent, murmurait légèrement un petit air de musique. D'ailleurs, elle s'en rendit soudain compte et s'arrêta net, comme prise en faute, pour ne pas ennuyer le vieil homme qui finalement s'était décidé à répondre.

Les premiers mots lui tirèrent un grand sourire réjoui, lorsqu'il nota qu'elle voulait apprendre, elle hocha la tête avec enthousiasme, en revanche la suite la calma un peu et la fit réfléchir. Elle n'était pas certaine de se sentir prête à y arriver, tout simplement parce qu'elle savait très bien qu'elle avait tendance à se montrer trop bavarde et à dire ce qui lui passait par la tête. Ce n'était sans doute pas l'idéal pour jouter verbalement. Combien de fois s'était-elle aperçue trop tard qu'elle en avait beaucoup trop dit ? Et combien de fois, sans doute, ne s'en était-elle même pas aperçue ? Elle grimaça, se rendant compte que ce ne serait sans doute pas facile. Résister à une joute verbale avec un assassin drow ? Elle se demanda un instant pourquoi Nakor avait choisi un tel exemple et se troubla un peu avant de se reconcentrer. Le fait de ne plus être vue comme une elfe ne lui posai pas problème en soi, elle n'avait jamais fait preuve de repli sur son peuple comme certains des siens. Par contre, devenir une vraie magicienne, avoir l'esprit vif, elle se demandait sérieusement si elle en était capable.

Dans le silence qui suivit, un nouveau petit air s'éleva doucement, une des manies d'Adria lorsqu'elle réfléchissait - entre autres - elle s'en rendait à peine compte tant c'était machinal. La suite lui fit à nouveau hocher la tête. Elle était sincère : elle ne voulait pas devenir magicienne pour la gloire, l'argent ou ce genre de chose qui lui avaient de toutes façons toujours peu importé, elle souhaitait juste, d'une part ne plus être dangereuse, d'autre part, satisfaire sa curiosité, elle s'intéressait vraiment à la magie en elle-même.

La jeune fille secoua la tête avec un petit sourire contrit quand Nakor posa sa question et se mit à parler rapidement :

" Non, plus du tout. Parce que je ne voulais pas risquer de ne rien maîtriser. J'aurais été seule, peut-être, mais pas à Aleändir, imagine que je déclenche un incendie ! Et même toute seule, ça me fait peur de me dire que la magie peut me vider de mes forces comme ça ! Et puis je savais que je viendrai ici assez vite alors je me suis forcée à patienter... Parce que je ne dis pas que je n'ai pas été tentée d'essayer... Mais enfin non, je me suis dit que ce ne serait pas malin, on ne peut pas toujours avoir de la chance. "

A nouveau parfaitement détendue - quoiqu'elle se demandait si Nakor allait trouver bien ou non sa réserve vis-à-vis de la magie, cela dit, elle était prête à défendre son point de vue si besoin était, elle n'avait pas la langue dans sa poche - elle laissa à nouveau son regard courir autour de la pièce. Elle s'arrêta surtout sur les artéfacts étranges du côté desquels elle ressentait vaguement de la magie. Peut-être même qu'en se concentrant un peu elle aurait pu déterminer lesquels en dégageaient le plus... elle s'aperçut qu'elle se déconcentrait et revint à nakor pour savoir quelle serait la suite des événements.

[hrp :

Citation :

je vais d'abord t'apprendre à visualiser ta magie, puis à visualiser la magie et enfin à contrôler les deux.

qu'est ce que tu voulais dire au juste ? ]


Adria eut un grand sourire quand Nakor lui dit que sa réaction était excellente. Qu'il annonce ensuite que le travail serait long et fatiguant ne calma en rien son enthousiasme : elle n'avait jamais eu peur de donner d'elle même et s'il y avait bien un défaut qu'elle n'avait pas, c'était la paresse. Quant à vaincre sa peur, elle comptait bien y parvenir : elle était là pour ça. Son air volontaire ne laissait aucun doute là-dessus.

