[Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi]

Sujet: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Mar 16 Mar 2010 - 14:13

Yutar, citadelle fortifiée aux mains des drows, perdue dans les terres stériles. Cette elfe, esclave pour certains, chienne pour d'autres ou encore précieuse arme pour un seul, était sur le chemin de retour après plusieurs jours passés en compagnie d'Alder'Aak Dolerian. En si peu de temps, il s'était passé beaucoup de choses, trop peut être. Un nouveau marquage au fer rouge, un asservissement quasi total devant tous et surtout un entrainement aux armes. Oloryle avait durant ces longs jours développé de nouvelles capacités au combat mais bien trop maigre pour pouvoir faire face à un drow entrainé lors d'un combat singulier. Alder voulait en faire une bête de guerre mais le résultat ne fut pas à la hauteur de ses espérances. Elle savait à présent se battre mais cela n'était pas suffisant pour le colosse. Il aurait fallu plus de temps, plus d'entrainements pour accroitre encore ces nouvelles capacités. Sans même sans rendre compte car le temps passe tellement vite, plus de cent jours s'étaient écoulés.
Elle serait restée encore plus longtemps entre les mains de ce monstre s'il n'y avait pas eu l'Olath Blada où Alder était convoqué tout comme les autres sengers. Obok Senger, Tebirahc, son maitre en était un aussi le seul moyen de le revoir était d'y aller également. Il ne faut pas se leurrer, une elfe de sa condition ne peut avoir accès à ce conseil mais le fait même qu'il l'emmène lui donne un espoir de le revoir.

Le voyage pour arriver au Puy dura près de deux jours, jours qui furent longs et fastidieux. C'est avec ce collier de chien, une chaine servant de laisse et dans cette toge peu vêtue qu'Alder la fit voyager. Il montra ainsi à tous que ce n'était qu'une esclave et encore, une chienne pour être plus précise. Une fois au Puy tous les yeux se braquaient sur elle, par mépris le plus souvent. Personne ignorait qu'il y avait des elfes esclaves par ici mais peu en avait vu. Quand Oloryle sortait de la demeure de son maitre, elle avait toujours pris soin au maximum de dissimuler sa nature elfique.
Une rumeur avait couru sur le retour de Tebirahc. C'était peut être pour cela qui l'avait finalement emmenée avec lui, pour la lui rendre. Durant tout le conseil, elle était sous la garde des hommes du Dolerian qui avaient reçu comme instructions de ne pas la toucher. Bien après le conseil, quand le colosse réapparut sur le lieu où il avait laissé la propriété des Zaurahel en compagnie de quelques gardes, un nouvel ordre fut donné. Celui de me conduire chez Tebirahc. Il était donc revenu. Mon coeur fit un bon dans ma poitrine.

On me conduisit devant la demeure de mon maitre. Frappant à la porte, un intendant ouvrit la porte et parut fort surpris de me voir encore vivante. Le garde qui tenait la laisse de l'elfe la tendit à l'homme. La porte se referme dans un bruit sourd. Il la conduit à sa chambre et lui donne l'ordre de ne pas bouger de là cette fois. Quelle solitude! Tebirahc ne vint pas immédiatement. Deux voir trois heures venaient de s'écouler. Durant tout ce temps, elle était restée assise sur le tapis face à la cheminée qui crépitait. Elle n'avait pas pris la peine de se changer ni même de retirer les attributs de sa captivité. Elle l'attendait patiemment, gentiment. La porte s'ouvrit sans même qu'on y ait frappé. C'était Tebirahc qui se tenait dans l'embrasure de la porte. Elle se leva alors de son tapis mais resta bêtement debout baissant la tête. Elle avait trahi ses ordres et imaginait assez facilement le mécontement de son maitre.

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Mar 16 Mar 2010 - 15:32

Bientôt, ses pas retrouveraient le chemin d’Anaëh pour y propager l’œuvre de Mogar…
Mais avant cela, des retrouvailles, et une leçon devait être faite…

Alors que l’Olath Blada s’était séparé, achevant les discussions de la prochaine campagne, Alder’Aak, son frère d’arme l’informa qu’il avait prit soin de son esclave, Oloryle durant son absence, alors qu’elle avait débarqué seule à Yutar. Cette information ne le ravit pas, mais il saurait l’utiliser après coup… Les deux se mirent d’accord afin qu’on la lui ramène au plus tôt, et c’est ainsi qu’ils se séparèrent, pour l’instant.
De retour en sa demeure, il commença à réfléchir, à préparer la suite des évènements, promesse annoncée d’une agitation certaine pour les temps à venir, il entendit au cours de ses occupations le retour de son esclave à la maison, mais n’allait pas pour autant l’accueillir directement, non… Quelques heures de solitudes auraient peut-être un impact plus significatif sur sa raison que les mots alors qu’elle retrouvait son maître… Car nul doute qu’elle avait souffert d’être autant avec son frère.
Son intendant lui déposa une chose sur son bureau, confirmant ce qu’il savait déjà, et se retira.

Près de trois heures, c’est le temps qu’il la força à rester seule dans sa chambre, sans possibilité d’en sortir, sous peine de braver l’interdit, quoiqu’elle n’était pas à une faute près maintenant. Il prépara, et fit préparer quelques petites choses avant de se rendre à elle.

Quand il poussa la porte, entrant doucement, c’est avec un petit nombre de choses dans les bras… D’abord des vêtements, propre plus présentable dans sa demeure, pas dessus, un plateau contenant des fruits frais, de l’eau et un petit écrin de bois.
Il avança silencieux, le visage fermé, ni sévère, ni joyeux, la regardant un instant avant de déposer tout ce qu’il tenait dans les mains sur le lit… Aujourd’hui, son avant-bras gauche n’était couvert d’aucun gantelet, seulement des bandages. D’abord la nouvelle tenue, à côté le plateau.
Sans un mot, il approcha ensuite d’elle, son regard l’invitant à ne pas faire le moindre geste, à ne pas dire le moindre mot, et il détacha d’abord la chaine, l’enroulant et la posant sur le lit, avant de faire de même pour le collier.

Son regard, toujours fermé, calme se posa sur le sien, et enfin, il dit quelques mots… Peut-être pas ce qu’elle espérait, mais ce qui était de rigueur.

- J’espère qu’à partir d’aujourd’hui, tu obéiras au moindre de mes ordres, sans prendre la moindre initiative… Sauf quand l’ordre en question en nécessitera.

Il s’installa sur le lit, à côté des vêtements, se massant les bandages avant d’ajouter.

- Connaissant Alder’Aak, et au vue de ce que j’ai découvert, je n’ai pas besoin de te punir pour que tu comprennes la leçon… Du moins, je l’espère. Néanmoins, puisque tu n’as pas compris le sens de mes recommandations, de mes conseils... J’ai décidé que tu ne serais plus une esclave privilégiée… Tout du moins, plus aux yeux du Puy d’Elda.

