Avant d'entrer en lice... [PV: Siegfried]

Voilà quelques jours qu'il était arrivé à Diantra sous couvert de l'anonymat et d'un nom des plus fictifs en prévision des évènements à venir... On put croire que créer et maintenir un mensonge de façon prolongée eut été peu évident, mais pour lui, c'était une question d'habitude... Il avait été un noble pour son père, mais son cœur allait à la chevalerie traditionnelle... Il avait été un noble mais également un assassin des plus discrets et efficaces, connu que par des morts aujourd'hui... Il avait été un noble, représentant les services secrets de sa Majesté, mais également le dirigeant de ce groupe et nul ne pouvait se prétendre le savoir, sauf quelques personnes...
Qu'est-ce qu'un mensonge, un faux nom, une fausse histoire quand on a créé tant de toutes pièces, qu'on a joué un rôle presque toute sa vie ? Pas grand chose à vrai dire, et la nécessité, alliée à une grande rigueur quant au lieu et aux personnes fréquentés, aidait grandement à la réussite de ce subterfuge.

Néanmoins, il avait gardé un œil et un contact avec son ancien réseau, tant d'informateurs que de membres de son ancien ordre, le tout dans une discrétion les plus complètes, d'eux comme de lui. Après tout, il valait mieux se tenir informé des évènements, et cet édifice social, cette toile cachée dans les ombres était le meilleur instrument qu'il possédait, ainsi que le plus sûr... Nul ne trahirait l'homme qui fut à leur tête... Pas ceux qui scrupuleusement avaient été sélectionné par ses soins.

Ainsi passèrent des jours, le rapprochant du grand événement...

Un soir qu'il était dans une taverne, un lieu humble, mais en général bien fréquenté dont il louait une chambre de l'étage, il fut surprit par ce qu'il y trouva... Un chevalier en arme et armure... Autant croiser certains d'eux n'étaient pas trop rare, et ces derniers jours, il avait eu l'occasion d'entendre bien des histoires... Autant en voir un en armure était très rare et bien peu subtil, du moins le pensa t-il.
La richesse de son équipement aussi était surprenant, et il n'avait connu que des membres du Lys d'Or, ou de grandes familles, pour porter pareille tenue, et dans une hypothèse ou l'autre, c'était étonnant de le retrouver là. Il préféra ne pas attirer l'attention et se posa à distance, au comptoir, commandant une bière à la patronne qu'il avait apprit à connaître ces derniers jours, subissant d'ailleurs des avances de sa part, au grand désespoir de son époux.

La soirée semblait calme, et Arthur gardait un œil attentif au chevalier à l'armure, avant d'être dérangé par un groupe de quatre individus qui semblaient avoir déjà bien arrosé leur soirée, et qui avait apparemment le désir de la prolonger ici, d'une bien étrange manière... Leurs épées d'une fabrication des plus communes, rudimentaires et bons marchés au clair, ils renversèrent des tables, et leurs occupants, hurlant à la patronne de les servir, sans quoi, ils casseraient absolument tout.

Arthur eut des mots rassurants à son adresse, alors qu'elle semblait sur le point de craquer, ou pleurer en se soumettant à leur demande.

- Ne vous inquiétez pas... Je vais m'en occuper.

Se faisant, il se redressa, passant entre les gens en clopinant, et constatait que l'autre chevalier en présence avait fait de même... Il aurait préféré ne pas apparaître à ses yeux, mais tant pis... La sécurité de ces personnes avant tout.
Le combat ne dura pas bien longtemps, il était devenu bien habile, et le chevalier avait lui même tant d'aisance à désarmer et neutraliser ces quelques hommes dont l'état ne leur permettait pas de vraiment combattre.

Quelques passes d'armes et quatre vols planés au travers de la porte ouverte, et les tables se replaçaient, des remerciements « pleuvaient » et le calme revint bien vite dans ce lieu alors qu'Arthur, se voulant aussi discret que possible retrouva sa place en clopinant, en espérant que le chevalier en reste là.

