Visite de courtoisie [Blanche]

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Le Charognard
Humain
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MessageSujet: Visite de courtoisie [Blanche]   Visite de courtoisie [Blanche] I_icon_minitimeSam 8 Sep 2012 - 13:40

La baronnie de Hautval... Le voyage avait été fichtrement long. Certains hommes en avaient les pieds enflés ou en sang, et Vanek aurait vraiment aimé partagé cette douleur, mais dans un élan d'individualisme et de respect pour sa propre personne, le chef de cette joyeuse bande s'était procuré en Ithri'Vaan un cheval à deux sous. L'animal était vieux et triste, et peinait bien à traîner le mercenaire et son paquetage. Mais, visiblement aussi têtue que son nouveau maître, elle s’acquittait de sa tâche sans autre besoin que d'avoir des pauses régulières, que Vanek accordait autant à ses hommes qu'à sa vieille monture. Il comptait bien arriver avec autant de guerriers qu'il n'était partis.

Ils étaient partis de Naelis il y a bien 15 nuits déjà, d'un pas pressé, enrobés dans leurs longues capes noirs qui tendaient désormais vers le marron tant la boue et la poussière s'y attachait avec hargne, et aucun d'eux ne prêtait vraiment attention à leur apparence, hormis deux ou trois. Visiblement, ils s'étaient trompés de métier. La Charogne avait connue la crasse sous toute ses formes. Qu'elle soit avant ou après rigidité cadavérique, bien entendu. Il avait croupis près de corps qui puaient plus que cent miséreux réunis, avait sentis les pires odeurs de pisse, de merde et le nuage âcre de la sueur de travailleurs pauvres en plein effort. Non, la crasse ne l'affectait pas.

Ils avaient donc quittés les terres du Sud pour gagner le pays des vignes avec un but bien précis. Casoair Gloral avait besoin d'hommes. Vanek avait besoin d'argent. Ils s'entendaient donc. Il l'avait envoyé vers le Duché d'Erac, que le Charognard ne connaissait que de noms, mais Kelyann l'avait aidé, connaissant bien la région. Comme quoi un noble pouvait servir un gueux. Les quelques gaillards que Gloral lui avait flanqué dans la troupe s'était montré bien... spéciaux et avait dissuadé même le pieux et amical Necro toute tentative de sympathisation pour le moment. Vanek avait à les dresser, et il avait pour cela fait appel à Tebryn et Farj, les deux forts caractères du groupe. Du moins ceux qui avaient visiblement besoin de se défouler. Tebryn était un sadique et mauvais de nature, cela allait de soit. Quant à Farj, il avait le vin mauvais, et s'il n'avait pas encore bu au déjeuner, c'était qu'il était de mauvaise humeur. Vanek confia donc à ces deux là la tâche de surveiller les barges qu'ils devaient désormais considérer comme... camarades durant le voyage. Et le soir, une fois le campement monté, Vanek venait les aider à inculquer quelques règles. Il est évident que de nombreux coups se perdirent et qu'on frôla la bagarre générale à plusieurs reprises, car en plus d'être stupides ou fous, ils étaient plutôt bien taillés. Si vouloir les soigner était d'une folie aussi grande que la leur, ils parvinrent à les rendre un peu plus serein.

Ca les avait bien occupé durant le voyage, au moins.

Ils gagnaient donc la Baronnie de Hautval et le paysage de transformait peu à peu. Des vignes les entouraient désormais alors qu'il montait lentement vers le haut d'une crête. Le son d'un clocher et la présence d'ouvriers dans les vignes leur indiqua qu'ils ne devaient pas être loin du village. Et en effet, ils le découvrirent rapidement, une fois qu'ils furent en haut de la bute. La région était un lieu stratégique, carrefour commercial entre le Nord et le Sud. Tout ce qui venait du Nord pour aller à Diantra passait par ici, ce qui rendait les affaires particulièrement fleurissantes. Vanek constata même que les paysans et gueux du coin était plutôt bien habillés.