Ces mots pouvaient avoir bien des sens, aussi laissa t-il un silence s’installer, tout en laissant à Oloryle l’occasion de comprendre qu’il n’avait pas fini.

- Cette tenue… Si on peut appeler ce que tu portes ainsi, tu la porteras chaque fois que tu sortiras d’ici… Avec moi, ou non, sauf si j’en décide autrement… Laissant apparaitre la marque dans ton dos, qui sera à nouveau la seule chose qui te protègera des autres…
Quant à mon cadeau…

Bien sûr, il n’allait pas lui remettre un collier… Mais elle n’aurait désormais aux regards plus rien qui pourrait la différencier des autres… Elle serait pitoyable et inférieure, jusque dans la tenue, là où autrefois, il accordait de l’importance à son aspect. Il indiqua l’écrin, qui contenait la bague que lui avait confisqué Alder’Aak.

- Je te le rends, mais il te sera interdit de le porter, sauf ici, où tu es libre de ta tenue, et lorsque je te l’ordonnerais… Est-ce bien clair ?

Bien sûr, tenter de le contredire aurait conduit à une punition bien pire, aussi n’attendit-il pas et reprit encore une fois la parole.

- Dis-moi, Oloryle… Qu’as-tu apprit de ce séjour ?

Il n’y avait pas de gentillesse quant aux retrouvailles, pas de mots au sujet de son absence… Absolument rien, car il ne voyait pas l’utilité d’en discuter.

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Mar 16 Mar 2010 - 16:42

La porte s'était ouverte sur Tebirahc, son maitre. Il tenait en ses mains des habits et d'autres choses que dans la pénombre, elle ne réussit pas à distinguer. Oloryle se tenait debout, face à son maitre. Seule la lumière de la cheminée illuminait cette sombre chambre au silence quasi glacial. Elle n'osait pas parler. Elle avait déjà bravé une fois ses ordres en partant le chercher, elle ne recommencerait pas aussi elle attendait que ce soit lui qui lui donne l'autorisation de parler. Finalement le dressage d'Alder était rentré dans sa petite tête d'elfe. Il lui avait impliqué le fait de plus parler sans autorisation. Les coups avaient eu raison de sa volonté.
Le contenu de ses mains étaient à présent déposé sur le lit. Elle put voir alors un plateau contenant de la nourriture. Cette nourriture dont elle avait été privée durant tout ce temps pour ne manger que viande et ce fruit à l'écorce bleutée. Une robe et un coffret en bois étaient également posés sur le lit. Elle espérait tant que ce coffret renferme sa bague. Celle que Tebirahc lui avait offerte à son retour de chez les elfes, celle qu'Alder lui avait confisquée et qu'elle désirait tant récupérer.
Un détail frappa à l'oeil de l'elfe. Quelque chose avait changé sur son maitre. Mais quoi? Sur le coup, elle ne vit pas mais quand il s'approcha un peu plus d'elle, elle remarqua qu'il ne portait plus son gantelet mais un simple bandage sur la main qui autre fois avait été meurtrie par la wyverne.

Il se tenait à présent devant elle, elle aurait pu le toucher si elle le souhaiter comme pour être sure que cela ne soit pas le fruit de son imagination mais l'odeur même de son maitre ne pouvait être le fruit de son imagination. Il était là, bel et bien là face à elle. Elle baissa le regard alors qu'il détacha la chaine du collier. Enroulant celle ci, il la déposa sur le lit et revint faire de même avec le collier. Une fois libre de cette entrave, elle secoua la tête pour se dégourdir un peu la nuque. Ce collier de cuir, Alder lui avait apposé dès le début de sa captivité à Yutar. Une fois celui ci enlevé, elle se sentait libre de son pouvoir, enfin presque...
Finalement le silence fut brisé par Tebirahc lui même. Ses paroles furent sans douceur mais sans violence également. Il espérait qu'à l'avenir elle obéisse aveuglement à ses ordres. Avec ce que lui avait fait subir Alder à chaque désobéissance, elle avait appris qu'il n'était pas bon de désobéir à un ordre même le plus insignifiant qu'il soit. Il n'était plus question à présent pour elle de prendre la moindre initiative sans qu'on le lui demande.
S'installant sur le lit, à côté de la robe soigneusement pliée, elle le regarda masser un temps sa main avant qu'il ne reprenne la parole. Paroles qui allaient être à ses oreilles bien plus cruelles qu'une punition physique même la plus violente qui soit. Les maux de l'âme et de l'esprit sont des fois bien plus intenses que ceux du corps. Elle n'aurait donc plus ses privilèges. Cette punition était bien plus forte pour elle que tout ce qu'elle avait enduré à Yutar.
Le plus dur était à venir car la décision fut prise qu'elle conserverait cette tenue qu'Alder lui trouvait quand elle sortirait de cette demeure à moins qu'il n'en décide autrement. Cette tenue, cette toge était le reflet de son statut d'esclave. A présent seul la marque visible de son épaule pourrait la sauver des autres venait il de lui annoncer. Cela voulait il dire que... Non ce n'était pas possible, il n'allait pas faire cela.
Et bien si. Sa bague qu'elle chérissait tant, cadeau de Tebirahc pour éviter qu'elle n'ait à montrer sa marque ne lui serait pas rendu. Il nuança toute fois sa décision. Elle ne pourrait donc se vêtir normalement et porter sa bague uniquement dans cette demeure. Dehors, elle devait être qu'une esclave parmi tant d'autres, rien de plus et rien de moins. Une larme vint alors à perler sur la joue de l'elfe. Cette punition était pour elle, le pire qu'il pouvait lui faire subir hormis la céder à un autre.
Une question purement rhétorique qu'il lui posa afin de s'assurer de la compréhension de tout ce qu'il venait de lui dire. Elle ne dit rien mais acquiesça simplement de la tête alors qu'il lui demandait ce qu'elle avait appris durant ce séjour. Autre question rhétorique sur laquelle il n'attendait pas de réponse? Non car il lui demandait cette fois de parler.

J'ai appris...

Par quoi commencer?

J'ai appris à obéir et à ne plus contredire le moindre ordre. J'ai également appris à me battre convenablement même si cela n'était pas assez bien au goût de votre paire. J'ai appris que ma condition était celle d'une esclave, rien d'autre et par conséquence que je vous suis grée de toutes vos largesses passées. De plus, j'ai appris la souffrance physique et la douleur des coups. Pour finir, il m'a appris à être fière de mon espèce même si le dégout de cette race est toujours présente dans mon esprit et que je ne devais pas renier mes origines...

