La rose contre les ondes [Eliel]

La jambe d'Eliel était rétablie à présent. J'avais veillé au bon déroulement de sa guérison. Nos échanges verbaux s'étaient limités qu'à sa blessure et aux soins que je lui prodiguais. Cassius venait lui rendre visite tous les jours. Je les laissais seuls car je n'avais nullement envie de le voir. Cependant plus le jour de sa guérison approchait et plus j'avais peur.
Peur de quoi ? Le voir partir ou le voir rester ? Sa guérison signifiait qu'il prendrait alors son service à la ferme pour travailler avec moi. Rien qu'à cette idée de Garance j'en rage encore. Pourquoi lui avoir proposé cela ? Je ne comprendrait jamais pourquoi elle cherche toujours à ce qu'ils y aient des hommes à la ferme. Je m'en sors très bien toute seule même si pas moment c'est difficile et pesant.

Cette nuit, Eliel n'a pas dormi dans la grange mais dans sa demeure. Je crois que c'est la première nuit où j'ai bien dormi depuis qu'il est entré dans ma vie. Le soleil se lève et le coq commence à pousser son chant. Comme tous les matins, le réveil est difficile mais il faut bien se lever. Je n'ai pas le choix.
Le même rituel. J'enfile rapidement une robe et je vais traire les animaux. Toujours cette première corvée. Ensuite j'attaque le repas de bêtes avant de pouvoir souffler. Un moment de répit. Je peux enfin prendre mon repas matinal et me laver...

Il est tout juste 8h à en croire le soleil. Eliel n'arrivera certainement pas avant 10h. J'ai encore du temps pour moi. Comme c'est l'été et qu'il y a un lac derrière la ferme. Je décide ce matin là, plutôt que de puiser de l'eau dans le puits de me baigner dans celui ci. Généralement, je le fais en milieu d'après midi pour me rafraichir mais avec la venue des deux, cela avait été complètement impossible. Et ça le sera encore temps que Eliel sera à la ferme. Aussi je profite de ce moment de tranquillité pour plonger dans les ondes.
Faisant choir ma robe sur la berge, c'est nue que je pénètre dans l'eau. Elle est fraiche aussi ma peau se met à frissonner. Je plonge. Que c'est bon... Je fais alors quelques brasses quand soudain alors que je me trouvais dans une zone profonde où je n'avais pas pieds, ma cheville se retrouva bloquée.

J'eus beau tiré mais rien à faire. Elle était bloquée. L'algue me retenait prisonnière sans que j'arrive à m'en extirper. A force de tenter de me dépêtre de cette situation, mes muscles fatiguent et j'ai de plus en plus de mal à garder ma tête hors de l'eau. Finalement,je n'ai plus le choix. Je suis contrainte d'appeler du secours.

Au secours ! J'ai besoin d'aide...

Mère avait insisté pour que je vois un médecin. Celui ci lui assura que je ne garderai aucunes sequelles, ce ne serait bientôt plus qu'une marque blanche sur ma hanche et un mauvais souvenir. Cela la soulagea. Elle ne s'opposa pas au fait que j'aille travailler à la ferme même si cette idée lui sembla étrange. Puis, elle savait bien que rien ne m'aurait fait changé d'avis, aussi étais-je partie ce matin vers sepy heure et demi à la ferme. J'arrivais vers neuf heure et ne trouvait personne à la ferme. Garance devait être sortie et Rose... J'entendis un cri étouffé, un appel au secours. Je me précipitais sans réflechir et me retrouvait face à un petit lac - dont je n'avais jamais pris connaissance d'ailleurs. Mon regard se posa immédiatement sur la personne en danger. Une femme. Rose, ou plutôt devrai-je dire Eusebia car je ne fais pas parti de ses amis et n'en ferait probablement jamais parti.

En une seconde, je descendais de cheval et pénétrait tout habillé dans les eaux froides du lac. Pourquoi ne revenait-elle pas vers le bord ? Pour être arrivé aussi loin, elle savait nager sinon elle ne se serait pas aventurer aussi loin. Lorsque j'étudiais pour devenir chevalier, celui qui me formait m'obliger souvent à nager de longues heures pour développer mon endurance et mes muscles, mais avec ma jambes encore fragile je n'allais pas aussi vite que je l'aurais voulu. Arrivé à sa hauteur, je compris tout de suite ce qu'il lui arrivait et plongeait pour la libérer de ce qui l'entravait. Une algue. Lorsque je remontais à la surface, essouflé, je remarqua qu'elle était entrain de sombrer dans l'inconscience. Je la pris dans mes bras pour maintenir sa tête hors de l'eau et nageait comme je pouvais vers la rive.

Ce n'est qu'en sortant - difficilement - de l'eau et en l'allongeant sur la terre ferme que je pris conscience qu'elle était nue. La scène s'était déroulée très rapidement et je n'avais eu d'autre idée en tête que de la maintenir hors de l'eau et la sauver de la noyade. Je l'avait serré contre moi alors que... Mes joues prirent une teinte équarlate à cette idée. Il fallait que je... J'attrapais sa robe d'une main et tentait de la lui mettre. Mais n'ayant jamais eu à mettre ou enlever ce genre de vêtement, j'étais extrèmement maladroit. J'arrêtais de me débattre avec le vêtement lorsqu'ellelui tomba à peu près au niveau des genoux. Elle n'était pas mise normalement mais je ne savais pas trop comment faire. Puis, nous avions beau être en été, il n'était que huit heure et il faisait froid. Je frissonnais dans mes vêtements mouillés mais n'osait les enlever de peur qu'elle ne pense que j'ai profité de son moment de faiblesse. Je ne savais pas vraiment comment faire désormais. Je soutenais sa tête d'une main et posais mon autre main sur sa joue.

- Eusebia ? Eusebia vous m'entendez ? Je... Je...

Au nom des cinq, quelle se réveille ! Mon coeur se serra à l'idée d'être intervenu trop tard et qu'elle ne meure entre mes bras.

J'étais en train de me noyer. Doucement je m'enfonçais dans l'eau en perdant connaissance. A force de me débattre, je m'étais fatiguée inutilement. Alors que je coulais, je sentis que quelqu'un me remontait à la surface. Etait ce un rêve ou la réalité ? Je ne saurai le dire.
Toujours inconsciente, je fus ramenée sur la berge. Mon corps nu était à la vue de mon sauveur. J'eus l'impression d'être alors retournée dans tous les sens quand je sentis le tissu sur ma peau. Il fallut quelques longues secondes pour que je recrache l'eau que j'avais avalée.

