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| L'Honneur d'un Chevalier. | |
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Lysandre d'Astalith
Humain
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| Sujet: L'Honneur d'un Chevalier. Jeu 15 Avr 2010 - 22:18 | |
| Le premier tour du Tournoi de Diantra venait d'être scellé. Les rencontres avaient été surprenantes et attirantes dans tout les genres. Le Chevalier de la Rose Blanche s'était régalé depuis les tribunes réservées à la Noblesse de Langehack. Il regrettait presque de ne pas être en scelle à chaque joute. Voir tout ses chevaliers jouter pour la gloire et l'honneur de leur nom ou de leur région lui réchauffait quelque peu le cœur. Il fallait bien se changer les idées après avoir participé à l'assaut le plus conséquent de l'année. Mais pourquoi Lysandre d'Astalith ne participait pas sous la bannière de Langehack au Grand Tournoi Royal ? C'était un jeune homme, Aldébaran de Sylande qui avait été choisi à sa place... D'après les rumeurs, son dernier élève. Eh oui, le Lion d'Or ne serait plus Chevalier très longtemps. Pour deux raisons : Son âge. Il ne tarderait pas à perdre beaucoup de sa vigueur passée et de sa prestance. La seconde... Le Roi de Diantra lui réservait un tout autre honneur que de repartir sur le seul dos d'un destrier blanc. Bref, il paraîtrait que l'un des Héros de la libération de Diantra se soit cassé le bras gauche lors d'une escarmouche serrée contre les rebelles de Aspremont.
Le premier tour venait de se terminer et après avoir été félicité son protégé dans les coulisses, Lysandre décida d'aller se détendre en ville pour la soirée, parmi le peuple. Il était parfois bien de s'éloigner de ce monde Noble souvent plus régit par l'hypocrisie et le pouvoir que la bonté et la sagesse. Mais ce soir-là, les rues étaient particulièrement agitées... Le Chevalier d'Astalith souhaitait se rendre vers une auberge accueillante et agréable pour y passer une heure de repos bien méritée à son goût. Les jacassements de Gaucelm d'Odélian envers le Roi l'avaient particulièrement lassés. Cet homme était la personnification du Chaos, il en était certain. Gourmandise, avarice, envie... Il prêchait bien plus qu'il parlait de sa gentillesse.
A mi-chemin, alors que la foule était beaucoup moins abondante et dense, Lysandre quitta ses pensées lorsqu'un jeune garçon d'une dizaine années le percuta de plein fouet, poursuivi un peu plus loin par trois autres enfants. Évidemment, ce n'est pas l'enfant qui fit reculer le chevalier. En fait, il chuta vers le côté et d'un réflexe salvateur, Lysandre tendit son bras gauche dans toute sa longueur possible pour le rattraper par l'épaule. Le bandage qui soutenait son membre en position de bras cassé se déchira sur l'instant devant les yeux d'un inconnu... qui n'aurait pas du, au seul sens de Lysandre, ne pas être là en cet instant.
Son regard se figea sur son bras encore tendu. Feindre la douleur, il n'y pensa même pas. Il était déjà trop tard. Il le ramena simplement contre sa poitrine, le coude recroquevillé auparavant. Qui avait donc pu bien insister à cette scène de déchéance ?
Lysandre d'Astalith, Chevalier de la Rose Blanche et de Langehack, Héros de Diantra, feintait son absence aux joutes. Quel était le secret qui se cachait là dessous ?
Dernière édition par Lysandre d'Astalith le Ven 16 Avr 2010 - 15:05, édité 1 fois |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Ven 16 Avr 2010 - 11:59 | |
| L'animation qui agitait la ville fascinait la jeune fille. Ecuyers, servants, cuisiniers se hataient d'un bout à l'autre de la cité, tentant d'obéir à leurs seigneurs du mieux qu'ils le pouvaient. Des hurlements de joie, des rires, des cris d'effrois déchirèrent l'air toute l'après-midi. Ce grand tournoi était le grand divertissement; cela ne déplaisait pas à Lysia, qui avait à manger où qu'elle aille: les nobles des contrées humaines avaient une foule à laquelle offrir leurs exploits. Et le peuple semblait ravie de pouvoir applaudir de si nobles personnes. La jeune fille se fondait admirablement dans la masse. Elle avait ôté sa capuche: qui diable pouvait lui vouloir du mal, au beau milieu de temps de monde? Elle marchait donc avec un calme, l'attitude paisible, le regard teinté d'une curiosité aisément discernable. Elle voulait simplement s'amuser, pour une fois, ne se soucier de rien d'autre que son bon plaisir.
Elle parcouru la ville toute la journée, jusqu'à la nuit tombée. Le ciel était déjà bien sombre, lorsque Lysia décida de trouver un endroit où dormir. Elle s'arrêta devant une auberge, lorsqu'un groupe de personnes l'interpella. < Et! Vous! Vous étiez au tournoi? > La jeune fille fit volte-face, et posa un regard méfiant sur les trois hommes qui la regardaient. Elle hocha le menton, et fit non de la tête. Ces derniers semblèrent déçus; < Hmm... On se demandait pourquoi le chevalier Lysandre d'Astalith n'y avait pas participé; aucun de nous n'y était, mais Samson... > L'homme fit un signe de tête en direction de son compagnon, et ajouta < vient de Langehack, et il se demandait pourquoi un aussi noble seigneur n'y avait pas montré ses immenses talents > Lysia s'approcha d'eux, et, leur adressant un fin sourire, prit la parole : < En quoi cela vous intéresse-t-il? Les nobles sont tous les mêmes.. Que l'un d'eux participe ou non, qu'importe? > Les trois hommes froncèrent les sourcils, et celui qui portait le nom de Samson répliqua < J'ai foi en mon duché natal, voilà tout. > Sur ces dernières paroles, les trois personnes s'éloignèrent, et disparurent rapidement dans la foule. La jeune fille croisa les bras, et ne bougea plus; elle ne parvenait pas à comprendre ces gens la. Elle haussa les épaules, et jeta un nouveau coup d'oeil sur l'auberge. Cette dernière n'était finalement plus si attrayante.
Elle soupira, et se dirigea vers les ruelles de la cité, errant au hasard. Ces dernières semblaient se vider peu à peu, tandis que Lysia continuait à progresser. C'est alors qu'une silhouette particulièrement imposante s'offrit à elle, surgissant de la nuit comme un spectre menaçant. Au même moment, des rires d'enfants éclatèrent derrière elle; un jeune garçon la dépassa à vive allure, et percuta l'homme violemment, déclanchant un reflex habituel chez les nobles -à en juger par ses riches vêtements- qui tenta de rattraper le garçonnet. Le bandage qui entourait son bras se déchira en une fraction de secondes, et laissa l'homme crédule, qui ramena son bras contre lui, sans ne ressentir aucune douleur. Lysia, surprise, ne bougea plus, regardant le chevalier droit dans les yeux. < Messire... Votre bras semble aller mieux... > Sa voix était basse, et pourtant une lueur d'amusement teintait les yeux de la jeune fille. Mais elle dissipa rapidement cette curiosité: il pouvait la pourfendre en une seconde. Elle devait garder une certaine discrétion... < Je suppose qu'une bonne raison a animé votre mensonge? > Elle parlait naturellement, sans aucune menaçe dans le ton de sa voix. Mais... peut-être pouvait-elle tirer de cette situation quelques avantages.
