[Voile][Surface] Où rôde la mort

Sujet: [Voile][Surface] Où rôde la mort Ven 22 Oct 2010 - 22:22

Mort, souffrance, apaisement, sérénité…
Une atmosphère des plus paradoxales,
Qui vous apporte une confusion mentale.
Qui cherche le repos pourrait être tenté…

Comme de blanches colombes qui s’envolent,
Les êtres éteints quittent leur tombe de terre molle,
Pour surgir du néant l’espace d’un instant,
Et notre monde tombe aux tréfonds du temps.

Le temps, oui, comme s’il avait été suspendu…
La lutte infernale des astres dans les cieux,
Emplissant de ténèbres ces terres perdues :
Cause ou conséquence de la chute des Dieux ?

Tyra attire à elle,
Les esprits à tire d’aile,
Les morts et les vivants,
Rien n’est plus comme avant…

Mieux vaut rester éloigné…
La toile d’araignée,
Qui est invisible,
Parait si tangible…

Même si ce phénomène reste rare,
Il suffit de le voir une fois pour savoir
Que le monde se déchire de toutes parts,
Pourtant, rien n’est fini, il faut garder espoir.

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A peine deux jours après sa sortie du marais, Larme pourpre avait assisté à un phénomène étrange dans les cieux : l’éclipse. L’enfant ne connaissait pas la peur de l’inconnu, seulement un sentiment d’excitation particulière, un stress, comme lorsqu’on attend de découvrir une surprise. Finalement, en dehors de provoquer la nuit, le phénomène ne fit que perdurer et Larme pourpre de constater cet état de fait puis finalement de s’en désintéresser, l’incluant dans son nouvel environnement sans trop se poser de questions. A quoi bon de toute façon ? A présent il faisait comme nuit, et les animaux, pour la plupart, agissaient comme tel. Pour Larme pourpre, cela ne changeait absolument rien. Sa vision dans la pénombre était plutôt bonne et la vie nocturne sur les abords des Terres stériles semblait bien plus foisonnante que le jour.

Même si le temps semblait arrêté, il continuait en réalité son court, comme le signalaient les blessures en lente réparation de l’assassin. La marche aux frontières du marais et des Terres stériles avait été longue d’au moins huit jours. Étrangement, plus Larme pourpre avançait en direction du Puy qui apparaissait d’abord vaguement puis de plus en plus nettement au loin, plus une atmosphère indescriptible empreignait les lieux. Tout semblait, disons, « anormal », bien qu’il eut déjà été difficile de définir ce qu’était la normalité, c’était du moins différent de tout ce que Larme pourpre avait pu connaître. Des reflets sombres, d’autres vaguement lumineux, contrastant avec l’obscurité ambiante, projetaient des mirages très éphémères. Certaines de ces images cependant n’étaient pas feintes, comme cette sorte de pilier d’obsidienne de hauteur indéterminée, comme s’il soutenait la voute céleste, qu’on pouvait apercevoir au loin… Cette forme avait un fort pouvoir d’attraction à la fois visuel et physique. Pourtant, tous les sens imaginables interdisaient de s’en approcher. Larme pourpre savait écouter ses intuitions et continuait sa route tout en tâchant de rester le plus loin possible de cette chose… ou plutôt de ces choses, car à mesure que l’assassin se rapprocha du Pyu, d’autres apparurent dans son champ de vision, avant de finalement se faire moins nombreuses puis disparaître de l’horizon.

Larme pourpre n’avait encore rencontré personne depuis sa séparation avec Shaé. Mais le monde, bien que vaste, était petit, comme on dit, et cela ne saurait tarder.

Larme pourpre se fondait parfaitement dans ce décor désolé. L’odeur était une part importante du camouflage. Après les essences de pin dans la forêt, l’involontaire boue soufrée du marais, puis l’odeur de terre poussiéreuse des terres stériles, à présent c’était une odeur légère de cendre humide mélangée à l’essence faible mais légèrement fumée tirée de l’écorce d’un arbuste abondant sur ces terres mais dont Larme pourpre ne connaissait pas le nom.

Après plusieurs jours… pardon : plusieurs interminables heures d’une nuit sans fin, Larme pourpre se trouvait maintenant très proche de sa destination. Mais la méfiance régnait. Larme pourpre n’était pas encore assez près du Pyu pour pouvoir apercevoir une activité, mais il fallait se douter qu’il y en avait dans les environs. Une odeur très caractéristique de putréfaction provenant de derrière une butte attira son attention. L’odeur était légèrement différente d’une carcasse entamée… Prudemment, l’assassin s’en approcha tout en vérifiant les alentours. Étrange… Il y avait bien là un cadavre assez récent, oublié dans une touffe de buissons. Ses oreilles étaient pointues, ses cheveux clairs… assurément un Drow. Que faisait-il là, mort au milieu de nulle-part mais si près du Pyu ? Il était certain que si personne ne l’avait encore trouvé, ça ne devrait pas tarder. A moins que les Drow aient pour coutume d’abandonner leurs camarades décédés de la sorte ?

Un bruissement suspect non loin tira Larme pourpre de ses réflexions. Rebroussant chemin à pas de loup, l’assassin s’éloigna de la scène macabre pour observer si quelque chose allait surgir. Peu importe l’endroit, un cadavre finissait par être dévoré par quelque chose. Même si ce n’était que des rats ou des corbeaux, ça pouvait toujours être dangereux…

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Sam 23 Oct 2010 - 13:41

[pnj : Krevan Godra, drow, masculin, 132 ans, neutre, assassin des Lames Dansantes]

Un drow essoufflé jaillit des buissons, d’horrible malédictions aux lèvres. Un connaisseur des tenues en vigueur au Puy l’aurait immédiatement reconnu comme faisant partie de la Doktha, ce corps d’assassins et d’espions tant redouté. Mais ce jour là, au beau milieu des terres stériles, le chasseur était devenu gibier, car les assassins se traquaient entre eux.

