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 Sous un subtil parfum d'allégresse [Altiom]

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Margot
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Margot


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MessageSujet: Sous un subtil parfum d'allégresse [Altiom]   Sous un subtil parfum d'allégresse [Altiom] I_icon_minitimeDim 12 Aoû 2012 - 15:31

Les rayons épars du soleil entraient délicatement pour recouvrir le palais de leurs voiles lumineux. Le trône céleste – damasquiné subtilement d'or et d'argent – culminait la Salle-Astrale du haut de vingt-trois marches. Il fulgurait de la myriade de joyaux incandescent qui l'ornaient. Pourtant, ses délicats coussins de soie restaient abandonnés de leur maîtresse. La duchesse c'était glissée sur un lit le long des balustrades. Elle apposait son regard curieux sur la foule sirupeuse des patriciens. Appuyée sur son côté gauche, la petite demoiselle grignotait quelques frais et délectable fruits que des serviteurs lui présentaient. Ses sœurs l'accompagnaient, mangeant et buvant sous l'infatigable service des eunuques.

Margot laissa ses yeux attentifs vagabonder scrupuleusement sur la garde ducale. Leurs armures dorées scintillaient aux grées de la lumière vibrant et renvoyant dans les bassins et fontaines l'éclat de leur sublime clarté. La grâce militaire s'alliait avec l'esthétique artisanale pour représenter le pouvoir ducale de la plus pur des façon. Le Blanc-Soleil passa en revue sa garde d'or, allant d'un à l'autre. Finalement, elle s'arrêta sur l'un d'entre eux qui gravissait les marches une par une.

Valérian de Baradello, Prime Commandant de l'Épée d'Or – tel qu'on nommait la garde chevaleresque entourant la duchesse – avançait, son éclatante chevelure libérée de l'emprise de son heaume. L'admirable nitescence de son regard transfigurait l'impitoyable vénusté de son visage. La pureté de son allure, leste et majestueuse, éveillait d'ardents désirs dans l'esprit onirique de la duchesse. Margot camoufla ses galantes concupiscences sous un épais masque de froideur. La honte et l'envie s'affrontaient dans un curieux sentiment d’embarras délictueux. L'arrivé de l'élégant chevalier mit fin aux malicieuses gaudrioles sororelles.


« Mes demoiselles. Votre magnificent et sompteux Soleil Blanc », dit respectueusement l'homme d'un ton cristallin et en accomplissant une sublime révérence. « L'archonte Altiom d'Ydril est présent. Il souhaiterait audience auprès de Votre Altesse pour renouveler son Hommage. »

La délicate demoiselle se leva avec douceur du sigma. Il était de son devoir de recevoir les serments d'allégeances de ses vassaux. Ces horribles contraintes protocolaires la fatiguaient autant qu'elles l'ennuyaient. Elle se devait pourtant de les accomplir ; sans ne laisser transparaître le moindre ennuie. Rejoignant le trône Soltarin, elle ceignit autour de son front la parfaite et sublime Couronne-Céleste. La chaleur estivale l'avait habillé d'une délicate et légère tunique blanchâtre. Ses bras nus apparaissaient laiteux et crémeux et sur ces soyeux membres se balançaient plusieurs bijoux et bracelets parmi les plus ouvragés de sa collection. Portant quelques fragrants onguents et subtiles parfums, une douce odeur paradisiaque émanait de sa personne. La divine beauté de son visage était rehaussée par quelques artifices tenus secret. Sa tunique descendait un peu plus bas que ses genoux pour laisser la vision de ses mollets libérés de toute enclave. Ses pieds étaient glissés dans des délicates et légère petites sandales. L'archonte méridionale pouvait se hisser du bas des marches pour faire face à l'Astre-Céleste.

La Soltarienne se demandait à quoi pouvait ressembler cet archonte. On lui avait conté mille histoires sur cet étrange et mystérieux personnage. De son apparition des plus extraordinaire face à sa lointaine cousine jusqu'à bien des contes sur ses aventures. Quelques courtisans babillaient qu'il aurait terrassé un terrible monstre marin dans sa jeunesse, d'autres que son courage valait la passion ardente qu'il avait pour son peuple. Mais les commérages parlaient surtout de sa beauté et de son charme. Fier parangon Ydrilote, il en aurait hérité du tempérament. La curiosité commençait à s'en allait loin dans le domaine féerique de l'imagination, quand l'homme arriva, achevant l'escalade des dernières marches.
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: Sous un subtil parfum d'allégresse [Altiom]   Sous un subtil parfum d'allégresse [Altiom] I_icon_minitimeDim 19 Aoû 2012 - 17:37

