Qui va là? [Eliel]

Ce jour là, il fait beau mais le ciel est lourd. Je ne doute pas qu'il va pleuvoir d'ici ce soir. Peut être de l'orage ? Je n'en sais rien et je m'en moque un peu. Les animaux sont exités, c'est le signe d'un orage approchant. C'est une chose que j'ai pu remarqué en m'occupant d'eux. Tout comme les soirs de pleine lune.
Derrière la maisonnette dans laquelle j'habite, se trouve un bois. Je n'y suis toujours pas été faire un tour. J'ai bien trop de travail pour ça. Je me complais dans le labeur. Un bruit se fait entendre dans le feuillage et deux formes se dessinent dans l'ombre sans que je sois capable de distinguer s'il s'agit d'un animal ou d'autre chose.

Avec les animaux qui ne sont pas calme du tout, je me demande si ce n'est pas un loup ou une autre bestiole du genre. Prudente, je décide d'aller voir. Garance ne me pardonnerait pas si un loup ou un renard venait à dévorer son bétail ou ses volailles. Après tout, c'est mon travail que de veiller à cela.
Je dépose le sceau rempli d'épluchures à côté de la porcherie et je prends en main la fourche. Le bruit dans les fourrés se fait de plus en plus proche. Finalement deux êtres se font visiblement voir. Il s'agissait de deux hommes dont l'un soutenait l'autre pour avancer.

Ca ne me dit rien qui vaille. Surtout que je n'ai encore jamais eu le loisir de les voir au village. Je suis sur mes gardes. La fourche en main, je la pointe vers eux en leur intimant l'ordre de ne plus bouger.

Pas un pas de plus !

Je n'ai pas peur bien au contraire. J'éprouverai plutôt de la colère en les voyant. J'ignore s'ils sont des voleurs de bétail, des fugitifs ou autres vermines. En même temps la tenue de l'un ce ces hommes ne donne pas lieu de penser qu'il soit extrait du bas peuple. Un bourgeois ? Un noble peut être ? Cela n'a pas d'importance en soi.
Le second, celui qui a besoin de l'aide du premier pour avancer à une tenue beaucoup plus simple et modeste. D'ailleurs, je remarque qu'il est torse nu. Il est plutôt bien bâti de sa personne mais cela ne m'impressionne guère.

Pour le moment, je ne leur fais pas confiance. Je ne leur ferai jamais confiance mais cela est un autre problème. Pour le moment, ils sont deux intrus qui effraient les bêtes. Et ne serait ce que pour cela, ils ont intérêt à avoir une bonne raison car sinon je ne les laisserai pas aller plus loin.

Pour commencer, vous allez me dire vos noms et la raison de votre présence!

Ce n'était pas une question de politesse mais un ordre que je leur donnais. Je ne comptais pas me laisser faire comme la majorité des femmes qui se ferait prendre par le premier bandit du coin. J'avais un esprit très critique sur la gente masculine. On en avait aujourd'hui encore un bel exemple.

Etrange. Je suis le blessé, celui qui malgré un garrot plus ou moins maladroit perd en ce moment une grande partie de son liquide vital et dont le visage tend à prendre des couleurs cadavériques et pourtant, celui qui est affolé, roule des yeux dans tous les sens, bafouille et marche un peu trop vite pour mon unique jambe : c'est Cassius. De l'aide, oui. Nous avons besoin d'aide. M'aidant à marcher, il murmure un certain nombre de paroles insensée comme "qu'il ne se le pardonnerai jamais si..." sans finir sa phrase. Je peux la finir tout seul, mais j'évite. Non... Nous n'avons pas marché si longtemps et si mes souvenirs sont exacts, il y a un petit village non loin de la frontière nord est. Je me sens faiblir de plus en plus, ma tête tourne, je peine à avancer et si même si je fais tous les efforts du monde pour le cacher, Cassius le remarque tout de même.

Enfin ! Enfin, la lisière tant espérée et... Il semblerait que Néera ait entendu mes prières. Il y a une femme, certes pas très amicale au premier abord mais je suis persuadé qu'elle peut m'aider. Il ne s'agit que d'avoir un peu de coeur, nous le monde possède chez soi un minimum de matériel pour soigner les blessures, n'est-ce pas ? Nos noms et nos raisons de nous trouver ici... Cassius sent un léger signe de faiblesse de ma part et prend le temps de me déposer en douceur au sol avant de répondre à la jeune femme.

- Madame, je suis Cassius Thomas et voici mon cousin Eliel de la Roche. Il... Il est blessé et perd beaucoup de sang. Je vous implore de nous aider s'il-vous-plait ou... ou de nous indiquer un endroit où il puisse recevoir des soins.

Je n'ai jamais vu mon frère de lait ainsi, son égo démesuré au placard, une voix suppliante et les larmes au bord des yeux. Je peine pour garder les yeux ouverts mais je sais que c'est en vain. Je finirai par m'endormir. Bientôt. Très bientôt. Et peut-être pour ne plus jamais me réveiller vu tout le sang que j'ai perdu. Qui que ce soit pourrait nous suivre à la trace dans la forêt. Nous sommes tout deux couverts de sang. Tout mon pantalon en est imbibé - la flèche s'étant plantée assez haut dans la cuisse - et celui de Cassius, ses mains et sa chemise le sont presque autant que moi. Zut, il ne pourra probablement plus jamais reporté cet ensemble...

Et c'est sur cette dernière pensée peu profonde que je cesse la lutte, mon esprit se bat encore mais mon corps renonce. J'entends Cassius me parler, tenter de me réveiller en me secouant doucement et même quelques larmes couler sur mon visage. J'aimerai lui dire que tout va bien, qu'il ne faut pas qu'il s'inquiète mais je n'en suis pas capable. Vais-je mourir sur une simple erreur de chasse ?

Et pourtant, je me réveillerai.

Devant ma témérité et ma froideur, l'homme qui surportait le premier se présenta sous l'identité de Cassius Thomas puis présenta l'homme qu'il surportait. Ce nom ci avait une consonnance plus noble pourtant il n'en avait pas l'allure.
La suite fut assez curieuse car on me demanda de l'aide pour cet homme blessé. Vu le sang qu'il perdait, il ne tiendrait pas jusqu'au village. Poussant un soupire, je ne pouvais leur refuser mon aide surtout que l'un des précepte de Néera était de préserver la vie.

Conduisez le dans la maison qui est juste à côté et couchez le sur le lit. J'arrive dans une minute.

Je laissai alors les deux hommes se rendre dans ma maison et allonger le blessé sur mon lit. Pendant ce temps, je retournai vers la porcherie pour y re déposer la fouche et surtout avant toute chose nourrir les cochons. J'avais cessé ma tache à ce moment là. Balançant les épluchures aux porcs, je rentre pour les aider.
Le blessé était allongé sur mon lit, il y avait plein de sang sur sa jambe. Me nettoyant les mains dans un bassin d'eau, je m'approche alors. Je ne suis pas guérisseuse mais soigner un homme et panser la blessure d'un animal ne doit pas être si différent.

