|
| Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] | |
| | |
Auteur | Message |
---|
L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Ven 21 Sep 2012 - 16:15 | |
| La fin d'après-midi signait le coucher du soleil. Ce dernier dispensait la Péninsule de ses derniers rayons sur les bâtiments qui viraient vers l'orangé et le rouge, agrandissant les ombres et les déformant. Les derniers gens retournaient chez eux, les premières boutiques se fermaient, les fêtards précoces sortaient déjà en quête d'ivrognerie. Diantra...Capitale des Hommes. Jamais Deloth n'y avait mis les pieds, et il était loin de se douter que ce serait sous de bien sombres auspices. L'assassin marchait dans les rues, suivant les indications qu'un vieillard lui avait dites, vers l'herboristerie la plus proche. Sa réserve de tabac et de chanvre s'amenuisaient peu à peu, tant qu'il en fumait ces derniers jours. De Naelis à Langehack, et de cette dernière à Diantra, la capitale était la dernière destination de l'assassin avant son retour à Thaar, où il resterait pendant quelques temps.
Il avait amassé le peu d'argent qui lui restait dans sa bourse. Il en avait dérobé la plupart d'ailleurs, dans ce grand hôtel de Langehack. Car oui, il est normal et logique que de riches gens aient de l'argent sur eux. Après tout, il n'en dépensait que peu, la drogue étant fournie par ses nouveaux confrères, et le tabac et le chanvre n'étaient pas non plus excessivement chers. Le temps qu'il passait aux bordels ou aux tavernes se payait par un assassinat et une fuite discrète, et il était peu commun qu'on se souvienne de lui après un assassinat anonyme. Ce qui était pourtant logique pour lui ne l'était pour d'autres.
Il arriva enfin devant la boutique. L'enseigne de bois grinçait péniblement sur son socle horizontal de métal, ce qui donnait une impression lugubre qui plut à Deloth. Il poussa la porte d'entrée, descendant deux petites marches, se retrouvant devant un large et long comptoir. Il régnait une bonne odeur dans le magasin, l'un de ces mélanges d'épices et de divers substances dont Deloth ne pouvait même pas imaginer le nom. Cela lui plut également. Puis, après s'être raclé la gorge bruyamment, il héla assez fort de sa voix douce et mielleuse :
« Il y a quelqu'un ? »
Dernière édition par Deloth le Dim 30 Sep 2012 - 6:46, édité 2 fois |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Ven 21 Sep 2012 - 16:51 | |
| Martha s’étira sur ses longues pattes, puis se recoucha sur le comptoir de la boutique à la suite d’un long bâillement comme seuls les chats pouvaient le faire. Au bout de quelques minutes de paresse, la jeune chatte débuta sa toilette, évitant de porter attention à tout ce qui se passait autour d’elle. Pour son insouciance, la chatte sursauta lorsqu’un homme pénétra dans la boutique. Frustrée d’être ainsi dérangée, Martha contempla l’étranger avec ses airs prétentieux de chat solitaire, puis miaula faiblement de mécontentement. La journée était avancée et les visiteurs cessèrent habituellement de venir en boutique à cette heure-ci.
Le jeune homme, ou plutôt paraissait-il plutôt jeune, s’avança, faisant claquer ses talons sur les basses marches menant au comptoir. La chatte, frustrée dans l’interruption de sa toilette se redressa, s’étira sur ses longues pattes, lança un regard emplit de snobisme, se tourna dos à lui et leva sa queue velue bien haut dans le genre de dire ‘’Parle à ma queue, car je n’en ai rien à faire de toi’’. Cependant, elle fuit rapidement lorsque le client héla à la recherche d’une quelconque personne. Martha poussa un fort miaulement et s’enfuit par la porte de derrière, au même moment ou Castielle, les joues couvertes de farine, se faufilait derrière le comptoir par la porte de derrière après avoir manqué de se casser la figure avec le chat passant à toute vitesse entre ses jambes.
Elle se rattrapa de justesse sur le bord du comptoir et replaça de manière embarrassée une mèche de cheveux brunâtre sous son bonnet. La demi-elfe n’avait pas l’habitude d’avoir des visiteurs à une heure aussi tardive. À cette heure-ci, les citadins et les passants avaient plutôt l’habitude de débuter leur nuit de folie ou rejoindre leur famille dans un doux foyer.
-Bienvenue au Jardin de Vynelle, que puis-je faire pour vous, Monsieur? Demanda-t-elle poliment.
Castielle contempla discrètement le visiteur. Il était grand, très grand. Elle voyait à peine son visage, mais elle devina qu’il devait être plutôt plaisant à regarder par sa stature et la largeur de sa taille. C’est alors qu’elle vit son faible reflet dans un vase placé sur le comptoir. Ses joues s’empourprèrent légèrement sous la farine blanchâtre, puis elle prit le bas de son tablier à une main pour nettoyer rapidement son visage et ses mains laiteuses.
-Pardonnez-moi pour ma tenue, s’excusa-t-elle simplement en retirant son tablier.
La demi-elfe plia celui-ci soigneusement et le plaça doucement sur le côté droit du comptoir, derrière le vase. D’ailleurs, elle pensa qu’il fut temps d’y ajouter à nouveau des fleurs, même si la boutique était déjà asséner d’une panoplie de parfum et d’odeur différents.
-Venez-vous pour la rhume qui s’est propagé dans le quartier, monsieur, car j’ai déjà ce qu’il vous faut, fraîchement préparé, déclara-t-elle avec un sourire.
L'homme ne semblait pas malade, pas du tout, mais il lui fallait suivre les rumeurs de maladie dans la cité et suivre les démarches telle qu'on lui avait enseigné. Elle jeta un oeil à l'horloge de la boutique. Son maître ne devait pas être de retour avant une heure ou deux, elle aurait amplement le temps de s'occuper de ce visiteur inattendu et le repas d'Adrian, elle n'était pas pressée.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Ven 21 Sep 2012 - 17:14 | |
| Le regard de Deloth se posa sur la chatte qui se promenait sur le comptoir. Elle avançait, hautaine, lui passant devant comme si de rien n'était. Il avait une violente envie de la balayer pour la voir s'envoler, ce qu'il aurait sans doute fait si Aldaron ne lui avait pas parlé. « Depuis quand tu frappes ce que tu préfères ? » Deloth ne put s'empêcher de sourire à la remarque de son jumeau psychologique. Il marquait un point en jouant avec ce jeu de mots, existant depuis la nuit des temps. Il s'apprêtait à lui répondre, quand la porte par laquelle la féline était sortie accueillait une silhouette humaine. Elle manqua de chuter, déstabilisée par le petit animal qui partit en courant. Elle se rattrapa, gênée, et entreprit alors de savoir la raison de la présence de l'assassin dans sa boutique. Elle tapait dans le « Monsieur », ce qui ne fut pas sans déplaire à l'Elfe. La vendeuse ne manquait pas d'un certain charme, il fallut que Deloth le reconnusse. Après tout, la cohabitation entre les deux facettes d'un seul esprit rendait les choses plus faciles, Aldaron et Deloth trouvant un juste milieu dans les soirs de chasse, Aldaron étant plié malgré lui à apprécier ce que son corps, dirigé par Deloth, faisait. C'était une fois que l'ancien rôdeur était maître de son corps qu'il se rendait compte de la portée de ses actes. Ce fut un sourire compatissant qui répondit à la vendeuse, lorsque celle ci s'excusa de sa tenue. C'était amusant avant tout, et le ridicule n'y était pas. Si Deloth devait s'excuser de ses manières... « Ce serait extrêmement long, compliqué à expliquer, et tu ne peux pas parler aux morts. » Aldaron venait de résumer la chose. En soit, quelque chose de très compliqué à faire. L'assassin répondit à la vendeuse, avec un petit sourire dragueur, que le mal n'avait pas sa place là où la beauté était à regarder. En réponse à la question de ladite tenante de la boutique, l'assassin retira son capuchon, dévoilant ses oreilles pointues, gravure indélébile sur les recensements de l'Anaëh. « Les Elfes sont insensibles aux maladies, madame. Non à vrai dire je viens m'enquérir de tabac et de chanvre. On m'a recommandé votre boutique, j'en viens attester l'efficacité par moi même. »L'assassin garda ses yeux dans ceux la femme quelques instants, avant de contempler la boutique quelques instants. Il fit quelques pas, très lents, faisant tinter ses deux sabres, accrochés dans son dos. Il sortit sa boîte à tabac et son étui à chanvre. Ils étaient tous deux faits de bois, des boîtes sculptées qu'il avait dérobé à...ce n'était pas important. Il avait assez de feuilles de chanvre pour beaucoup de temps, aussi, il n'en demanda pas. Il ne savait pas réellement si ladite boutique recensait du chanvre parmi ses multiples réserves. Et si tel était le cas, il apprécierait grandement de le goûter, et pourquoi pas en bonne compagnie... |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Ven 21 Sep 2012 - 17:59 | |
| Surprise, Castielle eut un mouvement de recul lorsque son client dévoila sa nature d’elfe. Embarrassée par sa réaction et ayant peur de l’avoir froissée, elle baissa instantanément les yeux vers le comptoir, évitant le regard de l’elfe. Ses propres origines lui revinrent en plein visage comme une gifle et elle fit bien sûr que son bonnet était bien placé sur sa tête et que ses oreilles restaient invisibles aux yeux du visiteur. Toutefois, malgré sa réticence et les mauvaises pensées qu’elle avait à propos de ses origines elfiques, elle releva les yeux et contempla l’elfe de ses grands yeux bleu. Pouvait-elle vraiment dire qu’il était un jeune homme? Non, bien sûr que non, l’apparence jeune d’un elfe était souvent trompeur, bien que la notion de l’âge fût différente entre les humains et le peuple de la forêt. Castielle le trouva néanmoins très beau. Des cheveux de corbeau, des yeux presque sanglants –un peu effrayant aussi- et des épaules plutôt large, un trait physique qu’elle trouva très intéressant pour un elfe.
-Pardonnez-moi, je n’ai pas l’habitude de servir un elfe, ceux-ci se font plutôt rares, surtout en ville.
Rares et beaux, en effet. Elle avait l’impression de contemplé une œuvre au sein de la boutique. Toutefois, cet elfe l’a rendait mal à l’aise et elle aurait souhaité que Adrian soit là pour la seconder ou alors de s’accaparer du client alors qu’elle resterait sagement en cuisine à préparer les desserts favoris de son maître.
-En fait, je connais bien ce genre d’immunité, répondit-elle doucement à son client.
L’immunité elfique, elle connaissait très bien. Bien qu’elle ne fut jamais grandement malade, il lui était arrivée, rarement, en fait, d’avoir un petit rhume qui disparaît après quelques heures, mais la maladie était généralement réservée jalousement aux humains parmi lesquels elle vivait et il était de son devoir de soulager leurs maux.
-Du tabac et du chanvre? Répéta-t-elle, surprise par la demande de l’elfe.