Elle n'était pas du genre à faire du chantage... Et pourtant, son instinct lui criait de ne pas laisser passer cette occasion. Elle savait qu'il se passait quelque chose d'étrange. Ce noble n'avait pas feint le handicap pour rien. Il y avait derrière tout ceci une intrigue qui l'intéressait tout particulièrement. Elle ne savait point ce qu'elle pourrait en tirer, ni même si tout ceci lui serait véritablement utile. Mais elle ne devait en aucun cas laisser cela lui échapper. Elle s'avança d'un pas vers l'homme, et l'observa intensément à la lueur de la lune. Il avait un visage fin, gracieux, des yeux dorés teintés d'une vive intelligence. Ses cheveux blonds brillaient intensément, et son regard perçant était quelque peu inquiétant. Lysia se mordit les lèvres, sentant de l'angoisse monter en elle. Mais elle n'ajouta rien, se contentant de le regarder... |
| | | Lysandre d'Astalith
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Ven 16 Avr 2010 - 15:04 | |
| La sueur perlait sur les pointes de ses fines mèches dorées. Son front n'avait jamais été aussi humide... Aujourd'hui, le Chevalier d'Astalith craignait pour la première fois perdre son honneur. L'honneur de Chevalier, c'était sa fierté. Le fidèle de Néera venait-il d'être puni pour ce mensonge ? Comme s'il n'avait pas été assez bafoué en deux ans ?! La perte de sa compagne, Claire, pendant qu'il luttait à Alonna. La capture sous ses yeux de Aaran de Sephren, fils de son plus vieux Seigneur défunt, Arathor. La récente mort d'Ashenie de Sephren... La déchéance même au sein du pouvoir royal au début d'année et la sanglante reconquête de Diantra... Humains contre Humains... Son esprit était tout simplement lessivé. Chevalier, hein ? En ce moment, il offrirait volontiers son titre au premier manant venu. Son regard flamboya se planta dans les yeux noirs de la jeune femme qui lui faisait face. Son soupçon de malice, il le percevait... Sa voix était douce et suave, d'un brun naturel, trop naturel. A l'œil nu, ce n'était pas une Dame. Encore moins une Rosière. Du moins, ses ébats ne le regardait pas. En fait, elle était exactement ce qu'il aurait voulu être à cet instant précis. Celui qui prenait le mensonge sur le fait et qui aurait la possibilité de faire chanter un Noble. Mais ? Qu'allait-elle faire... Quel comportement adopter ? Il était impensable de songer à la faire taire, ce n'était pas dans ses cordes. Si les deux dernières années de son existence ressemblaient à une descente en enfer, il demeurait celui qui pourfendait le Mal et non celui qui le pratiquait. Une profonde expiration, et c'était parti. Da... Mademoiselle. J'aurais préféré que vous ne soyez pas spectatrice d'un tel évènement...A l'entendre, cela sonnait comme une condamnation. Il n'aurait manqué que le geste de la main qui allait empoigner le glaive de son épée et la jeune femme aurait compris l'étendue de sa faute. Mais il n'en fut rien. Vraiment, Lysandre d'Astalith regrettait cette situation. Les souvenirs d'une vieille discussion avec la rouquine de Langehack, Kassandra, lui revenaient à l'esprit. Vous êtes Chevalier. Vous avez fait ce qu'on attendait de vous : sauver des centaines de vies. Et vous n'avez pas failli, non, vous avez brillamment réussi Lysandre, je n'en doute pas. Le revers de la médaille, c'est qu'il fallait bien que quelqu'un paye le prix de tant d'âmes épargnées. Et c'est tombé sur votre femme. Vous n'y pouvez rien, ce sera comme ça pour toujours, parce que c'est ainsi. On ne peut pas faire passer sa famille et ceux qu'on aime avant toute une population. Votre tort est d'avoir dû penser aux autres avant de penser à vous. Vous n'avez pas été égoïste ; et vous vous en mordez les doigts. C'est ca, qui vous rend malade. Et oui, il arrivait parfois que pour un Chevalier, une vie soit remplie de misères qui se succèdent les unes sur les autres. En alchimie, c'était tout simplement le principe de l'échange équivalent. On ne reçoit rien sans donner. Ou alors, comme certains professeurs le disaient si bien : Tout travail mérite salaire. Mais, la nature de ce dernier pouvait être dans certains cas indésirable. Mais la jeune femme qui se tenait devant lui avait-elle seulement la moindre idée de ce que pouvait vivre un Chevalier derrière le portrait en or qui lui est attribué ? Il l'espérait. Pire encore... Avait-elle conscience de tenir le célèbre Lion d'Or par les bourses ? Cela, il ne le souhaitait pas. Le Chevalier d'Astalith ne savait pas encore quelles émotions devaient ressortir sur son visage. Il ne laissa paraître qu'un peu de lassitude... Il était encore trop tôt pour se mettre en colère ou pour se réjouir. Vraiment, c'était un mauvais début de soirée. Les Dix Commandements de la Chevalerie, j'honorerais :
En la Déesse tu placeras ta confiance, et suivras ses conseils. Tu protègeras le culte et les représentants des Divins. Tu auras le respect de toutes les faiblesses et tu t'en constitueras le défenseur. Le pays où tu es né tu chériras et protègeras. Tu ne reculeras pas devant l'ennemi. Par les choix et non la condition tu jugeras, et prodigueras tes bienfaits à tous. Conseils et possibilité de Choix, à tous tu t'efforceras d'apporter. Tu t'acquitteras de tes devoirs féodaux, s'ils ne sont pas contraires aux volontés des Divins. Tu ne mentiras point et seras fidèle à la parole donnée. Tu seras, partout et toujours, le champion du Droit et du Bien contre l'Injustice et le Mal. Il récita les Dix Commandements de la Chevalerie Humaine de la même façon qu'un enfant réciterait une leçon à son instructeur. En cela, il souhaitait rappeler à la jeune femme ce qu'il était en ce moment : Un simple chevalier. Parviendrait-il à l'impressionner et à obtenir une quelconque once d'admiration ou de fascination ? Il ne tarderait pas à le savoir. Mais avant. Sur mon Honneur de Chevalier de l'Ordre de la Rose Blanche, ce mensonge n'est pas un Mal. Il sert la volonté du Suzerain de mon Souverain. Et sur la Justesse et la Bienveillance de mes mots, ce mensonge protège un secret que j'ai juré de garder et il m'est impossible de vous en dire davantage... Je déplore ma maladresse et demande votre pardon.Un véritable comédien aurait laissé s'échapper un maigre sanglot du coin de l'oeil. Mais il n'était nulle question de comédie. Sur son Honneur, le Chevalier d'Astalith s'était exprimé et en Chevalier digne de son rang, il assumerait sa faute. Sur Néera, il en faisait dans sa tête le serment. |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Ven 16 Avr 2010 - 19:39 | |
| Il était facile de se rendre compte du malaise du chevalier. Il était transpirant, la lèvre tremblante, le regard fuyant. Elle l'avait prit sur le fait, et il semblait craindre qu'elle se serve de cette malencontreuse rencontre à de mauvaises fins. Et il avait raison de considérer cela. Elle-même réfléchissait à ce qu'elle allait faire. Mais le faire chanter n'était probablement pas une bonne idée. Tout d'abord, il semblait puissant, et très probablement haut placé. Peut-être même connaissait-il le roi. Si elle se faisait de cet homme un véritable ennemi, elle le regretterait forcément par la suite; les nobles arrivent toujours à leur fin, quoi qu'il arrive. Ce secret qu'elle venait de découvrir pouvait donc être terrible, mais il ne le serait jamais assez. Elle croisa les bras, gardant son regard foncé posé sur celui admirablement doré de l'homme. De plus, elle remarqua vite qu'il n'avait aucunement l'intention de la faire taire à jamais; ce devait être un pur chevalier d'honneur: d'autres l'auraient abbatu juste après s'être rendue compte qu'elle avait tout vu. C'était donc une certaine chance d'être tombée sur ce chevalier. Elle écarta une mèche brune de son visage, et écouta attentivement ce qu'il avait à lui dire, de cette voix grave et imposante qu'ont naturellement les grands hommes.