Tout d'abord, il faut pouvoir voir la blessure clairement et avec son pantalon ce n'est pas possible. Je ne compte pas voir un homme quasiment nu dans mon lit aussi, je vais chercher un ciseaux pour découper la partie concernée du pantalon de Eliel. Déchirant son pantalon, je le regarde droit dans les yeux. Vu son état il allait certaienement s'évanouir. Prenant un torchon, je le lui donne en lui disant quoi en faire au cas où il n'aurait pas comprit.
La plaie n'était pas belle du tout. Rien ne semblait obstruer la blessure. Néanmoins il fallait nettoyer cela et surtout recoudre. Le garrot de fortune était toujours en place et heureusement sinon, il se viderai de son sang. Je vais alors chercher une bassine que je remplis d'eau et une éponge. Déposant le tout sur un tabouret, je m'en retourne chercher de quoi refermer cette plaie. Je regarde Cassius et lui lance alors.

Qu'attendez vous ? Vous n'espérez tout de même pas que ce soit moi qui lui nettoie sa plaie ?

Suite à cela je vais chercher dans un petit coffret en bois du fil et une aiguille. Recoudre les chairs ne doit pas être si différent que de coudre deux morceaux de tissu ensemble. Avant de m'atteler à la tache, je prends un chiffon que j'approche de la bouche de Eliel en lui demandant de mordre.

Mordez cela ! Et interdiction de vous évanouir, est ce clair?

J'eus la délicatesse d'attendre qu'il morde le chiffon pour commencer à recoudre. J'avais du sang plein les mains. Il me fallut quelques minutes qui durent paraitre une éternité pour le blessé pour que la plaie soit enfin refermée. Je ne m'étais pas arrêtée pendant ses gémissements. Une fois le noeud final fait, je lance.

Les hommes tous des bébés!

Prenant une bande, j'enroule sa cuisse en serrant pour faire arrêter les saignements. Mais avant j'avais retiré le garrot pour être sure d'avoir recousu correctement. Eliel en serait quitte pour une belle cicatrice mais au moins la suture était faite convenablement donc s'il nettoyait quotidiennement la peau, il y avait peu de risque d'infections. Une fois mon bandage fait, je me relève et sors de la maison en les laissant seuls tous les deux. Alors que je passai le pas de la porte, je leur dis.

Pour le moment, vous pouvez rester ici. Il faut attendre un peu avant de le déplacer à nouveau. Donc, cette nuit vous resterez tous les deux à la ferme et coucherez dans l'étable. Sur ce j'ai encore du travail à finir.

Comme j'étais inconscient, Cassius dut me porter jusque l'endroit que la jeune femme lui indiqua. Je reprenai conscience lorsqu'il me déposa sur le lit avec une délicatesse que je ne lui connaissais pas. J'étais encore très faible, mais j'étais réveillé. Mon cousin ouvrit la bouche pour me parler mais fut contraint de la refermer suite au retour de la jeune femme. Elle se lava les mains; ce qui était en soi un signe plutôt rassurant car cela prouvait que la jeune femme savait y faire. Néera m'avait visiblement entendu. Elle ramena des ciseaux pour finir de découper mon pantalon déjà très malmené pendant la dernière demi-heure. Heureusement pour moi, la blessure n'était pas trop haute et elle n'eut pas besoin de me dénuder totalement. Cassius aurait sans doute trouver cela stupide, mais l'idée de me dévétir devant une inconnue ne me plaisait guère. Quelques lambeaux de pudeur probablement... Lui, le faisait régulièrement alors ça ne le dérangeait pas. De nous deux, il avait le rôle du coureur de jupon et je ne le lui enviai pas. La jeune femme me tendit un torchon et me demanda de mordre dedans pour la douleur et ne pas m'évanouir. J'hochai la tête et prenai le tissu entre les dents. J'avais eu la chance de me réveiller déjà une fois, il ne fallait pas reprendre ce risque. Cassius la regarde traverser la chambre, rammenant de l'eau, une éponge puis un petit coffret. Il ne réagit pas et elle s'énerva légèrement. Il bégaye quelques mots... En d'autres circonstances, je me serrai moqué. Lui d'habitude si éloquent, habile à séduire les femmes; entreprenant et dominant plus que dominé était réduit à un simple enfant à qui il fallait tout expliquer. Il se saisit de l'éponge d'un geste hésitant et après l'avoir imbibé d'eau commença à nettoyer doucement la plaie. Je serrai les dents sous la douleur. Il était relativement maladroit et ses mains semblaient trembler légèrement. Il lacha léponge qui vint répandre son contenu d'eau et de sang sur le sol.

- Je... je suis désolé.

Ce que j'avais ressenti lorsqu'il avait frôlé la blessure n'était rien comparé à la douleur quand elle s'empara de ma jambe pour recoudre la blessure à vif. J'avais eu la chance auparavant de n'être soigné que par des magiciens qui, en plus d'anestésier la zone, n'avaient pas à recoudre la plaie pour la guérir. Je n'étais pas exactement dans la bonne position pour râler. J'avais beau serrer les dents et me concentrer sur autre chose, quelques gémissements plaintif m'échapèrent. Elle n'était pas particulièrement tendre ni délicate mais elle cousait vite et en peu de temps la plaie était nettoyée et ne saignait plus. Mes "gémissements" ne lui plaisaient apparamment pas et elle se permit une remarque concernant les hommes en général. Je priais Néera pour qu'aucun bébé n'ait à se prendre une flèche car si moi je savais que j'allais guérir, un bébé n'ayant perdu qu'un dixième du sang que j'avais perdu serait probablement mort à l'heure actuelle. Je retenai cette remarque, de plus, le torchon m'empéchait de parler. Elle finit son travail en entourant la plaie d'un large bandage qu'elle serre fort. Puis, sans un mot elle se lève et sort. Sur le pas de la porte, elle nous indique que nous pourrons rester jusqu'à ce que je puisse marcher et que nous dormirons dans l'étable.

- Merci.

Je ne sais si elle a entendu ce simple mot, mais il est empli de toute la reconnaissance et la gratitude que je suis capable d'exprimer. Puis, le silence tombe dans la maison. C'est fini, elle est partie et nous sommes seul. Je me sens encore faible et fatigué mais au moins ma jambe ne me lance plus autant qu'avant.

- A l'avenir, rappelle moi de ne plus jamais me mettre devant toi quand tu es armé...

- Oh ! Avoue ça ne te déplait pas de te faire soigné par une femme qui, si elle n'est pas aimable, est très agréable à regarder.

- Je... je n'ai pas vu.

Dans la bouche de n'importe quel autre homme, cela aurait pu être un mensonge. Mais Cassius sait que je dis la vérité. Je n'ai pas regardé cette femme... Je ne connais même pas son prénom. Il faudra que je pense à le lui demander si je la revois.

- Il faudrait que tu ailles chercher Cavale et ton étalon...

Si j'ai le même cheval depuis des années, lui change régulièrement. Pour un cheval plus beau, plus digne, plus rapide, plus fougueux... Il en changerait presque comme de chemise. Alors je ne retiens pas le nom de tous ses animaux. Je ne suis même pas sûr qu'il les retienne lui même.

- Oui. Je t'emmène dans l'étable puisque marcher ou chevaucher pourrait réouvrir ta plaie, après j'irai les chercher ainsi que quelques vêtements propres... et entier. Je n'en aurai pas pour longtemps.