Siegfried avait pris le commandement du Lys depuis peu de temps, et malheureusement dans un état déplorable. Les chevaliers valable se comptaient sur les doigts d'une main, il restait également quelques écuyers... La gloire d'antan de l'ordre était bien loin. Mais le Lys pouvait se targuer d'être rester fidèle en tout temps au Roi et les pertes accumulées l'avaient été en débandant la cité jusqu'au dernier instant. L'ancien Maître du Lys était tombé durant la bataille et Siegfried avait à cet instant pris sa place pendant le combat, ce jeune officier d'infanterie avait su faire preuve de toutes les qualités requises pour mener le Lys durant la bataille.

Me voila maintenant à la tête d'un ordre sur le déclin, je dois trouver le plus rapidement des chevaliers dignes de servir le Roi. Malheureusement ce type de personnes ne courent pas les rues. J'en suis réduit à écumer la cité afin de trouver des combattants vaillants et irréprochable quitte à leur faire faire leurs classes dans l'armée avant de les recruter pour L'ordre.

Voila ce qui me conduit dans cette taverne où je fais tâche avec mon armure. Mais je ne peux là quitter, tout ce qu'elle représente est trop important pour moi. De plus mon statut m'oblige à être irréprochable en toutes circonstances.

Telles sont les circonstances qui m'ont amenées ici, et je dois bien admettre qu'après ce petit intermède alcoolique je pense être tombé sur un combattant valable. Discret mais efficace, il a maîtriser ces hommes sans grand mal. Certes ils étaient cruellement alcoolisés et je ne pouvais me baser sur ce que j'avais vu pour le juger, mais c'était tout de même un bon début. Une chose est sure ce n'est pas un débutant cela ce voit dans sa technique.

Je m'avance vers lui maintenant que le calme est revenu l'attention reste fixée sur nous.

"Bonsoir messire, laissez moi me présenter je suis Siegfried Behn membre de l'armée Royale. Je vous remercie d'avoir participer au maintient de l'ordre dans cette taverne. Puis je vous offrir quelques chose?"

J'ai volontairement omis de lui préciser de quelle partie de l'armée j'étaie. Inutile d'en parler pour l'instant j'en aurais bien l'occasion par la suite.

Et bien, il n'y aura pas échappé... Oh, ce n'est pas tant que ça lui soit désagréable, mais il aurait préféré ne pas avoir à trop côtoyer de près des hommes appartenant à l'armée, ou à un entourage proche du Roi... Comme la noblesse. C'était plus prudent, mais il ne pouvait pas désormais s'éclipser... Et puis qui sait, il pourrait apprendre certaines choses de ce Siegfried après tout.
A sa présentation, et sa proposition, Arthur répondit calmement, posément.

- Bonsoir Messire... Comme vous le voyez, je suis déjà servi, montrant un verre encore bien peu entamé, mais je vous remercie de votre proposition.

Il releva une chose étrange, enfin, à ses yeux, et il ne manqua pas d'en faire remarque, même si cela dévoilait certaines connaissances, il ne risquait pas d'être démasqué, pas ici et pas par lui... En temps et en heure, chacun apprendra la vérité, mais il pouvait se permettre certains mots qui trouvaient échos dans la réalité.

- Sieur Behn, je croyais les membres du Lys d'Or bien plus fiers que cela d'y appartenir... Les bouleversements de la Guerre Civile auraient-ils même atteint cela ? Brisant plus que des maisons, voilà que les chevaliers du Lys autrefois si fiers se cachent derrière l'armée royale.

Ce n'était pas dit avec méchanceté, mais plutôt avec surprise, mais après tout, tant de choses avaient changé depuis le Siège, il ne pouvait pas le nier. Il était si simple après qu'il eut dit être dans l'armée d'en déduire son affectation... Il ajouta enfin, dans un premier temps.

- Vous n'avez pas à me remercier... La tenancière est une amie depuis les quelques jours que je suis là et ces gens n'avaient pas à subir les idioties de quelques ivrognes.

Puis, par politesse, bien que ce soit un mensonge, il pensa à se présenter.

- Oh et... Je suis Grégoire de Mélau, enchanté de faire votre connaissance.

Inconnu bien entendu, mais la noblesse présente dans ce nom, et ses aptitudes sauraient sans doute aiguiller le chevalier dans sa réflexion.