Quand le magicien parla pratique, la jeune fille se leva avant même qu'il n'ai eu le temps de lui faire signe de s'asseoir, ce qu'elle fit un peu piteusement. Bon, elle allait devoir apprendre à se tenir tranquille. Elle commença par jeter quelques coups d'œil à Nakor qui s'était placé derrière elle avant de se dire qu'il fallait vraiment qu'elle arrête de s'agiter. Ce n'était pas vraiment évident pour elle. Avoir quelqu'un dans son dos était plutôt contraire à sa façon de vivre. Elle pouvait paraitre totalement tête en l'air, mais elle avait aussi l'habitude d'être sans cesse sur le qui-vive. En temps normal, jamais elle ne serait restée dans une telle position.

Enfin, elle faisait confiance à Nakor et cessa de gigoter pour écouter. Plusieurs fois elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais le magicien était une des rares personnes capables de la faire taire deux minutes. Elle finit donc par obéir, fermer les yeux et s'appliqua à faire ce qu'il lui demandait.

...

Le bruit du vent, des arbres... de la ville. On avait beau être dans le château, Adria entendait tout de même vaguement le brouhaha des citadins qui s'affairaient. Pas au point de déterminer leur activité mais ils étaient bien là. Bon, Nakor n'avait pas parlé de ça, elle revint aux arbres et aux rayons du soleil. Ce n'était pas trop difficile en soi, elle avait comme n'importe quel elfe un lien assez fort avec la nature... et la forêt. Où l'attendait Olwë. Évidemment, ses pensées vagabondèrent vers le loup avant qu'elle ne s'en aperçoive et revienne à ce que lui demandait le magicien. Au moins, même si sa concentration n'était pas évidente, elle arrivait à se calmer et elle avait gardé les yeux fermés.

Ce qu'Adria ne savait pas, c'est que si elle réussit effectivement à s'apaiser, elle mit un temps incroyable à y parvenir. Qu'importe, si elle n'était pas patiente, elle pouvait se montrer obstinée. Elle mit donc un bon moment mais parvint à ne plus bouger et n'eut même plus le réflexe de raconter sa vie. Un miracle.

La suite fut plus difficile : se concentrer sur elle-même et imaginer de la lumière, pourquoi pas, mais la jeune fille n'avait pas l'impression que ce soit très concluant. Non seulement elle ne parvenait pas à la rassembler, mais elle avait en plus l'impression qu'elle s'échappait continuellement de tous côtés.

Le temps passa...
... la lumière s'échappait toujours.

Adria commençait sérieusement à fatiguer. Elle lutta, pourtant, ne voulant pas baisser les bras, surtout pas alors qu'elle tentait quelque chose pour la première fois en présence de Nakor. Seulement, au bout d'un moment, elle se rendit compte qu'elle entendait à nouveau les bruits extérieurs et finit par ouvrir les yeux, complètement perdue. Évidemment, il n'y avait pas la moindre lumière, du moins pas qui provienne de la jeune fille. Celle-ci avait l'impression d'avoir couru un marathon et si on lui avait dit qu'elle y était depuis des heures ou depuis à peine quelques secondes, elle l'aurait cru : elle n'avait pas la moindre notion du temps qui avait pu s'écouler. Cela dit, elle s'en moquait : ce qu'elle voyait avant tout, c'était qu'elle n'avait pas réussi l'exercice.

Elle se retourna vers Nakor en clignant des yeux, visiblement un peu sonnée.

" Je n'y arrive pas... Quand il faut rassembler la lumière... Je n'y arrive pas du tout. C'est comme si j'essayais de rassembler le brouillard, comme si je brassais de l'air, ni plus ni moins. "

Adria avait l'air déçue, mais elle ajouta assez vite en reprenant ses esprits :

" Je peux réessayer ? "

Adria avait deux attitudes possibles face à l'échec : soit elle renonçait très rapidement en oubliant le problème, soit elle s'acharnait jusqu'à parvenir à faire ce qu'elle voulait. En ce qui concernait la magie, elle s'était déjà trop engagée dans cette histoire pour abandonner de la sorte. Elle se sentait fatiguée de ce qu'elle venait de faire, un peu hagarde, mais ça ne l'empêchait pas de vouloir réessayer. Du moins, si Nakor acceptait, parce qu'en même temps, elle priait pour que le magicien ne lui dise pas qu'elle avait échoué et qu'en conséquence elle pouvait rentrer chez elle.