Toujours est-il que le drow jeta un regard furieux au cadavre, et, sortant son long cimeterre, fixa attentivement le buisson ou s’était retranché l’humain. Une erreur de la part d’un assassin aussi entraîné car un petit claquement retentit derrière lui et un fin carreau d’arbalète se planta entre ses omoplates. Or, pas un grand carreau de guerre, non, un simple petit carreau noir en apparence guère dangereux.

En apparence…

L’horreur se fit sur les traits du drow lorsque le poison se répandit dans ses veines. Une mousse rougeâtre apparut sur ses lèvres et il s’effondra au sol ou après quelques convulsions il rendit son dernier soupir. Lorsque le calme fut revenu, un autre drow, une petite arbalète à la main, se releva du buisson où il s’était embusqué et s’avança lentement.

Oulah oulah, ca devient bien compliqué tout ça… donc si je résume nous avons trois drows dont deux morts ? Euh, mais tu veux bien m’expliquer comment on en est arrivé là ?

Revenons donc quelques semaines en arrière. Peu après le départ des osts pour Fort Ellyrion, deux membres de la Doktha avaient violé la fille de l’un des mages du C’nros. Interdiction avait été faite au père outragé de tuer les deux agresseurs, en l’absence des seigneurs du Puy les ordres étaient clairs : éviter les duels et autres joyeusetés habituelles.

Furieux, le mage avait donc fait appel aux services des lames Dansantes pour accomplir sa vengeance, demandant à ce que les deux violeurs disparaissent purement et simplement. Haven Do’orst avait donc confié cette mission à Kre’van Godra, un des membres de sa guilde ayant l’habitude de travailler en territoire drow. Et la mission venait d’être accomplie…

Vous comprenez mieux ? Les deux cibles étaient parties en patrouille ensemble, mais s’étaient séparés quelques heures pour élargir leur surveillance. Larme Pourpre était tombé sur le premier de deux victimes de Kre’van, au moment ou la seconde victime revenait chercher son compagnon. L’assassin des Lames avait assisté à la scène et profité de la distraction du membre de la Doktha pour en finir avec ce contrat.

Voilà, ca va maintenant ? Nous avons donc Kre’van et Larme Pourpre de vivants, et deux drows morts. Vous remarquerez qu’ils n’ont jamais été nommé mais bon… pour ce que ca peut leur servir maintenant de toute façon. Ayant rechargé son arbalète, mais sans la pointer dans la direction des buissons où se tenait Larme, montrant ainsi qu’il n’avait pas l’intention de continuer le jeu de massacre, Kre’van s’avança et ordonna d’une voix sèche (en langue humaine) :

Sors de là mon gars.

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Sam 23 Oct 2010 - 15:19

Larme pourpre venait tout juste de se mettre à couvert lorsqu’un Drow surgit de nulle-part. Après avoir jeté son regard sans plus de considération vers le cadavre et dégainé son arme, il tourna la tête, les yeux toujours aussi sévères, vers l’endroit d’où il avait probablement aperçut une ombre. Il pensait, peut-être, que le responsable de la mort de son « camarade ? » venait de se cacher ou de prendre la fuite dans cette direction. Puis, alors qu’il s’apprêtait à faire un pas en avant, il se figea. Un court instant, quelques secondes tout au plus, il resta là, debout, immobile, avant de finalement s’effondrer sur le sol, quelques spasmes discrets le parcourant encore alors.

Larme pourpre, dont le corps couché sur le sol derrière la butte étant camouflé par sa cape sale, observait d’un œil la scène. Il ne faisait aucun doute : le Drow venait d’être assassiné avec un poison très violent du même type que celui qui se trouvait dans sa fiole. Son organisation existait-elle toujours et sévissait dans la région ? Ou plus logiquement, y avait-il aussi des assassins chez les Drows ?... Les questions de « pourquoi » ne se posaient pas dans ces circonstances.

Les faits à constater : deux Drows morts, dont l’un clairement assassiné. D’ailleurs, un troisième sortit tranquillement des buissons en rechargeant son arme. La réponse était trouvée : voilà l’assassin, et apparemment il avait repli sa mission. Toutefois, il invita sèchement Larme pourpre à se montrer, indiquant ainsi que sa présence n’était pas non plus passée inaperçue à ses yeux. Larme pourpre était un témoin. Cette invitation était donc dangereuse. L’enfant ne pouvait pas s’éloigner discrètement comme si de rien n’était sans prendre le risque de devenir la proie de cet individu. Répondre à son invitation devenait, contrairement à ce qu’on pourrait penser, un moyen de calmer la situation en introduisant un facteur de confiance, on crée un équilibre des forces… L’atout premier de l’assassin est la surprise. En se montrant devant le Drow, Larme pourpre indique que son intention première n’est pas non plus d’en vouloir à sa vie. Toutefois, ça ne voulait pas dire qu’un duel n’aurait pas lieu par la suite…

L’enfant ne s’imaginait pas sa première rencontre avec des Drows de cette manière… En fait, son mode de pensée faisait qu’il lui était impossible d’imaginer sa première rencontre, n’importe quel scénario était possible…

Larme pourpre tira sa fiole d’antidote, retira le bouchon de liège et en avala une toute petite gorgée avant de la ranger… On ne savait jamais. Puis, se redressant, l’enfant tira sa dague de son fourreau pour la glisser à sa ceinture, plus facile à retirer, décrocha un dard de son poignet gauche afin de pouvoir le lancer en cas de problème, et finalement aller se montrer devant le Drow, la main droite en évidence, légèrement levée, pour montrer que ses intentions n’étaient pas hostiles.

