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| Rencontre au sommet | Faye | |
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Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Rencontre au sommet | Faye Sam 6 Fév 2010 - 23:17 | |
| Naelis, amour de toujours des tyrans décadents. Combien d’hommes se sont succédé à sa tête ? Combien ont imposé leur loi ? Ils ont été nombreux à s’extraire de la basse populace, à gravir les échelons et à briller fort, si fort, avant d’être soufflés à leur tour. Il suffit de vouloir pour pouvoir, dit-on là bas, et il est vrai que le sang ne détermine pas la vie d’un individu dans la ville en ruine. Loin de l’immobilisme hautain de la Péninsule, cette agitation apporte le changement, mais trop de changements en trop peu de temps ont conduit cette ancienne puissance historique à la ruine. Feriwyr n’était pas bien différent de ses prédécesseurs par bien des aspects, il était né miséreux et vivait désormais dans le luxe, comme tant d’autres. Mais lui avait su assurer ses arrières, et il était le premier depuis bien longtemps à pouvoir se targuer d’un règne aussi long.
« Charmante vision, n’est-ce pas, mon enfant ? »
Le léger manteau pesait à peine sur ses épaules. Les dragons d’or couraient sur le tissu d’émeraude. Il s’agissait de son seul vêtement, mais cette pièce unique aurait suffit à elle seule à nourrir une famille nombreuse de sa cité pendant une année. Cette même cité qu’il observait désormais avec un sourire sardonique. A ses côtés, une fillette l’imitait, sage comme une image. Elle leva son regard vers son père.
« Maman vient ce soir ? »
Amusé, Feriwyr secoua la tête. Ah, les femmes ! Leah possédait tout ce qu’elle voulait, tout ce dont elle pouvait rêver, et pourtant… Jamais elle ne paraissait aussi heureuse que quand sa mère venait la voir. Cela amusait le Meneur de Naelis, qui n’éprouvait pour elle aucun amour paternel. Elle était qu’un moyen parmi tant d’autres à sa disposition pour canaliser la sulfureuse Faye, mais elle était le plus intéressant. La fourbe était devenue trop dangereuse, il avait été négligeant et ne pouvait désormais plus s’en débarrasser sans risquer une émeute d’une partie de la population. Le souci n’aurait pas été d’importance si la partie en question regroupait la plupart des voleurs et autres coupes jarets. Il avait déjà bien du mal à les canaliser en temps normal, alors s’il leur donnait en plus une raison de se rebeller plus ouvertement. Heureusement pour lui, s’il lui était impossible de se débarrasser de Faye, le contraire était aussi vrai. Son alliance avec les drows et les mages qu’il avait gagné de cette sournoiserie avaient porté leur fruit, et bien des habitants en Naelis étaient convaincu de sa… quasi-divinité. Il se demandait parfois comment il faisait pour garder la tête sur les épaules avec toutes les offrandes dont on pouvait le couvrir.
Le regard mauvais et calculateur des drows qui le suivaient sans arrête était surement un élément de réponse important.
« Oui, maman vient ce soir. »
Ce serait peut-être le dernier soir. Si Faye partait, tous ses ennemis seraient terminés. Il espérait encore convaincre la jeune femme de quitter Ithri’Vaan et de ne plus jamais revenir, en échange de sa fille. Car si lui était totalement détaché, elle au contraire était bien trop attachée à leur progéniture. Malheureusement, cela n’avait pas encore été suffisant pour la faire céder. Bien entendu, il existait toujours le risque qu’elle tente de le manipuler et de reprendre sa fille tout en restant à Naelis. Si ce cas de figure se présentait un jour, il avait été clair : peu importe les conséquences, il mettrait un point final à cette histoire.
« Tiens, la voilà, je crois. »
Ils étaient dans l’alcôve d’un temple en ruine du cœur historique. La nuit froide avait fait fuir le peu de gens qui avaient une raison de s’y trouver. Et pour assurer sa protection, il avait sélectionné la crème de la crème de sa garde, des fanatiques dont il avait si bien lavé le cerveau qu’il ne pouvait plus lasser leur chaussure sans en avoir la permission. De son côté, Faye amenait souvent quelques hommes avec elle, et les deux factions se regardaient en chiens de faïence le temps de ce qu’il croyait être une rencontre diplomatique. S’ils avaient su que pour la jeune femme, il s’agissait de l’unique façon de voir la chair de sa chair. |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Dim 7 Fév 2010 - 0:03 | |
| Comme tous ces soirs où elle se rendait chez "l'ennemi", Faye avait une boule au ventre, un véritable chapelet de nœuds fermement serrés qui refusait de se défaire tant que la jeune femme n'était pas face à son enfant. A chaque rencontre c'était le même manège. Les premières fois, on se dit que c'est l'angoisse, que tout ira bien et que ce n'est qu'une question de temps avant que cette idiote cesse et que l'on ne s'en sorte victorieux. Et puis on s'y fait, peu à peu, on s'habitue, on s'accommode de la réalité, et on oublie qu'il fut un temps où la lutte pouvait encore être utile.
Faye savait que là où elle se rendait, elle n'était pas maître de ses décisions, et qu'une fois de plus, son bonheur serait bien trop court, et surtout illusoire. Tandis qu'elle marchait dans un silence quasiment religieux le long du chemin caillouteux qui s'insinuait entre les ruines de Naelis la dévastée, la jeune reine des Voleurs piétinait dans la poussière, songeant et imaginant déjà réentendre une énième fois les mêmes paroles tenues par son Némésis. Méprisable philosophie, écœurant chantage dont ni l'un ni l'autre ne tiraient de réel profit. Lui se complaisait à la faire languir, attendant vainement le jour où elle céderait. Cette dernière, qui à chaque visite rendue à sa fille, regrettât sa faiblesse d'âme. Elle qui pourtant avait combattu, planifié des attentats, organisé des révoltes ! Elle était incapable de sauver sa fille des griffes de l'ordure qui lui servait de père. Et qui n'était, elle le devinait aisément, même pas assez doué pour chérir sa fille. Trop occupé à penser à lui-même, à sa propre magnificence. Magnificence. Tu parles.
Les quelques hommes de mains - des voleurs réputés pour leurs méthodes peu orthodoxes ou leurs talents en matière de défense plutôt ... offensive - qui constituaient la garde de l'humaine évoluaient sans briser le calme imposé par leur dirigeante. Ils avaient l'habitude de ce circuit, et le maudissaient sûrement tout autant que l'instigatrice de cette marche. Ils n'avaient cependant pas le choix : c'était les seuls envers qui Faye pouvait avoir confiance, et elle savait que même si ce n'était pas pour les bonnes raisons, ils étaient unis dans l'appréhension d'aller jusqu'au palais grandiose de l'abominable dictateur.