[hrp : oups je ne suis pas sur mon ordi, l'écran est vieux et je n'avais pas distingué le "ta" du "la" du coup c'était franchement incompréhensible ]


La description que fit Nakor à Adria d'elle-même fit sourire la jeune fille. Oh oui, elle avait tendance à faire mille choses à la fois et toujours en racontant sa vie ou en chantant... Se concentrer sur une seule chose lui était difficile. Difficile mais pas impossible, elle s'en savait capable - ou du moins elle l'espérait - pour peu qu'on lui laisse un peu le temps d'y arriver. Nakor avait bien compris sa façon de fonctionner et encore une fois il la coupa avant qu'elle ne se remette à parler. L'explication qu'il lui donna la fit acquiescer sagement : de toutes façons, elle était habituée à ce qu'on lui dise de se taire et souvent pas aussi gentiment que ça. Elle se contiendrait donc autant qu'elle le pourrait. Et puis Nakor était quelqu'un d'intéressant, comparé à nombre de personne qu'elle avait pu côtoyer et l'écouter n'était pas désagréable en soi. Cela dit, quand le magicien disait qu'il allait lui apprendre le calme et la tranquillité, elle ne put s'empêcher de penser qu'ils se lançaient dans quelque chose de franchement délirant. Enfin... ça valait le coup d'essayer au moins.

Elle hocha la tête lorsque Nakor lui demanda de se concentrer sur quelque chose, trouvant de suite ce qui était susceptible de l'apaiser :

" Oui : Olwë, c'est... "

Elle se coupa : il lui avait dit qu'elle ne devait pas parler à tort et à travers alors elle allait se limiter un peu. Elle ne savait pas si le magicien se souvenait du loup, mais au fond s'il voulait des précisions il les lui demanderait lui-même. La suite, elle avait compris, du moins elle l'espérait. Quant à savoir si elle allait y arriver... Il n'y avait qu'à essayer.

Adria ferma donc les yeux et se concentra sur Olwë, sur son pelage si doux et chaud quand elle se blottissait contre lui. Avec le loup, tout lui paraissait plus simple, c'était lui qui l'apaisait la plupart du temps. Ce ne fut donc pas très difficile de se calmer. Bizarrement, elle y arriva même extrêmement vite, peut-être aussi parce qu'elle s'était déjà calmée un peu plus tôt ou parce qu'elle avait déjà utilisé l'image d'Olwë pour pratiquer la magie, même si à l'époque ça n'avait pas fonctionné. Quoi qu'il en soit, cette fois, en quelques secondes à peine, elle était à nouveau concentrée et la lumière arriva tout aussi vite. Si vite qu'Adria en fut surprise et sursauta, rompant sa concentration.

" Woah ! C'était... c'était très différent ! "

Elle ouvrait de grands yeux, impressionnée par ce qu'elle avait ressenti.

" J'avais l'impression de voir la magie. Enfin, c'était bizarre, toujours comme du brouillard mais comme si ce n'était pas grave et... comme si j'aurais quand même pu en faire quelque chose. "

Elle dévisagea Nakor d'un air interrogatif, ne sachant pas trop si au final c'était un progrès ou si elle avait fait n'importe quoi - ce qu'elle avait ressentit lui paraissait un peu brouillon tout de même. Elle finit par demander en hésitant :

" C'est mieux ? J'étais assez calme ? J'aurais pas dû rouvrir les yeux, non ? Et... "

Puis soudain elle plaqua une main sur sa bouche comme une gamine prise en faute :

" Désolée je parle trop encore. "

Pour le coup, elle n'avait plus vraiment l'air calme, plutôt surexcitée, mais elle faisait visiblement des efforts pour se contenir. Elle était restée assise et elle attendait sagement un réponse de Nakor, même si intérieurement elle bouillonnait.

Adria retrouva instantanément le sourire lorsque Nakor se mit à rire et l'accompagna de bon cœur, même si elle n'était pas sure de bien comprendre ce qu'il y avait de si drôle. Elle commençait à beaucoup apprécier le magicien : tout en lui apprenant ce qu'il savait il se montrait tout de même ouvert et de bonne humeur, il n'avait rien à voir avec l'image sévère que l'on pouvait se faire d'un professeur. D'ailleurs, magie ou pas, elle ne serait peut-être pas restée très longtemps à l'écouter s'il s'était montré trop strict. Elle n'en avait sans doute pas conscience, mais elle avait certes un grand besoin d'être cadrée, mais brimée, elle n'aurait jamais pu supporter.

