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| Tombée dans les pommes ? | |
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Rose-Mahaut
Humain
Nombre de messages : 14 Âge : 42 Date d'inscription : 01/01/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 24 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Tombée dans les pommes ? Dim 8 Jan 2012 - 21:30 | |
| Aujourd'hui le marché me semble vide, ou plus vide que d'habitude en tout cas, la faute à la pluie j'imagine. Cela fait plus d'une semaine que je suis rentrée à Diantra, essentiellement pour prendre des nouvelles de mon frère. Bastia. A chacune de nos retrouvailles, il me semble changé, un peu plus dur, un peu plus abîmé. Parfois je me dis que, tel une bougie qui refuserait qu'on l'éteigne, son métier de soldat le consume tout en nous faisant vivre. Mais ces derniers jours, la joie de le voir respirer passée, je me sens à nouveau gagnée par la mélancolie, à croire qu'elle me colle à la peau...ou bien est-ce cette ville ? Instable, fiévreuse et probablement hantée, qui sait ? Diantra le phoenix, hin..? Il pleut toujours mais je me promène encore d'étal en étal, l'air faussement ailleurs. Après tout, les anciennes habitudes ont la dent dure car discrètement mon regard s'attarde davantage sur les rares passants (et sur ce qu'ils possèdent) plutôt que sur ce que me proposent les divers marchands. Non, définitivement, non. Ce jeu me lasse et je décide de rentrer à la maison, pratiquement bredouille.
Mes sabots martèlent le pavé glissant et humide, suis-je en colère ? Pourquoi ? Oh, à ce propos, de quoi ai-je l'air ? D'une jeune femme ordinaire, une fois n'est pas coutume. En vérité, il m'arrive de porter des robes lorsque je ne suis pas de voyage, des tenues humbles, proches de celles des lavandières, pour vous faire une idée. Donc me voilà, mon panier sous le bras tandis que rue après rue, je m'éloigne du marché. Peu à peu le silence se fait, plus âme qui vive à l'horizon et malgré le froid et les quelques gouttes qui tombent, je me perds dans la contemplation de ces environs sordides. Du gris encore, partout. Cette lueur pâle me met mal à l'aise, m'endors et m'éveille à la fois, je ne saurais dire. White-out.
Oh ? Soudain, des éclats de voix retentissent à plusieurs mètres derrière moi et au détour d'une baraque abandonnée là-bas, quelqu'un déboule. De quoi s'agit-il ?
- ...Haha, c'était excitant ! - ...Il n'a rien vu venir... - ...Ooouais ! Moi j'dis que ça s'fête..
Trois type, plutôt jeunes...Au premier coup d’œil, je me souviens les avoir aperçus au marché ce matin. Ils chahutent, sont fiers tandis qu'ils fuient dans ma direction. Roulez jeunesse. Instinctivement, je recule d'un pas, histoire de leur céder du terrain, la ruelle n'étant pas suffisamment large, il ne manquerait plus que je me fasse bousculer.
Trois types donc. Le premier passe : une sorte de géant. Impressionnée, je retiens mon souffle jusqu'à ce que nos regards se croisent mais Goliath poursuit sa route tranquillement et je respire à nouveau. Pas d'inquiétude, non, car d’emblée il ne me semble pas à sa place dans cette ville ni même en cette compagnie : un regard franc, des guenilles de paysan, probablement un immigré en quête de fortune ? Oui, probablement. Le second, le suit de près : un long sac d'os sur lequel on aurait vissé une tête de fouine. De la grène d'escamoteur made in Diantra que ça ne m'étonnerait pas. Quoi qu'il en soit son attention semble portée ailleurs, probablement sur le butin qu'ils viennent de chaparder, une question de partage, peut-être ? Tant mieux. Du coup, je me détends car après tout il reste quoi ? Le troisième lardon, le plus inoffensif en apparence ? Bah, vu son mètre soixante-cinq bien tassé, lorsqu'il passe à son tour, je me contente de baisser les yeux, inutile de le détailler...du moins le pensais-je sur l'instant.
