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 Une bonne bouffe!?

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Nakor
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MessageSujet: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeJeu 24 Fév 2011 - 21:57

Nakor avait eut son entrevue avec Dyarque, il était donc parti à pied avec Adria en terre elfique, il avait fait des recherches, puis il avait quitté son élève avant de partir pour rencontrer le Seigneur Protecteur des elfes. De son entrevue, rien ne transpirera, car cela restera un secret entre lui et Dyarque. Au mieux le roi en aurait quelques bribes mais rien de plus. Nakor repartit donc par le chemin inverse, en direction de Diantra, de sa tour et de son bon bureau tranquille, là haut dans les hauteurs, au beau milieu du château de la cité humaine principale. Nakor aimait bien marcher, durant de longues journées. En effet son éternité lui permettait depuis des siècles, d'arpenter le monde sur ses vieilles jambes. Sa magie et un long entrainement le maintenaient en forme et il allait donc vaillamment. De temps en temps il chantait même de vieilles chansons paillardes sur le chemin, parfois même il se mettait à danser seul. Il se nourrissait de fruits, de racines, de légumes, de poissons qu'il pêchait, et il trouvait toujours un bon point d'eau ou au pire, usait de magie pour subvenir à ses besoins.

C'est donc par une belle journée ensoleillée que Nakor arriva aux confins du monde elfique. Il avait choisi un chemin en quasi ligne droite, ce qui l'obligeait à passer par le comté d'Odélian à peu de choses prés. Cette contrée faisait clairement penser à Gaucelm, qu'il avait rencontré une fois lors du grand tournoi. Le Gras comme on l'appelait! Un homme étrange mais qui paraissait amusant ... sans qu'il s'en rende compte. Nakor repensa donc à ce petit moment d'échange et se mit à sourire tout en continuant sa marche à pied. Odélian était en vue, Nakor pouvait voir le toit des habitations, mais il était encore dans la forêt. Le vieillard hâta la pas pour se retrouver un peu loin de ces buissons qu'il savait être habité par pas mal de fichus maudits foutus serpents. Nakor se cogna le pied contre une racine et poussa un petit juron. Il arrêta donc de marcher, pour se prendre le pied et le masser tranquillement. Le silence venait donc de tomber dans le petit bout de nature dans lequel il se trouvait. Et Nakor eut à peine le temps de reposer son pied par terre qu'il entendit un sifflement de serpent derrière lui. Il se retourna, bâton à la main, prêt à frapper comme une vieille folle armé d'une poêle et il attendit ... sans ne rien voir. Le serpent devait se cacher quelque part là dans un buisson maudit. Nakor écouta avec intérêt et il entendit alors distinctement et en plusieurs endroits, des sifflements de serpents. Nakor eut à peine le temps de s'écrier

"Ho foutu bordel"

Et il prit ses jambes à son coup. Il se mit donc à courir comme un dératé, une main sur son chapeau, l'autre tenant son bâton devant lui au niveau de son visage afin de se protéger des branches qui le fouettaient négligemment. Nakor avait parcouru une bonne distance et commença à se dire qu'il était assez loin du danger lorsqu'il sentit la terre se dérober sous ses pieds. En effet, Nakor avait enfin quitté la nature et se retrouvait sur un chemin de terre ... un chemin qui était en bas d'une petite chute de terre de prés d'un mètre vingt de hauteur. Nakor chuta donc comme une vieille carcasse, plus qu'il ne tomba, il roula le long de la chute de terre et continua de rouler encore un peu sur le chemin enfin plat. Bien évidemment pendant sa chute, Nakor n'avait cessé de vociférer et d'énumérer un incroyable nombre d'insultes qui auraient fait rougir un vieux paysan alcoolique des contrées nordiques. Il finit par se relever, son chapeau à la bonne place, qui n'avait pas bougé durant la chute ... un peu de magie dans l'air? Allez savoir! Il s'épousseta la robe, la barbe et se tourna enfin. Il eut un petit hoquet de stupeur et ouvrit de grands yeux.

"Gaucelm?"

Nakor reprit sa contenance et continua

"Euuu ... bien le bonjour à vous Monseigneur ... comment allez-vous depuis notre dernière rencontre?"

Nakor appelait toujours les nobles Monseigneur, qu'ils soient comte, marquis, ou roi, peu lui importait les titres en fait. Puis un sourire se fit sur la bouche de Nakor qui ajouta

"D'ailleurs vous tombez bien, je vous cherchais! J'ai entendu parler de la grande qualité de la table du maitre d'Odélian et ... il s'avère que j'ai grand faim alors que l'heure du déjeuner approche!"

Nakor garda son sourire sur son visage et se mit même à glousser un peu, comme si avoir atterrit non loin du Comte en ayant déboulé des fourrés, en ayant roulé sur une pente tout en insultant le vent et dieu sait qui était une chose des plus normales pour un magicien.
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeJeu 24 Fév 2011 - 23:35

Chatoyante et douce journée d'automne comme les Cinq savaient offrir de temps à autre au peuple du Nord. Une journée idéale pour parler des travaux de voiries qui s'achevaient par le pavage de la route menant en Alonna, ultime étape avant l'achèvement d'un réseau routier flambant neuf et plus rapide, que les pistes de terres cahoteuses qui parcouraient les bonnes terres du Bélier jusqu'alors. Elanore allait bientôt partir visiter son père. Mais si son père, le pantin en sursis qui attendait sa mort pour qu'officiellement les rênes d'Etherna soit dans les grasses mains de Gaucelm ... Enfin, je veux dire le baron d'Etherna ... Le manoir s'était chargé d'un bourdonnement de valets préparant les tenues de la comtesse, alors que celle-ci, s'affirmant de jour en jour, dictait ses consignes avec douceur. Charmante enfant qui montrait de plus en plus d'autorité envers les petites gens, sans franchir la limite humiliante que son Gras d'époux piétinait sans vergogne. Au moins, elle retenait leur prénom, elle. A vrai dire, le Gras s'en badigeonnait les testicules avec le pinceau de l'indifférence, voilà tout. Mais cessons de digresser, et concentrons nous sur cet entretien avec le responsable des travaux, Jasmin Pied, nom cocasse si il en est, qui ne manquait pas d'arracher un gloussement infantile à Sa Grassouillerie dès qu'on lui rappelait. Le bonhomme était assez grand et largement bâti, un ouvrier au mains calleuses et à la peau brunie par les heures de travail en extérieur, la barbe naissante semblait rêche et émettait un crépitement désagréable quand il se passait la main sur le menton. Il était plutôt bel homme, si un homme de si basses extractions pouvait se prétendre beau, mais l'incisive manquante, qui entachait son sourire, démystifiait grandement l'individu. Ajouter à cela un zozotement, probablement du à cette dent voyageuse qui avait quitté sa gencive, et vous voilà avec un tableau complet du type. Lui marchant le long de la piste, tenant un vélin à la main, le Gras ainsi qu'une dizaine de gardes à sa suite, le petit groupe parcourut quelques lieues alors que Pied se lancait dans de longues explications sur la façon d'agencer les pavés pour en économiser un maximum et autres billevesées dont Sa Grasseté n'avait cure.

Ssssi Monssssseigneur veut sssse donner la peine de me ssssssuivre ...

Un sourire amusé semblait collé sur le visage du Gras, qui se délectait du problème d'élocution du travailleur. N'écoutant que ... Lui, il répondit avant de lâcher un gloussement moqueur.

Je vous ssssssuis, mon bon !

Et donc voici que le zozoteur reprit ssssson disssscours ssssi inintéressssant, alors qu'une voix rauque et grommelante semblait sortir des fourrés non loin. Le Gras détourna la tête de Jasmin pour se concentrer sur l'origine des bruits étranges. Cela semblait se rapprocher à grande vitesse, et quelques noms d'oiseaux parvinrent aux oreilles de Gaucelm. Qui se faisait donc traiter de "saloperie d'bestiole, de furoncle bubonique et de foutu salopard"? Lui?!! Osait-on? Qui? Qu'il se montre !!

Monsssseigneur ?! Oui, je dizais donc que ...


Oh vous fermez là

L'ordre claqua dans l'air, laissant le contremaître pantois. C'est alors que l'être vociférant qui continuait son passage en revue des insultes combinés avec un brio assez remarquable vint s'échouer au pied du Gras, jaillissant des fourrés, les fesses en avant, et terminant sa course dans une envolée de chapeau pointu. Un vieux grigou rabougri à la tunique usée relava alors la tête, visiblement contrit de son entrée en fanfare sur les routes odéliannes.

Gaucelm?

Le sourcil du Gras s'arqua instantanément. Tant de familiarité envers une personne de son rang, de la part d'un clochard vieux et maigre ...

Euuu ... bien le bonjour à vous Monseigneur ... comment allez-vous depuis notre dernière rencontre?

Plaît-il ?

Dernière rencontre ? Il n'était pas homme à fréquenter des vieux machins comme lui !Sa Grasseté daigna se pencher vers l'étrange vieillard pour essayer de se remémorer le visage enfoui sous la longue barbe. En effet, il ne semblait pas totalement étranger. Voyons ... Chapeau pointu, longue barbe grise, l'auberge du poney fringant ... Poneys ... Chevaux ... Tournoi ... Le Grand Tournoi ! Par les Cinq ! Comment s'appelait-il déjà celui-là ? Et Fulbert qui n'était pas là quand on avait besoin de lui ... Na ... NAKOR ... L'illumination surgit des tréfonds de sa boîte crânienne et le sourire revint sur les lèvres du gras, alors qu'il avait partiellement loupé le début de la phrase du magicien, trop obsédé par ses pensées.

... Grande qualité de la table du maitre d'Odélian et ... il s'avère que j'ai grand faim alors que l'heure du déjeuner approche!

Certes, certes !

Le gloussement de Nakor appela celui de Gaucelm, et alors qu'il l'avait totalement oublié, le regard du comte se posa sur Pied.

Ah! Vous êtes encore là, vous ... Très bien, mon bon ! Faites comme nous avons convenus.

Mais ...

La tentative de protestation du contremaitre fut réduite à néant par un regard noir de Gaucelm, qui en un instant, retrouva son air jovial, en tournant simplement le visage vers le conseiller du Roy.

Venez, Nakor ! Odélian est connu avant tout pour son hospitalité, et un conseiller royal se doit de gouter cette hospitalité, n'est-ce pas?

Et de son pas dandinant, Gaucelm prit le chemin de sa bonne ville, faisant route route avec le vieux magicien probablement légèrement courbatu par la chute. Un hôte de marque a choyer, et quelle surprise pour Elanore lorsqu'elle verrait son époux ramener un vieux magicien de son expédition sur les routes. Echanges cordiaux et politesses furent échangées alors que la petite troupe gagnait les portes d'Odélian. A peine, les lourdes portes franchies, le Gras ouvrit les bras et fanfaronna quelque peu ... Le quelque peu en question s'applique-t-il à un être comme lui ? Bonne question ...

Nakor, bienvenue chez moi ! Odélian, la Perle d'Atral

Il gloussa, ravi de sa trouvaille. La Perle d'Atral, ça en impose quand même ! Devant le vieux magicien s'étendait les rues de la villes, ou mendiants, marchands, ouvriers, poules, cochons, tonnelier, chasseur de rats et son gibier, se bousculaient dans une joyeuse cohue bruyante. Le tintement d'une casserole martyrisé par un rétameur donnait le rythme de la cacophonie que le comte et ses compagnons traversaient, mais les gardes du Bélier firent s'écarter toute cette marmaille crasseuse et malodorante pour ne pas souiller l'endroit ou Sa Divine Rondeur poserait le pied. Il se tourna et lança un regard complice vers Nakor, en continuant de marcher, exercice qui pourrait être périlleux pour un homme de son envergure. Il suffirait d'un déséquilibre, et la masse entrainerait la masse, et là ... C'est le drame. Mais le Gras maitrisait ses formes mieux qu'on pouvait l'espérer.

J'espère que cette visite est à votre goût. C'est sans nul doute votre première visite sur mes bonnes terres n'est-ce pas?


