Que les chasses commencent !

Sujet: Re: Que les chasses commencent ! Lun 28 Mar 2011 - 0:18

Effectivement la baronne ne devait pas avoir les mêmes ennemis que Manolesti, il le lui souhaitait et à l’écoute de ces mots le noble ne put réprimer totalement un sourire en repensant à ce cher Philipe Barbedefeu, concurrent en affaire et fils de catin. Ce dernier avait lors d’une réunion entre « gentilshommes » tentait d’évincer la compétition dont notamment ce cher Vincente et le rade qui s’appelait " Au vieux fumoir " suite à de fâcheux événements qui se produisirent cette nuit là, se renomma « A l’abattoir besogneux ».

Quoiqu’il en soit l’affaire semblait plus complexe qu’il n’y paraissait et l’énergie que déployait la baronne pour défendre un gueux armé en plein banquet paraissait quelque peu suspecte. Et en plus voila qu’elle forçait la chance en envoyant une nouvelle pique au noble qui essayait de préserver les apparences, décidément la bougresse implorait presque pour qu’on lui applique un châtiment, un joli camouflet appliqué avec amour sur l’une de ses joues roses. Mais cette distraction ne serait pas pour ce soir malheureusement et la baronne après ce qui ressemblait à des excuses conclue en invitant Vincente à faire table rase du passé afin de profiter du reste la soirée ne serait-ce que pour la sérénité des autres convives. Il est vrai que pendant toute la scène le noble n’avait pas vraiment fait attention au reste de la noblesse dont les visages de certains paraissaient médusés par les dernières attractions produites. Le marchand pensa qu’il valait mieux éviter de produire trop de vagues et décida d’embrasser cette paix qu’on lui proposait, du moins de manière officielle :

" Vous avez raison ma dame, ce spectacle n’est pas digne d’un banquet, repartons sur des bases plus saines. "

Cependant, Vincente malgré ces quarante années d’existence, était resté espiègle, taquin et il décida d’opérer une petite expérience, sorte de vengeance qu’il ne pouvait assouvir physiquement. Il fixa la baronne avec un sourire éclatant et derrière ce masque ce dernier construisit une image, une pensée tel un architecte, un sculpteur, un artiste créant une œuvre, oh celle-ci ne serait pas la plus dure ou la plus belle, mais elle nécessitait un peu de temps, un peu de concentration, pas tellement dans la réalisation de l’illusion mais plus dans l’insémination de celle-ci dans le sujet. Et alors que Vincente tenait la chaise de la baronne l’invitant à s’assoir, il implanta une pensée, l’image d’une pièce obscurcie et vide, à l’exception de la brave baronne et de Bash’em Kerra . ce dernier était horrible, sa peau d’ébène tirait sur le livide, ses yeux étaient rouge et de la fumée semblait s’en échapper tel deux charbons ardents qui fixait la dame, pendant que le bouche du zurthan s’ouvrait montrant des crocs aux lieux dents et qui d’une voix caverneuse le géant prononçait ses mots :

« Eulalie de Merval, tu ne repartiras pas d'Ysari vivante. »

Sujet: Re: Que les chasses commencent ! Lun 28 Mar 2011 - 1:10

Une jeune femme au joli minois présenta une assiette au jeune demi-elfe qui avait pris place dans les cuisines. Qu’Ils avaient du culot ceux la. Laissez des invités dans les cuisines. Elle prit le temps de remplir la coup de l’homme et lui servit le repas que les invités mangeaient dans la grande salle. Elle lui offrit un sourire au même moment ou une guerre éclatait dans la salle de diner. Les nobles et leur histoire.

Ils sont insupportables.

Être serviteur demandait une tolérance, mais parfois la différence donnait envie aux domestiques de tout laisser la et de rien faire. Mais bon, connaissant la châtelaine, elle devait se ronger les sens de savoir ses invités ainsi.
Et la châtelaine, évidemment, plus en forme, plus en « shape » et sans son ventre rond et peut-être avec

une position telle que le trône aurait claqué quelques de ses invités. Cependant puisqu’elle n’a aucun de ses pré-requis, elle se contenta de sourire faussement de soupirer fortement. La duchesse toujours absente se fit présenter par son … son. L’homme qui venait d’entrer et dont Aurore essayait encore de mettre un qualificatif.

