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| Lorsque le contraire chante | Cewiel, Fjama | |
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Aerandir
En attente de validation.. Nombre de messages : 789 Âge : 40 Date d'inscription : 28/04/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Religieux | Sujet: Lorsque le contraire chante | Cewiel, Fjama Dim 3 Avr 2011 - 0:32 | |
| Diantra la belle, Diantra la divine, fief de sa sœur, petit feu follet amoureuse de la vie. Aerandir se tient devant la cathédrale, serrant contre lui sa fille. Née de l’union improbable, des rêves intenses, de l’irréel. Il « regarde », amusé, l’œuvre de l’homme pour sa sœur. Nééra pointeras-tu ton index joueur sur celui qui incarne ton frère ? De lui émane l’Amour, l’Envie, la Jalousie, la Haine mais qu’importe, il est ce tout que les hommes craignent, que les hommes vénèrent. Il est et cela lui suffit. Il sait. Ce cœur qui bat au rythme du sien, cette vie qui est la sienne. L’enfant plisse son visage et nuls sons ne s’échappe de sa bouche enfantine mais le Gardien sait. Oui, il sait ce que veut sa fille. L’étendue vierge, ce besoin instinctif de manger. Où donc ce cache son Lys ? Sans doute pas loin etle Serviteur hume l’air. Sa peau expire l’arôme de l’interdit, tentation aux cheveux d’argent, son visage parfait se lève, amusé, sur les toits de la cathédrale.
« Ah ma sœur…cesseras-tu un jour d’aimer les hommes ? »
La réponse dort au creux de son âme habitée par l’improbable, envoutée d’une voix divine. L’amour né de Lui, la haine accouche de Lui, tant de songes qui n’ont pas d’arrêt pas de lendemain. Il n’a cure de la réponse. Aime, hais, tout est dans son cœur, tout est dans ces chants atroces et sublimes. La main du Serviteur s’élance dans l’air, elle se pose, pétale délicate, sur la tête de ce bébé qu’il porte.
« Ecoute les chants de ma sœur, ils ne seront jamais ce que je chante chaque jour pour ta mère… »
Entre ses doigts se glissent les mèches de soie de l’enfant, muette mais habitée par son père. Comme un lien indéfectible…
« Chut… »
Pour qui dit il ces mots ? Il a sentit avant même de toucher. Il sait avant même de humer ce parfum…Alors il répète.
« Chut, Enfant des Contraires…Nééra chante sa Vie. »
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| | | Cewiel
Hybride
Nombre de messages : 30 Âge : 29 Date d'inscription : 26/03/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 140 Taille : Niveau Magique : Apprenti
| Sujet: Re: Lorsque le contraire chante | Cewiel, Fjama Dim 3 Avr 2011 - 1:34 | |
| Le temps coule sans s'arrêter un seul instant. Les jours avaient passés sans que le moindre écu ne vienne agrandir sa bourse. Cewiel marchait d'un pas las à travers les rues bondées, anguille se faufilant dans le cours d'eau de la masse humaine. Sa chevelure argenté cachait ses oreilles pointues évitant ainsi à la jeune femme toute inquiétude sur une quelconque agressivité de la part de la foule de flâneurs. Ces derniers cherchant avec avidité les doux rayons de chaleur qui seraient bientôt remplacés par la fraîcheur des nuits d'automne. Ses pas la menèrent à la cathédrale se dressant fière et droite au milieu d'une place. Forteresse de Néera. Hommage de la part des faibles humains. L'hybride observa de ses yeux glacials la cathédrale s'élever vers le ciel comme si elle tentait de relier le ciel et Néera à la misérable terre sur laquelle les quatre races vivaient. Elle soupira légèrement puis s'engagea sur la place. Pour quelle raison devrait-on ériger ces colosses de pierres ? Les Dieux veillaient sur nous où que nous soyons.
