De l'acier et de la magie (PV Nakor)

C'était un beau matin de printemps. Les oiseaux pépiaient gaiement, les faons sautillaient gentillement, et une vague de douceur et de pacifisme semblait inonder le château de son écoeurante aura. Bref, pour résumer l'essentiel dans le plus beau et le meilleur des mondes, Berg'inyon s'ennuyait ferme.
C'était pas faute d'essayer de se distraire, pourtant. Embêter Adria, lui donner des ordres et heurter sa délicate sensibilité pour la faire rougir jusqu'à la racine de ses blonds cheveux, c'était une activité qui ne manquait pas de charme. Les repas étaient délicieux, le repos pas désagréable et même la conversation du vieux pouvait paraître intelligente, sous une certaine lumière (et pour peu qu'on y pige quelque chose). Bref, le paradis, quoi !

Mais voilà. Il était enfermé et ne supportait pas de l'être, il se languissait du grand air et, pour toute aventure, ne pouvait profiter que d'une faible brise qui arrivait parfois à se hisser jusqu'aux fenêtres de l'imposant château. Comme le loup d'Adria (c'était ainsi qu'il se plaisait à s'imaginer), il était un animal farouche et aventureux qui ne pouvait supporter sa cage, toute dorée et parfumée qu'elle soit. Alors qu'il maudissait le sort qui le maintenait enfermé avec la douce mais remuante jeune fille (qui ne connaissait pas sa chance de pouvoir bouger comme elle le voulait), il s'efforça de tendre l'oreille aux pas familiers qui résonnaient dans le couloir. Il avait discrètement demandé à Nakor de se débarrasser de la sylvaine quelques instants, le temps qu'il leur fallait pour avoir une brève discussion. Car il avait une demande particulière à exposer au vieux mage, et pour rien au monde il n'aurait permis qu'elle n'atteigne les oreilles de la principale concernée.

- Vous êtes enfin là, vieillard. Pour quelqu'un qui courrait aussi vite dans la forêt, vous manquez d'allure ce matin...

Sur ses charmantes paroles d'accueil, accompagnées d'un sourire mi-amical mi-moqueur, Berg'inyon se redressa avec un grognement.

- Avant que vous écoutiez ce que j'ai à vous dire, j'aimerais que tout soit bien clair. Jamais, quoi qu'il arrive, vous ne direz un mot de notre petite discussion à Adria. Même si elle vous torture, vous questionne, vous supplie ; on est bien d'accord là dessus ?

Et le drow, pour appuyer ses paroles, leva un sourcil à la fois menaçant et interrogateur en direction du vieux mage. C'est sûr que comme introduction, ça devait faire assez bizarre.

Berg'inyon avait eu une demande un brin singulière, ce qui intrigua le vieux fou au plus haut point. Qu'à cela ne tienne, il fallait qu'Adria les laisse tranquille un petit moment, pour qu'il se retrouve uniquement entre eux deux. Nakor avait donc lancé une petite pique en disant ouvertement que le pauvre petit drow devait se reposer et qu'Adria ferait mieux d'aller prendre l'air frais des jardins et de la ville. Le vieil homme l'avait accompagné un peu, les deux, maitre et élève, avait discuté un peu, de tout et de rien, quand Nakor annonça à la jeune fille, qu'elle avait passé trop de temps avec les deux même personnes. Le mage l'avait donc laissé là, en lui donnant ordre de s'amuser un peu dans la ville, mais sans aller faire trop de folie tout de même. Comme tout naturellement avec Adria, elle partit, toute enjoué à l'idée de pouvoir aller promener dans la forêt ou autre sans personne pour lui dire de ne pas faire ci ou ça. Nakor était alors remonté au haut de sa tour et avança tranquillement jusqu'à chez lui, un brin rêveur, en essayant de deviner de quoi Berg'inyon voulait lui parler. Nakor entra donc et fut accueillis par des propos toujours aussi sympathique ... bon petit! Nakor décida de venir s'asseoir au coté du jeune drow, parce qu'ils avaient apparemment besoin de se parler mais aussi parce que Nakor s'était attaché au jeune homme sans apparente vergogne. Nakor prit donc place là où le guerrier lui en avait laissé et écouta ce qu'il avait à lui dire. Nakor fut étonné d'entendre ces propos là et se mit à rire tranquillement

"Haaaa on veut lui faire des cachoterie hein?"