Le temps parut s'écouler rapidement, trop rapidement pour Faye. Comme à chaque fois qu'elle voyait l'endroit du rendez-vous se rapprocher et grossir dans son champ de vision, ses mains sèches tremblaient quelque peu, ses lèvres tout aussi arides se plissèrent. L'anxiété d'une mère qui craignait, comme à chaque fois, que sa fille la repousse, peut-être manipulée par un père qui aurait réussi sa tâche ? Le petit groupe évolua jusqu'à atteindre le perron détruit du temple, Faye se détachant des quelques gardes tandis qu'elle laissait glisser la capuche masquant sa chevelure d'ébène et ombrageant son visage.
La mère riva son regard vers l'enfant. Elle était adorable, les mèches aussi ébènes que les siennes ébouriffées par le vent barrant ses grands yeux verts, bien que proches de ceux de Feriwyr, la regardaient avec une joie dissimulée. Leah n'avait jamais apprécié ces étranges moments où ses "parents" - et quels drôles de parents - se réunissaient juste pour elle. La fillette n'était pas idiote, elle avait compris depuis un moment ce qui se tramait, même si elle ignorait le pire, ne connaissant que ce que sa mère avait bien voulu lui accorder, et ce que son père avait du essayer de lui faire croire. Mais qu'importait.
« Maman.. »
L'humaine se pencha, enlaçant de ses bras voilés l'enfant tandis qu'elle clignait des yeux un instant, fermant les paupières. Comme elle avait envie de la garder contre elle et de s'en aller loin d'ici... Si seulement. Mais elle ne le pouvait pas. Une autre partie de son cœur n'en ressentait pas l'envie. Il y avait tous ces gens, toutes ces personnes mortes ou mourant de faim et crevant de dépit qui réclamaient qu'on punisse l'auteur de ce règne impitoyable sans justice. Elle devait récupérer ce qui lui avait été dû depuis sa naissance, et laver ses fautes. Chose qui ne pouvait se faire tant qu'il resterait là.
Les iris d'ambre vrillèrent vers la silhouette de l'Elu. Ses lèvres se crispèrent, tandis que Faye murmura à sa fille d'un ton tendre et complice l'une des innombrables question que l'instinct maternel lui soufflait naturellement.
« Tu m'as manqué Leah. Comment vas-tu ? Qu'est-ce que tu fais de beau ces temps-ci ? »
Caressant du bout du pouce la joue de cette dernière, Faye finit par lâcher ses premiers mots - implicites - pour Feriwyr qu'elle ne lâchait pas du regard bien qu'elle s'adressait premièrement à son petit ange, le ton sonnant comme une dague lancée vers le cœur de la cible sans hésitation aucune. La voleuse avait, avec le temps, perdu l'envie d'essayer les politesses fausses et hypocrites. Ca ne leur réussissait pas.
« Ton père s'est rappelé qu'il avait une fille, j'espère ? »
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| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Lun 8 Fév 2010 - 22:15 | |
| Voilà douze ans que Feriwyr était le meneur de Naelis. Douze longues années durant lesquelles il avait joué sans faillir le rôle d’un Elu des Dieux. Ca avait été un exercice difficile, au début. Parler tel l’illuminé lisant les lettres divines aux communs des mortels avait demandé un certain entrainement, mais ce n’était pas la seule chose qu’il avait travaillé. Il dégageait désormais une aura d’assurance, une présence qui n’avait rien de magique, qui venait simplement de lui et de son incroyable et presque insolente confiance en lui. Du haut de ses deux mètres ou presque, fort d’une musculature taillée par une vie de garde et de racaille, il clamait clairement d’un seul regard qu’il n’était pas du genre à laisser passer la moindre incartade.
Impassible, les bras croisés, il observa la mère retrouver sa fille et le bonheur qui résulta de ce simple contact. Ah, son ancienne compagne était bien égoïste de priver ainsi la chair de sa chair d’une véritable vie heureuse avec une personne qui l’aimait vraiment. Non, elle préférait courir encore toujours derrière ce pouvoir illusoire qu’elle pensait pouvoir lui arracher. Mais la vérité était que personne ne pouvait plus lui voler sa main mise sur sa cité.
« Je m’ennuie… Même si on me fait apprendre plein de choses, je m’ennuie. »
Elle esquissa une moue légère, alors qu’elle montrait à sa mère combien ses journées lui plaisaient peu. Mais elle préféra répondre sur le même ton que sa mère, effrayée par un père jamais violent mais jamais aimant. Faye posait souvent la même question, et obtenait toujours la même réponse.
« Tu ne me dis plus bonjour, Faye ? »
Il esquissa un sourire moqueur quand il put enfin croiser son regard. Ah… Elle était belle, il ne pouvait pas dire le contraire. Les souvenirs des nuits enflammées qu’il avait pu partager avec elle lui revinrent en mémoire et lui arrachèrent un petit soupire nostalgique, qu’il ne chercha pas à dissimuler.
« Son père attend désespérément que la mère arrête de ne penser qu’à elle et se rappelle qu’elle a une fille qui l’attend. »
La voix était calme, le regard moqueur et un brin vicieux. Ah, qu’il aimait retourner la situation. Il était simple, si simple, de faire mal d’une simple parole. Il savait comment faire pour taper là où il le fallait, c’était devenu son jeu favoris, il avait eu d’ailleurs de très bon professeur en la personne des drows qui n’arrêtaient pas de le suivre.
« Alors Faye, comment se porte ton petit Royaume ? »
La discussion promettait d’être longue… et hypocrite. |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Mar 9 Fév 2010 - 17:20 | |
| L'hypocrisie était la pièce maîtresse du jeu qui avait lieu dans le royaume dirigé par Feriwyr. Lui, parvenu au pouvoir par les stratagèmes les plus sournois, se vantait et imposait un personnage divin qu'il n'avait été et ne serait jamais. Faye, quant à elle, menait un peuple entier contre lui, mais ce peuple ignorait bien évidemment l'existence des rencontres régulières entre les deux personnages, et, encore plus important, l'existence de l'enfant qui les unissait contre leur gré respectif. Si elle avait pu dès le début garder sa fille près d'elle, les choses auraient été différentes. Faye n'aurait pas été déchirée par la douleur, l'impression tenace d'être une mauvaise mère en laissant sa petite Leah aux mains de l'imposteur. Elle avait toujours le choix : accepter de partir avec sa fille, et abandonner Naelis. Retourner à une vie normale, abandonner ces conflits sans fins, ce sang, et laisser Feriwyr perpétuer ses horreurs. C'était ce qui la faisait refuser sa fuite. Elle l'aurait à son propre jeu, un jour ou l'autre, elle en était intimement persuadée.
