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 Une rencontre détonnante

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Asher Khelan
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MessageSujet: Une rencontre détonnante   Une rencontre détonnante I_icon_minitimeJeu 26 Mai 2011 - 21:59



Une rencontre détonnante

~> Suite de l'histoire se trouvant dans En route vers l'avenir...

Le premier Julas de chaque mois, un grand marché se tenait sur la place centrale de Diantra. Ce matin-là, alors que la lumière du soleil levant ne faisait pas encore briller les hautes cimes enneigées des montagnes, dans le lointain, des centaines de marchands, de clients, et de badauds grouillaient sur la place comme des poissons dans un filet.

Au milieu de cette folie, Asher ne savait plus où donner de la tête. Le vacarme l'assourdissait et des dizaines de senteurs trop différentes les unes des autres saturaient son odorat. La sueur, la fumée, la bouse de vache, l'encens, les fleurs, la viande rôtie, les sucreries, le pain tout juste sorti du four…
Et bien entendu, son estomac grondait de faim…

La majorité des commerçants étaient des humains aux cheveux noirs ou bruns, comme lui. Des hommes et de femmes qui vendaient leurs produits avec une joyeuse agressivité. Sur leurs étals, ils proposaient des fruits et des légumes frais, de la viande, des volailles vivantes, des poissons en saumure, des bougies, des livres, des bijoux, des éléments de sellerie, des meubles, des tableaux, du pain, des horloges, des confiseries, de la pâtisserie, de la laine, des vêtements de travail et tenues fantaisistes…

Ici, tout était à vendre, pour qui en avait l'envie et les moyens.
-Ils sont beaux mes rubans !
-Achetez mes teshoes bien mûrs !
-Eh mon gars, fais attention où tu mets les pieds, bon sang !
Asher se retourna et s'écarte juste à temps pour laisser passer un paysan qui menait vers le marché aux bestiaux un énorme taureau marron. L'anneau passé aux naseaux de l'animal brillait comme un petit soleil, et ses sabots claquaient en cadence sur les pavés.

-Oh, le grand idiot, ne reste pas planté devant moi ! lança soudain la marchande de fruits.
La grosse Diantraise à l'énorme chignon noir portait une robe verte et un tablier taché de jus de teshoe. Dans une de ses énormes mains reposait une poignée de fruits roses.
-Tu fais fuir ma clientèle, grande andouille !
Asher s'était promis de poser la question à tous ceux qui s'adresseraient à lui, aussi se jeta-t-il à l'eau :
-Vous auriez pas besoin d'une solide paire de bras ?
La femme fit un clin d'œil aux clients massés autour de sa charrette de marchande des quatre saisons et lança :
-Merci, mon garçon, mais j'ai un mari qui est au moins deux fois plus costaud que toi ! Alors, si tu ne t'intéresses pas à mes fruits, tire tes fichus fesses de là !
D'un haussement d'épaules, la mégère fit brinquebaler son opulente poitrine avec un sourire faussement aguicheur. Des rires gras montèrent tout autour d'Asher. Rouge comme une pivoine, il attendit que la harpie lui tourne le dos, subtilisa un teshoe sur sa charrette et se laissa emporter par la foule de badauds.

Quand il eût dévoré le fruit, il lécha du bout de la langue le jus acide sur son menton mangé par une barbe de trois jours. Ce serait son seul petit déjeuner aujourd'hui. Et déjeuner, et dîner, s'il ne trouvait pas de travail. La bourse accrochée à sa ceinture était désespérément plate, asséchée par le voyage jusqu'à Diantra. Presque tout ce qu'il lui restait était passé dans la note de l'auberge, la veille au soir. En raclant bien, il avait encore de quoi se payer un lit, un bol de soupe et un morceau de pain. Au-delà, il devrait improviser, ce qui ne manquerait sans doute pas de lui valoir pas mal d'ennuis. Pourtant, même si l'angoisse lui nouait les tripes, Asher ne put s'empêcher de sourire.
Il était à Diantra. Diantra la "Capitale" comme ils l'appelaient à Portquiet. Si P'pa avait pu le voir… Sans parler de ses frères ! Sûr qu'ils auraient été verts de jalousie. Bien fait pour eux !