Ils gagnèrent le village puis l'auberge la moins coûteuse, avant d'y élire domicile pour quelques temps, en prenant donc la majorité des chambres. C'était un petit établissement, dirigé par un vieil homme rustre mais honnête, qui voyait d'un mauvais oeil l'arrivée de cette bande d'étrangers, mais voyant qu'ils avaient des bourses plutôt bien remplies et demandaient déjà de quoi rafraichir leur gosier, il ne put les refuser. L'appât de l'or avait toujours été plus fort que l'instinct. Vanek en savait quelque chose.

D'ailleurs, les affaires l'attendait ! Le soir même, il alla visiter en solitaire les alentours, tandis que les autres dormaient ou finissaient de décuver. Il repéra l'endroit idéal pour ses projets, à l'écart de la ville. Un petit bois au milieu des vignes, dans lequel trônait une grande clairière.

Le lendemain, il réquisitionna quelques uns de ses guerriers les plus costauds et, laissant leur équipement dans leurs chambres, ils firent le tour des auberges du coin, faisant courir quelques rumeurs et tentant de repérer des potentiels intéressés par leurs futurs projets.

Le soir, Vanek prit son cheval et partit dans plusieurs villages voisins, s'aventurant même plutôt loin. C'est durant cette soirée plutôt animée qu'en visitant une taverne isolée dans la campagne, il rencontra un dénommé Nergès de Malesdouves. Ce dernier montra un grand intérêt et Vanek lui parla même de la compagnie de Casoair. Son interlocuteur semblait légèrement illuminé et le prenait de haut, ce qui mit la patience de la Charogne à rude épreuve. Mais il se fit mielleux, comme à son habitude, et accepta cette humiliation... pour cette fois. Nergès serait donc de la partie.

Ses hommes firent marcher le bouche à oreille, et les gueux du coin s'affolèrent rapidement. L'or était promis aux vainqueurs de ce qui s'annonçait comme de vulgaires combats de coqs. Tous savaient en réalité qu'il s'agirait de fracasser le crâne de quelques autres concurrents ou bandes rivales.

Les nuits furent agitées dans le petit bois, et Vanek fit même payer l'entrée, remboursant un grand nombre de ses frais, ainsi. Divers sortes de personnes venaient participer, des gueux, désespérés, qui venaient se frotter à d'anciens soldats, des mercenaires sans compagnons et même des brigands attirés par les promesses du Charognard. Le sang coulait à flot, et on se trouva quelques futs de vin et d'hydromel pour rafraichir les gosiers.

Les cadavres ? On les enterrait dans une fosse, au bord de la clairière. Il n'y avait pas tant de participants et les corps ne s'entassaient pas vraiment, car beaucoup abandonnaient par peur d'y perdre leur vie. Ainsi, Vanek pu sélectionner de bons guerriers et espérait en dégotter de meilleurs encore. On dépouillait les perdants de l'or pour payer les vainqueurs, et les combats s'enchaînaient ainsi jusqu'à tard dans la nuit.

Il était évident que cela ne pouvait pas durer, et la Charogne avait été bien présomptueux de penser que personne ne leverait le petit doigt dans cette campagne paisible. Le guet eut vite vent de troubles, rapportés par les vignerons inquiets de voir ce qu'ils appelaient "de bien étranges bonzommes" ou bien "des soldats d'ailleurs". Le chef de la garde du coin décida de mener son enquête, et, faisant la même démarche que Vanek dans les tavernes, prit un soir un des Lurons, à savoir le vieux Farj, complètement imbibé, en train de soudoyer un tavernier, exigeant des chambres pour ses "gars". Ni une ni deux qu'on attrapait le gaillard, qui ne put rien faire malgré sa fougue. On l'emmena au Château de la baronne; car les petites geôles du village, qui ne comptait que 3 cellules, étaient déjà pleines d'étrangers venus, selon eux, pour voir un "cirque".