La première chose qui frappa l’enfant en observant le Drow de plus prêt fut la couleur particulière de ses yeux, certes pas aussi remarquable que la sienne, mais qu’il lui était possible de deviner dans la pénombre… Il ne lui restait plus qu’à espérer que l’assassin n’en veuille pas à sa vie. Souvent les témoins étaient justement épargnés en tant que tels, afin de pouvoir rapporter ce qu’ils avaient vus…

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Dim 24 Oct 2010 - 14:16

[pnj : Krevan Godra, drow, masculin, 132 ans, neutre, assassin des Lames Dansantes]

Kre’van abaissa son arme en voyant l’humain. Une jeune homme… plutôt un adolescent d’ailleurs, mais qui se mouvait avec la grâce et la fluidité d’un félin. Avec la grâce d’un… eh bien d’un assassin en fait. Le regard bien entraîné du drow nota la dague à portée de main et le dard discrètement caché. Rien de menaçant pour un assassin comme lui parfaitement entrainé dans la meilleure guilde qui soit, mais en tout cas cela était surprenant.

D’ailleurs que faisait-il là ? Seul et non loin de l’endroit le plus dangereux de Miradelphia : le Puy d’Elda, centre névralgique de la puissance drow. Soit il était fou, mais Kre’van en doutait, soit il cherchait quelque chose de bien particulier.

Beaucoup d’assassins à sa place auraient tout simplement tué un témoin potentiellement gênant, mais les lames Dansantes se targuaient d’un certain sens de l’honneur et évitaient autant que faire se pouvait les victimes inutiles. Peu leur importait que l’on sache que la guilde soit à l’origine des assassinats des deux membres de la Doktha, le Puy avait d’autre chats à fouetter que la mort de deux des siens.

Levant la main gauche… oui, la droite tenait l’arbalète qu’il n’avait aucunement l’intention de lâcher… le drow tenta de nouveau de parler avec ce mystérieux humain peu bavard.

Es-tu muet mon garçon ?

Si l’humain ne pouvait parler, du moins pouvait-il hocher la tête en guise d’acquiescement…. ou écrire sur le sol.

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Lun 25 Oct 2010 - 0:16

Comme Larme pourpre le pensait, le Drow se montra neutre à son égard, du moins pour le moment.
L’assassin leva la main gauche puis s’étonna que Larme pourpre n’ait pas prononcé le moindre mot en venant se présenter devant lui. Même Larme pourpre savait que ce comportement n’était pas « naturel » dans une telle situation, car personne ne sortirait ainsi de sa cachette si la peur était telle au point de l’empêcher de parler… Au contraire, l’attitude de l’enfant était calme et mesurée, en face de cet individu qui avait l’air sûr de lui.

« Es-tu muet mon garçon ? » … Larme pourpre hocha lentement et une seule fois la tête pour répondre à cette question dont le ton indiquait clairement qu’elle était sérieuse. Afin de valider sa réponse, Larme pourpre la mima, comme à son habitude maintenant.

Bien, Larme pourpre avait enfin rencontré des Drows… non pardon, un seul Drow (les deux autres étant morts…), il fallait entamer la « conversation » avec lui. Sauf que voilà, la conversation n’était pas son fort : de quoi fallait-il lui parler ? Le Drow avait posé une question en premier, c’était son tour d’en poser, sinon l’occasion risquerait de lui manquer… Cependant, il fallait réussir à lui faire comprendre son langage de signe car il était hors de question de sortir tranquillement son cahier et y perdre du temps pour y écrire distraitement des mots encore mal maîtrisés.

Le mieux était peut-être de commencer par le commencement… Larme pourpre pointa sa poitrine du pouce, fit une boucle avec son index vers l’arrière, désigna son arme à sa ceinture, pointa son œil avant de faire un mouvement indiquant le fait de chercher du regard, puis enfin posa sa paume contre sa poitrine, désigna le sol et fit un léger arc de cercle horizontal avec son index pointé vers le haut… Certes, Larme pourpre était autrefois assassin, ce que le Drow avait peut-être déjà remarqué, mais ce n’était plus le cas à présent, du moins en théorie, pas dans le sens où quelqu’un lui ordonnait de le faire. Évidemment en toute connaissance de cause, Larme pourpre comprenait l’action du Drow et n’aurait nullement l’intention de les dénoncer. Les gestes continuèrent donc : « moi », « toi » avec le pouce également, l’index qui pointe au dessus de la tempe puis vers le ciel, « moi », un signe de négation puis l’index qui fait un bref moulinet devant sa bouche avant de pointer ses deux yeux puis les cadavres…

Larme pourpre n’avait jamais imaginé reprendre une vie d’assassin, être libre dans la nature n’était pas si mal, mais se poser de plus en plus de questions sur la vie et ne pas avoir de toit commençait à faire naître un sentiment particulier, une espèce d’angoisse sourde mais croissante… Si le Drow appartenait à un groupe d’assassins, peut-être était-ce là l’occasion de se faire accepter quelque part si jamais les rejoindre était quelque chose de possible ?