Une voix m'appelait. Elle tentait de me sortir de cet état dans lequel doucement je m'enfonçais. J'ouvris les yeux comme attiré par cette voix. J'étais dans les bras d'une personne dont je ne distinguais pas le visage pour le moment encore. Ma vue était trouble.
Mon souffle continuait à être rapide. Je prenais de grandes respirations pour me calmer et il fallut plusieurs minutes qui me parurent une éternité pour que je rentre en pleine possession de mes pensées et de mes sensations. Mon corps m'appartenait à nouveau. La vue me revenait et un visage se dessinait inquiet au dessus de moi.

C'était Eliel, sa chevelure gouttait sur mon visage. Je ne sais ce qui me prit à cet instant mais je fus troublée par cet homme. Pourquoi était ce son visage que je voyais ? Etait une hallucination ou la réalité ? Je sentais sa main sur ma joue. Non, ce n'était pas un rêve. J'étais troublée et cela se voyait au rouge qui me montait aux joues.
Pourquoi ? Je pensais que cela devait être le contrecoup de ce qui venait de m'arriver. A moins que non... Je me refusais à cette éventualité. Je regardais Eliel penché au dessus de moi avec cette semi timidité dans le regard. D'une voix faible, je lui demande alors.

Est ce vous qui m'avez sauvée de la noyade?

Mon ton n'était pas agressif comme les fois précédentes. Bien au contraire, il était presque reconnaissant. Qu'est ce qui m'arrivait ? Je n'aurai jamais cru qu'un jour je serai en mesure de remercier un homme et de le considérer autrement que comme un monstre. Ce jour était arrivé et cet homme était ce chevalier.
Je demeurai toujours dans ses bras sans même me rendre compte que j'y étais. J'étais encore un peu sonnée parce qui venait de se dérouler. Je frissonnais également. Un bain aussi matinal dans ce petit lac était plus que frais. J'avais froid. Bizarrement le seul endroit où e n'eus pas froid fut là où Eliel avait sa main de poser.

Merci!

Je reprenais mon souffle après cette nage difficile avec la jeune femme entre les bras. Mes vêtements mouillés collaient à ma peau et leur morsure gelée me faisait frisonner. Je n'ose néanmoins pas retuirer mes vêtements de peur qu'elle ne croit que j'ai abusé d'elle... Car si je lui ai remis sa robe, je m'y suis mal pris. Je ne connais que trop peu ce genre de vêtements et me suis emmêler entre son corset et ses jupons. Le tissu cache son corps, c'est tout ce que j'en veux. Je prononce son prénom, posant ma main sur sa joue, espérant qu'elle se réveillera vite. Etrangement, c'est l'idée de la sentir mourir dans mes bras qui me frigorifie plus que l'eau ruisselant sur moi à cause de mes vêtements humides. Mais elle papillone des paupières et je soupire, soulagé. Elle prononce quelques mots hésitants et difficile - j'ai eu beau tenté de la maintenir un maximum hors de l'eau, elle a du en boire tout de même. L'ai-je sauvé ? Oui. Elle me remercie et cela me suffit amplement. Mais je suis assailli de nouveaux doutes désormais.

Que dois-je faire ?

je pourrais aller la déposer à la ferme, mais je n'y ai pas vu Garance et je serai bien incapable de trouver de quoi la réchauffer. La rammener chez moi ? Je pourrais m'y changer et mère prendrait bien soin d'elle. Oui, ce sera plus pratique. Je passe un doigt sur ses paupières, lui intimant de se laisser aller dans les bras de Morphée. Pour être aussi faible, elle avait du rester un bon moment dans l'eau, prisonnière de cette algue... Un peu de repos lui ferait du bien. Je passe un bras sous sa nuque et l'autre sous ses genoux, la soulevant sans efforts - elle est si légère ! - et l'ammenant sur mon cheval. Après m'être assuré qu'elle n'aurait pas l'occasion de tomber, j'entreprends de rejoindre ma demeure, plus vite qu'à l'allé.

.............
Le manoir est gardé par une dizaine d'hommes en armes, un caprice de mon père et de celui de Cassius après les récents évènements de guerre... ou par peur que Gaucelm d'Odelian ne veuille nous attaquer. Une précaution bien inutile celon moi - que feraient dix malheureux hommes devant une armée ? - mais je l'accepte car elle rassure ma mère et ma tante. On m'ouvre immédiatement les grandes portes et je descend de cheval dans la cour, on vient m'acceuillir, surpris de celle que je rammène avec moi. C'est la première fois que ma mère me voit une telle proximité avec une femme, je comprends que cela la surprenne - même si je la soupçonne de vouloir me présenter quelques candidates pour un futur mariages, elle soupire souvent sur l'absence de rires enfantins au manoir - mais elle ne dit rien. Je lui explique en deux mots la situation, Eusebia passe de mes bras à ceux d'un autre mais tout en délicatesse. Il va l'ammener dans une chambre ou une servante s'occupera de la dévétir et de la réchauffer. Lorsqu'elle se réveillera, un bain chaud et des vêtements propres - et sans doute plus luxueux que ceux dont elle a l'habitude - l'attendront.

Personnellement, après m'être séché et changé, je retourne à la ferme remplir le rôle que je n'aurai pas du quitter et accomplir ses taches également. Qu'elle ne culpabilise pas de prendre un peu de repos.

.............
Par l'entrebaillement de la porte de la chambre, on regarde la belle dormir et on chuchotte. Tss Tss Tss... Pas étonnant qu'Eliel ait passé autant de temps à la ferme et veuille y travailler. Tss Tss Tss... C'est vrai qu'elle est jolie. Que s'est-il donc passé au bord du lac ? Et sa robe ? Pourquoi était-elle mise aussi grossièrement ? Les suppositions sont nombreuses et de nombreuses rumeurs circulent bien vite dans la demeure bourgeoise.

La jeune femme a été installée dans la chambre d'amis. Les murs sont en pierres et les poutres au plafond sont apparentes. Une petite porte de noisetier ouvre l'accès à une salle de bain, de larges portes fenêtres à un balcon donnant sur les jardins de la propriété. Les volets sont en cabane, Eliel a donné des ordres. Quelle se repose. Le mobilier est ouvragé mais reste sobre. On trouve une grande armoire et un gigantesque lit. Sur une petite chaise près du lit sont disposés plusieurs robes, histoire que la belle choisisse à son réveil selon ses goûts.

Merci... Ce simple mot que je venais de murmurer pour montrer ma reconnaissance au chevalier qui venait de me sauver des eaux. J'avais froid et mon corps tremblait telle une feuille face au vent. Le fait que je sois trempée n'aidait en rien. La fatigue de mettre débattue pendant un moment dans l'eau fraiche eut raison de moi car mes paupières se fermèrent pour me plonger dans un état de stase, endormie entre deux eaux.
Je reposais entre les bras d'Eliel qui me souleva alors doucement de terre. Il aurait pu me conduire dans la maisonnette dans laquelle je vivais et laisser Garance s'occuper de moi mais au lieu de cela, il me hissa sur son cheval et me conduisit chez lui.

