Promenade dans les jardins

Quelle belle journée ! Il y avait bien ici ou là quelques nuages blancs, mais le ciel bleu et le soleil éclatant étaient le parfait reflet de son humeur ! La nuit qu’elle avait passé était indescriptible, merveilleuse, à jamais ancré dans son esprit. Mais dès que le premier rayon de soleil avait éclairé sa chambre, elle avait du se lever, quitter les bras de Viktor et découvrir sa nouvelle vie. A aucun moment de la matinée elle n’eut l’occasion de respirer. On la pressait de questions, on l’attendait à droite, puis à gauche. Bref on lui imposait un planning chargeait alors qu’elle ne demandait qu’à s’éclipser. Elle rêvait d’un moment avec Viktor, mais malgré tout ses efforts, chaque fois qu’elle feignait de se rendre dans le bureau de son fiancé, il y avait toujours quelqu’un pour l’intercepter et réclamer son attention sur les détails de son mariage. Ce fut pour l’heure du repas de midi qu’elle put disparaître de la fourmilière qui l’entourait. D’ailleurs elle fut presque surprise de voir avec quelle facilité elle avait quittait la grande salle dans laquelle tout un tas de lavandières, couturières et autres domestiques se pressaient pour préparer robes, serviettes et nappes pour le mariage.

Ses pas hésitants la guidèrent vers une porte vitrée qui donnait sur le jardin. La veille depuis le balcon de sa chambre elle avait admiré l’endroit et c’était promis d’y aller dès qu’elle aurait une minute. Voilà qui était fait. L’endroit n’était pas totalement désert mais c’était bien loin de l’atmosphère surchauffé de la pièce qu’elle venait de quitter. Tout ce monde autour d’elle lui donnait le tournis et se trouvait enfin au grand air lui fit un bien fou. Retrouvant son sourire, Kathleen prit un pan de sa longue robe et la souleva légèrement pour descendre les marches sans risquer de se casser la figure.
Elle arpenta les allées du jardin, admirant chaque parcelle de fleur, chaque arbre et haie. Bref tout était magnifique. La jeune femme croisa quelques nobles, certains la reconnurent et la saluèrent, d’autres passèrent près d’elle sans même la voir. Cela lui était bien égal, elle avait du mal avec tout ces gens qui lui faisaient une révérence à chaque fois qu’elle passait. D’autant plus que le protocole voulait qu’elle ne réponde que par un hochement de tête….

Bientôt ses pas la menèrent vers un coin du jardin qu’une poignée d’hommes était en train de jardiner. Non sans une légère émotion, elle les regarda planter un magnifique rosier rouge, comme ceux qu’elle avait tant l’habitude de voir chez elle. L’un des jardiniers la reconnut et la salua en retirant le chapeau qui couvrait sa tête.

- Le Baron a ordonné que l’on plante des rosiers pour vous ma Dame.

Kathleen leur adressa un large sourire, incapable de répondre à cette phrase. Décidemment, Viktor était un homme plein de surprise. Ses yeux se posèrent sur un banc en marbre en face du carré de jardin que les quatre hommes travaillaient. Elle s’y installa pour les regarder planter ces arbustes qu’elle aimait tant et qu’elle connaissait si bien.

Cassiopée ne regardait que le temps qui défilait devant ses yeux. Elle avait passé l’avant-midi aux mains des couturières de la cour.

Viktor avait demandé à ce que la jeune femme ait de nouvelles robes, mais encore, une robe splendide pour les noces de celui-ci. La jeune femme n’y trouvait pas d’amusement réel. Comment les femmes pouvaient exiger tant de luxure alors qu’elle avait toujours eu le minimum. Son cerveau n’assimiliait pas les derniers mois.

Lorsqu’elle eut terminé son repas, elle prit la direction des jardins et rejoignit la grande fontaine des jardins de Missède

Elle pouvait enfin sentir les rayons sur son visage. Il avait tant manqué à toute la baronnie. L’automne était la. Quelques fleurs avaient survécu au manque de soleil, mais elles seraient bientôt emportées par le froid d’automne. Elle posa Maya sur le rebord de la fontaine et soupira.

Le chiot balaya son reflet de la patte. Elle avait grandi depuis que son histoire avait changé. Afayel était un mauvais souvenir. Agniezka l’avait abandonné alors qu’elle aurait eu besoin d’elle. Viktor et elle tentait par les meilleurs moyens d’accepter leur relation frère sœur. Cependant il arrivait à compliquer la chose, en mettant sa nouvelle épouse, entre lui et Cassiopée.