Même la voix qui n’allait pas le même crescendo de la musique fit arrêter les musiciens. Un long silence passa. Aurore, nerveuse comme jamais, soupira fortement se ramassant du même coup un regard noir de son conseiller. De ses yeux félins, elle fixa un garde qui s’empara de l’homme et un deuxième se pencha vers la maitresse des lieux.

Cuisinez le, faites le souffrir encore plus, mais qu’il parle. Et je me fiche si l’on doit entendre ses cris jusque dans la salle.

Oui Madame.

Son conseiller tant qu’à lui, il avait quitté la table sur le regard de la maitresse des lieux. Il avait pris direction les cuisines. La cuisine était l’immense palais du chef d’orchestre culinaire. Le chef menait la cadence et si l’un deux bafouillaient, tout était en désordre. Aurore fit signe aux musiciens de reprendre et regarda le baron. Un accident isolé, ce domestique, elle ne l’avait jamais vu. Il fallait vraiment que cet accident soit résolu, pour éviter tous les problèmes politiques.

Elle remerciait les cinq que le comte d’Ydril n’était pas présent pour lui casser les oreilles. Surtout que le pauvre ne devait pas encore être au fait que sa fille cadette ait passé plusieurs jours dans son domaine. Cependant, toute chose avait une fin. Elle avait eu l’impression d’avoir une personne, qui la comprenait.

Sortant de sa rêverie, elle offrit un sourire à sa cousine et un à son cousin. Que ferait-elle sans eux. Elle serait bien seule. Son regard se posa sur les invités de la table gauche. Nicolai et Aureane étaient présent quoique silencieux, comme plusieurs. Au bout de la table se trouvait la sœur du baron. Seule, la pauvre enfant. Elle se souvenait de ses débuts avec les gens au placé. Au même moment où tous réintégraient leur place.

La jeune châtelaine entendit la cloche sonnée. Signe que le deuxième repas allait être servit. Les plats furent retirés alors qu’un bol à la douce saveur de poisson faisait sa place sur les tables ou le vin coulait assez bien. La loussebarrée de poisson était une petite merveille des mers ysariennes Chaque fois que le plat y était présenté, l’odeur agréable embaumait la place. Un petit velouté légèrement aromatisé au vin et légumes frais du marché.

Et voila le premier met était entamé et la baronne de Merval avait calmé ses ardeurs.

Sujet: Re: Que les chasses commencent ! Lun 28 Mar 2011 - 8:25

Mécontent. Oui, le baron était mécontent. Il ne comprenait pas l’intégralité de la situation et cela l’horripilait. Quelques minutes plus tôt, un serviteur avait renversé une soupière (remplie d’une sauce délicieuse au demeurant) sur le pourpoint du seigneur Manolesti. Serviteur armé d’une rapière à la ceinture au demeurant, ce qui paraissait pour le moins étonnant. Et pour rajouter encore un peu à la complexité de la situation qui n’en avait pourtant pas besoin, la baronne de Merval s’était interposée, tailladant joyeusement au passage le bras du serviteur de Vincente qui retenait le serviteur incriminé.

Compliqué n’est-ce pas ? L’inspecteur Columbo n’étant pas des nôtres pour interroger tous les présents et leur parler de sa femme, nous allons procéder à l’ancienne. Les gardes d’Ysari s’étaient emparés du gaillard et le trainaient déjà vers les cuisines, bien décidés à lui délier la langue grâce à des arguments frappants, encouragés en cela par la maîtresse des lieux, fort peu satisfaite de voir le banquet troublé par ce trublion inconnu. D’un geste, Harnyll fit signe aux garde de s’arrêter. Bien qu’étant invité chez une vassale, il n’en demeurait pas moins la plus haute autorité judiciaire sur ces terres.

Attendez !