Il s’agissait d’une commande qu’elle entendait rarement de la bouche d’un elfe et puis, d’après son regard et son allure, elle en déduit instantanément qu’il ne désirait par ses produits pour un quelconque médicament.
Castielle vit l’elfe déposer sur le comptoir deux contenants finement sculptés. Elle se pencha vers ceux-ci et complimenta le travail de gravure avec un sourire. Elle avait déjà vu ce type de boîte auparavant, dans les mains d’autre clients ou durent le jour du marché, mais jamais elle n’avait eut la chance de les regarder d’aussi prêt. Elle était assez curieuse de nature, mais il y avait certaines limites à ce qu’elle voulait découvrir.
-Nous avons du tabac et du chanvre, tout dépend de la qualité que vous recherchez et de la monnaie que vous êtes prêt à débourser, monsieur.
La demi-elfe se pencha sous le comptoir et en ressortit un large registre dans lequel était inscrit toute les références sur les ingrédients qu’ils possédaient, pouvaient commander ou faire pousser dans le jardin d’herbe médicinale qu’entretenait minutieusement d’Adrian durant la journée lorsque sa présence n’était pas requise ailleurs.
-Nous avons aussi deux différents types de chanvre à votre disposition, celui de ville et celui de la campagne, on m’a fait comprendre que celui de campagne à bien meilleur goût, dit-elle en fronçant des sourcils.
Faible allusion au fait qu’elle n’y avait jamais goûté et l’idée d’y touché de lui avait jamais effleuré l’esprit.
-Pour ce qui est du tabac, il n’y a que la qualité qui compte et tout comme le chanvre, vous pouvez choisir entre la basse qualité, la moyenne qualité et la haute qualité, ajouta-t-elle en jetant un œil à son registre de plantes. Puis, nous avons d’autres produits à base de chanvre, si cela vous intéresse aussi, tel que le sirop de chanvre, mais vous ne devez certainement pas en avoir besoin.
Elle leva un sourcil et regarda en direction de l’homme.
-Les elfes ne mangent pas beaucoup, d’après ce que j’ai pu comprendre, alors je ne vous imagine pas consommer un produit pouvant attiser la faim, je me trompe?
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Ven 21 Sep 2012 - 18:30 | |
| Deloth se passa la main dans ses cheveux lisses et rebelles, réfléchissant quelques peu aux questions de la gérante. Il n'avait pas assez d'or sur lui pour payer à la fois un tabac de bonne qualité et un chanvre de même qualité. De plus, celui de Thaar, qui avait son goût appréciable bien particulier, était à un prix bien bas, en comparaison de ce que s'imaginait l'assassin. Cependant l'utilisation que lui en faisait ne devait pas effleurer l'esprit de la belle. En plus de profiter du goût et des sensations, la drogue douce lui permettait de mieux faire fusionner son esprit en un seul corps, de ne faire qu'un, et de cesser ce maudit schisme en lui. « Oublie le tabac de bonne qualité. Prend plutôt un meilleur chanvre. » Deloth penchait également pour cet avis, mais pas parce que sa deuxième moitié le lui disait. Chanvre...ou tabac ? Maudit dilemme. Deloth se gratta le menton tout en réfléchissant, puis fini par avouer à la vendeuse son hésitation. « Je n'ai pas assez d'argent pour me procurer ces deux substances à haute qualité. J'ai malheureusement usé beaucoup de mon bien en......putes, hôtels, vêtements... ...d'autres choses. Les deux me sont importants. Le chanvre m'est indispensable, mais le tabac est un plaisir quotidien, car j'en fume en grande quantité. Je ne saurais pas me décider. »Deloth continua à réfléchir en écoutant les explications de la vendeuse, et elle finit en lui posant une question. Une interrogation bien suspecte, mais qui, sortie d'un visage si angélique, ne pouvait que prouver une question venant d'une vendeuse tout à fait dans son droit le plus légitime. Elle semblait savoir quelques petites choses sur les Elfes, finalement...mais trop au goût de Deloth. Celui ci se retourna lentement vers la vendeuse, ne répondant pas tout de suite. Il s'approcha du comptoir, posant ses mains, loin l'une de l'autre, et riva ses yeux dans ceux de la vendeuse, son visage légèrement plus élevé que celui de son interlocutrice. « Je l'utilise à des fins personnelles, que je vous montrerais bien volontiers mais......je devrais vous violer et vous tuer ensuite ? ...c'est un petit secret. Cela n'entre pas dans la ligne de compte où il y a également le plaisir des sensations. Vous en consommez ?Deloth ne pouvait s'empêcher de sourire. Il avait son sourire dragueur, aguicheur et séduisant envers la vendeuse, qu'il trouvait vraiment belle au fur et à mesure qu'il la regardait, mais également son sourire intérieur, un malsain, pervers et violent qu'il adressait à son jumeau psychologique. Cependant, une étrange sensation, qui n'émanait pas de lui, ne désirait pas la mort de la jeune femme, quoi qu'elle fasse. Peu à peu, Deloth ressentait de nouveau la sympathie qu'il avait ressenti pour Elenna. Certes pas aussi forte que pour l'Hybride, car cette dernière représentait bien plus aux yeux de l'assassin et de son jumeau que n'importe qui. Mais bon...c'était un bon début. |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Ven 21 Sep 2012 - 20:04 | |
| Sa main glissa dans ses cheveux noirs, une petite lueur apparut dans les yeux de Castielle. Ô oui, elle avait vu bien des hommes se promener autour d’elle, la plupart plaisant à regarder, mais jamais elle n’avait eu la chance d’admirer cette aura, presque de perfection, émanant d’un elfe. Sincèrement, au plus profond d’elle-même, elle avait toujours vu la notion de la beauté comme un critère prétentieux pour s’attirer les bonnes volontés d’une autre personne ou d’un partenaire, mais elle comprenait aujourd’hui qu’elle s’était trompée. La beauté existait vraiment. ‘’Suis-je aussi belle ou ne suis-je que la parfaite incarnation d’une bâtarde quelconque’’ se demanda-t-elle silencieusement en portant toute son attention à son registre.
Il se gratta le menton. À quoi pensait-il? L’elfe avait l’air d’être en plein dilemme. Avait-elle dit quelque chose qui ne fallait pas? Ou alors peut-être réfléchissait-il au produit qu’il désirait. Pourtant, elle continuait de penser qu’il était peu commun pour un arbre de passer le pas de la porte d’une boutique d’herboristerie et de chercher pour du chanvre et du tabac.
C’est alors qu’il se remit à parler qu’elle sentit le rouge lui monter aux joues. Castielle avait décelé la pointe d’accent dans la voix suave de l’elfe. Il s’agissait d’un très bel accent, aux connotations harmonieuses et séductrices. Elle croisa ses mains devant elle, cherchant à tout prix à reprendre contrôle sur elle-même. Maintenant elle comprenant l’expression que certaines de ses clientes utilisaient lorsqu’elles parlaient d’homme ‘’faire de l’effet’’ était le terme juste.
-Je vous aurais bien proposé un compte, monsieur, mais puisque vous n’êtes pas un client régulier et que vous ne vivez probablement pas dans les environs, c’est une chose bien impossible.
Puis elle le vit qui continuait de réfléchir. Son air songeur était charmant, il avait l’air à fond dans ses pensées. Elle devina un esprit malin, analyste, voir peut-être même calculateur derrière ses beaux sourcils fins. Lorsqu’il se remit à parler, elle se sentit presque noyée sous son accent. Et ce sourire…
Elle dû prendre une grande inspiration pour se calmer et répondre le plus normalement possible à l’elfe. Le client devait d’ailleurs déjà avoir remarqué son trouble, elle ne rougit de honte. ‘’Faible femme que tu es!’’ S’exclama-t-elle dans sa tête.
-Vous savez, monsieur, il n’y a aucun honte à l’utilisation du chanvre, dit-elle, certains l’utilise pour des raisons médicales et d’autre pour fuir une réalité qui leur échappe.
Puis, elle expira doucement, reprit son calme et posa gracieusement ses mains sur le comptoir et sourit à l’elfe, dévoilant ainsi sa belle dentition.
-Pour répondre à votre question, non je ne consomme, ce genre de drogue crée une euphorie dont je n’ai nullement besoin et que je préfère éviter, répondit-elle honnêtement. Cependant, si vous tenez à avoir des conseils sur le produit, vous devriez tenter votre chance demain matin auprès de mon maître qui teste personnellement tout ses produits.
Elle eut une pensée timide pour son maître, Adrian de Vynelle, l’homme généreux qui lui avait offert un emploi et un avenir. Une vie confortable dont elle ne voulait plus se passer. Même si les moutons et un certains vieux cottage aux murs décrépits lui manquaient parfois, elle était satisfaite de son mode de vie actuel et avait la forte impression d’avoir accompli quelque chose de bien dans sa vie.
Sachant qu’elle accumulait les minutes pour servir son client, Castielle se secoua un peu et quitta la faible barrière que créait la comptoir entre l’elfe et la demi-elfe. L’herboriste s’approcha de l’un des murs de la boutique où traînait divers petits tiroirs dans lesquels se tenaient plusieurs types d’ingrédients. Elle sortit une boîte de taille moyenne de l’un des tiroirs, en examina l’étiquette accrochée à celle-ci, puis se dirigea à nouveau vers le côté. Cependant, cette fois-ci, elle resta à côté de l’elfe et ouvrit la boîte.
-Voici le meilleur chanvre que nous disposons pour le moment en boutique, je vous laisse l’examiner, monsieur ou vous souhaitez autre chose? Dit-elle en osant lever les dieux vers l’elfe.