Voilà tout était dit. Les dernières paroles d'Oloryle n'étaient pas là pour plaire à son maitre qui avait su cultiver chez elle la haine de son espèce et surtout la volonté de les anéantire. Ce qu'avait fait Alder allait à l'encontre de ce que désirait Tebirahc. Elle lui avait parlé de la douleur et de la souffrance physique mais elle ne lui avait pas parlé de la marque, cette deuxième marque au fer. Les mots ne servaient à rien dans ce cas, lui montrer serait bien plus simple.
Elle avança finalement vers lui et se posa face à lui alors qu'il était toujours assis sur le lit. Elle lui fit dos et détacha sa toge qui tomba sur le sol. Elle offrait à son maitre la vue de sa nudité mais également de cette marque, une licorne sur sa fesse droite. Elle resta comme cela sans dire mot un bref instant lui laissant tout le loisir de voir cette marque honteuse pour elle. S'abaissant elle ramassa sa toge et se rhabilla avec cette tenue. Elle attendit alors les ordres de son maitre.

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Mar 16 Mar 2010 - 22:52

Il entendit sa réponse, en prenant en compte tout ce que cela impliquait… Qu’importe au fond, il n’y avait là rien qui pouvait perturber la mission première et la raison d’être d’Oloryle. Juste des petites modifications de la pensée, aussi ne toucherait-il à rien de tout ça.
Par contre, ce qu’elle fit ensuite ne le troubla pas… Son esclave se dénudant n’était pas génant, il l’avait déjà vu nu et il en fallait plus pour le choquer. Néanmoins, la marque présente le dérangeait, oh, il n’irait pas crier après Alder’Aak, mais l’avoir marqué aussitôt, en si peu de temps sans l’avoir cherché, c’était gênant, mais il n’en tiendrait pas rigueur… Une esclave et une marque ne pourraient entacher l’amitié fraternelle des deux Sengers.
Il se releva, sans faire le moindre commentaire, la regardant avant de dire simplement.

- Habille-toi correctement, mange à ta faim, en prenant ton temps et rejoins-moi dans mon bureau.

Il se retira alors, sans rien ajouter de plus…

Du temps passa alors qu’il était installé à son bureau, massant son avant bras bandé, puis, décida t’il, en attendant son esclave, de s’occuper de ces douleurs, dont-il avait souvent l’habitude, mais qu’il traitait normalement quotidiennement.
Il retira son bandage, découvrant l’hideuse blessure qui parcourait son avant-bras et sa main… La peau était morte, sauf quelques parcelles en mauvais état, creusée, découvrant parfois les nerfs, les muscles, les os même… Un spectacle affreux, dont on pourrait s’interroger sur le comment il pouvait encore s’en servir… C’était là un miracle de la magie, oui, un miracle.
Il sortit de son bureau un bocal d’onguent, qu’il appliqua délicatement sur l’étendu de sa blessure… C’était une nécessité, calmant les douleurs qui rongeaient son bras. Il recouvrit ensuite celle-ci de deux épaisseurs de bandage propre avant de placer le gantelet par-dessus l’ensemble… C’est à ce moment là, alors qu’il rangeait l’onguent, qu’il vit Oloryle, à travers la porte entrouverte.

- Entre donc et assied toi.

Il allait avoir besoin d’elle à nouveau pour bientôt… Et il devait savoir si elle était toujours prête. Il se fit doux dans ses mots, plus attentionné.

- Oloryle… Je ne dirais rien, ne te punirais pas quelque soit tes mots alors sois sincère et franche… Mais comment te sens-tu ? Comment as-tu vécu mon absence et ton asservissement par Alder’Aak ?

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Mer 17 Mar 2010 - 8:57

Tebirahc avait eu ainsi le loisir de regarder cette marque infamante que sa petite esclave portait à présent dans ses chairs. Cette marque qui resterait gravée en elle pour l'éternité lui rappelant sans cesse ce que peux couter la désobéissance à l'un de ses ordres. Remontant alors la toge sur ses épaules, elle dissimula sa nudité sous le silence et le regard de son maitre. Il resta silencieux et ne dit rien concernant cette marque. Avant de quitter la chambre de son esclave, il lui ordonna de se vêtir correctement, de manger convenablement puis de venir le rejoindre dans son bureau. Bien sur, elle devait faire cela sans se presser, tel était son ordre.
Quand la porte se referma pour la laisser à nouveau seule dans sa chambre, elle prit le plateau posé sur le lit avant de s'installer à même le sol devant la cheminée. Des fruits frais et de l'eau, voilà quel était son repas. Chez Alder, elle n'avait pas eu le même traitement. Le doux nectar des fruits s'écoulant dans sa gorge n'était que douceur par rapport à cet agrume bleuté qu'elle était obligée d'ingurgiter jour après jour. Elle prit son temps car pendant son long séjour, elle avait presque perdu l'habitude de ces mets peu ordinaire pour les drows qui avaient un régime alimentaire tout autre.
La fatigue se faisait sentir. S'allongeant une minute sur le tapis, elle ferma les yeux. Le sommeil la gagna. Un sommeil court et peu reposant car elle sortit de sa torpeur une demi heure après. Cela faisait à présent un peu plus d'une heure que son maitre l'avait laissée à sa solitude. Se relevant, elle se dirigea vers le lit où une fois de plus elle laissa tomber à terre sa toge pour se vêtir de cette robe que Tebirahc lui avait amenée.
Une fois habillée, plus au goût de son maitre, elle sortit de sa chambre pour se diriger vers son bureau. Dans les couloirs, ses pas étaient lents et encore craintifs. Une fois arrivée devant la porte celle ci était entre ouverte.

S'approchant, un spectacle peu commun s'offrit à elle. Tebirahc avait retiré ses bandages et pour la première fois, elle put voir sa blessure. Celle ci était assez importante car de ce qu'elle distinguait par cette fente était que la peau était pourrie, à vif laissant la vision de ses nerfs atrophiés et de ses os par endroit.
Elle n'osa pas frapper pour le déranger mais hésitait à repartir à sa chambre. Comme il lui avait dit de venir le rejoindre après, le fait que la porte soit entre ouverte alors qu'il veillait toujours à ce qu'elle soit fermée était peut être un acte intentionnel de sa part. Il n'y avait aucune certitude.
Finalement, elle n'eut pas à faire connaitre sa présence car son maitre lui intima de rentrer et de prendre place. Docile poupée, elle entra dans le spacieux bureau et s'assit dans un fauteuil faisant face au bureau de son maitre. Le silence était de mise quand il le rompit pour lui demander comment elle se sentait et comment elle avait vécu son absence et son séjour à Yutar. Il voulait la plus grande des franchises de la part de celle qui jusqu'à maintenant avait reçu tant de largesses de ce noble drow alors qu'elle n'était qu'une esclave comme une autre ou presque...

