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 Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]

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Tyra Dalwéria
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MessageSujet: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeJeu 12 Jan 2012 - 17:23

Tyra avait relevé ce qu’elle avait pris pour un défi de magie lancé par le prêtre et après des semaines d’entrainement, était parvenu à marcher traverser la rivière en marchant à la surface de l’eau. Mais déjà le printemps pointait le bout de son nez et le temps se faisait plus doux.

Tyra était revenue auprès du prêtre pour lui annoncer qu’elle avait relevé le défi. D’abord fort surpris, l’homme lui demanda ce qu’elle avait retenu de cette expérience, si elle avait pu ressentir la présence de la déesse, sa volonté, sa voix, et ce qu’elle avait interprété du phénomène. La jeune fille, n’ayant rien compris de tout cela, n’avait fait que développer ses dons et sa compréhension magique profane pour parvenir à son exploit. D’abord fière, elle ressentit une frustration immense lorsqu’elle comprit qu’en réalité son exploit était un échec total. Un flot de sentiments négatifs comme elle en avait rarement connu l’envahit au point qu’elle se serait mise à pleurer si la colère n’avait pas remplacé la tristesse, une émotion qu’elle ne parvenait plus à ressentir. Le prêtre n’était pas grand pédagogue et, bien qu’il cherchât à instruire la demi-elfe, il ne savait pas comment s’y prendre pour lui expliquer les principes et préceptes de la déesse ainsi que le fonctionnement de la magie divine. Il répétait pourtant qu’il fallait éprouver une grande compréhension et une grande compassion pour le monde, que la déesse était cela, elle recueillait les âmes de tous les défunts dans sa demeure et était neutre au regard de la vie, mais ceci était bien confus pour la pauvre Tyra. Elle ne pouvait plus interpréter ce qu’elle ressentait en dehors de son lot quotidien emplit de frustration et de mépris.

Tyra décida de changer son regard sur le monde qui l’entourait et de ne plus avoir à choisir quotidiennement entre le nier ou l’affronter, elle devait déjà commencer par l’accepter, ce qui n’était pas une mince affaire surtout lorsqu’on vit pratiquement au jour le jour.

Avec le printemps de retour, finit la délicate vente de produits médicinaux à base de plantes comme des potions contre le rhume et les fièvres ou des crêmes hydratantes contre le froid, c’était le moment de partir renouveler les stocks. La propriétaire de la boutique Turambar lui avait confié les clés peu après son recrutement pour partir chercher ou récupérer des produits particuliers quelque part, elle était restée vague, mais toujours était-il qu’elle n’était pour ainsi dire jamais revenue et les clients réguliers d’abord inquiets, avaient pour partie délaissé la boutique au profit de la concurrence, n’ayant apparemment pas confiance en cette gamine apparue de nulle part.

Les longs jours d’été furent les plus éprouvants et les plus déprimants pour Tyra qui peinait en tout ce qu’elle entreprenait, même la magie. Elle s’enfermait parfois dans la boutique plusieurs jours de suite sans en sortir, se contentant de répondre aux demandes des clients qui daignaient entrer. A l’inverse, il n’était pas rare, (pour les éventuels badauds présents à ce moment là), de la voir soudain surgir lorsqu’arrivait un orage et de rester plantée sous la pluie parfois torrentielle jusqu’à ce que celle-ci s’arrête. Peut-être était-ce un contre coup de son traumatisme ? Peut-être qu’elle avait fini par ne plus aimer inconsciemment ce soleil brulant et étouffant d’été parce qu’il rappelait ce terrible feu et ce manque d’air de l’incendie de sa maison ? Pourtant elle avait l’impression d’avoir accepté cette vérité depuis longtemps, ce n’était pas une peur, encore moins une phobie, alors pourquoi était-elle si déprimée ces beaux jours d’été quand tout le monde l’est en hiver ? Elle n’en savait rien elle-même et ne se posait même pas la question, ne faisait que constater cet état de fait.

L’automne puis l’hiver revinrent et les années passèrent ainsi : Tyra reprenait vie, sa volonté était forte, elle se sentait capable de tout même si le monde entier était contre elle, elle était au-dessus de tout ça. Elle entrainait sa magie elle préparait et vendait ses produits, réfléchissait sur les paroles du prêtre et cherchait à refaire son regard sur les gens, puis, elle se retrouvait de nouveau face à la réalité, le mépris des gens, la misère, les insultes, les rumeurs sur les conflits politiques et les guerres, les excès de zèle des gardes etc… Tyra s’était acclimatée au monde des humains, mais elle ne s’y sentait pas à sa place, surtout l’été, elle avait parfois l’impression d’être un reflet inversés des humains et n’arrivait pas à les comprendre. Depuis combien de temps n’était-elle pas retournée voir le prêtre ? Qu’avait-elle fait de son envie de changer son regard ? Mais pour cela elle devait vraiment faire le deuil de ses parents et de son passé. Sa vie n’avait pas vraiment recommencé depuis l’incident, elle s’était lentement, très lentement terminée, comme dans l’agonie. Elle était dans une phase de transition, c’est pourquoi elle se sentait si mal. Ses pensées étaient confuses quant à sa volonté de vouloir suivre la voie de la déesse qui portait son nom. N’était-ce qu’une histoire de coïncidences ? Les coïncidences existaient-elles ? En tout cas elle s’y était finalement déterminé et ce qui lui manquait jusque-là : une motivation solide et durable s’incrusta finalement dans son esprit et la ressuscita, si on peut dire.

Lorsqu’elle se senti prête, elle retourna voir le prêtre et lui confia son désir d’être initiée, chose qu’elle ne lui avait jamais annoncée. Heureux de la revoir après si longtemps et heureux d’entendre sa volonté, le prêtre réfléchit un instant et lui confia que lui ne se sentait pas apte à l’instruire, ayant constaté son propre échec en la matière mais qu’en revanche il pouvait la recommander à une haute prêtresse qu’il avait déjà rencontré. Elle s’appelait Hithiel Isylindë. C’était une Elfe centenaire qui avait de l’expérience. Elle devait probablement se trouver au temple de la Capitale des Elfes si elle n’était pas en voyage. Le prêtre avait bien vu que la jeune demie n’avait pas l’air dans son élément chez les humains et peut-être qu’un séjour chez les Elfes, ne serait-ce que ça, l’aiderait. Effectivement, Tyra avait fait le choix de voyager vers les territoires humains, les ayant toujours côtoyés contrairement aux Elfes, en dehors de son père. Plusieurs autres raisons l’avaient poussée à ne pas se diriger instinctivement vers le territoire Elfe : d’abord la facilité, la grande rivière formant un obstacle naturel, puis le contexte : à la sortie du voile, l’endroit semblait inquiétant et dangereux, et enfin la méconnaissance et l’appréhension : son père ayant été banni, elle avait fait un amalgame entre les lois des Elfes et celles des druides car en fait, elle ne connaissait ni les unes ni les autres vu que son père ne lui en avait jamais parlé.