Je ne fus à aucun moment réveillée. Quand nous arrivâmes à son château, je fus prise de suite pour être amenée dans une chambre où l'on s'occupa de moi. La servante me retira mes vêtements trempées. A la vue de la vase sur mes jambes, elle me fit un brin de toilette avant de m'enfiler une chemise de nuit et de tirer les couvertures sur moi afin que je ne prenne pas froid.
Eliel était reparti à la ferme. Il aurait donc le double de travail à effectuer. Garance se trouvait dans la cour et m'appelait de sa voix chevrotante sans qu'il n'y ait la moindre réponse. A la vue d'Eliel arrivant sur son cheval, elle lui demanda.

Bonjour mon garçon ! Tu n'aurais pas vu Rose ce matin ? Je la cherche partout sans succès...

Pendant ce temps au manoir, je dormais toujours. Un peu de fièvre se faisait sentir sur mon front. Dans le couloir, on entendait des chuchotements. Les rumeurs allaient bon train sur le fait que ma robe était mise assez grossièrement. Les rumeurs portaient sur ma relation avec Eliel. Bien entendu, elles étaient fausses.
Quatre heures venaient de s'écouler. Lentement j'ouvris les paupières. Malgré l'obscurité j'étais sûre d'une chose. Je n'étais pas dans ma chambre. Je le savais à cause du confort du lit dans lequel j'étais allongée. Dans l'immédiat, je ne pensai même pas au fait que Eliel ait pu me conduire chez lui mais au fait que mon père m'ait retrouvée et qu'il m'ait à nouveau enfermée.

Je me glissai hors des draps pour me diriger vers ce fin filet de lumière qui se dégageait de la fenêtre. Les volets étaient clos mais la fenêtre n'était pas verrouillée aussi, je l'ouvris et fis de même avec les volets. Je fus aveuglée par temps de lumière. Ma main était devant mes yeux pour me protéger de ces rayons lumineux assez violents quand on sort de l'obscurité.
Je ne connaissais pas cette endroit. La vue sur les jardins étaient plaisantes mais j'avais la sensation d'être prisonnière. Regardant autour de moi, je vis quelques robes posées sur une chaise. Je ne fis pas vraiment attention à la finesse des étoffes ni aux broderies. J'en pris une et l'enfila. Je nouais alors le laçage dans mon dos.

C'était une robe dans les teinte roses et violettes. La jupe longue sur laquelle un corset à manches longues reposait. Il est vrai qu'elle était jolie et cela me changeait grandement des vêtements que j'avais pris l'habitude de porter. Il ne faut pas oublier que je suis issue de la bourgeoisie aussi le port de ce genre de robe ne m'est pas inconnu et me sied plutôt bien.
Me voici donc habillée. Je me dirige vers l'une des deux portes que je vois. Je l'ouvre et je découvre une salle de bain. Ce n'est donc pas par là que je pourrais fuir. Seconde porte... Celle ci n'est pas fermée à clef et donne sur un couloir. Personne... Je sors alors de la chambre et prends le couloir de droite sans savoir où il mène.

Je ne m'étais pas attardé chez moi. A peine avai-je pris le temps de me sécher les cheveux après m'être changé de vêtement secs et propres. Je doutais que les servantes de ma mère ne réussisse complètement à exterminer la vase tenace dans laquelle je m'étais plongé pour secourir Eusebia. Puis, j'étais retourné à la ferme. Il me faudrait accomplir notre travail à tout les deux, seul. Cela ne me faisait pas peur.

Je venais juste de pénétrer dans la petite cour de la ferme lorsque je tombai sur Garance, appelant Eusebia à grand cris. Elle m'interpella et me demanda si je savais où elle se trouvait. En d'autres circonstances, la question m'aurait paru étrange au vu du mépris et du désinterré dont elle faisait preuve envers moi. Que lui avais-je fait ? Etait-ce que Cassius ? Ou simplement la gente masculine toute entière ? La belle Rose semblait redouter quelque chose de ma part. Des avances ? Je ne lui avais pas dit être chevalier, mais devant toute cette méfiance je doutai que même mon serment d'honnêteté et ma vie offerte aux principes moraux de Néera ne suffisent à la convaincre que je ne lui ferai rien. Elle est un mystère pour moi, et ma curiosité insassiable me pousse à la découvrir.

- Oui ! Elle était allée se baigner dans le lac mais a manqué de se noyer. Je... Je suis passé à la ferme mais vous n'étiez pas là alors je l'ai ammenée... chez moi et l'ait confié à ma mère. Elle était inconsciente alors autant qu'elle se repose... Je ferai son travail en attendant.

Comme la situation était génante ! J'avais peur que la vieille Garance ne pense que j'avais profité de la situation... Et j'aurai pu, bien sûr. Même après l'avoir couvert, son corps était resté pressé contre le mien durant toute la durée du voyage. Les maigres étoffes mouillées que je portaient ne m'avaient pas épargné sa chaleur et ses courbes.

Une journée de labeur débutait. Et je n'avais qu'une envie : Qu'elle se termine au plus vite pour retrouver Eusebia.

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- Madame, Madame ! Aude a dit que vous étiez trop faible pour vous lever, elle a dit que vous... vous deviez vous reposer !

Une jeune femme venait de se précipiter dans le couloir et rattrapait Eusebia à grandes enjambées. C'était une petite femme un peu ronde qui devait avoir dans la trentaine. Elle portait un large tablier et ses cheveux étaient enveloppé dans un petit foulard. Elle peinait visiblement à reprendre son souffle. Puis, un éclair de compréhension agita son regard. Mais bien sûr ! La jeune femme ne devait pas savoir où elle était, elle était inconsciente quand elle était arrivée. Et si, "comme Eliel le disait", il n'y avait rien entre eux, alors elle devait visiblement être surprise. En tout cas, elle était très jolie dans sa belle robe.

- Je... Je m'appelle Pauline. Je Vous êtes dans la demeure des De la Roch, mais vous savez, Madame Aude a de très bonnes notions de guérisons et... Oh, mais, peut-être voulez-vous profiter du soleil ? Nous pourrions vous installer au soleil si cela vous sied ou... Si vous voulez quoi que ce soit, prévenez moi, je...