L'homme qui se tient face à moi semble quelques peu embarrassé par ma présence, peut être souhaitait il rester seul. Il refuse mon invitation, j'interprète ça comme une preuve de volonté... de plus il ne semble pas impressionné un instant par mon armure ou quoi que ce soit, au contraire même il possède certaines connaissances concernant notre armée.

Je le trouve très à l'aise, il se permet même de me signaler mon appartenance à l'ordre du Lys alors que je n'en ai pas encore parlé. J'ai peut être trouvé un gars valable...

"Enchanté Sieur de Mélau. Effectivement je suis membre du Lys, pour tout dire j'en suis le commandant même. Inutile de vous cacher quoi que ce soit."

Effectivement la guerre civile a fait plus que détruire quelques maisons, les gens du moins les survivants en sont sortis plus fort qu'avant, mais en ce qui me concerne j'ai repris un rôle difficile.

"En effet la guerre civile fut lourde de conséquence à tous les niveaux, peut être y avez vous participé?"

Bien que je ne connaisse pas toutes les familles de Diantra je n'ai tout simplement jamais entendu parler de cette famille. Peut être ai je à faire à un royaliste, mais rien n'est sure.

Il ne porte pas d'armure, rien de reconnaissable en réalité il est même vêtu de manière à se fondre dans la masse. Il est relativement discret, si ces alcooliques n'avaient pas bougés je ne l'aurais peut être même pas remarqué...

Je suis surement un peu paranoïaque, mais avec ce que la cité à subie dernièrement on ai jamais trop prudent et quelle belle occasion pour faire un coup d'éclat que ce tournoi.

Je prends une chaise à sa table et je m'assoie. Je fais signe à la serveuse de me re-servir.

"Vous permettez Sieur de Mélau."

Commandant du Lys d'Or ? L'expression de son visage fut des plus troublée pas vraiment par cette découverte, bien qu'un commandant d'un tel corps armé dans une taverne aussi humble fut des plus surprenants, mais c'est surtout d'apprendre ainsi la mort de l'ancien commandant qui le troubla... La Guerre avait fait ses victimes, il fallait l'accepter, et le monde avait bien changé depuis le temps, il fallait s'y faire.
Non qu'il connaisse personnellement Urien, c'était tout de même un choc certain, qu'il rattrapa rapidement, reprenant un air détaché, tout au moins, distant de ce genre de sentiment. Tyra s'était montré bien exigeante, emportant bien des vies ces derniers temps, mais il fallait demeurer fort, n'est-ce pas ?

« Inutile de vous cacher quoi que ce soit »... Oh, il pouvait, mais il devait simplement passer outre les possibilités de déductions et les connaissances d'Arthur, voilà tout... Deviner qu'il était du Lys d'Or avait été aisé, il suffit d'observer et de réfléchir, rien de plus.
Vint une question délicate... Avait-il participé à la guerre civile ? La véritable histoire le voulait à l'affrontement, dans le château afin d'apporter au Roi les quelques instants nécessaire à sa fuite, et celle de sa famille, où il était pour le monde sans doute mort, et dont il avait été secouru par cette femme, cet "ange"... Roxane... Mais ça n'était pas là le récit qu'il conterait, bien entendu.

- J'y ai participé, et j'en ai gardé les traces.

Il indiqua la longue balafre sur son visage, et tapota légèrement sa jambe gauche, raison pour laquelle sa démarche clopinait désormais... Plus que cela, il avait laissé un homme derrière lui, dans ce couloir... L'Arthur, noble des plus désirés, des plus convoités par la gente féminine de la Cour de Diantra... L'Arthur maître des services secrets de sa Majesté... N'en était ressorti que le chevalier de Melasinir, aidé par le présent de Néera qu'avait été Roxane, coupable de ces massacres.

- Mais en effet... Cette guerre a été lourde de conséquence.

Il s'installa, et Arthur donna son accord d'un geste léger de la tête avant d'ajouter, dans son habituelle et naturelle curiosité.

- Mais dites-moi, que fais un chevalier de votre rang dans une modeste taverne ?