Elle ne savait pas comment réagir. Elle n’était pas hostile au baron et encore moins, à la future baronne.

Caressant les oreilles de son chiot. Toute heureuse d’avoir de l’attention, le chiot manqua la patte et tomba. Elle le reprit et s’avanca vers Kathleen.

Très belle journée n’est-ce pas ?

La jeune sœur du baron était mal à l’aise.

Les yeux de Kathleen n’avaient cessé de regarder le magnifique rosier qui se trouvait devant elle. Il lui faisait penser à son domaine, à son père, son frère. L’odeur des fleurs à peine éclosent lui rappelait celle qu’elle pouvait sentir dans les allées de la Roseraie. L’attention de Viktor était des plus touchantes et elle se jura de l’en remercier. Enfin si elle le revoyait un jour, parce que vu comment c’était parti aujourd’hui, tout le monde semblait lui interdire l’accès au bureau de son fiancé. Sur sa gauche elle entendit une sorte de… « plouf » ? Oui c’est ça un plouf et lorsqu’elle tourna les yeux, elle vit la sœur de Baron sortir de l’eau de la fontaine un petit chiot agité. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Elle fut néanmoins surprise de voir Dame Cassiopée s’avancer vers elle pour entamer une conversation. Tout le monde semblait plus ou moins la fuir alors elle était étonnée de voir que quelqu’un osait enfin lui parler même s’il était évident que la jeune de Missède était mal à l’aise.

- Oui en effet, c’est une très belle journée.

Par pur réflexe, Kathleen se leva de son banc. Elle devrait encore travailler les nouvelles règles de protocole qui régissaient ses faits et gestes, mais pour l’heure elle préférait faire comme elle savait. Dame Cassiopée se tenait un peu à l’écart comme si elle n’avait pas pleinement envie de se rapprocher à nouveau, et Kathleen se retenait de parcourir la distance qui les séparait. Certes elle avait désespérément besoin de converser avec quelqu’un mais inutile de le montrer en se jetant sur la première passant !
Joignant ses deux mains devant elle sur sa robe, Kathleen se permit de faire un pas en direction de la sœur de son fiancé. Elle allait bientôt devenir sa belle sœur et elle désirait plus que tout avoir de bonnes relations avec elle.

- J’ai eu un mal fou à m’échapper du petit salon ! Il eut été dommage de rester enfermé alors que le ciel est si bleu dehors.

La météo était un sujet de conversation comme un autre, et tant qu’elles n’auraient pas vraiment eut une longue et riche discussion, elles seraient contraintes d’avoir ce genre de discours. Et Kathleen voulait à tout prix empêcher ça. Dame Cassiopée était sûrement la seule qui ne la traiterait pas différemment de maintenant une fois qu’elle serait baronne. Et puis il s’agissait de la sœur de Viktor, elle ne voulait donc pas qu’il y ait le moindre problème entres elles.

- Voulez-vous vous asseoir un moment avec moi ?

Plus que de la simple politesse, il s’agissait là d’une demande qui venait du cœur.

Cassiopée laissa le chiot se secoueur les poils et la rejoindre. Maïa monta sur le banc et se frotta contre sa maitresse, qui lui chatouilla les oreilles. Elle avait remis ses sourires entre les mains de ce chiot blond et de Lyrin. Viktor l’avait peu à peu abandonné depuis que Kathleen était dans sa vie. Elle n’en voulait à personne. Kathleen arrivait dans un moment froid de leur vie. Chacun devait apprendre à vivre avec l’autre. Ses fiançailles et le mariage de Viktor arrivait pile.

Une belle journée , comme on a eu peu depuis longtemps

La jeune sœur du baron était un peu mal à l’aise. Elle laissa la jeune future baronne parler, avant de prendre la parole.

Surtout depuis la fin du voile.

Elle prit place près d’elle et regarda Maïa. Elle défit le ruban qui tenait ses cheveux et le laissa comme proie, à la petite chienne. Grognant contre le ruban, elle l’attrapa dans sa gueule et re tira.

Viktor vous aime beaucoup. Je sais que j’avance des choses. Il suffit de regarder dans ses yeux. Il croit qu’il fait un mariage arrangé alors qu’il en a horreur, mais il vous aime tendrement. Comprenez que nous ne sommes pas proche l’un de l’autre. ¸

Autant parler de vraies choses. En regardant Kathleen , elle voyait l’amour qu’elle lui portait. Elle avait surpris Viktor une fois ivre. La seule et la dernière fois.

Il ne méritait pas la première fiancée. Il est un homme bon, et vous le méritez. C’Est un homme aimant et fidèle.