Se levant, il rejoignit le sergent qui emmenait le prisonnier. Pas question de mener un interrogatoire à Sinlieh, outre que l’exécution officielle et légale d’une séance de torture restait la prérogative des services « spéciaux » du baron, les cris et hurlements d’agonie ont tendance à troubler les digestions. Tout du moins chez les humains, les drows apprécient peut être cela en guise de digestif et pour les aider à faire un bon petit somme réparateur.

Envoyez-le à Ysari sous bonne escorte. Ils sont mieux équipés là bas pour le faire parler sans risquer un accident. Je veux savoir qui il est et pourquoi il s’est mêlé au reste de la domesticité.

Le baron revint à sa place alors que déjà le prisonnier prenait la route d’Ysari, solidement entravé sur sa selle et surveillé de près par des gardes peu commodes. Pour lui, la fin de la nuit risquait d’être longue et douloureuse. Et surtout… le baron évitait ainsi que ses invités interfèrent d’une quelconque façon que ce soit dans l’interrogatoire. Cette affaire semblait très embrouillée, mieux valait s’éloigner du lieu du drame pour continuer l’enquête sereinement. Sereinement pour l’enquêteur s’entend, pour le serviteur qui allait se faire torturer, l’aspect « serein » restait à voir.

Baronne, seigneur Manolesti, je vous présente mes plus sincères excuses pour ce regrettable incident. Il apparait que cet homme s’était infiltré dans la domesticité de Sinlieh, bien que ses motivations exactes restent encore un mystère. Mais ne vous inquiétez pas, il parlera.

Alors que le plat suivant arrivait, le baron porta son regard sur le massif serviteur de Vincente. Drôle de gaillard, énorme, inébranlable. Un zurthan à ce qu’on disait ? En tout cas parfaitement dévoué envers son maître, et surement capable de régler des « problèmes » gênants comme des concurrents trop ambitieux. Pas le genre de gaillard que l’on tient à rencontrer seul dans une ruelle obscure au beau milieu de la nuit… un sourire presque amusé aux lèvres, le baron s’adressa à Vincente.

Votre serviteur est bien stoïque pour un homme qui vient de se faire planter un couteau dans le bras. Pas un cri, pas une grimace de douleur. Voilà quelque chose de très appréciable, vous pouvez en être satisfait.

Sujet: Re: Que les chasses commencent ! Lun 28 Mar 2011 - 11:31

Ce n'était pas peu dire que le seigle était troublé. Horrifié définissait sans doute mieux l'état d'esprit de la jeune femme. Lorsqu'elle put ouïr les funestes paroles que le magicien avait dressé à son encontre elle ne put s'empêcher de trembler et un frisson glacial la traversa jusqu'à la moelle. En femme d'état qu'elle était pourtant, elle parvint à ne presque rien laisser paraître du trouble qui la rongeait. Il était évident pourtant, que la prophétie n'était peut être pas si éloignée de la réalité si l'on en jugeait par la gravité de la situation. Le système féodal, si il comprend une soumission et une fidélité de la part du vassal, doit comporter en outre une protection du suzerain.

Son esprit était brumeux, partagé entre la terreur et l'incompréhension, quelles étaient ces terres où des barons pouvaient tromper leurs compagnes à loisir mais où les serviteurs maladroit étaient torturés toute une nuit afin d'arracher des aveux. Médusée par un tel déchaînement de barbarie, perturbée par le sombre oracle qu'elle avait à peine entendu, Eulalie manqua de défaillir, elle regarda droit devant elle et croisa le regard du jeune Aetius d'Ivrey. Pendant un instant, ce voisin méprisé du Langecin lui apparut étrangement comme une vision réconfortante et apaisante.

Elle se détourna enfin, il fallait agir prestement. Après avoir fait mine de manger, elle prétexta une légère indisposition et se retira. Courant dans les dédales du palais dont elle remarqua les ridicules tapisseries typiquement barbaresques, elle récita toutes les prières qu'elle connaissait à la Divine Néera afin qu'elle veille sur la vie de son auguste personne. Elle pénétra dans ses appartements et fouilla avec ardeur avant de débusquer un crayon et un morceau de papier. Elle griffonna un message et alla trouver sa garde afin de lui donner des instructions. La tension croissait, la matoise évoqua en une poignée de minute d'entretien avec ses preux tous les scénarios possibles, dont certains étaient terribles. Les 11 s'inclinèrent prêts à mourir sur une injonction de leur dame.

