Prise en flagrant délit [pv] [terminé]

Après un voyage de plusieurs jours particulièrement éreintant, Shyska pénétra sur les terres du baron d'Hautval. Elle suivit nombreux sentiers errant sans but particulier dans la nuit étoilée lorsqu'elle arriva en vue d'une petite maison à l'allure forte accueillante.
Epuisée et poussée par la faim l'elfe décida de s'introduire dans la demeure pour s'emparer de quelques vivres et objets de valeur pouvant lui rapporter un peu d'argent.
Ombre furtive, elle s'approcha silencieusement de la porte, et de la pointe de sa dague en crocheta la serrure. Elle se faufila discrètement à l'intérieur légèrement éclairé par la lune lui permettant de voir suffisemment pour accomplir ses méfaits. Elle dévora avec avidité un morceau de fromage sur une tranche de pain et rangea ce qu'il restait dans sa besace de cuir usé qui pendait à son côté.
Elle continua de farfouiller un peu partout sans se douter que l'occupant de la maison s'était réveillé.

C’était une nuit comme les autres.

Enfin, presque. Nerëo dormait d’un sommeil particulièrement agité. Depuis quelque temps, ils faisaient des cauchemars à une fréquence de plus en plus élevée. Il se réveillait souvent au cour de la nuit, couvert de sueur. Mais il réussissait habituellement à se rendormir, et plus aucun mauvais rêve ne venait le perturber.

Comme il lui arrivait souvent, il ouvrit les yeux en sursautant, se dressant sur son séant. La lune se reflétait sur son visage par la fenêtre de sa chambre. Il avait rêvé qu’une ombre était pénétrée dans son logis. Aussi étrange que cela pouvait paraître, il était certain qu’il n’avait imaginé rien de cela. Mais non, ce n’était qu’un rêve, après tout. Il reposa la tête sur son oreiller.

Alors qu’il était sur le point de replonger dans les bras de Morphée, un cliquetis provenant de l’intérieur de sa maison attira son attention. Il sentit son sang se glacer dans ses veines. Il se glissa au bord de son lit et attrapa son épée qu’il laissa toujours près de lui. Lentement, il se dirigea vers la porte de sa chambre, sans bruit. Il l’entrouvrit.

Un individu avait pénétré dans sa demeure. Il se trouvait dos à lui. Il s’agissait probablement d’une femme, car ses cheveux sombres étaient longs. L’Hautvalois s’avança vers elle, son arme pointée en sa direction. Il la mit en respect.

- Ne bougez plus !

Il attendit qu’elle s’exécute avant de demander :

- Qui êtes-vous et que faites-vous là ?

[HRP : J'ai l'habitude de plus longs posts, mais tant pis. ^^ ]

Toujours en train de fureter de ci de là, Shyska ne sentit pas la présence de l'homme dans son dos et ce n'est que lorsqu'il prit la parole qu'elle le remarqua et sursauta.

- Ne bougez plus !

Elle obéit avec un soupir discret. Décidemment elle était poursuivie par la malchance ces derniers temps. L'autre reprit

- Qui êtes-vous et que faites-vous là ?

Mais L'elfe ne répondit pas et préféra faire volte face avec la vivacité d'un chat, ses cheveux dévoilant ses oreilles pointues.
Sans crainte, elle détailla avec intérêt celui qui la menaçait d'une épée. Un corps svelte et musclé permettait d'entrevoir un entrainement sérieux et donc une aptitude au combat qui n'était pas des moindres. Elle plongea ses yeux émeraudes dans les siens et vit la lueur peu amicale qui y dansait.

Tandis que le silence s'éternisait, Shyska réfléchissait à toute allure, hésitant entre combattre pour s'enfuir ou utiliser la voie diplomatique. L'elfe savait qu'elle était plus habile avec le langage des armes mais son adversaire n'avait pas l'air facile à défaire et si elle s'en tirait ça ne serai certes pas sans blessure. De plus, elle était épuisée et le combat serai inégale. Heureusement, lui aussi avait l'air particulièrement fatigué ce qui décida l'elfe à éviter le combat et opter pour la deuxième solution

Mais sur la défensive, elle dégaina ses deux dagues en onyx au cas où et bougea de façon à éviter d'être acculée aux meubles s'il attaquait.