Alors, plutôt que de lui demander qui il était, Larme pourpre lui demanda qui lui confiait ces assassinats… Quelques gestes supplémentaires terminèrent la série afin de poser cette question : « toi », « les cadavres », la main ouverte qui fait un mouvement rotatif comme on mimerait une marionnette, la main qui s’ouvre à côté de la bouche puis de celle-ci l’index qui pointe vers l’avant avec un léger arc de cercle vers le bas, comme pour indiquer un ordre…

Ces gestes étaient simples pour Larme pourpre qui avait l’habitude de les employer mais ce n’était pas certain que le Drow les comprenne du premier coup… Surtout dans la pénombre… Au fait, Les Drows voyaient-ils bien dans la pénombre ? C’était une question que Larme pourpre ne s’était pas vraiment posée, constatant seulement ce qui lui semblait évident par rapport à sa propre vision et aussi à Shaé, la demi-Drow, qui s’était plutôt pas mal débrouillée pour lutter contre une créature des marais dans l’obscurité et dans le brouillard…

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Ven 29 Oct 2010 - 20:27

[pnj : Krevan Godra, drow, masculin, 132 ans, neutre, assassin des Lames Dansantes]

Hmm, pas évident le langage des signes n’est-ce pas ? Certes les assassins y recouraient fréquemment afin de rester plus discrets. « La parole est d’argent mais le silence est d’or » a un jour dit un grand poète… et en mission, cette maxime se révélait souvent cruciale. Pour autant, chacun dispose de son propre code gestuel et il peut être difficile de comprendre celui d’un autre. Au sein de la Guilde, des ouvrages entiers traitaient de ces problèmes et Krevan aurait fort aimé les avoir sous la main en ce moment.

Se creusant la tête, le drow tenta de suivre les gestes du jeune humain. Qu’il soit ou ait été, car les gestes restaient difficiles à interpréter, un assassin, cela paraissait assez aisé à deviner. A vrai dire, rien qu’à le voir, lui et son équipement suffisait. Là où les choses se compliquait, c’était pour la deuxième phrase. Il s’agissait d’une question apparemment, à son sujet et à celui de ses deux victimes. Les désignant, l’assassin des Lames prit la parole.

Si tu crains que je te tues pour m’avoir vu exécuter ces deux là, rassures toi, telle n’est pas mon intention.

Le regard du jeune homme ne changeât pas. Loupé, ce n’était pas la question. En tout cas, il faisait preuve d’un certain sang froid. Certes si Krevan avait voulu le tuer, cela aurait déjà été fait, mais mener cette réflexion est habituellement au-delà des capacités mentales des témoins. Alors quoi ? S’il ne s’agissait pas de son sort, cela devait concerner l’assassin lui-même. Ah bien sur… la marionnette… qui tirait les fils ? Le chef ?

Je penses avoir compris. Tu veux savoir si je fais partie d’une guilde ? Si j’ai un supérieur hiérarchique qui me donne des ordres ?

Signe affirmatif. Gagné ! Il s’agissait donc bien de cela.

Et bien oui, je suis un membre des Lames Dansantes, une guilde d’assassins basée en Ithri’Vann. Nous sommes chers, raison pour laquelle seuls des clients fortunés peuvent se payer nos services… mais nous sommes les meilleurs. Mon maître est Haven Do’orst, que nous appelons le Velg'larn Zhaunil.

Ou autrement dit en drow, le maître assassin. Mais l’analyse des langues ne comptait guère dans leur discussion semi-parlée semi-mimée, déjà il leur fallait réussir à ce comprendre. Par les mamelles de Tyra, standardiser un langage des signes serait vraiment une excellente idée.

Nous suivons un code de règles édictées par le Velg'larn Zhaunil, des règles qui nous différencient des assassins vulgaires qui ne ressentent ni empathie ni respect pour leur cible. Des guerriers appelleraient sans doute cela un code d’honneur. Le respect de ce code et notre probité vis-à-vis de nos clients nous permettent de continuer nos activités sans guère être dérangés.

Un bruit de galop retentit dans le lointain. Fronçant les sourcils, l’assassin des lames fit signe à son « collègue » de le suivre. Apparemment des patrouilles drows approchaient, et mieux valaient qu’ils ne les trouvent pas à côté des cadavres des membres de la Doktha.

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Mar 2 Nov 2010 - 18:56

Larme pourpre constata avec un certain soulagement que le Drow prenait le temps de l’écouter et de comprendre ses propos. Ainsi donc il faisait parti d’une guilde, les « lames… » Comment déjà ? « dans-sang-te » ? Qu’est-ce que ce que c’est ?… Enfin peu importe, sûrement un synonyme de « sanglantes »…

Ithri’Vann n’était pas indiqué sur la carte sommaire de Larme pourpre et ce nom ne lui disait rien, de même que celui du chef de la guilde.

Ces assassins suivaient des règles apparemment particulières. Les mots employés par le Drow et que l’enfant ne comprenait pas mais devinait dans leur contexte, laissaient penser que ces assassins se considéraient supérieurs aux autres : les meilleurs parmi leurs semblables. Leur ligne de conduite et la considération qu’on leur apporte, d’après les dires de leur représentant ici présent, semblait leur permettre d’agir en toute tranquillité, contrairement à la petite communauté dans laquelle Larme pourpre avait « grandi » et qui devait clairement agir dans l’ombre et se cacher des autorités.

Ce « Velg’larn Zauhnil semblait être un personnage important et respecté, parce qu’il était sans doutes en plus le meilleur des assassins, ce que Larme pourpre pouvait admettre en toute crédulité. Cette guilde était intéressante, il y avait là une opportunité quelconque à creuser…

Soudain, un bruit de sabots se rapprochant se fit percevoir. C’était le moment de s’en aller d’ici… C’est là que le Drow fit clairement signe à Larme pourpre de le suivre. Il devait peut-être considérer que la conversation n’était pas terminée ?… L’enfant raccrocha rapidement son projectile à son poignet puis suivit son « guide » qui bondissait déjà dans les buissons. Vite, il ne fallait pas le perdre de vue !