Elle écouta ensuite attentivement Nakor, essayant de comprendre tout ce qu'il racontait. Il y avait beaucoup de notions d'un coup, elle ne voulait rien rater... Puis l'exercice recommença et elle s'appliqua à se reconcentrer sur Olwë.

... Olwë

Cette fois, pourtant, quelques secondes plus tard, elle en était toujours au même stade, pas du tout concentrée et il lui fallu plusieurs minutes pour s'apaiser assez et s'isoler du reste du monde. Rien de bien fulgurant. Certes, ce n'était peut-être pas aussi long que la première fois, mais elle peina assez avant de parvenir à quelque chose de correct. Enfin ne resta plus que le loup dans son esprit.

Lorsque Nakor créa sa boule de feu, elle rouvrit les yeux spontanément, l'ayant sentie malgré elle. Elle le regarda d'un air un peu hébété, avant de se dire qu'il devait sûrement savoir ce qu'il faisait et, finalement pas plus perturbée que ça, referma les yeux. Bizarrement, elle n'eut pas l'impression de s'être déconcentrée et elle fut surprise de voir la fameuse lumière qu'elle essayait de visualiser un instant plus tôt. Il y avait bien l'obscurité autour d'Adria, elle la voyait très bien, mais impossible de contraindre sa lumière à ne pas s'y enfuir et puis, il y avait cette boule de feu qu'elle voyait aussi, comme une illusion. L'impression que si elle tendait la main elle pourrait la toucher - ce qu'elle se garda bien de faire ne sachant ce qui en aurait résulté. En tous cas, sa propre lumière n'en faisait qu'à sa tête, se diffusant dans l'obscurité pas si sombre que ça, forcément.

En fait, en y réfléchissant, la lumière ne s'enfuyait pas, elle se contentait d'être là, partout à la fois. Ce n'était pas comme si elle était en train de partir, mais elle semblait plutôt stagner sans pour autant vouloir se concentrer sur la jeune elfe. Un brouillard lumineux qui éclairait doucement l'obscurité alentour. Très joli, en soi. Adria reporta un instant son attention sur la boule de feu qui semblait immatérielle et eut la vague impression que sa propre lumière était plus concentrée à cet endroit. Se rendant compte qu'elle se déconcentrait, elle revint à l'exercice initial... sans grand succès.

La jeune fille lutta le temps qu'elle put pour forcer sa lumière à rester en elle, puis, épuisée, abandonna et rouvrit les yeux. Elle mit quelques secondes à reprendre ses esprits et constata que, comme la première fois, elle n'avait pas vraiment conscience du temps qu'elle avait mis à faire l'exercice. Elle sentait bien que ça avait été loin d'être aussi rapide que son second essai, mais elle n'aurait su en dire plus. Fronçant les sourcils, elle raconta à peu près posément - la fatigue aidant à la faire tenir en place :

" J'ai vu ma lumière mais c'est toujours comme si je brassais du brouillard, impossible de la garder en moi, même pas un petit peu... Mais j'ai quand même l'impression qu'elle... elle chercha à retrouver les mots de Nakor un bref instant avant de poursuivre, ...l'impression qu'elle me réchauffe et tout... et qu'elle m'anime. "

Elle haussa légèrement les épaules, de l'air de celle qui ne comprends pas trop comment c'est possible ou ce qu'elle pourrait bien en déduire.

" Et puis je voyais bien ta boule de feu aussi, je sentais que tu faisais de la magie aussi... et j'ai l'impression, je suis pas sure... que ma lumière allait un petit peu... autour de ta boule de feu. "

En revanche, ça n'avait pas l'air de l'avoir perturbée plus que ça. Elle avait gardé un air interrogatif, se demandant ce qu'allait bien pouvoir en conclure le magicien. Même si elle ne comprenait pas grand chose de ce qui se passait, elle trouvait ça passionnant. C'était comme si elle touchait enfin à une partie d'elle-même ignorée jusque là. L'impression de se découvrir. La jeune fille avait toujours été curieuse, ça ne pouvait que l'intéresser. En revanche, elle cligna des yeux, quelque peu fatiguée par tous les efforts qu'elle avait dû fournir.