Ils étaient secrètement touchés par la considération que la baronne portait à leur compagnon et par les manoeuvres dantesques qu'elle prévoyait en cas de problème.

Le seigle revint au banquet son papier en main, elle le confia à un valet en lui recommandant de le porter au baron sans tarder. Malgré l'apparence androgame du personnage, il se pressa de porter la lettre.

Voici ce qu'elle comportait :

"Libérez le captif séant, il est des miens, de noble sang, chargé d'assurer secrètement ma garde. N'éventez rien je vous prie et faites en sorte que mon vassal me revienne sain et sauf,

Baronne Eulalie de Merval"

Revenir au sein de la pièce raviva les inquiétudes morbides de la baronne, la présence de Manolesti la perturbait, il s'agissait sans doute de l'une des soirées les plus sinistre de sa morne vie.

Sujet: Re: Que les chasses commencent ! Lun 28 Mar 2011 - 13:19

Enfin la situation venait à se clarifier avec l’intervention des maîtres des lieux. Dame de Rosemont et le baron d’Ysari prirent les choses en mains, ce qui ne déplut pas à Vincente qui au vue de la réaction de la baronne, passait pour un fou sanguinaire et tabasseur de valet. L’homme dissimulé une arme par les démons des mers et le marchand si il ne demandait pas des éloges pour avoir empêché sans nul doute un assassinat, ne demandait pas plus qu’on vienne lui roussir les oreilles.

" Ce n’était rien messire, je ne pensais qu’à défendre vos invités et ma vie par la même occasion, ahahah. Quoiqu’il en soit, loué soit la maladresse de cet homme, au moins il n’effectuera pas ces noirs desseins ce soir et je suis sur que votre administration compétente sera débusquer le fin mot de cette histoire. "

Tout en échangeant quelques mondanités avec le baron, notamment des histoires de chasses et celle particulièrement de manolesti et de son fier dromon traquant un narval géant pendant au moins une lune, repoussant l’équipage et le bateau toujours plus loin jusqu’aux confins du monde, se demandant quand ils tomberaient de son bord. Une histoire passionnante à n’en pas doutait, mais Vincente avait le coin de son œil fixé sur la baronne, attendant de voir sa réaction face au petit tour qui lui avait joué. L’effet fut moins violent que le noble le prévoyait, pensant voir celle-ci épouvantée, hurlant pour sa vie, mais la dame tint bon faisant preuve d’une contenance que certains hommes n’auraient pas eu. Pourtant quelques signes montraient son malaise, elle semblait blême, et on lisait l’effroi dans son regard, une vision cauchemardesque a n’en pas douté. Pendant que la noble s’esquivait pour quelques minutes, Vincente retira la lame qui trônait toujours dans le bras de Bash et l’on fit un bandage rapide afin d’éviter hémorragie. Le sieur de Hetalia ne manqua pas de complimenter le marchand pour cette belle acquisition :

" En effet, c’est un brave gaillard. A ce que j’ai compris la Zurthanie est un endroit terrible, où le moindre bruit peut vous faire perdre le repas de la journée voire même la vie, le silence et la discrétion sont donc de rigueur. Les tribus qui vivent près du puy sont composées de farouches guerriers robustes et endurants, parfait pour remplir la tache de garde du corps. Malheureusement il ne comprend pas notre dialecte malgré mes efforts pour la lui enseigner, peut-être qu’un jour... Mais vous savez cher baron, je suis marchand et j’arrive à dénicher souvent de bonnes affaires pour mes amis et commanditaires, peut-être que si vous avez à l’esprit certaines acquisitions, je pourrais trouver les objets manquant à votre collection. En attendant votre réponse, je vois que le deuxième plat arrive et je n’aimerais point manquer un met que l’on dit aussi raffiné, je vais donc promptement aller me changer avant de poursuivre cette expérience gastronomique. "