Une des règles d’action de l’assassin étant bien sûr de toujours agir sans jamais se faire repérer et encore moins prendre, donc disparaître sans avoir pris le temps d’effacer les traces de son passage était des plus naturels, du moment qu’on ne savait pas qui (au niveau individuel) avait fait le coup.

Larme pourpre suivit le Drow qui courrait et bondissait presque sans bruit à travers la végétation. Il ne semblait pas vouloir s’arrêter tout de suite, probablement pour s’assurer d’être loin des cavaliers.

Dès qu’il s’arrêterait, Larme pourpre aurait de nouveau quelques questions à lui poser… Par exemple : Où se trouve sa « base » Ithri’Vann ? Est-ce possible de rencontrer le « maître » ? Ou du moins : Est-ce possible de faire partie de cette guilde et comment ? Et quelles sont ces « règles » qui font que ces assassins sont les meilleurs et les plus respectés… Autant poser ces question maintenant, à la personne qui semble la plus appropriée pour répondre que de perdre du temps plus tard à essayer de trouver les réponses par soi-même ou en demandant aux mauvaises personnes avec tous les risques que cela engendre…

Depuis que le soleil était figé dans le ciel, masqué par la lune noire, repérer sa direction était des plus simples et le Drow, étrangement, avant qu’enfin il ne s’arrête un instant, « fuyait » plutôt vers…

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Ven 5 Nov 2010 - 20:54

[pnj : Krevan Godra, drow, masculin, 132 ans, neutre, assassin des Lames Dansantes]

Il s’était trop attardé avec cet humain…

Règle n°1 du bon assassin : sitôt le contrat exécuté, mets le maximum de distance entre toi et les cadavres. Bizarrement un macchabée a tendance à affoler les gardes en patrouille dans le coin et les choses peuvent se compliquer rapidement. Ce n’est pas si difficile d’assassiner quelqu’un… ce qui est difficile, c’est de s’en sortir soi-même en vie ensuite.

Maudissant le destin qui lui était contraire, Krevan bondissait dans les fourrés, sans vraiment se préoccuper de savoir si Larme Pourpre le suivait. Il sentait le danger, son instinct de porteur de mort lui hurlait qu’il avait trop attendu et que le piège se refermait sur lui. Du coin de l’oeil, des mouvements un peu plus loin dans les broussailles lui confirmaient qu’il n’étaient plus seul dans le coin.

Et merde !

Il fallait admettre que la surprise de rencontrer un humain au beau milieu de nulle part avait gravement nui à sa concentration. Mais le code de la Guilde indiquait de ne pas se morfondre dans le regret. Ce qui est fait est fait… vit avec et tente d’en tirer partie.

Lorsque l’assassin déboucha enfin dans la petite ravine où il avait caché son cheval, il vit que trois cavaliers l’attendait. Des drows… sans doute des « collègues » de ses cibles, qui au vu de leur regard foudroyant n’appréciaient que modérément les meurtres.

Trois contre un… et à cheval en plus, alors que lui était à pied, son propre destrier hors de portée pour l’instant. Bien qu’étant un artiste dans son domaine, Krevan savait qu’il ne pouvait surveiller les trois drows à la fois. Inévitablement, pendant que deux l’occuperait, le troisième allait le prendre à revers et…

Mais… cet humain l’avait suivi ?

Deux contre trois, les chances se rééquilibraient. Certes le membres des Lames ignorait la valeur exacte de larme, surtout face à un guerrier drow bien entrainé, mais cela valait la peine d’être tenté. Tandis que les trois drows talonnait leurs montures pour les encercler, il murmura en langage humain à son compagnon :

Occupe toi du balafré, je prends les deux autres.

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Sam 6 Nov 2010 - 14:27

… un piège !

Et voilà, accorder un instant un peu de confiance à un assassin inconnu et voilà ce que vous récolterez !

Débarquer ainsi en surgissant hors des fourrés pour se retrouver presque immédiatement encerclé par trois individus à cheval, c’était à coup sûr un scénario des moins espérés, mais pourtant des plus prévisibles...

Il y avait sur la gauche, du côté de Larme pourpre, un drow dont le visage était marqué d’une large cicatrice sur la joue et qui était armé d’un sabre apparemment bien affuté. En face il y en avait un autre avec une arbalète à la main, et sur la droite, un troisième avec sorte de lance. Leur attitude agressive ne laissait aucune place à l’hésitation. Larme pourpre ne pouvait pas parler, son seul choix était de défendre sa vie en combattant. Les regrets, s’il devait y en avoir, seraient pour plus tard…

Avant même que le compagnon d’infortune de Larme pourpre n’ai terminé sa phrase, l’enfant avait plongé sur le côté, entraînant par cette action un reflexe sur l’individu qui les pointait de son arme de jet. Le carreau fusa en frôlant sa cible sans toutefois la toucher. C’était encore une règle d’assassin : toujours surprendre son adversaire, jamais l’inverse.

Certes Larme pourpre avait une capacité de réflexion somme toute réduite, mais c’était un avantage dans ce genre de situation où se poser des questions stratégiques était le meilleur moyen de se laisser surprendre par les évènements et donc d’y laisser sa vie. Au contraire, le cerveau de Larme pourpre analysait l’instant présent et agissait en conséquence. Ce n’était pas indéfectible, mais seul un stratège ou du moins quelqu’un possédant une analyse logique naturelle pouvait prévoir les actions de l’enfant.