Nakor sourit, Adria fit donc de même, visiblement enchantée de ne pas être considérée comme une bonne à rien en magie. En revanche, elle le dévisagea d'un air incrédule lorsqu'il parla de champ de bataille. D'ailleurs, elle le coupa en fronçant les sourcils :

" Je comprends mais... elle hésita, ne voulant pas paraitre remettre en cause ce qu'il disait, après tout, il devait savoir ce qu'il racontait. ...mais je ne vais pas aller sur un champ de bataille ! "

L'idée lui paraissait totalement abérante. Adria était de ceux qui ne feraient pas de mal à une mouche, plutôt du genre à passer dix minutes à tendre le doigt au dessus d'une mare pour permettre à l'insecte d'éviter la noyade. Alors s'imaginer combattre qui que ce soit était pour le moins incongru. Du coup, elle se sentit quelque peu indécise sur le tour qu'allait prende les événements. Elle, elle voulait éviter de faire du mal en ne maîtrisant pas sa magie, elle se demanda soudain ce qu'attendait Nakor d'elle, vu qu'après tout il était au service du roi et que chacun savait que la guerre se préparait. Il n'imaginait tout de même pas qu'elle puisse un jour combttre quelqu'un par magie ? Autant s'imaginer qu'elle pouvait devenir reine de tout Miradelphia ou croire que le ciel était rouge ! Sa perplexité devait se lire sur son visage, car elle avait toujours eu beaucoup de mal à cacher ses sentiments et que de toutes façons, elle ne cherchait pas à cacher quoi que ce soit à Nakor...

Enfin, elle finit - comme souvent - par chasser les pensées parasites. Ce qui lui posait problème, elle l'ignorait volontiers si elle n'estimait pas cela très urgent à traiter. Comme Nakor continuait à parler, elle se dépêcha de se reconcentrer sur ce qu'il racontait. Tout reprendre en sens inverse ? Pour être honnête, sur le moment, elle ne voyait pas du tout comment cela était possible, ne voyant même pas ce qu'elle aurait pu s'imaginer. Cela dit, elle était très curieuse, et toujours aussi enthousiaste, de savoir ce qui allait suivre.

Elle tendit donc la main sans vraiment hésiter, prit celle du magicien et... se retrouva en plein néant, à écarquiller les yeux pour tenter de voir quelque chose... sauf qu'elle les plissa très vite, pour les protéger du vent qui soufflait. Le vide dans la tempête... Pas glacé, heureusement, mais cette obscurité omniprésente suffisait à lui faire froid dans le dos, elle avait la désagréable impression d'être perdue au milieu de nulle part. Angoissant, de son point de vue, même si elle savait qu'il s'agissait d'un exercice créé par quelqu'un en qui elle avait confiance.

" Nakor ? "

On sentait à son ton qu'elle essayait de ne pas céder à la panique mais si ça n'avait tenu qu'à elle, elle n'aurait déjà plus été là. En plus, elle commençait à se sentir vraiment épuisée et un léger mal de tête venait de faire son apparition. Elle reconnaissait sans mal cette sensation : c'était dû à la magie, celle de Nakor, probablement. Etait-ce dû à la peur ? Peut-être, mais quoi qu'il en soi, elle ne voyait vraiment pas quoi y faire !

Heureusement, la voix du magicien qui résonna un instant plus tard l'apaisa assez pour qu'elle ne s'affole pas et elle regarda la lumière qui venait d'apparaitre... un phénix. Bouche bée, oubliant un instant ce qui avait pu l'apeurer, elle observa l'oiseau, émerveillée. Au milieu de toute cette obscurité, c'était tout simplement... magique. Oui, le mot convenait tout à fait ! Lorsqu'elle fit à nouveau un peu attention à autre chose, elle s'aperçut que le vent s'était calmé. Puis Nakor apparut à son tour, du moins quelque chose qui y ressemblait. La jeune fille essaya de rester concentrée sur ce qui se passait mais elle commençait à sérieusement avoir mal à la tête et, malgré sa curiosité, n'avait plus très envie que l'expérience se prolonge.

Lorsque la lumière apparut elle ferma brusquement les yeux et se mordit la lèvre pour ne pas laisser échapper un cri de douleur. L'impression d'être terriblement oppressée... Ce qu'elle ressentait était loin d'être plaisant, elle espéra de toutes ses forces que Nakor en reste là, écoutant à peine ses dernières phrases. Elle avait vu ce qu'il avait fait, mais elle avait surtout l'horrible impression que sa tête allait éclater. Oui, il était parvenu à garder sa magie en une petite boule, mais elle, elle voulait partir d'ici tout de suite, c'était bien trop douloureux et plus elle restait là, plus elle souffrait !