Remarqua-t-il cette différence (en principe) imperceptible pour quelqu'un qui court à cette vitesse ? L'aurais-je vexé sans m'en rendre compte ? Quoi qu'il en soit, soudain, ma rêverie coutumière prend fin, assez brusquement, je dois dire, lorsque le teigneux (surnommons le ainsi) décide d'agripper mon panier dans une tentative de vol à l'arrachée, qui aurait pu fonctionner, par ailleurs, si par réflexe je ne m'étais pas à mon tour cramponnée sur la poignée. Du coup, à présent par terre, le pavé froid, sale et humide me glace les sangs tandis qu'une colère sourde monte en moi. Des pommes, roulent encore, à droite, à gauche, mais je ne lâche pas le panier, pas plus que le teigneux, tombé également (à qui la faute) mais qui ne l'entend pas de cette oreille. A bien le regarder, je réalise deux choses : premièrement, le teigneux n'est pas si jeune, simplement court de taille. Deuxièmement, en fin de compte, le teigneux n'a pas l'air commode et, si je devais parier là-dessus, des trois types là, c'est probablement lui qui se trouvait à la tête.. Mouais...pas de bol.
- ...Mais tu vas lâcher bordel de merde ! - Pas question ... !
Mauvaise réponse. Le bien (sur)nommé tire de toute ses forces mais j'en fais autant de mon coté. S'ensuit un jeu ridicule que puérilement j'espère gagner...en vain. Le panier me glisse entre les doigts mais pas le temps de maudire ma défaite que déjà j'en subit pleinement les conséquences.
-Pas question ?! Pas question, hein ?!!
Black-out, cette fois. Une déferlante de coups de panier me tombe sur la tête, décidément, ce teigneux s'en donne à cœur joie mais ce n'est que lorsque ma tête heurte le pavé que l'idée de réagir me traverse enfin l'esprit.
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| | | Frère Sigmund
Humain
Nombre de messages : 32 Âge : 422 Date d'inscription : 10/07/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~ 50 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Tombée dans les pommes ? Mar 17 Jan 2012 - 15:04 | |
| Sigmund en ces jours-là était convalescent. Son œil droit transpercé, il se retrouvait borgne et un bandage admirable ornait à présent l’orbite malmenée. N’étant pas homme à rester couché, il avait préféré noyer sa douleur dans le sang et s’était rendu dans la boucherie qu’il avait pillée quelques jours plus tôt avec les gens du comte. Du comte ? Voilà que l’Ivrey était régent à présent. Ces titres s’escamotaient aussi vivement que les pièces qu’un magicien réclame pour son tour. Et si ces ladres peinaient parfois à les faire réapparaître dans une manche ou dans un chapeau, les titres eux ne manquait jamais de resurgir au moment où vous avez enfin retenu le nom complet de votre suzerain. Bref, Sigmund allait au-devant de nouveaux mots de têtes.
« Capitaine au moins, on ne s’y perd pas, grommelait-il dans sa barbe juteuse entre deux coups de hachoir sur un jambon qui n’avait rien demandé. Simple, mais efficace. »
Fourrant les morceaux de viandes dans quelques poches secrètes, il sortit de la boutique en faisant craquet les jointures de ses doigts. Son regard s’attarda sur son majeur droit dont la dernière phalange avait été remplacée par un pansement d’aussi belle facture que celui qui ornait son visage. C’est que dans les premier jours de sa vue limitée, peu habitué à son nouveau champ de vision, il était parvenu à s’amputer en tranchant une venaison d’un geste sec et habitué.
Ainsi amoindri par la fatalité, le chevalier avait délégué les affaires d’ordre et de sécurité à d’autres subordonnés pour s’adonner au plaisir Diantrois pour faire passer ses malheurs et guérir au plus vite. Aussi ne manqua-t-il pas de pester contre l’inefficacité des hommes que l’on avait affectés à ces devoirs – sûrement des gens de l’Orpheline – en apercevant une gueuse se faisant malmener par une fripouille de la capitale. Attrapant le connard au collet, il le jeta contre le mur. Chacun sait la force des hommes du septentrion aussi est-il superflu de préciser que le malandrin était sonné pour quelques temps. Sigmund sortit son poignard pendant que l’animal se redressait et l’étripa sans autre forme de procès avant de se tourner vers la girondine :
« Ça va petiote ? Comme la gueuse demeurait affaissée, il se pencha sur elle et la secoua comme un prunier pour vérifier qu’elle vivait. Hé là gamine ! Réveille-toi ! »
Satisfait du gémissement qu’il provoqua, il cessa de la tourmenter et continua :
« Le gredin est pacifié, vois, je l’ai moi-même suriné ! »
Deux pas plus loin, le vilain baignait dans son sang.
