Eryl Faelan [cartographe][Tius]

Alignement : Neutre strict
Métier : cartographe et cartographe stellaire
Classe d'arme : Magie (dominant, glace) et Corps à Corps (dague)

Équipement :
Dague en acier avec un pommeau finement décoré. Sac rempli du matériel nécessaire pour dessiner des cartes.

Description physique :
Au premier abord, Eryl peut paraître comme un quelconque vagabond portant des bottes usées et couvertes de boue, mais en faisait plus attention on peut voir en elle quelqu’un de particulièrement policé ayant dans son sac une multitude de parchemins, de plumes, crayons et encriers sertis d’argent... Toutefois, derrière ce costume de cartographe se cache une jeune femme de taille moyenne et à la silhouette mince et svelte. Son visage à la mâchoire carrée et aux pommettes quelque peu saillantes est encadré par une chevelure sombre et ondulée derrière laquelle on peut entrapercevoir deux grands yeux en amande dont la couleur sombre et quelque peu chaleureuse trahit de temps en temps sa froideur forcée. Ceux-ci couronnent un nez légèrement retroussé et à l’arrête particulièrement courbée.

Description mentale :
Eryl peut-être à la fois sérieuse et insouciante, calme et impétueuse. Elle aime le danger tout en voulant l’éviter. Bien qu’elle puisse paraître très directe et honnête, elle est au fond ce qu’on pourrait appeler « un loup solitaire ». Elle n’aime pas partager ses problèmes ou sentiments personnels, et tente en général de fuir tout contact physique de peur que l'on sente son manque de chaleur. Ces différentes facettes peuvent sans doute être expliquées par le fait qu’Eryl est quelqu’un d’assez instable et particulièrement étourdi. Une chose pourtant est sûre, c’est qu’elle a toujours eu le goût de l’aventure, aimé voyager et voir le monde.

Histoire :

Un dernier filet de lumière fanait à travers les couleurs chaleureuses du vitrail couronnant le bureau lorsqu’Eryl alluma une première bougie. Un bon quart d’heure s’écoula avant qu’elle ait mis feu à toutes les mèches entourant la table sur laquelle était éparpillée une bonne dizaine de cartes jaunies et craquelées. Un nuage de poussière s’éleva dans les airs lorsqu’Eryl étendit une large feuille blanche sur son bureau. Elle sortit plumes, règles, équerres, compas et une multitude d’encriers avant de s’emparer d’un crayon et de tracer quelques lignes fantomatiques sur la surface graineuse du fin papier. Puis elle s’empara de l’une des anciennes cartes et se mit à l’étudier attentivement. Ses yeux suivirent la rive Nord de Sainte-Berthilde avant d’atteindre la pointe courbée de Soltariel où nichait la ville portuaire Ydril.

Eryl lâcha un léger soupir imprégné de mélancolie. Elle pouvait presque sentir l’odeur salée de l’océan d’Eris, la brise maritime caressant ses joues et entendre le bruit des vagues fonçant sur la coque des navires amarrés dont la mélodie était l’une des plus enivrantes qu’elle eut jamais entendu. C’est là qu’elle était née, dans l’ombre d’un voilier, les cris des pêcheurs, et l’odeur du poisson. Doucement, elle dessina de son doigt les contours d’un bateau sur le bois usé de la table, comme son grand-père le faisait jadis quand elle était petite. Elle pouvait encore le voir, en train de tracer les mats et les poutres de navires sur des parchemins tels que les papiers qu’elle utilisait pour dessiner ses cartes. Son grand-père lui avait enseigné les rudiments de l’architecture navale, en espérant lui ouvrir quelques débouchés. Après tout il était d’un âge avancé et ne comptait pas laisser sa petite fille sans le moyen de se débrouiller...