« Voyager est formateur, c’est un des devoir des adeptes de Tyra afin d’aller là où leur présence est requise, là où les âmes sont en peine. Il y a une caravane en partance pour l’Est dans la semaine. Je te donnerai l’argent nécessaire à ton voyage et je vais t’écrire une lettre de recommandation, voilà tout ce que je peux faire de mieux pour toi. Surtout sois prudente lors de ton voyage, on ne sait jamais ce que l’on peut rencontrer en chemin. »

Le prêtre ne s’inquiétait pas du sort de la jeune fille, mais il espérait tout de même qu’elle trouve sa voie et que rien ne lui arrive de fâcheux avant cela.

Ainsi Tyra reprit la route et retourna d’abord jusqu’à Aduram en s’intégrant à des caravanes, puis elle trouva un passeur qui embarquait quiconque avait de quoi payer et la force de ramer (mais il ne fournissait pas la nourriture) et remontait le fleuve Sirilya avec son embarcation en déposant les gens où ils voulaient. Ce fut un long voyage pour arriver en Anaëth mais finalement plus rapide par le fleuve que par la forêt. Il y avait un petit village fortifié avec un petit port à l’embranchement de la rivière pour surveiller les allées et venues, même si peu d’embarcations s’amusaient à remonter le courant jusque-là. Etait-ce un village Elfe ? Difficile à dire, car il y avait nombre d’humains également. Ce devait être un lieu d’échanges, une route commerciale probablement, puisque la branche principale semblait beaucoup plus facile d’accès aux grosses embarcations. Dans ce village, Tyra put enfin contempler des Elfes en communauté. Tous élancés, bâtis sur un même moule ou presque, un œil non averti aurait pu les considérer tous ressemblants, aussi bien hommes que femmes. Tyra avait clairement l’air d’une sorte d’humaine à leurs yeux car elle n’attirait pas particulièrement leur attention et elle mit du temps à trouver quelqu’un qui accepta de « s’intéresser » à elle lorsqu’elle demanda des détails pour rejoindre Alëandir à la recherche de la haute prêtresse Hithiel. C’était apparemment une personne faisant partie de l’armée, une éclaireuse peut-être, qui l’écouta, cherchant à savoir pourquoi elle voulait atteindre la capitale, puis qui finit par accepter son explication et ses raisons et l’invita à la suivre puisqu’ elle rentrait faire son rapport. Elle s’appelait Aëwa. Tyra avait déjà rencontré une éclaireuse Elfe nommée Glinaina, sa première « amie », et l’évocation de cette rencontre ne sembla pas particulièrement émouvoir ni déclencher une quelconque remarque de la part d’Aëwa, suggérant qu’elle ne devait pas la connaître, même si finalement, ce fut juste après cette évocation et quelques secondes de silence que l’Elfe invita Tyra à l’accompagner.

« De toute façon je n’aime pas cet endroit et je préfère la forêt, mais j’avoue que voyager toujours seule est parfois ennuyeux. Tu auras sûrement des informations intéressantes à me raconter sur ce qu’il se trame chez les humains en ce moment n’est-ce pas ? »

Ainsi Tyra et Aëwa prirent la route d’Alëandir au pas de course (pour un humain, car une allure normale pour une éclaireuse Elfe probablement). Tyra était de bonne humeur et en pleine forme, c’était de nouveau l’hiver, sa saison de prédilection, et pour la première fois depuis longtemps, elle trouva attrayant de « faire la course » avec cette Elfe (qui l’attendait parfois après être partie en reconnaissance loin devant ou au contraire cheminait plus lentement à côté d’elle pour pouvoir discuter un peu.

Le voyage dura plusieurs jours avec des repas principalement composés de racines et les soins du corps effectués avec de la neige fraiche et des extraits d’une écorce. Aëwa ne s’était pas posé la question de savoir si Tyra allait accepter de la suivre dans ces conditions mais fut agréablement surprise de constater à quelle point elle s’en accommodait et même parvenait elle aussi à dégoter de la nourriture. De plus, courir était un moyen de résister au froid mais la jeune demi-Elfe ne semblait nullement inquiétée par ce problème. Par conséquent, une relation simple et presque amicale se développa entre les deux et le voyage se déroula sans encombre, et peut-être même plus vite que prévu, jusqu’à la capitale.
Une fois sur place, la présence d’Aëwa permit à Tyra d’entrer dans la ville majestueuse, ce qui aurait peut-être été difficile autrement. Après quoi ce fut l’heure des séparations. Aëwa lui indiqua la localisation du temple avant de partir. Tyra flâna longuement en regardant l’architecture de la ville avant d’atteindre finalement l’entrée du Temple en ayant failli se perdre dans le dédale des rues.
Ce temple était impressionnant. A la fois il ressemblait à celui de Diantra par les couleurs et les motifs architecturaux et à la fois il n’en avait rien à voir de par la taille et le style complètement différent. Tyra ressentait comme un stress, difficile de dire s’il s’agissait d’une simple appréhension ou d’une excitation refoulée. Oui, elle avait fait tout ce trajet pour concrétiser ses nouveaux objectifs. Elle en avait assez de cette vie monotone et misérable à fuir le passé sans pour autant pouvoir se projeter dans l’avenir. Cette fois, elle serait plus déterminée que jamais.

*Allez ! Entre !*

Tyra monta les marches, puis entra par la porte ouverte, qui devait probablement le demeurer ainsi pour accueillir les visiteurs quels qu’ils soient.


Dernière édition par Tyra Dalwéria le Sam 16 Mar 2013 - 17:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeSam 14 Jan 2012 - 17:35

Contrairement à ce que chacun pouvait penser le Temple de Tari n'avait rien de lugubre. Il trônait au sein de la capitale des Elfes, jouxtant le palais où les Seigneurs Protecteurs régnaient sur Anaëh. L'édifice avait été édifié voici les premiers âges des Elfes, premier peuple à comprendre l'importance de la Mort là où ils bénéficiaient du don d'éternité. Malgré l'expansion de la forêt, le temple était encore relativement épargné, l'emprise de la déesse protégeant son principal lieu de culte. Mais les dirigeants du culte avaient fait en sorte que le temple soit aussi bien Elfique que dévoué à la Mort. Le temple n'était pas qu'un édifice fait de pierres ciselées où des statues représentant la déesse écorchée accueillait les visiteurs, de nombreuses plantes et plan d'eau en parsemaient l'enceinte et les façades en une harmonie entretenue scrupuleusement et religieusement depuis les Premiers Jours.

L'entrée dans le temple était libre à tous, libre à chacun souhaitant vénérer l'Au-delà et les aspects du Royaume Eternel. Certains venaient se recueillir pour le souvenir de leurs ancêtres et de leurs disparus, d'autres venaient réclamer conseils à la déesse en ces temps troublés où chacun avait du mal à se rattacher à quelque chose. Le schisme entre les Elfes et villes et les Elfes de la nature grandissait et Tari était l'un des cultes des plus fermement ancrés dans la culture de la société d'Anaëh. Les visiteurs ces derniers temps étaient majoritairement des membres du Premier Peuple, les humains n'osant plus trop braver en masse la forêt et ses routes maintenant que la nature avait repris ses droits. Malgré cela les visites au temple ne se désemplissaient pas bien que des sujets d'inquiétudes régnaient sur le devenir du culte en Diantra suite à la disparition du Haut-Prêtre de Tari en charge de cette ramification.