- Da... Mademoiselle. J'aurais préféré que vous ne soyez pas spectatrice d'un tel évènement...
Suite à cette reflexion, il sembla perdu dans ses pensées, comme absent. Il regardait toujours la jeune fille, et pourtant ses yeux étaient ailleurs. Elle profita de ce léger égarement pour l'observer plus attentivement. Qui avait-elle en face? Qui était réellement cet homme? Peut-être se trompait-elle après tout, pourquoi ne serait-il pas un simple écuyer, angoissé d'avoir été prit tandis qu'il enfreignait quelque règle? Mais elle en doutait. Le regard noble qu'il possédait n'était en aucun cas celui d'un homme du peuple. Il reprit enfin la parole, sortant vivement la jeune fille de ses pensées.
- Les Dix Commandements de la Chevalerie, j'honorerais [...]
Lysia l'écouta sans ciller, avec une attention considérable. Ce qu'il disait la était très intéressant. Elle n'avait jamais entendu ces commandements, et n'aurait jamais imaginé qu'ils étaient soumis à tant de règles. En vérité, elle avait une image très négative de toute la noblesse, les méprisant sans n'en avoir jamais cotoyé aucun. Mais ce qu'elle venait d'apprendre renversait toutes les idées qu'elle avait d'eux. Evidemment elle se doutait bien qu'ils n'étaient pas tous admirables, et qu'un bon nombre d'entre eux ne devaient pas hésiter un instant à enfreindre l'un de ces commandements pour survivre, ou encore s'enrichir. Mais elle se tenait devant un de ceux qui devaient très probablement les respecter à la lettre. C'était d'ailleurs sans doute pour cela qu'elle était actuellement toujours en vie. Et pourtant, elle avait beau admirer et respecter tout ceci, elle ne parvenait pas à mettre ce qu'elle avait vu de côté.
- Sur mon Honneur de Chevalier de l'Ordre de la Rose Blanche, ce mensonge n'est pas un Mal. Il sert la volonté du Suzerain de mon Souverain. Et sur la Justesse et la Bienveillance de mes mots, ce mensonge protège un secret que j'ai juré de garder et il m'est impossible de vous en dire davantage... Je déplore ma maladresse et demande votre pardon.
Ce qu'il affirma ici la fit frissoner. Il parlait du souverin en termes normaux, comme si tout cela était habituel. La jeune fille avait toujours admiré ce monarque sans jamais pouvoir en savoir plus sur sa royale personne. Et pourtant elle n'en avait pas particulièrement envie. Le secret qu'elle venait de découvrir était donc d'une aussi haute importance... Elle leva les yeux au ciel, comme pour mieux réfléchir à ce qu'elle allait répliquer, puis reposa un regard neutre sur le chevalier :
< Messire vous ne devriez pas me demander pardon, puisque je n'ai rien à vous pardonner. > Elle marqua une courte pause, et ajouta < Je ne compte pas utiliser ce que j'ai vu contre vous, et ce pour diverses raisons. > Son regard glissa sur ses larges mains, sur son arme, sur sa silhouette toute entière. Elle reprit enfin la parole < En revanche... Je vous demanderais bien quelque chose. Une sorte de requête. >
Sa voix se faisait plus calme, plus mélodieuse. Et pourtant elle n'était pas détendue, bien au contraire. Elle sentait toujours cette angoisse au plus profond d'elle-même; après tout elle n'avait jamais parlé avec une personne de ce rang. < Serait-ce possible... Que vous m'ameniez dans le monde de la noblesse? > Elle ne dit plus rien, se demandant si il allait exploser de rire, ou bien entrer dans une colère noire. Elle ne savait elle-même si ce qu'elle disait était risible ou sérieux. Comme pour tenter de se rattraper, elle ajouta < Juste... Que je découvre ce monde; je ne vous demande pas cela en échange de mon silence messire, n'ayez crainte, je ne dirais rien. > Elle acquiesça du regard, se convainquant elle-même de ce qu'elle venait de dire, sans pour autant en être entièrement certaine. |
| | | Lysandre d'Astalith
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Ven 16 Avr 2010 - 21:30 | |
| Messire vous ne devriez pas me demander pardon, puisque je n'ai rien à vous pardonner. Soulagement. Je ne compte pas utiliser ce que j'ai contre vous, et ce pour diverses raisons. Libération. En revanche... Je vous demanderais bien quelque chose. Une sorte de requête. Crainte.
Se rendait-elle seulement compte avec quelle facilité elle jouait avec la peur intérieure du Chevalier d'Astalith ? Cette femme, simplette d'apparence, jouait avec les mots comme la Déesse qu'il n'aurait jamais voulu connaître. Évidemment, le pardon d'un Chevalier ne l'intéressait pas. Utiliser ce qu'elle avait vu contre lui semblait ne pas la tenter. En revanche, elle lui rappelait avec subtilité qu'en cet instant, elle était la marionnettiste et qu'il n'était rien d'autre que la marionnette. Elle avait bien de la chance d'être tombée sur un homme tel que lui.
Quelle est votre requête ? demanda-t-il.
Serait-ce possible... Que vous m'ameniez dans le monde de la noblesse ? Damnation. En quelque sorte, la jeune femme avait fait la demande qu'il craignait d'avance par dessus tout. Ce pouvoir, il le possédait. Il observait d'un air interrogateur son interlocutrice. Il était certain qu'elle ne connaissait rien du tout de ce monde-là. En fait, Lysandre comprenait tout à fait ce qu'elle pouvait ressentir. Quel simple humain n'avait-il jamais rêvé de vivre au milieu des étoiles et des paillettes pendant une seule journée ?