Elle répondit, espérant secrètement qu'il se montrerait complaisant :

- Je suis Shyska, rôdeur elfique. Je viens de faire un long voyage et me suis faite attaquée sur la route par des brigands. Ils m'ont dérobé mon argent ce qui m'empêche de racheter des vivres et donc explique ma présence ici.

Puis elle ajouta avec un sourire désolé et baissa les yeux l'air honteux :

excuse moi j'aurai dû demander mais en pleine nuit c'est pas terrible et mendier n'est pas mon activité favorite. Je vais vous laisser. Navrée de t'avoir réveillé

Elle esquissa un mouvement incertain vers la sortie, chancelant légèrement de fatigue.

Alors que l'elfe se dirigeait vers la sortie, l'autre l'arreta et rengaina.

- Si ce que tu me dis est vrai, je comprends ce que tu as voulu faire, mais tu aurais peut-être dû me le demander avant. Je m’aurais certainement montré clément avec toi. J’ai déjà offert l’hospitalité à plusieurs gens ici, des elfes autant que des nains. Je ne sais pas pourquoi, mais il arrivent tous à ma porte. Mais, enfin… si tu veux, tu passer le reste de la nuit ici, ça me ferait plaisir de t’héberger.

puis avec un regard fort significatif en direction de ses dagues il continua

- Cependant, si tu souhaites rester, j’aimerais que tu défasses de tes armes. Disons qu’elles ne m’inspirent pas trop confiance.

et enchaina

- Décides-toi rapidement, car moi, j’ai encore sommeil…

Avec un sourire amusé, elle remit ses lames au fourreau et le remercia

- Merci pour ton hospitalité. Je t'en suis extremement reconnaissante. Dors sur tes deux oreilles je ne tenterai plus de te voler. toute façon vu à quelle situation ça m'amène je vais pas recommencer. Et si tu ne veux pas de visiteur aies une maison moins chaleureuse surtout si c'est pour accueillir les gens avec une épée

Elle bailla discrètement et alla se percher sur le rebord d'une fenêtre, perdue dans la contemplation de la lune qui nimbait d'argent son visage.

A demain, fit-elle d'une voix engourdie par la fatigue

- Tu pourras garder ce que tu as pris de ma nourriture. J’ai très suffisamment d’aliments.

Shyska se retourna le temps et le regarda jusqu'a ce qu'il atteigne sa chambre puis laissa de nouveau ses pensées vagabonder. Seulement elles étaient toutes dirigées vers un visage. C'est un humain... Les elfes n'aiment pas les humains... Alors pourquoi la hantait-il ?
Agacée, elle secoua la tête, sauta du rebord, s'installa confortablement et attendit le sommeil. Elle patienta longtemps mais finit enfin par plonger au pays des rêves.

Les étoiles scintillaient tandis que la lune descendait. Puis les astres disparurent un à un comme à regret et firent place à l'aurore. Le soleil darda de timides rayons à travers la fenêtre et sembla caresser la joue de l'elfe de sa douce chaleur. Les ombres dansant au son des chants d'oiseaux finir par la réveiller. Elle s'étira, se leva et écouta les plaintes mécontentes de son ventre. Elle retourna se percher sur la fenêtre, mordit un morceau de pain et attendit le réveil de son hote.

Lorsqu'enfin il sortit de sa chambre, elle lui décerna un joyeux sourire et lui lança un bonjour enjoué. Puis sans lui laisser le temps de répondre et oubliant qu'il venait de se lever, elle enchaina

- Bien dormis ? Dis-moi ! Je me suis présentée hier c'est ton tour maintenant

Spoiler:

Shyska lui adressa un grand sourire, et le salua avec enthousiasme. Puis, elle demanda :

- Bien dormis ? Dis-moi ! Je me suis présentée hier, c'est ton tour maintenant.