Je ne me sens pas au meilleur de ma forme, sans doute la fatigue liée au voyage de retour. Les courbatures parcourent mon corps mais cela s'arrangera avec le temps car ce n'est du qu'aux entrainements armées que m'a fait subir à Yutar.
Votre absence a été dure et douloureuse pour moi. J'étais inquiète de ne pas avoir de nouvelle alors que dans votre lettre vous parliez de quelques jours au plus. J'avais peur qu'il vous soit arrivé quelque chose aussi c'est pour cela que je suis allée à Yutar mais vous n'y étiez plus.
En ce qui concerne mon séjour à Yutar, les conditions furent plus difficiles à assimiler. Les coups, le marquage au fer dès le premier jour, les passes d'armes et le fait de n'être réduite qu'au rang d'animal, tout cela a été douloureux à vivre. J'ai été meurtri au plus profond de mon être mais cela m'a permis de m'endurcir encore plus à la douleur physique et morale. Pendant tout ce temps, j'attendais votre retour avec impatience mais en vain. La douleur de vous avoir perdu, la crainte qu'avait engendré Alder, tout cela n'a fait que ressortir ma colère lors de nos combats.
Je l'ai détesté car ce qu'il m'a pris de plus précieux à mes yeux était votre anneau. J'en suis venue à vous détester également de m'avoir laissée avec monstre et de n'être pas réapparu plus tôt. Malgré la douleur installée dans mon coeur, je vous suis toujours dévouée car mes sentiments n'ont pas changé à votre égard. Cela n'a fait que les renforcer un peu plus.

Il aurait plus simple de mentir et de dire que tout s'était bien passé dans le meilleur des mondes mais il savait que ce ne serait pas le cas. Il avait demandé que je sois franche, je l'ai été. Tebirahc avait écouté sans dire un mot, maintenant sa réaction allait se faire suivre.

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Mer 17 Mar 2010 - 9:53

Quand elle lui donna sa réponse, il fut parfaitement satisfait de ce qu’il entendit, elle avait été totalement sincère, n’aurait pas su l’être davantage sans doute, et c’était ce qu’il voulait. Néanmoins, il se souvenait lui avoir fait la leçon sur un point, l’un des plus importants, pour leur mission, les sentiments. Mais cela semblait nécessaire de le redire, aussi son ton fut calme et posé, plus doux, comme à chaque leçon délicate, surtout dans le contexte.

- Ces prochains jours, tu seras libérée de toute obligation, tu te reposeras, et te remettras physiquement de ton séjour à Yutar, et je veux que tu en profites… Le monde va bientôt s’agiter à nouveau et je te veux au meilleur de ta forme quand tout commencera, c’est compris ?

Oui, il avait besoin d’elle… Car sans l’envoyer longtemps, il avait bien l’intention de mener la vie dure et pourquoi pas, tenter un coup plus audacieux, où Oloryle et sa formation seront essentielles… On voulait frapper principalement le bras armé… Lui s’intéressait au cœur… Et pas seulement celui des elfes, Mère aussi devait voir l’une de ses créations malmener le reste, à cause d’une de ses erreurs.
Il entama alors sa leçon véritable, au sujet de toute cette histoire, et ce, sur le même ton, ne voulant pas la troubler, la perturber plus que nécessaire.

- Oloryle… Si le fait que tu te sois inquiétée me touche, n’oublie pas ce que j’ai pu t’enseigner sur les sentiments. Tu ne dois pas être inquiète, ou du moins, ce sentiment ne doit pas outrepasser l’obéissance aux ordres. Ici, tu aurais été en sécurité, sous les ordres de ma mère, tu aurais sans doute du t’habituer à des tâches de servante, plus que tu n’en fais avec moi, mais au moins, tu n’aurais pas eu à subir et souffrir plus que cela.
Tes sentiments sont une force, mais à partir du moment qu’ils prennent le pas sur le reste, si tu ne contrôles rien, ce peut-être dangereux… Pour toi.
Tu as déjà eu de la chance de tomber sur Alder’Aak, même si j’admets son irrespect d’avoir aussi vite marqué mon esclave, car il est de ceux qui à terme t’aurait rendu… Tu aurais pu tomber sur quelques marchands d’esclaves itinérants, des bandits trop nombreux pour tes maigres talents d’épéistes…

Et dans ce cas, il n’aurait eu aucune chance de la récupérer, et aurait perdu une arme précieuse pour les temps prochains, et un siècle de travail, de patience pour la former… C’était une arme délicate et fragile, mais l’une des plus redoutables.

- Je ne veux plus que tu t’inquiètes, tout du moins, que tu désobéisses si jamais ce sentiment venait à t’envahir… Garde à l’esprit mes conseils, mes leçons. Ici, tu es importante, précieuse à mes yeux, tu es bien plus qu’un tas de chair bonne à servir et obéir aux ordres qu’on lui donne, qu’on peut remplacer sans peine… Mais aux yeux de tous les autres, tu n’es rien de plus, ce qui te mets en danger… Tu dois d’abord veiller à ta sécurité plutôt qu’à moi, quand je ne suis pas là, ne l’oublie pas. Je t’ai donné des outils, tant pour les Bois d’Anaëh que pour ici, au Puy d’Elda… A l’avenir, sers-t’en.

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Mer 17 Mar 2010 - 16:21

Elle venait de lui dire la vérité avec la plus grande franchise même si d'autres auraient pu s'offusquer qu'elle réponde de cet ordre qui venait de lui même. Trop de franchise même si celle ci est demandée n'est pas forcément bon non plus.
Il lui annonça alors que ces prochains jours elle pourrait se reposer afin de reprendre des forces pour son projet futur. De quoi parlait il quand il lui dit que le monde allait à nouveau s'ébranler? Elle l'ignorait.
Suite à cela, il lui annonça que ses sentiments pouvaient être la source de bien des dangers. Elle avait été recueillie par Alder alors qu'elle aurait pu tomber sur bien pire comme des esclavagistes. Elle aurait pu rester bien gentiement à jouer le rôle de servante auprès de sa mère.
Mais elle n'était pas comme cela, elle avait besoin d'un minimum d'indépendance et de liberté et surtout de grands espaces. Elle avait besoin de pouvoir se mouvoir librement; Ses missions en terres elfiques étaient pour elle une bonne chose même si elle n'aimait pas être loin de lui.
Il avait raison. Il lui avait déjà dit de ne plus se laisser emporter par ses sentiments. Cette fois elle comprenait pourquoi ces recommandations qui avaient jusqu'à maintenant aucun sens à ses yeux. Avec ce qu'elle avait vécu, elle avait compris la leçon. La prochaine fois, elle lui obéirait même si elle n'en voyait pas forcemment la raison de ces conseils ou de ses ordres.
Raclant sa gorge, elle hésita à prendre la parole car avec Alder, elle n'avait pas le droit de parler librement à moins qu'il ne le lui demande expressement. Mais son maitre n'était pas comme cela, avec lui elle pouvait parler si elle le désirait. Mais le traumatisme était encore un peu trop frais pour qu'elle l'oublie aussi facilement. Tebirahc sut déceler qu'elle hésitait à parler aussi il l'invita à parler.

Que va t-il se passer? Alder m'avait parlée d'une attaque de nains du côté de Yutar? A moins que vous décidiez de me renvoyer sur les terres elfiques?

Elle lui avait demandé cela car elle voulait savoir. Alder ayant parlait d'une attaque prochaine, elle craignait que ce soit cela. Elle n'était pas suffisamment bonne guerrière pour se battre lors d'une véritable guerre. Ses talents étaient tout autre.