Je prends place à la table du Sieur. La serveuse me rapport un verre. Il me raconte qu'il a bel et bien participé à la guerre civile. Sans pour autant précisé de quelle côté...

Il a lui aussi garder des séquelles de cette guerre, une blessure bien gênante à la jambe. Néanmoins cela ne s'est presque pas vu lors de son intervention tout à l'heure.

Tout le monde a perdu quelque chose dans cet affrontement, je m'en suis bien tiré personnellement, mon prédécesseur ne peut malheureusement en dire autant. J'ai repris l'ordre dans un piteux état, même si ses blessures sont quelques peu handicapantes elles ne lui interdisent pas de se battre visiblement.

"Je ne suis pas ici pour le plaisir, je scrute, sonde les gens. Je prends la température, bientôt la ville sera en effervescence pour le tournoi organisé par le Roi"

Je prends une gorgée, puis repose mon verre. L'air sérieux mais pas abattu.

"La sécurité est l'affaire de tous, de plus l'ordre a subi également des pertes et je cherche moi même de preux chevaliers prêts à se battre pour le Roi."

Je laisse un temps mort dans la conversation, un blanc. Je regarde le Sieur dans les yeux, je n'y vois rien de spéciale. Plus que jamais la couronne a besoin de personnes de confiances, le passé reste le passé mais nous nous pouvons faire comme ci il ne s'était rien passé. La guerre civile avait été violente et les responsables étaient des proches du Roi.

Même si tout était rentré dans l'ordre je profite de la dernière période de calme avant que je n'intègre moi même un projet de garde rapprochée du Roi. Je soumettrais bientôt cette idée au sénéchal, après le tournoi surement.

Mais pour ce faire il me fallait gonflé quelque peu les rangs de l'ordre qui étaient maintenant bien trop dégarnis pour assumer une telle responsabilité correctement. Et puis de la réussite de ce projet pourrait dépendre de ma future affectation. Je veux pouvoir atteindre un poste militaire tellement élevé que personne ne pourra décider de risquer des vies sans mon accord...Je veux pouvoir être mon patron, le seul décideur hormis le Roi bien sûre. Trop de décisions incompréhensibles, trop de sacrifices inutiles, trop peu de méfiance....

Bien évidement je brigue un poste de décideur dans l'armée, le commandant des armées me paraît être le rôle à tenir.

Mais pour l'instant c'est la sécurité du Roi qui m'importe et les moyens que j'emploie pour y arriver, et actuellement cela passe par le recrutement de chevaliers pour l'ordre et cet homme semble faire l'affaire.

"Peut être seriez vous intéressé par un tel challenge..."

Je termine mon verre, jette un regard alentour. La taverne s'est vidée petit à petit sans que l'on s'en rendent vraiment compte. Les gens sont tout simplement rentrés chez eux...

Sujet: Re: Avant d'entrer en lice... [PV: Siegfried] Mer 3 Mar 2010 - 10:30

Nous y voila… Ecoutant les paroles du chevalier, il prenait entièrement conscience d’une chose dont il s’était tout juste douté, la raison même de sa présence dans un lieu si humble ainsi paré de cette armure… La raison de cette conversation, avec l’unique ici à avoir dévoilé quelques qualités de combattants. Le Lys d’Or avait souffert du Siège de Diantra, et il était contraint de recruter de nouveaux chevaliers prêts à servir ce corps militaire, à servir le Roi.
Il ne dit pas mot tout d’abord, semblant réfléchir avec sérieux, mais son esprit, outre la recherche d’une réponse à offrir, butait sur les mots qu’il avait employé… Surtout le terme de challenge en fait, qu’il ne comprenait pas dans un tel contexte. Avant d’offrir une réponse adéquate à sa proposition, il voulut, tenu même à répondre à ce « challenge ».

- Vos mots sont biens curieux Messire Siegfried, et suppose le jeu alors que cette tâche est des plus importante et solennel. Plutôt que de parler de challenge, ne devriez vous pas demandez à ceux que vous croiserez si ils veulent avoir l’honneur de se joindre à vous et au Lys d’Or ? C’est un engagement presque sacré, comme celui qu’on fait quand on s’adoube, ce ne peut être seulement qu’un petit test, afin de voir si cette situation est amusante… Du moins, je ne le pense pas.