Longtemps avant de concevoir le plan qui l'y avait conduit, Asher rêvait déjà de Diantra. Toute son enfance, il avait nourri ses fantaisies en écoutant les histoires que le vieux Hemp aimait raconter aux gamins assis autour de lui, le soir, après le retour des bateaux, quand la pêche du jour était nettoyée et vidée, à l'heure où les mouettes se disputaient les entrailles des poissons sur la jetée. Hemp était l’un des seuls hommes de Portquiet qui fût jamais allé à la "Capitale". Confortablement installé sur son banc favori, dans le port, son brûle-gueule au bec, il racontait des histoires qui faisaient battre plus fort le cœur des garçons et les forçaient souvent à écarquiller les yeux de surprise.
-Diantra est si grande, que Portquiet tiendrait vingt fois entre ses murs – au bas mot. Les maisons et les auberges sont plus hautes que nos plus grands arbres – à l'intérieur des terres – et peintes de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Quant aux tavernes, elles ne sont jamais à court de bière, bien sûr que non !
"Et les odeurs ! De quoi vous mettre à la bouche toute l'eau d'une rivière ! Dans les cuisines, là-bas, les gens font rôtir des cochons, des agneaux et des veaux au-dessus de fosses à feu assez grandes et profondes pour abriter une de nos familles nombreuses !"

Les gamins soupiraient d'aise à ces évocations. Imaginant des festins de viande, ils caressaient leurs petits ventres remplis de poissons.
-Mais ce n'est pas tout, ajoutait Hemp, sa voix étouffée résonnant à peine plus fort que l'écume qui bruisse sur les galets une fois la marée retirée. A Diantra, il y a un palais, immense, et presqu'aussi grand que la ville en elle-même.
-Presque aussi grand que la ville ? s'écriaient les gamins, ébahis bien qu'ils eussent déjà entendu cent fois cette histoire.
-Bien sûr ! confirmait Hemp. C'est là que réside notre Roi. Ainsi, dans la plus haute tour où se trouve ses appartement, il domine tout, sa tête et ses bras tendus vers le ciel. Il est ansi le plus proche des Puissants… Il nous protège du grand Chaos, mur et rempart dressé contre nos ennemis de l’Ombre…
Les enfants frissonnés en cet instant, se représentant les horribles monstres et créatures venant des territoires voisins du Royaume des Hommes.
-Seuls les Dieux savent quelles menaces il existe encore en ce bas-monde... Ils nous ont apporté la connaissance nécessaire à notre survie. La pêche nous fut enseignée par Néera, et depuis nous ne manquons de rien.

Troublé et soudain en proie au mal du pays, Asher s'arracha à ses souvenirs, s'ébroua, regarda autour de lui puis contempla dans la lointaine haute tour du Palais Royal qui étincelait sous les rayons matinaux du soleil. Au moins le vieux Hemp n'en avait pas rajouté sur un point : le Palais était bien aussi gigantesque il le disait, et il était tellement massif qu'il semblait devoir y rester jusqu'à la fin des temps. Alors que quelques Diantrais d'humeur joyeuse passaient à côté de lui, Asher ne put s'empêcher de lever les yeux et de les dévisager.

Ces gens étaient fichtrement beaux, il fallait l'avouer. Oui, une population impressionnante et si diverse. Des Diantrais à la chevelure blonde – des nuances plus claires jusqu'aux plus foncées – tressée, nattée ou nouée en queue-de-cheval avec des bijoux dont ils faisaient mine de méconnaître l'incroyable valeur, d’autres aux cheveux d’ébène qui s'habillaient en chasseurs, l’arc et le carquois dans le dos et présentaient un air sauvage et farouche… Les yeux noirs, verts, gris ou bleus – mais toujours avec quelque reflet cristallin -, la peau allant du très bronzé ou blanc laiteux, les membres longs et fins ou solides et musclés, ils resplendissaient dans leurs délicates tenues de soie, de velours, de lin ou de cuir. Ces gens semblaient si différents de ceux qu’ils avaient connus. Et puis il y avait ces créatures inaccessibles et intouchables vénérées jusque dans la poussière que soulevaient les semelles de leurs bottes... Les nobles… Le pouvoir de commander, qu'ils arboraient comme une cape invisible… Une cape posée sur leurs fines épaules et gardée en équilibre par l'inclination de leur menton hautain et la manière délicate dont ils posaient leurs pieds sur le sol – à croire que des fleurs en sortaient sur leur passage pour éclore aussitôt dans l'air.