On ne savait pas trop comment qualifier Farj, qui avoua bientôt être un soulot et, certainement pas encore totalement sobre, accepta de porter le chapeau de pas mal de problèmes du coin dont le guet n'arrivait pas à se débarrasser. Il passa donc de simple ivrogne à escroc, et finis par vendre la mèche des combats. Heureusement pour la Charogne et ses hommes, ils furent prévenus de la venue du guet par des contacts noués rapidement à coup de pièces d'ors et de passage à tabac et purent annuler les combats à venir, restant bien tranquillement dans leur taverne.

Mais voilà que Farj manquait toujours à l'appel, et le guet ne tarderait pas à entendre parler de la bande de mercenaires qui avaient élus domicile dans la région depuis quelques jours. Les rumeurs ne tardèrent pas à faire bon train, et on apprit bientôt qu'un étranger, un vil escroc, avait été épinglé par le guet et mené chez la baronne où il connaîtrait certainement la potence.
Craignant plus la dénonciation que la mort de Farj, Vanek fit sceller sa - vieille - monture, et s'habilla de son plus bel apparat, s'habillant d'une tunique bourgeoise qu'il gardait pour les grandes occasions et les plus fins mensonges.



Spoiler:
L'habit était légèrement trop petit; étant volé, et les manches étaient légèrement trop courtes, lui retirant le peu d'aspect noble qu'il aurait pu avoir. Il était néanmoins bien plus présentable.

Il se présenta donc au château de Hautval, quémandant une audition avec le seigneur de toute urgence et se présentant sous le nom de Hélios, ne donnant pas plus de renseignement sur sa visite, hormis qu'il venait de loin. Il espérait avoir une audition au plus vite, et on le fit attendre dans le hall, tandis que les gardes l'observait en silence. Il n'avait pourtant ammené aucune arme autre que sa langue, et était bien déterminé à montrer ses bonnes intentions.
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MessageSujet: Re: Visite de courtoisie [Blanche]   Visite de courtoisie [Blanche] I_icon_minitimeLun 17 Sep 2012 - 11:45

Quatrième semaine de Barkios - Premier Jour - An 6, 11e cycle.


    Comme si la guerre n’était pas déjà un lot misérable, Hautval se vit « envahi » par les fripouilles d’une partie de la Baronnie et quelques étrangers. Blanche avait été alerté dans un des rapports quotidiens que des combats illégaux de gens peu crapuleux s’érigeaient quelque part non loin de la Cité des Vignes. Elle avait fait dépêcher sa garde personnelle qui lui servait aussi de police avec l’aide de quelques gens de métier pour rétablir l’ordre et arrêter ces vauriens polluant les Terres hautvaloises. Quelques gens avaient été arrêtés, attendant leur jugement pour la plupart, il y aurait des travaux d’intérêts généraux et une peine pécuniaire pour la plupart, les plus malheureux, eux, seront livrés à la potence ou jetés du haut d’une des falaises. Et trouveront enfin une autre utilité que piller la Baronnie, nourrir les animaux sauvages. L’enquête allait bon train avec les informations recueillies. La déception fut tout de même là lorsqu’ils ne trouvèrent pas les gueux réunis au rendez-vous mais l’on chercha des indices et cette clairière avait bien été occupée. Quelques cadavres furent aussi retrouvés. Et ce ne fut pas beau à voir mais là était les aléas de la vie.

    Quoiqu’il en soit, ces joutes illicites avaient débutés quelques temps après que ce groupe de mercenaires soit arrivé. Ils étaient donc les premiers suspects sur la liste et l’on irait sans doute chercher leur chef et les interrogerait après les avoir chacun coincé. Mais une opération de cette envergure prenait du temps. Et puis sans le savoir, le chef d’orchestre de toute cette cacophonie vint au château. Malheureusement pour lui, il devra attendre une bonne heure avant d’être par miracle reçu car Hautval était en temps de guerre et la Baronne était bien occupée depuis quelques semaines à envoyer nombre de missives, solliciter ses vassaux à lever les bans et s’enquérir de la situation exacte de ses armées levées.