Ce qu’il était grand, cet elfe! Ses joues rosirent un peu, même si elle resterait à une distance convenable de celui-ci pour une jeune femme célibataire.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Ven 21 Sep 2012 - 20:31 | |
| « Elle rougit. » Les paroles d'Aldaron surprirent Deloth, qui ouvrit de grands yeux. S'il y avait une parole à laquelle il ne s'attendait pas de son congénère, c'était bien celle là. Voilà bien un temps que l'assassin n'avait pas séduit que par son apparence. La plupart des femmes avec qui il avait eu une relation ne s'intéressaient pas qu'à sa beauté physique. Une écrasante partie - toutes en fait, sauf une - vouaient un culte à sa bourse, puis après l'acte, à ses compétences et à son savoir faire érotique et vénérien. « Pleure pas, t'es observé je te rappelle. Évite de merder. » Deloth se ressaisit, chassant ces pensées qui l'attristait. Il se passa la main sur le visage, de haut en bas, et la garda quelques secondes sur sa bouche, l'air pensif. Qu'avait-elle dit ? Un compte ? Mais pour quoi faire. Ah, oui, la vendeuse. Deloth fronça les sourcils, adoptant une posture réfléchie tout en mimant d'hocher la tête et d'approuver les paroles de l'Humaine. Sa tête oscillait de bas en haut, mais soudainement pivota de droite à gauche, ce qui eut un effet presque comique. « Voyons mademoiselle...si je garde cela pour moi, ce n'est aucunement une honte. C'est pour la sécurité. Je ne cherche pas à échapper à une réalité, au contraire, le chanvre m'aide à vivre avec et à m'adapter. »Bien sûr, les paroles de l'assassin devaient paraître insensées, mais il se comprenait. Le chanvre aidait à la fusion des esprits rebelles et rivaux de Deloth et d'Aldaron. La fusion d'un seul permettrait de créer une seule personne, ce qui faciliterait les choses, grandement. Alors finalement il opterait pour le chanvre ! Le tabac serait de moins bonne qualité, mais il n'en demeurait pas moins de la campagne et de la Péninsule, ce qui pouvait laisser présumer du meilleur. « Je connais les effets du chanvre, mademoiselle. Cependant, m'entretenir avec votre maître serait intéressant, mais il n'est pas dans mes coutumes de demeurer une nuit entière dehors, seul. Je n'ai pas assez d'argent, gente dame. »« Je suis sûr qu'elle meurt d'envie de t'inviter à dormir, la gente dame. Deloth appuyait ses dires en posant l'intégralité de sa bourse sur le comptoir, tout en ignorant Aldaron. Peut-être il y avait-il assez ? Deloth n'en savait rien. Il n'avait que très peu payé dernièrement, et en règle générale, il n'avait jamais réellement eu recours à de l'argent, cette notion était très vague dans son esprit. Il posa donc la sacoche de cuir - qui ne lui appartenait pas, au passage- et entreprit de se saisir du pot que lui tendait la vendeuse. Il toucha volontairement sa main, masquant son geste par un « Excusez moi. » accompagné d'un sourire malicieux. L'assassin ouvrit le pot, laissant les effluves de la drogue envahir son être. Le fumet n'avait rien à voir avec ce qu'il avait déjà fumé. Celui ci était d'une profondeur que jamais il n'avait pu sentir ailleurs. Une odeur profonde, presque sensuelle, qui s’immisçait jusque dans les plus profondes parcelles du corps. Même Aldaron en lui s'épanouissait. « Celui ci me semble excellent. Je vais donc en prendre pour la moitié de la somme contenue dans cette bourse. L'autre moitié, je prendrais du tabac, de qualité classique. On ne m'avait pas menti, cette boutique est réellement excellente. Et le service y est admirable...»
Dernière édition par Deloth le Ven 21 Sep 2012 - 22:02, édité 1 fois |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Ven 21 Sep 2012 - 21:35 | |
| Pendant un moment, elle se demanda s’il avait réellement compris de ce quoi elle parlait. L’elfe avait l’air si perdu dans ses pensées qu’elle dû se faire violence pour ne pas agiter sa main devant lui, cela aurait été bien trop impoli et elle dût se retenir de sourire en le voyant se confondre dans ses hochements de tête. Si elle aurait sut la conversation psychologique qu’il se faisait silencieusement, peut-être aurait-elle mieux compris sa façon d’agir.
-Alors j’espère amplement que le chanvre comble amplement votre mal, peu importe ce que c’est, dit-elle avec un sourire compatissant.
Elle pencha un peu la tête sur le côté.
-C’est que, j’ai l’habitude de recevoir des clients perturbés, voyez-vous, qui inventent toute sortes d’excuses et de mensonges pour se procurer du chanvre, ajouta-t-elle simplement. La plupart désire cette plante pour ses effets… euphoriques, l’utilisation populaire, j’imagine.
Bien sûr, elle était au courant qu’il ne s’agissait qu’une drogue douce et n’affectait pas fortement le corps, mais certains y étaient attachés psychologiquement et lorsque les réserves de chanvre étaient au plus bas, elle ne pouvait plus en offrir à ceux qui en avaient réellement besoin, c’est-à-dire les vrais malades et ceux souffrant d’une quelconque pathologie physique. Lorsqu’il parla de passer la nuit dehors, son estomac se noua immédiatement. Bien qu’il ne semble pas tout à fait sans moyens, elle ne pouvait laisser une personne passer une nuit dehors. Chaque être vivant avoir le droit de passer la nuit dans un foyer confortable, près d’un bon feu. Toutefois, ce genre de décision ne lui revenait pas, seul son maître pouvait prendre une telle décision.
Castielle se mordilla la lèvre inférieure.
-Oh, mais je n’ai rien d’une dame, monsieur, dit-elle d’une voix faible, les joues rosées par la gêne. Toutefois, mon maître, monsieur Adrian de Vynelle ne devrait pas tarder, si vous voulez bien l’attendre quelques minutes encore, peut-être aurez-vous l’occasion de le croiser.
Et elle avait le repas de ce soir à préparer pour son maître. Pouvait-elle être une assez bonne hôte tout en préparant la venaison préférée d’Adrian? Elle soupira doucement, puis se raidit en voyant la main de l’elfe se tendre vers elle, ou plutôt vers la boîte contenant le chanvre, sa main effleura tout de même la sienne et elle en rougit davantage. Castielle entendit à peine son excuse, mais elle porta tout de même brusquement sa main vers elle. Ce touché l’avait presque brûlé.
Nerveuse, elle hocha frénétiquement la tête lorsqu’il lui fit sa commande puis alla ensuite se réfugier derrière le comptoir de bois usé. Elle continua tout de même de sourire, ses apparences de vendeuse polie devaient rester parfaites.
Castielle sortit un second registre de sous le comptoir. L’ouvrit à une certaine page avant d’ouvrir un encrier et se saisir d’une plume d’oie dont la pointe était fraîchement taillée. Sur la page un peu jauni, on pouvait voir l’écriture plus agressive et sec d’Adrian et celle plus délicate et soignée de la demi-elfe.
-Si tel est ce que vous désirez, dit-elle, je vais avoir besoin d’un nom, monsieur? Demanda-t-elle doucement tout en écrivant les produits vendus ainsi que la date.
C’est à ce moment-ci que Martha, la chatte de la maison décida de refaire son apparition et sauta joyeusement sur le comptoir. Castielle jeta un œil réprobateur sur le félin.
-Martha, pas sur le comptoir, remarqua-t-elle en prenant le chat et en le redéposant sur le plancher de bois.
La chatte de sembla pas de cet avis et tenta à nouveau sa chance en grimpant sur la surface polie du vieux bois. Embêtée, la demi-elfe saisit à nouveau le chat et le redéposa sur le sol. Frustrée d’être ainsi placée de côté, la chatte miaula, agacée par le comportement de sa maîtresse et grimpa à nouveau sur le comptoir. Cependant, lorsque Castielle tenta à nouveau de se saisir du félin, celui-ci évita habilement les mains de la demi-elfe, se faufilla entre ses bras et donna un furieux coup de patte sur le contenant d’encre. Le pot d’encre tomba et se fracassa près des bottes de l’elfe, déversant ainsi tout son contenu sur les bottes de celui-ci. Martha miaula, satisfaite de son mauvais coup, puis s’enfuit à nouveau par la porte de derrière.
-Oh non! S’écria la demi-elfe. Je suis tellement désolée, monsieur! Si désolée! Répétait-elle en se confondant en une multitude d’excuses diverses.
En une fraction de seconde, elle était déjà à nouveau auprès de l’elfe, regarda le gâchis avec une mine dépitée et si désolée avant de se pencher pour entreprendre de ramasser les morceaux de verre. Elle attrapa le tablier qu’elle avait posé quelques minutes plutôt sur le comptoir et plaça les morceaux dans le creux de celui-ci.
-Venez avec moi dans l’arrière boutique, monsieur, je tenterai de nettoyer vos bottes, cette vilaine Martha! Dit-elle doucement. Elle devra se contenter que de souris ce soir!
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Sam 22 Sep 2012 - 8:24 | |
| Et comment qu'il l'aidait à combler son « mal ». Les jumeaux sourirent en eux, intérieurement, riant à la remarque et l'ignorance logique dont faisait preuve la vendeuse. Il y avait quelque chose, une affinité via laquelle l'assassin et son double se référaient. Deloth ne pouvait simplement pas imaginer faire du mal à la vendeuse. Cela ne lui effleurait simplement pas l'esprit. S'il l'imaginait lui faisant du mal, son cœur se compressait, comme broyé par un étau d'affection. La femme semblait mettre d'accord les deux antagonistes. Certes elle n'était pas la première. Elle rejoignait une autre personne qui mettait d'accord le schizophrène avec lui-même, tandis que beaucoup d'autres semblaient favoriser l'ascension d'Aldaron, ou affermissaient la position supérieure de Deloth. Elle lui demandait un nom, cruel dilemme de nouveau. Devait-il se présenter comme l'assassin, Deloth ? ou comme l'ancien rôdeur, Aldaron ? Cependant, l'assassin raisonna en pleine objectivité, mettant en avant le fait qu'Aldaron n'était plus maître de lui-même et qu'à ce titre, le nom avait bien peu d'importance. La réalité était que le schizophrène appréciait la vendeuse, alors qu'importe le nom, ce qui importait était le résultat. « Deloth, on me nomme ainsi. »Puis la petite chatte repassa dans l'ouverture de la porte, grimpant sur le comptoir. Elle y fit quelques pas, en territoire conquis, mais se fit bien vite reprendre par sa maîtresse qui la posa sur le sol. Aussi stupide que maline, elle y remonta, évitant cette fois les douces mains de la vendeuse. La chatte se vengea alors sur un pot d'encre, qu'elle jeta à même le sol...en plein sur les bottes de l'assassin. « Finalement, t'aurais dû la frapper. » Deloth ne put s'empêcher de rire légèrement tout en levant la pointe de ses bottes d'un air naïf et innocent. Ses belles bottes noires, remontant jusqu'au milieu du mollet et engloutissant le bas de son pantalon, étaient tâchés d'une grande marque bleu marinée sur leurs extrémités. L'assassin recula de la flaque d'encre, marquant sur le sol l'empreinte des petits talons. Puis il regarda venir la petite dame, si gênée dans son innocence la plus merveilleuse. « Voyons, ce n'est rien...»Mais l'assassin fut traîné malgré lui dans une grande salle, décorée comme ce qui semblait être un petit salon. Un feu chauffait l'antre dans la cheminée, et des pots de différentes formes étaient égarés sur les tables, étagères et commodes. A la demande de la vendeuse, il enleva ses bottes. Il se retrouvait en chaussettes, l'air ridicule. Il s'empêchait de rire de son ridicule, mais Aldaron ne l'aidait vraiment pas, lâchant railleries et taquineries. « Doucement, mignon. Celle ci semble empêcher qu'on s'entredéchire. Alors prends ton temps je te prie. C'est pas parce que t'as plus tes bottes que tu dois enlever ton pantalon. » Aldaron avait raison. Deloth ne pouvait s'empêcher de regarder la vendeuse et de la considérer comme quelqu'un d'unique à son égard. L'écrasante majorité des femmes qu'il avait connu poussaient l'un des deux parti à prendre le dessus. Glinaina avait poussé Aldaron à reprendre le dessus, par exemple, alors que Lucrèce, certes inconsciemment, avait poussé Deloth à tuer encore. L'assassin se mit à rire - c'est comme s'il reprochait à Lucrèce de s'être laissé tuer, mais la vérité était que l'Elfe déchu appréciait cela. Les antagonistes se trouvaient en face de la deuxième femme qui les poussait à ne faire qu'un, mais celle-ci semblait plus éveiller les sens d'Aldaron. Cependant, elle éveillait également ceux de Deloth, mais à moindre taux. Les deux Elfes regardaient donc celle qu'ils appréciaient. L'assassin s'approcha alors doucement de la vendeuse, assise dans un fauteuil, occupée à brosser les bottes de l'assassin. Il s'accroupit, fléchissant ses jambes, face à cette femme qui représentait tant pour l'antagoniste. Avec douceur, il écarta ses doigts de la botte qu'elle tenait. « Laissez donc cela, ça n'a aucune espèce d'importance. » |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Sam 22 Sep 2012 - 17:38 | |
| La demi-elfe pouvait-elle réellement laisser la chatte se nourrir de souris. Surtout que celle-ci semblait beaucoup trop prétentieuse pour ne donner ne serait-ce que quelques minutes à la chasse. ‘’Quelle enfant gâtée!’’ S’exclama intérieurement Castielle. En fait, les chats étaient tous semblables dans leur façon d’être, elle ne pouvait cesser d’aimer le félin pour autant pour le dégât et la bêtise causée. Pauvre homme, ses bottes allaient être ruinées si elle ne faisait rien maintenant!