Puis Nakor s'approcha précipitamment de Berg'inyon et lui saisit un peu de peau sur la joue droite, peau qu'il malmena un peu, comme le ferait un grand père gâteau et gâteux qui avait envie d'exprimer son amour pour le jeune homme. Il le relâcha rapidement et tout en s'esclaffant ajouta

"Mais oui je ne lui dirait rien si c'est vraiment ce qui est important pour toi jeune gourgandin! Après tout, je crois que je t'aime bien!"

Puis Nakor ne laissa qu'un sourire sincère sur son visage, reprenant entièrement son sérieux, ce qui était rare chez lui et termina

"Aller! Parle Berg'inyon et fait le sans détour, je te répondrai aussi sincèrement et nous verrons bien ce que nous pouvons faire face à ... un petit problème peut-être?"

Puis Nakor plongea un regard scrutateur en direction du drow convalescent, donnant l'impression de le passer au scanner et attendit de voir ce qui était si important pour le guerrier et qui ne devait pas atteindre les oreilles de son élève du moment.

Berg'inyon grogna et fusilla du regard le vieux mage, malmené qu'il était par un papy gâteux sans espoir de se défendre (il ne pouvait même pas s'écarter, avec sa cheville blessée). Et puis, n'importe comment, vu qu'il venait en demandeur de service, il ne pouvait pas se permettre de le mettre en rogne, parce que sinon...
Mais il devait reconnaitre bien malgré lui que le vieillard lui était de plus en plus sympathique. Sous se airs de bourrique sénile, il cachait une puissance relativement démesurée et une influence certaine sur la cour de Diantra. Après quelques temps passés au château, le drow ne pouvait ignorer le respect certain avec lequel même les plus hautes personnalités s'adressaient à lui, et il soupçonnait fort le vieux têtu de cacher son jeu en se faisant passer pour plus humble qu'il ne l'était en réalité.

- Déjà, je tiens à ce que vous sachiez que je suis un homme d'honneur, et qu'en tant que tel, je me considère comme votre débiteur. Vous m'avez sauvé la vie, et si il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous en retour, vous n'aurez qu'à me contacter pour que je ne me mette à votre service.

Il ne précisa pas comment précisément le sorcier pourrait entrer en contact avec lui, car il supposait (un peu naïvement peut-être) qu'un type aussi puissant pouvait bien remédier à ce genre de petits détails pratiques par la magie.

- Mais le service que je vais vous demander n'a rien à voir, et je vous paierais pour ça. Du moment que vous acceptez les pierres précieuses, en tout cas, parce que c'est tout ce que j'ai sur moi pour le moment.

Berg'inyon, amusé, omit volontairement de préciser que lesdites pierres précieuses avaient été *empruntées* dans le cimetière en même temps que l'amulette ensorcelée. Après tout, l'argent est l'argent, quelque soit sa provenance...
Une fois ce point précisé (et il se sentait plus léger à présent qu'il avait officiellement offert de rembourser sa dette, car il détestait être redevable envers qui que ce soit), il saisit une petite bourse de cuir qui pendait à sa ceinture et farfouilla dedans un moment. Sa main retirée, il l'ouvrit pour laisser entrapercevoir une fine chaine d'argent au bout de laquelle se balançait un pendentif sculpté.

- Si je vous donne ça, est-ce que vous pourriez me l'enchanter ?

Le minuscule couple d'elfes se balançait doucement, un guerrier drow en armure d'un noir profond qui tenait enlacé une sylvaine tout de blanc vêtue. La sculpture s'arrêtait au niveau de leur torse, où le noir du drow et le blanc de l'elfe se mêlaient pour ne faire plus qu'un étrange amalgame aux divers niveaux de gris. L'orfèvre sétait vraiment donné du mal pour exprimer les émotions de ses personnages à une si petite échelle, car on pouvait presque deviner la résignation dans les traits du guerrier, reflet des yeux tragiques de sa compagne.

Un drow et une sylvaine... Pour Nakor, sûrement, cela pouvait prêter à confusion vu les circonstances, mais Berg'inyon était sûr qu'Adria comprendrait l'allusion.