« Je sais ma puce. Crois-moi, quand tout ça sera fini, Maman te promet qu'on rattrapera le temps perdu. D'accord ? Mais souviens-toi de ce que je t'ai dit.. » « Oui Maman, je sais. Je n'oublie jamais. »
Leah jeta un faible regard par dessus son épaule, à l'unission du geste de sa mère qui fronça les sourcils à la première remarque au son de cloche faux de Feriwyr. La conversation précédemment chuchotée prenait fin. La jeune femme se saisit de la main de la fillette, s'avançant de quelques pas vers l'homme tout en prenant bien soin de laisser sa seule descendance derrière elle, en arrière et protégée du moindre coup fourbe de l'animal. Avec un suave sarcasme et un dégoût profond, Faye susurra, à distance, son injurieuse mélopée.
« Il n'y a qu'une seule personne ici qui mérite mon attention et notamment un bonjour. Et ce n'est pas toi. Pour le reste, je ne te permettrai pas de me critiquer. Tu fais un bien piètre père.. Si tant est qu'on peut te considérer comme ça. C'est parce que ta fille n'a pas hérité de tes divins gènes que tu ne t'en occupes pas ? Elle est trop commune, trop mortelle pour toi ? »
Oh comme elle haïssait ce sourire. Cette petite dose de fierté qu'il plaçait dans chacun de ses mots, chacune de ses paroles pour mieux la déstabiliser et davantage camper sur ses positions. Dieu comme elle avait horreur de ces manières ampoulées, ces dérivés futiles pour engager une conversation qui allait faire trépigner Feriwyr comme un gamin sur l'éternel débat sans lendemain : Je suis le plus fort, je t'ai à la botte.
En réalité, le très cher tyran se trompait, et il le savait, au fond, mais préférait sûrement se voiler la face. Sa conduite idiote et suicidaire avait coûté la vie de nombreux de ses fidèles, qui avaient payé le prix de la vengeance de Faye. Pour elle, toutes ces victimes n'avaient plus de valeur : ils étaient dans le mauvais camp, et, perdus dans le mensonge tissé par le meneur de Naelis, elle n'avait aucune rancune à les éliminer. Elle pouvait l'avoir à sa botte, elle aussi, et il devait même ignorer depuis un moment que Leah avait aussi un rôle à jouer dans cette histoire. Elle n'était pas qu'un appât pour faire fuir Faye : c'était une prodigieuse petite espionne, et sa mère en était - à tort ? - fière. Et craintive, aussi, parfois.
« Tu ne te souviens déjà plus ? Pourtant, la dernière fois que tu y es passé, nous t'avions réservé un charmant accueil. »
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| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Sam 13 Fév 2010 - 1:26 | |
| Quelle magnifique réunion de famille. Le père observait la mère et la fille, le sourire moqueur et les yeux rieurs. Il dominait, tout simplement. Faye, sa chère Faye, ne pouvait rien contre lui. Sa révolte n’avait aucune chance d’aboutir, ils le savaient tous les deux, pas tant que les drows joueraient son jeu. Et avec l’accès privilégié qu’il leur offrait, il ne voyait aucune raison de voir leur alliance s’effondrer. Naelis était à lui, et il leur ouvrait une voie royale vers la Péninsule… Que demander de plus ? Trop plein d’arrogance, peut-être, il ne voyait pas comment il pourrait perdre son emprise sur sa ville. Il observa dans un premier temps l’échange de messes basses des deux femmes de sa vie, même si dans son cas il s’agissait plutôt d’épines dont il se serait bien débarrassé. Mais l’une ne pouvait partir sans l’autre, et il devrait donc se résigner à attendre.
Finalement, quand il estima avoir été assez généreux, il éleva la voix, mettant fin à ce moment d’échange complice entre une mère et son enfant. Comme elle devait s’en vouloir, la pauvre « Reine des Voleuses », d’avoir ainsi perdu la chair de sa chair. La réponse, sèche et cassante, fut à la hauteur de ses espérances. La femme qui lui faisait face le haïssait, avec force et fracas. De quoi était-elle capable au juste ? Feriwyr n’était pas sûr de le savoir, mais il se savait protéger, par cette aura qu’il s’était crée. Qu’il meurt, et la cité se rebellerait.
« Ce n’est pas très gentil, de me parler comme ça. »
Sa fille… Il aurait fallu qu’il la considère ainsi, déjà. Elle n’était pas trop mortelle, non, elle portait juste en elle le sang de sa mère. Et c’était déjà trop pour un Feriwyr qui avait toujours méprisé au fond de lui la fille de Roderick. Elle était tout le contraire de lui, née riche, avec une voie toute tracée, elle n’avait jamais du lutter pour sa survie. Ambitieuse, aussi, terriblement ambitieuse, il n’avait eu aucun mal à l’époque à la monter contre son père, et il en était venu à une conclusion simple : elle aurait fini par agir contre son père d’elle-même, sans aucune aide. Lui au moins avait assumé. Elle jamais, elle avait même été assez hypocrite pour réunir la plèbe autour d’elle.
« Elle a beau être ma fille, elle reste attachée à sa mère, que veux-tu ? » Il esquissa un sourire et observa la concernée. « Elle rêve encore de pouvoir retourner vivre avec toi… n’est-ce pas, Leah ? - Oui… - Sans aucun doute. » Il en revint à Faye, et haussa les épaules. « Je lui offre une vie dont tu ne pourrais seulement rêver, et tu arrives à la plaindre. Alors qu’elle devrait supporter la racaille qui compose ta cour… »
Il pencha la tête, et profita de cette transition pour lui demander comment se portait son petit Royaume. Qu’il aurait aimé l’écraser sous sa botte, d’ailleurs. Dire qu’il aurait très bien pu tuer sa leader sur le champ… ce qui aurait eu pour directe conséquence de lâcher les fauves. Tant qu’elle vivait, elle contrôlait ses gorilles. Elle tenait trop à l’opinion du peuple, et ne pouvait les laisser ruiner sa réputation auprès de lui. En réalité, elle était utile… même s’il était dommage qu’elle tue systématiquement ses meilleurs éléments.
« Tu ressasses trop le passé. Tu ferais mieux de tourner ton regard vers l’avenir. Or, l’avenir m’appartient. »
Il était là… au creux de sa main. Pour bien des années encore, d’ailleurs.
« Ah, Faye… Si seulement tu avais pu mourir sans faire d’histoire, ce jour là. Tout aurait été tellement plus simple. Et tu nous aurais épargné bien des tracas. » |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Sam 13 Fév 2010 - 13:41 | |
| « Allons, Feriwyr, tu t'en remettras, va. Mes paroles ne sont rien comparées à ce dont tu es capable, n'est-ce pas, chéri ? »
Le mot était presque un crachat, preuve d'amour qui sonnait comme une insulte ironique et acide, rongeant le moindre mot que le tyran aurait pu lui adresser, réduisant ses propos en poussière et détruisant tout ce qu'il aurait pu toucher ou effleurer autour d'elle. Le mépris et l'écœurement étaient à leur paroxysme, et, comme à chaque fois où ils avaient le malheur et le devoir de se rencontrer à ces fameux rendez-vous, Faye n'en pouvait déjà plus et aurait souhaité ardemment fuir, retourner chez elle et se défouler sur les cibles de sable ou les ruines les plus antiques et les plus proches, imaginant qu'à la place de la colonne, c'était la tête de Feriwyr qu'elle venait de faire éclater au sol en mille morceaux.