Son ton n’était pas dur, mais des plus sérieux… Il ne pouvait concevoir qu’on prenne un tel honneur et une telle place pour le défi, presque le jeu… C’est par fidélité envers le Roi, et pour garantir sa protection qu’on s’engage, non pour se tester soi-même, tout au moins, pas uniquement… Mais peut-être idéalisait-il cette place… Comme les siens demeuraient rigoureusement fidèle et dévoué à un idéal stricte que trop peu respectait.
Ainsi devait-il maintenant offrir une réponse, elle ne devait pas trop donner d’informations, mais se devait d’être suffisante pour refuser… Car c’est un refus qu’il présenterait au Chef du Lys d’Or.

- Messire, je ne saurais pas rester insensible au souci que rencontre le Lys d’Or, mais je ne peux accepter votre offre. Je ne saurais vous donner des raisons, vous en saurez plus à l’avenir, mais prenez ma réponse comme effective, je suis désolé… Je vous souhaite néanmoins bonne chance pour trouver des chevaliers… Le tournoi approche, vous aurez bien plus de possibilités…

Il n’y avait pas là de manque de loyauté au Roi… Sa famille était assermentée à celle du Roi, depuis toujours, mais il ne voulait intégrer l’Armée, non… Il voulait être chevalier, pour remplacer son frère, et jamais… Non, jamais ils ne se sont joints officiellement à l’Armée, ducal comme royal, ils étaient volontaires certes, mais ses pères sont toujours demeurés libre de choisir, ainsi que le suggère les principes et les valeurs de Néera.

Sujet: Re: Avant d'entrer en lice... [PV: Siegfried] Mer 3 Mar 2010 - 23:33

Lorsque j'eus terminé de formuler ma demande le Sieur de Mélau sembla tiquer sur un mot que j'avais employé. Pourtant chacun de ceux ci avaient été murement réfléchis. A peine avais je terminer qu'il voulu éclaircir mes propos.

Selon lui le terme de challenge n'était pas digne de la responsabilité qu'offrait ma proposition. Néanmoins vu l'état dans lequel l'ordre se trouvait on ne pouvais malheureusement pas en dire autrement.

"Si mes mots vous ont choqués c'est peut être qu'ils n'étaient pas clairs. Par challenge j'entends défi, non pas comme un jeu mais comme un honneur. Le terme de challenge est malheureusement plus qu'adéquat au vu de la faiblesse actuelle de l'ordre. De plus les chevaliers acceptant mon offre n'en serait pas pour autant fait chevalier du Lys dans l'instant d'importants test leurs seraient proposés avant toutes choses."

Je vis pour protéger le Roi et je n'hésiterais a aller jusqu'au sacrifice ultime pour lui. Pour moi être aussi proche de sa majesté est un honneur et le simple fait que l'on est pu croire que je considérais ceci comme un jeu me dérangea.

"Sieur, ne pensez pas que je prenne tout ceci par dessus la jambe, loin de là. J'en suis même réduit à sortir dans de tels lieux uniquement en quête de valeureux chevaliers c'est pour dire. Si il le faut je me sacrifierais pour la survie du Roi même si cela devait me couter la vie."

Les raisons invoquées quand à son refus demeurait relativement vague. Je le saurais bien assez tôt disait il. Cet individu m'intriguait de plus en plus sans que je ne sache exactement pourquoi. Quelque chose en lui me faisait penser qu'il était digne de confiance, néanmoins cela ne restait qu'une impression...Il avait raison le tournoi approchait et je devais y participer.

"Effectivement le tournoi approche, d'ailleurs j'y prendrais part aurais je la chance de vous y voir également?"