- Elle se met toujours dans des situations impossibles, vous voyez, poursuivit le mercenaire en ignorant le regard du vieux mage. Tant qu'elle reste au château, ça va, mais un jour elle voudra s'en aller et elle se retrouvera toute seule dehors, avec sa bête manie de se retrouver aux mauvais endroits au mauvais moment et son aptitude incompréhensible à ignorer les signes précurseurs d'ennuis. Enfin, je pense que vous avez saisi le topo : il faudrait que vous me jetiez un sort là-dessus, quelque chose qui puisse me prévenir quand elle est en danger et qui me ramène près d'elle si c'est le cas. C'est dans vos cordes, non ?

Comme toujours quand il se sentait embarrassé, il prit des airs bourrus pour ajouter :

- Et après mon départ, quand vous lui donnerez, ne lui parlez pas du sortilège. Elle saura que ça vient de moi, mais c'est tout. Essayez juste de la convaincre de garder toujours le collier sur elle, quoi qu'il se passe. Je peux compter sur vous là-dessus ?

Nakor prit place et écouta ce que le drow avait à lui dire de sa voix de stentor. Il se proposait de lui être redevable parce que le vieillard lui avait sauvé la vie. Nakor était bien aise de voir que ce drow était beaucoup plus noble qu'il en avait l'air. Le magicien se tut et ne dit rien, laissant Berg'inyon parlait afin que celui ci débite tout ce qu'il avait à dire. C'est donc pourquoi Nakor hocha gravement la tête après la première partie du discours. Lorsqu'il entendit parler de paiement et de pierre précieuse, Nakor allait ouvrir de grands yeux et hausser les épaules, afin de demander ce qu'il pourrait bien faire de ces cailloux, mais il se ravisa et ne cilla même pas, il attendit juste d'en savoir plus. En effet, l'honneur de Berg'inyon était en jeu et s'il avait besoin de payer pour un service, Nakor ne pouvait pas se permettre de refuser ce paiement. Il était souvent important de payer pour un service, cela ne laissait pas de place à une quelconque dette et l'honneur des deux partis était sauf. Berg'inyon sortit un très jolie pendentif sculpté avec précision montrant un drow et une elfe. Le petit mage ne put retenir un sourire et entendit la demande du guerrier. Un petit silence s'installa puis Nakor respira profondément, il tendit la main vers le bracelet pour le saisir et fixa ses yeux dessus Il prit la parole et recommença depuis le début

"En tout premier lieux Berg'inyon, je prends note de ta proposition de remboursement de service Le jour où j'aurai besoin de toi, je te promets d'entrer en contact avec toi et de te le signifier avec franchise!"

En effet, Nakor avait plongé au plus profond de son âme, il en avait farfouillé dans les méandres! Sa signature spirituelle ne serait donc pas trop compliquée à retrouver. Surtout si son esprit ne s'y opposait pas. Nakor continua

"Ensuite voyons voir ... tu me demandes là quelque chose de très compliqué mon enfant. Pour réussir ce tour là, il faudrait que j'enferme un énorme quantité d'énergie magique à l'intérieur de ce qui deviendrait un artefact. Si je fais cela, d'une Adria le sentira et me demandera ou cherchera à découvrir quel sort est ancré à l'intérieur, et ensuite, cet artefact va attirer tous les sorciers qui se trouveront à proximité d'elle. Elle aura encore plus d'ennuie que si elle n'avait pas ce pendentif ensorcelé. De plus, pour faire une telle chose, il faudrait que toi aussi tu sois en possession d'un artefact semblable et que les deux soit relié ... c'est à dire au moins fabriqué à partir du même matériau. En quelque sorte il faudrait que j'ensorcèle le pendentif puis que nous le brisions, pour que tu en garde un petit morceau. Enfin un dernier point, avec le temps, l'énergie enfermé à l'intérieur pourrait se dissiper et alors, le jour où elle s'en servirait ... tu pourrais apparaitre un peu plus proche d'elle, mais il manquerait certainement un bout de chemin!"

Nakor plongea alors son regard dans celui du drow, reprit son souffle et continua

"Je sais ce que tu vas me dire : tu es déçu, je suis un vieux fou incapable et ainsi de suite Berg'inyon ... mais tu dois comprendre quelque chose de très important! La magie ne peut pas tout faire ... elle n'est pas la solution à tout, elle facilite en effet certaines choses, mais elle ne peut pas trouver réponse à tout. Aucun de nous n'est un dieu et je peux t'assurer que tu ne trouveras aucun mage dans ce monde qui serait capable de faire ce que tu me demandes."