L’Hautvalois mit un certain temps pour mettre ses pensées en place, étant encore un peu endormi. Il se gratta la nuque.

- Euh… oui, j’ai bien dormis.

Puis il se présenta :

- Je suis Nerëo d’Hautval.

Que pouvait-il ajouter de plus ?

- Ah oui… je suis euh… soldat. Désolé de ma réaction cette nuit, c’est un réflexe de prendre les armes. Mais ne t’inquiète pas, je ne t’aurais pas fait de mal, à moins que tu n’aies représenté un danger potentiel pour moi... et je ne crois pas que c’est le cas.

Il esquissa un sourire. Le soldat constata qu’elle était de manger. Sur la table étaient entreposés de la nourriture qu’il n’avait pas pris le soin de ranger auparavant.

- Vas-y, sers-toi, je n’ai pas très faim.

Il s’assit dans un petit fauteuil, à proximité d’une des fenêtres de sa demeure. Il jeta un coup d’œil à l’extérieur par celle-ci. Au loin, on pouvait observer les longues rangées de vignes qui s’étendaient loin dans les champs. Il avait congé aujourd’hui. Heureusement, car il n’avait pas vraiment le goût de faire ses interminables tours de garde.

Son regard fut porté de nouveau sur l’elfe qui s’affairait. Il était rare qui voit quelqu’un de sa race. Ils portaient bien leur réputation d’être dotés d’une grande beauté. Nerëo se laissa emporter dans sa contemplation. Cependant, lorsque Shyska tourna la tête en sa direction, il détourna le regard, feignant regarder autour de lui d’un air vague.

« Bon sang, ressaisis-toi, ce n’est pas la première elfe que tu héberges chez toi ! » pensa-t-il. Et puis il s’interrogea : «Comment une elfe peut-elle être obligée de voler chez les gens ? » Elle n’avait qu’à retourner dans la forêt qui était suffisamment riche en nourriture pour subsister longtemps. Mais il ne se posa pas la question bien longtemps.

Un silence – malaisé pour l’Hautvalois, il ne savait pas pour l’autre - commença à s’insinuer entre eux. Le soldat se décida de le rompre, en demandant :

- Qu’est-ce qui vous amène en territoire humain ?

[J'avais cru que tu m'attaquerais durant la nuit, mais je me suis apparemment trompé. ^^ Ne t'en fais pas pour la longueur, ça ne me dérange pas vraiment et ton premier post était bien plus court. :PEt depuis quand les elfes n'aiment-ils pas les humains ? x)]

Shyska réalisa qu'il n'était pas encore très bien réveillé et attendit patiemment qu'il réponde au lieu de trépigner sur place ce qui pouvait être fatiguant pour l'interlocuteur.

- Euh… oui, j’ai bien dormis.

il eut un bref sourire et continua

- Je suis Nerëo d’Hautval.

Voyant son hésitation, elle garda le silence pour le laisser continuer

- Ah oui… je suis euh… soldat. Désolé de ma réaction cette nuit, c’est un réflexe de prendre les armes. Mais ne t’inquiète pas, je ne t’aurais pas fait de mal, à moins que tu n’aies représenté un danger potentiel pour moi... et je ne crois pas que c’est le cas.

Un soldat. Elle grimaça intérieurement. C'était pas de chance qu'il ait été chez lui la nuit passée.

- Vas-y, sers-toi, je n’ai pas très faim.

L'elfe ne se le fit pas dire deux fois, au risque de passer pour une goinffre. Bon ça ternissait un peu l'image de sa race mais tant pis. Shyska constata que cela ne semblait pas gêner Nerëo en sentant son regard posé sur elle. Elle se retourna mais il regardait dans le vague. La rodeuse n'était pas dupe mais ne fit aucun commentaire ce qui prolongea le silence établit enter eux. Celui-ci s'alourdit rapidement jusqu'à devenir assez insupportable heureusement le soldat décida de le briser.

- Qu’est-ce qui vous amène en territoire humain ?

Pfff la curiosité. Elle soupira discrètement, détourna les yeux puis répondit

- Rien je visite...