Aux abords de Portquiet, on ne voyait pas d'Elfes ou de Nains. Et dans la région de Portquiet où il n'y avait que des humains, ces êtres étaient passés au rang de légendes et de héros de contes pour enfants. Or qu'elle n'avait été sa surprise lorsqu'il en croisa à plusieurs reprises. Fa c'est sûr, on ne le croirait pas par chez lui s'il racontait ce qu'il avait vu... Mais malheureusement, ses rêves éclatèrent comme un bulle quand il remarqua que la politesse ne les étouffait pas plus que leurs confrères humains et qu'ils n'hésitaient pas pour les uns, à jeter des regards méprisants et hautains sur ce qui les entouraient, et pour les autres à bousculer tout le monde sur leur passage. Asher s'arrêta soudain après avoir été méchamment bousculé et s'être pris le coin d'une hache dans le creux des côtes.

En soupirant d'agacement, Asher reprit son chemin. Rester planté là comme une moule sur son rocher ne l'aiderait sûrement pas à trouver du travail. Les coudes au corps, une main sur la bourse à sa ceinture, Asher se faufila entre les étalages en demandant à tous les commerçants s'ils avaient de l'ouvrage pour un jeune homme costaud et plein de volonté.
Comme les petites filles de chez lui qui allaient sur la plage ramasser des bigorneaux à marée basse, il fit sans trop se fatiguer une impressionnante récolte – pas de coquillages, mais d'injures et de rebuffades. Asher avait la sensation qu'un étau lui serrait la poitrine. Les choses ne tournaient pas du tout comme il l'avait rêvé. Bon sang, il aurait parié que trouver du travail serait un jeu d'enfant ! Furibard, il s'arrêta devant un des rares étals Edorta du marché. La jolie jeune femme qui le tenait lui sourit et claqua des doigts. Une petite souris vint se placer sur sa main et il remarqua qu’un rat blanc aux yeux écarlates se trouvait déjà sur son épaule. Son impressionnante collection de pierres brillait sous le soleil matinal. Elle lui fit un clin d’œil aguicheur et fit mine de replacer une mèche de sa splendide chevelure blonde derrière son oreille. Le jeune pêcheur lui sourit puis se détourna d’elle, toujours préoccupé par l’objectif qu’il s’était fixé.

Au milieu de la place se dressait une fontaine qui crachait de l'eau avec la vigueur d'une baleine qui souffle. Une grande statue de Néera en roche verte dominait le bassin au fond duquel brillait des centaines de pierres, précieuses ou non. Asher prit une petite perle dans sa bourse – une des dernières – et la jeta dans l'eau.
-J'ai besoin d'un travail, dit-il à la représentation de la déesse. Rien de très compliqué, et c'est pour une bonne cause, en plus de tout ! Tu pourrais me donner un coup de main ?

La statue ne répondit pas. Sur ses joues vertes, des gouttes de condensation ruisselaient comme des larmes. Ignorant tout ce qui pouvait attrister ainsi Néera, Asher se détourna et s'adossa au muret de la fontaine. Bien entendu, il ne s'attendait pas vraiment à ce que la statue lui parle. Mais un signe aurait été le bienvenu. Une inspiration… Le début d'une bonne idée… D'accord, il n'allait pas à l'office très souvent, mais il était croyant. Et il respectait toutes les Lois. Oui, toutes, et ça devait bien compter pour quelque chose…

Il n'acceptait pas que son rêve soit étouffé dans l'œuf. Quelque part dans Diantra, il existait forcément un habitant prêt à donner de l'ouvrage à un honnête jeune homme disposé à suer sang et eau du matin au soir en échange d'un repas, d'un endroit où dormir et d'un salaire décent. Il pensait bien sûr à un homme ou à une femme qui connaissait le sens du mot "travail". Les bourgeois plein aux as ne valaient pas mieux que les membres des nobles familles de Diantra. Dans leurs belles maisons, avec leurs jolies petites mains qui ignoraient le cal, ils voulaient engager du personnel, comme ils disaient. Des gens bardés de références, avec un accent distingué et des habits plus chers que le bénéfice d'une année sur le marché aux poissons. Il n'avait rien à faire de tous ces chichis, et les gens qui s'en souciaient lui rendaient bien son dégoût.