Le manoir était en vue, et heureusement, parce que la marche commençait à faire suer le comte a grosses gouttes et lui faisait mal au pieds. La prochaine fois, il prendrait son cheval, et qu'importe l'exercice que voulait lui imposer Phillistin. Il imaginait déjà le fauteuil moelleux qui l'attendait et la bassine remplie d'eau chaude dans laquelle ses gras petons allait se délasser ...
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Nakor
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeLun 28 Fév 2011 - 14:17

Nakor, une fois debout et devant le comte d'Odelian, observa avec attention et de ses vieux yeux perçant, le comportement de celui que l'on surnommait Le Gras. Ce qui était un surnom un brin péjoratif mais qui était justifié aux vus de la surprenante masse que supportait l'homme en question sur son ventre et son visage rebondis. Nakor nota que, si le comte l'écoutait, il recherchait quelque chose, une information, un souvenir et Nakor nota avec une pointe d'étonnement que le sieur Comte Gaucelm semblait prêt à ordonner la décapitation du gourgandin qui était tombé devant lui et qui avait osé le nommer par son petit prénom. Mais la mémoire lui revint et le Comte retrouva une expression plus engageante et affable. Il se mit même à glousser à l'unisson de Nakor. Un dernier changement et un regard noir et meurtrier en direction du pauvre homme qui l'accompagnait puis Nakor reçu une invitation. Nakor regarda, un sourcil droit relevé alors que le gauche n'avait pas bougé, le pauvre homme qui venait de s'être fait remballé par un simple regarde de Gaucelm, puis il tourna la tête en direction de Gaucelm et ajouta

"En effet Comte Gaucelm d'Odelian, c'est un devoir que je me dois d'accomplir, mais qui sera certainement un plaisir sans fin avec un tel guide pour découvrir ces terres!"

Nakor avait parlé avec emphase, une main sur son torse, en s'inclinant légèrement à la fin. Cela sentait très, mais alors très légèrement le cynisme, mais on ne pouvait le desseller sans oser diffamer sur le compte du Conseiller du roi. Intérieurement Nakor se disait déjà que, malgré les rumeurs et les qu'en dira-t-on, Gaucelm était peut-être, si ce n'est sans aucun doute, un petit tyran dans son royaume. Il suffisait de voir comment il avait balayé la remarque de son suiveur, sans même citer son nom, ni le remercier. Gaucelm se mit donc à dandiner sur le chemin de terre et se dirigea vers le centre du comté d'Odelian. Nakor, sur le chemin, posa une petite question

"Pardonnez ma curiosité Gaucelm ... ho ... vous me permettez que je vous nomme Gaucelm, Gaucelm? Et bien dites moi, vous avez lancé de grands travaux si j'en crois ce chemin en terre qui n'en sera bientôt plus un puisque les pavés recouvrent de plus en plus vastement les routes d'Odelian. Cela a du faire forte atteinte à votre trésorerie, ou alors Odelian possède une sante de fer que je ne lui savais pas si bien acquise!"

Nakor avait dit cela sur le ton de la badinerie, comme s'ils parlaient tous deux, en tant que vieux amis, du bon temps et de la météo. Les portes s'ouvrirent enfin et Nakor put contempler Odelian. La perle d'Atral selon Gaucelm. Il y avait la toute la cacophonie possible d'une bonne cité avec son lot de mendiant, de badaud et d'animaux en tout sens. Les gardes écartèrent les passants pour faire place au Comte. Nakor n'aimât pas la façon de faire du Comte et il se dit qu'il serait bon de le faire remarquer quand il posa une question. Nakor se tourna donc vers Gaucelm, ruisselant d'une transpiration évidemment dut à l'effort qu'il devait fournir pour déplacer sa masse effroyable sur une telle distance, courte aux vus des critères standards.

"Votre question fait appelle à une rhétorique à laquelle je ne peux que répondre positivement, puisque c'est la première fois en effet, que Gaucelm d'Odelian, me fait visiter sa cité et ses terres. Mais pour être franc mon cher Comte, vous n'étiez pas encore venu au monde, vous et même votre père et ses ancêtres que j'arpentais les routes naturelles de ce monde. J'ai connus Odelian il y a bien longtemps, mais je dois avouer que je n'y ai plus mis les pieds depuis quelques siècles, après tout votre Comté est une place paisible, ou les événements qui s'y produisent ne font que rarement appelle à l'intervention d'un magicien. Tout de même, je ne peux que remarquer une chose évidente : de nos jours Odelian est plus étendue qu'autrefois, plus richement vêtu et surtout, est gouverné d'une main de fer."

Nakor n'avait pas ajouté dans un gant de velours, puisque c'était faux, il n'y avait chez Gaucelm aucun velours autour de la main, ses gens avaient peurs de lui. Nakor, un sourire de plus en plus grand sur les lèvres, regarda un peu la foule et se tourna de nouveaux vers un Gaucelm usé par la petite route qu'il avait empruntée. Imperceptiblement, Nakor accéléra un tout petit peu le pas. Il était sur que Gaucelm lui tiendrait tête et forcerait aussi la marche, pour rester à niveau du magicien. Nakor ajouta donc une dernière épreuve au Gras en le faisant parler pendant cet effort.

"Mon cher Gaucelm ... un dicton ancien me revient en mémoire devant tout ce peuple : autrefois, les anciens rois disaient que la qualité d'un noble, se mesure à ce que pense ses gens de lui et de ce qu'ils en disent. Que pensez-vous de ce dicton? Et surtout, je suis certain qu'un homme tel que vous, sait avec une grande perfection tout se qui se passe sur ses terres. Alors dîtes moi donc tout le bien que pensent vos gens de vous Gaucelm d'Odelian? Font-ils une bonne analyse de votre estimable personne?"

Nakor était pour une fois très protocolaire, même s'il continuait à appeler le comte par son prénom sans se soucier de savoir s'il avait son autorisation ou non. Il était protocolaire dans le sens où ses tournures de phrases étaient bien mises au point de ne jamais prononcer une quelconque remontrance ni une quelconque critique, même s'il en insinuait un grand nombre. L'art de parler avec les grands de ce monde en sommes : des noms-dits si fortement pensé qu'on les entendait presque.
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeMar 1 Mar 2011 - 18:56

Le vieux magicien avait accepter l'invitation en s'inclinant et avait emboîté le pas du Gras avec entrain. Il engagea la conversation sur un ton d'une banalité que connaissait trop bien le Gras pour être innocente.

Pardonnez ma curiosité Gaucelm ... ho ... vous me permettez que je vous nomme Gaucelm, Gaucelm?

Et en plus, il osait lui piquer sa réplique. Il ne manquait pas de toupet. La réponse du Gras fut des plus contenue et sympathique.

Ma foi, il me semble que c'est mon prénom.

Il scella son intervention par un gloussement alors que Nakor poursuivait.

Et bien dites moi, vous avez lancé de grands travaux si j'en crois ce chemin en terre qui n'en sera bientôt plus un puisque les pavés recouvrent de plus en plus vastement les routes d'Odelian. Cela a du faire forte atteinte à votre trésorerie, ou alors Odelian possède une sante de fer que je ne lui savais pas si bien acquise!

De quoi se mêlait-il ce vieux schnok ? Les comptes d'Odélian ne le regardaient pas ! Une idée jaillit soudain dans l'esprit du gras. Peut-être voulait-il jauger les forces de la frontière. Un Conseiller Royal, sans escorte, tombé "par hasard" à ses pieds et qui s'interrogeaient sur des choses qui n'avaient pas lieu d'être remarqué par le moindre pécore. Gaucelm jouerait le jeu, il répondit avec simplicité.

Ma foi, le comté est florissant ! Nous sommes la route la plus direct pour les minerais d'Oesgard ou les travaux de forge d'Alonna avec le reste de la Péninsule. De plus, les champs d'Odélian ont été très fertiles cette année, par les bienfaits de Néera. Ces aménagements sont nécessaires à une bonne circulation des marchandises, rapide et sécurisé.

... Et plus lourdement taxée du coup, mais cela, si Nakor connaissait la politique et l'économie des terres, il l'avait déjà compris. Et si il ne le comprenait pas, tant pis pour ce vieux gâteux. Ils entrèrent en ville et alors que la garde libérait le passage, Nakor se fendit d'une réponse à la question du Gras, plutôt saugrenue.

Votre question fait appelle à une rhétorique à laquelle je ne peux que répondre positivement, puisque c'est la première fois en effet, que Gaucelm d'Odelian, me fait visiter sa cité et ses terres. Mais pour être franc mon cher Comte, vous n'étiez pas encore venu au monde, vous et même votre père et ses ancêtres que j'arpentais les routes naturelles de ce monde. J'ai connus Odelian il y a bien longtemps, mais je dois avouer que je n'y ai plus mis les pieds depuis quelques siècles, après tout votre Comté est une place paisible, ou les événements qui s'y produisent ne font que rarement appelle à l'intervention d'un magicien. Tout de même, je ne peux que remarquer une chose évidente : de nos jours Odelian est plus étendue qu'autrefois, plus richement vêtu et surtout, est gouverné d'une main de fer

Arpenter les routes naturelles depuis des siècles ... Il paraissait vieux, mais il en rajoutait quand même. Des siècles ... Et pourquoi pas ne plus avoir d'âme et ne pas pouvoir mourir à cause d'une malédiction ... Non mais quel vantard ... Et dire qu'on disait de Sa Grasseté qu'il faisait trop dans l'hyperbole. Mais lui, c'était le pompom ! Et voilà qu'il accélérait, tentant désespérément de devancer la marche triomphale du Gras, en pressant le pas. Il avait le pied leste pour un vieillard cacochyme. La sueur perlait sur les rondeurs de Sa Grassouillerie, qui maintenait le rythme, non sans se jurer qu'il botterait les fesses rassies de ce fichu coureur. Cela dit, il n'avait pas dit que des absurdités dans sa divagation temporelle. Odélian avait changé, elle changeait encore, colonisant les herbes hautes d'Atral, d'où semblait pousser de nouvelles fermes et autre hameau, un peu partout et que sa gestion y était pour beaucoup. Il rétorqua en se passant un mouchoir sur le front, qui fini trempé comme si il ressortait d'une baignoire.

La discipline est la voie de la réussite. Il n'y a qu'a voir la déchéance des terres suderones pour se rendre compte que le romantisme ne sert pas les intérêts de ses gens.


Le souffle se faisait de plus en plus court, alors que le grand père marchait toujours d'un pas leste, obligeant Gaucelm à se lancer dans une marche sportive ahurissante, tel un athlète entrant dans le stade hurlant le nom des deux échappés qui bataillent pour la médaille d'or. La foulée régulière du magicien semble avoir raison du Gras qui ... Nooooon ! Il revient du diable vauvert en prenant la corde alors que Nakor souffla une nouvelle ineptie.

Mon cher Gaucelm ... un dicton ancien me revient en mémoire devant tout ce peuple : autrefois, les anciens rois disaient que la qualité d'un noble, se mesure à ce que pense ses gens de lui et de ce qu'ils en disent. Que pensez-vous de ce dicton? Et surtout, je suis certain qu'un homme tel que vous, sait avec une grande perfection tout se qui se passe sur ses terres. Alors dîtes moi donc tout le bien que pensent vos gens de vous Gaucelm d'Odelian? Font-ils une bonne analyse de votre estimable personne?

La lutte acharnée pour la première place continua et les portes du manoir approchée rapidement, très rapidement, trop rapidement pour le Gras, qui commençait à manquait d'air. Il n'en perdit pas sa répartie et fit remarqué avec une quasi nonchalance, quasi parce qu'en plein effort physiquement, il était pas super serein.

Ai je à ce point l'air d'un tyran pour que vous doutiez de la renommée que l'on me fait ?

Le Gras saisit la manche de Nakor, pour passer la ligne d'arrivée en premier. Oui c'est de la triche, mais qui se souvient du nom des seconds ? Il ajouta sans tressaillir.

Le peuple odélian m'aime !