Il régnait une tension si lourde et si austère, pleine de secrets, que beaucoup d'ignorants auraient pu croire que cet amalgame d'inimitié cachait une forme improbable et irrépressible d'attirance quelconque, de désir répulsif. Mais même pas. Faye connaissait suffisamment son rival, et rien, non, rien ne lui aurait fait plaisir à part tenir le couteau planté dans son cœur. Mais sa raison le lui interdisait. Parce qu'au mieux Faye s'en sortirait en alertant les gardes serviles et stupides de cet imbécile, au pire, ce serait les drows d'Elda qui se chargeraient d'elle. La jeune voleuse n'avait jamais eu affaire à eux et ne le souhaitait pas, car de mémoire, ces derniers, pour le peu qu'elle les avait vus, quand elle était petite et trop innocente pour comprendre, ils ne lui avaient inspiré qu'une froide méfiance et une peur glaçante. Comment Feriwyr pouvait pactiser avec ce genre d'êtres ? Simplissime : il aurait fait un parfait drow. Malheureusement pour lui, sa vie n'avait été que misères humaines, et il se vengeait maintenant à échelle humaine sur elle, représentante digne de la richesse naturelle, d'une vie rose et propre, jusqu'à ... Jusqu'à l'âge adulte, l'âge de raison, l'âge de douleur.
« Ferme-la, Feriwyr. Les hommes qui m'entourent sont sûrement moins pires que les tiens et que ta propre personne. Je sais qu'en eux, je peux avoir confiance. Et Leah serait traitée comme une princesse, certes, peut-être n'aurait-elle pas d'aussi jolies tenues, mais au moins ne serait-elle pas forcée de porter ton odeur, caractéristique ... L'effluve putride de la pourriture que tu es. »
Leah serra un peu la main de sa mère, signe qu'elle avait peur. Elle n'osait jamais parler quand ils étaient tous les deux là, à se jauger, se toiser, s'insulter et se menacer. La fillette avait peur, et qui mieux qu'elle pouvait comprendre l'horreur de la situation ? Elle était la pauvre enfant qu'on se déchirait en secret, qu'on utilisait et qu'on souhaitait fortement récupérer. Elle était tout et rien à la fois, partagée entre deux personnes parfois trop charismatiques et trop axées sur leur propre monde pour comprendre. Mais des deux, c'était indubitablement Faye qu'elle aimait au plus profond d'elle-même. Sa mère, elle l'admirait. Car elle voyait autant que son père les efforts et les raclées qu'elle savait infliger à Feriwyr pour contrer ses plans. Même si au fond, Leah le craignait, cela ne faisait que ralentir la progression de Feriwyr.
« Ton avenir t'appartient. Mais chacun est libre de choisir ce que lui fera de sa propre vie. Ca, tu ne l'as toujours pas compris. C'est sûrement pour ça que tu en es réduit à faire vivre ce qu'il te reste de peuple dans la misère. »
Et lui, se vautrait dans la luxure, la débauche, la débâcle des richesses et de l'or qui lui coulait entre les doigts comme un vin raffiné.
Les dernières paroles qu'il lança, comme une humiliation de plus, vaine et idiote, au nez de son ancienne comparse, ne tombèrent pas dans l'oreille d'une sourde. Mais ce ne fut pas Faye la plus rapide. Cette fois-ci, Leah se détacha de l'emprise protectrice de sa mère, regardant Feriwyr avec toute la colère dont elle était capable. Le tyran pouvait presque voir ses propres pupilles le regarder avec colère et méchanceté. Une méchanceté enfantine, mais sincère.
« Pourquoi tu dis ça de maman, hein ? Pourquoi ? T'es qu'un monstre ! Y a que toi qui l'aime pas, maman ! Et p... » « Arrête, Leah. Calme-toi. Ca n'en vaut pas la peine. »
Faye saisit la fillette dans ses bras, foudroyant Feriwyr du regard, caressant d'une main tremblante le crâne de la petite. Une fois de plus, Monsieur le Divin arrivait à avoir ce qu'il voulait. La reine déchue avait bien trop peur de laisser son enfant parler, craignant des conséquences qui tomberaient une fois qu'elle serait partie.
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| | | Feriwyr Dreiv
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Sam 20 Fév 2010 - 21:11 | |
| Ah, douce haine, comme elle pouvait occulter le jugement. Faye s’énervait, incontestablement, elle montrait clairement son mépris et sa froideur alors que Feriwyr conservait un calme presque hautain. Il était habitué aux réactions d’hostilité, et ne s’en formalisait plus depuis longtemps. Il avait pris sa revanche sur la vie, et il comprenait dans sa grande mansuétude que son entourage en soit aigri. La jeune femme qui lui faisait face, la mère de sa fille, avait cru pouvoir s’élever avec lui, mais il lui avait enseigné la dure leçon de Naelis : ne faire confiance à personne.
« Ce dont je suis capable… »
Il était capable de beaucoup de chose, en effet. L’honneur, la vertu, tous ces mots vides de sens avaient depuis longtemps déserté son esprit, et il ne restait désormais plus que la douce et belle ambition, et la réjouissante satisfaction d’avoir accompli ce qui devait l’être. Sa mère aurait été fière d’elle, surement… Voir ainsi la chair de sa chair surclasser toute une cité pour y assoir sa domination, quel dommage qu’elle n’ait pu connaître pareille sentiment. Faye elle aussi ne risquait pas de le connaître. Leah n’était rien d’autre qu’un trophée, une petite poupée vivante qui ne demandait rien de plus que de l’amour, et qui ne pouvait en trouver réellement. Elle vivait avec un père qui exhausser le moindre de ses désirs sans même lui accorder un simple regard, et la seule affection qu’elle recevait était teintée de la haine sévère qui suintait de la conversation entre ses parents.
Rappeler à la rebelle que l’homme qu’elle détestait le plus était sans doute celui qui pouvait lui apporter la vie la plus confortable était vicieux et inutilement cruel, mais Feriwyr ne s’en priva pas, et observa l’effet escompté avec un sourire de satisfaction qu’il ne chercha même pas à dissimuler. Qu’il aimait la voir s’enrager, montrer des crocs et des griffes… Sans parvenir à se détacher des chaînes invisibles dont il l’avait lestée.