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Mer 17 Mar 2010 - 22:41

Elle n’eut rien à redire à ses mots, il espérait qu’elle ait vraiment comprit, et accepte vraiment, plus que dans le simple fait de ne pas le contredire. Lui pouvait se mettre en danger, ce n’était pas un souci, ses siècles passés lui avaient apprit à survivre à bien des situations… Dans le Puy d’Elda, il était parmi les drows qui avaient participé à le plus de campagnes d’envergures, tel était ce qu’impliquait son rang… Mais elle… Elle était plus fragile, bien moins préparé à ce genre de situation, elle n’était pas guerrière, et ne le serait jamais… Mais son talent, préparé par Tebirahc lui offrait une possibilité de participer à la guerre de façon plus sûr mais d’autant plus utile, et le proche avenir le démontrerait.
Elle l’avertit, sans prendre pour autant la parole de son désir de s’exprimer, aussi l’invita t’il a prendre la parole… Autrefois, elle aurait eu plus d’initiative à ce niveau, apparemment, un mois et demi avec Alder’Aak avait eut un profond effet, mais il ne s’en plaignait pas, loin de là.

Sa question le surprit, elle s’y intéressait vraiment ? Il savait qu’elle ne le trahirait pas, et après tout, c’était elle qui amorçait le sujet, raison de sa présence dans ce bureau, de ses interrogations et de son souci de la santé et de l’état de celle qui serait mise en avant bien assez tôt.
Aussi prit-il la peine de lui répondre, sans chercher pour autant à lui offrir trop de détail, pour autant.

- Ce qu’il va se passer, Oloryle, c’est que nous allons enfin reprendre une marche contre les elfes… Mettant un terme à tant de batailles inutiles contre ces humains, ces vermines insignifiantes. La Guerre, Oloryle, et je vais retrouver un champ de bataille, mon préféré par ailleurs.

Il fit une pause, Oloryle pouvait voir la joie que cette idée faisait naître chez son maître, oui… Bientôt la guerre, une frappe contre les elfes.

- Et pour répondre à ta seconde question… Oui, tu te rendras à nouveau chez les elfes, mais pas tout de suite… Jusque là, nous avons utilisé ta formation pour nous… Il sera bientôt temps de démontrer à tout ces drows que tu es bien plus qu’une esclave, et à ce moment là, je compterais sur toi pour ne pas me décevoir… Je suis certain que le Karliik Glenn sera très intéressé par une espionne et une éclaireuse sans grand risque d’être repéré… Pourquoi pas même, pas une infiltration et du sabotage de l’objectif…

Si le séjour de deux ans avaient été la première grande démonstration d’Oloryle, le dernier examen… La Guerre à venir allait être une démonstration à l’Olath Blada, et une véritable utilisation militaire de ce qu’était Oloryle, une arme des plus redoutables, si bien utilisé… Un atout inattendu.

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Jeu 18 Mar 2010 - 12:22

La question que venait de poser Oloryle était motivée par une envie profonde de savoir mais aussi par ses craintes. Devrait elle se battre? Face à qui? Voila le genre de questions qui pouvaient traverser l'esprit de l'elfe. Cela bien sur même si son maitre lui avait dit de ne pas s'inquiéter. Il y a des choses qui sont difficiles à remettre en question et le fait qu'elle ait appris la peur pour elle même et plus seulement pour son maitre était une chose bien utile car à présent, elle ferait plus attention à elle même qu'elle ne le faisait par avant.
Elle avait était franche avec lui. Il se devait donc à son tour répondre à sa question en lui disant la vérité. Elle avait besoin de savoir... Tebirahc répondit alors à la question posée tout en ne lui donnant pas trop de détails importants, juste l'essentiel qu'elle avait besoin de connaitre mais rien de plus. Ainsi donc leur combat pour détruire cette race impie allait reprendre. Cela signifiait pour l'esclave un nouvelle éloignement de son maitre mais elle acceptait cela sans difficultés car elle avait été conçue pour cela. Ses craintes étaient fondées car la guerre allait bien éclater mais pas contre les nains comme elle l'avait pensé mais contre les elfes ce qui lui fit plaisir à lui comme à elle car ils n'attendaient que cela tous deux.
Une pause se fit dans son discourt avant qu'il reprenne en lui annonçant qu'elle repartirait sur les terres elfes. Il n'avait pas besoin de le lui dire car elle savait. En parlant de la guerre contre les elfes, il était quasiment sur qu'elle en ferait partie intégrante, après tout elle n'avait été élevée que dans cet unique but et rien d'autre.
Un détail changea cependant dans son discours. Avant, elle combattait pour la gloire et le nom de son maitre: Tebirahc Zaurahel. Il fit mention du Karliik Glenn, c'était la première fois qu'elle entendait ce nom. Mais il semblerait que ce soit une personne hautement placée pour que son maitre veuille faire mention de son esclave auprès de ce dernier. Il comptait sur elle pour révéler au monde des sombres qu'elle était bien plus qu'une esclave mais qu'elle était une arme également. Aussi elle se devait de lui faire honneur car il n'en attendait pas moins d'elle. Il comptait bien trop pour elle et sur elle pour qu'elle veuille lui faire honte.
Elle désirait prendre la parole mais l'empreinte d'Alder était trop fraiche dans son esprit pour oser. Elle fit donc comprendre à son maitre qu'elle désirait parler afin qu'il l'y invite, ce qu'il fit.

Je ne vous trahirai pas et ferai votre gloire, Teb... maitre.

Maitre, un mot qui auparavant dans leur relation était peu utilisé par l'elfe. Alder voulait qu'elle l'appelle maitre à chaque prise de parole de celle qui était devenue son esclave pour un temps. Il faudrait un peu de temps avant ce détail ne disparaisse pour le moment, elle continuerait à le nommer de la sorte et non plus Tebirahc quand elle s'adresserait à lui.

Puis je aller me reposer à présent si vous en avez fini avec moi? Je me sens fatiguée...

Avait elle enchainé de suite à sa première phrase. Elle attendit alors l'autorisation de son maitre pour se retirer. Alder la frappait quand elle faisait une chose sans qu'il ne lui en donne l'ordre. Même une chose la plus simple comme manger...

Sujet: Re: [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi] Dim 28 Mar 2010 - 8:58

Sa gloire… C’était étrange de l’entendre dire cela à son propos… La gloire personnelle n’était pas ce qui intéressait l’Obok Senger, mais il admettait et comprenait son utilité, s’en servait pour obtenir le pouvoir, l’influence et le contrôle nécessaire à son dessein, à son propre but. Devait-elle savoir que cette notion, son maître s’en fichait ? Sans doute pas, ça n’amènerait aucun changement dans le comportement qu’il exigeait d’elle, dans la tâche qu’il attendait d’elle, ce pour quoi il l’avait formé.
Mais il lui faudrait lui parler plus amplement de ce qu’il exigerait d’elle, afin qu’elle comprenne et saisisse les subtilités de sa prochaine mission, chose capitale, car elle n’était plus l’heure d’intégrer vraiment la société elfique, mais pouvoir approcher et recueillir des informations stratégiques importantes, et pourquoi pas, amener à des actions de sabotages pour faciliter la réussite de la campagne.