Devait-il rire ? Devait-il pleurer de rire ? Non, seul un large sourire irradia son visage. Un soupçon de moquerie et d'amusement. Par le passé... Bien des gens lui avaient fait cette demande. Des pauvres, le plus souvent. Parfois, dans la violence... Il se souvenait d'hommes qui avaient déjà tenté de le prendre en otage dans une escarmouche. A côté de ce passé amusant et dangereux, Lysia donnait presque envie d'accepter. En temps normal, il aurait refusé... Mais encore une fois, Honneur revenait au centre de cette conversation.
J'ai une dette envers vous... Comment vous refuser cela ? Je n'ai besoin que d'une seule chose... Votre nom.
Son nom, c'était la première chose qu'il allait effacer. Que Lysia aille au bout de son désir et demain matin, Lysandre savait déjà qu'elle ne se reconnaîtrait pas. |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Sam 17 Avr 2010 - 10:05 | |
| Lysia avait vu l'homme se décomposer au fur et à mesure de ses paroles. Elle avait fait exprès de rendre tout cela interminable pour lui; non pour l'agacer ou le rendre encore plus angoissé qu'il ne l'était, mais plus pour se rendre compte du secret qu'elle détenait la. Elle ne dirait rien; de plus, ce chevalier semblait avoir servi le bon toute sa vie, peut-être même avait-il tué un nombre considérable de drows? Elle pouvait l'imaginer, sur un immense destrier, agitant sa lame qui fouettait l'air avec une grâce et une force puissante. Elle gardait un regard calme posé sur lui, comme pour attendre son jugement dernier. Elle ne savait pas si il allait accepter, si il allait simplement faire volte face et s'en aller. Mais il semblait tenir bien trop à son honneur pour laisser une vagabonde -détenant le moyen de le faire tomber- aller et venir dans Diantra. Il avait besoin de l'assurance de son silence.
Lorsqu'elle avait finalement dit ce qu'elle désirait "en échange", un sourire teinta le visage du chevalier. Il semblait légèrement rassuré, et pourtant ses yeux montraient le contraire. Mais elle ne chercha pas plus loin; après tout, elle ne le connaissait pas, comment aurait-elle pu, à travers un regard, deviner ce qu'il pensait réellement? Elle se contentait donc de le regarder, et d'attendre avec une impatience enfantine qu'il lui réponde. Elle avait demandé cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord, ce n'était en aucun cas un rêve de petite fille. Dans sa jeunesse, la seule chose qu'elle désirait était devenir aubergiste, comme ses parents. Non, ce qu'elle avait derrière la tête était plus réfléchit. C'était à vrai dire quelque chose qu'elle méditait depuis plusieurs mois. La formation d'espionne qu'elle avait reçu du magicien Nakor était ancrée en elle. En la quittant, il lui avait affirmé qu'elle trouverait bien un noble qui aurait besoin d'elle, qu'avec ses nouvelles aptitudes, elle se fondrait parfaitement dans le monde des seigneurs et des dames de haute noblesse. Mais pour l'instant, elle ne désirait qu'une chose; découvrir cet immense monde formé d'intrigues et de scandales aux côtés de cet impressionant chevalier.
- J'ai une dette envers vous... Comment vous refuser cela ? Je n'ai besoin que d'une seule chose... Votre nom.
La surprise s'empara du visage de la jeune fille. Devait-elle dire la vérité? Ne lui demandait-il pas cela simplement pour lui envoyer quelque assassin qui la retrouverait aisément avec son nom en tête? Elle baissa les yeux un court instant, comme pour se détacher du regard perçant du chevalier, et tenta de réfléchir très rapidement. En effet, il était très risqué de lui donner son nom. Mais elle n'avait pas envie de mentir; en vérité, petit à petit, une certaine confiance montait en elle. Sans savoir pourquoi ni comment, et pourtant ce chevalier lui inspirait confiance. Elle releva les yeux, et acquiesça d'un signe de tête. Après tout, maintenant, elle n'avait plus qu'à prier les dieux de n'être point tombé sur un fou.
< Je m'appelle Lysia. > Elle ressentit une vague d'angoisse monter en elle, et acheva < Wicalia. Lysia Wicalia. > Sa voix était tremblante, malgrès son immense effort à la garder calme. Au moins, il saurait qu'elle ne mentait pas. Peut-être la trouverait-il idiote de dire la vérité aussi facilement, mais elle n'avait pas le choix. Elle jeta un coup d'oeil à ses vêtements; une robe terne et sale de vagabonde trop petite pour elle, des chaussures usées; seule sa sombre cape et ses brillants cheveux bruns gardaient un semblant de dignité. Elle ressentit une honte terrible en observant les nobles vêtements de son interlocuteur, mais ne dit rien. Elle prit à nouveau la parole < Puis-je connaitre le votre? > |
| | | Lysandre d'Astalith
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Sam 17 Avr 2010 - 12:31 | |
| Ainsi, Lysia Wicalia avait hésité à lui dire son nom durant quelques secondes seulement ? Il était sage d'être prudent. A vrai dire, dévoilant sa véritable identité, elle venait peut-être d'engendrer l'erreur la plus regrettable de sa vie. S'il n'avait pas été un preux et vaillant Chevalier durant les vingt années de sa carrière, en effet, il aurait pu songer à faire de très mauvaises surprises à cette Lysia Wicalia. Néanmoins, sa parole n'avait qu'un seul sens. La vertu. Sa parole, il comptait bien la tenir. Évidemment, garder Lysia à ses côtés lui permettait de garder un œil sur ses lèvres et ce qui en sortirait à l'avenir... Elle apprendrait bien rapidement ce qu'était la Cour Royal et ce que quelques mauvaises langues étaient capable de faire.
Demoiselle Wicalia. Je suis Chevalier de l'Ordre de la Rose Blanche, du Duché de Langehack et du Marquis de Sephren, ce dernier Sénéchal de sa Majesté. Héros de Diantra depuis la fin de la Guerre Civile, je réponds au nom de Lysandre d'Astalith.
Oui, Lysandre s'était fait plaisir quant à l'énumération de ses titres et de son récent épique exploit. La parcelle de l'Armée Royale sous son commandement durant le siège de la libération de Diantra avait acquis le mérite d'avoir ouvert les portes en premier, permettant ainsi d'épargner quelques innocents civiles en plus et raccourcir l'aventure de cette tristement célèbre histoire. Mais surtout, si Lysia s'était déjà rendue du côté de Langehack... Le nom de Lysandre d'Astalith ne pouvait lui être inconnu. En fait, c'était le chevalier le plus connu et talentueux de tout le Duché de ces vingt dernières années, jusqu'à encore aujourd'hui. Enfin, par ce fait, Lysandre était plus intéressé de savoir jusqu'où sa glorieuse renommée de Lion d'Or fleurissait.
Sans vouloir vous offenser, Demoiselle Wicalia... Vous ne pouvez pas rester dans cette tenue... J'ai l'intention de vous amener avec moi, et ce, jusqu'à la fin du Grand Tournoi Royal, dans les tribunes de Langehack. Mais... Il va falloir ruser quelque peu. Les Nobles seront fascinées par une nouvelle arrivée et surtout par un visage qu'ils n'auront jamais aperçu. Ainsi, je vous propose deux solutions.