Dès qu'elle reprit contact avec la réalité, Adria eu un mouvement de recul pour se protéger instinctivement de la magie. Non pas qu'elle ait peur de Nakor, mais elle n'en pouvait plus de cette impression d'oppression qu'elle ressentait dans tout son être ! Elle avait les larmes aux yeux, cependant, elle faisait ce qu'elle pouvait pour se calmer, d'autant que maintenant son mal de tête diminuait aussi vite qu'il était arrivé, ne lui laissant qu'un très mauvais souvenir et une grande fatigue. Elle dévisageait Nakor avec une pointe de crainte, mais elle avait surtout l'air désolée. Elle plaqua ses mains sur ses cuisses pour les empêcher de trembler et respira à fond, se forçant à reprendre le contrôle d'elle-même : elle avait visiblement été ébranlée mais ne voulait pas s'appitoyer sur son sort. Après tout, elle était familière de cette sensation, sauf que cette dernière avait rarement été aussi puissante.

" J'ai... j'ai eu mal à la tête... "

C'était juste dit histoire de prévenir Nakor, parce que sinon, comme d'habitude, il était hors de question de pleurnicher. Elle avait appris depuis longtemps à faire abstraction de ses soucis quand elle l'avait décidé. En général, ça lui revenait en pleine figure plus tard, mais ça lui permettait aussi d'aller de l'avant sans avoir besoin d'une épaule sur laquelle pleurer - ce qu'elle avait rarement. Aussi, une fois calmée, elle reprit plus ou moins comme si de rien était :

" Pourquoi quand je fais ça il n'y a pas de vent, pour moi ? Il n'y a que ma lumière... partout... J'ai la tête vide ou quoi ? "

La dernière question était posé d'un air un peu dépité. Après tout, on le lui avait souvent reproché. Nombre de personnes la trouvaient stupide parce qu'elle parlait un peu trop vite. Elle n'avait jamais fait des études ou quoi que ce soit dans ce genre, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait valoir question intelligence. Elle s'était radossée dans le siège, épuisée par toutes ces émotions. Nul doute qu'elle allait bien dormir le soir même. Elle eut une brève pensée pour le lit qu'elle avait abandonné le matin même et se mit à murmurer un air léger... preuve qu'elle commençait à vraiment avoir l'esprit qui dérivait. S'en rendant compte, elle se mordit la langue et attendit sagement que Nakor lui réponde.

Adria se mit à rire avec Nakor, trouvant son humour communicatif. Bon, elle ne savait pas trop ce qu'il y avait de si drôle, mais peu importait, ce moment de gaité lui faisant du bien après ce qu'elle venait de subir. Bon, donc, elle n'avait pas la tête vide, elle s'en voyait rassurée car l'idée n'aurait pas été très plaisante. C'était peut-être la seule chose qui lui assure de ne pas être complètement stupide : elle n'aimait pas que l'on puisse penser cela d'elle. Un idiot n'aurait rien envisagé de tel n'est-ce pas ?

Elle ouvrit de grands yeux quand Nakor lui parla d'une chambre et elle ne put s'empêcher de le couper, éberluée :

" Une chambre pour moi ? Je vais dormir ici ? "

C'était un luxe auquel elle n'était guère habitué. Quand à ses affaires... une cape et son aumônière en tout et pour tout, le fait qu'on puisse aller lui chercher lui paraissait tout aussi bizarre. Elle chassa ses pensées pour se forcer à suivre ce que disait Nakor, seulement, elle commençait vraiment à fatiguer... C'était étrange : habituellement, elle avait une énergie débordante. Trop d'énergie, même, auraient dit certains ! Elle avait tendance d'ailleurs à épuiser son entourage, parlant, chantant continuellement, le tout sans tenir en place et en sautant du coq à l'âne. La seule fois où elle avait vraiment été fatiguée, au point de ne pouvoir se lever, c'était la dernière fois que la magie avait agi sans son accord. Cette fois, c'était encore cette dernière qui avait réussi à la calmer et ça lui faisait bizarre d'en prendre conscience. D'ailleurs, elle n'était pas sûre que cet aspect là lui plaise beaucoup. Elle n'était pas du genre à garder ses soucis pour elle, elle comptait bien les exposer à Nakor.