Replongeant son regard dans le sien et afin changer de sujet, elle enchaina avec un sourire espiègle et provocateur

Je n'étais pas inquiète hier soir. Quand bien même aurai-je été un danger et que le combat aurait été inévitable c'est moi qui l'aurait emporté. Et si tu ne me crois pas que dirais-tu d'un duel amical ?



[en fait les elfes méprisent les humains. C’était écrit dans le descriptif de la race je crois. T’attaquer aurai rendu plus difficile le dialogue après Puis je peux toujours faire la méchante et t’attaquer plus tard si tu veux]

Shyska détourna les yeux et répondit :

- Rien je visite...

Visiter… pourquoi une elfe irait-elle visiter un village humain comme Hautval, si loin de son pays ? Nerëo doutait de la véracité de ses propos. Mais la jeune femme replongea ses yeux dans les siens, et tous ses doutes s’envolèrent. Comment pouvait-elle mentir ?

Puis elle sourit. D’un sourire malicieux.

- Je n'étais pas inquiète hier soir. Quand bien même aurai-je été un danger et que le combat aurait été inévitable c'est moi qui l’aurais emporté. Et si tu ne me crois pas que dirais-tu d'un duel amical ?

Un duel ? L’Hautvalois ne voulait pas blesser cette demoiselle. Mais quand on le mettait au défi, il refusait rarement. Il hocha la tête.

- D’accord. Nous allons voir ce dont tu es capable contre moi. Allons derrière ma maison.

En fait, même si les elfes étaient reconnus pour leur grande agilité, il doutait grandement que Shyska réussisse à le battre au combat. Elle était si mince... Et lui, c’était son métier, après tout…

Une fois rendu à l’extérieur, le soldat dit :

- Il faut mettre l’autre en respect.

Puis, tout juste avant le commencement du duel, il ajouta avec un sourire espiègle :

- Je ne suis pas responsable si je te blesse accidentellement.

Il dégaina son épée.

- Tu penses m’avoir avec tes deux ridicules dagues ?

Il s’esclaffa.

[Les elfes ne méprisent pas les hommes. Mais peut-être ton personnage oui, ça ferait davantage de sens. ]

- D’accord. Nous allons voir ce dont tu es capable contre moi. Allons derrière ma maison.

Shyska eut un sourire triomphant dans son dos et le suivit à l'extérieur. Il avait l'air très sûr de lui et semblait la sous estimer. C'était une bonne chose et une erreur qui pourrait lui être fatale.

- Il faut mettre l’autre en respect.

Il ajouta avant le début du combat avec un sourire.

- Je ne suis pas responsable si je te blesse accidentellement.

Il dégaina et continua :

- Tu penses m'avoir avec tes deux ridicules dagues ?

Et il éclata de rire. Shyska leva les yeux au ciel et répondit dans un soupir :

- Un conseil : ne me sous estime pas. Tu n'arriveras même pas à m'effleurer.

Puis à une vitesse surprenante, elle attrapa l'arc d'ébène dans son dos, encocha une flèche et tira. Le trait alla se ficher juste devant les pieds du soldat tandis que Shyska était déjà prête à tirer de nouveau.

- Tu bouges, t'es mort, fit-elle d'une voix aussi froide que la glace. J'ai gagné.

Puis c'est yeux s'allumèrent d'une lueur narquoise et un sourire erra sur ses lèvres.

- D'accord. Je recommence à la loyal.

Elle déposa son arc et tira ses dagues du fourreau. Toutes traces d'amusement avaient disparu, seule subsistait une concentration extrême. Elle se mit en mouvement avec lenteur, lui tournant autour, attentive et analysant la situation, cherchant la faille dans sa garde. Bien sûr c'était un bon combattant et sa défense ne semblait pas en avoir. << Tant pis, songea-t-elle. Je la créerai moi même cette brèche. Elle réfléchit un court instant et une idée finit par jaillir dans son esprit. Elle devait passer sous sa lame, se retrouver tout près de lui pour rendre ses dagues efficaces et le menacer. Pour ce faire, elle allait lancer une attaque d'une lame visant en hauteur tandis que l'autre menacerai le bas pour l'empêcher d'esquiver en se baissant. Il serai donc obligé de parer l'arme du haut et permettrait à l'elfe de passer sous l'épée. Au moment où il la lèverai, elle l'empêcherai de rabaisser sa lame avec sa dague du bas. Puis une fois à quelques centimètres de lui, elle le menacerai à la gorge avec la dague qu'il avait été obligé de bloquer.