Asher était un pêcheur de Portquiet, il y était né et y avait passé toute sa jeune vie, et il connaissait sa valeur. Dans cette ville, il trouverait bien quelqu'un qui la connaîtrait aussi. Malgré l'indifférence de la statue, il dénicherait du travail. Il le fallait. Parce qu'il devait faire fortune et tenir une promesse. Le meuglement indigné d'une vache couvrit un bref instant le brouhaha de la foule. Asher se redressa d'un bond. Bien entendu ! Le marché aux bestiaux ! Quel crétin il était ! Il aurait sûrement du commencer par là, au lieu de passer d'étal en étal pour se faire jeter comme un malpropre. Sur le marché aux bestiaux, il trouverait des fermiers et des éleveurs – bref, des gens comme lui. Et parmi eux, quelqu'un aurait sûrement besoin du genre de services qu'il pouvait proposer.

Asher reprit son chemin, le cœur plein d'espoir. Mais quelque chose attira son attention, de l'autre côté de la place. Des cris, des sifflets, des applaudissements… Entre les étals et les badauds, Asher aperçut des têtes brunes et des fragments d'uniformes bleus et pourpres. Des gardes de la ville qui descendaient la rue au bout de laquelle se dressait les portes du Château, perché comme une mouette sur la colline qui dominait la ville. Asher décida d'aller voir. Le marché aux bestiaux n'allait pas s'envoler, et il brûlait de curiosité. Au fond, cinq minutes de plus ou de moins ne feraient pas la moindre différence…
- C'est notre Roi ! s'écria soudain une voix, Sa Majesté Trystan !

Asher fut emporté par la foule – une sorte de marée qui l'entraînait irrésistiblement vers l'endroit d'où il aurait du s'écarter. Mais pourquoi une telle réaction ? Pour quelle raison le passage du Roi excitait-il ainsi les badauds ? Trystan vivait dans le château avec la majorité de la maisonnée royale mais il devait bien sortir de temps en temps. Les habitants devaient l'apercevoir tous les jours. Alors pourquoi écrasaient-ils ainsi les doigts de pied d'un pauvre pêcheur de Portquiet ? Bien qu'il fut fort de mauvaise humeur et enclin à résister à la poussée de la foule, Asher dut reconnaître que la situation ne lui déplaisait pas. Hemp lui-même n'avait jamais vu de ses yeux un membre de la famille royale. Quand il raconterait ça, Asher en imposerait à tout le monde, et P'pa en rougirait de fierté. Dans la rue dégagée, la jeune Roi pouvait se permettre de mener son magnifique étalon alezan d'une seule main nonchalante. Avec sa sellerie incrustée de pierres précieuses, le cheval était d'une beauté stupéfiante. Asher en eut la gorge serré de jalousie. Voilà ce que ça rapportait, d'être un Roi : une bête extraordinaire, et une centaine d'autres aussi belles dans son écurie probablement…

Pour la première fois de sa vie, et très fugitivement, Asher se sentit désolée d'être lui-même…


Dernière édition par Asher Khelan le Mer 1 Juin 2011 - 14:35, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Une rencontre détonnante   Une rencontre détonnante I_icon_minitimeLun 30 Mai 2011 - 20:07