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La journée avait été longue, et Eliel était on ne peut plus fatigué, mais il était heureux car en plus d'avoir pass éune bonne journée, il allait rentrer désormais et retrouver Eusebia. Il s'était inquiété de son état, mais dans les mains de sa mère elle ne risquait pas grand chose. Sauf peut-être quelques allusions à de petits enfants. Le voyage lui sembla extrèmement long. A peine eut-il posé un pied par terre qu'on vint l'acceuillir. Pauline les avait vu grandir et servait la maison depuis presque quinze ans.

- Dame Eusebia est dans la petite cour.

- D'accord, hum merci mais je vais... me laver, d'abord.

Elle hocha la tête et quelques minutes plus tard, il se plongeait dans une eau bien chaude. Il en sortit quelques cinq minutes plus tard. Il n'aurait pas pu se présenter à elle pleine de boue, vraiment. Il enroulait à peine une serviette autour de sa taille lorsqu'il entendit du bruit. Sans réfléchir, il sortit de sa chambre, à moitié nu et...

Une voix dans le couloir se fit entendre. C'était la voix d'une femme. Elle m'appelait madame. Cette voix disait qu'une dénommée Aude avait dit qu'il fallait que je reste au lit pour me reposer. Je ne connaissais pas cette Aude et je me sentais très bien. Au moment où je me retourne pour voix à qui appartient cette voix, je découvre une femme essoufflée. Elle n'est pas très grande et un peu ronde mais elle semble sympathique.
Alors qu'elle tentait de reprendre son souffle, elle se présenta sous le nom de Pauline et qu'elle était au service de la famille de La Roch. Je fus soulagée à l'écoute de ce nom qui n'était pas le mien. Mon père ne m'avait donc pas retrouvée. J'étais toujours libre de mener ma vie comme bon me semblait. Pauline me proposa de me conduire au soleil dans les jardins. J'acceptais sa proposition.

Alors que nous étions dans les couloirs et que je la suivais,je regardais partout autour de moi. La demeure était bien tenue et bien meublée. Alors que nous avancions, je lui demandai alors de m'en dire un peu plus. Ne connaissant pas le nom d'Eliel, je dois avouer que je ne me souvenais plus s'il me l'avait dit ou non mais j'avais le souvenir que c'était lui qui m'avait sortie de l'eau et là on me parle de Aude. A ne plus rien y comprendre.

Dites moi, Pauline. Qui est cette madame Aude ? Est ce à elle que je dois mon salut ? Sommes nous toujours en Etherna?

Des questions stupides mais qui avaient besoin de trouver une réponse. Pauline eut à peine le temps de me dire qui était cette madame Aude que nous étions déjà arrivée dans les jardins. Une petite table ronde était dressée et une femme se trouvée à prendre le thé sur la terrasse faisant face aux jardins. C'était Aude.
Etant donnée que je la savais être la châtelaine de cette demeure, je fendis en une respectueuse révérence. Elle m'invita à prendre le thé avec elle. La journée passa en bavardage diverse avec des questions que je tentais de ne pas répondre pour certaines en changeant de sujet.

La journée était passé relativement vite. Je pris congés de Dame Aude que j'appréciais déjà beaucoup. Je pensais pouvoir retrouver le chemin de ma chambre seule mais je dois avouer que je m'étais trompée. Je me suis perdue dans les couloirs. Au détour de l'un d'eux, je tombais nez à nez avec...

Vous ?! Que faites vous ici?

C'était Cassius. Je n'attendis pas sa réponse pour faire demi tour et tenter de fuir. La dernière fois, il m'avait volontairement aspergée d'eau. Tout d'abord d'un pas rapide sauf qu'il était sur mes talons. Je me mis à courir. Une porte s'ouvrit mais il était trop tard pour ralentir. Je heurtai alors de plein fouet la personne qui sortait de cette dite pièce.
En heurtant cette personne, le choc fut tel qu'il nous fit basculer tous deux sur le sol du couloir. J'étais à demi allongée sur cette personne, sa tête dans mon décolleté. A cet instant précis, je n'avais pas fait attention qu'il s'agissait d'Eliel et encore moins qu'il était vêtu d'une simple serviette. Cassius finit par me rattraper et nous découvrir dans cette position plus que équivoque...

Cassius et sa mère ne partageait que peu de choses - trop peu au gout de cette dernière. Pourtant, en cette journée d'exception, tous deux étaient parti à cheval toute la journée durant. Ils avaient pic-niqué sur les cotes de la Mer Olienne et étaient revenu dans le manoir familial. Une excellente journée passée sous le sceau de la famille. C'était la raison pourlaquelle Eusebia n'avait vu ni Cassius ni Mathilde ce jour là. Il rejoignait ses appartements lorsqu'il tomba nez à nez avec... Non ?! Comment était-ce seulement possible ? La fermière ! La dîte Eusebia qui après lui avoir balancé un sceau d'eau à la figure l'avait giflé. Il se fendit d'un petit sourire ironique alors qu'elle faisait demi-tour d'un pas rapide. Il essayait de comprendre ce qu'elle pouvait faire là dans une belle robe... Cela ne ressemblait pas à Eliel. Il la suivit, et elle se mit à courir. Il s'apprêtait à faire de même lorsqu'elle fut interrompue dans son élan par quelqu'un qui sortit d'une des chambres. Ils se percutèrent. Lorsque Cassius les eut rattrapé, il se rendit compte que ce n'était autre qu'Eliel... A moitié nu, en plus. Il éclata d'un rire cristallin et particulièrement cynique.

La scène s'était déroulée trop vite et Eliel avait refermé ses bras sur le corps délicat de la jeune femme. Deux fois en une journée qu'il la serrait contre lui. Le contact avec le sol fut rude. Immédiatement après avoir repris le contrôle de la situation, il la relâcha, la libérant de son étreinte en rougissant. Le timide Eliel se trouvait dans une situation inédite, il ne savait pas trop comment réagir, ni quoi dire. Devant son immobilité, Cassius décida d'agir. Il se saisit de la demoiselle et la releva, l'écartant par la même occasion de son cousin. Eliel se releva, tout en serrant fermement la serviette dans son poing. Il était suffisamment géné sans qu'en plus il ne doive se retrouver nu. Il prononça quelques mots confus avec pour signification "Je vais m'habiller" et partit dans sa chambre, encore confus.

Cassius lâcha la belle et croisa les bras, attendant visiblement une explication. Il était en position de force, elle n'avait aucun moyen de s'enfuir et il jouissait de ce pouvoir soudain. De courte durée, certes, car il disparaitrait quand son cousin arriverait.

- C'est très mal polie de poser une question sans en écouter la réponse. Sachez que je suis ici chez moi... Contrairement à vous. Alors je vous renvoie la question : que faîtes-vous là ?