Même s’il déclarait qu’il en était rien, Castielle entraîna presque de force l’elfe –prénommé Deloth- dans l’arrière boutique. Une fois arrivée, elle attrapa un vieux sceau dont les bords semblaient avoir été grugés par une bête, ou plutôt par une certaine Martha dans ce cas-ci, s’excusa auprès de son visiteur et se rendit au puits trônant en plein centre du jardin. Elle y fit écouler un peu d’eau, puis retourna dans l’arrière boutique ou elle y jeta quelques autres produits à la suite de plusieurs gouttes d’eau citronnée. Une fois le mélange complétée, elle reprit son tablier. La demi-elfe ordonna presque à Deloth de lui donner ses bottes, puis elle prit place dans un vieux fauteuil et entreprit sa besogne. Elle eut une faible pensée pour la venaison qu’elle n’avait pas encore mit sur le feu.
Puis, elle jeta un œil sur l’elfe et ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire. Un gentilhomme sans ses bottes était une vue pour le moins étrange et comique. Castielle ne pouvait nier qu’elle se plaisait à l’admirer. Cet homme était si beau qu’elle en perdait la tête. Au moins, elle avait ses bottes pour s’occuper et c’est avec ardeur qu’elle se mit à les frotter avec une brosse à poils dru.
Si occupée dans son travail, elle ne remarqua pas le déplacement de l’elfe vers elle. C’est donc en sursautant bêtement qu’elle l’accueillit à ses côtés. Elle n’aurait jamais imaginé pareil tableau, un homme accroupit devant elle, aux airs séduisants et à la voix suave. La demi-elfe frémit lorsqu’il écarta ses doigts besogneux de ses bottes. Non, elle n’avait pas terminé son travail, en pouvait-il pas la laisser en paix avec ses bottes!
Ces doigts touchant les siens étaient l’équivalent d’un feu de joie. Son touché la brûlait agréablement, mais elle se refusait de lui démontrer la joie que cette action lui apportait. Elle était une femme de bonne condition et elle n’aurait jamais dû le mener à l’arrière-boutique, là où elle n’était pas surveillée, là où il n’y avait pas de chaperon pour vérifier que tout se passer bien et sans geste impudique.
S-Si, monsieur Deloth, cela à toute son importance, ce gâchis est tout à fait de ma faute, balbutia-t-elle, confuse. J’aurais dû deviner ce que ce chat complotait.
Puis, avec des airs narquois, Martha pénétra dans la pièce, miaulant pour sa pitance. Les doigts de Castielle tremblèrent doucement. Elle espérait grandement qu’il ne verrait pas les faibles bosses sous son bonnet de travail. La demi-elfe souhaitait tellement qu’il ne puisse pas deviner sa nature de sang-mêlé, pour une fois qu’elle avait un contact direct et en bon terme avec une partie d’elle-même.
Il était trop près, cela la rendait mal-à-l’aise, mais cette proximité était aussi agréable. Dans sa nervosité, elle échappa la botte qu’elle avait sur les genoux. Le bruit de l’impact fut un peu sec sur le plancher, mais elle ne s’en soucia pas, pas plus que des nombreuses tâches de sang –maintenant disparues- qui avaient dû éclabousser les bottes, autrefois.
-P-Pardonnez-moi, monsieur, murmura-t-elle tout bas en se redressant rapidement pour ramasser les bottes qu’elle déposa tranquillement sur une table de travail.
Castielle le sentait presque dans son dos.
-J-Je dois préparer le repas de mon maître, si vous voulez bien m’excuser, dit-elle nerveusement. Mettez-vous à l’aise, monsieur Deloth, mon maître ne devrait plus tarder.
Elle sentait comme un petit sentiment de sécurité et de soulagement à l’idée d’Adrian pouvait apparaître d’une minute à l’autre pour la sortir de ce trouble qu’elle n’avait jamais ressentit auparavant. Fébrile, ses joues étaient enflammées.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Sam 22 Sep 2012 - 18:45 | |
| Les gestes de la vendeuse étaient fébriles, tremblants et loin d'être armés d'une force de conviction. Ce comportement, il l'avait déjà vu chez nombre de personnes. Ces dernières avaient généralement ces manies car la peur les tenait, la peur que provoquait l'assassin dans les derniers instants de ses victimes. Mais la vendeuse n'était aucunement une victime, et ce n'était pas de la terreur qu'elle ressentait. C'était un sentiment que Deloth ne procurait que très peu, visant directement le cœur d'une personne. Cette affection qu'il provoquait ne se résumait chez les catins qu'à son savoir faire érotique, et non réellement à son physique comme c'était le cas pour la femme.
Que l'on ne se cache pas, Deloth était également attirée par la jeune demoiselle. Elle avait un visage gracile, conçu dans ce qui semblait être fait de la main même d'Arcamenel, dieu de l'Amour et de la Beauté. Sa retenue était admirable, son comportement exemplaire. Il sourit légèrement en reprenant sa botte, puis la deuxième, les rechaussant. Elles avaient vécues bien pire que de simples tâches d'encres. Suivant l'ordre - car cela ressemblait en effet à un ordre, plaisant, cependant - de la vendeuse, il se mit à l'aise, retirant son manteau à capuchon. Il le laissa sur une chaise à l'écart, puis remonta les manches de sa chemise quelque peu matelassée. Elle était ouverte au niveau du col, où deux boutons avaient été cassés par une course. Il se coiffa rapidement, nouant deux petites mèches de ses cheveux derrière la tête, afin d'être un minimum présentable.
La nervosité dont faisait preuve la vendeuse amusait Deloth, mais c'était loin d'être un humour moqueur. C'était un rire affectueux qui s'échappa de ses lèvres tandis qu'il observait la gente demoiselle. Puis il décida de se lancer dans son jeu de séduction, alors il traversa doucement la pièce, sans faire attention à la sangle de cuir qui retenait les fourreaux de ses sabres. D'un geste doux, il prit les mains de la vendeuse dans les siennes, déferlant le pourpre de ses yeux dans l'azur des siens. C'est alors qu'il se rendit compte qu'il ne connaissait pas son prénom, mais rien ne pressait.
« Je vous sens nerveuse demoiselle. Quelque chose vous tracasse ?
|
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Sam 22 Sep 2012 - 20:20 | |
| Castielle replaça d’un geste délicat et discret son bonnet de travail sur sa tête et fit mine d’épousseter le bas de sa robe. Elle devait s’occuper du repas, ensuite elle servirait le dessert. Est-ce que les elfes mangeaient du dessert, la demi-elfe ne se souvenait plus. Même Martha semblait se moquer ouvertement de son trouble. Celle-ci, d’ailleurs, grimpa sur la petite table ou elle avait déposé les bottes quelques minutes plus tôt et s’amusa à les mordiller. ‘’Ce chat sera ma perte’’ s’écria-t-elle intérieurement.
C’est alors qu’elle sentit la présence de l’elfe auprès d’elle. Deloth saisit ses mains, son cœur battit plus rapidement. Ses joues s’empourprèrent violemment et elle dut se faire violence pour ne pas faire d’équilibre. ‘’Faire de l’effet’’ répéta la demi-elfe dans son esprit en repensant à toute les dames qui utilisaient cette expression lorsqu’elles venaient dans sa boutique. Ce terme l’embarrassa et elle tourna pudiquement la tête pour fixer Martha. Le félin avait cesser de mordiller les bottes, mais elle guettait sa maîtresse et l’étrange visiteur aux oreilles pointus, prête à se jeter sur lui.
Il lui fit remarquer sa nervosité, était-elle si apparente? Avait-elle l’air aussi sotte malgré sa bonne volonté pour cacher son trouble. Honnête, elle décida qu’il était mieux de dire la vérité plutôt que de tenter de se cacher derrière une façade qui s’écroulerait bien assez tôt. Elle sourit.
-Pardonnez-moi ma nervosité, monsieur Deloth, dit-elle simplement. Je suis seulement troublée à l’idée d’être seule avec un homme dans la même pièce, cela n’est pas très convenable pour une femme de ma condition.
Faible allusion au fait qu’elle était célibataire et loin d’être fiancée à un quelconque gentilhomme. Castielle se traite intérieurement d’idiote pour lui avoir discrètement fait part de cette information. Ce n’était pas important et cela ne l’intéressait certainement pas. Une nouvelle pensée pour la venaison fraîche dans le cellier l’incommoda. Elle retira pudiquement ses mains des yeux et les croisa sur son vendre, effleurant les tâches de son tablier.
-Je souhaiterais donc que nous restions à une distance convenable l’un de l’autre, monsieur Deloth, ajouta-t-elle au bout de quelques secondes. Je ne me préoccupe point des jaseries dans mon dos, mais je ne souhaite pas entaché la réputation de mon maître et son commerce, veuillez m’excuser.
Elle s’inclina poliment. Voilà tout était dit, peut-être comprendrait-il ou peut-être pas, mais Castielle souhaita grandement qu’il puisse survivre aux règles de la convenance. Cependant, elle avait comprit depuis le début qu’il n’était pas un elfe ordinaire, aussi resta-t-elle sur ses gardes.