Nakor était revenu de son long voyage, il avait parcouru bien des lieux, rencontré bien des gens, des rois, des ennemis, de la magie pure et il était enfin revenu, après une petite lutte contre Gaucelm, qu'il avait forcément et de toutes les manières gagné. Et aujourd'hui c'était le jour du marché, le grand marché de Diantra. Ce jour là il y avait une foule de personnes et Trystan avait absolument tenu à faire une petite sorti, pour se montrer à son peuple. Nakor lui avait demandé d'être prudent, comme à son habitude de vieux grand père inquiet pour un enfant important. Le magicien, bien entendu ne serait pas très loin du roi, veillant à la sécurité magique de celui ci. Le vieillard était parti très tôt le matin, bien avant que le roi ne sorte et avait arpenté les rues du marché. Comme d'habitude, les gens hurlaient de tous les côtés, afin de vendre le plus de choses possibles. Les mendiants essayés de voler, ils y arrivaient même de temps en temps et tout Diantra fonctionnait à plein régime. Nakor rencontra sur son chemin un pauvre jeune homme, bien fait, mais qui semblait être absolument perdu au milieu des badauds qui ne se gênaient pas du tout pour l'insulter et le malmener. Le vieillard souffla longuement, comme un peu désespéré que le peuple se comporte ainsi de façon aussi rustre. Le jeune homme avait l'air complètement perdu. Le magicien, sans trop savoir pourquoi, fut un brin touché par ce spectacle et grava les traits du jeune homme dans sa tête.

Le roi allait bientôt sortir et Nakor devait suivre la délégation de prés. Le roi défila, fit son petit effet, fut acclamé et tout se passa correctement. Les gens de Diantra s'écartaient sur le passage du magicien, sachant qui était ce vieux fou aux grands pouvoirs. La moitié du temps ils s'écartaient par respect, l'autre moitié du temps par crainte d'un sortilège de vilaine sorcière qu'il pourrait leur jeter! Lorsque la candeur de la foule atteint son paroxysme, Nakor se dit qu'un petit tour de passe passe serait le bienvenu! Il concentra sa magie, très calmement, toujours en gardant un œil sur les environs, puis leva les bras vers le ciel. Assez haut, au dessus de la tête du roi aveugle, des feux d'artifices explosèrent, dans un déluge de couleur, couvrant un peu le bruit des badauds. Heureusement les chevaux royaux étaient dressés dans le but de ne pas avoir peur des trop grands bruits. Le roi reconnaitrait très vite, la magie de Nakor à l'œuvre. Dans le ciel mille étoiles explosaient, lorsque soudain les vivats de la foule résonnèrent dans tout Diantra. Ce qui fit rire Nakor aux éclats. Son rire dura un bon moment, avant qu'il ne se calme et qu'il tourne la tête. Juste à côté de lui, la seule personne qui n'avait pas reculé, c'était ce jeune homme qu'il avait vu le matin même, complètement perdu et bousculé dans la foule. Trystan savait qu'il ne pouvait pas rester dehors indéfiniment au milieu de la foule et que son effet était amplifié quand justement il savait rester suffisamment proche et loin de son peuple. La garde royale se mit donc à faire cabrer leur chevaux puis tranquillement mais au trot, ils repartirent en direction du château. Nakor, pendant tout ce temps, avait braqué son regard d'un bleu azur extrêmement profond dans celui du jeune étranger. Il le sondait, tout en gardant un œil mentale sur Trystan et sa protection magique, qu'il pouvait assurer même à distance. Aujourd'hui rien n'était arrivé au roi, comme presque à chaque fois, mais maintenant c'était ce jeune homme qui l'intéressait. Devenu soudain très malicieux, Nakor se mit à sourire et demanda

"Vous venez d'un petit village loin de Diantra n'est-ce pas!"

Puis toujours souriant, le vieux magicien attendit de voir enfin l'homme réagir!
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Asher Khelan
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MessageSujet: Re: Une rencontre détonnante   Une rencontre détonnante I_icon_minitimeMar 31 Mai 2011 - 20:21

Le roi en imposait au moins autant que sa monture. Aussi longs que ceux d’une fille, ses cheveux couleur d’ébène noués en queue de cheval oscillaient en rythme dans son dos. Vêtu d’un pourpoint de soie noire et d’un pantalon de cuir sombre, il portait des bottes noires si bien cirées qu’elles brillaient presque autant que la fine couronne d’argent incrustée de rubis qui lui ceignait le front.

L’air sincèrement ravi, le roi saluait en souriant les braves gens qui lançaient sur son passage des souhaits de longue vie et de prospérité.