Sujet: Re: Avant d'entrer en lice... [PV: Siegfried] Ven 5 Mar 2010 - 14:48

Peut-être était-ce lui qui avait une vision trop fermée de la chevalerie… Il avait toujours été des plus sérieux dans sa tâche, ne laissant place à la plaisanterie qu’autour d’un feu, en compagnie de son escorte… A cette pensée, ses traits furent teintés d’une tristesse véritable et profonde, oh, il n’en allait pas jusqu’aux larmes, mais il avait perdu des hommes et une femme auquel il avait confié sa vie, avec la certitude qu’elle était entre de bonnes mains… Les seuls, avec le Roi, auprès de qui il avait été vrai, non Arthur de Melasinir, le charmant noble de la Cour de Diantra.
Il se reprit rapidement, sans peine, comme si il était de ceux qui savent manier les émotions comme un bûcheron manie sa hache. Il savait avoir sans doute attiré l’attention du chevalier du Lys, mais n’en tiendrait pas compte, minimisant l’importance de ce passage à vide pour en revenir à la conversation… Il se devait d’être également moins « agressif », ne voulant pas paraître mauvais à celui qui lui parlait aujourd’hui…
Une remarque néanmoins attira son attention… Oh, les chevaliers les plus élevés dans la société n’en tenait pas compte, mais les Melasinir avaient construit leurs images en Erac et dans la Péninsule en accordant toute son importance à cela… Même si ils n’avaient jamais fait ça pour l’image et la gloire.
Il eut un sourire, contraste absolu à son expression d’il y a quelques instants.

- Vous ne devriez pas avoir honte de fréquenter de tels lieux… J’ignore ce qu’il en est au Lys d’Or, et je ne sais pas combien de chevaliers voient les choses ainsi… Mais ces gens sont nos frères, nos sœurs, nous avons tous été humble fut un temps, et nos noms resteront dans les cœurs, deviendront des légendes grâce à leurs récits…
Vous ferez le plaisir d’un père qui pourra raconté à son jeune fils alors rêveur le récit d’une rencontre… Celle d’un chevalier en arme, à l’armure éclatante qui accordait un regard, une importance à ceux qu’il protège. Il pourra lui conter l’exploit, certes à vos yeux infimes de la mise en fuite de quelques voyous et cela comblera le garçon qui s’imaginera alors être comme vous.

Il n’y avait pas là d’accusation, et semblait lui-même bien loin, imaginant le garçon et son père à son chevet, et les rêves de grandes aventures, les damoiselles à sauver, les bêtes immenses et hideuses bravées et repoussées à la force d’un courage, d’une bravoure… Son sourire s’élargissait alors que ses pensées le menaient à ses souvenirs, sa nourrice lui contant les récits de ses ancêtres, serviteurs du Peuple et de la Justice, plus que de la noblesse… Héros anonymes de contes d’Erac.

Il revint à la conversation, son sourire s’effaçant pour en revenir à la dernière question… Celle du tournoi. C’est ainsi que reprenant un ton des plus sérieux et solennel, il lui répondit ces mots.

- Et bien… Vous m’y verrez Messire… Je suis un mercenaire ici en qualité de champion de Monseigneur Godefroy de Caris, humble seigneur de Scylla… Ainsi me verrez-vous jouter, et qui sait… Peut-être nous affronterons-nous, ce qui serait un honneur et un plaisir.

Sujet: Re: Avant d'entrer en lice... [PV: Siegfried] Mar 9 Mar 2010 - 17:17

(HRP: Désolé pour le retard)

Nous avions tous les deux une vision différente sur certaines choses, même si au final nous étions tous les deux des défenseurs des faibles et démunis. Je le sentais dans sa manière de parler et d'être.

Je n'ai en aucun cas d'apriori sur gens. Ni même sur les endroits qu'ils fréquentent. Mais à l'heure qu'il est ma place est au côté du Roi et non ici...

"Sieur ces gens ainsi que cet endroit sont tout à fait respectables, mais aujourd'hui ma place est auprès du Roi et non pas ici. Voila le véritable sens de mes propos."

Il avait raison chacun d'entre eux a vécu la même chose que nous durant cette douloureuse bataille.

"Mon but n'est pas de me faire connaître et d'être le héros d'une quelconque histoire, je ne suis pas irremplaçable personne ne l'est. Les irremplaçables peuplent les cimetières. Cela ne m'intéresse pas d'être l'objet d'un compte pour enfant. La seule chose que j'ai en vue c'est la sureté du Roi et de sa famille. Je sais que vous me comprenez."