Figé au milieu de la place, faisant face à l'immensité de pierres, se tenait un homme. Un homme qui retint l'attention de la jeune femme par ses cheveux argentés tout d'abord. Une couleur qui n'était guère des plus communes à Diantra. Elle commença alors à s'approcher comme attirée par une puissance mystérieuse. Elle remarqua alors les oreilles fines caractéristiques. Inconsciemment la jeune fille se mit à accélérer le pas. Quelqu'un qui partageait son sang. Malgré les rumeurs prétendant que l'on pouvait trouver des elfes ou autre demi à Diantra, Cewiel n'avait jamais eu l'occasion d'en rencontrer un. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur elle l'entendit parler. « Ah ma sœur…cesseras-tu un jour d’aimer les hommes ? » A qui s'adressait-il ainsi ? Elle suivit la direction de son regard et vit la Maison de Néera comme on l'entendait dire dans les rues. Ma soeur ? Cette expression étonna légèrement la jeune femme. Qui donc pouvait-il être pour traiter Néera comme une soeur ? Il reprit alors la parole alors que sa main s'élevait dans les airs. « Écoute les chants de ma sœur, ils ne seront jamais ce que je chante chaque jour pour ta mère… ». L'hybride était perdue. A qui parlait-il ?
C'est alors qu'elle remarqua avec surprise un enfant dans les bras de l'homme. Un bébé à la même chevelure argentée que ce dernier. Sans doute son enfant. Elle observa l'enfant silencieusement puis reporta son attention sur l'étrange jeune homme. « Chut… » La voix s'était à nouveau élevée. Il demandait de se taire mais personne n'avait prononcé la moindre chose. Comme pour appuyer il répéta. « Chut, Enfant des Contraires…Nééra chante sa Vie. » La surprise enveloppa Cewiel qui ne se défit pas pour autant de son masque d'impassibilité habituel. Il n'y avait pas de doute il s'était bien adressé à elle. Comment avait-il su ? Ses oreilles ? Elles étaient cachées habilement par sa chevelure. Ses yeux ? Il ne lui avait même pas jeté un regard. Troublée elle tendit la main et caressa de ses doigts froid l'étoffe dont été vêtue l'homme puis se mit à parler de sa voix cristalline, peu assurée.
« - Je ne... Je suis une elfe du sang le plus pur. Je ne suis pas une... de ces enfants maudits. »
La fin de la phrase était enveloppé d'un regret amer et d'une certaine tristesse. La vie n'avait jamais été facile. Comment pouvait-on la chantée ?
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| | | Fjama
Ancien
Nombre de messages : 1893 Âge : 41 Date d'inscription : 02/02/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans d'apparence (65 ans environ) Taille : Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: Lorsque le contraire chante | Cewiel, Fjama Dim 3 Avr 2011 - 16:42 | |
| - Reviens ici sale gamin !
Les jupes relevées sur ses longues jambes caramel, Fjama courait à travers les rues de Diantra. En temps normal, elle se moquerait d'un gosse crasseux ayant dérobé sa bourse. Mais là, il n'était pas question de vol d'écus ! Par pari, le mioche s'était emparé d'un bien bien plus précieux que quelques menues piécettes.
Un comble d'ailleurs, elle parcourait les chemins depuis si longtemps sans heurt majeur et un simple enfant avait réussi là où des roublards plus âgés avaient échoués. Il avait piqué à vif l'instinct étrange de conservation de la demie : son foulard, LE foulard, celui qui ceignait son front, ses oreilles en un cocon protecteur. Elle se promènerait nue à travers le dédale de ruelles que la sensation ne serait pas différente. Redoublant de vitesse, elle louvoyait entre les passants, là où le petit se faufilait sous leurs bras, entre eux. Les mains hésitaient à couvrir ses oreilles dévoilées à chaque foulée, mais, assurément il était plus avisé d'éviter d'attirer encore plus l'attention sur elle.
- Reviens ici tout de suite ou je te crame le cul, petit con !
Finalement, ils déboitèrent sur une large place calme, presque vide. Aaah ! Enfin ! Une zone dégagée ! Il ne perdait rien pour attendre ! Après tout, des années de fuite avaient entrainé la métisse à des pics de vitesse presque vertigineux. Elle s'élançait. Plus que quelques mètres et elle lui botterait l'arrière-train...