Nakor laissa un très bref silence s'installer avant de continuer

"Par contre ... j'aimerai savoir ce que tu compte faire pour défendre Adria? Une fois sur place avec elle ... que ferais-tu? Tu n'as aucun talent magique, tu ne ferais donc que prendre sa défense en se battant à sa place pour affronter les créatures qui seraient au devant d'elle. Est-ce que je me trompe Berg'inyon ou est ce que ce serait plutôt pour faire en sorte que ... et bien à deux on est plus fort qu'à un seul?"

Le ton employé par Nakor était tout à fait énigmatique, parce qu'il donnait l'impression de réfléchir intensément, comme s'il cherchait une autre solution, une solution qu'il pourrait mettre en œuvre et qui permettrait de garder le silence sur l'ensorcellement. Nakor avait donc besoin de savoir si Berg'inyon souhaitait apparaitre à ses cotés pour prendre sa place dans un combat, ou pour rajouter du nombre et équilibrer un combat sur numérique en défaveur de la jeune elfe. En tout cas, on sentait clairement dans le discours du vieil homme, qu'il ne se moquait pas du drow, en lui disant qu'il n'avait pas de talents magiques ou autre.

Berg'inyon hocha la tête en écoutant les explications du vieillard, pas le moins du monde déçu ou offensé. Il est vrai qu'avec son ignorance profonde et assumée en matière de magie, il avait tendance à trouver simples des choses affreusement compliquées et compliquées des choses désespérément simples...

Mais répondre aux questions de Nakor était une autre paire de manches, et ce pour trois raisons ; tout d'abord, parce qu'il ne comprenait rien, mais alors rien du tout à ces subtilités magiques sur ce qu'il était possible de faire ou non, ensuite parce qu'il ne voyait pas très bien où le vieux voulait en venir, et enfin parce qu'en tant que fier guerrier drow, il n'aimait pas faire étalage de ses sentiments et aurait préféré que ce genre de conversation se limite au minimum syndical.

Enfin... Si il voulait son sort, il allait devoir coopérer de son mieux, de toute façon...

- Je vous remercie d'essayer. Je ne sais pas moi-même ce qui vous est possible ou non, donc n'hésitez pas à me le dire si ma demande vous paraît absurde.

Avec un éclair malicieux, il ajouta :

- Enfin, ne me le dites pas sur ce ton, sauf si vous avez un domestique sous la main pour vous aider à ramasser vos entrailles. Mais bon, blagues à part, voilà comment je m'étais imaginé la chose.

Il inspira, prit un moment pour réfléchir et commença lentement, en cherchant les meilleurs termes pour exprimer clairement sa pensée :

- Si jamais il s'avère qu'elle est menacée... Non, disons si il est certain qu'elle est en danger mortel, je voudrais pouvoir être près d'elle et réagir contre la menace. Même si ça ne dure qu'un instant - je veux dire, vous pouvez me retéléporter directement d'où je viens une fois la menace passée, si ça vous facilite les choses. Il s'agit juste de pouvoir lui prêter main-forte et de la mettre en sûreté si besoin est.

Comme s'il avait besoin de justifier, il ajouta :

- Une fois que nous avons été attaqués par deux de mes... compatriotes, elle s'est retrouvée si mal après avoir lancé un sort qu'elle s'est évanouie pendant plusieurs heures. Elle était sans défense alors, et sans moi à ses côtés -si elle avait été seule, je veux dire- elle aurait vite été retrouvée par d'autres drows. Je n'y connais rien, mais j'en ai tout de même déduit que la magie était aussi bien nocive pour le mage que pour ses ennemis. Il lui faut un soutien au cas où elle pomperait trop dans ses réserves, et je peux être ce soutien.

Il se rendait compte que sa demande était aussi inhabituelle que difficilement réalisable, et c'est pourquoi il tenta d'envisager une autre solution :

- Si toutefois cela vous est préférable, je pourrais également lui transmettre des forces en cas de besoin, ou même prendre des blessures qui lui seraient infligées. Je ne sais pas comment tout ceci serait possible, mais si vous voyez une autre solution, dites-le-moi... Je ne peux pas rester sur ses talons en permanence, et la guerre ne lui fera pas plus de cadeaux qu'aux autres.

Puis, amusé à cette idée, il sourit narquoisement.