La jeune demi-Elfe n'eut aucune difficulté à franchir les portes du grand palais, gardées par d'imposants paladins en armures noires et ornées des armoiries du culte de la Mort. A l'intérieur, de nombreux prêtres venaient à la rencontre des visiteurs, certains faisant la visite, d'autres prêchant la parole de la Déesse du Royaume Souterrain. Malgré le nombre de personnes rassemblées l'atmosphère restait calme et sereine, personne n'élevant la voix et respectant la tranquillité des lieux. A l'intérieur, l'eau était quasiment omniprésente avec des fontaines et de grands bassins ornés de stèles et de statue représentant divers Rois et Reines, la Déesse et d'autres personnes importantes des Elfes. Dans les cryptes souterraines reposaient les sépultures des anciens Seigneurs Protecteurs et de ceux qui ont été Choisis par la déesse pour répandre sa voix, les tombes silencieuses gardées éternellement par les paladins du culte, empêchant quiconque d'accéder à ces lieux sacrés. Les rumeurs vont bon train sur ce que le culte peux garder à l'abri de ces alcôves profondément nichées sous le temple. Les plus superstitieux racontaient que le culte conservaient des abominations dans ses cryptes ainsi que des artefacts maudits confisqués à des cultes nécromanciens, le culte de Tari s'occupant de traquer et d'éradiquer tout ce qui venait à troubler la tranquillité du Royaume Eternel. Mais personne ne pouvait affirmer si tout ceci était vrai et le secret était bien gardé par les instances du culte.

Perdue au milieu du temple, il ne fallu pas longtemps pour que la petite Tyra ne soit remarquée par un prêtre qui passait à coté d'elle. Il ne perdit pas de temps à s'enquérir de la raison de sa présence au sein du temple en l'apostrophant d'une voix douce et sereine.


" Que la Déesse veille sur toi, jeune fille. Y a t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ?"
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeSam 14 Jan 2012 - 23:28

L’endroit était majestueux, plus impressionnant que tout ce que Tyra avait pu voir jusqu’à présent. D’habitude elle ne portait aucun intérêt à l’architecture, si ce n’était pour les monuments particuliers tels que les temples tentaient de révéler par leur simple vu les émotions liées à leurs Dieux et Déesses respectifs, mais là, c’était encore autre chose ! Déjà, l’architecture elfique avait quelque chose d’harmonieux au point que personne ne pouvait ne pas s’en émouvoir mais le temple de la Déesse de la mort était incomparable. Tyra avait bravé son hésitation devant l’édifice qui transpirait le calme et la sérénité depuis l’extérieur. Le vaste intérieur était peuplé de chuchotements autour des représentations murales et sous l’immense plafond peint qui attarda l’attention de la jeune fille un long instant.

Tyra avança plus avant le regard absorbé dans la contemplation du lieu. Son habitude de se perdre dans les nuages la laissa un moment plantée au milieu de ce grand hall et des gens qui circulaient. Un prêtre la tira de ses rêveries en lui parlant :

«Que la Déesse veille sur toi, jeune fille. Y a t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ? »

Tyra cligna des yeux pour revenir sur Miradelphia et tourna son visage inexpressif vers son interlocuteur.

« Que sa volonté vous guide. Je suis à la recherche de la Haute Prêtresse Hithiel Isylindë pour quérir ses enseignements. Je suis recommandée par un prêtre du temple de Diantra, voici son cachet. »

Tyra tendit la lettre avec le cachet de cire. Le prêtre l’examina un instant. Le sceau avec le symbole de la déesse avait l’air authentique. La demande était importante et plusieurs questions devaient lui brûler les lèvres, à commencer par le fait de vouloir lire la lettre pour s’assurer de son contenu. Mais il n’était pas correct de briser un cachet de la sorte.

Le temple de Tyra n’étant pas un lieu de suspicion, le prêtre devrait sans doute se contenter de demander à la jeune fille de patienter avant d’aller s’informer auprès d’un grand prêtre voire de la haute prêtresse en personne, avant de pouvoir accéder à sa demande si celle-ci lui était accordée. Pour cela il devait lui emprunter la lettre un moment pour pouvoir la transmettre.

Tyra ne savait pas les détails de ce qui était écrit dans cette lettre. Elle savait seulement qu’il s’agissait d’une recommandation. Elle devait tout d’abord indiquer son nom rare : Tyra Dalwéria, puis sûrement parler de son intérêt particulier pour le culte, de son potentiel, de son affinité magique également, mais peut-être aussi indiquait-elle qu’il y avait une raison plus profonde à rechercher dans sa motivation que le prêtre de Diantra n’avait pas réussi à faire exprimer par la jeune demi-elfe. La lettre était donc signée de son nom, un certain Algus D’Ulbendor, si jamais celui-ci était connu de la Haute Prêtresse, ce dont on pouvait fortement douter puisqu’il ne faisait pas partie de la même branche, à moins que lui-même ait été instruit en Anaëh...

« Oh ! Eh bien jeune aspirante, je vais m’informer de la disponibilité de Dame Isylindë et t’emprunter cette lettre un moment afin de la lui montrer. Peux-tu attendre un instant sur ses bancs là-bas en attendant ? »

« Entendu. »


Tyra laissa le rouleau dans la paume du prêtre puis le laissa partir en le suivant des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse quelque part. Après quoi, elle alla s’assoir sur un des bancs que lui avait indiqué le prêtre avant de repartir dans une contemplation rêveuse en attendant son retour ou celui de la Haute prêtresse.
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeMar 17 Jan 2012 - 21:09

Une nouvelle adepte, il y en avait des dizaines qui arrivaient ces derniers temps mais le Temple était habitué à accueillir ceux qui souhaitaient porter les principes de la Déesse dans le monde qui les entouraient. La plupart étaient de simples fidèles qui apportaient leur dévotion mais il en était certains qui arrivaient à percevoir la présence de tari auprès d'eux et d'en embrasser le domaine. Ceux-là étaient formés et éduqués aux préceptes du culte, devenant par la suites moines ou prêtres qui à leur tour faisait grossir les rangs du clergé de la Mort. Nombreux étaient ceux qui souhaitaient intégrer l'ordre des Paladins du Royaume Eternel, pour partager le prestige de ces soldats religieux d'élite qui étaient l'incarnation de la colère du culte, mais la sélection était des plus rudes et seuls quelques-uns sur des milliers avaient la foi et l'endurance nécessaire pour en être dignes tout au long de la très longue formation.
Seulement la petite Tyra était simplement venue embrasser les préceptes du culte, pour le moment il n'était pas question de viser haut dans la hiérarchie. Ceux qui commençaient calmement et sans arrière-pensée étaient ceux qui pouvaient s'ouvrir le plus facile à l'autre monde et le culte cherchait à déceler ces fidèles parmi les candidats affluant au temple.