Elle lui demanda si elle pouvait se retirer et se reposer, et il décida que les explications et la leçon particulière attendrait le lendemain, ça ne posait aucun souci… Il réfléchit un instant à sa réponse, continuant de relever les marques laissées par Alder’Aak, et décidant qu’il lui fallait la rassurer pour cette nouvelle nuit chez elle. A l’abri des mauvais traitements, tout du moins, inutile à son goût, pour sa condition. Enfin, il lui répondit doucement.

- Bien entendu Oloryle, va te reposer, reprends des forces et dors autant que tu le trouveras nécessaire, tu n'as aucune obligation, ni aucune limite au temps que tu prendras, nous continuerons cette conversation demain, quand tu iras mieux.

Il confirma sa décision d’un mouvement léger de la tête, lui offrant pleinement son accord, et alors qu’elle allait passer la porte, il l’interrompit, l’appelant, et quand elle se retourna, il décida qu’il fallait pleinement lui donner de cette « tendresse » qu’elle semblait apprécier, et rechercher le plus souvent chez lui, bien qu’elle ne soit pas totalement sincère, c’était une des nécessités à son contrôle.

- Soit la bienvenue à nouveau chez toi, Oloryle.

Il espérait qu’elle comprenne qu’au-delà de l’aspect tendre et agréable, elle y voit un accord silencieux, l’invitant à reprendre les habitudes et surtout, les règles et les comportements propres à sa demeure, l’autorisant à agir librement dans bien des domaines, tel que les repas, le rythme de vie, tant que celle-ci ne dérange ni ne contredit un ordre ou une décision de son maître.

Elle venait de lui demander son accord pour se retirer afin de se reposer. La fatigue était lourde sur ses épaules. Tebirahc accepta sa requête par la parole mais également par un mouvement de la tête. Elle pouvait donc se retirer. Se levant de son siège, elle se dirigea vers la lourde porte du bureau dans lequel elle se trouvait en compagnie de son maitre. Alors qu'elle était sur le point de franchir la porte, son cher maitre l'arrêta. Elle se retourna alors et écouta ce qu'il avait à lui dire. Il lui souhaitait la bienvenue d'une façon plus tendre qu'à ses retrouvailles avec elle. Son coeur battait alors la chamade. Elle retrouvait son maitre comme il était et comme il avait toujours était. Comme simple réponse, elle lui fit un sourire et un hochement de la tête avant de disparaitre en fermant la porte.
Oloryle prit alors le chemin de sa chambre. Ouvrant la porte, elle la referma derrière elle. La pièce n'avait pour seul éclairage à ce moment précis que la lueur des flammes qui crépitaient dans l'âtre de la cheminée. S'avançant alors vers son lit, elle se laissa tomber dessus. Allongée sur le dos, elle se repassa en mémoire cette vision de son maitre sans son gant. C'était sans doute la première fois qu'elle le voyait comme cela. Fermant doucement les paupières, elle sombra dans un profond sommeil. La fatigue était importante aussi elle ne se réveilla pas avant le lendemain à une heure bien avancée de l'après midi.
C'est un bruit dans le couloir qui l'éveilla. Se levant alors, elle remit un peu d'ordre dans sa tenue et ses cheveux avant de sortir de sa chambre. Personne, sans doute un domestique qui aurait fait tomber quelque chose. Elle se dirigea alors vers les cuisines. Quand elle ouvrit la porte, la personne qui s'y trouvait sembla surprise de la voir, elle qui avait été absente si longtemps. Les gens de la maison, l'avaient pensée morte et enterrée. Jetant un coup d'oeil dans le sellier, elle en sortit une orange. La coupant en quartier, elle la déposa sur une assiette et repartit sans un mot en direction de sa chambre. En chemin, elle croisa son maitre au détour d'un couloir.

Un nouveau jour s’achève… Et approche le moment où enfin, il retrouverait les sanglants et violents sentiers guerriers, renouerait avec l’un des seuls terrains qu’il connaissait vraiment, qui avait dirigé sa vie, de son commencement jusqu’à ce jour… Et approche la première véritable occasion de faire démonstration et usage de plus d’un siècle de préparation et de formation, d’exercice pour cette elfe qui venait de quitter la pièce… Oui… Car si les missions d’espionnages, d’infiltrations étaient une chose… L’application militaire dans le cadre des combats était un domaine très différent, qui pouvait donner aux sombres un avantage et un effet de surprise considérable.

Il ne traina guère, décidant qu’il n’y avait de toute manière plus rien à faire en ce jour, et s’endormit profondément quand il eut rejoint sa chambre. Une nuit bien courte, car le Senger avait encore fort à faire en ce nouveau jour… Les préparatifs continuaient, mais l’intégration et la gestion de nouveaux effectifs ajoutaient d’avantage de travail… Car il fallait comprendre et s’adapter à la politique différente d’un Senger dans son Ost, et c’était une chose assez pénible pour lui, et pourtant qui nécessitait une réalisation rapide, afin que ces nouveaux rouages ne dérangent pas l’intégralité de la machine de guerre.

Les heures défilaient sans qu’il ne puisse vraiment s’offrir de temps pour lui… Entre ses responsabilités et les soins apportés à Tagnik’zur afin d’achever sa convalescence pour les jours prochains, et quand enfin, il finit tout ceci… L’après-midi s’était écoulé, et le soir arrivait à grand pas. Il croisa alors Oloryle, à peine éveillée dans les couloirs, s’arrêtant, baissant la tête avec déférence… Il lui rendit cette politesse avec un simple mouvement de la tête de sa part, avant d’ajouter simplement, calmement.

« Il nous faut encore discuter de ta prochaine mission et de notre prochain voyage Oloryle… Rejoins-moi à la salle d’arme quand tu seras prête. »

A sa grande surprise, car il ne s’y attendait guère, elle le suivit immédiatement, sans plus attendre… Et bien soit, ça ne le dérangeait pas, et quand ils arrivèrent, il permit à l’un de ses hommes, avec qui il s’exerçait quotidiennement de se retirer, aujourd’hui, si elle le désirait, sa partenaire serait Oloryle…
Quand elle comprit son intention, elle ne semblait pas refuser, aussi alla t’il s’emparer de deux épées grossières mais équilibrées, aux lames émoussées et il s’approcha d’elle.

« Que dirais-tu de me montrer ce qu’Alder’Aak t’a apprit ? »

Aussi lui tendit-il ce qui serait son épée, et il ajouta, au préalable, pour voir ce qu’Oloryle pensait, comme il aimait le faire avec tout ceux qu’il interrogeait dans ces cas là.