« Ah... »
Odeur putride ? Vivre dans les quartiers miteux de Naelis avait du obstruer le nez de la pauvre jeune femme qui ne savait manifestement plus ce qu’elle disait. A moins qu’il ne soit possible de sentir l’âme, dans ce cas peut-être.
« Si une quelconque odeur t’indispose, nous pouvons couper court à cette entrevu. »
Faye était une épine à son pied impérieux… Elle était douloureuse, et on ne pouvait pas l’ignorer très longtemps. On affirmait que l’incapacité qu’il avait à mettre un terme à ses agissements mettait à mal son statut de demi-dieu… Un cercle vicieux, qui à long terme pouvait très bien miner sa position et l’image qu’avaient ses sujets de leur meneur. L’influence de sa rivale croissait lentement à mesure que la sienne diminuait, et savoir qu’il aurait pu mettre un terme à toute cette histoire simplement en l’étranglant. Il s’en savait capable, fort d’une carrière militaire particulièrement instructive. Il savait aussi quelles seraient les conséquences qui naîtraient de cet acte irréfléchi. Guerre civile, perte du soutien des drows qui ne verraient sans doute pas l’intérêt de continuer à diviniser le leader d’une cité en ruine… Il n’avait pas le choix, il devait faire en sorte que Faye abandonne son Royaume, et que tout le monde le sache.
« Tu ne grandiras donc jamais ? Combien de temps croiras-tu encore aux contes de fée ? Laisse donc à Leah les rêves de princesses prenant en main leur vie pour mieux accomplir leur destinée et ouvre les yeux. »
Il tourna la tête vers la petite concernée et esquissa un sourire… cruel. Celui qu’il lui faisait quand il voulait le silence et qu’il ne souffrait aucun délai. La hantise d’une gamine qui jamais ne trouverait dans le regard de son père autre chose que du mépris. Rapidement, il en revint à son ancienne maîtresse et lâcha sur un ton nostalgique qu’elle aurait mieux fait de mourir. Une idée grandiose, l’idée de trop pour les deux femmes qui feulèrent en même temps - la fille plus fortement que la mère, étonnement. Il ne fit que leur sourire, gardant un instant le silence, avant de hausser les épaules.
« Vous me jugez monstrueux… »
Le sourire cruel revint, alors qu’il croisait doucement les bras.
« Laissez-moi l’être réellement, alors. Leah, annonce la grande nouvelle à ta mère. - Non… - Allons, mon enfant. » Il regardait Faye, sans arrêter de sourire. « Je suis sûr que tu peux le faire. » |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Lun 22 Fév 2010 - 22:38 | |
| La confiance, Faye en avait oublié le sens profond depuis dix ans maintenant. Blessée comme la proie qu'elle était devenue à peine sortie de l'adolescence mielleuse et sirupeuse, Feriwyr avait fait un coup de maître : abattre le père par le biais de sa fille, qui souffrait alors doublement ; le problème restait qu'après avoir perdu tout sentiment de fiabilité de sa part, la tuer avait été un échec, et la demoiselle avait fuit. Celle qui en savait trop s'en était tirée et dirigeait à présent le clan de crapules et de vermines le plus détestable qui soit pour le tyran divin. Et la mort ne lui faisait plus vraiment peur ; elle l'avait trop souvent tutoyé pour la considérer comme un de ces mythes inconnus qui vous font trembler d'effroi.
Faye repoussa, par esprit de protection pour sa seule fille derrière elle, la seule enfant qu'elle aurait sûrement jamais en ce bas monde plein de vices et de calculateurs, pensant que ses jambes seraient un bon rempart physique face aux attaques sournoises et aux vilipendages de Feriwyr. L'enfant, elle, fixait sans relâche son père, à la fois terrifiée et furieuse. Impuissante face à leur incessante dualité qui n'en finirait jamais, à moins d'un miracle venant tout droit du Puy d'Elda qui destituerait Feriwyr, ou d'une descente plus violente que prévue qui tuerait Faye par accident. Mais les accidents et les miracles n'ont pas leur place en Naelis, et chacun le savait.
« Je ne te ferai pas ce plaisir de m'empêcher de voir Leah. »
Son souffle asséché par la haine vibrante dans chaque trémolo de sa voix mourut sur ses lèvres. Le silence reprit ses droits, pesant, sur les ruines. Au loin, Faye devinait que ses molosses, comme elle les appelait non sans une certaine affection bien masquée, devaient se méfier largement de ces sournois petits sbires que Feriwyr avait bien sagement manipulés, veillant à ce que leurs cerveaux soient aussi propres que s'ils eurent été lavés à l'acide, rongeant tout neurone et toute tentative de réflexion. Ils étaient tous deux de grands calculateurs, mais la différence entre eux était que quand l'un ne s'en cachait pas, l'autre voilait ses idéaux réels par des nobles causes. C'était même à se demander au fond qui n'était pas le plus épris de pouvoir.
« Oh, arrête. Ne parle pas d'elle comme ça, et ne me donne pas de conseils. Leah est assez grande, et je pense qu'elle a vu et entendu assez pour être désillusionnée des contes de fée, tu ne crois pas ? »
Ses lèvres se pincèrent, tandis que ses yeux s'animèrent d'une vague d'inquiétude. Qu'avait donc prévu l'ancien chef de la garde de la ville aux mille vestiges ? La dite Mademoiselle Messaliera doutait en son for intérieur, son esprit tendant à des propensions paranoïaques imaginant déjà les rouages d'un énième stratagème pour repousser la gêneuse qu'elle représentait pour ses entreprises. Tant que tout ceci n'atteignait pas Leah ...
Mais déjà le nom de la chair de sa chair fut souillé par la voix sardonique du chef incontesté et officiel, et la petite fille tremblota derrière elle. C'était cette crainte qu'elle ressentait avec autant d'aisance que l'instinct maternel pouvait le lui permettre que Faye se jura une chose : il était temps de prendre en main l'opération pour sauver Leah de griffes de Feriwyr. Maintenant plus que jamais.
D'un timbre qui tenait à être le plus dégagé et le plus sec possible, le regard ambré de la voleuse accrocha avec violence les iris serpentines de son interlocuteur.
« Qu'as-tu encore fait ? Dis-le et laisse la en dehors de ça. »
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| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Dim 28 Fév 2010 - 14:29 | |
| Enivrants feulements, ruades subtiles d’une pouliche prise au piège… Faye Messaliera, Reine des Voleuses de Naelis, fédératrice de la plèbe grouillante de la cité déchue, apparaissait face à Feriwyr telle une enfant qui avait grandi trop vite et qui se laissait bien trop facilement envahir par ses sentiments exacerbés. Elle réagissait de la même façon à chaque fois, et à chaque fois, il se laissait envahir par la même sensation de bien heureuse satisfaction. Il n’organisait jamais ces rencontres au hasard, il y cachait toujours un but, manipulateur aguerri par une vie de tromperie. Il était en position de force, il le savait, mais il n’en oubliait pas que c’était uniquement du à la présence de Leah. Sa fille était une arme formidable dont il avait appris à user avec intelligence.