Je ne suis pas tendu ni même irrité, je commence même à apprécier la présence et la discussion de Sieur De Mélo. Ces paroles sont censées mais nous n'évoluons visiblement pas dans le même monde.

On ne sentait d'animosité ni chez le Sieur ni chez le maître du Lys. Seule la passion et l'impression d'exposer son point du vue était palpable. Le Sieur aborda la question du tournoi, il y participerait...

"Fort bien j'espère vous donc pouvoir vous y rencontrer. Je défendrais les couleurs du Lys nous nous devons de montrer au peuple que notre Odre est toujours là et prêt à combattre même si pour l'instant cela pourrait être difficile."

Je termine mon verre, laisse une poignée d'or sur la table. Je me lève saluant la serveuse.

"Sieur je dois me rendre ua tournoi. Nous nous y reverrons donc. Sur ce je vous souhaite une bonne journée. Et si vous changez d'avis, ou bien si vous avez besoin de quelque chose ma porte vous est grande ouverte."

Je quitte la taverne et je me dirige vers les coulisses de ce grand tournoi.

Sujet: Re: Avant d'entrer en lice... [PV: Siegfried] Mer 10 Mar 2010 - 16:10

L’idéal se perd… L’espoir s’évanouie et se meurt, arraché à ce monde par la réalité d’un monde en flammes, en proie à la véritable violence, ennemi implacable et invincible, intemporel. Et le chevalier bientôt n’est plus qu’une arme, un bouclier et rien de plus… Rien que cela.
Les mots retentissent, pareils à des coups de poignards plantés à un rêve ancien, moteur de tant de passions, de tant d’histoires, de tant d’ambitions et d’espoirs. La chevalerie n’est-elle plus que ça… Une épée, un bouclier et une armure entre les mains de seigneurs ? Tout bon et juste qu’il soit, fut un temps où le chevalier se faisait le servant, le rempart contre les malheurs auprès d’un peuple glorifiant ses hommes.
Aujourd’hui, à ses mots, le chevalier était un soldat, ni plus ni moins… Pourtant, on ne pouvait nier le pouvoir certain des chevaliers sur la conscience d’un peuple… Malgré qu’ils n’en soient que trop éloignés, ils continuent de représenter un espoir et la rassurante présence, rappel de ces contes…
En effet, Sieur de Behn, vous ne voulez pas être cet espoir conté au chevet de l’enfant, c’est tout à votre honneur que de posséder cette humilité… Mais il ne faut pas nier cette existence dans les songes et les rêves… Jamais peut-être, vous ne serez nommé… Votre nom sans doute sera oublié, mais vos actes, s’il marque le collectif resteront gravé dans ces contes et ces légendes.
Vous n’y pourrez rien… Vous ne le voudrez sans doute pas… Mais c’est inévitable, si votre vie rencontre l’humble.

Ses pensées lui échappaient, et des mots représentaient tant à sa mémoire. Seul importe la sureté du Roi et de sa famille, n’est-ce pas ? Oui, c’était si familier, un serment, une promesse qui lui couta tant… Gaëtan, Arnaut, Pierrick et Nerwende… Ses compagnons, ses protecteurs, ses amis… A cette pensée, il imagina cette vision, les quatre gisant au milieu des corps dénués de vies, dans les couloirs du château quand avec lui, ils avaient décidé d’offrir du temps précieux au Roi.
Il ne fallait rien regretter, car Trystan était un souverain plus que nécessaire en ce royaume… Mais il ne passait pas un jour sans qu’il ne pleure les disparus qui humble dans leurs conditions n’auront jamais eu les honneurs dans leurs morts… Non, il le sait, ils sont comme tant d’autres des victimes de guerre, rien de plus… L’honneur et le respect aux morts ne revenaient qu’aux puissants, aux élevés de cette société.

Il salua brièvement le Commandant du Lys d’Or alors que ce dernier partait… Approche doucement le jour où il dévoilera ce visage éteint à la noblesse, et porterait à nouveau son nom, qu’il avait tant masqué depuis son arrivée. Viens bientôt l’heure d’être ce qu’il devait être, ce qu’il était sans l’être…

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