Le prêtre prit l'enveloppe cachetée qui lui avait été tendue, assez étonné que la jeune fille soit venue seule de Diantra avec une lettre de recommandations. Le fait qu'elle soit demi-elfe avait du forcer le prêtre l'ayant remarqué à venir à Alëandir auprès de la Haute-Prêtresse, d'ailleurs les événements dans le royaume Humain au cours des dernières années faisait que la branche du culte en Diantra rencontrait certaines difficultés pour bien fonctionner, l'absence d'un Haut-Prêtre ne facilitant pas la tâche.
Le prêtre laissa donc la jeune Tyra là où elle attendait, partant porter la missive à celle qui dirigeait le culte de la Mort. Nul ne savait combien de temps cela allait prendre, l'intéressée était peut être occupée à d'importantes réunions ou peut être était-elle au palais et non au sein du temple. Surtout que le nom du prêtre qui avait envoyé la jeune adepte n'était peut-être pas connue de la Haute-Prêtresse en question, il y avait tant de fidèles et rien ne disait qu'elle connaissait par coeur les membres du culte chez les Humains. Mais, fort heureusement pour la jeune voyageuse, la Haute-Prêtresse avait passée suffisamment de temps à Diantra pour se rappeler de quelques noms.
Le temps s'écoula un moment avant que Tyra ne voit revenir le prêtre auprès d'elle.


Dame Isylindë a pris connaissance de ta lettre. Suis-moi, je te mène de suite auprès d'elle.

Le prêtre mena Tyra au sein de couloirs du temple menant à des jardins intérieurs réservés aux membres du clergé. Ici et là il y avait beaucoup de moines menant une vie stricte et vouée à la vénération de la déesse, de nombreux monastères étaient couplés aux temples du culte servant de casernes pour les paladins ou simplement de lieux de vie, d'apprentissage et de recueillement pour les adeptes du culte.
Mais Tyra ne fut pas menée dans les lieux d'habitats directement. Les zones réservées aux membres du culte étaient à l'image du temple et le calme et la sérénité régnait le long des jardins clos et des arches voutées.
La jeune demi aperçue enfin celle qu'elle cherchait près d'un bassin. La Haute-Prêtresse était en train de rendre visite aux jeunes orphelins qui étaient à la charge du culte et dont l'orphelinat était lui aussi situé à coté du grand temple. C'était l'une des obligations du culte que de s'occuper des enfants de ceux qui avaient été rappelés auprès de la Déesse. De nombreux enfants de jeune âge assis dans l'herbe entouraient la Haute-Prêtresse qui leur racontait des histoires en langue Elfique, il y avait des Elfes, des demi mais aussi quelques Humains. A dire vrai on ne pouvait pas vraiment dire qu'il s'agissait de la Haute-Prêtresse au premier regard, l'Elfe était une jolie représentante de sa race aux longs cheveux noirs desquelles pointaient des oreilles fines et pointues. Sa tenue ne portait aucune extravagance et seuls les symboles de la déesse parsemaient sa robe. Mais une forte impression prenait ceux qui posaient le regard sur elle, comme si cette Elfe adulte mais encore jeune savait déchiffrer le plus profond de l'être de quelqu'un et décelait des choses invisibles au regard des mortels. Le fait également que deux paladins attendaient patiemment non loin trahissait aussi le rang de celle qui avait un rang égal à celui d'un roi.

Tyra fut amenée auprès de la Haute-Prêtresse alors que l'histoire se terminait, les enfants regagnant leurs dortoirs pour d'autres activités. Hithiel posa un regard calme et doux sur la petite demi qui lui était présentée. La lettre de recommandations semblait avoir eu son effet mais il restait quand même à faire les présentations.


Je te souhaite la bienvenue au Grand-Temple de Tari, jeune Tyra Dalwéria. Ainsi donc tu souhaites acquérir les enseignements du culte ? La lettre qui tu a apportée disait que tu possèdes déjà quelques affinités avec le culte.
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeDim 22 Jan 2012 - 17:22

Après un temps indéterminé, Tyra fut sortie de sa rêverie lorsque le prêtre apparut dans son champ de vision à quelques mètres d’elle pour lui demander de le suivre. Se laisser aller à rêver éveiller était depuis longtemps devenu pour Tyra un moyen naturel de se reposer car elle avait toujours des difficultés à trouver le sommeil lorsqu’elle n’était pas particulièrement fatiguée.

En attendant, elle était partie dans sa contemplation du lieu et à partir de ses quelques connaissances sur le sujet, à imaginer à quoi pouvait bien ressembler le royaume de la déesse. Un endroit nommé l'Heläe, sûrement très paisible, baigné de sérénité et en même temps magnifique mais probablement pas d’une manière concevable par des critères artistiques. Ceci étant pour toutes les âmes « bonnes » car il existait une partie nommée Niflheimorn réservée aux êtres qui avaient engendré la mort et la destruction de leur vivant. Tyra avait beau y réfléchir, elle ne parvenait pas à se l’imaginer. Si même la déesse n’osait y pénétrer, cet endroit horrible ne pouvait être qu’indescriptible. Même si la peur de cet endroit était relative à l’imagination qu’un criminel pouvait s’en faire, peut-être était-elle la raison qui poussait la plupart des âmes hanteuses et errantes à ne pas rejoindre le royaume des morts. A l’inverse, Tyra pouvait espérer que la sérénité éternelle promise aux âmes des gens simples et bons ait permis à ses parents de trouver la paix.

Tyra ne se souvenait plus, elle avait du mal à se rappeler de son passé avant ce traumatisme. Les vagues souvenirs qu’elle avait d’elle-même lui renvoyaient une image erronée, comme si ce n’était pas elle, comme si ça ne pouvait pas être elle, pas parce qu’elle avait changé mais parce qu’elle avait perdu quelque chose (sa naïveté ou son innocence de jeune fille sans doute) tout en gagnant, ou en découvrant quelque chose d’autre, comme une révélation mais qu’elle ne saurait décrire.

Tyra suivit le prêtre dans des corridors jusqu’à un magnifique jardin intérieur. Ce qui était frappant ici c’était le calme et la sérénité, une chose que Tyra recherchait sans doute et ne pouvait qu’apprécier. Elle était là, près d’un bassin, en train de raconter une histoire à des enfants dont certains, des elfes, étaient sûrement plus âgés qu’elle. Sans aucun doute il s’agissait bien de Dame Isylindë, la Haute Prêtresse. Elle avait une aura qui forçait le respect et qui émanait une sincère douceur. Tyra, n’entendit et ne comprit vaguement que quelques mots de la fin de l’histoire. Les enfants remercièrent et saluèrent la dame avant de repartir tranquillement.

* C’est elle! … Dame Isylindé ! *
*Oui c’est elle, ça ne fait aucun doute.*


La Haute prêtresse s’avança et lui souhaita la bienvenue avant de lui demander confirmation des raisons de sa présence en ce lieu. Tyra attrapa ses pans de vêtements et fit ce qui ressemblait fortement à une coutre révérence, comme elle avait vu faire chez les humains. Au lieu de rêvasser un peu plus tôt, Tyra aurait peut-être dû préparer un peu mieux sa rencontre à l’avance au lieu d’y aller sans appréhension. Elle répondit en balbutiant quelque peu, n’ayant pas l’habitude de parler de ses problèmes personnels et encore moins de se justifier :