Les contes de fées… Fut un temps où Naelis rayonnait, où on observait la cité avec un air béat, où les gens qui y vivaient étaient les maîtres de leur destin. Elle avait dominé, longtemps, mais la déchéance avait été un fléau qui l’avait rongé de l’intérieur. Perfide poison qui avait transformé une merveille en un taudis, la désolation grouillait sur les murs fissurés et les décombres étaient choses communes désormais. Ce n’était guère glorieux, mais le futur se construisait sur les ruines du passé, et quelles ruines ! Dreiv était fier de son peuple, à sa façon, et il lui offrait un espoir. Là était toute la différence entre lui et Faye… Les hommes qui la suivaient avait foi en elle, alors que ceux qui le suivaient lui avait la Foi.
« Je te trouve bien dure à mon égard… Surtout quand on te connaît aussi bien que moi et que l’on sait jusqu’où tu es capable d’aller. » Il haussa doucement les épaules. « Sommes-nous si différents, au fond ? »
Cruel cobra qui distillait son venin, il prenait un malin plaisir à lui rappeler l’étendu de ses fautes. Car s’il occupait la place qui était la sienne, si aux yeux du monde il était le Meneur de Naelis, il ne le devait qu’à une seule personne… Elle. Elle qui avait tué son père en croyant bien faire, mais qui n’avait fait qu’ouvrir les portes à une tyrannie bien plus grande. Le pouvoir de Feriwyr était total, il régnait sur la vie de sa cité sur tous les plans… Allant même jusqu’à être un leader religieux, ce dont n’aurait jamais osé rêver ses prédecesseurs.
« Tu peux me détester, rejeter la faute sur moi, me maudire, qu’importe. Ce n’est pas sur mes mains que coule le sang d’un sacrifié. »
La plaie était-elle encore ouverte ? Dix longues années les séparaient de la tragédie… Comment Faye avait-elle fait pour vivre avec ? Il n’aurait pas été surpris de la voir raconter une scène totalement différente, dans laquelle il était la voix qui avait guidé sa main… C’était certes le cas, mais elle y avait pris un plaisir indubitable, improbable et pourtant, pourtant… Pourtant, il avait été aussi réel que celui qui animait sur l’heure le terrible Feriwyr.
« Je suis las de choyer une fille qui ne rêve que de vivre dans la misère qui entoure sa mère. Elle ne veut pas d’une vie avec moi, soit. Bientôt, elle sera en âge d’intéresser les gras et opulents nobles de la Péninsule. » Il rit, le vil, il rit devant la tragédie qu’il était en train de dessiner. « On m’a dit que le Porc d’Odélian avait trouvé femme à la hauteur de ses attentes… J’en étais presque déçu. Mais il n’est pas unique, je trouverai bien quelqu’un intéressé par le fruit de nos passions. Quand elle aura quinze ans, si tu es toujours dans mes murs, son destin sera scellé… Et le notre, car plus rien ne nous arrêtera. »
Attaquerait-elle le monstre qui l’avait possédée de bien des façons ? Feriwyr était prêt à le parier, et il avait prévu la possibilité. On ne poussait pas dans ses retranchements une femme telle que Faye sans prendre un minimum de précautions, et les siennes s’habillaient des traits sombres et cruels d’un mage d’ombre drow.
« C’est la dernière chose que je puisse faire pour elle, lui offrir une vie loin de notre haine mutuelle. » |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Lun 1 Mar 2010 - 21:08 | |
| « Ne fais pas d'amalgame, Feriwyr. Je ne suis pas blanche, mais tu es bien le plus sale de nous deux. »
Il était perdu dans les méandres de la luxure, abandonné dans les profondeurs de la richesse, se prélassait dans la souffrance qu'il infligeait à son peuple fidèle et abêti, et délaissait chacun de ses muscles dans l'emprisonnement qu'il effectuait sur Faye. Il voulait le contrôle total de Naelis, et c'était tout à son honneur, songeait-elle ironiquement, mais elle, vivante, jamais il n'aurait ce plaisir. Lui tuait, manipulait, abusait, profitait de ce qui lui était interdit et se vautrait sans aucune honte et sans scrupule dans l'interdit, se vantant presque, faisant la roue tel un paon majestueux dans la laideur de ses actes. Comment pouvait-il donc ainsi se comparer à Faye ?
Elle avait abattu son père, elle avait rêvé de pouvoir, et elle avait menti, oui. Elle avait laissé sa fille à l'homme qu'elle haïssait à présent de tout son être, elle fréquentait les hommes de la pire espèce, ceux qui, il y a des années de ce sombre présent, l'auraient violé sans autre forme de procès. Elle était devenue une femme froide et s'était avilie à cause de la même raison que Feriwyr : la puissance. Mais si lui avait ce mérite écoeurant d'assumer ses fautes et de les revendiquer dans un affligeant et pathétique concert de démonstrations religieuses et "divines", elle se cachait. C'était là le mal qui rongeait l'humaine ; elle jouait la comédie, se mentant même à elle-même pour atteindre un but divin et jouissif.
Mais la nouvelle que son ancien ami, amant, et nouveau rival venait de lui annoncer la fit écarquiller les yeux. Choquée, abasourdie, sa bouche s'arrondit d'horreur et elle resta un moment, pantelante, hésitant entre s'enfuir à toutes jambes en attrapant Leah ou ...
Hurler.
« Tu es en train de me dire que tu veux marier notre fille à un gros lard de Diantra, ou que sais-je encore ? Tu es en train de me dire, là, maintenant, que tu veux prétendument décider de l'avenir de Leah à sa place ? Tu veux la priver de ce que je n'ai pas eu, à son tour ? Elle aussi, tu te mets à vouloir lui faire mal ? »
Il la dégoûtait. Purement et simplement. Comment avait-elle pu l'aimer ? Comment avait-elle pu lui offrir sa vertu, en tomber amoureuse, pire encore, lui donner une fille ? Tout ca la rendait malade, terriblement malade. Ses yeux, fous, emplis d'une rage qui se propageait comme un antidote miraculeux au plus nocif des poisons, faisaient étinceler l'ambre. Lentement mais sûrement, elle évoluait, repoussant d'une main froide et assurée Leah qu'elle voulait mettre en sécurité. Ce qui allait arriver ne devait aucunement la tacher et la concerner.
Pour couvrir les éventuelles plaintes de sa fille, perdue et apeurée, Faye haussa la voix, grondement sourd, feulement de la panthère qui évoluait avec une déconcertante impassibilité vers le jaguar prétentieux et vaniteux. Elle réduisait l'écart entre eux sans aucune terreur, sans peur, emplie de reproches et d'amertume, prête à éclater, à le brûler ... A lui faire mal.