Poussé au premier rang de la foule par une légion de curieux, Asher eut tout loisir d’étudier le roi. Ainsi, c’était à cela que ressemblait Sa Majesté Trystan de Diantra. Même à Portquiet, tout le monde avait entendu parler de lui. Après tout, il s’agissait de leur nouveau souverain. Trystan l’Aveugle. Trystan l’Infirme …

Trystan le Bâtard, murmuraient même certains hommes tout en vidant leur chope de bière.

Sa main ne tremblait pas sur les rênes, et son sourire restait rayonnant. Mais on lisait comme un ombre dans ses yeux verts, ternes et vides. Une froideur fugitive, l’expression involontaire d’une vieille douleur…

Asher s’ébroua, agacé. C’était bien lui ça : pleurer sur les malheurs d’un roi !

Trystan passait à présent devant lui, assez près pour qu’il puisse le toucher si l’envie lui en prenait. Asher décida de ne pas se laisser impressionner. Imperturbable, il dévisagea Sa Majesté qui bien entendu, ne put lui rendre son regard.

Une jeune femme lança soudain une rose qui tomba sur l’encolure de la royale monture. Dérangé, l’étalon fit un brusque écart et le prince dut saisir les rênes à deux mains pour le remettre dans le droit chemin. Il était peut-être aveugle, mais quelle aisance et prestance il avait à cheval !

Déconcerté, Asher recula en se fichant comme d’une guigne des cris indignés des curieux dont il écrasait les orteils. Bien malgré lui, et un peu honteux, il était impressionné par le roi. Cet homme avait quelque chose de spécial. Une aura d’autorité, sans nul doute, et une étrange grâce. Des qualités qu’il tenait de sa naissance et de son sang, pas du hasard. Quelque chose qui le rendait différent.

Balivernes ! Le roi était un homme riche de sang royal et un Magicien. Aveugle ou pas, cela suffisait à tout expliquer, et plutôt deux fois qu’une !

Asher se secoua pour briser le charme. Rouler des yeux de merlan frit sur le passage d’un foutu noble ! Si P’pa avait été là, il lui aurait tiré l’oreille depuis un bon moment, et assez fort pour la lui arracher. Bon sang, il était temps qu’il s’occupe de ses propres affaires !

Asher s’éloigna à grands pas. Il n’en avait pas fait six quand un grand bruit retentit au dessus de sa tête.

Là-haut, dans le ciel, au-dessus de la foule qui se massait dans les rues de la Capitale, une myriade d’étoiles colorées étaient apparues et explosaient avec force. Des feux d’artifice comme il n’en avait jamais vu. Et pour cause, comme celui-ci le comprit bien vite, il devait s’agit de l’œuvre d’un magicien.

Tandis que la foule acclamait avec d’autant plus d’entrain la sortie du roi et que les vivats résonnaient à tous les coins de rue de la Capitale, le jeune pêcheur lui resta immobile et muet devant le spectacle qui avait lieu au-dessus de sa tête.

« Vous venez d'un petit village loin de Diantra n'est-ce pas ?! »

Asher se retourna. Un étrange personnage, qui – il l’aurait juré lui-même – ne se trouvait pas à côté de lui quelques instants plus tôt, lui faisait face et le fixait avec un air pour le moins curieux et amusé.

Il s’agissait d’un vieil homme aux yeux malicieux et rieurs et à la longue barbe blanche et aux cheveux tout aussi longs et blancs. Il devait bien faire une tête de moins que lui, et était habillé d’une longue robe violette qui traînait presque au sol, laissant à peine entrevoir le bout pointu d’une paire de bottes jaune vif. Un grand chapeau pointu de la même couleur que sa robe, et légèrement mis de travers, lui donnait un air tragicomique. Enfin, un sac passé en bandoulière sur son épaule complétait cette tenue pour le moins étonnante et colorée.

S’appuyant sur un grand bâton, cet insolite vieillard était resté imperturbable pendant que le jeune pêcheur l’examinait de la tête au pied avec beaucoup de surprise, et continuait de le fixer avec un sourire jusqu’aux oreilles. Asher remarqua qu’autour d’eux, les gens s’étaient écartés, semblant reconnaître ce curieux personnage et lui donner de l’importance.