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| | | Rose-Mahaut
Humain
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| Sujet: Re: Tombée dans les pommes ? Mer 18 Jan 2012 - 17:58 | |
| Tombée dans les pommes (au sens propre comme au figuré), c'est secouée tel un arbre fruitier que j'émerge douloureusement des abysses. Quoi ?! Que s'est-il passé ? Mon front me lance mais, peu à peu, j'y vois plus clair...Oh, Néera... ! Dans la confusion, je trébuche dans mes jupes puis sur le fameux panier mais, finalement, je parviens à me relever. Ok, du calme. Pas de quoi en faire tout un camembert, retrouve ta contenance, Mahaut. Le teigneux agonise par terre ? Oook, pas de problème. Une méthode efficace, s'il en est, des plus expéditive. Très bien. Il fait jour et le contexte ne s'y prête pas, soit. Je suppose que je devrais m'estimer heureuse là mais, je ne sais pas, une contradiction m'échappe, sans doute. Pourquoi ?
Un mercenaire ? Un soldat ? Il semble fort, expérimenté, sur de lui, sans failles. Je ne crois plus aux bons samaritains depuis longtemps dès lors, à quelle catégorie appartient-il ? En un éclair, je constate ses blessures, son accoutrement, sa barbe...mais avons nous le temps pour ça ? Non. Tout sauf conduit mis à part, la prison nous pend au nez. En a-t-il conscience ? Il faut bouger.
-...il y avait encore deux autres types...
J'indique vaguement la direction vers laquelle Goliath-le-paysan et Tête-de-fouine se sont éclipsés. A priori, plus aucune trace d'eux : avaient-ils assistés au trépas de leur collègue ? Allaient-ils revenir ? Est-ce que quelqu'un d'autre, un passant malencontreux ou que sais-je, pouvait se porter témoin dans le futur? Pitié, non. Accroupie auprès du corps, j’essaye de ne point tacher mes vêtements tandis que je procède à une fouille de rigueur. Qui était-ce teigneux ? Un illustre inconnu sans doute (et de préférence). Ouais, parce que sérieusement, il ne manquerait plus qu'il soit en réalité, je ne sais pas, un noble en quête d'aventure, déguisé ? Hinhin, ça ce serait drôle ça, ouais, ...à en mourir. Je souris mais ma main tremble, mieux vaut s'en tenir à la réalité.
Et la pêche fut-elle bonne ? Quelques breloques sans valeur qui migrèrent instantanément de ses poches vers les miennes. Puis une dague et une épée courte, de mauvaises factures, donc sans grand intérêt. Bizarre. Quelque chose ne tournait pas rond. Et le butin dans tout ça ? M'étais-je trompée dans ma première impression ? Il ne restait sur lui qu'une espèce de parchemin plié en trois, une lettre ? Déception. En l'ouvrant, je ne comprends pas un traître mot du charabia incohérent à l’encre verte qui le couvre. Le papier est épais, s'agirait-il plutôt d'une incantation magique ?
-...mais qu'est-ce qu... ?
Ah...adieu le teigneux. Je devrais le maudire, sérieusement, je le devrais, mais c'est le cœur chargé de doutes que je me détourne de lui. Putain de doutes. Quant à mon « sauveur », j'avoue qu'il m'impressionne toujours autant...raison de plus pour ne pas le lui montrer, hmn :) .
-...peut-être y comprendrez-vous quelque chose ?