Une des bougies s’éteignit et Eryl s’empressa d’en trouver une autre qu’elle fit flamber aussitôt. Puis elle s’assit sur un fauteuil, avec la nouvelle détermination de ne pas travailler ce soir. Elle sourit au souvenir de son grand-père. C’était un homme chaleureux qui l’avait élevée après la disparition de ses parents. Il lui avait raconté que leur famille était en fait originaire de Serramine, à la bordure de la forêt d’Aduram. « Les Faelan, disait-il, sont les cavaliers de la montagne, ceux qui veillent sous la glace ». Et il finirait par lui conter des histoires d’aventuriers chassant dans le froid et la tempête. Ce n’était que plus tard, vers sa onzième année qu’Eryl comprit ce que signifiaient ces contes et légendes : les Faelan font partie d'une famille où coule le sang de glace. Eryl s'effleura doucement le bras. Qu'une mince chaleur palpait dans ses veines. Son grand-père l’avait ensuite obligée à se laisser tatouer sur le dos une épée bleue dont la pointe était brisée en milles morceaux, afin de la rappeler de la fragilité qu'un tel pouvoir pouvait être. Elle haïssait cette marque et s’en sentait humiliée. D’après Eryl, ce don était à chérir, et elle l’aurait fait avec fierté si ce tatouage n’avait été un si grand fardeau. Après cela son grand-père l’envoya à Serramine, chez son supposé « oncle » qui était, comme elle l’apprit plus tard pour son plus grand malheur, un homme stricte et cruel. Il lui apprit néanmoins comment utiliser son pouvoir et à se défendre. En rentrant, deux années plus tard, son grand-père la reconnu à peine et Eryl ne se rappelait qu’avec douleur leurs retrouvailles...

Elle s’enfonça dans son fauteuil en observant s’éteindre lentement la bougie disposée à côté d’elle. La même année émergèrent les Drows, et son grand-père avait laissé sa vie lors du raid. Aujourd’hui encore elle avait du mal à accepter sa mort. Il avait été sa seule famille après tout... Deux ans plus tard, elle entra en service sur un navire abattoir où l’on cherchait toujours quelque vagabond près à faire le sale boulot pour quelques piécettes. Pendant près de deux années elle vit une grande partie du Sud-Ouest de Mira. La troisième année elle eut une place sur un navire marchand où elle en apprit long sur l’art de la cartographie et l’astronomie. Elle sourit : c’est là qu’était née sa passion pour les cartes et les étoiles. Mais alors qu’elle venait d’en faire son métier, la guerre civile éclata. Les tumultes et agitations qui animèrent alors le royaume humain la rebutaient et elle essayait de trouver un autre lieu ne prenant pas part aux machinations.

Ainsi, elle fit voile pour Meca. Il n’était pas trop difficile d’atteindre la cité pirate avec les contacts qu’elle avait tissés au fil des ans à Ydril, mais en étant sur place, elle ne savait plus quoi faire. Aucun navire ne voulait d’elle, mais elle finit tout de même par trouver un métier en tant que tatoueuse. Ce n’était que deux ans plus tard qu’elle reçut une place sur un bateau pirate. Cette vie avec un semblant de liberté lui sied parfaitement... Elle réussit à s’attirer les faveurs du capitaine qui tira profit de ses connaissances en matière d’orientation, que ce soit avec les cartes ou grâce aux étoiles.

Eryl jeta un coup d’œil par la fenêtre, là où la lune brillait mielleusement derrière un fin voile de nuages. La plupart des bougies s’étaient éteintes, et elle-même sentait déjà le sommeil l’agripper. Pas étonnant qu’elle avait fini par abandonner cette vie tumultueuse pour une autre, plus tempérée : trois ans plus tard elle réussit à se détacher de sa vie de pirate, et aujourd’hui elle avait fait de la cartographie son métier. Elle traversait le pays, que ce soit à pied ou en bateau, toujours du papier et de l’encre dans la poche... Elle jeta un coup d’œil à ses doigts parsemés de tâches. Elle avait vu une grande partie de continent et de nombreuses personnes venaient la voir pour ses cartes, affirmant que leurs enluminures et illustrations étaient remarquables ; chose qu’elle devait sans doute mettre au compte de son passé de tatoueuse.

La dernière mèche s’éteignit dans un filet de fumée sinueuse. Ses paupières commencèrent à se sceller, et elle sombra dans un paisible sommeil tout en pensant que, bien qu’elle était satisfaite de la vie qu’elle menait, un peu d’aventure ne lui ferait pas de mal...