La machine venait d'être définitivement lancée et par ses quelques propos, Lysandre d'Astalith scellait sa parole. Il en venait petit à petit à son introduction dans le monde qu'elle désirait découvrir. En soi, il la plaignait. Il doutait que son monde hypocrite lui plaise vraiment. Elle semblait plutôt refléter une douceur et une pureté plus qu'attirante.
Vous devrez feindre d'être ma dernière conquête et prétendre au rang de Dame. en aspirant à m'épouser un jour, car charmée par toutes mes prouesses du passé et ce que je suis aujourd'hui. Ou alors, vous serez pendant une durée indéterminée une cousine éloignée de la famille d'Astalith. Je devrais bien trouver une telle branche du côté de Soltariel ou de Serramire... Néanmoins, dans ce cas de figure, vous changeriez d'identité et la moindre erreur serait fatale quant à l'évocation de cette dernière.
Il l'observa attentivement avec son regard le plus sérieux. Se rendait-elle seulement compte du risque que le Chevalier prenait pour réaliser son souhait ? Peu à peu, ce n'était pas son seulement son honneur qu'elle tenait entre ses mains mais bel et bien son avenir. Et si elle mentait ? L'espace d'un instant, son esprit un peu paranoïaque songea qu'elle pouvait être l'envoyée d'une de ses aspirantes qu'il aurait refoulé par le passé et qu'elle devait accomplir une vengeance. Néanmoins, lui aussi se sentait poussé par une étrange confiance. Son visage, ses yeux témoignaient de tout le contraire... Et Lysandre était un brin trop humain pour penser que le Mal était imprégné au plus profond de son âme. Dans ce cas... Il suffisait de lancer un appât. Une certitude que si elle était en réalité une petite vipère cachant bien son jeu... Elle garderait ce visage jusqu'à la fin du Grand Tournoi Royal.
De plus, vous découvrirez peut-être le secret qui vous lie à moi là-bas. Croyez seulement en ce que vous verrez et non ce que l'on vous dira. Jugez seulement selon votre propre intelligence et ne devenez pas dépendante d'un autre. Sinon, vous ne survivrez pas dans mon monde. Et, c'est ainsi que vous aurez peut-être une chance de satisfaire votre curiosité. Bref, vous êtes-vous décidée ? |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Sam 17 Avr 2010 - 13:05 | |
| - Demoiselle Wicalia. Je suis Chevalier de l'Ordre de la Rose Blanche, du Duché de Langehack et du Marquis de Sephren, ce dernier Sénéchal de sa Majesté. Héros de Diantra depuis la fin de la Guerre Civile, je réponds au nom de Lysandre d'Astalith.
Cette énumération de glorieux titres laissa la jeune fille sans voix. Il était bien au-dessus de ce qu'elle avait imaginé. Il était loin d'être un modeste chevalier sous les ordres de quelque seigneur voisin. Lorsqu'il acheva par son nom, Lysandre d'Astalith, Lysia compris. Elle se doutait bien qu'il y avait un rapport avec le tournoi, mais elle n'en était pas certaine, bien au contraire. Ces quelques minutes passées en sa compagnie lui avait offert quelques opportunités de réfléchir au dessein de ce secret. Il aurait pu simplement éviter une bataille, ou encore de se rendre chez un tel seigneur? Mais non, tout ceci avait bien un rapport avec le tournoi; les trois hommes qu'elle avait rencontré une heure plus tôt lui avaient parlé de ce Lysandre qui n'y participait pas, pour une raison inconnue. Etait-ce la la source du mensonge? Il avait feint la blessure pour ne pas y participer.
< Je vous connaissais de nom, mais j'ai surtout entendu parler de vous il y a seulement une heure. Quelques hommes demandaient aux passants s'ils savaient pourquoi le célèbre Lysandre d'Astalith n'avait pas participé au tournoi. Votre absence n'a donc pas passé innaperçu, même pour le peuple... >
Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui disait tout cela. Peut-être pour le prévenir, lui confirmer que la population entière avait connaissance de tout ceci. Il avait intérêt, en effet, à la faire taire, s'il ne voulait pas perdre toute crédibilité auprès de son peuple. Lorsqu'il commença à énumérer un nombre important de conditions pour que tout se passe bien, elle écouta avec une attention particulière. Ce qu'il lui disait la était très précieux, et sa mémoire n'aurait pas le droit de lui faire défaut par la suite. Lorsqu'il lui proposa deux personnalités différentes, elle choisit immédiatement la première. Elle était la plus sûre, c'était une évidence. Lysia acquiesça donc tout en répondant :
< Je serais une aspirante, rêvant depuis toujours de vous épouser. Me présenter comme étant une lointaine cousine serait plus difficile; on me poserait bien trop de questions auxquelles j'aurais beaucoup de mal à répondre. >
Elle savait qu'il pensait la même chose. Mais il lui avait tout de même laissé le choix, chose qu'elle remarqua avec un soupçon de satisfaction. Lorsque le regard du chevalier se teinta de sérieux, la jeune fille l'observa plus intensément. Il était définitivement surprenant; ce regard, ces cheveux, son visage fin aux traits harmonieux... Il avait la carure d'un soldat et le visage du plus digne des nobles. Elle ne s'était même pas encore demandé quel âge cet homme pouvait avoir. Si elle comptait se faire passer pour une aspirante, elle avait tout intéret à en savoir plus. Lorsqu'il acheva sa longue explication par une question, Lysia marqua un temps d'arrêt. Oui, elle s'était décidée, evidemment. Elle ne reculerait pas, une fois arrivée aussi loin. Elle répondit donc :
< Il me faudra en savoir plus sur vous... Votre âge, votre lieu de naissance peut-être, ainsi que d'autres détails. > Lorsqu'elle eu finit sa phrase, elle se rendit compte que le bandage qui avait cédé plus tôt n'était toujours pas remis en place. Elle s'avança vers lui, se baissa, et attrapa le tissu blanc qui était toujours au sol. Elle acheva de le déchirer proprement, et lui demanda < Voulez-vous que je le remette? Si quelque passant vous reconnait, je ne serais plus la seule qu'il faudra garder silencieuse. > Elle lui sourit alors, amusée. |
| | | Lysandre d'Astalith
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Sam 17 Avr 2010 - 14:20 | |
| Lysandre ne savait que trop bien que le peuple, particulièrement celui de Langehack, était déçu de ne pas voir jouter son plus grand Chevalier. Heureusement, Aldébaran de Sylande, son élève, avait assuré le spectacle et en réalité, sa prestation fut impressionnante. D'un simple coup au cimier, il terrassa son adversaire en une seule charge. Il devrait bientôt affronter le Chevalier d'Erac, Ciaran de Valis. C'était une autre carrure, un autre homme... Un jouteur remarquable. Lysandre souhaitait croire en les capacités de son protégé mais les faits étaient là, le Chevalier de Valis était un jouteur reconnu et talentueux dans le domaine. De Sylande, quant à lui... vivait ses premières joutes et ses premières heures de gloire.
Oui, je le sais bien. Je souhaiterais moi-même participer à chacun des joutes... Mais les faits en ont décidé autrement.