Tous les voyants passèrent au rouge. Surchauffe ! C'est cuit ! On va le perdre ! Après une ondulation digne d'un culbuto, les yeux du Gras vacillèrent dans leurs orbites, faisant s'interroger Gaucelm sur l'étrange danse à laquelle se livrait le grand père, il chuta de tout son poids sur le magicien, inconscient. Malaise d'effort ! ON VA LE PERDRE ! ON VA LE PERDRE ! MAIS FAITES QUELQUE CHOSE BON SANG ...
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeMar 1 Mar 2011 - 20:19

Le Comte d'Odelian suivait le pas tranquille de Nakor tout en lui répondant avec bonhommie. Une chose était claire : Gaucelm avait saisit à quel point il discutait avec un homme apte à tenir des discours avec les grands nobles de ce monde. La rhétorique était donc de mise ainsi que la direction des propos. De petits gloussements accompagnés les réponses de Gaucelm. Nakor reçut, sans vraiment la recevoir, l'autorisation de le nommer par son prénom, mais il en aurait été autrement qu'il aurait continué à user du petit prénom du Gras. D'ailleurs Nakor écouta la première réponse mi-figue mi-raisin du Comte et avec un sourire sur les lèvres, Nakor fit claquer son pouce et son majeur en ajoutant

"Haaaaaaa la livraison sécurisée des marchandises transportées sur les terres d'un noble ... par les dieux Gaucelm, vous faite honneur au pacte de protection des chevaliers, vous êtes digne du plus grand des respects ... Odelian a de la chance d'avoir à son sommet quelqu'un comme vous, qui veille au passage toujours plus dense des transporteurs en toute tranquillité!"

Le transport, et le vole de l'argent pour les douanes, les droits de passages et toutes ces personnes qui prendraient leurs commissions sur les pauvres charretiers. Nakor n'y avait pas songé au début, mais voilà pourquoi Gaucelm dépensait sans compter pour pavé ses routes : plus de marchandises et qui dit plus de marchandises, dit plus d'argent dans les caisses, et surtout plus régulièrement. Un sacré filou que ce gros Gras. Nakor se mit alors à accélérer afin de voir jusqu'où pouvait aller le pauvre Comte, qui semblait creuser avec ses propres dents, sa tombe. Il suait de ce petit effort ... marcher, sur pas même quoi? Un kilomètre? Nakor fut un brin amusé de voir un humain de son âge incapable d'enchainer ainsi quelques pas sans se fatiguer. Lui qui avait marché de long en large sur Miradelphia, depuis les royaumes Nains du nord aux ruines de Nisetia dans le sud, ou plus loin dans les Marais à l'Est. Et c'est le souffle court, que Gaucelm donna une réponse moins longue cette fois, moins développé et bien plus directe. Nakor se demanda si c'était parce qu'il était épuisé ou parce que la conversation l'ennuyait, comme si se soucier du peuple était une fadaise venue du fond des âges. Nakor étrécit un brin son regard en ajoutant

"Il est en effet vrai que les terres du sud ne sont guères gérées comme les vôtres. Je ne sais si c'est le romantisme qui les a rendus à une telle situation mais la discipline permet quoi qu'il arrive de tenir ses troupes. La discipline oui ... la discipline. J'avais pourtant cru que c'était le manque de justice qui avait amené les terres sudistes à devenir ce qu'elles sont aujourd'hui. Hooo, j'ai du me tromper et faire erreur!"

Nakor soulignait ainsi délicatement que la discipline, c'était une chose importante, une bonne chose, mais quand la justice l'accompagnait, pas la tyrannie qui finissait un jour où l'autre, à être malmené et détruite, mise à bas par le peuple. Le manoir approchait et Nakor observa de prés le pauvre homme, il était un peu en retrait, un brin derrière lui et essayait de tenir le coup. Nakor marchait toujours sans même perdre son souffle, ce qui n'était pas le cas de son guide apparemment. Gaucelm presque vidé de l'air dans ses poumons, lança une petite tirade et tira sur la manche du vieillard afin de lui passer devant juste à l'entrée du palais de Monseigneur le Comte d'Odelian. Nakor, d'une manière très sérieuse, car il était terriblement bon acteur

"Mais bien évidemment que non, qu'allez vous penser mon bon!"

Puis Gaucelm énonça ce qu'il tenait peut-être pour une vérité, affirmant sans aucune trace de doute que l'amour du peuple lui appartenait sans faille. Mais sans que Nakor puisse émettre un moindre avis, les yeux du Gras se révulsèrent et l'homme énorme vacilla. Nakor ouvrit un peu plus grand ses yeux et se concentra. Gaucelm s'effondra alors. Par tous les dieux et les diables des enfers, si Nakor ne faisait pas quelque chose immédiatement, dans l'instant, dans la seconde, dans le moment, il allait mourir écraser par une énorme masse de chair qui avait perdu toute couleur, toute trace de vie sur le visage. Par des réflexes gagnés par des siècles de pratiques et d'expériences, Nakor fléchit les genoux, pour éviter le contact meurtrier de sa graisseuse majesté et fit tournoyer son index devant lui, juste avant que le monstrueux et titanesque buste, que dis-je le gargantuesque buste de Gaucelm l'écrase à jamais. La chute fut alors stoppée miraculeusement. Nakor avait psychiquement bloqué l'avancée de Gaucelm vers le sol. Il en était moins une, Nakor avait son doigt qui venait de rentrer en contact avec la poitrine mole du Gras. Nakor fit appelle plus fortement à sa magie et fut étonné de la masse qu'il avait à soulever. Au lieu du doigt, c'est la paume de sa main droite qui s'ouvrit alors et Gaucelm qui fut soudain soulevé dans les airs, à un mètre du sol et surtout à un mètre de Nakor. Les gardes de Gaucelm s'inquiétèrent et s'approchèrent du vieillard de façon douteuse. Nakor ne savait pas trop s'ils allaient essayer de l'empêcher de faire quelque chose ou s'ils inquiétaient vraiment de la santé de leur Comte. Nakor n'en fit point d'attention et se concentra sur Gaucelm. Le cœur s'était arrêté tant l'effort l'avait mit à mal. Nakor avait peu de temps pour intervenir, mais il n'était pas trop tard. Il fallait redonner une pulsation stable et régulière au coeur du pauvre homme, lui remettre du vent dans les poumons et lui redonnait un peu d'énergie. Nakor. Le vieux magicien avait encore sa paume droite ouverte, tendu devant lui, qui maintenait Gaucelm dans les airs. Nakor referma alors vivement sa main tout en tendant son index de nouveau. Et même si le vieux fou était toujours à un mètre de Gaucelm, le corps du Gras subit une secousse qui était centré sur son cœur. Nakor avait convoqué un point d'air très concentré, localisé en un seul lieu. Nakor attendit deux seconde puis redonna un petit coup de sin index dans les airs, un coup vif et sec. Gaucelm fut de nouveau secoué. Nakor attendit encore deux secondes et redonna un dernier coup, un peu plus fort, un peu plus sec. Soudain le cœur repartit et Gaucelm ouvrit les yeux en aspirant une énorme goulée d'air. Magiquement, Nakor aida l'air à pénétrer dans les poumons obstrués par la graisse. Il abaissa soudain la main et Gaucelm descendit lentement dans les airs. Une fois qu'il approcha du sol, de peur que ses jambes ne le tiennent pas, Nakor prit la parole

"Monseigneur, il semble que la grande distance qui nous séparait de votre manoir fut un exploit difficile à votre cœur. Mais votre vitalité sans faille et un petit coup de pouce magique nous assure que cette épreuve n'appartient plus qu'au passé. Avant que vous ne regagniez le sol, permettez-moi simplement de finir ce que j'ai commencé!"

Nakor avait parlé avec un sourire affable. Il se disait qu'il avait en réalité tué Gaucelm, pendant quelques secondes, mais il avait tout de même tué Gaucelm d'Odelian, alors ça ... il ne l'aurait jamais cru si on lui avait dit. Mais après un arrêt cardiaque de la sorte, Gaucelm serait un peu dans la brume et surtout inapte à se soutenir seul. Nakor repointa son index sur Gaucelm et un éclair orange en sortit, vif en couleur et en vitesse. Le Comte fut frappé par ce sortilège de régénération physique. En quelques secondes, Gaucelm devrait ressentir une grande vitalité le reprendre. Quand le moment fut venu, Nakor cessa son sortilège et reposa Gaucelm au sol. Avec tout cela, une chose était certaine, l'appétit du Gras devrait être à son comble tant il était tout de même vide, vidé et un brin choqué ou secoué. Nakor se permit donc une dernière intervention.

"A ma connaissance Gaucelm, il n'y a rien de mieux après un tel événement, qu'un bon repas ... qu'en dites vous?"

Nakor, son sourire sur les lèvres, se demandait comment le Gras allait réagir à tout cela.
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeJeu 3 Mar 2011 - 21:50

Où suis-je ? Qu'est-ce ?

Tout était noir autour du Gras et pourtant il pouvait parfaitement voir son corps, comme si une pâme lueur émanait de lui. Il avançait, sans effort, glissant comme une bulle de savon dans la bise de l'hiver approchant. Il se laissait glisser paisiblement, comme une barque sur les flots d'une rivière joueuse, regardant de ci, de là, la pénombre permanente, cherchant un point de repaire ou un quelconque indice sur le lieu où il se trouvait. Quel pouvait bien être cet endroit apaisant ? Et où était passé ce vieux fou ? Le Gras lévita pendant ce qui semblait être des heures, puis il aperçut au loin, une immense porte martelée d'airain, d'où semblait émaner des voix soupirantes et agréables. Le corps de Sa Grasseté fut alors prit de spasmes, le faisant gesticuler comme un pantin pendant une seconde, si bien qu'il bascula la tête en avant. Il continua ainsi de flotter, cul par-dessus tête, pestant en battant des bras pour que l'en-haut retrouve sa place avec l'en-bas. Les noms d'oiseaux aussi fleuris qu'absurdes abondèrent, démontrant chez le comte, une certaine maîtrise de la langue des charretiers. Une nouvelle secousse s'empara de lui, l'envoya tournoyait un peu plus loin, comme une vulgaire balle qui rebondissait contre un mur.

Quel est ce maléfice ?!! Nakor !!! Si vous êtes derrière ce tour, je vous tuerai, aussi vrai que je me prénomme Gauc ...

Le corps du comte se raidit et toute la noirceur disparut en un instant pour faire place à une lumière éclatante, comme un grand flash, lorsqu'un bruit sourd retentit. Deux coups. Réguliers. Deux autres. Un rythme, une pulsation. Le Gras ouvrit les yeux en inspirant à plein poumons, manquant de s'étouffer tellement son corps était en manque d'oxygène. Il voulut tâtonner autour de lui, pour sentir le sol, mais une fois encore le voilà balloté dans les airs comme une vulgaire plume d'oie. Les gardes de Gaucelm observaient le spectacle qui venait de s'offrir à eux, ébahis. Sa Grassouillerie stagnait en plein vol comme un énorme -le mot est faible- colibri qui butinait son repas, lorsque Nakor s'approcha de lui pour lui souffler.

Monseigneur, il semble que la grande distance qui nous séparait de votre manoir fut un exploit difficile à votre cœur. Mais votre vitalité sans faille et un petit coup de pouce magique nous assure que cette épreuve n'appartient plus qu'au passé. Avant que vous ne regagniez le sol, permettez-moi simplement de finir ce que j'ai commencé!

A peine le temps de répliquer, qu'une vague d'énergie quitta la main du magicien qui heurta la poitrine flasque du comte.

À moi la garde !

L'injonction sembla réveiller un peu les soldats qui sortirent de leur torpeur en empoignant plus vigoureusement la hampe de leurs hallebardes. Mais le magicien continua son rituel, déposa le Gras sur la plancher des vaches. Gaucelm observa avec incrédulité son interlocuteur, sentant comme un regain d'énergie lui parcourir le corps alors que le vieux magicien souriait encore.

A ma connaissance Gaucelm, il n'y a rien de mieux après un tel événement, qu'un bon repas ... qu'en dites vous?

Et tout fini bien dans le meilleur des mondes ? ... Pas ici. Pas chez lui. Pas devant ses gens ! Pas avec cette énergie digne de faire brûler des sorciers. Le regard du Gras n'avait plus grand chose de jovial, et le masque de bonne humeur du comte se craquela sous les traits de la colère.

Ce que j'en dis ? Ce que j'en dis ?! Ce que j'en dis, est que Magicien Nakor, je vous fais arrêté pour meurtre sur la personne du comte Gaucelm d'Odélian ! Pour sorcellerie et attentat! Gaaaardes !

Les gardes en question n'étaient pas totalement emballés par l'histoire de menacer un type capable de faire flotter une masse comme leur suzerain. Les regards se firent fuyants, et des surdités précoces semblèrent se déclarer dans les rangs gênés.

