En foulant la poussière... [Hamaÿeb]

L'Aube, comme un sourire éteint sur un visage, les froides lueurs du jour percent les nuages. A travers la brume matinale, s'esquissent quelques formes indistinctes, mais volumineuses. L'on perçoit lentement la morte cité et ses contours, aujourd'hui dépourvus de leur superbe d'antan. Quelques vagues de poussière opaque, tracent le sillon d'un voyageur, ses bottes brunâtres foulent la terre emplie de gravas, cherchant paisible lieu pour faire halte. Il a marché la nuit entière, dormant quelques heures à peine avant de repartir à la recherche de dieu sait quoi. Les ruines calmes et silencieuses, semblent propices à une pause, et voilà qu'il se trouve un coin, protégé du soleil qui se lève, les rayons déjà mordants de chaleur.

Baldren à prit la route il y a quelques jours, et son but un peu flou, semble bien vain. Il erre, tourne en rond, ne sait même pas par où aller quelque fois. Et le voici maudissant son esprit tordu, assis sur une large dalle fêlée, les yeux levés vers un ciel blanc comme la neige. Le reflet pâle éclaire ses prunelles profondément sombres, tandis qu'un soupir s'extirpe de ses lèvres sèches. Que fait-il là encore? Ce paysan l'a bien roulé en tout les cas, il n'y a rien ici, rien que de la poussière blanche et des cailloux. Point d'âmes qui vivent, pas des masses de verdure, les restes de la cité n'étaient qu'un désert de pierres et de blocs.

Tant pis, cela ne sert à rien de se lamenter, il devait se ménager. Ses réserves avaient diminuer plus vite que prévus, Ladrast portait son maître avec peine ces dernières heures. L'étalon avait partagé sa dernière réserve d'eau et ils étaient tout deux affamés. Le ténébreux posa un regard vide sur le mur à moitié démolit qui lui faisait face. D'étranges gravures semblaient le recouvrir, mais il s'en souciait peu. D'ailleurs, sa vue se brouilla lentement, une étrange brume flotta devant ses yeux, et dans sa tête aussi peut-être. Son corps bascula sur le sol poussiéreux, évanouit.

[C'est un peu court désolé, je ne sais jamais comment commencer un rp >_<]

Devant le soleil dur d’une aurore des terres stériles se trouvait une ombre. Une silhouette, noircie par le contrejour matinal, s’approchait du corps inanimé qui jonchait le sol poussiéreux. Hamaÿeb, qui s’était réfugié dans les ruines de Nisetis, avançait de sa lourde démarche arquée. Son sabre mis à nu étincelait sous l’astre redoutable de ces terres inhospitalières, se balançant au gré de la marche du Zurthan toujours plus proche. Voilà tout ce que put apercevoir Baldren avant de s’évanouir pour de bon, accablé par la fatigue : une longue silhouette qui glissait dans le sable de Nisetis en sa direction. Menace ou sauvetage ? Baldren n’en sut rien, et avant qu’il pût contraindre son esprit exténué à se poser la question, il s’abîma dans les limbes.

Lorsque Baldren se réveilla, il se rendit compte qu’il n’était plus en plein air. Une de ses mains avait été accrochée à un mur recouvert d’une mosaïque ruinée, attaché à ce dernier par un étrange bracelet fait dans un matériau qu’il ne connaissait pas. Ce bracelet picotait sa main et semblait être construit dans l’obscurité elle-même, et pourtant, sa résistance était à toute épreuve. Cet état de fait en tête, l’aventurier tourna son regard vers le reste de la pièce. C’était une petite salle confinée, plongée dans l’obscurité. Deux issues, une petite lucarne qui filtrait la lumière de la lune et une porte de bois pourrie, étaient les seuls huis. Sur le sol, quelques meubles fracturés, des bris de bibelots, des nébuleuses de tesselles, et toujours cette poussière qui avait envahi la ville fantôme. Au milieu de cette pièce froide et sombre, un homme, chauve, massif, patibulaire, trônait. Il aiguisait un large poignard d’un geste professionnel. A côté de lui, il avait disposé toute une famille de petites bourses qui étaient remplis de poudres aux couleurs ocre, blanches et noires.

Soudain, le Zurthan arrêta ses préparatifs. Son invité était réveillé. Grande nouvelle. Se levant avec cette lenteur qui le caractérisait, Hamaÿeb, il jaugea de son regard dur celui de Baldren tout en testant à quel point cette lame était aiguisée. Dans l’esprit du Zurthan, la venue de cet homme ne pouvait signifier qu’une chose pour lui. Son ancien maître avait placé une prime sur sa tête, et déjà quelques fous étaient partis à sa poursuite. Louvoyant autour de sa cible, il finit par dire.
« Alors, qu’est-ce qui t’amène à Nisetis, snafu ? »

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