Durant sa courte réflexion, le rayon de ses cercles s'était réduit de plus en plus, si bien qu'elle se trouvait désormais à quelques mètres de lui, franchissables en un seul bond. Elle passa à l'action, partit à une vitesse foudroyante pour se mettre dans son angle mort et bondit, une dague levée, l'autre la protégeant. Appliquant sa stratégie et prête à accompagner les moindres tentatives d'esquives de Nerëo.

Spoiler:

<< Et zut ! raté...>>

En effet, le soldat avait laché son arme et roulé sur le sol pour esquiver. Shyska voulut s'emparer de l'épée mais il fut plus rapide et se remit debout. Il avait sur la joue une légère entaille et dans les yeux, une détermination nouvelle.

Il attaqua soudain, feinta, exécuta un superbe salto avant _ que Shyska espéra qu'il se plante et constata avec déception que ce ne fut pas le cas_ et abattit son arme vers elle qui leva ses deux lames croisées pour parer. Seulement au dernier moment, l'épée bifurqua de sa trajectoire et continua vers son flanc, l'elfe se décala de côté pour esquiver et remit une dague en protection. Mais l'arme de son adversaire dévia encore et passa sous son poignard. L'elfe pivota de côté, glissa le long de la lame avant de se laisser tomber au sol et faucher avec l'une de ses jambes celles de Nerëo. Bondissant pour se remettre debout, la sylvestre rompit le combat et s'éloigna de quelques pas...

...Pour repartir aussitôt à l'assaut. Sa dague droite fendit l'air vers ses côtes de droite tandis que la gauche frappa au ventre. Feinte. La droite fila vers la gorge du soldat. Si jamais, il s'en sortait encore, elle ne lui laisserai pu aucun répit et ses attaques se feront encore plus rapides pour le contraindre à la défense.

Spoiler:

Le soldat évita encore la mise en échec en se laissant tomber en arrière et opta pour la défense. Très bien. Elle allait donc faire en sorte de l'acculer au mur de sa maison. Ils en étaient loin mais elle pensait avoir la force suffisante pour tenir jusque là.
Elle enchaina attaque sur attaque à une vitesse surprenante cherchant à déborder sa défense, mais il les parait toutes et ces assauts répétés commençaient à la fatiguer. Son rythme ralentit légèrement mais réussissait toujours à faire reculer son adversaire qui n'était désormais plus qu'à une dizaine de mètres de sa maison

Ses sourcils se froncèrent, la fatigue était de plus en plus forte ; ses bras la brulaient, une goutte de sueur perla au niveau de sa tempe et l'intervalle entre chaque coup se fit plus grand. L'elfe eut une moue contrariée et décida de trouver une nouvelle stratégie. Elle lancerai une attaque en hauteur et l'autre en bas comme tout au début, espérant qu'il se baisserait pour pouvoir sauter au dessus de lui et le mettre en respect en lui posant l'une de ses dagues contre sa gorge.

Elle rompit le combat, son regard était toujours froid et ne montrait rien de sa fatigue mais son souffle irrégulier la trahissait. Au risque de s'étouffer, elle se força à reprendre une respiration normale et en moins de cinq secondes ne laissa plus rien paraitre. Il fallait le tromper, le décourager en lui faisant penser qu'elle avait une capacité de régénération supérieure à celle des humains.