« Ma dame, merci de m’accueillir dans votre temple. En effet je suis venue pour apprendre et comprendre les préceptes de la déesse, pour des raisons (*égoïstes*) … personnelles, mais mon intérêt est grand et véritable et euh… (*déterminée*) je suis déterminée à changer mon regard sur le monde pour y parvenir. J’ai pour cela longtemps écouté et suivi les conseils du prêtre qui vous a adressé cette lettre mais... (*énerve, les humains…*) je pense que la ville n’était pas euh… propice à mon apprentissage (*seule*)… solitaire. Oui, en fait euh… j’ai des dons naturels de magie mais… (*c’est n’importe quoi.*) en fait je crois que ça ne m’aide pas… (*explique !*) Je veux dire que l’eau et la glace sont les éléments de la déesse mais le prêtre m’a dit que ce n’était pas la même magie, et qu’il fallait d’abord ressentir sa présence (*c’est ça.*). J’ai vraiment envie pourtant, mais il n’a pas su m’expliquer convenablement. Je crois que c’est pour ça qu’il m’a envoyé vous voir... Je pense qu’il a eu raison et puis… j’aime cet endroit. »

Cette dernière remarque étant une trace de la pérennité de la « Tyra d’antan » au sein de la jeune fille, elle persistait derrière son visage inexpressif et son cœur serré, enchaîné au passé, et qui parvenait tout de même à s’enflammer de temps en temps. Ces pensées dans sa tête et dont elle avait l’impression qu’elles ne lui appartenaient pas, étaient toutefois la preuve de ce qu’elle avait perdu. Le choix lui restait de les écouter ou pas. Elle s’était tout de même posée la question de savoir si ces pensées pouvaient l’empêcher « d’entendre » la déesse, celles-ci lui répondant bien sûr par la négative.

Tyra, espérait avoir répondu convenablement et attendit la réponse de la Haute Prêtresse. Allait-elle accepter de lui enseigner, ou du moins de lui faire enseigner par quelqu’un de compétent, les préceptes du culte ?
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Hithiel Isylindë
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeSam 28 Jan 2012 - 15:11

La jeune demi-elfe se lança dans une présentation rapide mais des plus décousues, semblant donner toutes les paroles qu'elle avait ressassée dans son esprit sans vraiment les classer. Heureusement Hithiel n'était pas vraiment du genre à demander des choses précises et elle écouta avec attention ce que sa visiteuse avait à lui dire. Tyra venait des royaumes humains et souhaitait chercher à comprendre les principes du culte comme de nombreux autres adeptes avant elle mais bien qu'elle fut au contact d'un prêtre de la mort auparavant elle ne semblait connaître que peu de chose sur la déesse et sur l'au-delà.

Le prêtre que tu a rencontré avait raison : la magie divine est différente de la magie classique. Dans le cas du culte c'est la déesse elle-même qui nous prête son pouvoir, ce qui veut dire que nous pouvons perdre nos facultés si Tari décide que nous ne sommes plus dignes de la servir. Etre affilié à une divinité signifie que tu dois accepter son existence et son pouvoir tandis que les magiciens classiques se contentent de chercher à maîtriser une magie dont on ne sais pas réellement d'où elle provient.

L'eau, et par extension la glace, sont des symboles de la déesse de la Mort car il s'agit de forces indomptables sachant prendre leur temps pour détruite toute chose et toute vie. Avoir des affinités avec n'est pas réellement une condition pour devenir une protégée de Tari mais les comprendre pour ensuite pouvoir les manipuler en sont une.


Le regard de la Haute-Prêtresse se détourna vers le bassin proche et sembla se concentrer sur la nappe d'eau. Le bassin se recouvrit alors progressivement d'une fine couche de glace qui scintillait sous le soleil. Une fois cette démonstration terminée la Haute-Prêtresse reprit ses paroles
.

Ressentir la présence de la déesse est également une condition, savoir pourquoi elle est présente et quelle en sont ses manifestations. La lettre à ton sujet disait que tu a pu réussir à marcher sur l'eau, c'est déjà un point très important, seulement tu ne semble pas vraiment comprendre comment ni pourquoi tu a réussie.

Assieds toi, j'ai besoin d'en savoir un peu plus sur toi-même jeune Tyra.


Hithiel invita la jeune Demi à s'installer sur une chaise près du bassin tandis qu'elle-même en faisait autant. Pour lui inculquer les bases du culte elle avait besoin de discuter plus profondément avec elle, de ses rapports avec la Mort et de sa perception des choses. C'était là les bases d'un enseignement à la voie du culte de Tari, les premiers pas pour comprendre. Dans cette rencontre Hithiel se faisait professeur auprès de son interlocutrice qui voulait écouter ses enseignements et tenta de cerner ce que Tyra savait déjà.

Dis-moi .. qu'est ce que la Mort représente pour toi ?


La question semblait très abrupte et directe et pouvait déstabiliser en premier lieu car ce n'était pas un sujet des plus faciles, surtout pour un enfant. Mais son jeune âge faisait que l'on pouvait deviner à quel stade en était Tyra dans la perception de la Mort.
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Tyra Dalwéria
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeDim 29 Jan 2012 - 1:03

Spoiler:

Tyra avait des pensées de contrariété face à sa contre-performance qui furent vite calmées par d’autres qui leur ordonnèrent de se taire pour écouter car la Haute prêtresse lui parlait. Elle lui confirma tout d’abord ce que le prêtre lui avait dit à propos de la magie. C’était la déesse qui leur accordait des pouvoirs si elle les considérait digne de la servir. Tyra voulait bien admettre ce point mais ça ne lui disait toujours pas quelle différence cela faisait avec ses propres capacités. Si ses dons avaient été complètement autres, comme par exemple pouvoir transformer une matière en une autre, là d’accord, c’était très clair, par contre si comme son père elle avait été capable de manipuler la terre et les plantes, qu’est-ce que cela aurait voulu dire ? Sa magie était-elle réellement profane ou bien un don de la déesse qui lui aurait accordé sa confiance avant même qu’elle ne s’intéresse particulièrement à elle ? Il fallait dire qu’il y avait eu beaucoup de coïncidence à son égard… Peut-être était-ce dû à la dévotion de sa mère ? Pourtant elle ne la vénérait pas particulièrement malgré le respect considérable qu’elle avait pour la déesse. Quoique… ses souvenirs étaient vagues mais il lui semblait bien qu’elle lui adressait régulièrement des prières le jour de Tariho… comme beaucoup de gens à vrai dire…

La Haute Prêtresse lui indiqua qu’avoir une affinité aux éléments de la déesse n’était pas essentielle pour devenir une protégée de la déesse, mais que comprendre cette magie en était une. Ceci semblait logique pourtant on pouvait aussi l’interpréter autrement : avoir une affinité magique et comprendre cette magie était donc encore plus favorable, et ceci signala à Tyra qu’elle était sur la bonne voie d’une certaine manière.

Dame Isylindë se tourna alors vers la fontaine pour lui faire une petite démonstration de magie qui n’était pas pour impressionner la jeune demi-elfe, mais semblait plutôt vouloir illustrer ses paroles en montrant qu’elle-même comprenait bien cet élément. Tyra apprécia donc cette maîtrise et estima rapidement la qualité (qui se révélait également artistique) de la petite démonstration.