Brusquement, une marche fourbe butta contre son pied. La vitesse se transforma en vol plané ridicule. Ainsi, on devinait aisément pourquoi les drows ne pouvaient point voler. Sautillant sur un pied pour garder un équilibre précaire, elle agrippa le premier truc à porté de main. En l'occurrence, l'étoffe douce et soyeuse ne lui procura aucune prise réelle et produit même un petit "crack" annonciateur du choc brutal du menton de Fjama sur les pavés. Le goût métallique de son propre sang inonda sa bouche. En se redressant, elle frottait sa mâchoire meurtrie. La saveur ne dérangeait pas les papilles de la danseuse, elle s'en délectait même légèrement. Le regard embrumé de larmes de douleur et de honte, elle aperçut le gamin qui se foutait de sa gueule à l'embouchure d'une nouvelle rue à grand renfort de gestes grossiers.
- Quel petit...
La phrase en suspens sur ses lèvres rendues poisseuses du liquide écarlate sirupeux, elle releva les yeux sur un couple hésitant entre le courroucé et l'hilarité. Soudainement gênée, un bout de tissu bleuté à la main qu'elle raccorda bien vite à la tenue de la jeune femme, elle bredouilla d'abord quelques excuses incompréhensibles avant de tendre le morceau de soie à la demoiselle.
- Je crois que c'est à vous. Pardon. Je vous le rembourserais.
Se relevant tout à fait, assez piteusement, elle lissait d'une main-peigne ses cheveux afin de bien cacher les pointes effilés trahissant ses origines. D'une petite moue, elle réitéra les excuses plus intelligibles à présent.
- Je ne vous avais pas vu. Je devais le rattraper et comme d'habitude, je ne regardais pas devant moi. La marche...
Elle agita un doigt vengeur vers la pauvre marche qui n'avait rien demandé.
- C'est de sa faute... Je peux tenter d'arranger ma bêtise en reprisant votre tenue ou alors, je peux vous trouver une tenue d'égale qualité pour la remplacer. Je suis vraiment navrée.
Puis, elle tilta. Les deux compères - enfin les trois si on comptait la petite dans le giron de son père - devaient être aussi humains qu'elle. Voire moins pour la jeune femme. Elle esquissa alors un vague sourire satisfait. Au moins, elle n'avait pas affaire à des nobles. Les ennuis seraient moindre, aussi elle se calma tout à fait et prit le temps de tamponner ses lèvres... avec le tissu prélevé précédemment à Cewiel. Horrifiée par son geste, elle le cacha soudainement dans son dos comme une gamine prise en faute et esquissa un nouveau sourire désolé. |
| | | Aerandir
En attente de validation.. Nombre de messages : 789 Âge : 40 Date d'inscription : 28/04/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Religieux | Sujet: Re: Lorsque le contraire chante | Cewiel, Fjama Mar 12 Avr 2011 - 22:03 | |
| Le mensonge s’enchante de l’air, lui donne une saveur unique, entre salé et amer. Le serviteur rit, les lèvres dissimulées dans la chevelure si étincelante de son enfant, de sa chair adorée.
« Un temps la vérité fut, aujourd’hui…Mensonges envoutants. »
Il sait ce que chante la voix, ce mélange atroce, aigri, lui qui ne voit, lui qui ne contemple, il sait ce que chante les notes humains et éternelles. N’est il pas le Père de ces Mensonges ? Son sourire se fige un instant dans les boucles de l’enfant alors que l’or mort de ses iris semblent se perdent dans l’immensité du néant. Le Serviteur ne cache pas ses origines, fier et orgueilleux, il porte en lui les ravages d’Arcamenel avec le front haut et sain de Son amour. Devant lui, nul besoin d’ombre et de voile impossible.