Finalement, Lysia fit le choix le plus sage et le plus aisé à adopter. Celui que Lysandre désirait intérieurement. Mais, le code de la Chevalerie le poussait à honorer ce choix. Il était impossible que Lysia sois une cousine éloignée tandis qu'aspirante... Il n'y avait rien de surprenant. Qui sait, ce jeu de rôle les charmerait-il tout les deux ? Le Chevalier d'Astalith était soulagé d'avancer dans la lumière et non avec un mensonge en plus. Il ressentait la curiosité, la fascination pour lui-même qu'il inspirait au plus profond de Lysia. Devenir son aspirante pouvait être un fait logique d'une telle rencontre tandis qu'être sa cousine éloignée ne serait jamais rien de plus qu'un mensonge.
Oui, la Cour du Roi a une fâcheuse manie de se mêler de tout ce qui ne les regarde pas... Il sera plus simple d'être mon aspirante et pour moi de jouer le preux Chevalier aux côtés de sa future Dame.
Cet évènement était une réelle avancée. Hier encore, Lysandre aurait sûrement insisté pour que Lysia devienne... Lyséria de la Rosière, par exemple... Le souvenir douloureux de sa défunte épouse disparaissait lentement. La Guerre Civile de Diantra lui avait permis de se changer les idées, en somme. Il l'observait avec curiosité et lui démontrait l'étendue de son intelligence. Elle n'était pas une vulgaire pécore et c'était rassurant. Il était même certain qu'elle jouerait son rôle d'aspirante à la perfection, sans faillir. Machinalement, il répondit à ses questions.
Je suis là depuis trente neuf printemps. Mon lieu de naissance ? Souvenez-vous... Le pays où tu es né tu chériras et protégeras. Je suis Chevalier de Langehack, voilà votre réponse. Quant à d'autres détails... Je suis veuf. Ma femme est décédée d'une maladie incurable lorsque j'étais au front pendant la Bataille d'Alonna contre les Drows et le Chaos. Ces deux dernières années ont été douloureuses pour moi et la Cour du Roi s'est languit de mes péripéties. Mais, je vous parlerais plus amplement de moi et vous me direz tout vos secrets lorsque vous ressemblerez à une Damoiselle. Encore une chose... Êtes-vous vierge ? Si l'on vous pose la question, vous devrez répondre oui sans sursauter. Il serait mal vu d'une femme aussi jeune que vous d'être considérée comme une catin dans mon monde parce que vous avez déjà vécu une aventure mielleuse. Bref...
Lorsque Lysia se baissa pour ramasser son bandage et lui proposera de le lui refaire, il ne put s'empêcher de lui sourire d'un air bienveillant. Gentille et attentionnée, hein ? Il ne restait pas indifférent. Vraiment, elle avait l'air d'être quelqu'un de bien et elle le réconfortait dans son choix.
Oui, coudre vos lèvres n'est pas une tâche aisée... Alors celles de dix personnes en même temps... Épargnez-moi cette peine, je vous prie.
D'un geste de la tête, il lui fit signe de faire son office et se tint droit pendant qu'il l'observait toujours de cet air passionné et interrogateur à la fois. Lorsque ce fut chose faite, il glissa sa main droite vers sa taille et décrocha une bourse bien garnie. Il était probable qu'elle n'ait jamais vu autant de Souverains et d'Écus de sa vie dans une seule sacoche de cuir.
Prenez cela. Faites tout ce dont vous avez toujours rêvée pour ressembler à une Damoiselle et retrouvez moi à l'auberge de la Rose Blanche. Elle est trois rues plus loin, à gauche, puis à droite... Je vous y attendrai. Bien ? |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Dim 18 Avr 2010 - 11:22 | |
| Oui, la Cour du Roi a une fâcheuse manie de se mêler de tout ce qui ne les regarde pas... Il sera plus simple d'être mon aspirante et pour moi de jouer le preux Chevalier aux côtés de sa future Dame.
Cette phrase amusa la jeune fille. Non parce qu'elle était risible, bien au contraire, mais surtout parce qu'elle imaginait le chevalier agir ainsi avec de véritables aspirantes. Et à en croire ses exploits, il devait y en avoir un nombre important. Et contre toute attente, elle allait probablement bien s'amuser dans ce tout nouveau rôle. La discretion était devenue sa plus grande qualité, et elle était persuadée de pouvoir s'en sortir. Certes ce ne serait peut-être pas si aisé, mais elle ne doutait pas de ses capacités à devenir un tout autre personnage. Elle leva les yeux vers Lysandre lorsqu'il commença à raconter les grands évènements de sa vie. Lysia ne cilla pas lorsqu'il raconta la mort de sa femme; il avait déjà du entendre assez de personnes "désolées" pour ce terrible décès. Elle ne comptait pas en rajouter à nouveau, surtout deux ans plus tard. Lorsqu'il lui affirma qu'il en dirait plus lorsqu'elle serait en demoiselle, un léger sourire anima son visage fin. Curieusement, elle avait hate d'en savoir plus. La vie de ce preux chevalier l'intéressait énormément; sans qu'elle ne sache pourquoi.
- Encore une chose... Êtes-vous vierge ? Si l'on vous pose la question, vous devrez répondre oui sans sursauter.
Lysia n'était pas surprise qu'il pose cette question. Dans le monde de la noblesse, la virginité était quelque chose de très important. Elle fit non de la tête, et prit la parole < Non, je ne suis pas vierge. Heureusement que vous me prévenez, j'aurais sans doute hésité un court instant, et ces dames ne laissent probablement rien passer... > Elle devait être préparée à être testée; un nouveau visage dans la noblesse serait probablement une attraction pour ces dames aux vies si ennuyeuses -du moins c'était ce que pensait Lysia-. Le sourire qu'il lui accorda lorsqu'elle lui proposa de refaire son bandage la surpris. Elle avait, au fond d'elle, la terrible sensation de lui imposer tout cela, qu'il risquait gros pour un caprice. Et pourtant elle ne désirait en aucun cas reculer. Pas maintenant. Mais cette culpabilité commençait doucement à se faire ressentir, et elle avait tout intéret à s'en débarasser rapidement, si elle ne voulait tout gâcher. Elle ne ferait pas d'erreur, et Lysandre n'aurait pas de problème. Elle acquiesça d'un signe de tête comme pour se convaincre, puis lui remis son bandage en place avec soin. Elle l'observa un court instant, et lança un < Parfait mon seigneur, votre bras est à nouveau cassé! > Elle sourit légèrement. La bourse qu'il sortit de ses effets l'ébahie. En effet, elle n'avait jamais vu autant d'argent... Elle l'attrapa doucement, comme pour ne pas abimer les pièces qu'elle contenait, et releva les yeux vers le chevalier. < Je ne sais pas si je devrais accepter... Je vous dois beaucoup à présent... > Elle l'observa en silence quelques secondes, puis plongea une main dans sa besace personnelle; elle en ressortit un petit sifflet argenté. < Veuillez me pardonner > Elle se retourna doucement, et elle souffla avec force, déchirant l'air d'un son aigu et particulièrement puissant. Elle fit volte face ensuite, et prit à nouveau la parole < J'appelle ma jument, Sereine, elle ne devrait plus tarder. >
Quelques secondes plus tard, un équidé gris apparu au petit galop, et vint s'arrêter devant les deux humains. Lysia passa une main dans son encolure, et se tourna vers le chevalier qui devait être fort étonné de voir une vagabonde possédant une monture. < Un vieil homme d'Ydril me la confiée il y a quelques mois, elle réponds à ce sifflet, c'est très pratique. Elle est devenue ma compagne et mon amie. Elle ne devait pas être loin pour être arrivée si vite! > Elle sourit à la jument qui s'ébroua fortement, et monta avec agilité sur le dos de son équidé. < Je vais acheter le nécessaire avec votre argent messire Lysandre, et je vous rembourserais un jour, je vous le jure. > Elle s'inclina gracieusement, et partit au galop, tentant de rejoindre le centre de Diantra, où les boutiques encore ouvertes pourraient lui permettre de se vêtir correctement.