Il en profita pour la détailler de pied en cape, admirant ses formes mises en valeur par la robe. Pour une paysanne, elle portait bien la tenue de bourgeoise. Cette simple remarque fit écho à un drôle de pressentiment... Etait-il possible qu'elle ne soit pas pleinement sincère ? Qu'elle cache un détail important ? Peut-être le lui révèlerait-elle à un moment où à un autre... Après tout il ne la connaissait que depuis quelques semaines et ce n'était pas le franc amour. Il ferait quelques recherches tout de même.

- Allons, Rose. Vous m'avez jeter un sceau d'eau et je vous ai rendu la pareille. Je passerai sur la gifle. Pourquoi ne pas signer la paix tous les deux ?

Un rire cristallin mais surtout cynique retentit dans notre dos. C'était Cassius une nouvelle fois. Je n'avais pas réussi à le perdre dans ce dédale de couloir. ET la scène dans laquelle j'étais été des plus équivoque. Mon décolleté dans le nez de cette personne qui avait enroulé ses bras autour de moi tendrement, en une douce étreinte.
L'étreinte fut relâchée. Et je sentis un contact bien plus sec me prendre parles deux bras pour me redresser. Cassius certainement. En jetant un coup d'oeil sur la personne qui était allongée sur le sol, je me rendit compte qu'il s'agissait d'Eliel, à demi nu de surcroit. Mes joues prirent cette teinte peu habituelle de rouge. C'était la première fois que je rougissais devant un homme.

Cassius continua à me maintenir par un bras le temps qu'Eliel retourne dans sa chambre, il me lâcha enfin. Il m'a fait mal cette brute... Je le vis alors croiser ses bras sur son torse et me regarder telle une proie. Je ne pouvais fuir de nul côtés. De sa voix, il me dit que j'étais impolie de n'avoir pris le temps d'écouter sa réponse et m'expliqua que j'étais chez lui et me retourna la question.

Chez vous ?! Et bien je l'ignorai et j'ignore toujours comment je me suis réveillée dans une de ses chambres que je cherchais à regagner après avoir quitter dame Aude...

On pouvait lire de la surprise dans ma voix mais le reste de mes paroles avaient été distillées comme le venin d'un serpent à l'encontre de cet homme. Maintenant, il me détaillait de la tête aux pieds avec le regard d'un vautour. Puis finalement il reprit la parole. Il parla du sceau d'eau et de la gifle et voulait faire une trêve. Je le regardais avec des yeux graves. Puis je lui dis résignée.

Si je dois rester en ce manoir, je crois ne pas avoir le choix que de vous accorder un moment de répit. Mais ne pensez pas que c'est la paix que je vous offre. Une simple trêve fera l'affaire...

Il ne restait plus qu'à conclure cet accord tacite entre les deux jeunes gens. Mais à la vue des paroles que j'avais usitées, cela ne laissait aucun doute que ce n'était pas les mots d'une pauvre paysanne perdue dans sa campagne profonde.

Cassius lui offrit un de ses sourires insupportables alors qu'elle annonçait un moment de répit. Ce genre de sourire qui vous donnent l'impression de n'être qu'une proie acculée, de ne pas pouvoir lutter. Un de ces horribles sourires prétentieux capable de vous faire croire que subitement, il est le seul maître de toute votre destinée et qu'il peut en faire varier le sens à sa guise. Cassius avait un don pour ce genre de sourires.

- Brave petite.

Puis, il tourna les talons. Il n'avait plus rien à lui dire, alors il s'en aller... Pour l'instant. Mais il reviendrait à la charge, très vite. Probablement trop vite pour la Demoiselle aux roses. Mais pour l'instant, il avait besoin de se relaxer et de se changer, ce que venait de faire son cousin qui, prenant son courage à deux mains, ouvrit la porte. Il la regarda un instant, embarassé. Que faire ? Que lui dire ? Il ne put s'empêcher également de remarquer que la robe était très jolie et lui allait à merveille, comme si elle avait été faîte pour elle. Quel dommage qu'elle n'en porte pas plus souvent... En trois semaines, il ne l'avait vu faire attention à elle qu'une seule fois : aujourd'hui.

- Je... hum... Accepteriez vous une balade dans le jardin avec moi ?

Garance lui avait clairement dit de garder la belle au chaud quelques jours - "jusqu'à ce qu'elle devienne impossible à tenir", avait-elle dit - et avait rajouté sa recommandation d'un petit clin d'oeil qu'il n'avait pas bien compris. Mais puisqu'elle était sequestrée ici, autant rendre son séjour sympathique ? Puis, ne lui devait-il pas quelques explications au sujet de... la noyade ?

- J'espère que... que ça ne vous embête pas que je vous ai ammené ici. Il n'y avait personne à la ferme, et je... je ne savais pas vraiment trop quoi faire.

Alors que sa mère, elle, elle savait.

Sujet: Re: La rose contre les ondes [Eliel] Mer 1 Sep 2010 - 15:10

Suite à mes paroles, Cassius m'offrit un sourire non pas aimable loin de là mais un sourire qui faisait plus penser à celui d'un prédateur. Me voyait il comme une éventuelle proie? Il est fort probable mais je ne compte pas figurer à son tableau de chasse. Ce sourire m'agaça plus qu'autre chose. Puis finalement, il lâcha avant de partir un brave petite... Je me mise à bouillonner intérieurement de colère. Ce genre de parole était pour les animaux et non pour les êtres humains. Ainsi donc, il me voyait réellement comme sa proie. Qu'il tente quoique ce soit et je n'hésiterai pas à lui faire clairement comprendre que je ne suis pas femme à manger de ce pain là.
Quand il fut parti, un soupire de ma part se fit entendre, soupire de soulagement. Je restai contre ce mur adossée à attendre qu'Eliel se décide à paraître convenablement vêtu afin de lui demander ce que je faisais en ce lieu, dans ce manoir appartenant à sa famille. Puis la porte de sa chambre s'ouvrit et il apparut, enfin...

Eliel me regarda également de la tête au pied mais pas de la même façon que le fit son cousin. Il parut surpris agréablement de voir que la robe me sied si bien. Puis finalement, il prit la parole pour m'inviter à une balade dans les jardins. J'en revenais mais comme il fallait que je lui touche mot de ma présence ici, je ne déclinai pas son invitation.

J'en reviens et ils sont fort beaux. Néanmoins j'accepte car je tiens à vous entretenir d'un certain sujet dont vous devez déjà vous douter lequel être.