Je me redresse un peu et avec son aide, nous sortons de la petite demeure pour nous rendre avec les bêtes. Cassius grimace mais ça ne me fait ni chaud ni froid. Tant que je peux me reposer, tout me va. Lui a un goût du luxe plus... poussé que le mien. Je m'étends sur le foin, Cassius promet de revenir vite. Je sais ce que ça lui coûte de venir dormir avec moi, mais je suppose qu'il se sent redevable et un peu coupable. Nullement géné par l'environnement, je finis par m'endormir si bien que je ne l'entends pas revenir... Dans mon rêve, je revois ce cerf que nous poursuivions... Il est tout prêt de moi, je sens son souffle contre moi, j'avance même la main pour le toucher... Etrange. Serait-ce un présage ?

Dehors, je nourrissais les poules avant de sortir les moutons de leur enclos pour les conduire dans le pré. Aussi je ne remarquai même pas que Cassius et Eliel étaient sortis de la maison pour prendre possession de la l'étable comme je leur avais demandé. J'avais fort à faire que de veiller à ce qu'ils pouvaient bien faire.
Près de deux heures s'écoulèrent quand je pénétrai dans l'étable avec une fourche pour prendre de la paille fraiche pour refaire le lit des chevaux. N'étant pas repassée par la maison, je pensais qu'ils s'y trouvaient encore tous les deux. Mais ce ne fut pas le cas à ma grande surprise.

Un corps était allongé dans la paille et dormait aussi paisiblement que cela lui était possible. Je le fixai alors un bref instant avant de voir qu'il s'agissait de Eliel, ce jeune homme que j'avais recousu car il était grièvement blessé à la jambe. Par contre aucun signe de vie de son cousin. Où était il passé celui là ?
Eliel étant toujours à demi nu ne devait pas avoir très chaud. N'étant pas totalement sans coeur, j'allais donc chercher une couverture pour le couvrir. Je revins alors avec une épaisse couverture de laine dans les mains que j'allais lui déposer sur le corps.

Une main s'avance alors vers moi. C'est sa main. Je croyais qu'il dormait à mon que ce soit moi qui l'ai réveillé. Aussi je lui dis quelques mots.

Il manquerait plus que vous attrapiez un rhume dans cette tenue. Je ne compte pas vous garder ici une éternité... Je vais préparer un potage pour le repas. Vous en voulez ?

Un élan de gentillesse de ma part ? Du tout. Mais s'il tombait malade, il faudrait qu'il reste encore plus longtemps ici. Et c'est cela qui me dérangeait le plus. Je regarde autour de moi mais Cassius ne se fait toujours pas voir alors je lui demande.

Où est passé votre cousin ? Il semble vous avoir abandonné ici...

Finalement, je n'attends pas sa réponse et je le laisse seul à nouveau. J'ai autre chose à faire que de courir après son cousin qui ne semble pas être dégourdi. Retournant chez moi, je me mets à laver puis éplucher les légumes qui me serviront dans le potage. Ils provenaient tous du petit potager que je cultivais avec soin.
Trois quart d'heure plus tard, je revins voir Eliel avec un bol de soupe, un quignon de pain et de l'eau. Je déposai alors le plateau sur un tonnelet qui se trouvait là et je lui dis que c'était pour lui.

Mangez ! Par contre c'est chaud donc allez pas vous bruler.

Je m'étais immédiatement endormi, sombrant dans de bioens étranges rêves lorsque je senti une présence près de moi. Mon esprit m'assura que c'était Cassius, ce qui ne m'empêcha tout de même pas d'ouvrir les yeux et de tomber face à face avec la belle jeune femme qui m'avait un peu plus tôt sauvé la vie. Oui, belle. Je la regardai pour la première fois et je la gtrouvais magnifique, superbe, splendide, éblouissante. Ma main s'approcha d'elle comme pour confirmer qu'elle existait bien et n'était pas qu'une représentation de la femme idéale du point de vu physique tout droit sorti de mon esprit... Sa peau était très pâle et ses cheveux d'un noir de jais extraordinaire, elle dégageait une grâce, un mystère, une présence étrange... Je me ressaisis rapidement, espérant qu'elle prenne mon ébahissement pour une simple faiblesse au réveil. Elle me parla. Expliquant pourquoi elle m'avait couvert de la sorte et assurant qu'elle ne voulait pas me voir tomber malade - et me garder ici plus longtemps. Elle me proposa aussi du potage et j'acquiessais.

- Oui, hum... Merci.

Je n'avais rien d'autre à dire et c'était très frustrant, vraiment. Mais rien... Non, rien ne venait à mon esprit hormis le mot "Merci". Pour m'avoir sauvé la vie, pour m'offrir le gîte et le couvert, pour prendre soin de moi plus simplement... Elle regarda autour d'elle avant de me demander d'une voix qui me semblait lointaine où était mon cousin. Je me rappelai avec difficulté de ce qu'il m'avait dit avant que je ne m'endorme.

- Cassius ? Hum... oui. Nous avons laissé nos chevaux à la lisière de la forêt, il allait les rammener à la maison et me chercher quelques vêtements propres.

... Et pas découpé de partout, cela va s'en dire. Et elle s'en alla à nouveau. Je me sentis seul tout d'un coup, comme si elle représentait désormais la lumière, ou plutôt ma lumière. Je me rallongeais à nouveau sur la paille, encore sonné de l'image d'elle que je venais de recevoir. Etais-je entrain de rêver ? Non il ne me semblait pas... Alors comment ? Je n'avais jamais ressenti ça et je ne comprenais d'ailleurs pas ce qui était entrain de m'arriver. Je restai là à réfléchir jusqu'à ce que la porte de l'étable s'ouvre à nouveau. D'ailleurs, pourquoi mon coeur se mit-il à battre quand je la vit arriver avec un plateau, pour moi en plus ? Elle le déposa non loin de moi sur un tonnelet, m'indiquant que c'était chaud.

- Comment... Comment vous appelez vous ? C'est vrai, vous... m'avez sauver la vie et je ne peux même pas vous remercier correctement. Si t'en est qu'il soit possible de vous remercier, la vie n'ayant pas de prix. Y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour vous ?

J'étais son débiteur désormais... Et l'idée de la revoir encore et encore ne me déplaisait étrangement pas du tout. J'avais peur de paraître impoli à la dévorer ainsi du regard - Néera faite qu'elle ne l'ait pas vu - je me concentrai sur mon bol, posant mes deux mains tout autour et les réchauffant par la même occasion. Incapable de résister plus à la tentation, je relevais les yeux vers elle. Allait-elle s'asseoir ? Ou s'en aller comme elle s'était obstinée à le faire depuis notre rencontre ?

A ma question sur le lieu où se trouvait son cousin, Eliel me répondit qu'il était parti récupérer leurs chevaux et des vêtements propres. Bon.. Cela voudrait donc dire qu'il ne restait que cet homme pour un certain temps à présent. J'ignorai le temps que mettrait Cassius pour faire cet aller retour mais j'espérai longtemps, non pas que je souhaite rester seule avec Eliel.
J'étais repartie laissant le blessé méditer. Je revins presque une heure plus tard. Il était toujours là et pas de nouvelles de son cousin. Pas de nouvelles, bonne nouvelle comme dit l'adage... Alors que je déposait le plateau sur un petit tonneau, je fus surprise par sa question. Il me demanda mon nom. A la base, je n'avais aucune envie de lui donner mais c'était un manque de politesse si je ne le faisais pas.