    L’intendant en chef arriva devant le dit Hélios et le pria de le suivre en insistant sur le fait qu’il avait beaucoup de chance d’être reçu car Blanche de Hautval était fort occupée ces temps-ci et qu’il tombait très mal. Hélios ne fut pas conduit dans la salle d’audience où se réglait pour la plupart les affaires. Il sera aussi épargné du conseil qui l’assistait et l’aidait en prendre certaines décisions. En fait, le Charognard sera mené jusqu’à une pièce pouvant s’apparenter à un bureau ou boudoir au choix. L’intendant frappa trois fois à la porte et ouvrit la porte laissant ainsi entrer le faux dandy. Le décor était neutre. Et diverses étagères renfermant nombre de manuscrits occupaient les murs. Blanche était assise sur une chaise, à ses pieds étaient couchés l’un de ses molosses au pelage noir qui semblait dormir. Sur l’appui de fenêtre, un félin, aux poils tigrés de blanc et de gris, prenait, lui, un bon bain de soleil. L’Obsidienne leva ses deux joyaux cérulés vers son visiteur qui lui demandait audience. Elle reposa sa plume sur l’encrier et se redressa. Elle était habillée d’une robe sobre d’un vert émeraude et mit en valeur par quelques broderies dorées et une ceinture lui soulignant les hanches. Sa longue chevelure noire pendait dans son dos. Elle préférait laisser ces derniers détachés plutôt que les habiller d’une coiffe comme le voulait la mode qui montrait aussi son signe d’appartenance à la classe sociale. Néanmoins, un ruban de même coloris décorait sa chevelure, brodée de quelques perles et autres. Elle l’invita à prendre place face à elle. Deux gardes protégeaient l’entrée de la pièce en cas de besoin.

      « Sire Hélios, c’est cela ? Salutation et bienvenue, vous me demandiez audience à quels propos, je suis assez occupée et vous avez été des plus mystérieux quant à la raison de votre venue. »




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Le Charognard
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MessageSujet: Re: Visite de courtoisie [Blanche]   Visite de courtoisie [Blanche] I_icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 16:28

    Un homme vint le chercher après un peu d'attente, un homme à l'apparence fière et aux vêtements soignés à la perfection - détail qui irrita Vanek, se sentant obligé de s'arranger un peu en se toisant du regard dans le reflet d'une fenêtre. C'était ce que les nobles nommaient un "intendant", une sorte de majordome ou un homme qui s'occupait de... choses ? Vanek n'en avait fichtrement aucunes idées. Enfin, il se présenta comme tel. La Charogne nota le terme dans un coin de sa tête, dans l'espoir d'encore et toujours améliorer son vocabulaire. Ecouter, observer, apprendre... pour mentir, adoucir ou bien paraître, quelqu'un qui n'avait qu'une éducation que très restreinte comme Vanek et qui n'aimait que peu la lecture devait se servir de son environnement et des gens qui l'entouraient pour s'améliorer toujours un peu plus, élargissant ses connaissances au fil des années et des rencontres.

    En tout cas, cet homme distingua l'invita à le suivre, lui indiquant à plusieurs reprise son immense chance d'être reçu en personne par la Baronne. Lui qui s'attendait à rencontrer un vieux et rustre baron ou un jeune noble arrogant, il allait devoir faire face à l'opposé même de ce que à quoi son imagination l'avait préparé. Il n'avait que très rarement été confronté à des dames nobles. Un léger sourire gagna le coin de ses lèvres. Cette audacieuse visite allait devenir plus intéressante qu'il ne le pensait.


    On le mena à travers le château - dont Vanek ne manqua pas d'admirer les tapisseries et le décor qui enchanterait presque le mercenaire, mais son coeur chantait plus d'émerveillement devant tant de richesses que devant la beauté des lieux. - Enfin, ils arrivèrent devant une porte close. Même les portes avaient un bois riche et travaillé ! Vanek n'avait pas foulé le sol d'un endroit luxueux depuis bien longtemps. Et il n'avait jamais espéré franchir la porte d'un château un jour. L'escroc en retomberait presque en enfance.