Le jeune homme n’était pas fou et savait sans ça reconnaître ceux qui avaient les moyens de s’offrir des étoffes aussi riches et belles que celles dont était vêtu le curieux vieil homme, et aussi, le moment d’étonnement passé, choisit-il ses mots avec grande prudence, avec une petite pensée pour son ami Jed :

« Je viens d'la Côte ouais... De Portquiet. Mais c'est plus une petite ville qu'un village.
Le port le plus important d'la côte érisienne à des lieux à la ronde... »


Asher sentit qu'il s'empourprait. Qu'est-ce qu'il lui prenait à se mettre à autant causer avec un inconnu ?...
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Nakor
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MessageSujet: Re: Une rencontre détonnante   Une rencontre détonnante I_icon_minitimeDim 5 Juin 2011 - 20:03

C'est avec beaucoup d'intérêt que Nakor se laissa dévisager par le jeune garçon. Ce dernier regarda de bas en haut, le vieux magicien, puis se rendant compte qu'il était en train de toiser quelqu'un et que ce n'était pas du dernier gout, il reprit un peu de contenance, comme pour demander pardon et répondit à la question du magicien. Le jeune garçon parlait avec un petit accent de roturier qui fit sourire encore plus Nakor si c'était possible. Puis il se mit à rougir et la foule reprit sa route. Soudainement ils ne furent plus du tout au milieu du silence mais bien au centre du chaos qui régnait dans cette ville. Le jeune homme avait l'air d'être un fier gaillard aux yeux bleus très vifs et à la barbe naissante. Il avait tout simplement l'air d'un bon petit. Alors, sans qu'il ne puisse rien y faire, Nakor se retrouva à son bras, ayant glissé avec une rapidité à toute épreuve et une agilité hors du commun son bras livre sous celui du jeune homme. Ainsi on aurait dit un adolescent aidant un très vieil homme à marcher. Nakor prit donc la parole sans laisser le temps au jeune homme rubicond de protester

"Portquiet hein? Ce nom donne presque envie : un appel au départ en mer, à la quiétude et à une vie calme loin des tracas incessants de la ville. Ho oui, cela pourrait donner envie d'y passer une tranquille vie paisible ... certes la mer est souvent ingrate et n'offre que difficilement ses ressources ... mais à qui sait dompter l'eau de l'océan, s'offre un peu d'éternité! Ho ... oh fait, vous n'allez pas refuser son appui à un vieillard n'est-ce pas????"

Nakor demandait clairement par là le prénom du jeune homme qu'il avait sous le bras et avec qui il avait envie de passer un bon moment. Un moment de discussion et d'échange. Et puis un peu d'aide amené par un vieux fou auprès d'un jeune étranger à la ville, voilà bien là ce que Nakor appréciait. Mais aimant beaucoup parler et prendre la parole, Nakor continua un peu

"Mais dis moi un peu ce qui amène un jeune et fringuant garçon de ton âge loin de sa petite ville, ici au beau milieu du chaos de Diantra la Grande? En tout cas je suis enchanté de te rencontrer, je me nomme Nakor et comme tu as sans doute pu le voir, on va dire que je connais quelques bons tours!"

Puis se faisant, et souriant comme un enfant, Nakor leva son bras libre, tout en tendant l'index devant lui et en mimant quelques gestes enroulés. Soudain du feu apparut devant les deux personnages. Ces flammes prirent une forme très nette, celle d'un navire de guerre du roi, voguant au gré des vagues et fortement remué par la houle. Nakor ouvrit de grands yeux brillants et soudain de nouvelles flammes apparurent au dessus du navire de flamme et ce fut un petit dragon qui vint voler et cracher ses flammes sur le rafiot. Claquant alors des doigts, le tout disparu dans un éclat de lumière vif. Nakor se mit donc à rire ouvertement et à gorge déployé, c'est fou ce qu'il adorait faire de la magie et donner un peu de spectacle aux gens. Après tout, de toute époque la magie souffrait d'une vision biaisée et détournée, les gens avaient peur de la magie, alors Nakor ne ratait jamais une occasion de prouver qu'on pouvait aussi faire de belles choses avec!
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