Les gens d'ici m'appellent Rose mais je me nomme Eusebia. Aussi je vous serai gré d'utiliser mon prénom et non mon surnom. Seuls mes amis en ont la permission...

Pourquoi je lui avait donné mon surnom en même temps. J'ai raté une occasion de me taire. En tout cas le ton était donné, je ne le considérai pas comme un ami, bien au contraire. Il me demanda alors ce qu'il pouvait faire pour me remercier. Rien. Je ne voulais pas de remerciements de sa part. Je n'avais pas fait ça pour être remerciée.

La meilleur façon de me remercier serait de vous rétablir vite afin que je retrouve ma quiétude. Je ne vous chasserai pas mais je déteste la compagnie des...

Je m'arrêtai avant d'en dire trop une nouvelle fois. J'étais restée dans l'étable pendant qu'il avalait sa soupe. Je pus remarquer qu'à plusieurs reprises il me fixait avec un regard que je n'aimais pas mais alors pas du tout. Je le lui dis d'ailleurs.

Qu'y a t-il de si intéressant à me fixer ? Vous devriez vous plonger dans votre bol plutôt que sur moi ! Vos parents ne vous ont jamais appris qu'il n'était pas bien de fixer les gens comme vous le faites?

C'était une chose que mes parents m'avaient appris quand j'étais petite et que Marianne m'avait bien souvent dit. Il est vraiment pas doué pour ne pas se faire remarquer. M'asseyant alors en tailleur en face de lui à bonne distance, je fixai à mon tour le bandage que je lui avais fait. Puis je lui demandai la raison de cette blessure.

En tout cas c'est une bien vilaine blessure que vous vous êtes faite à la jambe. C'est arrivé comment?

Rose... Oui, c'était exactement ça. Cette jeune femme était une rose, encore toute fraiche de la rosée du matin mais pourvue d'épine pour le premier qui oserait tenter de l'approcher. Elle précisa néanmoins que je n'avais pas de droit d'utiliser ce surnom, mais seulement de l'appeler Eusebia. Dommage, même si ce prénom lui allait aussi à merveille. Je ne suis pas son ami, mais peut-être le deviendrai-je un jour ? Qui sait... Et peut-être ferai-je parti des privilégiés autorisés à l'appeler par ce délicieux surnoms. Peut-être... peut-être pas aussi. Il me sembla lire sur son visage qu'elle regretter de me l'avoir dit... Je lui souris pour toute réponse ? Que dire ? Si je la complimentais elle croirait à une tentative pour lui faire la cour. Ce qui ne lui plairait sans doute pas vu ce que j'avais déjà compris de son caractère. Ce qu'elle me confirma un peu plus tard lorsque je lui demandai un moyen de payer ma dette envers elle. Rétablir et partir au plus vite. Cela avait le mérite d'être clair, elle ne me gardait sous son toit que parce que j'étais blessé. Elle commença une phrase qu'elle ne finit pas. Aussi me permettai-je de sous entendre ce qu'elle n'avait pas dit.

- ... Hommes ?

ce pouvait être aussi nobles, ou bourgeois, ou quelque chose d'autre. Je n'avais pas la science infuse mais à sa manière de demander où était Cassius, il m'avait bien semblé que c'était notre sexe qui la dérangeait plus qu'autre chose. Et je la comprenais presque, si elle était seule ici. Les temps n'étaient pas sûrs, surtout pas pour une femme seule. Elle prenait un gros risque en nous acceuillant.

- Je n'abuserai pas de votre hospitalité, Mademoiselle. Je partirai dès qu'il me le sera possible.

A contre coeur sans doute mais je partirai. Je ne pouvais decemment pas m'imposer à elle... Même si Cassius ne serait probablement pas de mon avis. Pour me l'avoir fait remarquer, il devait la trouver fort à son goût. Au nom des cinq, comme il avait raison. J'avais du mal à me concentrer sur mon bol plutôt que sur elle, et elle le remarqua bien vite d'ailleurs. Me reprenant. Diantre ! C'était la première fois que je me retrouvai en émoi devant une femme, je ne pouvais pas être très discret.

- Qu'est-ce qui vous fait dire que je vous fixe ? Figurez vous que vous êtes devant la porte, et j'attend mon cousin voilà tout.

C'était un vilain mensonge, mais je ne pouvais pas lui dire tout ce que j'avais sur le coeur depuis que j'avais posé mes yeux sur elle. Ce n'était pas de l'Amour, ou pas encore... Non c'était... Oui probablement ce que Cassiys appelait une "attirance physique forte". Mais aucun doute que cela ne lui plairait pas. Je souriai devant son petit air outré, mine de rien assez content de la voix que j'avais employé pour ce monsonge presque véridique. Je profitais de la regarder pour regarder la porte, mais pas dans l'espoir qu'il n'arrive, mais dans le desespoir justement de voir cette porte s'ouvrir. Comme toujours, il m'éclipserait. C'était dans sa nature d'être le soleil et moi la lune. Discret quand lui rayonnait de mille feu. C'était nos caractères, nous n'y pouvions pas grand chose. Je reportai mon attention sur le bol. En effet le potage était chaud mais très bon. Ce n'était pourtant pas encore l'heure des compliments. Puis, elle me parla de ma blessure.

- Un accident de chasse. Une flèche perdue.

On pouvait dire cela comme ça... Elle pourrait toujours penser qu'elle avait ricocher quelque part avant de se planter dans ma jambe. Elle pouvait aussi imaginer la vérité : l'archer s'était trompé de cible.

- Vraiment une chance que nous soyons tombé sur vous. Vous vivez seul ici ?

Un peu trop de curiosité sans doute. Mais quel mal y avait-il à continuer une conversation qu'elle avait elle même lancé ?

Visiblement mes pensées furent mises à nues car Eliel finit la phrase que j'avais volontairement interrompue. Il avait vu juste. Je n'aimais pas les hommes. Mais cela au sens large du terme. J'avais la gente masculine en horreur. Et à qui la faute ? A mon mon père qui avait voulu me marier sans mon consentement.
Quand je lui demandai ce qu'il avait à me fixer de la sorte, il répondit que je lui bouchais la vue et que c'était la porte qu'il guettait de la sorte. Cette explication était plausible et je voulus la croire vraie. Je préférai croire à ce mensonge.

A ma question sur ce qu'y s'était passé pour qu'il soit gravement blessé, il me répondit qu'il s'agissait d'une flèche perdue lors d'une partie de chasse. Je ne pus m'empêcher de me moquer de lui. En même temps c'était risible.

Le chasseur est donc le chassé au final. Vous chassez les enfants de Kyria et cette dernière vous chasse. On dirait que vous avez eu ce que vous méritez. A moins que ce soit votre cher cousin qui vous ait pris pour un gros gibier, ce qui ne m'étonnerai même pas...

Cassius n'avait pas l'air fin et très peu éloquent. Il devait vraiment être un parfait idiot pour confondre gibier et chasseur. Enfin bref... Eliel trouva qu'ils avaient eu de la chance de tomber sur moi. La chance pour eux, oui mais pas pour moi. Il me demanda alors si je vivais seule ici.
Non... Il y avait la vieille Garance mais je comptais pas le lui dire. Il fallait trouver une autre réponse. Aussi je répondis avec méfiance.

Non, je vis ici avec mon mari.