La demi-elfe invita l’elfe à s’asseoir confortable dans le fauteuil qu’elle occupait précédemment et alla faire bouillir de l’eau pour servir le thé. Elle en profita aussi pour verrouiller la porte de la boutique, sachant que son maître rentrait toujours par la porte de derrière. L’herboriste nettoya rapidement aussi les dernières taches d’entre sur le comptoir et le plancher, puis retourna à sa cuisine. À partir de là, elle descendit dans le cellier, attrapa le large morceau de viande en fronçant des sourcils, puis qu’elle ne consommait pas la chair des animaux, par choix, puis remonta dans la cuisine ou elle plaça la viande sur une robuste table de bois placée en plein centre et entreprit de l’assaisonner aux goûts de son maître.
Une fois que la viande se mit à cuire lentement dans une large poêle, elle versa un peu d’eau chaude dans une théière qu’elle plaça sur un plateau. Elle y plaça trois tasses, la troisième étant pour le retour de son mère, plaça deux petits gâteaux d’avoine sur une assiette qu’elle plaça également sur un plateau et retourna rejoindre son invité.
Lorsqu’elle le fit, elle ressentit à nouveau la nervosité reprendre le dessus sur sa personne. Elle prit une grande inspiration.
-Monsieur, dit-elle pour annoncer simplement son retour.
Elle s’avança et déposa le plateau sur une petite table basse entre deux fauteuils. Voyant le feu baissé, Castielle y jeta une bûche et quelques briques de tourbe pour ranimer celui-ci. Lorsque la demi-elfe se retourna vers son visiteur, elle fronça des sourcils et désigna du menton les armes qu’il portait sur lui.
-Je peux ranger vos armes en sureté, monsieur Deloth.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Sam 22 Sep 2012 - 20:51 | |
| C'était donc l'effet qu'il faisait, même en ne désirant pas faire émaner de lui cette aura de peur ? Il se serait donc trompé, il intimidait et terrorisait ? La désillusion fut quelque cruelle pour Deloth, ainsi que pour Aldaron. Il ne maintint pas les mains de la vendeuse. Ses yeux se perdirent sur le sol, tandis que la femme s'affairait. Cela serait donc nullement un quelconque sentiment, mais plutôt de la gêne et de la nervosité, par rapport à la fidélité qu'elle se devait vis à vis de son maître ?
« Ce n'est rien d'être troublée. Je provoque le trouble, c'est ainsi. »
Et Deloth ne parlait que de son physique avantageux qui plaisait aux femmes. Il provoquait un nombre incalculable d'émotions. Haine, peur, jalousie, convoitise, désir. Tous les vices pouvaient se résumer en une seule personne. Alors il laissa quelques temps la dame faire ce qu'elle avait à faire, préparer le repas pour son maître. Quand à lui, il se fit une cigarette qu'il alluma, posant sa tête contre sa main, elle même posée au dessus de la cheminée. Il laissait le feu lui brûler légèrement le visage, l'air pensif. Aldaron ne parlait pas, bizarrement. En temps normal il l'aurait raillé. Il tira une bouffée de sa cigarette.
Le machiavélisme de l'assassin ne semblait pas être pris en compte par la situation. Si la vendeuse ne semblait finalement pas encline à le connaître, c'était son choix, et étrangement, moralement, il ne désirait que son bien. Ce n'était qu'une désillusion de plus, après tout. Rien de bien grave. Sa vie, ces derniers jours, ne se résumait qu'à une perpétuelle série de chutes auxquelles il était bien obligé de se relever, d'avoir à peine le temps de se reposer, et voilà que le sol se dérobait pour qu'il chute à nouveau. Toujours pensif, il alla s'asseoir dans le fauteuil auquel il était convié par son hôte. Il termina de fumer ce tabac - qui s'avérait extrêmement bon - en l'écrasant contre un cendrier de verre.
Deloth ressentit la première contraction de son cœur. Sa gorge se noua quelque peu, et il eut du mal à avaler sa salive. Son nez semblait lui couler, alors qu'il n'en était rien. Il sentit ses yeux lui piquer, réclamant leur juste droit légitime d'ouvrir leurs valves. Mais il n'en fut rien. Ce ne fut qu'une toute petite perle qui jaillit de l’œil de droit de l'assassin. Elle fut effacée aussi rapidement qu'elle était sortie par un vif mouvement de son index. Il n'avait pas remarqué la présence de la femme qui le regardait. Il ne la regarda pas, mais sentait sa présence. Il croisa jambe en angle droit, puis dénoua ses cheveux, laissant la tignasse lisse tomber sur sa nuque. La question de la vendeuse le surprit. Il se méfia cependant, la demande pouvait être un piège. Après tout, il avait toujours son coutelas dans le bas de son dos, attaché à sa ceinture...
« Faites comme bon vous semble, madame. Je ne suis pas maître ici, vos désirs seront des ordres, et vos mœurs seront les miens. » |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Sam 22 Sep 2012 - 21:55 | |
| L’odeur de la tourbe vint lui titiller les narines, puis elle prit son temps pour regarder son invité. Une faible odeur de tabac se mêla à la tourbe et elle sourit. Oh moins, Deloth semblait se sentir à l’aise en sa présence et dans sa demeure. Elle crut même voir son œil droit brillé, mais elle devait se tromper. Les hommes ne pleuraient pas, lui avait-on si souvent dit, un fait qu’elle n’avait pas cru en entendant son maître pleurer péniblement dans les ténèbres de sa chambre verrouillée à double tour. La demi-elfe avait toujours trouvé que les émotions qui naissaient en elle étaient différentes lorsqu’un homme pleurait comparé au chagrin d’une femme.
Ne se sentant pas à sa place pour lui demander si quelque chose n’allait pas, elle se contenta de saisir les armes de son invité alors qu’il dénouait ses cheveux. Sa chevelure de corbeau retomba mollement sur sa nuque. Cet état, beaucoup plus naturel, lui fit manquer un battement et elle dû secouer doucement la tête pour reprendre ses esprits.
-Un moment, je vous pris, mentionna-t-elle en dévoilant une clé qu’elle sortit de la poche de sa robe de tous les jours.
Elle se dirigea vers un large coffre de bois placé près d’une commode, le déverrouilla calmement et y plaça les armes avec un soupir de soulagement. La violence n’avait pas sa place dans un foyer qu’elle voulait calme et serein. Castielle referma le coffre un peu trop brusquement à son goût et rangea à nouveau la clé dans la poche de sa jupe. Elle se redressa gracieusement, puis retourna à son fauteuil.
Une fois confortablement installée, une tasse de thé dans ses mains laiteuses et le regard tentant de trouver un endroit où se poser, elle eut une illumination.
-Quelle maladroite, je fais! Déclara-t-elle après avoir prit une gorgée de son thé. Je connais votre nom, mais vous ne connaissez pas le mien, quelle bévue!
Castielle replaça sa tasse sur le plateau, puis se plaça bien droite, sachant que son apparence et les bonnes manières pouvaient en dire beaucoup plus sur elle.
-Je me nomme Castielle de Sombrerue, herboriste et apothicaire de Diantra, à votre service, monsieur Deloth, dit-elle simplement avec le sourire.
Elle invita Deloth à goûter à ses petits gâteaux, s’il en avait envie, puis elle reprit la parole. Sa voix était douce, calme et posée. Ses mots étaient plus ou moins recherchés, elle ne cherchait pas à l’impressionner, elle voulait seulement le rendre plus à l’aise, car si cet homme avait du chagrin, elle ferait de son devoir pour lui remonter le moral.
-J’apprécie beaucoup votre respect pour mes mœurs et ma moralité, cela a beaucoup d’importance à mes yeux et je vous en prie, je ne suis pas mariée, il est donc inutile de me désigner sous le terme de madame, je ne suis encore qu’une demoiselle.
Elle sourit.
-Soyez libre de me désigner par mon prénom, monsieur Deloth.
Une déclaration tout à fait véridique. Le fait d’être vouvoyé par une personne aux allures de gentilhomme la mettait un peu mal à l’aise et elle refusait catégoriquement de se faire vouvoyer en tant que ‘’madame’’, cela lui déplaisait légèrement et elle avait l’impression d’être la dame de foyer, alors qu’elle n’était qu’hébergé généreusement par son maître comme si elle était encore une apprentie.
-Je sais que vous ne vous nourrissez pas même rythme qu’un humain normal et que les membres de votre race ne consomment pas la chair d’un animal, dit-elle pour entreprendre une conversation anodine. Souhaiteriez-vous tout de même de vous joindre à notre table pour le dîner?
Elle se mit à jouer nerveusement avec ses doigts.
-Peut-être le dessert vous intéressera-t-il? Ajouta-t-elle par la suite.
L’odeur de la venaison en train de cuir se fit plus présence dans la pièce, en plus de l’odeur de tourbe et de tabac. Des pas sur le plancher la firent sursauter.
-Castielle? Entendit-elle dans son dos.
La demi-elfe se redressa rapidement et alla accueillir chaleureusement son maître qui restait bêtement au pas de la porte. Il détestait recevoir des visiteurs sans être avertit. L’herboriste devait avoir l’air ridicule dans ses habits de bourgeois froissés et poussiéreux et son ventre qui hurlait famine depuis de longues minutes déjà.
-Oh, maître, je vous présente monsieur Deloth, il est en visite à Diantra pour affaire, dit-elle en étant pleinement consciente de ce petit mensonge qu’elle définissait comme innocent.
Elle s’avança un peu plus vers Adrian, presque de manière intime, mais il s’agissait plus du geste d’une petite fille voulant confier un secret à son vieux père.
-Il n’a nulle part où aller, monsieur et ses moyens sont plutôt bas, j’ai prit la peine de l’inviter à notre dîner et puis, je crois que nous lui devons bien cela, Martha à encore fait des bêtises, murmura-t-elle le plus bas possible.
Adrian fronça des sourcils, jeta un œil discret à l’elfe au fond de la pièce, puis fixa à nouveau sa disciple. Une lueur apparut dans ses yeux et il soupira longuement.
-Je suppose que Martha est à l’origine de mon vieux plancher bleu mariné dans ma boutique, lança-t-il simplement.
Ainsi, il était entré par la porte de la boutique. Cela expliquait pourquoi elle ne l’avait pas entendu entrer et cela n’était nullement dans ses habitudes! Pourquoi entré par la porte de la boutique?
-Je suis désolée pour cet incident, maître, s’excusa la demi-elfe en baissant la tête.
Adrian posa une main amicale sur son épaule, lui sourit, puis marcha jusqu’à Deloth. Il ne se gêna pas pour l’examiner de la tête aux pieds. Il lui tendit néanmoins la main, geste commun entre hommes se rencontrant pour la première fois.
-Il est rare de voir un elfe en ville, plus précisément dans mon humble demeure, au beau milieu de la soirée, seul avec ma charmante Castielle, déclara l’herboriste en appuyant bien sur le mot ‘’seul’’ et ‘’ma’’.
Embarrassée, Castielle fit quelques pas vers la sortie.
-Je, hésita-t-elle, je vais aller vérifier que tout ce passe bien pour le dîner et je vais monter une bassine d’eau chaude dans votre chambre, maître, pour votre rasage.