Ça y était. Cette fois-ci, c'était inévitable. Longtemps Altiom avait craint cet instant fatidique, anticipé avec appréhension -et une goutte de sueur dégoulinant le long de sa tempe- ce moment tant redouté, cette seconde critique où tout bascule. Il l'avait pourtant su, ce jour viendrait. Dès l'instant où l'on annonça l'arrivée du messager Soltari, l'archonte s'était subitement dissimulé sous les draps, habilement camouflé aux yeux du maroufle qui franchissait tout juste le seuil de sa chambrée -car bien-sûr, monsieur avait été inlevable ce jour-ci précisément. Cela commençait. Parfaitement immobile, suivant à la lettre les ordres que lui dictait son instinct de survie, il n'émettait plus le moindre son, ne lâchait plus le moindre souffle!
- Messer d'Ydril, je suis porteur d'un message de notre magnificent et somptueux Soleil Blanc. Non sans blague? Et moi je n'suis pas là! Allez zou, file! Mais le coquin ne filait point. Messer, c'est important. M'en fous! Je sais bien ce que tu amènes en ma demeure, colporteur de mauvaise augure. Par la petite culotte en dentelle de Néera que cela le démangeait de l'envoyer paître. Après cinq longues et embarrassantes minutes d'un silence sépulcral, l'envoyé Soltari finit par soupirer: messer... je sais que vous vous trouvez juste en dessous de cette couette. Oh et puis zut tiens!
- Booon, soit, très bien, voilà! grogna un Altiom dépité en soulevant brutalement ses draps, rappelant l'enfant abdiquant finalement après des heures d'une lutte aussi vaine que vaillante contre sa cuillerée quotidienne d'huile de foie de morue. Non que l'auteur compare le Soleil Blanc à une morue soit dit en passant, évitons les amalgames douteux. Que puis-je donc pour sa sérénissime, majestueuse et grandiloquente Cosmicité Céleste de l'Outre-Monde Astral? Après une légère remarque dextrement induite sur l'importance du respect envers sa Duchesse -et ses effets bénéfiques sur l'intégrité physique future du suderon-, tout s'enchaîna.

L'Ydrilote s'extirpa de ses pensées nébuleuses. Quelques jours d'un interminable voyage à cheval l'avaient ainsi mené au-devant du Soleil Blanc. Pas de charrette, pas de gens, seuls son fidèle Altivo et sa sempiternelle barbe de trois jours. Altiom avait un plan bien précis en tête: entrer, faire ses hommages, écourter le terrrrrible (insistez sur les r) banquet coutumier, et repartir aussi sec vers son havre ensoleillé. Le sieur avait en effet une préférence pour ce cher astre doré, qui pour sa part lui offrait sa lumière sans jamais rien demander en retour. Ah si tous les soleils pouvaient être ainsi!
Mais trêve de tergiversations stériles, il faudrait bien qu'il y (re)passe. Comme pour se préparer au choc, le drille commença d'imaginer la scène. Bien, tout d'abord, les lieux du crime. Cette grande salle pleine de... de Soltarii. Foutredieu toute la clique l'attendait déjà de pied ferme! Et ce grand trône de vingt-trois marches. Vingt-trois. On n'avait pas idée, sérieusement! Bref, il visualisait la scène. Viendrait ensuite l'instant où il gravirait lesdites marches pour rejoindre sa Duchesse. Ah tiens la fameuse Duchesse! En voilà au moins une surprise qui vaudrait le déplacement! Du moins... peut-être. Enfin, les Soltariel cumulant généralement l'aigreur de l'esprit à la grâce des formes, le vadrouilleur savait n'avoir pas trop de soucis à se faire niveau paysage. Mais serait-une harpie? Une de ces créatures que l'on cauchemarde d'espousailler à s'en relever tout suant au beau milieu de la nuit? Une de ces sorcières qu'on redoute déjà de croiser au détour d'un couloir solitaire? Génitrices de légendes que même les plus farouches guerriers wandrais hésitaient à se raconter au coin du feu? Soit, probablement pas, mais Altiom restait prêt à tout.
Et le voilà donc qui parut finalement dans la pièce, se rapprochant du monument d'orgueil -non, nous ne parlons toujours pas de la Duchesse mais bien du trône- drapé de sa nonchalance habituelle. Et d'une ample chemise typiquement ydrilote qui sentait bon l'été et la liberté. Les tenues d'apparat n'avaient jamais été son fort, les bougresses trouvant toujours moyen de mystérieusement disparaître de la garde-robe du castel avant chaque voyage diplomatique.
Tout en avançant vers la Dame, le luron ne pouvait s'empêcher de détailler la finesse de ses traits. Diantre il avait pourtant eu tout loisir de croiser mille perles de beauté de par ses houleux voyages, mais rarement demoiselle l'avait submergé à ce point. C'en fut presque difficilement soutenable de prime abord, comme contempler soudain l'astre radieux reparaissant après des mois d'un ciel incertain. Le pauvre ne savait que choisir! Les yeux, la bouche, le nez, les yeux -une fois ne suffisant pas, de loin!-, le cou... ce cou... ces bras... ces hanches... et ces jambes qu'une tunique commençait à dévoiler pudiquement pour subitement replonger l'admirateur béat dans un imaginaire épicé. Les pieds de la belle mêmes témoignaient d'une grâce outrageante! Immobile depuis une bonne quinzaine de secondes, le nez fixé sur les ravissants petons de sa Duchesse, notre luron suderon sembla soudainement se rappeler l'objet de sa visite.

- Eeehm.. ce sont... de très belles sandales, fit-il le plus négligemment du monde en désignant ces dernières d'un geste évasif. Ce fut tout juste s'il pensa à ajouter avec un sourire et la révérence de mise: illustre et lilial Astre.
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