Marchant dans les couloirs, Eliel avait compris parfaitement de quoi il s'agissait aussi, il avoua m'avoir amenée ici sans trop savoir quoi faire. Je le regardais un peu surprise puis me souviens que c'était lui qui m'avait sortie du lac avant que je ne me noie. Ainsi donc, il n'avait pas vu Garance et avait jugé préférable de me conduire ici où ses servantes et sa mère veilleraient à mon rétablissement.
Nous voilà arrivée dans les jardins passant devant dame Aude toujours assise mais lisant cette fois. Une rapide révérence de ma part à la dame puis nous nous enfonçâmes dans les jardins en silence. Nos pas nous conduisirent vers le massif de roses. Drôle de coïncidence que ce soit là où nous fîmes halte.

Je ne crois vous avoir encore remercier de m'avoir sauvée de la noyade. Puisse la déesse louer votre bravoure car je connais peu de personnes qui aurait fait cela pour moi. Aussi, je vous suis redevable d'une quelconque façon que ce soit...

Je lui étais redevable, je lui devais la vie, ma vie. Le seul bien le plus précieux que je possède encore en ce monde car j'avais tout laissé derrière moi en quittant Christabelle. D'ailleurs Garance lui avait dit en plus de me garder au chaud, ceci:

Rose est arrivée il y a deux ans maintenant. Tous ignorent son passé mais peut être que tu en apprendras plus car il ne me semble pas que ce soit une fille de ferme car les débuts ont été bien laborieux quand elle est arrivée...

Bien entendu, j'ignorai que Garance lui avait touché de tels propos. Garance aimait bien se mêlait de la vie des autres et ma vie passée était la seule chose qu'elle ignorait dans tout le village.

Sujet: Re: La rose contre les ondes [Eliel] Sam 4 Sep 2010 - 18:32

Eusebia prit le bras qu'Eliel lui tendit, et tout deux partirent vers les jardins. Elle avoua en revenir, mais avoir besoin de s'entretenir avec lui... Une balade dans les jardins ferait moins suspect qu'un entretien dans la chambre de la demoiselle. Eliel ne souhaitait pas à ce que l'on se méprenne à leur sujet. A diantra, cela ne l'aurait probablement pas compromis mais ils étaient ici dans la campagne et peut-être la jeune femme trouverait-elle plus difficilement un époux si une rumeur courait sur elle ? Il n'en était pas certain mais comme le disait le dicton : Prudence est mère de sureté.

Alors qu'ils sortaient sur la terasse, ils saluèrent la maîtresse de maison, Aude. Elle lisait un de ses livres préférés au soleil, comme souvent, sa maladie l'empêchant d'être active trop longtemps. Puis, les deux tourteraux allèrent se perdre entre les nombreuses allées du jardin. De nombreuses allées convergeaient vers un centre fleuri et une petite fontaine. Ils n'allèrent pas jusque là et s'arrêtèrent juste devant un petit buisson de roses rouges. Elle le remercia de son acte et Eliel s'empourpra de plus belle. Que lui dire ? Que faire ?

- Je... Je n'ai fait que mon devoir. Et... vous ne me devez rien, vous m'avez sauver l'autre jour. Partons du principe que nous sommes quittes.

Il n'aimait pas l'idée qu'elle puisse faire quoi que ce soit parce qu'il lui avait sauvé la vie... Il avait accomplit son devoir de chevalier de Néera, déesse de la vie. Il avait appliqué les préceptes qu'on lui avait rabaché toute son existence. Rien d'extraordinaire pour lui, en somme, même si c'était une des premières fois qu'il sauvait quelqu'un. Les souvenirs du sauvetage lui revinrent en tête... D'abord le sentiment d'impuissance quand il l'avait cru morte, le désespoir de ne pas avoir mener sa mission à bien... Puis le trouble de la voir nue et de la sentir serrée contre lui. Ses joues s'empourprèrent un peu plus. Il posa son regard sur le massif de roses et en pris une entre deux doigts. Il tourna un peu la tige et la fleur se détacha. Délicatement, il la plaça derrière l'oreille d'Eusebia, la magnifique fleur se mariant merveilleusement bien avec le teint de pêche et les cheveux de jais de la jeune femme. Il lui sourit un peu maladroitement, puis , ne pouvant supporter de la regarder encore, il se remit à marcher vers la petite fontaine.

- Garance souhaiterait que vous restiez quelque jours pour vous remettre de vos émotions. Elle dit que vous êtes surmenée, à la ferme...

Mère ne dirait pas non, n'était-ce pas elle qui se plaignait de ne plus entendre de rires d'enfants dans la grande demeure ? Si, comme Eliel le croyait, elle voyait entre eux un potentiel amour, alors elle ferait tout pour les rapprocher, de cela il était certain. Il n'allait pas se plaindre qu'elle reste, même s'il passerait la majeur partie de sa journée à la ferme pour compenser le travail qu'Eusebia ne fournissait pas.

- Comment êtes-vous arrivé à la ferme ?

Garance avait prononcé quelques mots à son égard qu'il n'avait pas bien compris. Rose ? Venue d'ailleurs ? Il avait au début pensé que Garance était une sorte de tante, mais visiblement, Eusebia n'était là que depuis deux toutes petites années. Il était curieux, mais n'osait aborder le vif du sujet.

Sujet: Re: La rose contre les ondes [Eliel] Dim 5 Sep 2010 - 20:31

On avait pris place avec Eliel sur un banc de pierre non loin d'une petite fontaine. Le massif de rose se trouvait derrière nous. Je vis alors le chevalier prendre entre ses doigts une de ces fleurs rouges pour la cueillir. La fleur céda sans aucune résistance comme si être cueillie était une fin des plus enviable que de finir flérie sans avoir été regardée. Approchant sa main alors de mon visage, il la plaça avec la plus grande délicatesse derrière mon oreille. Un sourire maladroit et le voilà qui prenait la direction de la fontaine.
Il prie de nouveau la parole pour me dire que Garance aimerait que je demeure ici un temps. Du moins celui de me reposer un peu. Mais je ne pouvais me résoudre à la laisser seule avec toutes les taches qu'il y avait à faire à la ferme. Non, pour une vieille femme qui m'offrait l'hospitalité, je ne pouvais pas la laisser comme cela.

Mais qui l'aidera si je ne le fais pas ? Elle n'est plus en age de faire ces travaux seule!

Puis Eliel voulu en savoir plus sur moi. Rien d'anormal jusque là mais ce qui me surpris ce fut quand il me demanda comment j'étais arrivée à la ferme. Visiblement Garance avait du bien discuter avec Eliel pour qu'il me pose cette question. Je fis une petite moue de mécontentement puis prenant une grande inspiration, j'expirai avant de le lui dire. Point de mensonge cette fois. Il avait risqué sa vie pour moi alors qu'il n'y était pas obligé.