Puis, elle fuit presque la pièce en laissant Adrian le bon soin d’analyser leur invité.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Dim 23 Sep 2012 - 6:37 | |
| Deloth ne réagit finalement pas, quand ses sabres furent saisis par la gente dame. Quoi qu'il en fut, si cette dernière révélait en vérité atteindre à sa vie, l'assassin ne savait en vérité aucunement s'il aurait eu le courage de se défendre. Puis elle se plaça en face d'elle, une table basse les séparait, une distance que Deloth jugeait trop grande à son goût. Il voulait sentir la douceur de ses mains entre les siennes, la pureté de l'azur de ses yeux embrasser le brasier qu'était les siens. Mais il n'en fit rien, se contrôlant, restant lui-même. Castielle...un nom doux, flottant aux oreilles, agréable à prononcer, et encore plus facile à aimer. Un prénom aux ascendances nobles, qui prolongeait l'intégralité de l'état d'esprit de la personne : une individu droite.
« Je ne peux me gratifier d'avoir une compagne, mademoiselle, et encore moins d'être marié. Vous me nommez pourtant monsieur. »
Bien sûr, Deloth savait pertinemment qu'il se faisait appeler « monsieur » car la formalité l'obligeait. La vendeuse, Castielle, tenait à tout prix à l'image qu'elle donnait, mais avant tout à celle de la boutique. En réalité, l'assassin ne souhaitait qu'une chose via ses dernières paroles : qu'elle l'appelle uniquement par son prénom, et qu'elle fasse fi de ce protocole qui mettait entre eux une nouvelle distance. Il s'empara d'une petite viennoiserie parmi d'autres, toutes placées sur une assiette de fine vaisselle. Il croqua dans le biscuit, et put ainsi goûter quelque met Diantrais, qu'il apprécia fortement. Le gâteau, dur à l'extérieur, et fondant à l'intérieur, ne résista pas longtemps aux dents de l'assassin. Bientôt, tout ne fut qu'une masse difforme dans l'estomac de l'assassin, qui ne put s'empêcher intérieurement de se comparer à ce petit biscuit.
« Mademoiselle, je ne saurais souffrir de ne point participer à votre repas. »
Et une voix grave et âgée l'appela. Deloth se mit à haïr cette voix soudainement, car elle fit partir la jeune vendeuse vers son détenteur, un homme âgé, qui se tenait dans l'encadrement de la porte, à fixer les deux jeunes gens. Les deux apothicaires s'entretinrent à voix basse. S'il y avait un fait qu'au moins elle ne savait pas sur l'assassin, c'est qu'ancien officier éclaireur de l'armée, doublé d'une expérience de rôdeur de plusieurs siècles, il avait développé une ouïe sans égale. Ses propos étaient pourtant simples. Au fond de lui, qu'avait-il espéré ? Qu'elle dise à son maître qu'elle désirait qu'il reste pour une quelconque autre raison ? C'était une illusion bien agréable, mais comme toutes les illusions, elles sont tragiques.
Puis enfin ledit bonhomme traversa la pièce, se permettant de le jauger. Par les Cinq, Deloth jura intérieurement de remercier Castielle de sa présence, car si la douce n'était pas en train de vouer son cœur à la damnation, le regard analytique que lui jetait cet Humain aurait été le dernier de sa vie. Deloth dut se retenir de dévoiler son identité et son palmarès - dont en général, il n'avait pas à se cacher - rien que pour pouvoir librement jauger l'Humain. Mais il se contrôla, se levant pour accueillir l'hôte de la demeure. En réponse à la main tendue, il s'inclina bas selon la coutume elfique, puis se plia à celles des Humains qu'il avait apprise à Naelis, par le seigneur Glenn Hereon. Il serra vigoureusement la main de celui qui allait l'héberger.
« Ce n'est pas un spectacle commun, en effet. Votre apprentie s'est montrée extrêmement compétente, je me suis fais un devoir de vous le dire. »
Jouant au même jeu que l'Humain, il avait fortement accentué les mots « votre » et « compétente ». C'était un jeu qui était loin de plaire à Deloth. Le fait qu'il pense que Castielle puisse appartenir à un autre que lui le rendait fou. Il n'était pas sûr cependant de la relation entre ces deux personnages. Abusait-il d'elle ? Par les Cinq, s'il l'apprenait...Cependant Deloth chassa ses idées, suivant ainsi l'hôte de la maison, car la douce convia les invités au dîner.
Ce dernier se déroula sans bien grandes histoires, l'apprentie contant les évènements de la journée à son maître, qui jetait souvent de petits regards à Deloth, grignotant son plat de légumes. Inversement, et au plus grand dam de l'assassin, la vendeuse semblait fuir le regard de leur invité. Deloth ne pipa mot de tout le repas, excepté quelques remerciements excessivement polis. Mais il ne se contentait que de regarder, et de garder ce regard pensif quand à son erreur de jugement vis à vis de Castielle. Une fois que celui ci fut débarrassé, il s'inclina, pour se rendre dans la basse cour de l'établissement. Ladite cour était assez large, et fourmillait de pots en tout genre, accueillant fleurs et plantes. Une fontaine était placée au loin dans un angle, et Deloth marchait sur le sol constitué de petits galets. Il profitait de son nouveau tabac une deuxième fois, et vint poser ses mains sur le rebord de la fontaine, regardant son reflet dans l'ondulation de l'eau. Il se recoiffa d'une manière très sommaire, arrangeant une mèche par ci par là, usant d'un peu d'eau pour maintenir la forme de ses cheveux. En réalité il n'attendait qu'une chose : que Castielle vienne le voir. |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Dim 23 Sep 2012 - 17:09 | |
| Adrian fronça des sourcils, pendant une fraction de seconde, il avait cru que sa chère apprentie avait retrouvé son père ou une quelconque famille devant de la forêt. Quel âge pouvait donc avoir cet homme? Quelques siècles, c’était évident. Il replaça d’un geste nonchalant une mèche grisâtre derrière son oreille. Surpris par l’inclinaison de l’elfe, il ne sut pas quoi faire et se contenta de lui serrer virilement la main par la suite. L’herboriste avait un brin de connaissance sur le peuple de la forêt, mais il ne connaissait pas toutes leurs coutumes contrairement à Castielle qui avait passé de si longues heures à lire tout ce qu’il y avait à connaître sur le sujet. Elle avait toujours espéré se rapprocher ainsi d’une partie d’elle-même, bien qu’elle ne l’eu jamais avoué à voix haute.
-Compétente, en effet, déclara l’herboriste en fixant l’elfe droit dans les yeux, un peu agacé par le fait qu’il soit plus grand que lui.
C’est avec des mains tremblantes qu’elle avait déposé les assiettes devant le maître et son invité. Son regard s’attardait souvent sur le torse de l’elfe et elle devait se faire violence pour regarder ailleurs. La demi-elfe avait donc contemplé sa maigre assiette toute la soirée, se contenant de raconter sa journée à son maître et répondre à ses questions par de timides hochement de tête. S’il n’y avait pas eu Deloth en face d’elle, Castielle aurait bavardé avec son maître durant tout le dîner.
Puis, lorsqu’Adrian annonça la fin du repas, Castielle fut la première debout pour ramasser les assiettes, nettoyer rapidement la table et s’enfuir à nouveau en cuisine. Une fois en cuisine, la demi-elfe rangea les restants du dîner dans une vieille écuelle de bois de qualité presque médiocre et de taille moyenne et le recouvra d’un linge blanchâtre propre. Son maître n’appréciant pas les restants de viande et elle détestant le gaspillage de nourriture, elle savait ce qu’elle en ferait, plus tard.
Après avoir rangé la cuisine comme il se devait, elle attrapa un poisson séché qui traînait près du four de pierres et le prépara en minuscules bouchées. Cela ne prit pas de temps pour Martha de courir jusqu’en cuisine, même si l’accès à celle-ci lui était formellement interdit. Ce chat n’était pas du tout de toute façon. Elle se souvenait de la raison pour laquelle Adrian, quelques années plus tôt, s’était accaparé ce chaton à poil court. Il voulait ardemment se débarrasser des sourcils et autre vermine qui avaient trouvé refuge chez eux, mais la petite chatte avait rapidement décidé qu’elle préférait se faire traiter en petite reine plutôt que de chasser la vermine. Elle se souvint avec le sourire d’Adrian courant partout dans la maison pour attraper des sourcils. Un spectacle des plus comiques.
Puis, en jetant un œil par la fenêtre, elle vit Deloth, près de la fontaine, dans la basse cour. Son cœur manqua un battement, il avait l’air si beau sous le clair de lune. Elle voyait ses mains bougées, mais elle ignorait ce qu’il faisait. Après l’avoir un peu trop admiré par la fenêtre, elle soupira longuement, attrapa un morceau de citron et alla se nettoyer les mains dans une bassine, les pensées un peu vague.
Puis, pour une raison qu’elle ignorait, elle monta à sa chambre et se regarda dans le petit miroir au-dessus de son unique commode. Sa peau trop pâle, ses yeux trop bleus, ses hanches trop minces, quoique les elfes étaient généralement peu attirés par les courbes féminines, mais elle savait bien que Deloth était différent. Elle observa une dernière fois son reflet, plus précisément son visage et retira son bonnet. Ses oreilles pointues retombaient mollement et agréablement. Après une longue journée sous un foulard ou un bonnet, elle aimait les sentir libres. Toutefois…
Elle entreprit de remettre son bonnet, mais alors que le tissu simple touchait ses cheveux, elle redéposa celui-ci sur sa commode. Une lueur fit briller ses yeux.
-Je n’ai pas à me cacher, décida-t-elle à voix haute.
Castielle prit une grande inspiration avant de replacer quelques mèches rebelles derrière ses oreilles. Ensuite, elle se pinça les joues pour lui donner un peu de couleur, ce qui était complètement stupide vu la noirceur qu’il faisait à l’extérieur.
Elle s’arma d’un bougeoir qu’elle alluma avec l’aide d’un briquet à silex, descendit les escaliers et pénétra dans la basse cour.
-Monsieur Deloth, dit-elle timidement pour s’annoncer.
La demi-elfe avait besoin d’un sujet de conversation pour se sentir plus à l’aise. Elle osa même s’avancer vers l’elfe davantage, mais le trouble qu’il causait en elle était encore bien présent. Castielle avala difficilement sa salive.
-La chambre d’ami est prête, si vous souhaiter vous retirer pour la nuit.
Elle regarda un peu autour d’elle.