Quelques minutes plus tard, Vincente revint avec une nouvelle toilette noire et or, des plus raffinée sur le dos. Il s’installa à sa place et demanda à être servi, le valet avec soin lui versa le velouté faisant preuve dans un grand professionnalisme. Apparemment l’affaire du valet crispé encore et le noble pensa que plus personne ne ferait d’impair en lui servant sa pitance. Eulalie de Merval revint quelques minutes après lui, toujours aussi anxieuse, elle avait perdu son dédain de l’après-midi. Vincente lui lança un sourire malicieux verre de vin à la main en guise de salut; le noble qui pensait s’ennuyer à mourir finalement trouvait la soirée très distrayante, il ne manquait plus qu’une escarmouche pour se sentir comme à la maison.

Sujet: Re: Que les chasses commencent ! Mar 29 Mar 2011 - 15:11

Telle Venus sortant des flots, Inès émergea du campement soltari avec la grâce féline qui lui était propre. Vêtue d’une tenue alambiquée, impliquant plumes exotiques, soieries délicates et autres parures ciselées dans l’argent le plus pur, elle offrait un tableau saisissant. Pour ne pas dire lunaire. Ses yeux, rehaussés à grand renfort de khôl, étaient semblables à deux portes vers des destinations édéniques. Ils considéraient le Monde qui les entourait d’un air suffisant, un air de propriétaire.

Par ailleurs, la suite de la Dame ne faisait rien pour l’en décourager, au contraire, se muant en véritable cortège d’une Bénédiction descendue parmi les mortels. Devant le vexille, garni de multiples pendeloques, que brandissait l’un de ses gens, marchaient des serviteurs chargés de lancer des pétales de rose – séchées, car la saison était passée, mais c’était l’intention qui comptait – devant les pas de la duchesse. La procession avançait paresseusement au rythme émanant des lyres, tambourins et flûtes de ses musiciens, tout juste nubiles, qui portaient leurs plus beaux effets.

Suivie de deux valets qui l’éventaient de leurs éventails de plumes, la Maîtresse de la Sauge et du Laurier traversa la salle des fêtes du manoir de Sinlieh d’un pas aérien, saluant, de quelques dignes hochements de tête, les convives de sa connaissance tandis qu’elle gagnait sa place. Sa place ? Il y avait là matière à s’offusquer. A un nobliau étranger la place d’honneur, à elle un siège en bout de table, à côté de l’amante du baron. L’espace d’un instant, elle se demanda même si elle devrait la batailler avec le chien favori de ce dernier.

D’un inaudible murmure, elle dépêcha l’un de ses hommes auprès de son Grand Drongaire, Verjus Urr, afin qu’il offre, le moment venu, une élégante musique aux oreilles avisées. Il y avait là un espace dédié aux musiciens et Soltariel disposait, justement, d’un répertoire fourni. D’avance, Inès se régalait.

Tandis qu’elle s’asseyait, elle adressa son sourire n°27 «sourire de convenance malgré désagrément » à Aurore de Rosemont et entreprit de détailler les banqueteurs. Quelques visages connus, comme le chevalier et sa compagne, aux côtés Gorille, ce qui fit pouffer mentalement – un don qui lui était propre – la duchesse. Restaient ensuite la baronne de Merval – craindrait-elle pour la sécurité morale de ses gens ? – ainsi que le régent de Scylla, avec qui elle avait fait route et qui s’était vu, contrairement à l’autre sire de sa contrée, relégué à une table secondaire.

- C’est tristesse que de vous voir si loin, vous qui fûtes un si plaisant compagnon de route. A croire que les honneurs se refusent à celui qui les conquit tous lors du tournoi royal ! asséna une Inès déjà rompue aux mondanités.

Sujet: Re: Que les chasses commencent ! Mer 30 Mar 2011 - 17:20

Un proverbe Oesgardien dit que l'on juge la valeur d'un homme à l'abondance de sa pilosité. Ainsi Verjus, lors de ses rares apparitions dans le septentrion faisait il figure d'apôtre de la sagesse, d'artiste génial et de combattant ardent.