Shyska s'était suffisemment éloignée et la pause dans le combat avait été suffisemment brève pour que le bretteur n'ait pas eu le temps de l'attaquer. Elle rassembla ses dernières réserves et se jeta sur lui avec une sauvagerie presque animale. Ses assauts s'enchainaient à une vitesse hallucinante et l'elfe espérait qu'il croirait qu'elle utilisait la même technique afin de l'acculer. Ainsi il serait surpris lorsqu'elle changerait brutalement sa manière de combattre.
Quand elle sentit que son énergie était au plus bas, elle lança sa dague en hauteur, abaissa l'autre et appliqua l'idée qu'elle avait eu un peu plus tôt.

Spoiler:

Enfin elle avait réussit. Mais à quel prix ? Elle sentait qu'il était furieux... Allait-il la jeter dehors ? Un murmure la tira de ses pensées :

- Ça va, tu as gagné…

Il ne semblait pas en avoir l'intention. Enfin mieux vaut s'assurer, elle décida donc de flatter son orgueil. Elle s'inclina respectueusement et souffla :

- Il s'en est vraiment fallut de peu. Tu es de loin le meilleur combattant que j'ai eu à affronter jusque là. J'en peux plus... Si t'avais réussi à éviter mon dernier assaut c'est moi qui aurait perdu.

Elle fut malgré tout surprise de se rendre compte qu'elle était sincère.

- Y'a pas un endroit sympa pour se laver ici ? Je crois que j'en ai bien.... Elle s'interrompit en se rappelant l'estafilade sur la joue du soldat. Celle-ci ne saignait plus mais il fallait tout de même nettoyer la plaie. L'elfe le scruta un long moment pensive, puis sachant que cette blessure était là par sa faute, elle reprit en désignant l'entaille d'une dague et proposa : Désolée pour ça... C'était vraiment involontaire. Je peux te soigner si tu veux.

Attendant sa réponse, Shyska le détailla avec interet. Il était en aussi piteux état qu'elle. Le souffle court et les bras en compote.

-Non, ça va... Ce n’est que superficiel.
Si tu veux te laver, je dispose d’un bain dans ma maison. Il se trouve à la gauche de la porte menant à l’arrière de la demeure, que nous avons empruntée pour se rendre ici

Elle suivit son guide à l'intérieur, rentra dans la salle de bain, se retourna pour le remercier et le vit déjà assis sur le même fauteuil que le matin même.

L'elfe eut un sourire amusé et murmura doucement pour elle même.

- Il a déjà des habitudes de personnes agées si c'est pas triste ça...

Puis enchaina au cas où il avait entendu en guise de remerciements :

- Hum je volerais bien la baignoire mais je craints que ça ne soit pas très commode à transporter.

Elle eut la flemme de se déshabiller, décidant que ses vêtements avaient autant besoin qu'elle d'être nettoyés et en plus le soleil brillait au dehors ce qui les sècherai en un rien de temps si elle décidait d'aller faire bronzette.

Quelques instants plus tard et après avoir essoré sa tenue avec application pour être à peu près certaine de ne pas mettre de l'eau partout en retraversant la maison. Elle sortit comme une flèche.

- Faudra que je revois ma façon de me laver je pense. Chu un peu mouillée... plaisanta-t-elle, feignant de râler, avant de bondir au dehors et s'installer confortablement sur une pierre.

- Et au fait ! je me battrais bien contre ton maitre d'arme !

- Cela fait un certain temps que je n’ai pas entendu parler de lui. Je ne crois pas être dans la mesure de le retrouver.

Elle poussa en réponse un long soupir déçu mais ne fut pas sûre que le soldat l'ait entendu de l'intérieur et remarque, s'en fichait un peu.

Après plusieurs heures à avoir fait le lézard au soleil, la rodeuse retourna dans la maison, avisa l'épée du soldat dans le fourreau, s'approcha l'air de rien et le lui substitua dans un geste fluide et précis.
Elle dégaina et inspecta l'arme, en apprécia le fil tranchant et l'équilibre.

- C'est une belle épée que tu as là ma foi, fit-elle avec admiration.

Puis histoire de...:

- Mais tu devrais essayer les dagues. Plus légères, plus maniables mais bien plus courtes. Et tu as l'atout majeur de pouvoir frapper à deux endroits différents simultanément avec moins de force qu'une épée certes mais c'est bien pratique quand même.