« Dis-moi que non, Feriwyr. Dis-le moi. Tu n'es pas en train d'y songer, sérieusement ? »
Elle croyait à une plaisanterie, ou plutôt, le désirait ardemment. C'était son envie la plus farouche que de vouloir l'entendre lui dire que tout ca n'était qu'une farce, une énième chicanerie, une provocation dans le vent. Mais plus elle s'approchait, plus le miel, ardent, se confrontait à l'argent, inébranlable et narquois, plus elle sentait chacun de ses membres vibrer de fureur. Elle voyait s'amoindrir, s'effriter ses espoir. Non, il était tout ce qu'il y avait de plus sérieux.
C'est peut-être à ce moment précis que tout dérapa. Sa main droite souplement se saisit d'une dague cachée subtilement sous la doublure de sa cape, l'envoyant valser dans la direction du poitrail de son rival. Son autre main dégainait le sabre qui ne quittait jamais sa taille, tandis qu'elle fondait sur le prédateur, l'acculant férocement de la pointe de la lame, tranchante et émoussée. Une lame qui avait servi de nombreuses fois, Feriwyr le savait et l'avait rappelé. Faye était une femme qui n'avait jamais reculé devant la mort, son corps si désirable tout entier ayant en effet baigné dans le sang le plus noir et ce depuis qu'elle était entrée dans le monde des hommes et du pouvoir vicieux et instable.
Son regard, animé de la flamme inextinguible de la colère, parlait autant voire plus que ses mots, qui, il le savait, n'étaient pas à prendre à la légère.
« Vas-y, dis-moi Feriwyr. Qu'est-ce qui me retient de te tuer ? A part une guerre civile et ma propre mort. Qu'est-ce qui va m'arrêter ? »
Elle allait le tuer. C'était lisible dans ses prunelles, clair comme de l'eau de roche. Traumatiser sa fille en abattant de sang-froid le père de cette dernière ne gênerait pas Faye ; voir rouler la tête du seul homme qu'elle avait pu désirer et posséder de tous ses sentiments de jeune femme en fleur ne lui ferait rien. Au contraire. Feriwyr aurait pu se targuer d'une chose : sa mort aurait procuré un plaisir semblable à ceux qu'il lui avait donnés dans le passé à Faye.
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| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Mar 2 Mar 2010 - 22:44 | |
| Qu’il aimait la terrible symphonie de son ire, mélopée puissante, enivrante, chant d’une sirène rendue impuissante. Chaque cri n’était qu’une nouvelle défaite face à l’assurance qu’il présentait, chaque insulte une nouvelle faille qu’elle lui offrait. Sans le savoir, elle le tentait, toujours un peu plus. Il n’avait pas oublié, malgré les années qu’il avait pu passer loin d’elle, la fougue de sa passion, les courbes parfaites de son corps sculpté par les épreuves… ses épreuves, qu’il avait sciemment dispersé le long de sa route. La possédait de nouveau, avec toute la violence du désir qu’elle faisait naître… Oui, il en avait envie. Lui faire ce dernier affront, lui retirer sa dernière fierté. La violer, devant sa fille s’il le fallait, pour finir de les détruire toutes les deux. Ca aurait été si simple, si facile, mais il résistait encore. Comment réagirait-elle ? Il ne voulait pas mourir, il aimait trop sa vie et avait trop blasphémé contre la mort pour arracher à la vipère ses dernières réserves. Il pouvait l’achever, certes… mais il pouvait aussi lui donner la force qui lui manquait pour oser, enfin, mettre un point final à un conte écrit en lettres de sang.
« Tu devrais me connaître assez, maintenant… Tu connais la flamme qui anime mon regard, n’est-ce pas ? »
Naelis était pauvre, Naelis était déchue, mais on s’arracherait la fille de son meneur. Il vendrait l’illusion de mettre un pied dans le monde sombre, car ainsi raisonnerait le futur époux de Leah. Il penserait, à tord, que se marier à la fille le rapprocherait du père, le fou.
« Trois ans, Faye. Je t’offre trois ans pour quitter ton Royaume miséreux. Ignoreras-tu ma générosité ? »
Le geste ne lui échappa pas, il s’y attendait. On ne s’attaque pas à la progéniture d’une mère sans imaginer ses crocs vengeurs s’enfonçant dans sa chair. Il connaissait la mère de sa fille, mieux que quiconque peut-être. Grâce à sa haine, il était persuadé de pouvoir lire en elle. Contrairement à ce qu’elle pensait, il ne s’était pas laissé gagner par l’oisiveté du pouvoir. En Naelis, seuls les forts pouvaient survivre, et cette leçon qu’il avait apprise au berceau ne s’était pas effacée de son esprit quand il avait gagné le soutien des drows. Il esquiva la dague rageusement lancée, se laissant tomber au sol avec ce qui ressemblait à un hurlement de rire, hautain et victorieux… et roula sur le dos. Reculant à peine devant celle qui s’avançait, telle une faucheuse avide de vengeance, il s’appuya sur ses coudes, un sourire moqueur aux lèvres. L’épée usée de la Reine des Voleuses menaçait sa gorge, promesse d’une mort rapide, violente et sans appel, mais il n’avait pas peur.
Alertée, l’ombre s’était approchée, sournoise, tapie dans son élément, elle était à peine visible pour qui savait quoi regarder. Le sombre aurait apprécié ne pas intervenir, laisser l’humaine appliquer son jugement, mais les ordres étaient clairs. « Cet homme doit rester en vie, veille-y et supporte son dessein. ». Il n’avait pas le choix. Faisant plier l’impétueuse sorcellerie des ombres sous la force de sa volonté, il tendit son pouvoir vers celle qui aurait pu régner, s’appropriant l’absence de lumière née de sa silhouette, y plantant ses griffes immatérielles et ne la lâchant plus.
« Ce qui va t’arrêter ? » Il exultait, héros à terre dominant sa victime victorieuse. Il entendait sa respiration saccadée, lisait dans ses prunelles la soif de vengeance, l’envie de meurtre et l’absence de pardon, et il riait. « Mais, Faye, tu ne peux même plus bouger. »
Peur ? Haine ? Rancœur ? Qui dansera à l’orée des iris ? Feriwyr se dégagea sans peine, se releva avec grâce et observa la marionnette prisonnière, sans accorder un regard à sa fille. La petite pleurait, pauvre enfant perdue dans le combat des plus grands, victime martyr d’un combat qui datait d’avant sa naissance. Sa main vint trouver la joue jadis chérie, la caressant presque tendrement, toucher pervers faisant écho à une époque révolue.