Mais aussi aède à l'occasion.

Vêtu comme pour le voyage d'arrivée (après tout, il avait pris garde à ne pas tâcher ses vêtements en absorbant les huîtres)

Ayant promptement analysé le plan de table et décelant avec cet instinct tout animal le désarroi de la sublime Apsara, l'inspiration lui vint. Il ameuta les amphions, les pressant de "foutre le cul sur les assiègements qu'y faut". Les délicats instrumentistes, plus habitués à des faveurs d'une autre douceur de la part des hommes virils, s'en virent offusqués, et c'est non sans quelques plaintes que l'harmonie Soltari se mit en place.

"Monstre de goujatisme!" "Doucement, grand fou!" "et ça se prétend détenteur de la verge d'airin, peuh!" "rayonnant mufle!" entendit on siffler parmi les rends des artistes troublés. Sachant combien cette race d'homme pouvait être sensible, le majestueux gorille ne releva pas les insidieux pronunciamenti de ces messieurs.

Il s'installa devant l'assemblée, il serait le rhapsode de la soirée, du moins pour un moment. Il avait dans son répertoire une pièce qui seyait à merveille à l'ambiance du banquet de chasses. Dans son affaire, le Kommandant ne nota pas même l'altercation entre la baronne de Merval et son voisin, occupé qu'il était à préparer son solo. Il est vrai en outre que notre primate avait connu des dîners autrement plus mouvementés en ydril. Il se remémora un instant ce mémorable banquet de la St Fristule, où Gringoire Qu'une-jambe-en-pâte, moussaillon, avait été delesté de ses membres inférieurs que l'on avait remplacé, pour rire, par des pains. Après cuisson, il s'avéra que l'une des deux jambes n'avait pas tenu d'où le surnom dont il fut affublé.

"HA HO HA HO HO HO HOOOOOOO" commença le Baryton, chauffant sa voix. Il fronça les sourcils, peu satisfait... "Trop mol hein?" fit il aux musicastres.
"Ohh, oh par les cinq, oh par les douces tritones de la baie des chants! Une catastrophe, sire Urr, positivement catastrophique! oh seigneur..." se lamentèrent ses auditeurs plus chevronnés en gesticulant pour donner davantage d'envergure à leur choc.

La flute repris l'arpège afin de lui donner la note.
"HA HO HA HO HO HO HOOOOOOOOOOOOO"

Plus personne ne se plaint, la note était claire à en faire eclater les verres en cristal de toute la baronnie.

Les musiciens comprirent et une douce mélodie, mélange d'une flute primesautière et d'une lyre dont chaque note était une larme.

Verjus commença le chant qui suit debout au centre de l'assemblée :

Un seigneur, honneste personne comme oncques ne vy
Avait des dignes chevaliers et belles dames en beaux amy,
Toujours et partout, ses bon amy estoient gentilz
Et luy-mesme, seigneur, les connaissoient petitz

Il advint en un funeste jour de noces
qu'iceluy seigneur s'enamoura d'une ribaude
Qui vola son cuer et troubla jusqu'à l'os
et le seigneur, affable, l'alla voir à St Claude

Ses beaux amy lui firent prière pour que le retenir
Mais le meschant seigneur, aveuglé par les passions
Ne sut voyr et ouir les bontés d'iceulx qui le chérirent
et poursuivy le chemin des vanités en sa maison

Les amy, inquiétés et alertés lui portèrent secours
En un chaudron bouillonant ils firent cuire la gouape
Et mirent en terre vif, leur ami écocrché et gourd
Ainsi fit donc la merveille de leur amour

Le gorille, satisfait de sa prestation lyrique, offrit au baron une oeillade discrete et conclut par un

"M'entende qui veut! ARH ARH ARH"

Sujet: Re: Que les chasses commencent ! Jeu 31 Mar 2011 - 14:30

La jeune sœur du baron de Missède n’avala que trois quatre bouchées de son repas. Elle n’avait pas envie de fêter. Elle était seule parmi trop de monde et cela la rendait malade. Elle n’adressait pas la parole a aucun invité. Elle n’était pas de ce monde. Même Lyrin avait désisté les chasses. Au moins, Solenne avait de la bonne compagnie, ainsi que Aelalia.
Demandant à un garde de Missède, elle lui demanda de faire un message à son frère. La jeune enfant n’eut aucune réaction face à l’intervention de la baronne de merval. .