-Vous appréciez nos jardins, monsieur? Demanda-t-elle doucement.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Dim 23 Sep 2012 - 18:21 | |
| « Oui, je les apprécie. Ils sont naturels, recensant des plantes et des fleurs aux noms et couleurs divers et variés. C'est de toute beauté...mais les jardins sont loin d'être la chose la plus belle de cette demeure. »
L'Elfe se détourna de son propre reflet de la fontaine, faisant face à...l'Elfe ? Ce n'était pas une illusion, la vendeuse était-elle donc Elfe ? Non. La forme de ses oreilles, certains traits de son visage bien trop bruts, trop « Humains » pour que Castielle soit une Elfe. Elle était donc une semi, progéniture de l'union entre un Humain et l'un de ses congénères. Une union peu fréquente, car très mal vue par le peuple de l'Anaëh...mais loin d'être impossible. L'assassin ne fit aucun commentaire sur sa découverte. Il ne se contenta de passer son index sur le contour des oreilles pointues de Castielle, en appréciant la douceur. Mais l'assassin en revint à son intention. Il ne pouvait supporter d'inspirer de la peur à l'apothicaire, bien qu'il ressentait quelque chose de vif et de puissant envers elle. Il s'empara des deux mains de la demi, les joignant dans les siennes au niveau de son torse.
« Je vous prierais d'excuser mes agissements dans la boutique. Je vous sentais nerveuse, et j'ai eu la bêtise de croire que je vous plaisais. Ma bêtise a pris le pas sur mes propres sentiments, et je n'oserais souffrir davantage de ma mégarde. »
Il embrassa les mains de la douce demi, avant de les lâcher, et de s'éloigner de deux pas. Il baissa les yeux, s'inclinant légèrement, et prit la direction de la sortie. Il jouait carte sur table. S'il se trompait, alors celle dont il s'éprenait le retiendrait, le contraignant à rester, pour sa plus grande joie. Mais si cela n'était qu'une illusion du destin, un mauvais tour des Cinq, alors il quitterait la demeure comme il y était entré : seul. Son coeur battait de plus en plus vite à mesure que la grande porte s'approchait de lui comme d'une fatalité. Puis il commença à lever la main pour se saisir de la poignée de la porte. Il n'était plus qu'à quelques pas. |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Dim 23 Sep 2012 - 19:25 | |
| Les mots qu’il employa pour lui répondre la firent rougir. Était-ce une allusion à elle, bien sûr que oui! Elle aurait été bien sotte de ne pas le voir. Son cœur battit plus vite alors qu’il se tournait vers elle. Toutefois, malgré le stoïcisme presque parfait de l’elfe, elle remarqua ce minuscule temps d’arrêt lorsque l’on surprend quelqu’un. Il resta de marbre, certes, mais elle vit la lueur dans ses yeux. Étrangement, elle fut reconnaissante envers Deloth pour ne faire aucune remarque sur sa moitié elfe et encore moins sur ses joues rosies par la timidité. En y pensant bien, elle n’avait pas besoin de se pincer les joues pour leur donner un peu de couleur, l’elfe le faisait très bien par sa seule présence.
Castielle vit son index se diriger doucement vers son visage, elle tressaillit au contact de celui-ci contre ses oreilles. Ne lui inspirait-elle aucun dégoût, aucune honte pour sa propre espèce? Étonnamment, elle se sentit soudainement très à l’aise avec elle-même. Cet homme lui faisait connaître une confiance en soi qu’elle n’avait jamais ressentit jusqu’à maintenant.
Lorsqu’il prit ses mains, elle fut envahit d’une douce chaleur. Cependant, cette fois-ci, elle ne baissa pas les yeux, prenant pleinement conscience de la structure parfaite de son visage, de la courbe de ses lèvres finement tracés et de son odeur purement masculine. Il était trop près d’elle, trop près pour son propre bien. Ses mains ainsi emprisonnés contre son torse, elle sentit faiblement le battement de son cœur. Fébrile, elle ignorait que faire. La demi-elfe ne pouvait plus nier qu’elle avait, en effet, une forte attirance pour cet homme de la forêt.
Deloth embrassa ses mains, elle sentit sa colonne vertébrale vibrer dans son dos. Que de sensations étranges et de sentiments confus! Elle aurait tant voulu avoir une amie à qui demander conseil, mais les seules oreilles attentives qu’elle connaissait étaient celles de Martha et de son maître Adrian et puis jamais ne parlerait-elle d’un tel sujet avec son maître!
Il s’inclina, geste qui lui fut presque fatal et lui fit ses salutations. Son cœur se serra dans un étau, elle étouffa. ‘’Non, ne partez pas, monsieur’’, pensa-t-elle péniblement, ‘’j’ai tant envie de vous connaître’’.
Étais-ce dans son droit de le retenir, serait-ce un geste déplacé venant d’une femme célibataire? Pourtant, cet homme lui avait clairement fait comprendre ses attentions à son égard. S’il lui plaisait, elle était certaine que si, car aucun homme ne lui avait fait ce genre d’effet auparavant. Ensuite, elle n’avait jamais eu réellement homme à sa traîne non plus. Savoir qu’elle pouvait plaire à la gente masculine la rendait plutôt fiévreuse.
Elle hésita quelques secondes qui lui parurent une éternité, puis prit ses jambes à son cou, courant rapidement dans la direction qu’avait prise l’elfe. Une idée germa immédiatement derrière ses sourcils brunâtres. Au fur et à mesure qu’elle avança dans l’établissement, la silhouette de Deloth se fit beaucoup beaucoup plus clair.
-Monsieur Deloth! S’écria-t-elle.
Puis, malheur à elle, Martha passa au beau milieu du chemin. La demi-elfe perdit ridiculement l’équilibre, fit un plongeon tête première vers l’avant et se heurta contre le dos droit de l’elfe avec force. Elle entendit un bruyant et sec ‘’toc’’ et leva doucement les yeux vers le haut, seulement pour découvrir le beau visage de Deloth presque enfoncé dans la porte. Castielle resta un moment stoïque, un mélange d’émotions étranges et contradictoires s’empara d’elle. La scène était tout simplement…
-Par tout les dieux, dit-elle, encore complètement contre le dos ferme de Deloth.
Voyant qu’elle ‘’l’écrasait’’ toujours contre la porte, elle s’éloigna rapidement. Ce chat allait être la source de son malheur et son pelage n’était même pas noir! Quoiqu’elle n’était pas réellement superstitieuse.
-Monsieur Deloth? S’inquiéta-t-elle en lui touchant le bras.
Puis, ne sachant pas comment réagir face à la situation, son corps prit la première réaction logique auquel il pouvait s’adonner. Un large sourire ourla les lèvres de Castielle alors qu’elle plaçait tant bien que mal sa main pour calmer le rire cristallin qui s’en échappait.
-Je suis désolée, tellement désolée! Dit-elle en ne pouvant cesser de rire.
Lorsqu’il se retourna vers elle, elle cessa lentement de rire et remarqua la jolie marque rouge qu’il avait au niveau du front. Elle leva la main et replaça une mèche de ses cheveux derrière l’oreille de Deloth, seulement pour examiner la marque plus attentivement.
-J’imagine que vous devez être un peu sonné? Demanda-t-elle avec un maigre sourire mal dissimulé.
Son rire n’avait rien eu de méchant, c’était seulement la première réaction à laquelle son corps avait pensé. Une réaction peu normale, mais qui rendait la scène des plus comiques.
-Je ne vous ai pas fait trop mal, Deloth? Murmura-t-elle en reculant d’un pas afin de mettre une distance convenable entre les deux célibataires.
Elle avait oublié de dire ‘’monsieur’’, mais le prénom de l’elfe sonnait agréablement dans sa bouche.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Dim 23 Sep 2012 - 19:57 | |
| Quand il entendit la voix crier son nom, Deloth fut rempli d'une grande joie. Son cœur s'emballa, il s'apprêtait alors à se retourner. Mais Deloth ne le pût. Il reçut un violent choc dans le dos, et sa personne frappa entièrement contre la porte. Sa joue fut écrasée contre une vitre, donnant à son visage une forme semi-circulaire douloureuse, comique et ridicule. Castielle se retira immédiatement de son dos, se confondant en excuses vaines et inutiles. Elle ne devait pas s'excuser pour ses actes, et encore pour un qui l'avait fait se rapprocher de l'assassin. Son rire cristallin résonna dans les oreilles de l'assassin qui se décolla de la porte vitrée. Il sourit légèrement se grattant le front de sa paume.
Son cœur fit un bond lorsque les mains de la demi effleurèrent sa mèche. Il dut se faire violence pour ne pas saisir la main et la baiser avec ferveur. Il s'approchait doucement de Castielle, qui avait reculé d'un pas. Il se joignit à elle pour rire, la trouvant adorable dans toute sa splendeur et sa simplicité. Elle n'avait pas glissé de « monsieur ». Elle avait brisée une part de la distance qui s'était établie entre les deux Elfes. C'était à présent à l'assassin de réduire à néant la seconde partie de la séparation entre les deux. Il reprit donc les mains de la vendeuse, souriant tout en dévoilant sa dentition.
« Un petit peu sonné, en effet. Mais pas assez pour ne pas faire ceci. »
Et doucement mais sûrement, la main droite de l'Elfe caressa le menton de Castielle, la maintenant à sa hauteur avec douceur, tandis que les lèvres du schizophrène embrassaient les siennes. Il sentit un nouveau feu le brûler, un feu de joie et d'amour. Il se sentait vivant après des semaines, à cheval entre la vie et la mort. Il laissa une seconde de répit à la vendeuse, sans pour autant reculer son visage, puis il l'embrassa de nouveau. Les ombres jouaient avec le clair de lune et les pots. Les deux Elfes se tenaient dans une des rares parcelles d'ombres procurées par la nuit, car la cour était éclairée par des torches. Pour la première fois de sa -courte- vie, Deloth embrassait avec amour, au même titre qu'Aldaron. Et c'était un privilège dont ils n'étaient pas désireux de se séparer... |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Dim 23 Sep 2012 - 21:24 | |
| -De quoi parlez-vous, monsieur Deloth? Murmura-t-elle tout bas en le voyant se pencher vers elle.
Castielle se crispa en sentant ses doigts sur son menton, mais elle ne trouva pas son touché désagréable. En fait, l’unique problème est qu’elle ne savait pas comment réagir face à toutes ses petites attentions qu’il lui offrait. Certaines étaient plus intimes que d’autre. Sa main se leva, prête à le giflé pour son impudence, mais se détendit et se posa sur son torse de manière hésitante, en fait, elle ne savait pas où poser ses mains, tout cela était bien trop étrange.
Elle ne savait pas réellement embrasser, certes il lui était arrivé de donné de petites bisous à Martha –lorsque celle-ci était de bonne humeur- ou à Rosie, la jument d’Arian, mais jamais elle n’avait embrassé d’homme auparavant. Aussi laissa-t-elle à Deloth le plaisir de l’embrasser, complètement, mais elle répondit à peine, pas parce qu’elle ne le désirait pas, simplement par timidité et se sachant très maladroite.