Je suis arrivée un peu par hasard chez Garance. Je cherchais du travail et un lieu où vivre et les gens du village m'ont indiqué cette ferme et cette vieille femme qui cherchait de l'aide. J'y suis donc allée même si je ne connaissais absolument rien à la vie de fermière.
Je dois avouer que cette vie simple et pleine de liberté me plait. Pour rien au monde, je ne voudrai m'en séparer. La vie en cage n'est pas pour moi ...

Il voulais savoir comment j'étais arrivée à la ferme. Voilà c'était chose faite. Par contre, je n'aurai peut être pas lui dire cette dernière phrase. Cela allait certainement soulever d'autres questions dont je pouvais bien me passer pour le moment. Enfin... Il était trop tard pour revenir en arrière. Si j'avais su qu'en acceptant de lui venir en aide, je me serai retrouvée dans cette situation, je ne pense pas que je l'aurai secouru. Néera pardonne moi de cette pensée...
Me levant du banc à mon tour, je fis quelques pas en direction de la fontaine. M'approchant d'Eliel, je lui demandai à mon tour comment il était arrivé à la ferme. Enfin plutôt ce qui s'était passé avant pour qu'il échoue avec son odieux cousin chez Garance.

Et vous ? Que s'est il passé pour que vous soyez blessé et ainsi vous retrouver à la ferme ? Est ce votre cousin qui en est la raison?

Sujet: Re: La rose contre les ondes [Eliel] Ven 29 Oct 2010 - 11:10

Je glissai la rose derrière l'oreille d'Eusebia. Un simple geste, une envie, qui me fit rougir jusqu'aux oreilles alors que je songeais à sa signification. J'avais agis sans reflechir mais je n'avais pas inventé l'acte, ceuillir une fleur et la déposer dans les cheveux d'une dame était pratique courante à la cour entre deux amants, ou une dame et son courtisan. Pouvait-elle ignorer cette pratique ? Je l'espérai... Et si ce n'était pas le cas, puisse les Cinq faire qu'elle n'en tienne pas compte. Je lui souri un peu maladroitement avant de reprendre ma route vers la fontaine et de changer de sujet. Hum... Un sujet tout aussi embarassant mais je ne faisais que rapporter les paroles de Garance. Elle réagit presque au quart de tour, m'affirmant qu'elle ne le pouvait pas car Garance ne pouvait s'occuper seule de la ferme.

- Et bien je... je pourrai l'aider, comme aujourd'hui.

Elle ne serait pas seule, je suis sûr que ma mère et Mathilde serait enchanté de lui tenir compagnie. J'enchainais presque immédiatement, ne souhaitant pas m'étenre sur mon désir de la voir rester encore quelques temps au manoir. Nous avions un peu discuter avec Garance, et elle m'avait dit certaines choses qui me troublaient... Ainsi, Eusebia n'était pas originaire de la ferme comme je l'avais pensé ? Pendant ma détention j'avais pensé que la vieille dame était une tante ou un membre lointain de sa famille. Je m'étzis trompé. Elle prit une grande inspiration, comme si elle avait quelque chose d'important à dire puis me raconta qu'elle était arrivée un peu part hasard à la ferme parcequ'elle cherchait du travail... Qu'elle ne savait rien au métier de fermière et que la vie en cage n'était pas pour elle. Quelqu'un avait essayé de l'enfermer ? Mais elle enchaîné déjà et je ne relevai pas. Elle ne semblait pas vouloir m'en parler et elle n'y était nullement contrainte. Elle m'interrogea sur ma blessure.

- Hé bien... Je ne suis de retour en Etherna que depuis très peu de temps, Cassius et moi avions décider d'une petite partie de chasse afin de prendre le temps de discuter et retrouver notre... complicité d'antant. Nous soupçonnions un cerf de s'être caché dans un fouret aussi en avons nous fait le tour. Il est sorti entre nous deux. Cassius surprit, à décocher la flèche sans atteindre sa cible... Mais c'était un accident. Qui aurait pu devenir dramatique si vous n'aviez pas été présente. Et de cela je vous remercie une fois de plus.

Un accident. Cela ne me plaisait pas qu'elle puisse seulement imaginer que Cassius m'aie tiré dessus consciemment. Non... Elle l'avait bien vu paniquant alors qu'il m'ammenait à la ferme. Lachant son bras je m'assie sur le rebord de la fontaine. Depuis mon retour en terres natales, je n'avais pas encore pris le temps de se petit et simple geste. Cassius et moi avions grandi, jouer et rit autour de cette fontaine et ce n'était que des bons souvenirs. Un en particulier qui s'échappa de mes lèvres sans que je n'y prête véritablement attention. Je glissai ma main dans l'eau, m'amusant enfantinement des remous qu'elle créait par sa simple présence.

- Un jour, Cassius et moi avions poussé notre professeur dans cette fontaine... Il n'avait pas voulu revenir et nous avions eu une semaine complète sans leçon d'Histoire... Une matière que nous avions en horreur à l'époque.

Sujet: Re: La rose contre les ondes [Eliel] Jeu 6 Jan 2011 - 13:46

La rose qu'Eliel venait de cueillir était fort belle. Il la plaça derrière mon oreille sans que j'eus le temps de dire ou de faire quoique ce soit. Une lueur d'interrogations traversa mon esprit: Pourquoi? Pourquoi faisait il cela? Je connaissais la signification de ce geste et de ce qu'on racontait quand à l'art de courtiser une femme. Non... Je ne me laisserai pas avoir par un stratagème aussi simple. Je fis alors comme si de rien n'était, comme si cette simple rose était anodine et l'écoutai me dire qu'il irait à la ferme à place pour venir en aide à Garance dans ses tâches. Il allait donc devoir assumer le travail de deux personnes, on verra s'il a assez de courage pour endurer cela...

Eliel me raconta ensuite ses déboires dans les bois suite à la question que je lui avais posée sur sa blessure et la façon dont c'était arrivé. Je n'avais pas tord de penser que son arrogant de cousin était là dessous. Si Eliel fut donc blessé c'était de la faute de cet incapable qui n'était pas assez dégourdi pour faire la différence entre un cerf et un homme. Et bien elle est jolie, la jeunesse dorée de notre époque... Arrogant, suffisant... Tout ce que je pouvais détester d'un homme. Mais bizarrement Eliel ne semblait pas être comme son cousin. Encore heureux sinon ça ferait longtemps que j'aurai pris la fuite du manoir. Je me contentai juste alors de faire une réflexion ironique sur la situation.

Le chasseur est donc le chassé! Quelle sensation cela vous fait il d'être pour une fois la proie?