    Le vieil homme frappa trois fois avant d'ouvrir la porte et de laisser la place afin que Vanek entre. Ce dernier hésita un instant, puis, encouragé par le regard de l'intendant, pénétra dans cette sorte de bureau en remerciant l'intendant poliment. L'endroit était décoré sobrement, et y résidaient nombre d'étagères remplies de paperasse, manuscrits, lettres et autres documents inutiles aux yeux du mercenaire.

    Derrière une table était assise une femme, certainement la baronne. Vanek croisa son regard et entrouvrit légèrement la bouche. Deux prunelles bleus qui le scrutait de leur jugement impartial. Il sentait ce bleu aussi dur et froid que les flots qu'il avait maintes fois tenté de dompter... en vain. Ce n'était pas une sotte. Se rendant compte qu'il avait l'air sot, ainsi figé, il referma la bouche et continua d'avancer vers elle.


    Il y avait un chien à ses pieds, et il se retint de froncer les sourcils en remarquant les deux gardes qui le suivait du regard. Il était bien évident que la baronne n'allait pas recevoir un inconnu dénuée de protection.

    La baronne se leva à son approche et Vanek pu mieux observer sa silhouette. C'était une belle femme. Dommage qu'elle soit noble. Il s'arrêta près de la chaise où elle l'invitait à prendre place et se courba, lui donnant la meilleure courbette qu'il pouvait, avant de se redresser en souriant, ses dents blanches tranchant avec sa peau légèrement mâte.

    Puis, sans attendre plus longtemps, il s'assit, goûtant au confort du fauteuil. Il n'avait rien à voir avec ces chaises en bois, dont sont équipées les tavernes, où Vanek avait l'habitude de poser ses fesses. Fixant la baronne de Hautval, il attendait désormais qu'elle s'adresse à lui, ce qui ne tarda pas.

    C'était une sensation à la fois étrange et agréable de se faire appeler sous un autre nom que le sien. Tous nos pêchés étaient alors cachés, enfouis aux yeux de notre interlocuteur. Nos expériences, invisibles. Etre dans la peau d'un autre, ou d'un nouveau soit... Le privilège des menteurs. Un privilège que Vanek se targuait d'avoir, et ne souhaitait pas laisser tomber de si tôt.

    - Tout d'abord, permettez-moi de vous remercier de me recevoir. Je ne m'attendais pas à vous rencontrer en personne, moi, humble marchand... D'habitude, la seule attention que l'on m'accorde est de me faire payer des taxes !

    Il se racla la gorge et, tout en observant un peu la salle autour de lui, décida de prendre un peu plus d'aise en croisant sa jambe, se donnant un peu plus d'assurance et une meilleure posture.

    - Je suis navré de vous importuner en ces temps troubles pour une histoire, qui, vous paraîtra surement une broutille. Voyez-vous, je me rends à Diantra avec mon associé, où nous devons rejoindre un tierce pour affaires. Malheureusement, mon vieil ami a quelques... vices. L'alcool en est un, pour mon plus grand damne. Il semblerait que pendant que je le cherchais alors qu'il avait quitté l'auberge avec pour ambition de se saoûler comme à son habitude, il aurait causer quelques tords à vos gens... Et Néera sait qu'il a l'alcool mauvais, le bougre ! Il aurait pu s'engager dans je ne sais quel bagarre de comptoir ou activités mal vues que cela ne m'étonnerait bien. Et voilà à l'aube que j'apprends que le bougre est aux cachots et sera livré à la potence dans un temps bien trop restreint à mon goût... Je viens donc ici pour plaindre le pauvre et plaider pour lui, doutant que lors de son arrestation il ait été en capacité de répondre à vos hommes correctement. Vous n'êtes pas sans savoir que l'alcool fais délirer les hommes les plus braves...