Elle ajouta quand elle rangea l'épée et la rendit à son propriétaire dans une grimace douloureuse :

- Et le problème non négligeable, c'est que t'as mal aux deux bras après un combat particulièrement rude. Je le sais pour l'avoir vécu.

Enfin, revint à la charge à propos de la blessure :

- Tu devrais au moins la nettoyer pour éviter qu'elle s'infecte. En plus si ça arrive tu risque d'avoir une affreuse cicatrice pour le restant de tes jours.

Elle se tut en attendant sa réponse puis annonça de but en blanc

- Demain je repars... Je ne vais pas squatter ta maison quand tu n'es pas là.

Elle avait bien l'intention de s'en aller, ne voulant pas profiter de son hote trop longtemps. C'était dommage, ce soldat était fort sympathique et lui manquerait. Puis se surprenant à le regarder tendrement, elle opta aussitôt pour l'impassibilité et redevint de marbre.

Et puis tant qu'elle était dans le coin, elle lui ferai bien quelques visites nocturnes sur le rempart lorsqu'il serait de garde pour lui montrer à quel point la sécurité n'était pas terrible et qu'elle pouvait s'introduire à l'intérieur quand elle le voulait sans difficulté.

- Vas-tu retourner dans la forêt ? Car c’est là qu’habitent habituellement ceux de ta race, non ?

A l'évocation de ses semblables, la rodeuse serra tellement les poings que ses jointures blanchirent et que ses ongles entaillèrent sa paume laissant une goutte écarlate couler le long de son poignet avant de s'écraser au sol.

- Non, répondit-elle sèchement, un éclair haineux dans le regard.

Et sur ce simple mot, ressortit de la demeure, s'installa sur la pierre qui lui avait servit de séchoir, ferma les yeux et entreprit de se détendre. Pendant un long moment, elle se laissa bercer par le chant des oiseaux et le doux murmure du vent avant de prendre la décision de partir ce jour même. Elle quitta son perchoir, retrouva le soldat à l'intérieur puis l'informa de son choix, les pupilles éteintes et plus aucune animosité transparaissant dans sa voix.

- Merci pour ton hospitalité l'humain. Je te revaudrais ça un jour si nos chemins se croisent de nouveau et promis, la prochaine fois je frapperai avant d'entrer.

Elle attrapa son arc et son carquois qu'elle croisa dans son dos, se figea le souffle rauque à la vision des corps inertes de sa famille, secoua la tête, éjectant une perle de ses yeux, se saisit de sa besace et s'en alla d'un bon pas malgré la fatigue du combat. Elle ne se retourna pas avant d'avoir disparue derrière une butte, s'allongea dans l'herbe et se perdit sans la contemplation du ciel, observant sans vraiment les voir les moutons blancs bondissant dans l'étendue bleutée, poussés par la brise.

Lorsque la nuit fut tombée et la lune haut dans le ciel, Shyska bougea enfin. Emmitouflée dans sa cape de camouflage, elle se rapprocha comme une ombre de la maison, frappa tout doucement à la porte histoire que l'homme ne l'entende pas pour tenir sa promesse et s'y introduit silencieusement.
Elle tira de sa sacoche un parchemin roulé sur lui-même, qu'elle déplia et déposa sur la table. Elle attrapa une flèche empennée de plumes rouge sang, la levant haut laissant scintiller la pointe à la lumière des étoiles et l'abattit avec force, clouant la missive sur le bois.

Et Shyska s'enfuit en vitesse au cas où le bruit de la flèche se fichant profondément dans le bois avait attiré l'attention du soldat.

Alors qu'une elfe s'arrêtait après une longue course dans les environs du rempart d'un chateau, une fine écriture rouge ressortait sur la blancheur d'un parchemin luisant sous la clarté de la lune, comme la lame meurtrière d'un assassin...

Surveille tes arrières Nerëo car un jour je serai derrière toi et qui sait ce qui se passera...