- Je suis sûr que ça ne lui déplairait pas d'avoir un chevalier servant pour elle toute seule, même drow...

Sujet: Re: De l'acier et de la magie (PV Nakor) Ven 3 Sep 2010 - 8:11

Nakor écouta le jeune drow, il était vif et intelligent et surtout, il aimait la jeune elfe Adria. C'était bien là le plus important mais la demande de Berg'inyon était difficile à mettre en œuvre, par contre il subsistait une possibilité, elle devrait plaire au drow ou il devrait renoncer. Bien évidemment le drow fit un peu d'esprit et Nakor conserva son sourire sur les lèvres, il écouta ensuite toute la tirade et souffla longuement. Il planta un regard millénaire dans les yeux de son nouvel ami et on put y déchiffrer une flamme de sagesse antique. Le vieux fou prit la parole et la conserva pendant un bon moment

"Je vois que tu es vraiment prêt à tout pour lui prêter un peu d'aide, une aide que je vais te proposer de concrétiser d'une autre manière, c'est la seule qui soit réalisable. Elle ne te satisfera pas forcement à cent pour cent Berg'inyon, mais au moins ça sera toujours ça. D'ailleurs, je suis navré de te le dire comme ça, mais ce sera ça ou rien. La téléportation demande une consommation énergétique trop grande pour que je puisse assurer ce sort sur le long terme, tu n'as pas idée de comment je frôle la mort par épuisement à chaque fois que je fais ça. Et encore je sais de quoi je parle! Alors des novices en magie, utilisant un artéfact aussi nécessiteux et gourmand en puissance vitale ... il ne faut pas y penser."

Puis Nakor se permit de poser une main sur l'épaule de l'elfe noir et continua

"Mais je ne vais pas non plus rien faire, j'ai encore quelques petites choses dans mon sac. Voila ce que je te propose, je dois pouvoir fabriquer un sortilège qui lierait une toute petite partie de ton esprit dans celui d'Adria. Une partie si infime qu'elle ne le sentirait pas si nous agissons intelligemment au moment de lui donner l'artéfact ensorcelé. Mais une partie suffisamment grande pour que, lors d'un état de stress intense, semblable à celui que l'on ressent face au danger, le sort s'active et que tu sois entièrement relié à Adria. Tu serais dans son esprit et il y aurait alors deux possibilités qui s'offriraient à toi. Soit tu pourrais simplement la guider en la calmant et en lui donnant des conseils. Comme si tu étais à ses cotés Berg'inyon, mais simplement pour la conseiller, lui dire de parer à droite, à gauche, d'attaquer devant, de se protéger depuis l'arrière et ainsi de suite. Ca, c'est si son esprit est suffisamment fort pour te fermer la porte de son contrôle et qu'elle est donc apte à faire face, simplement vous seriez deux à lutter dans un seul corps. Quatre yeux sont toujours mieux que deux, et avec des conseils d'un guerrier elle devrait déjà mieux s'en sortir. Soit, elle est dans un état de panique ou de fatigue intense et là, il y a de très grandes chances pour que ton esprit puisse en partie prendre le contrôle de son corps momentanément bien sur, tu pourrais alors toi même mettre en mouvement ses bras, ses jambes et ainsi de suite, tu comprends, tu pourrais te battre pour elle, depuis elle même. Dans cette option là, je ne te cache pas que, si son esprit s'abandonne et qu'elle tombe dans les pommes, c'est ton énergie qui sera pompé et doublement en plus car tu devras faire fonctionner ton corps et celui d'Adria."

Nakor lâcha l'épaule de l'elfe et se leva, il marcha un peu en terminant sa phrase

"Voila ce que je te propose mon enfant, la possibilité de ne faire qu'un avec elle dans les moments où elle aurait le plus besoin d'une aide comme celle que tu peux lui apporter. Cela te semble-t-il une bonne option? En tout cas soit sur que la magie ne pourra pas t'offrir plus, j'en suis désolé. Les magiciens ne sont pas des dieux dans un monde de mortel, nous avons juste quelques possibilités en plus. A toi de me dire si celle ci te convient! Mais une fois le processus lancé, tu sais qu'il sera très compliqué de revenir en arrière, regarde le mal que j'ai eu à enlever un morceau d'esprit de ton propre corps!"

Nakor planta de nouveau un regard perçant dans celui de l'elfe, comme s'il le passait au scanner et attendit une réponse.

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