Vous êtes dix et il est seul !!! Si il bouge, tuez-le ! Obéissez où ce qui vous attend est bien pire, bande de pleutres !!

Les regards s'échangèrent, quelques soupirs résolus s'échappèrent des bouches sèches des soldats, puis dix hallebardes encerclèrent le magicien. Oh il voulut protester, certes, mais encore une fois, le Gras prit les devants.

Il suffit, Sorcier !! Nous nous reverrons dans les geôles ! Vous goûterez à notre hospitalité !!

Il émit un gloussement machiavélique. Profitons en pour remarquer le panel de gloussement maîtrisé par le Gras ! Il prit à partie un des gardes.

Vous! Allez prévenir la comtesse de l'attentat qu'on vient de perpétrer sur ma personne ! Faites mander Phillistin et Fulbert ! Un coursier doit être prêt à partir pour Diantra dans l'heure !

Bien, Monseigneur

Et ne lambinez pas !


Le jeune soldat avait déjà filé, pour appliquer les ordres. Bien. Très bien. Bon, c'est pas tout ça, mais ça creuse des émotions pareilles. Un petit détour par les cuisines et direction le cachot pour passer ce vieux grigou à la Question.
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeVen 4 Mar 2011 - 12:50

Nakor observa Gaucelm, un bon sourire sur les lèvres et fut un brin surpris de voir que Gaucelm devint tout colère! Le mage fronça un brin les sourcils et écouta les propos de ce gros tas de graisse idiot au possible et qui se prenait pour le centre du monde. Pourquoi ce fou appelait-il la garde? Il n'était pas en danger, Nakor venait de le sauver et de lui redonner de l'énergie. Sans Nakor, Gaucelm serait mort et voilà que ... que quoi!!!! Ce fou de Comte employait dans la même phrase le mot meurtre et le mot Gaucelm ... comme si le magicien avait tué Gaucelm en lui rendant de l'énergie. Le vieillard secoua sa tête en ouvrant grand les yeux ... il devait être en train de rêver, ses oreilles devaient se tromper, le comte d'Odelian, bien vivant n'était tout de même pas en train de dire qu'il avait été assassiné. Et seul les cliquetis des gardes tremblant de tous leurs membres le ramenèrent à la réalité. Les gardes hésitèrent puis sous un nouvel ordre vociféré par Gaucelm, ils pointèrent leurs hallebardes contre le magicien. Nakor redevint très sérieux, il arqua son sourcil gauche tout en ouvrant grand son œil droit et observa la scène. Son esprit tourna à toute vitesse, s'il faisait exploser le couloir du manoir d'Odelian et qu'il tuait les gardes tout en jetant à terre Gaucelm ... le roi de Diantra aurait un peu de mal à ne pas faire une apoplexie et une crise cardiaque en même temps. Il ne fallait pas, pour la bêtise qu'un gros tas de graisse sans cervelle, déclencher d'éventuelles tensions supplémentaires entre Diantra et Odelian. Gaucelm montrait son vrai visage, celui d'un homme craintif, qui avait peur de la magie et qui, en bon tyran, préférait détruire ce qu'il ne comprenait pas, plutôt que d'essayer de comprendre. Etait-ce parce que Gaucelm et son esprit étriqué était en fait incapable de comprendre quoi que se soit. Nakor optait pour cette réponse mentale. Gaucelm s'éloigna et les gardes continuaient à trembler. La vieille barbe usa de ses pouvoirs pour faire briller ses yeux d'une puissante lumière rouge et parla aux gardes

"Qu'une seule de vos hallebardes me frôle et je vous maudis jusqu'à la vingt cinquième génération bande de dégénérés mentaux! Je vais vous suivre, aller ... marchons!"

Puis Nakor fit demi-tour, tout entouré de gardes tremblants de plus en plus fort, et transpirant de peur. Ils se mirent à avancer en douceur, le vieux fou au centre du cercle. Le vieux magicien d'un seul coup se mit à sourire et cessa d'avancer. Les gardes s'arrêtèrent tous d'un seul corps et tournèrent des visages apeurés en direction du sorcier du roi. Nakor se retourna vers Gaucelm et prit la parole de sorte à ce que le Comte l'entende

"A tout à l'heure Gaucelm ... dans vos bonnes geôles!"

Puis comme pour lui dire au revoir, Nakor passa sa main devant son visage et agita les doigts dans tous les sens. Il ajouta alors dans sa barbe

"Mais une fois là bas, nous verrons bien qui est le prisonnier de l'autre pauvre fou!"

Puis il explosa de rire. Un rire de dément et c'est tout en riant qu'il se remit en route, suivi de prés par les gardes qui ne comprenaient pas pourquoi ce vieux cinglé riait aux éclats! En fait il avait réservé une petite surprise pour Gaucelm! On n’enfermait pas Nakor comme ça, non mais pour qui le prenait-il?!!!!????!!! En réalité, le vieux fou avait usé de sa vieille magie, il s'était concentré et avait imaginé Gaucelm dans son esprit, il l'avait visualisé très clairement puis sans que sa magie ne soit apparente, il avait entouré le comte de son pouvoir et avait dessiné dans sa tête un nouveau corps. La magie avait alors prit forme et telle une cage posé sur Gaucelm, l'illusion s'était ancré en lui. Ainsi, par le biais d'une astucieuse illusion, Gaucelm allait passer pour un homme mince, presque maigre. Cela n'était évidemment qu'une illusion mais elle fonctionnerait à merveille : Gaucelm allait passer pour un homme que personne ne reconnaitrait tant Nakor l'avait fait maigrir. Le sortilège tiendrait tant que le magicien resterait concentré sur l'image de Gaucelm. C'est donc pour cela que Nakor resta silencieux tout le long de la marche en direction de la cellule. Du coin de l'œil, il observait ses gardes et maintenant que le comte était hors d'attente sonore, Nakor glissa aux gardes tout en marchant

"Sachez que je viens de graver dans ma mémoire chacun de vos visages, chacune de vos corpulences ... et si un jour Gaucelm et moi même devons tenir audience auprès du roi pour savoir qui de nous deux à fauté, je me souviendrai des témoins de la scènes, de chacun de ces témoins qui ont bien vu que Gaucelm s'est écroulé tout seul et que c'est moi qui l'est ramené dans le monde des vivants en faisant repartir son cœur de chien. S'il vient avec d'autres soldats que vous même ... ce sera perdu d'avance pour lui et je vous ferai convoquer! Et si vous mentez bande de chiens, je vous détruirai tout simplement."

Puis Nakor se mit à glousser, il adorait faire peur aux gardes qui détestaient la magie. L'un d'entre eux se permit tout de même, avec un courage sans faille, de répondre

"Ce n'est pas une raison pour nous parler de la sorte ... euuuu ... Monseigneur Mage!"

Nakor le regarda d'un regard noir, et se mit à rire tout bonnement. Ils arrivèrent très vite dans un souterrain menant aux geôles creusées à même la terre, sous la terre pour être exact. Il y faisait humide et une odeur nauséabonde en émanait. Le mage gardait toujours une partie de son esprit concentré sur Gaucelm. Cela faisait trop peu de temps pour qu'il ait croisé quelqu'un dans le château, mais cela ne saurait tarder et Nakor aurait adoré être présent pour voir comment Gaucelm allait se faire jeter comme un mal propre et très certainement être mis en prison, avec le vieux fou! Le mage arriva dans une pièce un peu plus grande, circulaire et au fond de laquelle il y avait une grille posé au sein d'une excavation et derrière laquelle se trouvait donc une cellule. Le conseiller en magie du roi s'arrêta un peu avant la porte de la cellule et regarda les gardes en disant

"Pardon ... vous allez me mettre la dedans, alors qu'il y a encore des tas d'immondices de son ancien occupant. Non mais POUR QUI ME PRENEZ VOUS!"

Les gardes tremblèrent encore et celui qui avait déjà prit la parole ajouta

"Par ordre du Comte Gaucelm d'Odelian, vous êtes en état d'arrestation ... vous devez donc être mis aux arrêts dans cette cellule en attendant la sentence du Comte ... euuu ... s'il vous plait!"

Nakor explosa de nouveau de rire en disant

"Halala, quelle jeunesse! Il faut être un brin plus ferme avec ses prisonniers tout de même!"

Nakor se tourna vers la cellule et concentra son esprit pour le compartimenter! Chose que seul un grand magicien pouvait faire. Ainsi une partie de son esprit resterait concentré sur Gaucelm, pendant que le reste pourrait faire de nouveau deux ou trois bons tours. Le garde ordonna au surveillant d'ouvrir la cellule, celui ci se leva et chercha dans son énorme trousseau de clé, laquelle était la bonne. Le vieux fou leva alors la main en direction de la cellule et enveloppa la serrure de son esprit. Il chercha la bonne combinaison et fit tourner le verrou. Sous les yeux grands ouverts de tous les gardes, la porte se déverrouilla seule, puis elle s'ouvrit, Nakor la faisant pivoter par télékinésie. Puis le mage s'avança un peu et les odeurs de déjections humaines qui restaient encore lui montèrent au nez. Il argua donc, sous le coup de la colère

"Non mais c'est quand même impensable de traiter les gens comme ça!"

Nakor leva alors les deux mains, paumes ouverte en direction de la cellule qui allait lui servir de chambre pendant quelques temps. D'un seul coup il poussa un râle d'effort et de gigantesques flammes sortirent des mains du vieillard. Nakor fit appel à sa maitrise du feu pour nettoyer la cellule. Il brula tout ce qui s'y trouvait, tous les immondices qui étaient encore là. Et une fois qu'ils furent réduits à l'état de cendre, le magicien fit disparaitre ses flammes. La température avait beaucoup monté et Nakor se retourna pour voir tous les gardes, plaqués ensemble contre le mur opposé, tremblant et ouvrant les yeux en grand comme s'ils avaient vu le diable en personne. La vieille barbe commençait un peu à perdre pied et il risquait de perdre le contact avec le sortilège d'illusion qu'il avait jeté sur le comte. Le mage entra dans la cellule bien chaude, referma la porte, fit tourner mentalement le verrou et une fois bien enfermé, il s'assit à même le sol. Il s'assit en tailleur et ferma les yeux! Il libéra son esprit et reprit le contrôle de son sortilège d'illusion en main. Il souffla longuement et se concentra. Il manquait une petite touche au sortilège que Nakor ne pouvait que difficilement maintenir sans que Gaucelm soit à porté de vu. Le mage chercha son sortilège dans le manoir et une fois qu'il mit mentalement la main sur Gaucelm, il ajouta la touche finale à l'illusion : il modifia la voix de Gaucelm. Ainsi quiconque l'entendrait ou le verrait n'aurait rien d'autre qu'un inconnu devant lui. Nakor se mit à sourire dans sa geôle, sans plus faire attention à rien si ce n'est au maintient de sortilège sur Gaucelm. Quand celui ci serait envoyé dans les geôles, le vieux fou pourrait souffler un peu et devrait déployer moins d'énergie pour maintenir l'illusion. Nakor attendait avec impatience la suite des événements.
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeVen 4 Mar 2011 - 14:58

[Avec l'autorisation de sa glorieuse Grassouillerie xD]

Rien ne prédisposait cette journée à être agitée, rien du tout. Et pourtant, j'étais tranquillement assise à mon métier à tisser, quand un garde entra, le regard hagard. Je lui jetai un regard interrogateur, surprise par la pâleur de son visage, malgré sa respiration quelque peu essoufflée.

- "Ma Dame! Le comte m'a envoyé vous prévenir qu'il avait été victime d'un attentat par le sorcier du roi!"

- "Pardon?"

Je le regardais un instant sans comprendre. Gaucelm? Victime d'un attentat? Par le sorcier du roi? Mais cela n'avait aucun sens voyons! Certes, le mage du roi était un vieux loufoque aux pouvoirs faramineux, mais il n'avait pas réputation d'assassin. Non, il semblait être fidèle au roi et agir pour les intérêts du royaume... Alors qu'est-ce que c'était que cette histoire d'attentat sur le Comte?

- "Attendez, racontez-moi exactement ce qu'il s'est passé."


Je m'étais levée, endossant le rôle de la comtesse que j'étais, parlant avec une voix calme, mesurée et autoritaire. Il me fallait d'abord comprendre ce qu'il s'était passé. Si Gaucelm avait donné l'ordre de me prévenir, c'est qu'il n'était pas en danger de mort immédiate. Le Garde me l'aurait dit sinon.