Mince, qu'est ce qui m'a pris de lui parler de mari. Bon au moins, s'il avait de mauvaises intentions cela pourrait le refroidir quelque peu. La voix de Garance se fit entendre. Elle me cherchait. Mais s'il avait fait attention à mes mains alors il avait remarqué que je ne portais aucune alliance et que mes doigts étaient vierges de tout anneaux.

Rose ? Tu es ici?

Il ne manquait plus que ça. Garance apparut donc en prenant appui sur sa canne. Elle fut surprise de voir un jeune homme quasi nu dans la paille mais elle remarqua bien vite sa blessure à la jambe. Elle comprit alors que je l'avais soigné. Elle me demanda alors une chose.

Tu pourrais aller mettre au pré Eryion. Il semble vouloir se dégourdir les sabots.

J'y vais de suite!

Me levant alors, je laissai Garance seule dans l'étable en compagnie d'Eliel. Une fois que j'eus le dos tourné, la vieille en profita pour faire la discussion avec lui afin de faire passer le temps.

N'est elle pas gentille ma petite Rose ? Vous savez jeune homme qu'elle m'aide grandement à la ferme depuis la mort de mon mari mais il est bien dommage qu'elle ne se lie avec personne. Je suis sûre qu'une romance lui ferait le plus grand bien...

Le chasseur chassé. L'homme devenant la bête. Elle se moque, assurant que Kyriä protège ses enfants et me chasse. Et que je le mérite, cela va s'en dire. Puis elle se moque de Cassius, qu'elle n'a pas vu sous son meilleur jour c'est vrai... Essayera-t-il de la mettre dans son lit elle aussi ? Je lui souhaitais bien du courage et de la persévérance car la demoiselle ne semblait pas aisément séductible ou manipulable.

- Il me semble que vous oubliez une donnée. Les Dieux veillent à l'équilibre de la vie, par exemple si certains animaux n'ont plus de prédateur, ils vont se reproduire à l'infini et cela créera un déséquilibre. Souhaitez vous retrouver les cerfs et les sangliers dans vos champs ? Ou les loups parmis vos bêtes ?

Tout était un cycle. Cassius et moi ne chassions ni pour la bête ni dans cet objectif mais simplement pour l'adrénaline, et dans un total respect de la nature qui nous entourait - enfin moi plus que lui c'est vrai, mais sachant que je me mettrai en colère, il faisait tout de même attention. Le sujet dériva sur la ferme, la chance que j'avais eu de tomber sur elle... et si elle vivait seule ici. En effet, depuis les quelques heures que j'avais passé ici, je n'avais vu personne d'autre. Je ne lui avais demandé cela par simple curiosité et désire de prolonger la conversation, mais elle semblait le comprendre autrement et me répondit qu'elle vivait avec son mari. Oh... Alors, elle était mariée. Etrangement, j'en étais presque déçu mais je ne laissai rien filtré, qu'elle ne croit pas que je la courtisais... Surtout plus maintenant, certes les couples ne concernaient pas Néera, mais ils étaient un sacrement important pour moi que je ne serai transgressé. Je m'apprêtais à répondre lorsqu'une autre voix plus chevrotante se fit entendre. Une vieille femme apparut, elle sembla d'abord surprise de me voir dans la paille mais le bandage sembla la dissuader qu'il se soit passé quelque chose entre nous. Elle lui demanda d'aller mettre un dénommé Eryion au pré. A entendre le mot "sabot" je définissais l'animal comme un cheval. Rose se leva et s'en alla. Dès qu'elle eut passer le seuil de la porte, la vieille femme repris la parole pour me faire son éloge. Elle n'en avait pas besoin. Mais... une romance ? La vieille femme poussait-elle sa... fille ? à l'adultère ? A moins que... Oui, maintenant cela me revenait. Eusebia ne portait pas d'alliance. Elle n'était pas mariée mais une chose était sûre : elle me mentait.

- Elle m'a dit qu'elle était mariée... Enfin, elle me semble encore jeune, elle a le temps.

Je rêve où la vieille dame ne serait pas contre le fait qu'il y ait plus qu'une simple relation de sauveur à sauvé entre nous ? Bah... Nos ainés souhaitent toujours le bonheur des plus jeune, et elle en son temps eut probablement une histoire d'amour. La preuve : elle se maria. Chez les petites gens, je ne crois pas qu'il existe de véritables mariages arrangés c'est l'Amour qui fait le poid. Enfin, je le comprends comme ça. Je sais que ma mère aimerait que je prenne épouse mais elle ne me forcera pas la main et surtout pas avec une jeune fille qui ne me plairait pas. Mais je ne suis pas vraiment noble, je suis tout en bas de l'échelle, malgré la fortune de ma famille. Et je n'ai pas l'ambition de devenir plus que cela.

- J'ai eu de la chance de tomber sur elle. Savez vous comment je pourrai la remercier ?

La jeune femme ne semblait pas vouloir me le dire elle-même, si un moyen existait, peut-être la vieille femme le connaissait-il ? Je ne pouvais decemment pas guérir vite et m'en aller... Ce serait comme ne pas payer ma dette. Et vu comment elle semblait heureuse de m'avoir rencontré, je doutais sérieusement de la retrouver à la maison pour un service.

Garance était seul avec ce bel inconnu blessé a discuter. Beau, c'était la façon dont la vieille femme le voyait car je n'aurai pas utiliser ce terme. Il n'est certes pas vilain physiquement mais je n'irai pas m'aventurer à dire qu'il est beau. La beauté d'une personne se fait aussi par ses actes. Aussi il fallait toujours juger ce que les gens faisaient en prenant en compte leurs intentions réelles que de se basser sur un faciès bien souvent trompeur.
La vieille écouta les paroles du jeune homme avec un certain interrêt. Elle fut surprise d'entendre que je lui avais dit que j'étais mariée. Cela la fit rire. Elle nota mentallement d'ailleurs qu'il trouvait la petite Rose jeune. Garance reprit alors.

Elle vous a menti jeune homme ! Et elle est moins jeune qu'elle n'y paraît. Hum... même si je sais pas son âge je suis sûre que vous devez être proche en âge. Ah la jeunesse... j'aimerai tellement retrouver mes vingt ans, l'âge de l'insouciance...

Garance fit alors un sourire qui en disait long à Eliel. Si elle avait eu quelques dizaines d'années en moins, elle en aurait profité pour rouler dans la paille avec lui mais son temps était révolu. Celui d'Eusebia ne faisait que commencer... Elle écouta alors le jeune homme lui demander comment il pouvait remercier celle qui lui était venue en aide. Elle se gratta le menton en réfléchissant un instant puis dit de sa voix tremblante.

Et si vous restiez ici ? Ce serait la meilleur façon de la remercier quoiqu'elle en dise. Bien entendu, il faudra travailler mais un jeune gaillard comme vous ne devrait pas avoir peur du travail. En plus je suis certaine que ça lui fera du bien de cotoyer un jeune homme de son âge. Aussi si vous acceptez mon offre, vous pourrez loger dans l'autre chambre de la maisonnette. D'ailleurs je me demande pourquoi elle ne vous a pas installé là bas... Ah oui suis je étourdie ! Elle est fermée à clef... Un bon coup de ménage et elle sera comme neuve. Alors qu'en dites vous jeune homme?