" Je ne trouve pas que c'est n'importe quoi, ça me plait bien et je comprends, je crois, ce que tu veux dire... "

Elle bailla soudain, mettant vite sa main sur la bouche pour ne pas paraitre impolie. Elle était un peu gênée, d'avoir l'air de s'endormir en écoutant le magicien. Surtout que tout ça la passionnait vraiment !

" Mais euh... il n'y a rien qui me fatigue comme la magie. J'ai l'impression... elle chercha ses mots, j'ai l'impression qu'elle... absorbe toute mon énergie, comme une éponge. J'ai l'impression que ce n'est pas vraiment moi, des fois. C'est ça qui me fait peur, je crois. J'ai l'impression que c'est comme une force indépendante qui se sert de moi. "

Elle haussa les épaules, comme si, finalement ça n'avait pas beaucoup d'importance et annonça d'un air convaincu :

" Je vais bien finir par m'y faire. Je veux dire, je vais continuer à m'entrainer et puis ça me passera. On a moins peur de ce qu'on connait normalement. "

Oui, voilà, c'était tout à fait ça. Ayant dit ce qu'elle ressentait, elle se sentit mieux et revint à des considérations plus matérielles :

" Si je dors ici... euh... je vais vivre de quoi ? Je pensais travailler le soir à l'auberge où je suis descendue... "

Sauf qu'elle était épuisée. A la rigueur, elle pouvait servir en tombant de fatigue, mais pas chanter en baillant. Elle joua nerveusement avec son amulette, ne sachant trop comment envisager les choses. Parce qu'Adria avait sans doute l'air d'une écervelée, mais elle avait aussi appris dès son plus jeune âge à se prendre en charge. En forêt, elle pouvait se permettre de vivre au jour le jour en mangeant ce qu'elle ramassait et en dormant à la belle étoile ; en ville, il lui fallait bien se payer une chambre et des repas. Si elle passait ses journées à étudier avec Nakor, même si elle était logée, comment allait-elle se nourrir ? Elle doutait être prise en charge entièrement par le magicien aussi gentil soit-il. Déjà, dormir au château dans sa propre chambre lui paraissait irréel ! C'était sûr que ça changerait des auberges bon marché ou de la forêt !

Adria réfléchit à l'explication de nakor faisant le parallèle entre la magie et un bras. Elle eut l'air soucieux un instant avant de demander :

" Alors ce n'est pas trop tard pour moi ? "

En soi, du point de vue d'une elfe, soixante quinze ans, ce n'était rien du tout, les siens ne la considéraient même pas comme adulte. Cela dit, c'était tout de même soixante quinze années à ignorer la magie. Peut-être était-ce déjà trop ? Non, en y réfléchissant, si ça avait été le cas, Nakor ne lui aurait pas donné de faux espoirs ! D'ailleurs, il enchainait déjà pour la rassurer et elle retrouva bien vite le sourire. Bizarrement, elle ne se voyait pas trop utiliser la magie au quotidien, mais elle faisait confiance à Nakor.

Tout de même, elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'il lui annonce qu'elle serait logée, nourrie et blanchie au château ! quand à être payée... Elle aurait plutôt pensé...

" J'aurais cru que c'était plutôt à moi de te payer pour tes cours ! "

Enfin, la tête qu'elle fit ne fut rien à côté de l'expression qu'elle eut en voyant les pièces d'or. Elle regarda Nakor bouche bée un bon moment, réfléchissant à ce qu'il venait de lui proposer. Puis elle secoua la tête :

" Je n'en ai pas besoin si je vis ici. Et puis ce ne serait pas très gentil si je m'en servais, j'imagine le pauvre commerçant que se retrouverait avec des cailloux... "

Parce qu'en soit, le côté malhonnête de la chose lui passait au dessus de la tête. Non, ce qui l'embêtait, c'était de faire du mal aux gens. Enfin, elle chassa vite cette pensée et se mit à rire aussi, de bonne humeur, même si la fatigue commençait à faire son effet. Elle bailla une ou deux fois avant de songer à se lever et eut un petit sourire d'excuse à l'adresse du magicien :

" Je crois que pour une fois je suis fatiguée... "


[hrp : petit post pour terminer ce rp :) ]