« Si tu permets, nous discuterons en même temps… Et je veux d’abord savoir ce que tu penses être ta prochaine mission… Du moins, ce que j’attends de toi pour notre prochaine sortie. »

Dit-il tout en se mettant en garde, à deux mains, prêt à accueillir un premier assaut.

Elle venait de croiser son maitre alors qu'elle rejoignait sa chambre. Aussi elle s'arrêta et sans un mot inclina la tête en pensant qu'il allait continuer son chemin. Il s'arrêta à son niveau et lui dit qu'il faudrait qu'ils discutent de sa prochaine mission. Et pour ce fait qu'elle le rejoigne dès qu'elle serait prête. Elle n'avait rien à faire, elle était reposée aussi elle suivit immédiatement son maitre ce qui le surprit un peu voir même beaucoup. Déambulant dans les couloirs, ils arrivèrent devant la salle d'armes où ils avaient l'habitude à une période de s'entrainer. Le maitre d'armes fut congédié. Ils étaient donc seuls dans cette vaste pièce. Elle resta statique et muette attendant que son maitre parle. Une certaine lueur dans les yeux de l'esclave se faisait sentir. Elle semblait avoir envie d'un échange avec son maitre. Celui ci le comprit et s'approcha d'un râtelier et se saisit de deux épées. Il prit alors la parole alors qu'il se rapprochait d'elle avec les deux armes. Il désirait voir ce qu'Alder lui avait enseigné. Et bien soit. Pendant la passe d'arme, Tebirahc désirait qu'ils discutent. Aussi en se saisissant de l'épée qu'il lui tendit, elle répondit à sa première question.

Ce que je pense que cela va être... Et bien, je ne peux qu'imaginer que ce sera chez les elfes. Au vu de la situation actuelle, je pense que l'endroit devrait être proche de la frontière. Le but comme toujours est d'affaiblir ce peuple maudit.

Avait elle vu juste? Oloryle se plaça alors en garde, bien campée sur ses deux jambes. Elle tenait son épée à deux mains car il s'agissait d'une arme plutôt lourde. Son maitre était en garde lui aussi. Elle n'attendit pas que ce soit lui qui lance l'offensive. Elle fonça alors sur lui en levant son arme sur le côté pour fendre en diagonale descendante.

Elle ne pouvait qu’imaginer que sa tâche soit chez les elfes en effet… Elle n’avait été formée que pour ça, uniquement pour cela. Elle serait incapable et perdue au milieu des humains, ne sachant rien de sa géographie, de la langue et de la culture de la Péninsule. Elle avait raison également pour la proximité de la frontière… Ellyrion n’était pas au cœur des terres, et il n’avait guère l’envie de l’envoyer plus loin, oh… Il aurait pu vouloir tenter un sale tour en Alëandir, mais il ne fallait pas se disperser devant l’envergure d’un tel conflit… C’était la plus imposante place forte elfique qu’ils s’apprêtaient à assiéger.
Avant qu’il n’est répondu quoique ce soit, elle se lançait déjà à l’attaque, une frappe simple qu’il n’eut pas de mal à dévier avant de s’écarter, remettant une certaine distance entre eux, sans pour autant passer à l’offensive à son tour.

« C’est presque cela… »

Il devait bien préciser les choses, avec le plus de clarté possible, car cette fois, aucune erreur ne serait permise pour son esclave… Pas la moindre, car une seule pourrait être extrêmement coûteuse. Aussi continua t-il.

« Quand nous y serons, tu seras chargée d’aller recueillir des informations d’ordre stratégique avant l’arrivée des troupes… Peut-être de générer une diversion, nous verrons une fois sur place. Mais il y a un ordre que je te donne, et que je te répèterais le moment venu… Tu dois le suivre rigoureusement et scrupuleusement… »

Il prit bien le temps de la voir plus attentive à ses mots qu’à la prochaine attaque qu’elle mènerait.

« Sous aucun prétexte tu ne dois te battre… Quand les combats commenceront, mise à part une éventuelle diversion, je veux que tu fuis, que tu t’éloignes en t’enfonçant le plus profondément possible au cœur d’Anaëh et tu te feras discrète, tu ne commettras pas la moindre attaque, pas le moindre meurtre. Quoiqu’il advienne… Tu ne t’engages pas dans le moindre combat… Tu n’as pas été formée pour ça, et la bataille à venir sera des plus rudes, aussi, je ne veux pas que tu y participes. »

S’aurait pu être une attention affective, mais non… Il n’avait pas passé autant d’années à la préparer pour la perdre bêtement. Aussi la voulait-il très loin d’un champ de bataille, ce n’était pas son monde, pas même celui à laquelle il l’avait préparé.

« Quand la tempête en Anaëh sera passée, que les tourments des combats seront apaisés… Tu reprendras la route du Puy d’Elda… Si je n’y suis pas, je te laisserais libre de choisir la suite... »

Si elle ne le comprenait pas, il venait tout de même de supposer sa mort dans la bataille, lui offrant une condition quant au gain de sa liberté… A l’heure qui suivra la guerre, si il venait à disparaître, elle serait libre de choisir son destin, elle ne lui appartiendrait plus.

Elle venait de donner le premier assaut avant même que Tebirahc, son maitre eut le temps de donner la moindre réponse aux suppositions de l'elfe. Elle n'avait pas frappé de toutes ses forces car cela n'était qu'une simple passe d'arme et non un véritable entrainement. Elle savait que pour son maître rien ne servait de jouer les brutes mais d'y aller tout en finesse. Aussi Tebirahc n'eut aucun mal à dévier son attaque et à se décaler en ajoutant que c'était presque ça.
Ainsi elle avait raison, elle allait être renvoyée sur ce territoire maudit qu'habitait cette population qu'elle détestait tant même si elle était physiquement des leurs, mentalement, elle était drow. Alors que le doute allait s'immiscer dans son esprit, Tebirahc ajouta qu'elle irait bien en mission chez les elfes afin de recueillir des informations mais il y avait une chose, une seule chose qu'elle devait faire, obéir à ce simple ordre sans y déroger. Elle l'écouta alors en se mettant en garde afin de palier à une potentielle attaque de son maitre alors qu'il lui exposait cet ordre.
Son ordre venait de tomber. Il ne voulait pas qu'elle se batte et cela peut importe la situation. Elle ne comprenait pas trop pourquoi il ne voulait pas qu'elle tue alors que d'habitude, elle devait orchestrer des meurtres chez les hauts dignitaires elfiques afin d'ébranler leur système mais pour cette fois aucune attaque. Elle devait se tenir calme et en cas de grabuge partir loin dans la forêt pour se réfugier et se cacher. Elle ne comprenait pas cette décision mais elle lui obéirait. Elle avait appris à ses dépends qu'il ne fallait plus jamais lui désobéir car la dernière fois elle était tombée sur Alder mais la prochaine fois cela pourrait être pire.
Devant l'annonce de cet ordre, Oloryle était déstabilisée. Elle offrait une grande ouverture dans sa posture que Tebirahc pourrait aisément exploiter. La suite n'allait pas aider pour autant. Il lui annonça alors que lorsque les combats auront cessés, elle pourra revenir au Puy et que s'il n'y était pas alors il lui laissait la liberté de choisir où aller. Cette annonce fut comme un coup de marteau car elle comprit tout de suite qu'il parlait de son éventuelle mort. Elle ne pouvait vivre sans lui ni même retrouver sa liberté.
Que ferait elle de cette liberté? Elle ne voulait pas vivre avec ses paires et être libre au Puy d'Elda lui vaudrait de nombreux dangers. Aussi la seule solution était de se retrouver un maitre. Mais on ne sait jamais sur qui on tombe. La personne en qui elle pouvait avoir confiance était Alder, après tout elle avait passé un moment sous ses ordres. A moins qu'une autre personne ne la capture et la mette à son service. Son choix était fait aussi elle en informa son maitre.