Garance aimait jouer les entremetteuses. Elle espérait que cette fois ce jeune homme soit plus téméraire que les autres. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait le coup mais elle le faisait toujours suffisament discrètement pour que je ne sache jamais que c'était elle sous cela.
Eryion était sorti et semblait heureux de pouvoir cavaler. Je le comprenais parfaitement sur ce point. Etre captive dans une cellule n'est pas un sort enviable que l'on soit humain ou animal. Un animal, voilà comment j'avais été traitée par mon propre père. Une marchandise qu'il vendait pour son propre profit.

La journée était bien avancée à présent et mes tâches n'étaient toujours pas finies. Je ne revins pas auprès d'Eliel, profitant que Garance soit avec lui pour continuer mon travail. Me rendant au puits, j'y tira deux sauts d'eau pour aller abreuver les animaux. Je revins en puisser d'autres. A mon troisième passage, la terre était devenue boue et glissante.
Puisant un nouveau sceau d'eau, un crapaud se trouvait dedans. J'allais donc me débarraser du batracien et de l'eau. Des bruits de pas se firent entendre dans mon dos au moment où j'allais jeter l'eau. Sans le vouloir ce fut sur cette personne que je jetai l'eau par inadvertance. J'étais confuse et allait présenter mes excuses quand je vis qu'il s'agissait de Cassius qui était de retour.

A c'est vous ! La prochaine fois prévenez au lieu d'être dans le dos des gens ça vous évitera de genre de désagrément ou pas...

Le « ou pas » était à noter car cela ne lui éviterait nullement une prochaine fois de se prendre un sceau d'eau. Il avait pas bien l'air malin à présent. Posant le sceau vide sur le rebord du puits, le crapaud croassa entre les pieds de ce dernier. Je dis alors ironiquement.

On dirait qu'il vous aime bien... Si vous l'embrassez peut être se tranformera t-il en princesse...

Ainsi, la belle Rose m'avait menti. Elle n'était pas mariée... Le souvenir de ses maisn me revint brusquement. Pas d'anneau. Quel crétin avai-je été ! J'aurai du m'en rendre compte : elle ne portait pas d'alliance. D'un autre coté, ne travaillait-elle pas à la ferme ? Elle aurait pu ne pas vouloir la porter de peur de la perdre. Pourquoi m'avoir menti ? Pensait-elle que je représentai une menace ? Blessé comme j'étais, il n'y avait pas de risque. Mais Cassius ? Aussi loin que je connaissais Cassius et que je me connaissais aucun de nous deux n'aurait pu abuser d'elle. Après, elle ne nous connaissait pas et j'excusai sa méfiance... Gardant tout de même en mémoire qu'elle m'avait menti. Ainsi... Je ne pourrai pas la croire aveuglément. Je reviens à la vieille dame qui continue sa longue tirade, m'expliquant qu'elle rêve de ses vingt ans, de l'âge de l'insouciance. Comment pourrai-je remercier la jeune femme ? Et là : stupéfaction. Mes yeux s'agrandissent alors qu'elle prononce quelques petits mots qui me laissent béat. Rester ? Je reprend mes moyens et elle s'explique. Travailler, à la ferme ? Dans cette ferme ? Avec elle et Rose ? Et loger dans... Je reste silencieux quelques instants, le temps de réfléchir et de sortir de ma stupéfaction.

- Je...

Non, apparemment j'avais encore du mal tant cette proposition me semblait soudaine et imprévisible. Et je ne pouvais compter que sur moi. Mon cousin me croirait fou, ma mère rechignerait à me voir partir... Peut-être pouvais-je trouver un compromis à cette proposition pour contenter à la fois ma mère et me repentir de ma dette ? Une me venait en tête. Cassius me dirait tout de même fou mais après tout nous avions toujours été assez différent.

- Ce serait avec plaisir, même si je crains qu'elle n'acceuille pas cette "embauche" d'un bon oeil. Mais vous n'êtes pas forcément obligé de me loger, j'habite assez près. Peut-être un peu plus d'un quart d'heure à cheval.

Ma décision était prise. J'allais travailler ici. Cela occuperait mes journées après tout, et après des années passés pour devenir chevalier, je n'avais pas le moins du monde peur du travail ou des mauvaises odeur. Je préférais la ville à la campagne.

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C'est ce moment que choisis Cassius pour revenir de son petit périple. Il n'essayait pas d'être particulièrement discret et encore moins particulièrement bruyant mais peut-être aurait-il du. Le réveil fut brutal : Un seau d'eau fraiche en pleine figure. Et lui qui s'était changé, le voilà trempé ! La belle affaire. Il fut d'abord surpris, puis une colère sourde monta en lui. Il la calma comme il put, Cassius était... très sanguin. Mais il se contenta juste de prendre le second seau, rempli de la même eau froide et...?!? En aspergea la belle.

- Ou pas. Nous voilà maintenant à égalité.

Il baissa les yeux sur le crapaud alors qu'elle prononçait quelques mots méprisant à son égard. Embrasser le crapaud ? Ou pas. Il posa une main sur le puit, se rapprochant dangereusement d'elle sans pour autant la toucher ou l'emprisonner, elle pouvait toujours s'échapper de l'autre coté.

- Je peux aussi vous embrasser vous... Vous vous changerez peut-être en quelqu'un d'aimable ?

Garance écouta la réponse du blessé quand à la proposition que la vieille femme lui avait faite il n'y a que quelques minutes. Elle poussa un soupire en haussant les épaules avant de lui faire part de ses pensées.

Ne vous inquiétez pas de cela. Elle n'aura pas d'autre choix de toute façon...

Pendant que la vieille discutait avec Eliel, j'étais dehors avec Cassius qui était revenu. Je venais de lui lancer un sceau d'eau au visage qui contenait un crapaud. Par vengeance certainement, ce nobliau me lança à son tour un sceau d'eau. Ce qui en résultat fut un cri strident et de la colère de ma part.
Le crapaud demeurai devant les pieds de Cassius auquel j'avais conseillé un baiser d'un ton les plus ironique qui soit. Mes vêtements étant trempés, je me mis à frisonner, on put d'ailleurs en voir les effets sous ma tunique mouillée.

Il s'approchait de moi mais je demeurai de marbre alors qu'il était de plus en plus proche. Il était à présent tout près de moi. J'aurai pu fuir de l'autre côté du puits mais je n'en fis rien. C'est alors qu'il proposa de m'embrasser pour que je devienne une personne d'aimable. Je n'avais nulles intentions de devenir aimable avec lui.

Il faudrait bien plus qu'un baiser pour me rendre aimable avec VOUS ! Mais comme toute fleur, je possède mes épines donc gare à vous si vous tentez quoi que ce soit!

Non mais oh... Il croyais quoi celui là ? Que j'allais me laisser menacer de la sorte sans réagir. Chose surprenante, Eliel me semblait plaisant face à ce rigolo qui se pensait au dessus de tout et de tout le monde. Son cousin et lui étaient deux hommes bien différents visiblement.
Avec le cri que j'avais poussé quand j'eus reçu le sceau d'eau, Garance décida d'aller voir ce qui se passait. Il était rare de m'entendre crier aussi elle s'inquiétait d'avoir entendu ce cri de ma part. De sa vois tremblotante, elle dit alors au jeune chevalier.

Hum... Je vais voir ce qui se passe. Rose semble avoir un soucis. Ne bougez pas... Heu... Quel est votre nom d'ailleurs?