« N’oublie pas… Trois ans. Mais nous nous reverrons sans doute avant. » Il marqua une légère pause, et la cruauté s’invita sur ses lèvres. « Peut-être. »
Jusqu’à sa mâchoire était prisonnière, incapable de proférer les insultes que devait lui souffler son esprit horrifié. Elle était venue seule, et lui n’avait pas osé, après tout. Mais l’honneur, le courage, ces termes qu’il méprisait n’avaient plus aucun sens, leur grandeur ne résonnait plus à ses oreilles. Attrapant sans ménagement sa fille par le cou, il la força à le suivre, alors qu’il s’éloignait déjà.
« J’ai été ravi de te revoir. - Maman ! »
Il était l’heure pour Feriwyr Dreiv, Meneur de Naelis, de retourner dans la cage dorée dont il était seul détenteur de la clé. Dehors, ses gardes l’attendaient. L’ombre resta quelques instants de plus, le temps qu’ils soient hors de danger, puis libéra sa proie, et s’en alla de son côté.
Une nouvelle page, déjà si semblable à ses aînées. La dernière, peut-être, d’une trop longue série. |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Rencontre au sommet | Faye Mer 3 Mar 2010 - 15:34 | |
| Son regard, elle le connaissait par cœur. C'était celui d'un chat, l'animal de la tromperie, fourbe et menteur, malin et manipulateur. Le piège s'était refermée sur elle une première fois, et par "chance" elle en avait réchappé, en payant le prix. Mais maintenant qu'elle savait ... Maintenant qu'elle s'opposait à lui au lieu de le servir, lui et ses desseins ... Ce regard était clair pour elle, aussi simple et aussi traduisible par une cruelle envie de la défaire, de la voir partir, de la faire fuir, de l'effrayer. De la soumettre, au mieux ; au pire de la tuer. Désir réciproque, qui se teintait chez le tyran d'un souffle de perversion qu'elle ignorait, pour son plus grand bien psychologique.
Faye brûlait d'enfoncer la lame dans le cou. De percer la peau ; viendrait ensuite le geyser sanguinolent, l'effusion rouge et écarlate, la pression lentement diminuerait, et le corps, arqué sous la douleur, finirait par se figer, s'immobiliser, et plus jamais on n'entendrait parler de Feriwyr Dreiv d'une autre manière que ce qu'elle déciderait : un nom à bannir, un homme qui n'aurait jamais existé, non, jamais. Rien d'autre qu'une vulgaire mascarade qui avait coûté la vie de centaines de gens par sa faute.
« Tu te paies ma tête. Dis adieu à Leah, Fer... »
Le reste de ses mots fut englouti, tout comme la main qu'elle levait, brandissant le courroux vengeur qui allait frapper la nuque dans un choc glaçant. Tout fut en suspension. Alors que lui était gisant, à terre, elle, debout, fière et menaçante, semblait avoir stoppé toute envie de violence et de meurtres ; mais Feriwyr continuait de respirer, lui, pire, de rire. D'un long rire sans fin, graveleux et inquiétant, moqueur et hilare. Contraste déroutant entre leurs positions respectives, quand lui semblait prêt à se faire battre et elle à tenir le bâton qui le rouerait de coups jusqu'à la mort.
Comme par magie.
Faye tentait d'agiter ses jambes, ses bras, de remuer ou de contracter n'importe quel muscle. Mais rien ne lui obéissait : seule la paralysie était présente, entière et efficace dans ce corps contrôlé par quelqu'un d'autre à présent. Ou quelque chose. Si elle avait pu, la reine aurait serré les dents, hurlé, vitupéré profondément jusqu'à ce que ses gardes viennent à la rescousse. Mais ils patientaient, ignorant tout de la teneur de cette réunion jusqu'à la menace qui s'abattait sur elle. Tout au plus s'inquièteraient-ils d'un peu de retard. Mais ce n'était pas le pire.
Feriwyr pouvait la tuer, et cette pensée lui glaçait le sang, remède plus efficace que n'importe quelle forme de puissance supérieure, car alors personne n'aurait su de suite. Personne n'aurait rien découvert. Ca n'aurait été que retarder le cours des choses, mais Dreiv aurait pu se soulager du fardeau le plus encombrant de ces dix dernières années.
Non, il ne le fit pas : il laissa l'humaine entendre les pleurs secoués de la pauvre Leah, qui, tremblante comme une feuille, n'osait même pas les regarder, les poings serrés, les yeux humides d'un argent douloureux, blessé. Pourquoi ? Pourquoi faisaient-ils ça, tous les deux ?
Ses yeux d'ambre éclatèrent d'une fureur sourde muette alors que sa peau tannée sentait la main du tyran imposer une tendre pression. Une caresse répugnante. Pernicieuse. A son image. Si elle avait pu, elle lui aurait craché à la figure ; mais il semblait que même ses lèvres étaient furieusement pincées l'une contre l'autre.
Elle dut subir le départ de sa fille devant ses yeux, sans rien pouvoir faire, elle dut laisser Feriwyr saisir la pauvre Leah par le cou, la traînant à sa suite comme un vulgaire chien. Elle dut rester stoïque, et ce bien malgré ses envies et ses pulsions, incapable d'agiter le petit doigt pour sauver la seule personne qui méritait son amour. Le sort ne disparut qu'une fois les deux silhouettes envolées, évaporées, retournées dans cette prison qu'était le coeur historique. A peine put-elle de nouveau se mouvoir que ses jambes la lâchèrent, et qu'elle envoya son poing frapper le sol, heurtant ses phalanges et faisant couler le sang. Le sien, malheureusement, et pas celui qu'elle aurait voulu et du verser depuis si longtemps.
Agenouillée ainsi, ses quatre ou cinq gardes la retrouvèrent dans cette position, ses longs cheveux masquant tel un rideau d'ébène pétrole le regard de Faye. L'un d'eux, le plus massif, un dénommé Vran, se gratta la tempe avant de cracher au sol à l'emplacement précis où s'était tenu Dreiv, sans qu'il le soupçonne - ironie du sort -. Il ne savait pas, comme tous les autres, ce qui s'était passé, mais connaissait suffisamment la meneuse pour deviner que les choses n'allaient pas en sa faveur.
« Ce petit salaud ... Fils de chienne, on lui f'ra payer. Vous laissez pas abattre. C'est à lui qu'vous d'vez réserver c'sort là. »
Faye se releva doucement, jetant un coup d'oeil au mastodonte alors qu'elle repliait ses doigts dans un léger craquement qui lui faisait mal, mais sûrement pas autant que la plaie béante de son coeur, et lâchait d'une voix d'outre-tombe.
« Rentrons. »
Alors que la petite troupe retournait dans les rues larges baignées d'une timide lueur annonciatrice de la soirée fraîche qui arrivait, Faye ne pouvait s'empêcher de ressasser les évènements de l'après-midi, qui se mélangeaient aux mots de l'un de ses plus fidèles acolytes.
Feriwyr allait le payer cher. Et elle savait déjà comment.
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