Les paroles de la Haute Prêtresse allèrent dans l’idée que Tyra se faisait, même si ce n’était peut-être pas de cela qu’il s’agissait. Apparemment, c’était à la fois une histoire de compréhension de la nature de la déesse, de ce qu’elle représente, etc… et le ressenti de la déesse dans ses manifestations. Jusque-là, tout concordait avec l’idée que Tyra se faisait. Finalement, elle semblait comprendre bien le principe et être conscient de pouvoir l’appliquer… mais alors pourquoi avait-elle l’impression du contraire ? Il y avait quelque chose qui n’allait pas chez elle. Quelque chose bloquait. Quelque chose l’empêchait de… de quoi ? Comme s’il y avait un scellé, une porte qui refusait de s’ouvrir. C’était inconscient car plus elle y réfléchissait, moins elle s’approchait de la réponse bien que paradoxalement celle-ci soit extrêmement évidente, au point qu’elle ne soit plus envisageable. Comment pouvait-elle prendre conscience de ce paradoxe ? Elle le savait, mais elle refusait car elle avait elle-même créé ce paradoxe, enfoui la réponse au plus profond de son inconscient au fil des ans et à présent l’avait scellée. Mais ce sceau n’était pas si consolidé qu’il en avait l’air car, tel un cœur qui bat, tel un pulsar, ce qu’il y avait derrière cette porte émettait régulièrement une lumière attirante et aveuglante de laquelle Tyra avait pour l’instant détourné les yeux… Oui, tout pouvait se résumer à un souvenir, à un moment de sa vie, à une chose qu’elle croyait avoir accepté mais qui ne l’était guerre tant qu’elle n’avait pas trouvé une raison, une logique à ce souvenir. Oui, si Tyra voulait entrevoir son avenir et ne plus vivre au jour le jour, il lui fallait pour cela tout d’abord reconsidérer son passé, l’accepter, le comprendre et enfin apprendre de celui-ci…

Hithiel invita la novice à s’assoir alors qu’un sentiment étrange, une sorte de malaise commença à l’envahir. Ainsi, avant qu’elle ne puisse régir à sa remarque comme quoi elle ne semblait pas comprendre comment ni pourquoi elle était parvenue à marcher sur l’eau alors qu’elle savait parfaitement comment, bien que le pourquoi du comment soit une notion plus difficile à justifier…

« Dis-moi... qu'est-ce que la Mort représente pour toi ? »

C’était sûrement la meilleure question à poser, la question qui permettrait à la Haute Prêtresse de cerner le plus la jeune demie-elfe ou du moins sa relation avec la mort, et ce qui lui indiquerait probablement qu’elle pourrait en tirer et comment envisager son apprentissage.

« la Mort ? … »

Ce mot résonna dans ses pensées, puis des images commencèrent à émerger. Elle tenta de rassembler ses impressions, et peut-être pour la première fois de sa vie, se lancer dans une assez longue réflexion philosophique sur un thème vieux comme le monde, d’une voix douce mais hésitante, d’abord en pleine conscience de la présence d’Hithiel à ses côtés puis complètement absorbée dans sa propre analyse, comme perdue dans ses pensées sauf que ses pensées étaient des paroles :

« La Mort est… La mort est… partout... en toute chose… tous les jours, tout le temps, elle est présente même si on l’ignore… Elle est comme la vie tout en étant son contraire… Pourtant on la craint, on… on ne veut pas mourir car on tient à la vie qui est un cadeau des Dieux. Pourtant… pourtant notre âme vit après la mort, est-elle éternelle ? La mort… ce mot… résonne étrangement dans ma tête. La mort… je la conçois mais il y a tellement de choses qui la concernent que… Parfois je me demande quelle est l’intérêt de la vie si mourir signifie rejoindre le royaume serin de la déesse ? Je m’égare car la vie crée l’âme et la paix de cette âme après la mort… ce doit être une récompense… c’est complémentaire… j’avoue que ne me suis jamais posé sincèrement ce genre de question… toujours des pensées… j’imagine que plus la vie est longue et plus il faut d’efforts pour ne pas se corrompre et satisfaire à la déesse… mais au contraire refuser la vie et y mettre court est également un crime qui nous conduira probablement en Niflheimorn… Il faut donc accepter la vie comme la mort, mais que pouvons-nous faire d’autre ?... En fait, le problème n’est pas la mort, c’est… la façon… oui, la… en fait oui, c’est aussi la… souffrance, la souffrance liée à la mort… c’est étrange n’est-ce pas ? La déesse est pourtant si charitable… Pourquoi…, oui je me demande pourquoi la mort est associée à la souffrance ? Non, en fait… je m’embrouille… C’est la vie… oui mais non c’est encore autre chose car l’âme peut continuer de souffrir après la mort… alors pourquoi ? Qu’est-ce que je disais déjà ?… La mort… La déesse… la mort, c’est le fait de mourir ou le fait d’être mort ? C’est encore différent… »

Tyra repris soudain conscience de son environnement. Quelque chose l’en tira. Une violente mais très brève douleur à la tête qui lui crispa un instant une moitié du visage. Pourquoi avait-elle encore ces réminiscences ? Et puis quel était ce sentiment de malaise grandissant depuis tout à l’heure ? Elle prit conscience que son cœur battait fortement dans sa poitrine. Etait-ce juste une réaction de surprise face à la douleur ? C’était plus que ça, c’était probablement la porte qui cherchait à s’ouvrir. Là encore, paradoxalement, ça ne fit que la repousser au loin de la porte.

Sans le remarquer tout de suite, Tyra avait instinctivement mis sa main sur sa cicatrice. Elle tourna alors la tête vers la Haute Prêtresse puis s’excusa :

« Je suis désolée, ça m’arrive parfois. »

De quoi était-elle désolée ? Qu’est-ce qui lui arrivait parfois ? D’avoir mal à la tête ? De partir dans des réflexions philosophiques ? De s’échapper dans ses pensées en oubliant presque son environnement ? …

Tyra avait parlé de la mort, mais avait-elle vraiment répondu à la question ? Si cette douleur ne l’avait pas interrompue dans ses réflexions, qui sait où elle-même aurait voulu en venir… Mais prévoyons-le : ce sera très vite le tour « des questions qui fâches. »
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Hithiel Isylindë
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeJeu 2 Fév 2012 - 22:02

La réponse fut une fois assez décousue et très confuse mais Hithiel la laissa s'exprimer, après elle venait de poser une question des plus difficiles face à laquelle personne ne pouvait vraiment apporter de réponse claire.
L'agonie, l'anéantissement, l'apathie, la chute, le corps, la destruction, la disparition, la décomposition, le décès, la dépouille, le désert, l'effondrement, l'enterrement, l'extinction, le fade, la fatigue, le feu, la fin, le harassement, l'inactif, l'inanimé, l'inerte, l'inhabité, l'insensibilité, le morne, le mourant, le néant, le passé, la perte, le plongeon, le reste, le repos, la ruine, le silencieux, le stagnant, le terne, la tranquillité, le transi, le trépas, l'usé, vide, écroulement, l'éteint, l'évanoui .. La Mort pouvait se manifester au travers de toutes ces notions ce qui la rendait si difficile à définir. Il n'était donc pas étonnant que chaque réponse soit différente et les rapports envers la Mort soient différends d'une personne à l'autre.
Tyra connaissait déjà certaines choses mais sa vision n'était pas claire, peut être était ce le fruit d'avoir été au contact des humains, race qui avait fortement peur de l'au-delà.


Tu n'a pas à t'excuser, je t'ai posée une question difficile.