On pourrait croire qu’être à cheval, c'est-à-dire assis à plus d’1m50 du sol, offre un avantage certain sur ses adversaires. Ceci peut s’avérer vrai dans certaines conditions. Toutefois, dans la plupart des cas, il y a au contraire deux importants points faibles. Les jambes d’une part, bien rarement aussi protégées que le reste du corps, offrent non seulement de nombreuses ouvertures mais se trouvent de surcroit à la hauteur des coups. Ensuite, évidemment, le cheval lui-même. Une entaille bien placée et le cavalier s’effondre, entraîné par sa monture…

C’est pourquoi, lorsque Larme pourpre termina sa roulade et se retrouva en position accroupie à moins d’un mètre de la patte avant du cheval du balafré, (celui-ci levant déjà son arme pour frapper), sa première action fut de trancher l’articulation du genou de l’animal avec le poignard courbe que sa main gauche dégaina tendis que l’autre protégeait sa tête. La douleur encore présente dans l’épaule de l’assassin empêcha la blessure d’être fatale à l’animal mais suffisamment grave pour lui faire perdre ses appuis lorsque le balafré abattit son arme tout en tirant de l’autre main sur les reines pour que la bête, qui avançait se tourne légèrement (que ce soit voulu ou non). Bondissant en arrière, l’assassin observa son adversaire frapper dans le vide alors que son cheval s’affaissait sur le côté et l’entraînait dans sa chute. Mais le balafré était agile et il plongea pour éviter le choc.

Les deux autres ennemis étaient aux prises avec son « camarade » qui avait forcé leur attention sur lui. Autant profiter du moment pour s’occuper du troisième.

L’enfant envoya un dard qui ricocha sur l’épaulière du balafré qui commençait à se relever. Larme pourpre courut et bondit en prenant appuis sur le corps du cheval gémissant. Un impressionnant saut vrillé lui permis, tout en s’éloignant des autres combattants, de lancer deux autres projectiles sur son adversaire. Celui-ci effectua à se moment là un large mouvement de sabre en direction de sa cible volante sans l’atteindre. Les protections légères de l’individu eurent raison des projectiles en lui évitant des blessures profondes. Profitant de l’action, le balafré bondit sur Larme pourpre juste au moment de son atterrissage, le sabre prêt à frapper. Une parade habile lui évita la mort mais n’empêcha pas le Drow de l’envoyer à terre et de prendre l’ascendance, relevant son arme à nouveau. Mauvaise stratégie de corps à corps : le poignard de Larme saillait déjà dans son flanc. Peut-être que le balafré en avait connu d’autres ? Il resserra sa prise sur sa lame alors qu’un jet de sang suivit le retrait de larme de son abdomen. Lare pourpre s’échappa par une roulade qui lui permit à nouveau de se remettre sur pied tandis que le Drow, finalement, devait s’aider de son arme plantée dans le sol pour se redresser, tandis que son autre main bouchait sans grand succès sa blessure sanguinolente : le combat n’était pas terminé pour lui. Il allait régler son compte à cet avorton et il pourrait compter sur ses compagnons si jamais sa blessure était plus grave qu’il ne le pensait, ce qui était effectivement le cas.

Ses compagnons, qu’en était-il ? Larme pourpre fit un saut de côté. Quelque chose de volumineux venait de voler dans sa direction et de se ficher un mètre derrière. C’était la lance du troisième individu. Un peu de plus et c’était la mort ! Le Drow avait dû apercevoir le combat de son camarade et tenter de profiter de l’occasion, ou d’un moment d’inattention de son adversaire pour s’en débarrasser, et il avait faillit réussir… Heureusement pour son camarade blessé sinon il aurait été de l’histoire ancienne après l’action que Larme pourpre s’apprêtait à effectuer.

Mais comment s’en sortait l’autre assassin avec deux assaillants à combattre ? Peut-être avait-il été vaincu ?... Non ce n’était pas le cas ! Il…

[HS : Désolé je prolonge un peu l’action histoire de…]

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Sam 6 Nov 2010 - 21:17

[pnj : Krevan Godra, drow, masculin, 132 ans, neutre, assassin des Lames Dansantes]

Le réflexe de Larme permit aux deux assassins de gagner un avantage, ou plutôt d’éviter d’en subir un de plus, lorsque le drow armé d’une arbalète tira en réaction au mouvement de l’humain. Réflexe assez classique certes, mais néanmoins ce fut un tir stupide qui lui ôtait l’avantage de la distance. Sans s’attarder sur sa bonne fortune, Krevan dégaina un fin stylet de sa manche et le lança dans la gorge du cheval le plus près de lui. Hennissant de douleur, l’animal rua puis s’effondra, entrainant avec lui son cavalier.

L’autre drow rechargeait fébrilement son arbalète mais du talonner sa monture pour s’éloigner lorsque l’assassin fondit sur lui. Bien lui en prit, car l’épée courte que l’assassin venait de dégainer lui traça une profonde estafilade sur les côtes, blessure non mortelle mais fortement handicapante et qui lui fit lâcher son arbalète alors qu‘il venait de la réarmer. D’un regard, Krevan vit le premier cavalier se relever et jeter sa lance en direction de Larme Pourpre, heureusement sans le toucher.