- "Et bien ma Dame, le Comte devisait avec le sorcier quand il s'est soudainement effondré... Le Comte, pas le sorcier. Ce dernier l'a fait léviter, usant de quelques sortilèges et le Comte a fini par revenir à lui. Il a alors accusé le sorcier de l'avoir tué et l'a fait enfermé dans les geôles."

J'écarquillai les yeux de surprise. Je pratiquais moi-même un peu les arcanes, bien que je n'ai plus aucun professeur digne de ce nom depuis que j'étais à Odélian, mais je savais mon mari ignare de ces choses là. Nakor avait-il essayé de le tuer, ou de le sauver? Je n'en aurais le cœur net qu'après avoir discuté avec lui.

- "Comment va mon époux?"

Il fallait quand même que je m'en inquiète. Quelque part, je me demandais si je devais maudire ce magicien de l'avoir sauvé... J'aurais pu être veuve et immensément riche et puissante. J'aurais alors pu mener la vie que je voulais... Mais très vit,e la culpabilité souffla ces vilaines pensées.

- "Il était colère, mais semblait aller bien au vu des circonstances."

- "Bien. Demandez aux cuisiniers de préparer le repas un peu plus tôt, je gage que mon époux aura besoin de reprendre des forces après cet attentat."

Bon, nous avions le magicien du roi dans ne geôles et je doutais qu'il y soit enfermé de force. Un mage de son acabit pouvait aisément s'échapper d'une prison faite de simples barreaux. Les geôles étaient sales et puantes et j'eus un haut le cœur en pensant au traitement infligé au vieux mage et aux possibles conséquences auprès du roi si tout ceci était une méprise...

- "Allez trouver mon époux et dites lui que je serais dans les geôles."

- "Mais ma Dame..."

- "Qu'est-ce que vous faites encore ici? C'est un ordre."

- "Oui, ma Dame."

Incertain, le garde fila. Je n'avais rien à faire dans les geôles. Pourtant, il m'arrivait d'y aller pour adoucir un peu la peine des prisonniers. On craignait Gaucelm, on louait ma bonté et ma douceur. Le couple parfait. Je me rendis donc dans les geôles, non sans un frisson d'appréhension. Je détestais cet endroit.

- "Ma Dame?"

Évidemment, les sentinelles n'aimaient pas que je traine dans le coin.

- "Je veux voir le sorcier qui a tenté d'assassiner mon époux."

- "Je vous le déconseille ma Dame, il est dangereux et..."

- "Et de simples barreaux sont dérisoires s'il est vraiment une menace. Tout comme il peut très bien me nuire sans que je n'approche de lui. Accompagnez-moi, si vous craignez pour ma sécurité..."

- "Le Comte me fera écartelé si je vous laisse vous mettre en danger..."

- "Je saurais l'en dissuader."

Il hésita... Pauvre homme. A vrai dire, je parlais avec plus d'aplomb que je n'en éprouvais réellement. Si Gaucelm souhaitait le faire tuer, je n'y pourrais pas grand chose. Mais il ne devait pas le savoir.

- "Je suis désolé ma Dame, je préférerais attendre que le Comte soit là."

Je soupirai. Je devais donc attendre, bien malgré moi...

- "Je comprends. Nous allons l'attendre alors, il ne devrait pas être long."
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeSam 5 Mar 2011 - 15:55

A tout à l'heure Gaucelm ... dans vos bonnes geôles!

Foutu vieux schnock ! Il se fendait d'un sourire et d'une attitude répugnante de décontraction pour un meurtrier. Le Gras ne daigna pas se retourner et fonça tête baissée vers les cuisines, en quête d'un morceau de lard a machoner goulument par vengeance. Il ouvrit en grand les portes et poussa un marmiton de son chemin pour se ruer vers les placards. Un cuistot voyant passer l'homme en trombe protesta.

Qui vient impunément dans MA cuisine?

C'est MA cuisine, sinistre imbécile !

Reconnaissant la voix de son suzerain, l'homme piqua un far et se remit à sa besogne dans le silence, attendant la suite du pourrissage en règle qu'il allait subir. Pourtant, le Gras se vengea sur la viande séchée qu'il martyrisait avec son couteau et ne dit pas un mot de plus, lorsqu'un bruit de papier froissé fit résonner les tympans du comte.

FULBERT !

La silhouette légèrement voutée du clerc se dessina dans l'embrasure des portes.

Monseigneur ?

Enfournant une nouvelle tranche de lard dans le gosier, Gaucelm passa sa main au-dessus de la porte de l'armoire, faisant signe à Fulbert de s'approcher.

Ici ! Avez-vous de quoi écrire ?

Toujours, Monseigneur.

D'un geste habile, il sortit un vélin de sa besace puis le posa sur la table d'une main tandis que l'autre glissait une plume d'oie jusqu'à ses lèvres. Il la lissa ainsi, puis sortit l'encrier et l'ouvrit d'un geste habile du pouce. Un petit splotch vint accueillir la plume en son sein et il se tenait prêt.

Je suis prêt, Monseigneur.

Je viens de le dire ...

Bien ! Lettre au Roy Trystan ... Sire, je vous informe que le sorcier Nakor, que vous considérâtes comme un ami et un conseiller, a, en ce jour, atteint à mes jours par le biais de fieffés ensorcellements. Je l'ai fait arrêter et conduire au cachot, dans l'attente d'un jugement royal sur l'affaire. D'ordinaire, Odélian règle ses propres affaires, mais l'implication d'une figure royale m'oblige à vous en faire part. Je demande sa mise à mort au nom de la Justice ... Cordialement, blablabla, formules d'usages, Gaucelm, comte d'Odélian et vous me faites partir ça pour Diantra sur-le-champ ! Compris ?


Le clerc s'appliqua à mettre "les formules d'usage" qui prenaient plus de temps à écrire qu'à évoquer comme l'avait fait son suzerain. Il mit une paraphe finale des plus adroites avant de poudrer le vélin.

Oui, Monseigneur.

Vous êtes encore là ?

Fulbert rassembla ses affaires en quatrième vitesse et sortit prestement en lançant.

Nonon, Monseigneur

Il continua a se nourrir lorsque le garde qu'il avait envoyé voir Elanore venait demander qu'on active les cuisines. Elle commençait à bien le connaître, dites moi. Un petit sourire naquit sur ses lèvres et il se pencha pour voir le jeune soldat.

La Comtesse a de charmantes attentions n'est-ce pas ?

Le visage du soldat se figea en observant le Gras.

Quoi ?

Qui êtes vous ? Que faites vous dans la demeure du Comte ?

Gaucelm arqua un sourcil, s'interrogeant sur la santé mentale du soldat, se tournant le couteau et le cuissot de viande a la main.

Vous vous sentez bien ?

Aux armes !! Aux armes !! Un intrus dans le manoir !! Un intrus dans le manoir !!

Gaucelm se retourna, prêt à faire usage du couteau contre l'intrus ... Personne. Une corne de guerre faisait écho à l'appel du soldat, et le pas cadencé d'une troupe en arme au pas de course monta dans les couloirs. Le Gras se dirigea vers le soldat, sensiblement agacé.

Calmez-vous, bon sang !

Le soldat tira sa dague, la pointant vers le Gras, qui eut un hoquet de surprise et de dégoût. Les soldats déboulèrent avec leurs épées courtes et se déversèrent dans la cuisine comme des grains de sables dans un sablier.

Au nom du Comte Gaucelm, je vous arrête !

Mais c'est moi, le comte Gaucelm, crétin !

Les soldats ne purent s'empêcher de rire face aux insinuations du freluquet qui leur faisait face. Les rires cessèrent et la meute se rua sur l'affabulateur, le saisissant et le traînant vers les geôles. Le Gras vociférait à tue-tête, mais les chastes oreilles pourraient être choquées p...

Tas de vermines puantes ! Ne me touchez pas ... Je vous ferais tous écarteler !! ECARTELER !!! Entendez-vous ??!! Je ferais brûler vos fils et vos femmes !!! Tas de charognes !!NE-ME-TOU-CHEZ-PAS ! VOUS SEREZ PENDUS !! HAUT ET COURT !!! Et écartelez ensuite !!! Ne me touchez pas !! ET BRULEZ !! Jusqu'aux derniers !!! Bande de macaques dégénérés !

... par des propos cruels, et limite, incohérents et ... Bref ... Les gardes souffrirent en traînant le gaillard qui malgré sa maigreur, faisait son poids sans compter qu'il se débattait l'animal. Un ou deux gardes prirent une mandale au passage, les envoyant valdinguer dans la poussière, sonner par l'impact. Le cerveau du Gras en était réduit à une analyse aussi simple que "T'es qui toi, t'en vas une?" PAN dans ta gueule !! Mais la riposte vigoureuse d'une dizaine d'odélians zélés eu raison du courageux comte qui tel Léonidas périt enseveli sous l'ennemi ...

Enchaîné et sonné, le captif fut conduit titubant aux geôles. A l'entrée, une petite silhouette fine attendait. Des cheveux roux et ondulés.

Hmmpf Humpfmpmfpmfpf HUUUUUUUUM

Tellement sonné qu'il n'avait pas remarqué le baillon ... Il passa devant la Comtesse, cherchant son regard et tentant de se débattre vainement. Mais inexorablement, on l'emmena vers les ombres et puantes cellules. Du coin de l'oeil, Gaucelm vit son médecin, Phillistin rejoindre Elanore, mais bientôt la porte se ferma et celle d'une cellule s'ouvrit, face à Nakor qui était paisiblement installer. Les gardes ôtèrent les entraves de leur prisonnier qui tomba à genoux, vacillant. L'odeur était âcre et les murs étaient couverts d'une moisissure abjecte. Gaucelm se tourna, apercevant la vieux mage. Il dit alors, avec une froideur des plus sincères, les yeux légèrement plissés.

Je vous tuerai Nakor. Aussi vrai que je me nomme Gaucelm d'Odélian, je vous tuerai.
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeDim 6 Mar 2011 - 12:56

Nakor se tenait bien à son aise, l'esprit très fortement concentré sur sa nouvelle cible le gros comte Gaucelm d'Odelian. Il entendit cependant un brin d'agitation au niveau de l'entrée de la cellule mais ne bougea pas car ce n'était pas le maitre des lieux qui approchait. Si cela avait été le cas il aurait senti son sortilège se rapprochait, il aurait eut de moins en moins de difficultés à maintenir son illusion et aurait put prendre la parole et faire quelques autres bons tours sans trop de difficultés. Mais non ce n'était pas Gaucelm, Nakor resta donc à même le sol et avec un sourire toujours plus grandissant, maintenait son illusion en place. Au bout d'un petit moment, le vieux fou entendit un grand bruit cette fois et ces bruits se rapprochaient. Ils se rapprochaient en même temps que sa magie, là il n'y avait plus de doute, Gaucelm arrivait et cela faisait du bruit. Il pouvait y avoir deux raisons, deux situations à cette venue dans les geôles : soit Gaucelm avait su, par une intelligence folle et une maitrise de soit sans faille, prouver à ses gardes qu'il était bien lui et qu'il subissait un sortilège d'illusion ... mais c'était peu probable, soit et c'était beaucoup plus probable, les gardes l'avaient arrêté, peut-être même malmené sur les bords et ils allaient enfermer le comte dans ses propres geôles. Nakor avait presque envie de rire. Ca y est, les voilà qui descendaient avec un homme mince et bâillonné. Les gardent levèrent les entraves du pauvre homme et le jetèrent en prison. Pendant qu'ils libéraient Gaucelm, Nakor garda le contact visuel sur le pauvre homme et en profita pour relâcher un peu sa concentration, se lever et aller s'assoir sur le seul banc de pierre existant dans la cellule. Nakor nota mentalement que le banc n'était même pas assez grand pour qu'un homme puisse dormir dessus. Le bon accueil légendaire d'Odelian!!!!! Le sortilège était toujours en place, a voix toujours modifié et Nakor qui pouvait maintenant faire un peu d'esbroufe sans risquer de perdre le contrôle de son sortilège puisque sa cible était à ses côtés. D'ailleurs, avec un ton à faire froid dans le dos Gaucelm promit la mort à Nakor. Le vieillard regarda avec un grand calme le jeune homme nouveau venu dans la geôle et garda le silence quelques instant. Pendant ce temps de silence qui put paraitre durer neuf siècles, Nakor plongea lentement sa main dans sa barbe, et l'enfouie en profondeur. Le vieux mage semblait chercher quelque chose de précis. Il en ressortit une pipe. Allait savoir s'il la sortait de sous sa robe ou véritablement de sa barbe. Il exclama alors

"Haaaaa la voilà! Heureusement que je l'ai bien bourré avant de partir!"