« Restez prêt de moi, la colère et la haine sont si douces sous mes mains. »
Myst, jusque là éperdue, absente, allongée comme si la terre elle-même devenait sa nourrice s’approcha. Ondine féline née des rêves du ciel, le sphinx s’enroule autour de son maitre, comme une maitresse. Sa gorge ronronne et pourtant la rage n’est jamais bien lointaine, protectrice, guide, douceur, elle est tout cela aux yeux inertes du Gardien.
Le silence l’entoure, seulement brisé parce qu’il désire entendre, les voix de sa sœur lui rappelle l’ombre qui fut un jour sur le monde. Comme une colère répudiée et pourtant divine. Mais le cri d’un enfant déchiquète l’instant, l’éclate en un millier d’étoile et l’œil d’or du Serviteur chavire une seconde avant que ne fleurisse l’éclat harmonieux de son sourire.
L’insouciance de l’enfance, la colère enfantine, l’égoïsme d’un bien si aimé qu’il conduit aux pires travers. Le choc sur le sol. Les mots presque tremblants, tout cela est musique a ses oreilles. Alors sa main vole dans l’air, empreinte de grâce, dessinant une arabesque étrange dans l’abysse, l’index, long et fin se pose sur les lèvres qui s’excusent, les frôlent, en recueille le liquide carmin.
« La maison de ma Sœur vous soignera et offrira une tenue a l’Enfant des Contraires. »
Ainsi décrète-t-il les futurs pas, les futurs chants. Car nul ne peut s’opposer a ses désirs, quelqu’ils soient. Enfantin, malicieux, grave ou haineux. Il est cette voix qui s’infiltre dans les âmes, dans les cœurs. Il sourit, satisfait.
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| | | Fjama
Ancien
Nombre de messages : 1893 Âge : 41 Date d'inscription : 02/02/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 20 ans d'apparence (65 ans environ) Taille : Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: Lorsque le contraire chante | Cewiel, Fjama Dim 8 Mai 2011 - 21:47 | |
| Une décharge d’adrénaline parcourt son échine alors qu’un doigt se posait sur ses lèvres. Il ne manquait pas d’air ce gaillard aux yeux dorés ! Hébétée, elle écarquilla les yeux et le dévisagea. Pourtant, quelque chose clochait. Elle était tiraillée. Elle désirait lui obéir, elle désirait fuir, elle désirait lui en coller une pour l’avoir touchée. Le marasme de sentiments contradictoires la laissèrent un instant bouche bée. Par les Cinq, qu’est-ce qu’elle détestait ça ! Elle se sentait contrôlée, elle avait envie de ruer hors de l’étreinte et pourtant n’en fit rien.
Elle recula tout de même d’un pas, pour tenter d’échapper à l’emprise insidieuse. Puis, elle bafouilla tout bas.
- Qu’est-ce que… ?
Ses sourcils se froncèrent. Elle emboîta le pas du sang-mêlé, vers la demeure de Néera. Distraite par les reliefs et sculptures de la cathédrale, elle oublia un temps les troubles nés du simple contact. L’ouvrage majestueux s’érigeait gigantesque. La danseuse n’ayant jamais mis les pieds dans un temple, était saisie d’une crainte révérencieuse mâtinée d’une puissante curiosité. Habituée à l’Ithri’Vaan, aux ruines de Naelis, de telles bâtisses demeuraient pour elle aussi mystérieuses que les palais et châteaux des nobles. Aussi, elle s’approcha tout à fait, négligeant la présence des deux autres sang-mêlés pour satisfaire sa soif de découverte. Les doigts agiles palpèrent la pierre, caressèrent les gravures sur la lourde porte de bois. Elle risqua ensuite un coup d’œil vers le père des mensonges, presque interrogative. Devait-elle pousser la porte ? Devait-elle attendre qu’un prêtre lui ouvre ? Devait-elle entrer, elle, la demie-sombre au sein de la demeure de la Mère des Hommes ? Mal à l’aise, elle attendait qu’un autre face le premier pas en triturant sa lèvre malmenée d’une canine enfantine, cherchant le réconfort de son sang.
HS : Désolée, c'est court. Mais je ne savais pas trop comment relancer le sujet en l'absence de Cewiel. |
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