Si vous venez à disparaître pour ne plus jamais revenir alors je tiens à ce que vous sachiez que je me rendrai chez Alder'Aak Dolerian! Mais j'espère que tout se passera bien et que vous serez sain et sauf.

Comme elle était déstabilisée par tout cela, elle perdit l'équilibre quand son maitre l'attaqua. Tribuchant en voulant esquiver, elle tomba les fesses à terre et la pointe de la larme de son maitre sous la gorge. Voici une belle démonstration du fait qu'elle n'est pas faite pour le combat. On en avait la preuve évidente. A quoi avait servi alors tous les entrainements avec le Dolerian? A rien visiblement... Il suffisait de la déstabiliser pour lui faire perdre tous ses moyens. Pourtant contre lui, elle ne s'était pas laissée avoir aussi facilement. Peut être la haine et la colère qui l'animaient contre ce Senger peu délicat.

Alder’Aak ? Ainsi, si par malheur il venait à disparaître ou s’éteindre, elle préférait son frère d’armes à sa mère ? La dureté et l’éprouvante rudesse d’une vie avec un guerrier comme lui à la très simple et bien plus aisée vie de servante ici… Curieux. Vraiment très surprenant mais soit, il saurait s’en souvenir en cas de problème et de nouveau retour… On n’était jamais à l’abri d’un pépin dans une bataille de l’ampleur de ce qui approchait.
Il décida de l’attaquer à cet instant bien particulier, la voyant déstabiliser, déséquilibrer, et n’eut pas une once de difficulté à la mettre au sol et à la glisse le bout de sa lame sous le menton de son esclave.
Mais ce qu’il lisait sur son visage, ces remises en questions, tout concernait sans doute ce qu’il venait d’arriver, et des entrainements qu’il venait de mettre à l’épreuve. Aussi retira t’il sa lame, se retournant pour se diriger lentement pour replacer l’arme à son emplacement.

« Ne remets pas en cause tes propres capacités… Je t’ai troublé et j’ai saisi l’opportunité… Ca n’a rien à voir avec tes talents, bien que je n’aie jamais cherché à les développer, mais avec ta concentration quant il s’agit de moi. »

Il remit en place l’arme, se disant pour lui-même qu’il convoquerait plus tard son soldat afin de véritablement faire une passe d’arme sérieuse. Il se retourna vers Oloryle, se redirigeant vers elle avant d’ajouter.

« Et ne crois pas que c’est ce constat qui fait ma décision… Je t’ai entrainé et formé pour t’infiltrer, pour te mêler aux elfes… Ta force ne se trouve pas dans tes capacités à combattre, mais dans celles de pouvoir te comporter comme nos ennemis… Pouvoir les observer, gagner même leur confiance, c’est ce que je t’ai appris… Ca et seulement ça. »

Il ne dit rien sur le choix qu’elle avait fait… Il lui appartenait, il lui avait offert par cet ordre stricte, il n’avait pas mot à dire là-dessus… Et puis, au besoin, elle serait tout de même entre de bonnes mains, quoiqu’il aurait alors quelques choses à revoir sur son éducation… Alder’Aak était un grand guerrier, plus redoutable que tant de sombres… Mais il ne pouvait véritablement saisir l’importance et le rôle que pouvait jouer Oloryle, la raison de tout ceci.

« Peut-être aurais-tu désiré apprendre à combattre… Mais ce n’est pas auprès de moi que tu apprendras cela, mais si tu désires le faire, je t’accorde le droit de prendre leçon, mais pas avec moi. Cela ne me dérange pas, du moment que tu suis en Anaëh mes directives. »

Une nouvelle liberté qui finalement, lui importait peu. Elle pouvait chercher un maître d’arme, avec la bénédiction du Senger… Ici ou ailleurs, peu lui importait, tant qu’on la respectait et qu’on ne la malmenait pas plus que dans le cadre des exercices… Sans quoi le responsable paierait sans doute bien lourdement son mépris des règles et des propriétés.

Elle venait d'être désarmée comme une débutante. Visiblement elle n'était pas prête pour un véritable combat. Son maître savait à la perfection comment elle pouvait être déstabilisée. Il suffisait simplement que cela touche à sa personne. Il n'avait pas tord de la vouloir loin du champ de bataille au moment venu car elle aurait été capable de perdre ses moyens si elle voyait son cher maître blessé au risque de se faire tuer.
Comme pour la rassurer de cet échec cuisant, Tebirahc lui avoua avoir profiter de cette faille. Il était facile d'user de la faille de son adversaire quand on connaissait celle ci. Dans le cas d'Oloryle, il n'y avait pas à tergiverser dessus.

Lui faisant alors dos, il alla remettre les lames en place alors qu'elle demeurait toujours à terre. Elle ne s'était pas relevée et l'observait tout en l'écoutant avec la plus grande des attentions. Autres paroles rassurantes. Il semblerait, c'est comme cela qu'elle les pris quand il lui dit que sa plus grande force n'était pas physique mais physiologique. Le fait qu'elle soit elfe était un atout indéniable pour s'infiltrer dans les terres d'Anaëh et quérir des informations.
Quant à son choix d'appartenir à Alder, un autre Senger et ami de Tebirahc, il n'en souffla mot. Au lieu de cela, il lui fit une proposition. Elle pouvait donc apprendre à se battre si elle le désirait mais que ce ne serait pas lui qui lui enseignerait. Elle était donc libre de se trouver un maitre d'armes au Puy qui veuille bien enseigner à une elfe à se battre. Cela allait être plus compliqué qu'il n'y paraissait.

Je vous en remercie.

Oloryle lui en était reconnaissante car c'était une chose qui lui tenait à coeur. Il en fallait pe pour faire le bonheur de son esclave. Un peu d'attention, de la gentillesse ; même si tout cela était feint, c'était nécessaire pour garder le contrôle sur elle.
Se relevant enfin, elle attendit que Tebirahc la libère pour sortir et commencer sa recherche d'un maitre d'arme au coeur du Puy.

Aviez vous autre chose à me dire ou puis je disposer?

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