    Il poussa un petit soupir avant de se frotter un oeil, feignant la fatigue. En réalité, il l'était réellement. Regardez donc où le menait cet abrutis de poivrot... Venir déblatérer de stupides mensonges à peine crédible à la personne même qui devait chercher à l'arrêter au moment même. Il priait tous les dieux pour que la baronne ne le croit et qu'il puisse négocier la libération de Farj. Ce n'était qu'un gueux parmi tous ceux que la garde avait raflée la veille, il n'était même pas encore rendu à la clairière quand on l'avait pris ! Si Vanek se faisait épingler ici, il était bon pour le cachot. Ou pire.

    - Je conçois que cette histoire peut paraître aberrante, surtout au vu des sombres événements qui touche votre contrée. J'ai appris les méfaits de mercenaires non loin, et il est bon pour mes affaires et ma bourse que je gagne Diantra au plus vite... Je suis prêt à payer la caution et les dommages qu'a pu causer mon ami, mais par pitié... épargnez-le.
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Visite de courtoisie [Blanche]   Visite de courtoisie [Blanche] I_icon_minitimeJeu 8 Nov 2012 - 13:05

    Cet homme semblait avoir le souffle coupé, sa bouche légèrement entrouverte était pour elle une incompréhension. Elle fronça un instant les sourcils dans le but de chercher la signification cette expression. Il devait être bouche-bé ? Sans doute. En son for intérieur, elle se sentit flattée mais en resta de marbre. Cela prouvait simplement que son visage était redevenu ce qu’il était avant l’incident. Elle fut soulagée. Ses bleus et coupures marquant ses lèvres, ses joues, ses yeux avaient disparu. Une fois qu’elle l’eut invité à se rassoir, elle en fit de même et écouta son argumentation avec attention. Sa première plaisanterie au sujet des taxes la fit légèrement tiquée. Les marchands étaient parfois bien plus riches que les nobles eux-mêmes et il n’y avait pas que petit profit. Le monde était impitoyable et il fallait bien faire son pain. La guerre amenait des dépenses qui creusaient inévitablement un trou dans les finances. Elle se contenta d’un hochement de tête. Attentive à son plaidoyer, la Baronne s’enfonça davantage dans le creux de son siège. Le coude rejoignit l’accoudoir et sa joue s’appuya tout contre sa paume et ses phalanges. Régulièrement ses sourcils se froncèrent à plusieurs reprises alors qu’elle abordait une expression d’autant plus ferme.

      « Hm… Et vous dîtes qu’il est votre associé, n’est-ce pas ? »


    La Dame de Hautval se redressa et lui tourna le dos, elle chercha un instant dans le meuble derrière elle, le rapport sur cette affaire. Après une trentaine de seconde, elle s’en saisit et s’installa à nouveau dans son siège. En silence, elle consulta ledit dossier, tournant les pages de parchemins. Elle commenta de temps à autre.

      « Votre associé Fjar a été interrogé et a assuré être l’auteur de cette vague de magouilles illégales. Un de mes hommes l’aurait entendu dire devoir loger, je cite, « ces gars ». Vous n’êtes pas seul ? »


    Les saphirs sondèrent à présent Vanek d’un air si froid qu’il pourrait croire qu’il serait emmené directement au cachot rejoindre son comparse. Elle alterna entre les diverses pages de parchemin et jeta le dossier devant elle sur son bureau. Un sourire en coin fleurit sur ses lèvres sanguines. Elle se pencha un instant vers lui.

      « Donc résumons, vous prétendez que Fjar est un marchand et donc votre associé. Mon commissaire prétend, lui, qu’il ferait partie d’une bande de mercenaires qui pour certains, ce sont volatilisés lorsqu’ils ont pressenti quelques désagréments et dont nous ne retrouvons pas le chef, car malgré ses dires, ce Fjar se dit être le meneur… Et vous me dites qu’il aurait déliré avec l’alcool. L’alcool révèle parfois bien des vérités au lieu de faire délirer comme vous le prétendez. »


    Une carafe de vin était posée sur le comptoir de travail, elle se servit une coupe et une à son invité si il le désirait. Les doigts longs et fins se saisirent du cristal qu’elle porta à ses lèvres afin de se désaltérer.