Le gaillard n’eut pas le temps de chercher une autre arme de jet que le membre des lames fut sur lui, épée et dagues brandies. Dégainant un cimeterre, le drow fit face à son frère de race, et les deux combattants échangèrent leurs premiers coups. Bien que formé par les meilleurs maîtres d’armes de la citadelle des âmes, Krevan trouva face à lui un duelliste de son niveau. Probablement le chef de l’unité de la Doktha dont il avait exécuté deux membres par contrat, le drow maniait son cimeterre d’une main sure, ne laissant guère d’opportunité d’attaques.

Un bruit de sabot dans son dos alerta Krevan, qui pivota sur lui-même et jeta sa dague en plein torse du troisième drow alors que celui-ci, épée au poing, s’apprêtait à revenir à la charge. La précision du tir ne laissa aucune chance au cavalier qui regarda pendant plusieurs secondes la poignée de la dague profondément plantée dans sa poitrine avant de s’effondrer au sol, une profonde lueur d’incrédulité dans le regard.

Mais ce faisant, Krevan avait sacrifié l’une de ces deux armes, et ne pouvait plus compter que sur son épée courte, qui ne lui procurait pas autant d’allonges qu’à son adversaire. Les assauts du cimeterre se firent d’ailleurs plus violents, comme si le natif du Puy sentait qu’il tenait une opportunité. Une règle fort importante dans l’art des duels : une fois que vous tenez l’avantage, ne le lâchez surtout plus.

De fait, les assassins de la Guilde, s’ils étaient tous des bretteurs accomplis, comptaient peu sur les épées pour accomplir leur tâches. Le combat à l’épée suppose un duel face à face et risquant de trainer en longueur, c’est-à-dire tout le contraire de leur travail habituel. Pour autant, et s’il cédait du terrain, Krevan n’avait pas laissé la moindre faille dans sa défense que son adversaire aurait pu exploiter. Et tandis que Larme Pourpre continuait à combattre de son côté, Krevan reculait peu à peu, tentant de se rapprocher de l’endroit ou gisait le cadavre du premier cheval… et une arbalète armée.

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Dim 7 Nov 2010 - 13:26

Il … se débrouillait plutôt bien de son côté en fait. L’assassin, avait momentanément désarçonné un des deux ennemis qui lui faisaient face afin de s’occuper de l’autre. Mais c’est celui-ci qui, après s’être relevé, avait envoyé sa lance sur Larme pourpre. Il lui fallait vite se débarrasser de son propre adversaire, sinon le combat risquait de tourner mal à tout moment. Heureusement, l’équilibre des forces fut rapidement rétabli au moment où son camarade sacrifia une de ses armes, pour éliminer définitivement celui qui s’apprêtait à le prendre à revers.

C’était à présent du un contre un. Larme pourpre faisait face à un combattant émérite qui laissait peu d’ouvertures mais épuisait ses forces dans des combos d’estocs puissants mais ralentis par la douleur, ce qui permettait à l’enfant d’éviter et de parer sans trop de difficultés.

De son côté, l’assassin des lames dansantes subissait le même genre d’assauts mais l’agilité de son adversaire face à son armement limité semblait lui donner quelques difficultés, l’obligeant à reculer.

L’arbalète rechargée du troisième individu gisait là, par terre, attendant en émettant une faible lueur métallique dans la pénombre, comme pour attirer le regard et dire : « Eh ! Oh ! Regardez par ici ! Vous m’avez vu ? »

Dans un effort surhumain, avec un cri forcé et exhalé, le balafré chargea, son sabre saisi à deux mains trancha horizontalement l’espace situé devant lui, là où Larme pourpre devait se trouver, avec une violence telle que n’importe quoi se serait vu littéralement coupé en deux.

« RHAAAAAAAaaaaaaaah !?……… uhgl…. »

Le sabre avait tranché le vide, d’où la surprise. Prenant appuis sur une grosse pierre, Larme pourpre avait adroitement esquivé la frappe par une sorte de saut de l’ange passant juste au dessus de l’épaule de son adversaire. La souplesse était son fort. Lors de cette action, son bras droit alla à la rencontre de la gorge de son adversaire, laissant après coup une profonde entaille passant par la carotide. Avec une rotation rapide dans les airs peu avant la chute, Larme pourpre se réceptionna par une roulade qui lui évita de s’écraser la tête, mais qui raviva la douleur de son épaule lors du choc difficile à amortir. Le balafré, entraîné par son élan, avait continué d’avancer de trois pas maladroits avant de finalement s’effondrer alors que le sang jaillissait hors de sa blessure.

Immédiatement, Larme pourpre se releva, faisant fit de la douleur et jetant un regard au combat qui continuait entre les deux Drows. L’arbalète était arrivée à portée de main (ou de pied plus précisément) de l’assassin s’il voulait s’en servir, mais il lui manquait juste l’occasion de le faire. Cependant son adversaire ne semblait pas lui laisser beaucoup d’ouvertures possibles. Dans une situation de duel, afin d’interagir, il fallait s’incruster directement dans le combat, car comme les deux protagonistes bougeaient sans cesse, agir à distance risquait d’atteindre la mauvaise personne.

Les chevaux avaient bien été dressés, ou alors étaient très stupides… En effet, le troisième, celui qui était toujours vivant, était resté là, sur le côté de la scène à brouter tranquillement. C’était probablement un effet des œillères… Voilà de quoi offrir une bonne diversion ! Larme pourpre se précipita pour tirer les rênes de l’animal et le forcer à se tourner dans la direction voulue tout en renâclant avec un certain mécontentement. Une violente claque sur la fesse et l’animal tressaillit en hennissant d’étonnement avant de bondir en avant pour fuir en direction des deux combattants… Larme pourpre courut derrière l’animal afin de surprendre et de combattre le dernier ennemi afin de soulager son camarade et en finir rapidement avec ce combat…

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Dim 7 Nov 2010 - 19:39

[pnj : Krevan Godra, drow, masculin, 132 ans, neutre, assassin des Lames Dansantes]

L’intervention de Larme Pourpre sauvait sans doute Kervan qui commençait à fatiguer sous les assauts furieux du drow. Parfaitement entrainé à de longs duels au contraire de l’assassin qui préférait les attaques violentes et mortelles, le natif du Puy s’enhardissait et chaque attaque se trouvait plus près de percer la garde du membre des Lames.