Lorsque l’attention de toute l’histoire s’estompa, elle regarda en direction de son frère. Elle aurait aimé qu’il soit à ses coté, mais encore la, leur relation était aussi fade que amer.

Le garde se pencha et chuchota au Baron de Missède.

Baron, votre sœur Dame Cassiopée demande si elle peut se retirer dans ses appartements.

L’homme avait finis a temps, car le seigneur accompagnant la duchesse de Soltariel avait décidé de faire son numéro. La principale hôte des chasses semblaient lasse des querelles. Cassiopée s’en souciait guerre. Elle n’avait suivi Viktor que pour lui faire plaisir, mais elle se rendait bien compte que devenir sœur du baron comportait certains désagréments.

Si Karina aurait pu se taire, elle ferait encore les ménages, mais au moins, elle serait heureuse dans sa vie. Elle ferait autre chose que de se lamenter de cet incessant banquet.

La jeune missédienne soupira attendant la réponse de Viktor, son frère. Elle ne devait pas faire affront au baron du sud.

Nicolaï et Aureane se faisaient assez discret. Ne cherchant pas à se faire remarquer. Nicolaï restait là simplement à faire bonne figure, mais rien de bien particulier. Il ne tenait pas à fâcher la châtelaine de Sinlieh en refusant l'invitation plus que cordiale qu'elle lui avait adressée pour sa participation aux chasses d'Ysari. Qui plus est si c'était pour l'inviter à son mariage qui se déroulerait dans quelques jours. Le jeune seigneur avait donc sacrifié quelques jours au profit de la politesse. Non pas que le fait d'être ici ne le réjouissait pas. Bien au contraire. C'était juste qu'il restait tant à faire et qu'il se sentait si peu à sa place que cela le mettait quelque peu mal à l'aise.

Aureane était assise à côté d'une jeune femme qui n'était ni plus ni moins que Cassiopée de Missède. La jeune soeur du baron de Missède alors assis à la table d'honneur en compagnie d'une demoiselle, Kathleen de la Roseraie, qu'il épouserait bientôt. Pourtant, Viktor de Missède semblait plus à l'aise que lui. Et que dire d'Aureane? Elle était littéralement tétanisée Cassiopée ne semblait pas agressive pour deux ronds. Mais la présence à leur proximité d'un ou d'une Missède aurait sans doute largement suffit à faire faire une syncope à n'importe qui à Trois-Chemins.

Quant aux autres invités, mieux valant de pas en parler. Baronne de Merval, baron de Missède, régent de Scylla, duchesse de Soltariel. Tout des titres plus ronflants les uns que les autres. Tous plus stupides et vaniteux les uns que les autres. Se pavanant comme des paons dans tout leurs beaux atours. De quoi rendre malade et vomir partout. Trop d'opulence et des seigneurs qui jouaient allègrement à: ''c'est qui qui a la plus longue''?

Nicolaï ne parlait pas. Sauf pour adresser quelques mots à Aureane dont il tenait la main dans la sienne. Tant pour la rassurer que pour être certain qu'elle ne partirait pas en courant.

Vivement que ces ''festivité'' prennent fin. Tout le monde n'en serait que rassasié et heureux. Enfin. Surtout lui. Mais à la tête que tirait Aurore, la jeune femme était elle aussi profondément lasse de tout cela. Peut-être que si elle avait put mettre tout le monde dehors, il était possible qu'elle l'aurait fait.

Nicolaï sourit en se dit qu'il aurait très volontiers aidée dans ce projet.

La jeune châtelaine se tut et se mordit l’intérieur des joues lorsque le baron reprit ses hommes. Elle ne profita pas du moment et préféra soupirer intérieurement. Il ne lui avait pas adressé un mot de la soirée, alors soit.