Vois-tu la Mort ne se décrit pas avec une seule définition. Tu a raison de dire qu'elle est toute chose en ce monde car toute chose se doit de mourir un jour. En cela elle ne s'oppose pas à la vie comme tout à chacun pourrait le penser mais l'accompagne et s'associe avec. La Mort est la fin de toute vie mais ce n'est pas une lutte en soit car tu l'a toi-même dis : il existe quelque chose après le décès.
C'est une fatalité et une source de souffrance mais aussi une force qui impose le respect, nous sommes humbles envers elle car elle peut à tout moment nous reprendre ce don de vie. Elle est crainte pour cela mais respectée.

Tu apprendra cela au sein de notre temple : toute vie est vouée à rejoindre le royaume de la déesse, peu importe la race de l'âme. Mettre fin à la vie est un acte certes répréhensible mais la notion de destin fait que cette mort en elle-même n'a pas à être réprimandée. Nous autres vénérant la Mort ne pouvons empêcher le destin de faire son oeuvre, un soldat tuant son ennemi, un malheureux se suicidant n'est pas envoyé dans le Nilfheimorn par exemple. Par contre si un être vivant en vient à se corrompre en commettant sciemment des abominations envers la vie ou la Déesse et à se complaire dedans alors son âme portera le poids de ses péchés et il sera puni pour cela. Mais là même le culte ne dit pas si toute chose est bonne ou non : nous n'intervenons pas sur la vie et chacun est libre de vivre comme il l'entend.


Hithiel préféra arrêter là sa description car Tyra pourrait connaître en détails les différends préceptes qu'elle venait de donner plus en détail prochainement. Et le domaine de la Mot était si vaste qu'elle ne pourrait pas tout décrire en une seule conversation.

Tu sais déjà que la Mort est omniprésente et universelle, c'est une bonne base pour ton apprentissage. Au cours de ta formation tu pourra deviner les différents aspects de la Mort tout autour de toi.
Par ailleurs .. tu avais dis que l'eau était un élément de la déesse, tu a d'ailleurs réussie à marcher sur l'eau. Mais qu'a tu compris de cette expérience ? pourquoi l'eau d'ailleurs ? N'est ce pas refuser la Mort que de s'empêcher d'être engloutie par cet élément ?


Nouvelle question mais là plus tordue et tout aussi difficile. Peut être que Tyra ne saurait y répondre car la Haute-Prêtresse lui demandait de réfléchir à la notion de frontière entre la vie et la mort par le biais de la marche sur l'eau. Le but de cette épreuve d'initiation était l'acceptation de l'existence d'un domaine tangible situé au delà de l'imagination, qu'il y avait quelques chose après le décès et que l'on savait faire la part des choses entre ces deux mondes. L'eau était aussi un élément destructeur capable de réduire à néant toute chose mais aussi d'apporter la vie, d'où cette frontière représentée par l'eau. Et parvenir à marcher sur cette frontière était d'accepter que les deux royaumes existaient tout en ne se mélangeant pas.
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeLun 6 Fév 2012 - 1:04

Attentive à la réaction de la Haute Prêtresse, Tyra écouta sa réponse sans mot dire bien que de nombreuses questions se bousculaient dans sa tête qu’elle laissa filer. Ce qui la dérangeait le plus en vérité était la notion confuse de « justice ». Là aussi, les âmes étaient-elle jugées pour leurs pêchés ? Et qu’est ce qui définissait un pêché ? Dans l’au-delà il y avait « le royaume de Tyra » et la zone réservée aux criminels… Et puis, entre les deux ? … Mais là n’était plus les questions. Déjà, Hithiel lui posa une autre question abracadabrante. Plusieurs questions en réalité…

« … tu as d’ailleurs réussi à marcher sur l’eau.

« Oui. »

« Mais qu’as-tu compris de cette expérience ? Pourquoi l’eau d’ailleurs ? N’est-ce pas refuser la mort que de refuser d’être englouti par cet élément ? »


La dernière question est celle qui fâche. Tyra ne voyait absolument pas le rapport avec les questions précédentes. Elle allait tout de même essayer d’y répondre. Il fallait peut-être prendre ces questions à l’envers…

« Je… Je ne voyais pas du tout cette idée de refuser la mort en marchant sur l’eau… Pour moi, au départ, c’était plus comme un défi, je n’ai pas fait ce rapprochement mais il est vrai que beaucoup de gens… d’humains en tout cas, ne savent pas nager, je peux donc comprendre qu’il y ait ce genre de peur, l’eau est donc synonyme de mort aussi suivant ce point de vue… et aussi en considérant que c’est l’élément de la déesse... Moi j’aime bien l’eau au contraire, je n’ai pas peur de l’eau et je ne refuse pas d’être engloutie… Je ne refuse pas la mort non plus… Alors comprendre cette expérience… … … Marcher sur l’eau, serait comme marcher sur la mort ? Ou pire ! Marcher sur la déesse et ce qu’elle représente ? … Se serait se jouer de la mort ? … Oui mais non, ça n’aurait aucun sens… Et les navires qui voguent, et les oiseaux qui plongent ? … C’est une question difficile n’est-ce pas ? C’est vrai que je n’y ai pas réfléchi sur le moment, mais j’ai l’habitude de tergiverser jusqu’à être satisfaite de mon interprétation… Hum… S’il vous plait, laissez-moi quelques secondes pour mettre mes idées au clair… »

Tyra laissa ses pensées s’agencer avec ses autres « voix » dans sa tête.

*Marcher sur l’eau, être hors de l’eau, ne pas se laisser engloutir… *
*Mort…*
*Vivant…*
*Vivant hors de l’eau…*
* l’eau…*
*Surface…*
*Oui c’est ça… *
*Marcher à la surface de l’eau*
*D’un côté ?*
*D’un côté…*
*L’eau : le royaume de la déesse…*
*A la limite…*
*…de la mort…*
*…de la surface du royaume…*

« Ah mais oui ! Je vois ! J’aurais pu y penser plus tôt, peut-être, en tout cas je pense que la symbolique de cette expérience se réfère à la notion de surface… Je veux dire limite. Enfin je veux dire que la surface de l’eau est comme la limite entre les deux royaumes, celui des vivants et celui des morts… euh… animaux marins mis à part de cette symbolique. Donc en prenant conscience de cette limite, marcher sur l’eau c’est comme… euh… et bien, savoir qu’elle est là déjà et euh… en fait, finalement c’est prendre des risques, c’est comme marcher sur le fil de la vie comme dit l’expression, mais ce n’est pas une question de témérité ou de courage, enfin… je m’égare, donc euh… en fait j’ai du mal à exprimer ma pensée, j’ai plus une image… comme un lac gelé en fait, dont la glace serait transparente mais fragile et que l’on pourrait voir des reflets en dessous. Il y a comme deux mondes, celui du dessus et celui du dessous, mais si la glace se rompt, alors une partie de celui du dessus tombe dedans puis la glace se reforme, et l’inverse est impossible. Le rapport avec marcher sur l’eau ? Je crois que c’est la même chose que cette image, sauf que la glace n’existe pas, il faut donc pouvoir marcher à la surface pour voir dans le monde d’en dessous sans se mélanger avec… Euh… non je crois que je m’égare encore… En fait, dans l’idée, ça serait plus simple de geler la surface pour marcher dessus, mais je ne suis pas sure que ça soit plus facile concrètement à réaliser, surtout si c’est la déesse qui nous accorde sa magie… … Est-ce que… ce n’est pas trop confus ce que je raconte ? Je ne sais pas si j’ai bien répondu à vos questions. Vous savez, je n’ai pas tellement l’habitude d’exposer mes idées, je me fie beaucoup plus à l’intuition des choses…