La vieille venait de réaliser qu'elle ne connaissait pas le nom de son interlocuteur. D'ailleurs, elle ne savait rien sur lui hormis le fait qu'il était blessé. Avec sa vue déclinante elle n'avait même pas vu que le blessé était un noble.

Cassius s'était dangeureusement rapproché de la belle. Le prédateur et la proie. Cette dernière ne tenta même pas de s'enfuir alors qu'elle aurait aisément pu le faire. Résignée ? Courageuse... ou plutôt téméraire ? Peut-être n'y avait-il que du faux sous ses grands airs. Une simple paysanne... lui résister ? PLus elle s'obstinerait à le repousser, plus elle l'interessera. Une nouvelle tête à apporter à son tableau de chasse, peut-être même une belle partie de chasse. Elle s'enflamma... Le menaçant, le prévenant qu'elle avait ses épines... Comme tout ceci était excitant ! Silence... D'un geste rapide et brusque il rompt la distane qui séparait leurs corps et bloque les mains de la belle dans l'une des siennes, plaquant la deuxième sur la bouche de la jeune femme pour la faire taire. Il murmure quelques mots contre son oreille, sentant contre son torse le corps chaud de la paysanne.

- Prenez garde, Fleur...

Pour Cassius, pas de doute, la partie est gagnée d'avance. Elles tentent toutes de résister pour la forme, peut-être celle ci se débattra un peu plus mais la partie ne sera que plus excitante. C'est lassant toutes ces femmes qui lui tombaient directement dans les bras... Là, là il allait s'amuser. C'est donc un petit sourire aux lèvres qu'il la libère et s'en va. La scène n'a pas duré une minute. Il récupère les vêtements pour Eliel dans une des sacoches du cheval et se dirige vers l'étable.

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La vieilel dame m'avait fait une bien drôle proposition, mais qui me réjouissait. Elle me donnait ainsi de quoi réparer ma dette envers cette ferme et surtout la belle Rose sans qui je ne serai probablement plus mort que vivant. Ainsi, j'allais travailler ici... Cassius allait me prendre pour un fou, mais qu'importe. J'avais une dette... Et l'idée de travailler aux cotés d'Eusebia ne me déplaisait pas, je devais bien l'admettre. Un cri strident nous interrompit. J'essayais de me relever pour aller voir mais grimaçait et renonçait finalement. La vieille dame allait voir, ce serait sans doute plus simple.

- Eliel de la Roche. Et vous ?

C'est ce moment que choisi mon cousin pour ouvrir la porte et se glisser dans l'étable... trempé de la tête au pied. Pleuvait-il dehors ? En plein été ? Puis je l'aurais entendu ? Je le dévisageais un instant alors qu'il s'approchait de moi et posa quelques vêtements propres à coté de moi. Il s'était passé quelque chose, je voyais briller dans ses yeux la flamme de la détermination et peut-être un peu de colère.

- Cassius... Qu'as-tu fait pour être trempé ainsi ?

- L'adorable jeune femme qui t'a sauvé la vie m'a envoyé un seau d'eau à la figure.

Je retenai difficilement un éclat de rire en imaginant la scène... Ce devait être comique. Mais Cassius n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Que lui avait-il fait en retour ?

- Et tu...

- Je lui ai envoyé l'autre seau.

Je voyais bien qu'il me cachait quelque chose mais n'insistai pas... S'il avait quelque chose à se reprocher, autant ne pas le dire devant la vieille femme.

- Hum euh... Je vous présente Cassius Thomas, mon cousin.

Pendant ce temps dehors, j'étais au prise avec Cassius. La distance entre ce nobliau et moi même fut rapidement comblée car il fendit sur moi tel un rapace sur sa proie. D'une main forte et puissante il m'emprisonna mes poignets alors que de son autre main il la posa sur mes lèvres pour m'empêcher de dire quoique ce soit.
Je fulminai de rage et cela, il pouvait le lire aisément dans mon regard. J'étais acculée contre le puits et la force de Cassius était telle que je ne pouvais pas m'extirper de son étreinte forcée. Je dus donc subir son contact alors que ma peau frissonnait à cause du seau d'eau qu'il m'avait lancé.

Obligée d'écouter ses paroles, il me dit de prendre garde. Je ne comptais pas me laisser faire sans rien dire. Aussi même si j'étais collée contre le puits avec sa main sur mes lèvres, je lui marchai volontairement sur le pied afin de le faire céder et lâcher cette étreinte qu'il m'imposait. Le fusillant alors du regard, je lui lança d'un ton sec alors qu'il retira sa main de ma bouche.

Cela vous apprendra à agir comme vous le faites ! Vous vous croyez toujours tout permis avec nous les femmes mais sachez que l'on est assez grande pour se défendre des prédateurs de votre espèce!

Les présentations eurent lieu à ce moment, retardant Garance d'aller voir ce qui se passait dehors et part conséquence que j'étais au prise avec le cousin de notre blessé. La vieille répondit alors à Eliel après que ce dernier ce soit présenté. Son nom était celui d'un noble. Malgré cela il acceptait la proposition de travailler dans une ferme.Voilà un noble bien curieux pensa la veille femme alors qu'elle lui donna son nom.

Tout le monde m'appelle Garance, vous pouvez en faire de même.

C'est à ce moment là que la porte de la grange s'ouvrit pour laisser passer Cassius trempé de la tête au pied. A la question de ce qui s'était passé lancée par Eliel, l'autre jeune homme répondit que c'était moi qui l'avait aspergé de la sorte. Garance poussa un soupire en constatant que j'avais toujours l'art et la manière avec les hommes.
Garance était ravie de voir un second beau jeune homme. Et si lui aussi acceptait de rester ici. Qui ne tente rien n'a rien. Aussi la vieille tenta de jouer les entremetteuse avec la ferme intention de me faire tomber dans les bras d'un de ces deux nobliaux. Eliel le présenta comme son cousin.

J'entrai à mon tour dans la grange quelques secondes après Cassius. On pouvait voir ma colère, c'était tellement flagrant que même une personne ne me connaissant pas pouvait la deviner. Au vu que j'étais moi aussi trempée de la tête aux pieds, on pouvait aisément deviner vers qui ma colère était dirigée.
Garance prit alors la parole pour annoncer une chose qui allait me faire tomber dénue. Ce fut un véritable choc, et je lui lança un regard plein d'incompréhension et de surprise avant de regarder Eliel qui était toujours allongé dans la paille à demi vêtu.

Ma petite Rose, sache que ce jeune homme nous aidera désormais à la ferme. J'espère que tu feras ton possible pour bien l'accueillir. Je compte sur toi...

La garce ! Cassius retint une grimace sous la douleur du pied qui venait d'écraser le sien. Mais qu'avait donc cette femme pour se prmettre ce genre de chose ? Cassius la libéra, et elle en profita pour lui parler d'un ton sec, lui expliquant je cite "que les femmes pouvaient se défendre des prédateurs de son espèce". Un sourire moqueur ourla les lèvres du beau et jeune bourgeois. Ah ? Vraiment ? Elle ne devait donc pas connaître énormément de femmes des environs... Puis...

- La plupart sont comme vous, elles résistent pour la forme et cèdent dès le premier assaut.