      « Qui croire ? Il va falloir quelques autres explications… Ou dormez-vous ? Pouvons-nous voir votre marchandise, fouillez votre chambre ? Si Fjar est innocent, vous n’y verrez aucun inconvénient, n’est-ce pas ? »


    Blanche le soupçonnait tout autant même si jamais elle n’en fit mention. Le Charognard devrait ruser. A moins qu’il agisse plus tard. Dans l’immédiat, cela s’avérerait compromis s’il désirait récupérer son comparse.



Hrp:
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MessageSujet: Re: Visite de courtoisie [Blanche]   Visite de courtoisie [Blanche] I_icon_minitimeSam 10 Nov 2012 - 23:34

Vanek sentait son coeur s'emballer. L'adrénaline affluait dans ses veines tandis que le stress exerçait une cruelle pression sur son coeur. Il avait l'intime conviction que son mensonge était bancal. S'écoutant parler, il se trouvait lui-même répugnant, puant l'hypocrisie à pleins nez. Et les expressions qu'affichaient la noble en fasse de lui n'allait pas en le rassurant. Néanmoins, en professionnel qu'il était, il ne se laissa pas démonter pour autant et poursuivit sa tirade avec autant d'éloquence qu'il pouvait, ne laissant transparaître aucun doute. Il aurait presque pu croire en ce qu'il disait s'il avait été sot, tant il était habitué à mentir. Hélas aujourd'hui, la tâche était plus ardu et il avait été audacieux, il allait être difficile de sortir Farj de ce mauvais pas.

- Oui, mon associé, répliqua Vanek, se donnant un air faussement niais en hochant la tête de bas en haut.

Qu'attendait-elle, elle ne pouvait pas le libérer et s'excuser poliment ? Non, cela aurait été trop simple, trop fantastique ! Elle se leva bientôt, allant chercher quelque chose dans un meuble, tournant le dos au Charognard qui en profita pour déglutir lentement. Il jeta un regard amusé aux gardes dans la pièce avant de croiser les jambes, cherchant une position plus confortable. Elle revint bientôt vers lui, posant un lourd amas de parchemins sur la table, et entreprenant de le feuilleter, Vanek suivant le mouvement de ses fines mains du regard.

Il fronça les sourcils quand elle commença à lire le rapport fait par sa garde. Cet idiot de Farj avait parlé. Il n'aurait pas pu se taire, ce vieux briscard ? Voilà maintenant qu'en plus d'être alcoolique et à moitié sénile, c'est sa langue qu'il ne tenait plus. S'il le sortait de là, il la couperait ! Il ne pourrait plus se plaindre de sa vessie et parler comme il le faisait.


Son regard croisa celui de la dame et il ne pu que cligner des yeux devant tant de froideur. Il aurait cru croiser son propre regard, mais cela ne le déstabilisa point. Pour qui se prenait-elle ? Pensait-elle l'effrayer ? Elle n'était qu'une femme.


Néanmoins, il demeura silencieux, écoutant les dires de la baronne qui feuilletait les feuilles, lui jetant de temps à autre un regard dur et suspicieux. Vanek s'était certainement jeté dans la gueule du loup, il s'en mordait déjà les doigts. Pourquoi était-il si stupide ? Ses choix se faisaient de plus en plus discutables ces derniers temps. Il manquait de talent, de plus en plus, et dans les domaines dans lesquelles il était sensé exceller. Enfin, le combat échappait à cette mauvaise tendance. Il n'avait pas perdu son habileté à faire don de la mort.

Il était temps de sauver ses fesses, et tant pis s'il fallait condamner Farj. D'ailleurs, elle n'arrêtait pas d'écorcher le nom du pauvre, "Fjar", disait-elle, sans cesse. Selon elle il s'était proclamé comme une sorte de leader. Intérieurement, Vanek en ria. Farj, leader ? De quoi ? Le bougre se sentait pousser des ailes, il se prenait pour une grande canaille maintenant qu'il était sous les verrous ? Raclure. Il doutait de plus en plus de l'intérêt de sa venue. Des risques qu'il avait pris. Il ne les aurait jamais pris il y a quelques semaines, il se serait sauver, voilà tout.