Le jeune chevalier avait pris place sur le rebord de la fontaine où il glissa sa main dans l'eau. Peu après, il me raconta un épisode de son enfance où il avait poussé son professeur d'histoire dans cette dite fontaine avec son cousin. J'imaginais bien la situation et cela fit remonter en mémoire un de mes propres souvenirs. Murmurant dans le vague alors qu'à mon tour je plongeai les doigts dans l'onde aqueuse, je dis ces quelques paroles sans me rendre compte que je les prononçai à haute voix.

Cela me rappèle les nombreuses fois où je faisais fuir mes prétendants en leur envoyant un sceau d'eau sur la tête depuis la fenêtre de la chambre...

Sujet: Re: La rose contre les ondes [Eliel] Dim 16 Jan 2011 - 11:05

Le chasseur devenait la proie. Oui, effectivement, c'était une situation cocasse. Quelle effet cela lui avait-il fait ? Il n'avait vu la flèche que quand elle s'était plantée dans sa cuisse, vu la courte distance qui le séparait de son cousin. Il n'avait donc rien ressenti d'autre qu'une intense douleur. Il avait failli laissé la vie pendant cette partie de chasse. S'il n'y avait pas eu cette ferme à proximité, si Eusebia ne l'avait pas soigné... Il lui serait reconnaissant à vie. Une dette pareille ne s'éffasse jamais, même lorsque l'on sauve la vie de ladite personne. Il était cependant gêné par l'opinion qu'elle semblait avoir de son cousin. Certes, Eliel et Cassius ne se connaissaient plus si bien, ils avaient passé des années loin l'un de l'autre, mais Eliel restait persuadé que son cousin était un homme bon et pétrit de qualités. Que Eusebia le considère comme un individu excécrable le dérangait. Parce que c'était son sang ? Parce que c'était son ami ? Peut-être un peu des deux.

- Vous savez, Eusebia, je... Je pense que vous vous méprenez vis à vis de Cassius. Il n'est pas aussi mauvais que vous sembliez le croire. Il est peut-être un peu impulsif et doit avoir d'autres défautd mais il a également énormément de qualités. C'est un homme bon. Vous ne devriez peut-être pas vous braquer sur vos premières impressions et apprendre à le connaître avant de le fustiger... L'erreur est humaine, vous ne pensez pas ?

Le décor était idyllique. Ces jardins, c'était sans doute ce qui avait le plus manqué à Eliel pendant toutes ces années où il avait été séparé de sa campagne. Son enfance l'avait profondément marqué et, même à l'âge adulte, il préférait la campagne fleurissante aux villes. Sa mère s'employait à maintenir ce jardin magnifique qu'importe la saison. Cette fontaine avait été sujette à beaucoup d'amusement et il n'en vait que des bons souvenirs. Comme le jour où ils avaient mis du savon dans l'eau pour la faire mousser... Ou cette autre occasion où ils avaient poussé leur professeur d'Histoire de Miradelphia dans l'eau. Que de bon souvenirs ! Il relata à mi-voix ce souvenir à la belle assise à ses cotés. Sa remarque suivante le laissa pantois. Comment ? Il releva les yeux vers elle, le regard interrogatif. Elle venait de lui rapporter une anecdote de sa jeunesse qui interloquait beaucoup le jeune chevalier. Des sceaux d'eau sur...? Des prétendants ?

Etrangement, Eliel n'avait jamais véritablement imaginé Eusebia vivre ailleurs que dan un petit village. Garance lui avait confié qu'elle était arrivé seulement quelques années auparavant mais cela nel'avait pas tant choqué... Les voyages étaient choses courantes. Il avait pensé que peut-être elle avait été contrainte de partir à cause d'une attaque de village, d'un incendie ou de je ne sais trop quoi. Mais dans un village, il n'y avait pas véritablement de prétendants, si ? Certains hommes faisaient la cour à une jeune fille qui finissait par choisir. L'amour est un privilège de sans naissance, avait toujours dit le maître d'Eliel. Mais, dans ce cas, Eusebia appartenait à une autre classe sociale ? Prétendant n'était pas un terme particulièrement mélioratif. Cela laisser penser à une notion de dot, d'héritage, d'argent avant même la jeune femme en question.

- Et cela fonctionnait ? Je veux dire... Ils s'en allaient ?

Il allait garder cette remarque en tête et y songer avant de la questionner. De tout son séjour à la ferme, Eusebia ne lui avait offert que très peu d'informations la concernant. Elle s'ouvrait à peine, mieux valait ne pas la braquer vis à vis d'un passé qu'elle semblait renier... Même Garance n'était pas au courant des origines de la jeune femme.

- Vous savez, je suis certaine que Mère serait ravie que vous lui teniez compagnie quelques jours, le temps de vous remettre de votre noyade. Et Garance serait sans doute plus rassurée. Vous lui avez fait très peur.

Sujet: Re: La rose contre les ondes [Eliel] Dim 16 Jan 2011 - 17:41

Sans le vouloir je venais de délivrer une information sur mon passé. Certes cela était minime mais assez pour laisser penser que je n'étais pas une simple paysanne. Visiblement Eliel ne sembla pas faire attention au terme de prétendants pour se focaliser plutôt sur les sceau d'eau. Il me demanda d'ailleurs si ce stratagème avait fonctionné. Je lui répondis alors.

[color=pink]Je pense que oui... Ou du moins suffisamment pour qu'ils ne reviennent pas![/icolor]

Je me mis à repenser à mes soeurs, elle me manquait. Je pense que c'est la seule chose qui me manque depuis ma fuite de Christabelle. Mes soeurs... Comment vont elles? Je me demande alors si je ne devrai pas leur écrire une lettre. Au moins, histoire de leur donner quelques nouvelles et pour dire que tout va bien.
Je fus sortie de cette pensée par la voix d'Eliel qui insistait pour que je reste au manoir. Poussant un soupire et levant les yeux au ciel, je cédai alors. Après tout, il n'y avait rien d'autre à voir en cette invitation que l'inquiétude de ma convalescence.

Vous avez gagné Eliel! Je reste... Du moins pour un temps. Par contre promettez moi d'aider Garance autant que possible. Je la connais... Au début, elle va en faire trop... Elle a fait la même chose avec moi, à mon arrivée. Donc ne la laissez pas faire, compris?

Toujours assise sur le rebord de la fontaine en compagnie d'Eliel, je devais arrêter de penser au passé pour avancer. Si j'avais fui ma vie d'avant c'était bien pour ne plus y repenser. Me levant du rebord, je ne fis pas attention au fait que mon pied se trouvait sur l'étoffe. Je perdis alors l'équilibre, tombant dans les bras du chevalier pour finir par basculer dans la fontaine...

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