Le sous entendu était clair, il la voulait et il l'aurait. Peu importe le temps que cela lui prendrait. Il aimait par dessus tout les défis et cette jeune femme l'intriguait. Que lui était donc arrivé pour qu'elle soit aussi farouche ? A moins qu'elle ne soit encore vierge et fermement attaché aux délicats liens du mariage... Hum... Cela n'en serait que plus excitant que de faire céder la belle. Car elle finirait par céder, de cela il était certain. Aucune ne lui avait jamais résisté, même les femmes mariées lui avaient cédées. Alors ce ne serait certainement pas une simple paysanne qui... Hum, il lui faudrait mener des recherches sur elle. Plus il connaîtrait son passé, mieux il pourrait la manoeuvrer. Il la quitta sur ses mots doux et alla rendre visite à son cousin qu'il trouva en compagnie d'une vieille.

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Je l'interrogeais sur la raison de ses... vêtements ? Il s'était changé, c'était évident - puis Cassius n'aurait pas accepter de porter sur lui du sang très longtemps - mais pourquoi était-il trempé ? Il me répondit aisément, emettant tout de même une légère réserve que je ne compris pas. Inutile de lui demander plus de précisions, lorsque la vieille femme serait parti nous aurions tout le temps. Elle se nommait Garance et était propriétaire de la ferme. Elle semblait assez heureuse d'avoir trouver quelqu'un pour travailler avec Eusebia, je ne savais si la belle Rose serait du même avis. L'occasion de le savoir se présenta immédiatement, elle pénétra dans l'étable les yeux chargé de tant de haine qu'il était difficile de croire que l'orage ne soit pas encore tombé. La gérante annonça la "bonne nouvelle" qui laissa les deux jeunes gens muets. Cassius réagit le premier.

- Mais... Tu es complètement fou ma parole !

Bien sûr, lui n'avait déjà pas voulu s'engager dans la noblesse à cause des nombreuses années de labeur pour devenir chevalier, alors travailler dans une ferme à peine quelques semaines après son retour c'était bien trop à lui faire avaler. Vraiment.

- Eliel ! Tu viens à peine de rentrer, tu pourrais au moins prendre le temps de te reposer et... Il baissa de ton même si de toute évidence tout le monde continuerait de l'entendre. C'est une folle furieuse, elle va te tuer !

J'éclatais d'un rire frai. Me tuer ? Puis quoi encore ? Mon regard se posa sur la frêle Rose. Comment pourrait-elle seulement me faire du mal ? De toute évidence mon cousin et Eusebia ne s'entendaient pas vraiment à merveille.

- Me tuer ? Non, j'ai déjà un cousin pour me planter des flèches c'est suffisant.

- Tu...

Non, il ne pouvait vraiment pas réaliser. Il se retourna vers la jeune femme.

- Faîtes quelque chose vous ! Je sais pas, dîtes lui que c'est hors de question ou que... vous ne voulez pas d'homme ici où je sais pas mais rendez vous utile au nom des cinq !

- Inutile Cassius, ma décision est prise. Je commencerait dès ma jambe rétablie.

Cassius répliqua à ma diatribe en me faisant comprendre que je devais certainement être comme toutes ces femmes qui refusent pour la forme mais qui au final se laisse culbuter à la première offensive. Cela me mit encore plus en colère. Ainsi donc Cassius ne considérait les femmes uniquement comme des êtres faibles sans volonté propre. Cela me mit d'ailleurs tellement en colère que je le gifla.

Cela vous remettra les idées en place et vous fera peut être comprendre qu'un NON signifie bien Non et pas un oui!

Comment en étais je devenue à détester les hommes à ce point alors qu'enfant je n'avais nullement ce point de vue sur la gente masculine. Mes rêves de petite fille s'étaient écroulés il y a quelques années de cela pour faire de moi ce que je suis à présent. Non, il était hors de question qu'un jour je cède à un homme. Arcam peut m'en être témoin.

La discussion que nous avons tous les quatre, si on peut appeler cela une discussion nous fîmes un choc quand Garance annonça la nouvelle. Terrible pour moi mais je n'y pouvais rien. Le mot de la fin revenait à Garance. J'étais au moins d'accord sur un point avec Cassius. Je ne voulais pas qu'Eliel travaille ici. Il me prit d'ailleurs à parti.

Ca ne sert à rien de me regarder comme cela. Moi non plus, ça ne m'enchante pas du tout mais je n'ai pas le choix. Aussi faites de même et taisez vous. Vous vous plaignez pire qu'un enfant à qui on aurait volé son jouet. Vous êtes vraiment pathétique.

Dis je à Cassius avant de reprendre à l'attention d'Eliel puis de Garance.

Vous auriez pu refuser au lieu d'accepter. On n'a pas besoin de vous. Un homme comme vous n'a rien à faire à travailler dans un champ.

Garance, pourquoi lui avoir demandé cela ? Tu savais très bien ce que j'en penserai!

La vieille rétorqua simplement de sa voix chevrotante en faisant un sourire à Eliel.

Nous avons besoin de monde et Eliel semble avoir assez de patience pour te supporter... Donc sois gentille avec lui, veux tu!

Elle n'avait donc pas le choix. C'était Garance qui dictait les règles du jeu. Je devais m'y soumettre même si cela ne me plaisait guère. J'espérai juste que le travail soit suffisamment laborieux et fastidieux pour qu'il parte de lui même en même pas une semaine.

Une gifle. Après lui avoir jeté un seau d'eau, l'avoir menacer et marcher sur le pied, voilà qu'elle le giflait. Un sourire moqueur déforma ses traits... Il en avait pris des gifles, des bien plus fortes que celle là. Non, en réalité elle ne faisait qu'alimenter le feu par sa résistance. Lui promettant par ses coups une partie très exitante, il n'attendrait l'avènement qu'avec plus d'impatience ! Cassius aimait les femmes de caractère... Et quelle femme, cette Eusebia ! Il se retint de répondre - son masochisme avait tout de même ses limites - et se dirigea vers l'étable où l'attendait son cousin adoré.

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... Son cousin, et une nouvelle qui lui parut absolument horrible. Ainsi, moi son cousin, je le "trahissais" en venant travailler dans une ferme ! Rien que le mot "travailler" était une trahison pour lui. Nous avions toujours été foncièrement différents et particulièrement sur ce point là. Quand j'avais passé des années d'épuisant labeur pour devenir Chevalier, lui avait préféré rester oisif et profiter de sa vie comme il disait. Il n'aura jamais besoin de travailler, et ses enfants non plus si un jour il en avait. Nos pères nous avaient au moins légué cela, à défaut de leur présence. Il sembla s'affoler, et demanda à la jeune femme de me convaincre de renoncer. Ils ne semblaient pas beaucoup s'aimer tous les deux et elle saisit l'occasion pour l'insulter.

- Oh, je vois. Voulez vous aussi incarner ma mère ? Ou le rôle de maîtresse vous suffira ?

Les quelques mots avaient claqués, dur et froid. Je ne compris pas véritablement... Rose était-elle sa maîtresse ? L'avait-elle était ? Je jetai un regard à Garance pour obtenir une réponse mais ne reçut rien. La belle Eusebia s'adressa à moi puis à Garance. Nous accusant presque d'un complot contre elle. La vieille dame lui répondit justement même si cette réponse ne sembla pas convenir à la jeune femme. Peut importe.

- Mon choix est fait, quand je serais rétablis, je viendrais travailler ici. Et rien ne me fera changer d'avis.

C'était les mots de la fin.

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