Puis Nakor se mit à glousser et tendit son index droit, la pipe longue et stylisé étant tenue par la main gauche. Une flamme apparut à l'extrémité du doigt de Nakor et celui ci tira sur sa pipe, pour l'allumer. Le vieux mage tira une longue bouffée et recracha sa fumée en prenant enfin la parole

"Jeune homme ... vous me promettez la mort en tant que Gaucelm d'Odelian ... or, il suffit de vous regarder et de vous entendre! Vous n'avez pas le physique de Gaucelm, vous n'avez pas la voix de Gaucelm, par conséquent ... vous n'êtes pas Gaucelm! Alors s'il vous plait ne promettez pas une chose que par définition, vous ne pouvez pas promettre!"

Nakor tira une nouvelle bouffée et se mit à glousser. Nakor savait que le Gras était impulsif, s'il tentait de s'approcher du vieillard, pour l'étrangler ou quelque chose de ce genre, le vieux mage se tenait prêt. A la moindre tentative, Nakor balancerait un énorme point d'air en direction de Gaucelm, qui serait projeté contre le mur opposé et qui y resterait plaqué. Nakor fronça ses deux sourcils et c'est donc les yeux légèrement plissé que le vieux mage s'adressa, froidement au jeune emprisonné qui se trouvait avec lui

"Car en effet, si vous étiez Gaucelm, j'aurai pu vous dire que jamais personne n'enferme Nakor en prison sans qu'il n'ait rien fait, sans en payer les conséquences, si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit qu'il serait grand temps que vous ouvriez les yeux sur votre propre condition physique, si vous étiez Gaucelm je vous aurai dit que vous creusiez votre tombe avec vos dents ... si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit que vous n'étiez même plus apte à marcher sur quelques centaines de mètre sans faire une crise cardiaque au bout, si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit que sans l'intervention de ma modeste personne, vous seriez mort ... si vous étiez Gaucelm, je vous aurait dit qu'à l'heure actuelle et sans ma présence à vos côtés, c'est une comtesse qu'Odelian aurait à sa tête ... enfin si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit une chose extrêmement importante : Nakor ne tente pas de tuer quelqu'un ... si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit que si j'avais voulu vous tuer, croyez moi, vous seriez bel et bien mort ... oui si vous étiez Gaucelm, je vous aurai fait comprendre que seul au beau milieu d'un couloir, je ne vous aurai pas raté si j'avais vraiment voulu vous tuer ... et donc si vous étiez Gaucelm, j'aurai espéré que vous reveniez à la raison ... mais tout porte à croire que vous n'êtes pas Gaucelm, n'est-ce pas jeune homme!"

Tout en discutant, le ton était petit à petit monté, suffisamment pour que les gardes autours de la geôle, entendent et se mettent à rire comme des idiots. Mais lors de ses dernières propositions, lors de ses dernières suggestions à Gaucelm, Nakor avait de nouveau usé de ses pouvoirs, mais uniquement sur le Comte : il avait lancé une autre illusion sur sa propre personne. Car pendant qu'il parlait, le visage de Nakor se transforma, pour les yeux de Gaucelm, en un grand serpent aux écailles violettes, dont le cou pouvait s'étendre à l'infinie. D'ailleurs le serpent se prolongea longuement, jusqu'à venir entourer le cou de Gaucelm de sortes à ce que la tête du serpent se retrouve juste devant le jeune visage bien lisse du mince personnage qui se trouvait dans la prison. Gaucelm entendrait donc les dernières phrases de Nakor avec un sifflement de serpent qui prolonge bien souvent les s de chaque mots, une tête de serpent énorme devant son visage et sortant du corps du vieux mage alors que le buste, les bras et les jambes de Nakor était toujours, là confortablement installé sur le banc de pierre. Même si Gaucelm se débattait et frappait le serpent, peu importait. Le serpent se retira alors à la fin du discours du mage et revint à sa place, puis Nakor reprit son visage normal et fit briller ses yeux d'une puissante lueur rouge avant de dire une dernière chose

"Parce que ... si vous étiez vraiment Gaucelm d'Odelian, vous vous imaginez les rumeurs qui pourraient courir dans tout Midadelphia sur votre personne : on dira partout que tous vos miliciens vous ont mis en prison ... houuulala heureusement que vous n'êtes pas le vrai Gaucelm, sans quoi il y aurait une insurrection en Odelian!"

Puis Nakor tira une dernière fois sur sa pipe et recracha sa fumé en jouant avec ses lèvres, un enorme anneau de fumée se format, la bouffée suivant prit la forme d'un enorme navire voguant sur les vagues et passant au travers de l’anneau! Formidable originalité que celle de ce tour!!!!!!!! Nakor entendit alors des pas dans l'escalier. Qui d'autre venait se mêler de la partie de carte qui se jouait entre Gaucelm et Nakor?
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeLun 7 Mar 2011 - 10:54

J'attendais et aucune trace de Gaucelm. Je commençai à perdre patience. Pourquoi fallait-il donc que les gardes se montrent si craintifs de ses réactions? Peut-être parce qu'elles étaient parfois une peu... radicales? Il était certain que je m'en voudrais énormément si ce pauvre homme se retrouvait exécuté pour m'avoir cédé et désobéi à mon mari. Je fus tiré de mes pensées par un raffut hors norme et tournai la tête vers l'origine du bruit pour voir des soldats conduire un homme bailloné et apparemment maltraité vers les geôles. Décidément... Celui ci semblait vociférer quelque chose, mais le linge qui enserrait sa bouche l'empêchait d'être compréhensible. Nos regards se croisâmes l'espace d'une seconde, avant qu'on ne le conduise en bas et l'enferme, sans nul doute. De nouveau, on ferma la porte et j'attendis. Mais pas seule. Le médecin de mon époux m'avait rejoint.

- "Phillistin, que se passe-t-il?"

- "Ce vilain a été trouvé dans les cuisines, votre Grâce. Tenant des propos incohérents et agressant la soldatesque."

- "D'abord le mage et ensuite cet homme... Quel drôle de tour du hasard..."

Mais peut-être n'était-ce pas un hasard... Après tout, les évènements pouvaient très bien être liés. La magie avait ses propres règles et tout était possible. Je devais vraiment parler à ce Nakor.

- "Où est mon époux?"

- "On le cherche encore votre Grâce."


- "Et bien, quand vous l'aurez trouvé, dites-lui de me rejoindre en bas."

- "Mais... Non, c'est impossible, vous ne pouvez descendre..."

- "Vraiment? Et comment allez-vous m'en empêcher? En me maltraitant comme cet homme? Je descends."

Et là dessus, je ne leur laissais pas davantage le temps de protester, me faufilant rapidement pour ouvrir cette maudite porte et descendre vers les cachots. J'évitais de trop respirer par le nez, c'était suffocant. J'avais toujours trouvé cela écœurant. On pouvait au moins nettoyer... La saleté apportait la vermine, il serait dommage que le palais soit contaminé... Il faudrait que j'en touche deux mots à Gaucelm. Je m'approchai alors de la cellule de Nakor, qui parlait. A qui? A l'homme qu'on venait d'emmener? Je me plantai devant la cellule du magicien.

- "Seigneur Nakor? Je suis Elanore d'Odelian... J'ai entendu bien des rumeurs sur ce qu'il s'est passé aujourd'hui, vous concernant, mais je ne sais auxquelles je dois prêter foi... Pourriez-vous me faire le récit des évènements?"
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeVen 11 Mar 2011 - 12:59

Le Gras, enfin ce qu'il en restait après la sorcellerie de Nakor, avait donc promis le chant du cygne au vieux barbu, avec un regard froid et déterminé, usant d'un ton qui partageait les mêmes caractéristiques. Après avoir fouiller dans sa barbe après quelques poux à gober probablement, le sorcier sorti une pipe longue et fine, puis l'alluma avant de ricaner bêtement. Il pointa ensuite le doigt vers Gaucelm qui le toisait toujours avec un air qui ne présageait rien de bon. Les traits chétifs qui s'étaient superposés à ceux du Gras dissimulaient beaucoup moins la haine que ses joues rondes et son gloitre luisant. Le vieux fou s'exclama alors, avec un ton insolent.

Jeune homme ... vous me promettez la mort en tant que Gaucelm d'Odelian ... or, il suffit de vous regarder et de vous entendre! Vous n'avez pas le physique de Gaucelm, vous n'avez pas la voix de Gaucelm, par conséquent ... vous n'êtes pas Gaucelm! Alors s'il vous plait ne promettez pas une chose que par définition, vous ne pouvez pas promettre !

Le Gras se saisit des barreaux dans ses paumes, posant son front sur le métal poisseux, écoutant attentivement les paroles de celui qu'on lui avait décrit comme sage. Quelques mots s'échappèrent des lèvres minces de la caricature de Gaucelm, des mots soufflés, inaudible ou presque.

Je ne suis pas Gaucelm d'Odélian ...

Pouvait-il exister plus grand supplice ? Priver le Gras de son nom, sa renommée et sa silhouette galbée à souhait ... Par les Cinq ! Ce qui tue pas rend plus fort, bon sang ! Gaucelm, un peu de nerf !!! Le vieux sorcier continuait à déblatérer son réquisitoire.

Car en effet, si vous étiez Gaucelm, j'aurai pu vous dire que jamais personne n'enferme Nakor en prison sans qu'il n'ait rien fait, sans en payer les conséquences, si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit qu'il serait grand temps que vous ouvriez les yeux sur votre propre condition physique, si vous étiez Gaucelm je vous aurai dit que vous creusiez votre tombe avec vos dents ... si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit que vous n'étiez même plus apte à marcher sur quelques centaines de mètre sans faire une crise cardiaque au bout, si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit que sans l'intervention de ma modeste personne, vous seriez mort ... si vous étiez Gaucelm, je vous aurait dit qu'à l'heure actuelle et sans ma présence à vos côtés, c'est une comtesse qu'Odelian aurait à sa tête ...

La silhouette de Nakor commença à onduler puis à s'affiner et se lisser, les yeux du magicien, devenu des billes rouges, flamboyèrent au-dessus de la chose serpentiforme qui s'approchait du Sec. Affrontant sa destinée avec plus de courage, -ou peut-être était-ce de la témérité ?- Gaucelm, qui nota que le vieux fou avait le sens du spectacle, se cramponna aux barreaux, plissant les yeux de rage. Du spectacle, du chichi, du tralala, il connaissait, et si il montrait encore son aversion à la magie, il céderait une nouvelle manche de leur duel. JAMAIS ! Les paroles du serpent coulèrent comme du venin jusqu'aux braves oreilles du comte.

... enfin si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit une chose extrêmement importante : Nakor ne tente pas de tuer quelqu'un ... si vous étiez Gaucelm, je vous aurai dit que si j'avais voulu vous tuer, croyez moi, vous seriez bel et bien mort ... oui si vous étiez Gaucelm, je vous aurai fait comprendre que seul au beau milieu d'un couloir, je ne vous aurai pas raté si j'avais vraiment voulu vous tuer ... et donc si vous étiez Gaucelm, j'aurai espéré que vous reveniez à la raison ... mais tout porte à croire que vous n'êtes pas Gaucelm, n'est-ce pas jeune homme!

Les rires gras des geôliers résonnèrent aux derniers mots de Nakor, visiblement tout à fait satisfait de son discours et de ces effets. Des menaces, des moqueries, de la vantardise et des insultes ... Voilà donc ce qu'était le Conseiller Royal ... Le Sage Nakor ... Un fanfaron qui usait de maléfices pour prouver sa supériorité sur Gaucelm, vil fifrelin. Bien, très bien. Il voulait jouer, Gaucelm adorait jouer. Le vieux sorcier surenchérit une dernière fois.

Parce que ... si vous étiez vraiment Gaucelm d'Odelian, vous vous imaginez les rumeurs qui pourraient courir dans tout Midadelphia sur votre personne : on dira partout que tous vos miliciens vous ont mis en prison ... houuulala heureusement que vous n'êtes pas le vrai Gaucelm, sans quoi il y aurait une insurrection en Odelian!