[...]
Lysia avait été longue. Elle cherchait déjà des mots d'excuses pour se faire pardonner par le chevalier. En effet, les échoppes étaient pleines, le peuple profitant de ces festivités pour aller dépenser le peu d'argent qu'ils possédaient. Elle avait donc du attendre longtemps, et surtout hésité sur de nombreux accessoires différentes. Elle avait toutefois ses nouvelles affaires dans sa besace -dont elle devrait se débarasser d'ailleurs, étant signe de vagabondage-, et se rendait à la taverne que Lysandre lui avait indiqué. Elle avait à nouveau laissé Sereine en liberté dans la cité, pendant qu'elle passerait la soirée avec Lysandre. Elle s'arrêta devant l'auberge, jeta un coup d'oeil à l'inscription, et entra doucement, cherchant déjà l'homme du regard. De nombreuses personnes étaient attablées, d'autres buvaient, tous semblaient particulièrement heureux. Elle balaya la pièce du regard, craignant une fraction de seconde que le chevalier était partit après avoir trop attendu, mais l'apperçu rapidement. Il était au fond, assis, le regard songeur. Lysia s'avança rapidement, et s'assit en face de lui, tout en disant rapidement < Je suis désolée de vous avoir fait attendre messire.. Il y avait beaucoup de monde. Mais je pense m'être convenablement équipée. > |
| | | Lysandre d'Astalith
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Dim 18 Avr 2010 - 13:27 | |
| L'Auberge de la Rose Blanche était un lieu plutôt fréquenté et animé. Une certaine once de douceur flottait dans l'atmosphère et son nom n'était pas du tout anodin. Elle avait été conçue en l'honneur des liens qui unissait la famille du Roi Trystan de Diantra et la lignée des de Sephren de Langehack. La référence de la Rose Blanche était simplement du au fait que l'Ordre de Chevaleresque de Langehack portait le même nom. Lysandre d'Astalith, perçu comme leur plus grand Chevalier de deux dernières décennies, était entré ici depuis déjà deux heures. La patience est une vertu et c'est la seule chose qui lui donna la force d'attendre la jeune femme. Ce n'était pas comme s'il était sur un champ de bataille, ce soir... Pour elle, il pouvait bien attendre.
Finalement, Lysia Wicalia arriva et se précipita jusqu'à sa table ornée de chandelles et des traditionnelles serviettes rouges. Ce soir, c'était un service de grande classe. Je suis désolée de vous avoir fait attendre messire.. Il y avait beaucoup de monde. Mais je pense m'être convenablement équipée.
Vous pensez vraiment être équipée comme je l'entendais...?
Le Chevalier d'Astalith arqua un sourcil annonciateur d'un mauvais présage. Il observait longuement, de haut en bas la façon dont sa fausse compagne s'était vêtue. L'expression de son visage affichait la désapprobation, comme si Lysia avait totalement foutu en l'air les deux dernières heures de sa vie. Finalement, Lysandre rit de bon cœur, laissant apparaître un sourire rêveur sur son visage.
Vous êtes parfaite, Damoiselle Lysia... Oh... ! puis, baissant le ton. Encore une chose concernant la virginité... Vous n'êtes plus une Demoiselle mais une Damoiselle. Dans la Noblesse, Damoiselle est un terme très important. Il désigne les jeunes filles encore vierges et nobles.
Lysandre poussa un profond soupire. Tout aurait été bien plus simple si elle avait été réellement vierge. Enfin, ce n'était pas comme si elle prétendait vouloir épouser un Duc ou un Marquis. Elle ne possédait aucune tutrice qui irait vérifier par elle même l'état de son hymen. Mais vraiment, il était capital que Lysia prenne connaissance de toutes ces petites subtilités... Ce n'était pas seulement son propre honneur qu'il protégeait mais également le sien. Puis, les véritables petites pucelles qui avaient envie de faire davantage la connaissance du charmant homme étaient plutôt nombreuses. Il craignait déjà les remarques qui seraient attribués à Lysia le lendemain matin, lorsqu'ils rejoindraient les tribunes de Langehack dans l'enceinte du Grand Tournoi Royal de Diantra. D'ailleurs, la clientèle observait déjà qui était cette catin qui venait de s'installer à la table du Chevalier de la Rose Blanche. Jalousie, incompréhension, fascination... Des regards indiscrets étaient rivés sur eux et ainsi, le jeu de rôle pouvait commencer. Les prunelles dorées de Lysandre prirent une teinte admirative, presque charmée et plongeaient dans les yeux noirs de Lysia. Délicatement, le Chevalier saisit les deux poignets de la jeune femme et effleura ses mains l'une après l'autre. Il devait garder en tête qu'il était invalide. D'un ton audible, cristallin, il lança la rumeur à haute voix sur laquelle toute cette mascarade débuterait.
Damoiselle Wicalia... Vous êtes une femme somptueuse. Je loue notre rencontre et remercie notre Mère, Néera de m'avoir déposé au milieu de votre chemin. Un serveur interrompit la balade amoureuse de Lysandre et les invita à choisir les mets et les nectars qu'ils désireraient consommer ce soir. Que prendrez-vous, mon aimée ? Je vous offre absolument tout, Damoiselle de mon cœur...
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| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Dim 18 Avr 2010 - 16:06 | |
| - Vous pensez vraiment être équipée comme je l'entendais...?
Une étrange angoisse l'envahie à une vitesse ahurissante lorsque le chevalier prononça ces quelques mots. Elle ne savait pas quoi dire, et d'ailleurs n'ouvrit pas la bouche. Lorsqu'enfin il rit doucement, elle soupira de soulagement, et jeta un coup d'oeil plus attentif à la petite table. Elle était décorée finement, parée de charmantes serviettes rouge vif. Lysia n'avait jamais fait attention au superflu de ce genre, et pourtant cette nouvelle attitude qu'elle devait adopter semblait s'emparer entièrement d'elle. La jeune fille portait une robe très légèrement décolletée, d'une couleur gris argenté, aux bordures ornées d'une discrète dentelle blanche. Un collier fin en argent était à peine visible à travers ses longs cheveux bruns. Elle avait reçu de nombreux conseils d'une vieille dame, autrefois dame de compagnie d'une noble duchesse, qui l'avait aidé avec beaucoup de subtilité. Elle tenait l'étroite échoppe où Lysia avait décidé d'aller acheter une robe. Peu fréquentée, cette dernière était parfaite pour passer innaperçu. Lysia jeta un coup d'oeil autour d'elle, se rendant compte qu'en effet, on l'observait intensément.