La question était qui avait abandonné qui. Viktor lui avait maudit le fait qu’elle soit tombé dans les bras de Lyrin

Elle n’avait pas eu le choix, car son cœur, l’avait choisi et elle ne voulait pas laisser passer la chance d’aimer et d’être aimée. Elle était heureuse de se sentir autre chose qu’une simple servante et Lyrin ne s’offusquait pas de son sang batard.

Sujet: Re: Promenade dans les jardins Mer 5 Jan 2011 - 12:42

Kathleen fut réellement heureuse de voir Cassiopée la rejoindre sur le banc. Sa matinée avait été un vrai tourbillon. Des dizaines de visages s’étaient pressés près d’elle, avaient prit des mesures, lui avaient posés mille questions… Mais c’était juste maintenant qu’elle pouvait enfin souffler, qu’elle appréciait pleinement cette longue conversation. D’autant plus que la jeune sœur de Viktor était d’humeur loquace et qu’il était très agréable de faire passer le temps en sa compagnie. Kathleen l’écouta attentivement et eut un léger sourire lorsqu’il fut question des sentiments de Viktor à son égard. Après la nuit qu’elle avait passé avec lui, elle ne pouvait absolument pas douter de ceux-ci. Mais elle ne pouvait nullement faire part de cette certitude à Dame Cassiopée, sans quoi elle aurait du se justifier.
Comment aurait-elle pu alors expliquer que les deux jeunes fiancés n’avaient pas attendu leur nuit de noces pour consommer leur amour ?

- Je suis sincèrement attachée à votre frère, et si c’est réciproque alors j’en suis heureuse. J’espère que le temps fera le reste.

Un petit sourire pour compléter sa phrase. Tandis qu’elle observait le chien jouer avec le ruban, Cassiopée reprit la parole. Cette fois pour lui parler de la précédente fiancée du Baron. Elle savait si peu de chose sur elle et pourtant, le peu qu’elle savait ne la lui rendait pas très amicale. Mais la fin de la phrase fut différente et un sourire plus tendre étira ses lèvres.
Diable ! Qu’il était difficile de passer tant de temps loin de lui. Elle aurait aimé se retrouver dans ses bras….

- Il ne m’a parlé qu’une fois de Dame Agniezka… Ce sujet était encore très douloureux pour lui. Vous avez certainement du la connaître n’est-ce pas ? Comment était-elle ?

Elle n’avait pas du tout envie de se comparer à cette femme, mais juste en savoir un peu plus sur elle. Evidemment elle avait peur d’être moins bien qu’elle sur certaines choses : d’être moins belle ou moins aimé par les nobles de Missède par exemple. Après tout elle se doutait bien que certaine personne dans la noblesse devait regretter la précédente fiancée du Baron.
La véritable question qui lui brûlait les lèvres mais qu’elle n’aurait osé prononcé était de savoir comment Lui il était avec Elle….

Sujet: Re: Promenade dans les jardins Ven 7 Jan 2011 - 3:00

Cassie était respectueuse du fait qu’elle ne parlait pas beaucoup. Elle n’osait pas avancer des discussions. Kathleen serait la future baronne. Elle ne perdait rien, puisqu’elle n’avait rien.de vraiment à elle. Elle avait perdu Viktor, une autre fois.

Sa relation entre son frère et elle était si mauvaise et basse qu’elle s’en voulait. Toute petite elle voulait un petit ou un grand frère. Elle savait que dans son cœur, elle voulait être aimée comme une petite sœur. Elle avait besoin de son affection. L’affection de son promis n’était pas la même.

Le temps a déjà fait bien les choses. Je suis allée le voir et il était tout souriant. Je ne l’ai pas vu ainsi depuis longtemps. Du moins depuis qu’on est frère et sœur.

Un frisson parcourut le dos de Cassiopée

Ne lui en parlez pas. Elle l’a fait souffrir. Trop qu’il s’en voulait d’obliger une femme à l’épouser. Il vous aime et ce que je demande c’est qu’il soit heureux.

Maia jappa et regarda sa maitresse. Soupirant, Cassiopée prit le chiot dans ses bras et lui caressa le poil blond.

Les gens préfèrent la future baronne. Ils ne sont pas bavard, mais il suffit de regarder dans leur yeux. Ils en disent long et vous êtes apprécier à Missède. Du moins, tant que Viktor sera aussi bien.