Mais maintenant que la baronne de Hautval se faisait plus entreprenante qu'il ne le désirait, il fallait qu'il agisse. Déjà, elle l'assourdissait de question. Vanek se massa le front en la fixant d'un air mi-hautain, mi-amusé.

- Fjar, dites-vous ? Mais... je n'ai jamais fait mention d'un tel nom, ma dame... Mon associé à moi se nomme Eudes.

Vanek se redressa légèrement, observant la réaction de la noble.


- Je n'ai osé vous interrompre pendant que vous parliez, ayant crainte de vous vexer en montrant un manque de politesse. Il est triste que vous portiez de telles accusations à mon égard alors que nous recherchons deux personnes... différentes.

Il était vrai que Vanek n'avait jamais donné le nom de son associé, et en cela, il avait été prévoyant. Mais en un sens, ce nouveau mensonge ne serait peut-être pas très persuasif aux yeux de la baronne si elle s'obstinait, et quelque chose disait à Vanek qu'elle le ferait. Elle l'avait dans sa ligne de mire. Etrangement, cela avait du charme. Au moins, une noble portait son attention sur lui. Il n'avait plus qu'à attendre de voir si elle abandonnait ici. Dans le cas contraire, il devrait certainement la mener à ses appartements... Et là... Il aviserait.
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MessageSujet: Re: Visite de courtoisie [Blanche]   Visite de courtoisie [Blanche] I_icon_minitimeLun 14 Jan 2013 - 14:57

    Les yeux se lèvent d’une lenteur toute calculée vers Vanek. Elle lui offrit un sourire lorsqu’il la reprit. C’était ce sourire qui en disait long et annonçait d’obscurs évènements. Ce côté chapardeur mêlé à un léger sadisme tu. Le dossier posé devant elle, la Baronne se redressa à nouveau pour se saisir d’un rouleau de parchemin qu’elle déroula et lut en silence. Ceci fait. Elle le referma aussitôt.

      « Fjar… Hm non Farj. J’aurais cru… Pardonnez-moi. Malheureusement nous n’avons aucun Eudes au sein de nos geôles. »


    A cet instant l’un des molosses dressa sa tête et vint déposer sa gueule sur les genoux de Blanche qui se contenta de caresser distraitement l’animal, alternant flatteries et gratouilles. Ses gestes étaient très affectueux envers l’animal malgré l’air détaché qu’elle affichait. Elle était malheureusement allée un peu trop vite en besogne et avait conclu des choses en manquant d’éléments simplement car elle était persuadée qu’il était une des pièces du puzzle. En même temps ce dit Farj était le seul homme qui correspondait à la description que lui avait fait Vanek. Blanche avait manqué de jugements, de discernement et s’en mordait désormais les doigts. La guerre l’irritait au plus au point et la rendait nerveuse si bien qu’elle commettait certaines fautes. Son incompétence l’énervait.

      « Veuillez m’excuser de vous avoir accusé à tort. Donc en ce qui concerne votre associé, je suis au regret de vous annoncer que nous n’avons aucun Eudes au sein de nos cachots qui sera livré à la potence. A moins que… »


    Elle se tut et fixa longuement le dit Marchand. Elle attendait qu’il lui fournisse une explication. Autant dire tout de suite que l’explication de l’alcool sur le fait qu’il ne se souviendrait plus de son prénom ne lui conviendrait pas. Surtout qu’il avait été interrogé lorsqu’il fut plus ou moins sobre. Elle ordonna d’un geste à son molosse de se coucher à nouveau, ce qu’il fit. Les coudes de la Baronne rejoignirent le bureau et elle joignit ses mains qui soutenaient désormais son menton. Un sourire simple étira ses lèvres désirables.
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