Gaucelm lâcha les barreaux, les sourcils bas et les yeux baissés. D'une démarche molle, il s'assit sur le banc de pierre, qui sortait du mur. Il joignit les mains entre ses genoux, et parla d'une voix calme et métallique.

Mais je ne suis pas Gaucelm d'Odélian, Monsieur.

Il leva les yeux vers Nakor, s'assurant de l'attention du vieux grigou et continua.

Et puis-je vous faire remarquer quelques petits détails, Monsieur ? Vous évoquez une comtesse régnant sur Odélian ... Je n'ai jamais entendu parler d'un héritier, le trône reviendrait donc à Monseigneur Grégoire de Dens, le frère du comte ... Vous m'accablez de reproches et me menacer ... Mais je ne suis pas le comte Gaucelm ... Comment pourrait-on moquer le comte, alors que je ne suis pas, ce même comte ?

Un sourire carnassier vint couper les traits fins du Sec, son regard était devenu plus pointu, plus droit. La comédie avait commencé, et comme un deus ex machina des plus incroyables, la porte du couloir s'ouvrit sur une petite silhouette svelte. La chevelure rousse étincelante ne laissa aucun doute, si il était possible d'en avoir, sur l'identité de la Dame qui s'approchait. Elanore ! Sa tendre et chère était venu le sortir de ce trou ... Peut-être l'avait-elle reconnu lors de son passage furtif! La suivant du regard, plein d'un espoir qu'il ne voulait pas montrer, il se prit un vent du type ouragan catastrophique aux Bahamas, lorsqu'elle s'adressa à Nakor sans même lui prêter de réelle attention. Petite ... Petite ... Bon restons concentrés, et jouons le rôle à tenir.

Seigneur Nakor? Je suis Elanore d'Odelian... J'ai entendu bien des rumeurs sur ce qu'il s'est passé aujourd'hui, vous concernant, mais je ne sais auxquelles je dois prêter foi... Pourriez-vous me faire le récit des évènements?

C'est le moment !

J'ai tout vu, Dame Elanore ... Et visiblement c'est ce qui m'a valu d'être conduit ici.

Gaucelm était resté assis, reprenant une expression à demi-accablée avant de parler. Du coin de l'oeil, il observa Nakor et ne put retenir un petit sourire. Rira bien qui rira le dernier, vieux fou !
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeDim 13 Mar 2011 - 20:40

Nakor avait commencé à prendre la parole face au jeune freluquet qui se tenait devant lui et qui lui avait promit la mort. Pendant qu'il proposait une série de remarque à son compagnon de prison, il étudia le comportement de Gaucelm, subissant une petite illusion bien pensé. Nakor n'aurait même jamais imaginé qu'elle fonctionnerait aussi bien. Au départ Gaucelm sembla accablé et posa sa tête contre les barreaux froids de sa prison, sa propre prison!!!!! Le comte murmura quelques propos avant de rester prostré. Nakor le secoua encore un peu plus en prenant la forme d'un serpent distillant son venin à la face du pauvre homme. Décidemment, le vieux fou n'aimait pas être enfermé pour rien du tout et il le faisait payer au comte. Mais le comte commença à retrouver sa combativité et affronta contre les barreaux, le serpent de Nakor. Il se cramponna et écouta le visage plein d'un courage remarquable, quoi que cela puisse aussi n'être rien d'autre que de l'abomination de la magie dont tout Odelian semblait faire preuve. Une fois que Nakor eut finit son petit discours, afin de mettre un peu de plombs dans la tête du comte, Gaucelm se remit en marche, avança tranquillement en direction du banc de pierre et prit la parole. Le mage planta un regard ouvert sur le comte et se mit à sourire en profondeur. Ainsi donc ce diable de Gaucelm voulait danser! Et bien il avait trouvé le meilleur des cavaliers, car Nakor dansait avec les nobles, les rois et les tyrans de tout genre depuis plus de six cent ans, il avait donc de l'expérience le bougre. A la remarque du jeune et mince Gaucelm Nakor attendit qu'il termine et répéta alors

"Mais c'est bien ce que je me tue à vous dire jeune homme ... vous n'êtes pas Gaucelm, par conséquent je ne peux pas vous dire tout ce que j'aimerai dire au comte, puisque vous n'êtes pas ce même comte! Enfin mais vous n'écoutez donc pas ce que je dis!"

Puis pensant à la remarque du mince Comte, Nakor ajouta à propos de la succession, un brin dubitatif

"Ha ... il est vrai que la femme du seigneur n'a aucun droit à la succession du pouvoir ... et dire qu'il en était déjà de même il y a six cents ans et que cela n'a pas évolué. Il ne fait pas très bon d'être une femme en réalité n'est-ce pas jeune homme?"

Le vieux mage aurait voulu en rajouter et donner de la matière à réflexion au seigneur bloqué avec Nakor dans une cellule froide et mal odorante mais quelque chose l'en empêcha. On aurait put facilement croire que c'était parce que le cerveau de Gaucelm était incapable de véritablement mener une réflexion poussée si elle ne tournait pas autour de lui même et de sa petite personne, mais non, aussi incroyable que cela puisse paraitre, ce n'était pas cela. Les pas! Ce furent les pas dans les escaliers, la porte qui s'ouvre et Elanore d'Odelian qui arrêtèrent Nakor dans son envie de continuer à parler. Elle s'approcha, et s'adressa en ligne directe avec le vieux magicien. Gaucelm en profita pour énoncer une idée, croyant bien jouer et bloquer Nakor dans un angle duquel il ne pourrait se tirer. Le vieux mage balaya l'air en direction du jeune freluquet qui se trouvait avec lui en prison en disant

"Pfff n'écoutez pas les propos de ce coupe-jarret Dame Elanore, il divague à souhait puisque ceux sont les gardes qui l'ont amené ici alors que j'étais déjà jeté au fond de cette affreuse cellule."

Nakor avait dit cela en se rapprochant des barreaux de la prison. Les gardes avertirent la Comtesse qu'elle devrait prendre garde

"Ma Dame, prenez garde, c'est un vieillard dangereux! Vous ne devriez pas rester si proche de lui!"

Nakor lança un regard noir en direction du soldat et commença à parler à la comtesse. En même temps qu'il discourrait, il prenait garde aux agissements de Gaucelm : si ce dernier voulait se jeter sur lui, ou le frapper, il se prendrait en pleine face un poing d'air retentissant qui l'enverrait valser jusqu'à l'autre bout de la pièce. Même chose d'ailleurs s'il passait son temps à le couper et l'empêcher de s'expliquer, il lui clouerait le bec d'une façon sans détour. D'une voix tranquille et posée Nakor commença ça

"Merci de m'accorder un peu de votre attention Ma Dame la Comtesse. Ce jour même, il y a seulement une heure ou deux, je suis arrivé du monde elfique et je suis tombé sur votre époux le Comte Gaucelm. Nous avons échangé quelques banalités puis je me suis fais inviter. Votre Seigneur a eut la grande bonté de me guider au travers de ces terres en ligne droite jusqu'à son manoir. Nous avons marché sur quelques centaines de mètres, puis nous avons traversé la ville et nous sommes arrivés au devant des portes du manoir. Et c'est là que votre époux s'est mis à chanceler et qu'il s'est effondré. Son cœur venait de lâcher. Je suis magiquement intervenu, j'ai fais battre son cœur de nouveau et une fois réveillé j'ai projeté sur lui un rayon lumineux, destiné à lui redonner de l'énergie. Et c'est donc revitalisé après sa crise cardiaque, que votre Seigneur a hurlé à l'assassinat et qu'il m'a fait jeter au cachot. Voilà toute l'histoire et ces hommes derrières vous sont ceux qui m'ont arrêté! Ils ont donc été témoin des événements! Et ... pour finir ..."

Nakor se tourna en direction du jeune et mince incarcéré qui se trouvait avec lui et termina là dessus après avoir gardé le silence quelques instants

"Je dois avouer que je déteste être mis en prison sans que l'on ne me permette de me défendre, surtout quand je n'ai rien fait à part sauver quelqu'un d'une mort certaine!"

Nakor se retira un peu, s'éloigna des barreaux et attendit de voir, qu'allait faire Gaucelm, qu'allait-il dire? Comment allait-il réagir face à ses propres gardes et sa femme. Le mage laissait clairement son tour de parole au pauvre Gaucelm et à Elanore évidemment.
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 15:43

Je fus interpellée par le manant qui se trouvait avec Nakor et lui accordais un regard alors qu'il me disait avoir tout vu et être emprisonné pour cela. Je n'avais jamais vu cet homme... Il était grand, fluet, blond, jeune... Non, vraiment, sa tête m'était totalement inconnue. Il ne travaillait pas au château. Un paysan? Possible... Mais alors que j'allais répondre, le magicien intervint. Il disait que le pauvre fou divaguait. Je ne savais plus guère quoi penser et ne cessais de regarder l'un et l'autre des prisonniers, incertaine. Les gardes étaient nerveux et l'enjoignirent à la prudence alors que le magicien avançait vers moi. Je me tournais vers eux, esquissant un petit sourire rassurant. Que les gens étaient stupides dés qu'il s'agissait de magie! Si Nakor me voulait du mal, il pouvait m'en faire sans se rapprocher de moi. Et j'étais certaine qu'il ne restait dans cette prison que parce qu'il le voulait bien.

- "Merci de votre sollicitude, mais comme je l'expliquais à vos camarades, si un magicien tel que lui décide de s'en prendre à moi, qu'il soit proche ou éloigné n'y changera rien."

Je me tournais vers Nakor et conclus :

- "N'est-ce pas Seigneur Nakor?"

En réalité, je feignais plus d'assurance que je n'en éprouvais réellement. Toutes ces circonstances étaient obscures et je ne comprenais pas les tenants et aboutissants de cette affaire. On disait le magicien un peu fou mais surement pas dangereux. Et je doutais que le roi se soit entouré de magiciens cinglés et tueurs. Pas au vu et au su de tous en tous les cas. Alors à quoi jouait Nakor et que s'était-il donc passé? C'était cela que je voulais savoir et je le saurais. Nakor me donna alors sa version des faits. Il avait rencontré Gaucelm, ils avaient devisé en marchant et mon époux avait fait une crise cardiaque avant d'être sauvé par Nakor, pour finalement le jeter au cachot. J'écarquillais les yeux de surprise devant ces révélations, consciente que cela se tenait tout à fait et que Gaucelm était assez méfiant des arcanes pour interpréter tout de travers. Mais prudence néanmoins.

- "Dois-je donc comprendre que sans votre intervention, je serais veuve à l'heure qu'il est?"

J'avais répliqué d'une voix mesurée et sans trahir la moindre émotion. J'étais comtesse. Je n'avais que 15 ans, bientôt 16, mais j'avais tout d'une dame et je cherchais à faire honneur à mon époux en étant là, dans ces cachots puants, aujourd'hui.

- "Si c'est le cas, je vous dois des remerciements pour avoir sauvé mon époux et des excuses pour le traitement qu'on vous a infligé. Si cela est l'exacte vérité, évidemment."

Nakor ajouta qu'il détestait être enfermé sans autre forme de procès et je hochais doucement la tête, avant de répliquer d'une voix douce et contrite :

- "Vous me voyez navrée d'un tel traitement pour un homme comme vous, mais je ne peux défaire ce que mon époux a fait. Et je me dois de louer votre bonté de subir cela sans chercher à en sortir, alors que vous devez en être tout à fait capable, me trompe-je?"

Non, je ne me trompais surement pas, un homme capable des exploits de Nakor ne devait rien avoir à craindre de barreaux d'acier.

- "Mais si vous me disiez où se trouve mon époux, nous pourrions tirer cette affaire au clair au plus vite, j'en suis certaine."

Il était introuvable. C'était étrange et sans doute que le vieux mage n'y était pas étranger.
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 20:23

Le magicien continuait de faire étalage de son assurance suintante de fausse jovialité répugnante. D'ordinaire, c'était au Gras de mener la danse, et le vieux grigou semblait s'amuser à rabâcher les mêmes âneries sans s'apercevoir du changement de ton de Gaucelm. Il semblerait qu'il se prenne pour plus malin que le comte ... Le fou quoi ... Alors que la comtesse entrait, jeune et belle, détonnant dans le décor, telle une colombe dans un égout, Gaucelm risqua une brève intervention, mais encore une fois le vieux débris prit les devants et se lança dans un monologue somnolent, prenant le soin d'insulter une fois encore le Sec.