Mais lorsqu’un cheval emballé passa au galop entre les deux combattants, l’assassin fut le plus prompte à saisir l’occasion. Jetant son épée à la face du drow qui parait par réflexe, il se jeta à terre, saisit l’arbalète et tira.
Tchonk.

Voilà en gros le bruit que fit le carreau en se plantant en pleine poitrine du drow. En plus écœurant bien sur, car il y avait en sourdine de l’harmonique le bruit des côtes qui craquent et de la tripaille qui se compresse pour laisser passer le messager de la mort. Mais les descriptions morbides nuisent à la qualité du récit, aussi passons.

Se relevant, Kervan s’épousseta et sourit à l’humain.

Bien joué mon garçon, je ne m’en serais pas sorti seul. Suis moi vite, nous parlerons plus tard.

Désireux d’éviter de nouveau de trop s’attarder près de leurs victimes, le drow et l’humain filèrent en courant jusqu’à une ravine non loin ou l’assassin avait caché deux chevaux. Oui deux, toujours avoir un cheval de rechange, c’est une règle de la Guilde.

Jetant un regard pensif sur l’humain, Kervan se demanda que faire de lui. L’enfant était doué, pas de doute, très doué même. Lors de l’attaque il avait réagi avec toutes les qualités nécessaires pour un assassin. Et si… le maître ne disait-il pas qu’un assasin en mission doit toujours garder les yeux ouverts car les dieux peuvent amener un nouveau membre au moment le plus inattendu ?

Mon garçon, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Tu as du talent, tu m’as sauvé la vie, et ton équipement ne laisse guère de doute sur ton métier. Tu es un assassin, tout comme moi. Je te propose de m'accompagner au siège de la Guilde. Je te propose… de nous rejoindre.

Sujet: Re: [Voile][Surface] Où rôde la mort Mar 9 Nov 2010 - 19:31

… et l’action de Larme pourpre eut l’effet escompté. Profitant de la surprise, l’assassin s’empara de l’arbalète et mit un terme au duel. Touché en pleine poitrine, son assaillant lâcha son arme avant s’effondrer sur lui-même, agonisant sous la douleur.

Larme pourpre arriva près de son camarade de combat. Une certaine confiance était à présent établie entre les deux. Mais ce dernier ne s’attarda pas en bavardages et l’invita immédiatement à le suivre : il valait partir d’ici rapidement.

Un peu plus loin, des chevaux attendaient. Appartenaient-ils tous les deux à l’assassin ou bien peut-être aux deux premières victimes ? Peu importe : c’était là le meilleur moyen de se mouvoir en peu de temps sur une grande distance.

Le membre des lames dansantes s’arrêta un moment pour réfléchir puis proposa soudainement à l’enfant de l’accompagner jusqu’à sa guilde, voire de l’y rejoindre pour ses talents d’assassins.

Le choc figea un instant Larme pourpre, le temps de laisser les mots résonnants imprégner son esprit et que celui-ci décide de la réponse à donner. Assassiner, un « métier » ? En même temps, Larme pourpre ne savait pas faire grand-chose d’autre, ne sachant ni parler, ni vraiment lire, ni vraiment écrire, ne connaissant ni la politique, ni la religion, ni la morale... Rejoindre à nouveau des gens qui vivaient grâce à leurs talents de tueurs, mais cette fois d’une manière qui semblait plus « libre » et qui présentait semblait-il d’autres avantages ; trouver un nouveau « foyer », un endroit où rentrer, un endroit où manger, cesser de fuir en avant les chimères du passé ; trouver à la fois un endroit où il y avait des Drows afin d’en apprendre un peu plus sur eux, et un endroit qui l’accepte sans conditions si ce n’est justement pour les choses qui l’excluent de la société ; comment imaginer refuser une telle chose ? …

Évidemment, ces pensées et ces questions ne s’exprimaient pas avec des mots dans l’esprit de l’enfant, mais plutôt par de brèves projections imagées se mélangeant et se comparant avec les souvenirs du passé résultant finalement en un sentiment d’espoir et d’excitation.

Larme pourpre relâcha brusquement sa tension, puis chose improbable, se courba en une courte révérence face au Drow qui venait de lui offrir une nouvelle perspective d’avenir. C’était là sa réponse, défiant, durant un instant, toute méfiance envers cet inconnu afin de lui montrer sa gratitude. Ce n’était pas quelque chose qu’on lui avait appris mais que ses yeux avaient observés plusieurs fois chez des « clients » forts obligés et redevables de son précédent « maître ».

Après cette scène peut-être incongrue, Kervan désigna un cheval à son nouvel acolyte qui sauta en croupe avec agilité. N’ayant pourtant jamais monté une telle créature, quelques secondes pourtant suffirent pour maîtriser les principes, grâce à la capacité d’intégration de sa mémoire visuelle, (et aussi bien évidemment au dressage remarquable des montures, quelle que fut la technique employée…)

Quelques coups de talons et les deux assassins partaient au petit galop… Mais vers où ? …La citadelle des Lames Dansantes, assurément…

RP TERMINE
Suite près de Thaar chez les Lames Dansantes

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