La jeune femme soupira lorsque tout ceci se termina. Elle détestait vraiment ce que venait d’arriver. Habituellement, elle aurait prévenu ce souci.

Elle se rendait comte que ce n’était pas comme avant. On riait dansait et s’amusait Comme elle écrirait plus tard, les temps avaient changé ….

Piochant sa soupe, elle laissa les servants reprendre les bols et installer le buffet sur volaille à la broche, fesse de cochon boucanée, bourbelier de bœuf et une dorée de légumes au chaudron. Les invités pouvaient se faire servir comme il le voulait. Aurore avait le tiers de son assiette rempli car elle n’avait pas faim.

Même son invité de droite, de gauche ne semblait pas se soucier qu’elle existe. Peu importe, la duchesse de Soltariel n’avait rien à faire d’une châtelaine d’une petite baronnie.

Elle la comprenait aisément.

Si elle avait pu, elle aurait composer cette table de la duchesse, du comte, et des barons et baronnes, le comte vite fait, elle serait très loin à cette table.

Les applaudissements après le chant du Verjus, tous retrouvèrent et mangèrent au son de la musique. Heureusement, il ne restait que le dessert.

S’adressant au baron d’Ysari, elle chuchota doucement :

Je vous laisse les guides de la soirée. Je dois me retirer quelques minutes, je ne serais pas longue.

Elle s’inclina légèrement devant le baron et la duchesse et quitta la table quelques minutes.

La jeune chatelaine prit la direction des cuisines et regarda son conseiller qui tentait toujours d'élucider le cas du serviteur fautif.

Le baron d’Ysari déplia le billet qu’un valet venait discrètement de lui glisser en murmurant qu’il s’agissait d’un pli super-méga-hyper-urgent à lire attentivement-précautionneusement-et-à-jeun. Enfin bref un pli qui ne devait pas traiter des élevages de biquettes à Lante, encore que ce sujet ne soit pas dénué d’intérêt pour toute personne s’intéressant un tant soit peu aux us et coutumes du noble petit peuple barbu résidant dans ces terres.

Après cette introduction cherchant piètrement à camoufler le manque total d’inspiration du narrateur dans un vague tissu de digressions plus ou moins intéressantes comme celle-ci d’ailleurs, venons en au sujet en lui-même. Harnyll a reçu un billet. Chouette, rien de mieux ? Harnyll a pris le billet. Génial, ca me fait une belle jambe. Harnyll a déplié le billet. Tu me les brises ! Harnyll a lu le billet. Alors, t’abrèges coco ?

L’Œil flamboyant de colère du baron se posa sur la baronne de Merval comme l’œil courroucé du dieu se pose sur la pêcheuse humble et misérable venue quémander humblement le pardon de son seigneur et maître. Aurait-il eu un éclair dans sa main que la fautive se serait retrouvée carbonisée au quinzième degré dans jet de sauvegarde ni cape de protection. Un peu comme le paladin imbécile venu défier le dragon rouge… à l’arrivée ca fait des papillotes.

Vous ne comprenez rien ? C’est normal, moi non plus.

Bon, grosso modo, là le baron va sortir, aller dans son cabinet (de travail, pas celui où se trouve le même trône pour le roi, le prêtre et le manant), rangera soigneusement la missive d'Eulalie et rédigera un contrordre pour arrêter l’interrogatoire du prisonnier. Contrordre confié à un coursier rapide qui fonce tel Mercure vers Ysari sur ses petites sandales ailées et se rue dans les geôles où les bourreaux s’apprêtaient à commencer leur ouvrage sur le faux-assassin.

Ah, peut être voulez voir connaître le contenu de ce contrordre ? Bah en résumé il indiquait de libérer le gaillard, de lui rendre son cheval et de le virer manu militari d’Ysari avec interdiction formelle d’y remettre les pieds. Fous le camp en clair ! Tu me pollues l’air ! Allez, zouh, dégages, ouste ! Va voir si les biquettes de Lante sont toujours aussi fraîches, ca t’occupera ! Et voici comment se termine ce post aussi navrant que peu inspiré.

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