Lui lançais-je tout en lui tendant le parchemin fraîchement confisqué. Ne restait plus qu'à effacer mes traces, je suppose. Le foutu panier enfin récupéré, je ramasse les quelques pommes qui traînent ça et là sur le pavé.
-Nous devrions partir, vraiment.
A-t-il une autre idée en tête ? Je ne saurais le dire. Peut-être préférera-t-il quitter les lieux seul de son coté (ou Mogar sait quoi d'autre) ? En attendant, je lui propose de me suivre à travers les ruelles les plus sinistres de Diantra, à sa convenance. |
| | | Frère Sigmund
Humain
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| Sujet: Re: Tombée dans les pommes ? Dim 29 Jan 2012 - 21:36 | |
| Sigmund se renforgna :
« Deux autres coquins dis-tu ? »
Les gens de Scyllée ne semblaient pas tous avoir la qualité de leur seigneur pour laisser la canaille courir les rues. Le roi Aveugle excusait peut-être la mauvaise vue faute de pouvoir défendre la sienne mais par les dieux ce bigleux-là était mort et sa garde avec lui. Et après la joyeuse sauterie qui avait animé la capitale à coup de glaives et de torches, il fallait maintenant ranger le bazar et rétablir un semblant d’ordre, comme un enfant rangeant ses jouets après s’être amusé. Fier de sa comparaison pleine de justesse et de pertinence, Sigmund sourit à la jeune femme dans l’espoir de la rassurer :
« Qu’ils viennent donc, je ne suis pas avare de coups ! Demande donc à… à… Il s’interrompit en fronçant les sourcils avant de sourire de plus belle. Quoiqu’ils ne sont plus trop en état de témoigner ARHARHARH ! »
Un rire gras envahit sa gorge se muant bientôt en une toux tout aussi ragoutante qui s’acheva en une expectoration des plus bruyantes. À ses pieds, l’épais mollard décorait le mollard d’une flaque jaunâtre et malodorante qui eut tôt fait de casser le cou de vagabonds foulant assez vite les rues pour glisser dessus et se rompre les os. S’essuyant la bouche d’un revers du bras – qui ajouta probablement plus de crasse qu’il n’en retira – le capitaine se caressa doucement le ventre en se promettant de ressortir sa boutade à quelques bonnes gens de sa connaissance. Mais voilà que la victime fouillait le corps de son agresseur :
« Et bien ribaude ! On détrousse sont détrousseur ? Lâcha-t-il à voix haute avant d’ajouter en ruminant dans sa barbe avec l’élégance et le raffinement qu’on lui connait, moi je te trousserai bien, la gueuse.»
Mais à peine le grognement avait-il franchit ses lèvres que la petite lui tendait parchemin aux obscurs symboles. Sigmund qui ne saisissait rien aux arcanes n’y vit là qu’un dessin gribouillé et se servit du parchemin comme d’une serviette en s’essuyant la truffe luisante de gras.
« C’est rien, dit-il en froissant le feuillet en une boule irrégulière avant de le fourrer dans une de ses poches.
La petite se fit pressante, et croyant deviner ses intentions, l’agreste chevalier ne put que répliquer d’une voix enjouée et lourde de sous-entendus :
« C’est vrai qu’il y a de meilleurs endroit pour qu’une cambreline exprime quelques gratitudes à son sauveur. Des endroits, plus confortables. »
Son visage déformé par un rictus pervers il entraîna la jeune femme vers une autre ruelle en posant délibérément une de ses grosses patoches sur le petit popotin de la donzelle, tout en l’agrémentant d’un clin d’œil charmeur. Après tout, il lui en restait un, alors autant s'en servir.
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| | | Rose-Mahaut
Humain
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| Sujet: Re: Tombée dans les pommes ? Mer 1 Fév 2012 - 0:08 | |
| On prétend que c'est de l'identité qu'est née la différence mais que sans différences, il n'y a pas d'harmonie. L'identité. Mon identité, c'est à peine si j'en distingue les contours ; alors comment reconnaître l'autre si je ne sais même pas qui je suis ? Et ce monde ne nous délivre que de rares cadeaux, n'est-ce pas ? Pour beaucoup, l'introspection reste un luxe effrayant, parfois synonyme de mort virtuelle...et physique pour peu que l'on en oublie le réel , le temps d'une rêvolution...