Sujet: Re: Promenade dans les jardins Sam 8 Jan 2011 - 19:18

Kathleen ne masqua pas sa surprise lorsqu’elle entendit la sœur du Baron lui annoncer que cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait vu aussi souriant. Elle pouvait bien comprendre qu’avant leur rencontre il devait ressasser inlassablement ce qui s’était passé avec Dame Agniezka. Cela devait le rendre d’humeur plutôt morose, mais elle n’aurait pas imaginé avoir provoqué un tel changement chez Viktor.

En même temps il était aussi clairement facile de voir ce changement sur elle. La jeune femme aurait du pleurer à chaudes larmes d’avoir quitté sa contrée, sa famille, ses habitudes pour se retrouver dans cet endroit rempli d’inconnus. Pourtant depuis son arrivée, elle n’avait perdu son sourire. Peut-être était-ce du à la première nuit qu’elle avait passé avec Viktor. Il y avait là de quoi la rendre heureuse.

- Je suis heureuse de savoir que Viktor vous parez aller mieux. Et si cela est de mon fait, alors j’en suis encore plus heureuse.

Kathleen tourna son visage souriant vers Cassiopée. Cette conversation la détendait étrangement. Loin de l’excitation qui régnait dans le palais depuis la veille, elle appréciait le calme des jardins et les minutes passées aux côtés de la jeune femme.

- Sachez que …. Et bien…. Que j’aime sincèrement votre frère. Je ne pensais pas tomber amoureuse d’un homme qu’on me forcerait presque à épouser. Pourtant… chaque fois que je suis avec lui, plus rien ne compte. Avez-vous déjà ressentie cela ?

Sa question était parfaitement innocence et elle rappelait à son interlocutrice qu’elle n’avait encore que dix huit ans et qu’il s’agissait de son premier amour. Pouvoir en parler ainsi à quelqu’un la soulageait. Depuis la veille, Kathleen n’avait guère pu apprendre tout ce qui se passait à la cour de Missède, elle ignorait donc le futur mariage de Cassiopée.

Lorsque celle-ci lui parla des Missédiens, Kathleen se sentit légèrement rougir.

- J’espère de tout cœur leur plaire. Je serais vraiment triste s’ils ne m’apprécient pas.

Sujet: Re: Promenade dans les jardins Mar 11 Jan 2011 - 3:56

La jeune sœur du baron regarda avec un regard remplit de certitude la nouvelle baronne.

La nuit avant son départ pour Ysari, il est resté dans son bureau. Je l’ai rejoint, car je n’arrivais pas à dormir, et il était ivre. Il maudissait cette sorcière. Il se haïssait de vous contraindre de l’épouser. Il se détestait.

La jeune femme soupira en prenant le chiot contre elle. Plutôt dans la journée Lyrin, mon prétendant, est venu demander ma main. Mariage qui se célèbrera après le votre. Mais il était l’homme le plus malheureux.

Aujourd’hui je le croise, il m’embrasse le front et me sourit en me souhaitant une bonne journée. Il est amoureux.

La jeune femme se leva et incita Kathleen à venir avec elle.

Le sentiment que vous voudriez que le temps s’arrête …

Je le sais et le connais. Deux fois plutôt qu’une. Mon père et ma mère qui n’est pas Karina ont tout fait pour que j’aie une enfance normal. Dans l’ombre de sa paternité, mon père m’a gardé en vie, m’a offert des soins, mais je vivais sous la tutelle de ma mère, chambrière de son domaine. Quand, elle est morte, j’ai fui, mais je suis revenue et Daniel m’a avoué être mon père. Il m’a donc envoyée à Missède, sous le contrôle d’Amédée. Il était un homme bon, il connaissait aussi l’affaire, mais Missède avait assez d’hériter.

Amédée a donc caché mon acte de naissance dans les papiers du bureau de la bibliothèque interdite. Je restais donc servante, même si Nane était au courant. Et la j’ai vécu mon premier amour. Quand mon premier prétendant a su plus tard quelle affiliation j’avais avec les Missède, il m’a rejeté. Puis le jeune fils des Gwidyr est devenu amoureux de moi. Je n’ai jamais voulu réduire Viktor à ce qu’il était, mais qu’il prend une nouvelle épouse et m’oublie complètement, je lui en voulais, mais Lyrin m’a raisonné. C’est un peu pourquoi, je ne suis pas la terrible enfant avec Viktor et que je le laisse profiter de sa nouvelle flamme. Je bénéficie d’autant d’amour

Cassiopée marqua une pause et reprit.

Ma mère disait toujours que la vrai passion c’est lorsque nous pourrions nous contenter que de la seule personne qui fait battre notre cœur. Je le ressens souvent.

Elle lui fit un sourire et continua la marche avec la jeune et future baronne.

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