- Dans la Noblesse, Damoiselle est un terme très important. Il désigne les jeunes filles encore vierges et nobles.
Damoiselle et non Demoiselle... Quelle différence énorme! Ces nombreux détails risquaient de la perdre. Elle devait y faire particulièrement attention. Elle se demandait avec curiosité ce que les personnes autour d'eux pouvaient bien dire d'elle. Loin d'être naïve, Lysia savait pertinemment que ce n'étaient probablement pas des remarques agréables. Mais elle ne s'en souçiait guère. Lorsque Lysandre prit doucement ses poignets pour ensuite effleurer ses mains, la jeune fille retint un sursaut de surprise. Elle ne s'y attendait pas, mais ne devait en aucun cas montrer cet étonnement. Elle se contenta donc de sourire doucement, ouvrant des yeux admiratifs -qu'elle n'eut pas tellement à feindre- et acquiesça d'un signe de tête, en prenant la parole à son tour :
< Je désire ce que vous prendrez vous-même, Messire > Sa voix était tout à fait calme et posée. Pourtant, si elle lui avait renvoyé la décision de choisir quelque chose, c'était bien parce qu'elle n'avait strictement aucune idée de ce qui pouvait être servi dans cet établissement. Elle garda un regard brillant posé sur le chevalier, comme pour appuyer le fait qu'elle n'avait d'yeux que pour lui. Les divers compliments qu'il venait de lui offrir la rendirent étrangement heureuse. Elle n'avait jamais connu cette noblesse de parole et d'esprit. Les hommes qu'elle avait connu apr le passé n'étaient autres que des pirates, des petits bourgeois avides de distraction. Cette manière de s'exprimer, cette finesse d'esprit, elle ne l'avait jamais connu. Et elle en était terriblement sous le charme.
Elle attendit que le serveur soit parti, pour s'approcher légèrement de la table, tentant de parler de manière à ce que personne d'autre ne les entende. < Mon seigneur, je dois vous demander. Pourquoi donc acceptez-vous tout ceci? Vous saviez que je ne dirais rien quoi qu'il arrive, alors pourquoi m'avoir permi de découvrir cela? > Ce fut une question mêlée d'innocence et de véritable curiosité. Elle ne comprenait pas pourquoi. Peut-être cela l'amusait-il, au fond? Et pourtant, il risquait gros, et ne semblait pas être ce genre de personnes prêtes à tout pour avoir un quelconque divertissement. Elle avait donc beau réfléchir, tourner et retourner la situation, elle ne voyait pas l'avantage que pouvait trouver Lysandre dans cet immense subterfuge. Peut-être avait-il eu pitié d'elle? Cette dernière reflexion lui fit baisser les yeux. Si telle était la raison à tout ceci, elle préférait encore ôter cette robe sublime, enfiler sa tunique trop petite, et repartir par monts et par vaux, aux côtés de Sereine. < Je doute pouvoir vous apporter quoi que ce soit, à part le malheur si il m'arrive de faire la moindre erreur... > |
| | | Lysandre d'Astalith
Humain
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| Sujet: Re: L'Honneur d'un Chevalier. Mer 21 Avr 2010 - 18:33 | |
| Comédie divine, amusante et somptueuse. Attention, le Chevalier d'Astalith commençait à prendre goût à ce jeu. Sa voix, son regard, ses gestes, Lysia jouait son rôle à merveille et demain, on raconterait un peu partout que le Chevalier de la Rose Blanche disposait d'une compagne du nom de Damoiselle Wicalia. La succession de questions de Lysia était devenue bien inutile. La machine infernale dans laquelle venait de se lancer la radieuse jeune femme était en marche et plus rien ne la ferait reculer après cette première mise en scène.
Vous prendrez la même chose que moi...? Mon bras m'indispose, j'espère que vous saurez abandonner votre côté carnivore s'il existe pour ce soir. puis, lançant un regard au serveur. Ce sera une printanière de légume accompagnée d'un somptueux vin de Hautval. Ma compagne se contentera de la même chose, tels sont ses désirs.
Le serveur nota sur un bout de papier la demande du Chevalier d'Astalith et de la jeune Wicalia puis s'éloigna de la table, laissant les deux faux tourtereaux l'un en face de l'autre. Jouant avec la main droite de Lysia sans la quitter de son regard doré, Lysandre écouta attentivement sa succession de questions.
Je trouve cela amusant. Il y avait fort longtemps que je n'avais pas dîner en tête à tête face à une... Demoiselle si belle et si radieuse que vous, Lysia. dit-il sur le ton d'un murmure.
En réalité, c'était une question intéressante. Evidemment, Lysandre ne croyait pas entièrement ses paroles. Il ne la connaissait pas et il aurait été désastreux qu'elle puisse parler de ce qu'elle avait aperçu sur son secret qui ne devait être dévoilé à quiconque. Son Honneur et celui de sa Majesté était en jeu dans cette affaire de Gloire. Non, la vérité la plus importante en ce moment-même était que Lysandre ne pouvait pas laisser s'en aller Lysia avant la fin de ce tournoi. Répondre à sa requête était la seule solution viable et certaine à ses yeux. Mais cela, elle n'avait pas besoin de le savoir et il saurait le garder au fond de lui derrière son air de faux amant. Après tout, que pouvait-il se passer s'il cherchait dans les prochaines heures à devenir un véritable amant ? Serait-elle capable de lui résister ?
Je n'attends aucun bien matériel de votre part... toujours en chuchotant. Je risque gros dans tout cette histoire, certes... Mais je trouve cela amusant de tromper une partie de la Noblesse que je n'apprécie pas forcément.
... En plus, votre charmant sourire vaut bien de s'opposer à toutes les peines... Je ne suis pas indifférent à la jeune demoiselle que vous êtes...
Son regard se voulait insistant, son sourire charmeur et sa voix convaincante et douce à la fois. La langue, le Chevalier d'Astalith savait la manier. Cruauté pure ? Non, non et non. Chacun de ses termes faisait parti de la vérité. Il était peu probable qu'il se livre à elle dans une couche pour une folle nuit de débauche, cela justifiait sa non attente de bien matériel. Et effectivement, Lysandre risquait probablement plus cher de devoir se défendre face à un secret dont elle avait le pouvoir de dévoiler que d'être reconnu coupable d'avoir ouvert l'entrée de la noblesse à une paysanne. Les nobles... Il lui suffisait de songer au Porc d'Odélian pour que ses poils s'irisent et que la conversation prenne un tout autre mouvement par la suite. Puis, Wicalia Lysia était une femme plutôt belle et attirante. Il n'avait pas vraiment besoin de se forcer pour paraître charmé par la belle femme. |
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