Le ciel s’assombrit tandis qu'il m'entraîne dans la ruelle. Des nuages lourds, gorgés de pluie, s'amoncellent aux dessus de nos têtes ; des ombres en guise de refuge, la lumière du jour s'est enfuie ; dois-je m'éveiller ? Car tout borgne qu'il soit, ce mercenaire y voit très clair ; il plane insouciant tel un oiseau blanc survolant les récifs. Ah, comme je l'envie.. ! Quoi que, de fait, il émane de lui une odeur nauséabonde qui me pousse plutôt à prendre quelques distances, là. Des contradictions, encore ; et oui ce n'était pas les premières ...
Soudain, une bourrasque de vent s'engouffre dans la ruelle ; des volets claquent, une bouteille vide roule par terre, tournoie puis s'arrête. J'esquisse un pas de coté, presque dansant vu le timing, tandis que sa main géante m'éveille un peu plus aux lois de la relativité ; moi qui, jusque là, me trouvais le fessier plutôt rebondi, entre-autres ; je déchante. Qui est-tu aurais-je pu lui demander ; un provocateur, un aventurier, un saint (aux innocents les mains pleines XD), un acteur ? Lui qui s'avérait capable de tuer sans sourciller, par habitude, et sans grande difficulté, le talentueux ; tandis que le teigneux gisait sous ses entrailles, lui s'était rapidement désintéressé de son œuvre, preuve qu'il n'en tirait aucun plaisir alarmant. Mais où puisait-il sa force, dès lors ? Le profit, l'argent ? Hin-hin, certainement pas... ! Les possessions de l'escamoteur-refroidit n'éveillèrent aucune réaction particulière chez lui, pas plus que le parchemin potentiellement magique, qui aurait pu s'avérer porteur de valeur marchande, en fin de compte ; mais non. « C'est rien » avait-il dit et j'étais plutôt d'accord ; alors pourquoi l'avoir tout de même gardé dans ta poche, après l'avoir souillé hmm..? Joueur.
Le vent souffle encore, faisant bruyamment choir les débris d'un tonneau de bois empilé sur d'autres ; intacts ceux-là. Avec toute la délicatesse dont je suis capable, je m'extirpe de l'étreinte du mercenaire tandis que ma main droite glisse sur son avant-bras gauche et s'y arrête. Mon regard effleure son visage ; je l'observe et quoi de mieux pour cela que de lui faire face ? C'est donc le plus naturellement du monde que je l’entraîne à ma suite, marchant à reculons au travers de la dite-ruelle, mes doigts gardant leur prise légère sur son poignet, du moins le temps d'un pas ou deux.
-Non. Et pas dans cette ruelle, hors de question. Des mots qui sonnent tel un verdict, à mon grand étonnement. Cela étant, l'idée que la longue liste des malentendus probables puisse s'en voir étoffée me pousse à ajouter plus sereinement : -Écoutez, je vous en dois une, on est d'accord. Et ne le prenez pas mal, surtout, mais si vous voulez vraiment me trousser, hé bien ce ne serra pas avant d'avoir prit un bain. Un très très long bain.
Ce quartier avait tremblé lors des émeutes ; aujourd'hui ses stigmates sont encore visibles : maisons délabrées, à l'abandon, rues désertes, sombres et sales ; par ailleurs, on pouvait désormais ajouter le cadavre du teigneux qui, depuis peu, y trônait en guise de décoration...Pourtant, non loin, le chant d'une mère qui berce son enfant à la fenêtre flotte dans l'air tel un doux parfum. Jolie voix ; douce, si douce musique ; une lueur traverse mon regard, enfin.
-Il y a une amie chez qui je voudrais me rendre, à deux rues d'ici, à peine. Tout comme vous, elle n'est pas sans défense. Peut-être avez vous mieux à faire mais pourriez-vous, s'il vous plaît, m'accompagner jusque là? J'ai comme dans l'idée que les deux gredins ne tenteront rien tant que vous serez dans les parages...
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