Pfff n'écoutez pas les propos de ce coupe-jarret Dame Elanore, il divague à souhait puisque ceux sont les gardes qui l'ont amené ici alors que j'étais déjà jeté au fond de cette affreuse cellule.

Un garde mit en garde la comtesse, mais elle balaya la remarque avec sa douceur habituelle, bien qu'on sentait poindre l'autorité légitime de la comtesse.

Merci de votre sollicitude, mais comme je l'expliquais à vos camarades, si un magicien tel que lui décide de s'en prendre à moi, qu'il soit proche ou éloigné n'y changera rien ... N'est-ce pas Seigneur Nakor?

Elle apprenait vite. Une once de fierté naquit au fond de l'oeil du Sec, qui observé les premières armes de son élève. Bien que le style semblait trop fleurie aux yeux de son mari, la comtesse savait remettre un gueux à sa place. Bien que là, il est vrai qu'il s'approchait dangereusement quand même ...

Merci de m'accorder un peu de votre attention Ma Dame la Comtesse. Ce jour même, il y a seulement une heure ou deux, je suis arrivé du monde elfique et je suis tombé sur votre époux le Comte Gaucelm. Nous avons échangé quelques banalités puis je me suis fais inviter. Votre Seigneur a eut la grande bonté de me guider au travers de ces terres en ligne droite jusqu'à son manoir. Nous avons marché sur quelques centaines de mètres, puis nous avons traversé la ville et nous sommes arrivés au devant des portes du manoir. Et c'est là que votre époux s'est mis à chanceler et qu'il s'est effondré. Son cœur venait de lâcher. Je suis magiquement intervenu, j'ai fais battre son cœur de nouveau et une fois réveillé j'ai projeté sur lui un rayon lumineux, destiné à lui redonner de l'énergie. Et c'est donc revitalisé après sa crise cardiaque, que votre Seigneur a hurlé à l'assassinat et qu'il m'a fait jeter au cachot. Voilà toute l'histoire et ces hommes derrières vous sont ceux qui m'ont arrêté! Ils ont donc été témoin des événements! Et ... pour finir ...

Quel tissu de mensonge ... Le vieux machin s'accrochait à sa pathétique version, tentant de se dédouaner de son attentat sur l'auguste personne du comte. Il pouffa, ne pouvant contenir ce hoquet de mépris qui lui piqua les joues à chaque mot du magicien. La comtesse répondit avec courtoisie. Trop de courtoisie ...

Dois-je donc comprendre que sans votre intervention, je serais veuve à l'heure qu'il est? Si c'est le cas, je vous dois des remerciements pour avoir sauvé mon époux et des excuses pour le traitement qu'on vous a infligé. Si cela est l'exacte vérité, évidemment.

Je dois avouer que je déteste être mis en prison sans que l'on ne me permette de me défendre, surtout quand je n'ai rien fait à part sauver quelqu'un d'une mort certaine!

Blablabla ... Qu'il était ennuyeux ce vieux sorcier ...

Vous me voyez navrée d'un tel traitement pour un homme comme vous, mais je ne peux défaire ce que mon époux a fait. Et je me dois de louer votre bonté de subir cela sans chercher à en sortir, alors que vous devez en être tout à fait capable, me trompe-je?

En sortir ? Ah mais non, il n'en sortirait pas ... Pas vivant en tout cas ... Elle lança alors une perche qu'il fallait saisir ...

Mais si vous me disiez où se trouve mon époux, nous pourrions tirer cette affaire au clair au plus vite, j'en suis certaine

C'était l'heure d'entrer en scène, mon Gras ...

Le magicien fait disparaître le comte et il se plaint d'être enfermé au cachot ... Quelle ironie ...

Le Sec resta assis, la tête contre le mur, tournant le regard vers la comtesse. Intriguant et ténébreux, même si le manque de rondeur brisait irrémédiablement son charme d'homme mûr.

J'ai laissé parler le magicien. Je l'ai laissé me traiter de coupe-jarret. Permettez moi comtesse de vous donner ma version, la vraie ! Celle qui me vaut d'être ici ! Et celle qui fait que mon cousin a disparu ...

Il se leva alors, jetant un regard torve à Nakor avant de rediriger ses yeux sur Elanore.

Laissez moi me présenter, Dame Elanore ... Cagmuel de Berdevin, chevalier errant et cousin des seigneurs de Dens et du comte Gaucelm ... C'est un honneur pour moi de vous rencontrer, belle cousine, bien que l'endroit me paraît incongru ... Je me rendais donc en bonnes terres odéliannes, nostalgique de mes terres natales et de ceux de mon sang. Quelle joie d'apprendre le mariage de mon cousin. Et je puis constater de mes yeux, qu'il est homme de goût.

Il se fendit d'un sourire charmant, confiant dans sa brillante introduction, puis il poursuivit, marchant dans la cellule calmement.

J'arrivais donc en vue du manoir de mon cousin, lorsque je vis, ce ... sorcier faire usage de ses sorts mortels sur la personne du comte Gaucelm. Il menaça la brave garde du comte, qui sembla pétrifier par quelques sombres sortilèges. Et alors qu'il partait aux geôles et que je me précipitai à la suite de mon cousin qui entrait dans le manoir, je me fis agresser par des gardes riant aux éclats sans raison, me ligotant et me baillonnant avant de me traîner ici, ou je suis obligé de supporter les divagations de cet individu. Je ne sais pourquoi, mais le comte a failli être tué par ce magicien

Il jeta un nouveau regard vers le magicien, droit et implacable, le piège était prêt à se refermer. Il revint à Elanore et ajouta.

Vous semblez quelque peu dubitative, ma cousine. Rien de plus naturel. Laissez-moi vous convaincre de ma parenté. Interrogez moi comme il vous sierra, mais je vous prie, au nom de notre sang commun, de me libérer de la compagnie de ce terroriste, qui tente de vous abuser comme il a abusé les soldats odélian et le comte.

Eh bien, Sorcier ... Qu'importe ce que tu fais à présent, ta culpabilité ne fera que grossir ... Brave Cagmuel, le témoin perdu, qui si il ne le tue pas aujourd'hui, le fera condamner par la justice royale. Et dire que c'est le sorcier qui offrait les armes de sa perte ...
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Nakor
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MessageSujet: Re: Une bonne bouffe!?   Une bonne bouffe!? I_icon_minitimeMar 5 Avr 2011 - 19:59

Nakor s'était levé à l'approche de la comtesse, peut-être que la femme était plus intelligent que l'homme auquel elle était lié. Cette femme ... pardon!!!!! Une femme! Par l'enfer et toutes les damnations des cinq, ce n'était pas une femme, c'était une enfant. Quelle folie des hommes. Il y a déjà six cent ans, les hommes épousaient des jeunes enfants, ils les prenaient presque au berceau. Et plus que profondément choqué, Nakor planta un regard destructeur dans celui du Sec puis revint à la comtesse et l'entendit lui demander la confirmation d'une sécurité de non agression. Le vieux mage se dit intérieurement que si ce n'était qu'une enfant (après tout Nakor avait six cent vingt quatre ans et elle ne devait avoir que seize petites années) elle réfléchissait un peu avant de parler, ce qui était une qualité fort rare en Odelian. Pour confirmer qu'elle ne craignait rien du tout, Nakor mit la main sur le cœur et inclina son vieux visage, d'un air qui était très clair : évidemment qu'être proche ou éloigné du sorcier ne changeait pas grand chose. Puis Nakor raconta son histoire, répondit à Elanore et attendit de voir comment tout ce petit monde réagissait. Gaucelm restait silencieux dans son maudit coin abjecte et la jeune Comtesse prit enfin la parole. Nakor se mit à sourire, regarda droit dans les yeux la pauvre femme et allait répondre quand le maudit prit la parole. Le Sec se leva et commença à se défendre à raconter son histoire de fou ... un lointain cousin de Gaucelm, qui ne serait pas assez fier pour se faire annoncer avec force de trompe à son arrivée sur les terres de sa famille. Et puis quoi encore, un géant à corne avec un botte rouge qui marche sur les nuages!!!! Non mais sans rire. Pendant qu'il racontait son histoire, Nakor balaya l'air devant lui en soufflant, espérant que cela ferait disparaitre le tas de fadaise que Gaucelm était capable de raconter en quelques instant. Il tourna les talons et alla prendre place sur le banc de pierre que Gaucelm avait quitté. A la seconde même où Gaucelm se tut, Nakor reprit la parole sur un ton vif

"Cagmuel de Berdevin, cousin éloigné de Gaucelm, qui arrive au château, ne se fait pas annoncer, ne peut-être reconnu puisque personne ne le connait et qui s'étonne d'être arresté par les gardes insurpassable du Comte ... c'est à se demander si vous connaissait vraiment les manières de votre cousin jeune homme! Mais après tout, si vous êtes un noble cousin du Comte, alors il ne faut surtout pas que vous restiez ici dans les geôles, après tout, un petit sorcier de six cent ans passé oui, mais un grand et puissant noble connu de tous non! Puisse votre mansuétude être infini pour les manants qui ont osé ne serait-ce que vous adresser la parole!"

Puis Nakor pointa violemment la porte du cachot et résonna d'un cliquetis clair et qui pivota. Les gardes en frémirent de terreur. Oui, Nakor ouvrait lui même la porte du cachot, parce que même s'il aurait bien gardé ce pauvre fou de Gaucelm en cage, le vieux magicien commençait à se dire qu'il ne supporterait pas longtemps les fadaises qu'il pouvait débiter. Bien sur il n'avait pas fini de jouer avec le Gras, mais la partie ne venait que de commencer et en ce qui concerne le temps, Nakor était à l'avance sur Gaucelm. Le vieux mage monopolisa la parole

"Je vous en prie Seigneur, quittez donc ces lieux!"

Puis de nouveau Nakor balaya de nouveau l'air devant lui comme pour presque expulser le Sec de sa vue et ne plus penser à lui, il tourna très légèrement la tête donc vers Elanore, laissant devant la porte un Gaucelm qui devait être un brin dubitatif et termina là dessus!

"Quand à vous ma chère, votre intelligence vous honore, je sais que vous n'avez pas le pouvoir de défaire ce que votre mari à fait. Vous savez aussi que peu m'importe puisque je pourrais m'amuser à le défaire moi même! Aller donc trouver votre époux, tenez lui discussion et pensez simplement à me prévenir dés lors que l'affaire aura été éclairé, mais hâtez vous car je ne resterai pas longtemps ici que les choses soient bien claires! Et si vous voulez savoir où se trouve votre mari, je vous suggère de laisser ce bon Cagmuel dans un vestibule et de vous rendre aux cuisines, il se trouve forcément en ces lieux réconfortant pour lui!"

Nakor arqua son sourcil droit comme pour montrer le mépris qu'il avait pour toute cette situation ridicule à souhait, qui donnait de nouvelles idées sur la magie! Oui, Nakor commença à penser à plusieurs choses, là assis sur son banc. Il restait aussi concentré sur l'illusion! Il ne libérerait Gaucelm que lorsque celui ci se retrouverait seul dans une grande pièce avec plusieurs portes de tous les côtés. Cela amusera beaucoup Nakor que de savoir que l'espace d'un bref instant, le Comte sera prit pour un fou racontant des fadaises par ses propres gens et sa femme. Le mage se frotta même les mains et planta sur son propre visage un sourire espiègle, un brin menaçant. Alors, qu'allez faire la Comtesse et ce bon Comte ? Allait-il sortir en victorieux ? La Comtesse le laisserait-il sortir ainsi ? En tout cas, il ne faudrait pas qu'il reste trop longtemps sans nouvelle de tout ce petit monde sinon jamais ce cachot n'aura été aussi peu utilisé par un prisonnier : le vieux mage n'était pas extrêmement patient et si trop de temps s'écoulait, il irait voir lui même le Comte pour discuter avec lui puis il quitterait les lieux. Mais si le roi avait été mit dans la confidence, il ferait vite, Trystan aurait trop peur que Nakor fasse n'importe quoi s'il était trop longtemps incarcéré pour rien!
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