Tyra ne se renfrogna pas pour autant, écoutant ses pensées d’encouragement qui lui disaient que « c’est ira ».
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeMar 14 Fév 2012 - 23:35

Tu a presque apportée la réponse : l'eau symbolise la frontière entre les royaumes de la vie et de la mort. Marcher sur l'eau est reconnaître l'existence de cette frontière et reconnaitre la Mort elle-même. Le territoire de la déesse se situe sous les océans, d'où l'adoption de l'eau comme élément et de la glace par extension. Il n'existe aucun jeu, on ne peut se dérober à la volonté du destin. Cette épreuve est aussi le signe que la déesse Tari te reconnait comme faisait partie de ses adeptes, elle a insufflée en toi l'énergie nécessaire pour que tu puisses te tenir debout sur l'élément liquide. Une personne ne se dévouant pas à la déesse ne pourrait le faire.

Tyra avait déjà bien avancée sur la compréhension des bases bien qu'elle ne fasse que débuter et qu'il restait bien des choses à apprendre. Les deux questions avaient permis à la Haute-Prêtresse de voir que la jeune demi était capable d'essayer d'apporter certaines réponses à divers problèmes rencontrés. Nul doute qu'elle pourrait continuer plus avant dans la compréhension du culte de la Mort.


Le chemin sera long mais je pense que tu pourra suivre nos enseignements. N'ai crainte ils sont accessibles à tous et la voie d'un adepte commence à tout âge, tu pourra trouver les réponses que tu cherches. Peut être même devenir membre du culte à part entière si tu persévères plus profondément.

Tyra pourra s'épanouir autant qu'elle le souhaitait au sein du temple, son voyage ne faisait que débuter mais elle était entre de bonnes mains pour progresser. Bien sur il restait diverses questions à résoudre car la jeune demi semblait être venue totalement seule et n'avait aucune attache dans cette ville. Elle pouvait rester dans l'orphelinat, à moins que ne trouve une place au sein du temple directement, là où les prêtres logeaient. Ou encore chez une famille locale composée d'autres adeptes, ils ne refuseraient pas de venir en aide à une élève du culte, la solidarité était forte parmi les membres.

A tu toi-même des questions à me poser Tyra ? Je pense que te trouver une place au sein du temple ne posera aucun problème mais je pense que tu dois avoir certaines pensées à me faire part dès maintenant.
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MessageSujet: Re: Embrasser les paroles de Tyra [Terminé]   Embrasser les paroles de Tyra [Terminé] I_icon_minitimeJeu 16 Fév 2012 - 14:02

Tyra n’était pas tombée si loin. La réponse semblait simple, mais il fallait déjà la connaître. La Haute Prêtresse lui signifia finalement qu’elle avait réussi l’épreuve, contrairement à ce qu’elle avait pensé jusque-là. N’était-ce qu’une histoire de symbolique ? Etait-ce la déesse qui lui avait accordé ce pouvoir de marcher sur l’eau en signe de « reconnaissance » ? Cette capacité n’était-elle accordée qu’aux personnes qu’elle considérait aptes à se consacrer à ses principes ? La compréhension du phénomène magique en lui-même n’était-il qu’une information superficielle ? Et si quelqu’un y parvenait sans pour autant avoir de considération particulière pour le culte ? Cela voulait-il dire que la Déesse le jugeait apte bien qu’il ne le devienne officiellement qu’une fois la symbolique de « l’épreuve » comprise ?
Les paroles de la Haute Prêtresse semblaient réservées, pleines de suppositions, plus rassurantes qu’encourageantes. Evidemment elle ne pouvait savoir à l’avance ce que réservait l’avenir de Tyra donc elle devait se baser sur son expérience.

Hithiel demanda à la jeune demie si elle-même avait des questions et lui dit qu’il n’y aurait aucun mal à lui trouver une place/un foyer. C’était une bonne chose, cela lui enlevait une future préoccupation (car évidemment Tyra ne s’en était pas inquiétée jusque-là, attendant de se retrouver au pied du mur…)

« Merci Madame… En fait, il y a tellement de questions que je me pose que je finis par les oublier…
Je crois que je suis naïve, je constate souvent des choses sans comprendre leur logique avant de les interpréter. Je crois que… je ne comprends pas bien le monde… Peut-être est-ce parce que je suis encore jeune ? Il parait que je suis jeune, mais est-ce que les humains qui ont le même âge et qui sont adultes ont une meilleure compréhension du monde ? … Est-ce que la discorde et le chaos dans le monde sont dus uniquement à la mésentente des Dieux ? Certes, Mogar ne laissera jamais le monde être sans conflits mais, ne peut-on espérer un monde plus serein avec des règles de vies simples et justes ?...

Et puis je me demandais… Pourquoi les Dieux sont-ils venus à notre rencontre durant le voile ? J’ai cru comprendre que ça a créé encore plus de chaos et même que les nains auraient pratiquement disparu… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé là-bas mais il doit y avoir beaucoup d’âmes perdues et errantes. Tout cela est bien triste…

Je sais bien que ce n’est pas non plus notre rôle d’adepte de la Déesse de s’impliquer dans le destin du monde des vivants mais j’imagine que rester neutre ne veut pas dire rester sans rien faire, et faire simplement preuve de générosité est-il suffisant ? Je ne veux pas seulement dire pour l’ensemble de la communauté, et je sais bien que moi seule ne peux espérer avoir grande influence mais, c’est que j’ai l’impression que tout se résume à l’égoïsme. Toute action est faite pour se satisfaire soi-même, même l’idée d’aider autrui ne me semble qu’une question satisfaction personnelle, on se complait à faire le bien comme on se complait à faire le mal, mais qu’est-ce-qui nous conditionne ? Nos origines, nos croyances ?

… Ah, je vous disais que n’avait pas l’habitude d’exposer mes idées, c’est que je les trouve moi-même confuses… Je dois confondre les choses.
Je vous raconte tout cela Madame, ce n’est probablement pas ce genre de question que vous me demandiez ? Mais les réponses aux questions telles que « ce sera long comment ? » ou « est-ce que ce sera difficile » ou encore « est-ce qu’il y aura trois repas par jour ? » ne m’intéressent pas, je trouve cela inutile. A moins qu’il y ait une chose qui ne puisse m’être connu en temps et en heure et que je doive savoir à l’avance ? … Pardonnez-moi Madame, si je parais insolente en parlant de la sorte…»


Il ne faisait aucun doute que Tyra était encore très ingénue et que sa vision du monde était confuse. Il fallait dire que se retrouver soudainement seule au monde et livrée à elle-même après avoir passé une enfance innocente ne l’avait pas aidé. Ses connaissances du monde se résumaient à quelques histoires, des légendes, les connaissances de bases des religions et les commérages de la population de Diantra… Ce qui lui faudrait peut-être à cette jeune demi-elfe ce serait une « école » ou plutôt un précepteur, pour apprendre d’expérience une vision du monde déjà établie par quelqu’un d’autre, avant qu’elle ne soit capable de se faire sa propre idée...
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