Fébrile, c’est au bout d’une unique minute qu’elle le repoussa gentiment et baissa timidement le regard vers ses pieds. Que dire maintenant? Castielle était tout simplement bouche-bée devant une telle audace. Ses mains se crispèrent sur sa jupe, ses épaules tremblèrent violemment, on aurait presque pu croire qu’elle pleurait, mais en fait, elle jubilait. Elle s’extasiait devant ce qui venait se produire. Se sentir désirée ainsi par un homme lui procurait un sentiment qu’elle n’avait jamais ressentit auparavant.
Elle regarda autour d’elle, il n’y avait aucun signe d’Adrian dans les parages, qu’aurait-il dit devant le geste posé par Deloth? L’aurait-il chassé de la maison à coup de registre ou sévèrement sermonner comme un père l’aurait fait, avant de le tabasser à coup de registre? Castielle se souvint alors des armes qu’elle avait avec joie verrouillées hors de sa vu dans le grand coffre dans l’arrière-boutique. Cet elfe devait savoir se défendre.
-J-Je vais vous conduire à la chambre d’amis, monsieur, balbutia-t-elle encore fiévreuse par ce baiser inattendu.
Elle n’osa pas spécifier que la chambre d’ami était à côté de la sienne, cela aurait été emplit de bien trop de sous-entendu impudiques et non convenables pour une jeune femme telle qu’elle l’était. Aussi se contenta-t-elle d’allumer une chandelle qu’elle plaça au niveau de son visage et conduisit son invité vers la dite chambre.
-J’aimerais que vous trouverez le confort dont vous avez besoin, murmura-t-elle tout bas à son égard.
Castielle fit un pas vers sa chambre, hésita un moment, se retourna vivement vers l’elfe, se plaça sur la pointe des pieds et déposa un –très- chaste baiser sur sa joue, puis recula de quelques pas.
-Comme mentionné par mon maître à l’heure du dîner, débuta-t-elle, nous irons au marché de Diantra pour nous procurer un chien, dans quelques jours, peut-être pourrions-nous…nous y croisés…par pur coïncidence?
Sur ses derniers mots, elle fit sa révérence, lui souhaita la bonne nuit avec le sourire, puis alla s’enfermer dans sa propre chambre, jumelle à la sienne. Son cœur battait à tout rompre! ‘’Quelle audace, mademoiselle de Sombrerue!’’ S’écria-t-elle mentalement avant de verrouiller sa porte.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Lun 24 Sep 2012 - 10:36 | |
| Deloth lui en voulut de se retirer ainsi, le laissant sur sa faim avec ce simple baiser. Mais il gardait son sourire en la regardant se glisser dans la chambre, puis en entendant l'imperceptible déclic qu'un verrou que l'on actionne. L'assassin se tourna finalement, rentrant dans ladite chambre d'ami. Elle était spacieuse, le lit prenant beaucoup de place cependant. Il y avait tout le nécessaire, ainsi qu'une petite salle de bains très coquette. L'assassin s'allongea en ne prenant la peine que d'enlever ses bottes. Il passa ses mains derrière la tête, puis laissa son esprit vagabonder en pensant à la demi, allongée, à quelques mètres de lui, séparée par un mur. Il haït ce mur, qui l'empêchait de se cloîtrer près de sa douce Castielle, de l'entendre respirer, et de la voir rougir.
Cependant, elle était bien naïve de croire que l'assassin aurait la patience d'attendre plusieurs jours avant de la revoir. Il ne s'imaginait plus sans elle, bien qu'il devrait surmonter cette envie. Lorsque les premières aurores percèrent les fins cumulus qui zébraient le ciel, l'assassin partit discrètement de la maison, laissant volontairement ses armes, se donnant ainsi une raison de revenir. Il laissa un message pour la belle vendeuse, la conviant, au coucher du soleil, à venir le rejoindre au clocher de Notre Dame de Deina, cathédrale de la cité, au coucher du soleil. De ce qu'il avait vu, le sommet du clocher était en fait plat. Comme dans toutes les cimes des temples et autres affiliés, le clocher se devait bien d'être garni d'escaliers permettant l'ascension jusqu'au point culminant de la capitale.
Toute la journée, il erra dans les rues, pensant sans cesse à la douce. Viendrait-elle ? Parviendrait-elle à se libérer pour venir le voir ? C'est en se ressassant ces questions que les pas de l'assassin le menait peu à peu partout dans la cité. Il passait au marché, où ses mains habiles dérobèrent quelque bourse égarée. Il longeait les murailles du fameux Fort Vaillance, ne pouvant que reconnaître que cette place forte devait constituer un sérieux défi pour d'éventuels assaillants. Dans l'optique d'une nouvelle rencontre, Deloth soigna son apparence, faisant profit d'une fontaine un miroir. Il se réajusta quelque peu la tenue et la coiffure, puis ses pas entamèrent sa montée vers la cathédrale.
Comme il pouvait s'y attendre, un escalier menait bien évidemment au sommet du ledit édifice. Il se trouvait juste à gauche de l'entrée principale, après une petite lucarne de pierre. Il parvint après trois minutes d'ascension au sommet du clocher, voisin à la grande cloche prévenant les fidèles de la messe et des célébrations. Un autre escalier, plus petit, menait au dessus de cette cloche, à une sorte de petite terrasse, protégée par quelques barrières d'acier. Ce lieu était tout simplement une source miraculeuse pour les yeux. L'intégralité de la cité se peignait devant l'assassin, baigné dans une douce chaleur qu'offrait un coucher de soleil sur un ciel azur, virant vers le pourpre. Il ne manquait plus qu'une chose, la plus belle de cet endroit... |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Lun 24 Sep 2012 - 23:20 | |
| Le son de la porte qui se verrouillait la réconforta, puis elle entreprit de se débarrasser de sa robe de tous les jours. Elle remarqua quelques taches d’encre sur le bas de son jupon, marque qui y resterait durant un temps et chaque fois qu’elle reverrait cette tache, elle repenserait à cet elfe qui était entré dans sa boutique pour se procurer du tabac et du chanvre. Les joues rougit, elle enfila sa chemise de nuit et s’engouffra sous ses couvertures après avoir ouvert une fenêtre afin que l’humidité de l’été ne vienne pas l’assaillir au cours de la nuit.
Une fois confortablement installé, elle débuta une longue période d’insomnie, bien que le sommeil ne lui fût pas aussi important et nécessaire qu’à un humain normal, elle fut peinée de voir qu’elle ne fermerait pas l’œil de la nuit. Pendant un moment, elle se concentra sur les bruits qui venaient de la chambre d’à côté, du bruit du vent s’engouffrant dans la chambre.
Au bout de plusieurs heures pénibles, elle ferma finalement les yeux et s’endormit d’un sommeil sans rêve. Elle se leva au chant du coq seulement pour voir que le bel elfe avait disparut, mais il laissa un fort bon message pour elle derrière lui, la conviant à un certain point de rendez-vous.
-Monsieur Deloth, murmura-t-elle pour elle-même.
Elle jongla entre plusieurs solutions la journée durant. Son cœur faisait face à plusieurs dilemmes. D’un côté, elle voulait revoir Deloth, d’un autre elle refusait de se trouver à nouveau seule avec celui-ci, dans même pièce et sans chaperon, cela l’effrayait en même temps de la mettre mal à l’aise. La pauvre Castielle fut nerveuse toute la journée et lorsque vint le temps de fermer boutique, ce fut avec un long soupir de soulagement qu’elle verrouilla la porte d’entrée. Adrian ayant sortit pour la nuit, elle resta longuement dans sa chambre à observer son reflet dans son petit miroir.
La demi-elfe s’examina longuement, ignorant ce qu’il valait mieux faire. Cet elfe l’avait rendu confuse et elle souhaitait tant le connaître davantage. Il faisait naître des sensations fortes curieuses en elle et c’est avec un sourire décidé qu’elle peigna soigneusement sa chevelure brunâtre. Elle maintint sa coiffure en chignon avait l’aide d’un ruban bleu nuit avant de brosser sa robe de tout les jours. Ensuite, la demi-elfe versa quelques gouttes d’eau de lavande sur son corps et sa robe et prit le chemin de la sortie.
Elle ordonna gentiment à Martha de rester sage durant son absence et avant même que le chat ne puisse répliquer, Castielle sortit de la maison, le sourire aux lèvres, une cape sur les épaules et les armes de Deloth sagement dissimulées dans un linge propre. Elle détestait devoir tenir quelque chose d’aussi meurtrier, mais elle se devait de lui remettre ce qui était à lui.
Castielle prit son temps et resta sur ses gardes. Bien qu’il y eu encore des gouttes de lumière sur la ville, les vagabonds se mettaient tout de même en marche, les voleurs se cachaient dans les ombres et les ivrognes fêtaient déjà.
Serrant les armes contre elle, la demi-elfe marcha plus rapidement vers la grande Cathédrale. Ses lèvres s’ourlèrent en un timide sourire lorsqu’elle pénétra dans le gigantesque bâtiment. Elle s’arrêta un moment afin de prier un peu, puis entreprit de monter jusqu’au clocher. Nerveuse, elle avala presque sa salive de travers en pénétrant dans la pièce où elle croyait pouvoir trouver Deloth.
-Monsieur Deloth, dit-elle d’une voix chevrotante.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Mar 25 Sep 2012 - 10:37 | |
| L'assassin se détourna vivement du coucher de soleil pour admirer ce qui était son aurore. Lumineuse parmi tant de lumière, pure parmi tant de saleté, elle se tenait juste devant l'escalier qu'elle venait de monter. Elle tenait un petit linge blanc, qui renfermait quelque chose inconnue à Deloth car ses yeux ne lui permettaient pas de sonder les habits. Il s'élança vers la vendeuse, la débarrassant de ce qu'il se rendait compte être ses armes. Il les posa à terre, ne faisant fi de se réarmer. L'assassin s'empara des mains de Castielle, et après les avoir baisé tendrement, la tira doucement vers le bord où il se trouvait.
« Nous ne sommes plus dans la boutique, Castielle. Ici, je ne serais que Deloth. »
Et par un habile tour de main, il la fit doucement passer devant lui, près des barrières, admirant le paysage de la cité qui proliférait plus bas, protégée par un soleil descendant dans les abîmes de la terre. Voyant qu'elle se mettait doucement à trembler, de peur du vertige, l'assassin, derrière elle, passa autour de sa taille. La proximité entre les deux Elfes procurait à Deloth un bonheur incommensurable et inégalé depuis de longues années. Il sentait son odeur, une fine couche de lavande, et sa toilette soignée ne témoignait que de l'importance qu'elle avait accordée à ce rendez-vous. Deloth, tenant toujours la demie par ses bras enlacés, ouvrit sa main, en quête de trouver celle de Castielle. Les deux Elfes scrutaient l'horizon, ni l'un ni l'autre ne pipait mot. Ce fut finalement l'assassin qui rompit le silence.
« Pourquoi tremblez vous en ma présence, douce Castielle ? »
Il tourna autour d'elle, se plaçant devant celle que son cœur semblait avoir élu. Il gardait ses doigts entremêlés, puis posa la main de la vendeuse sur son cœur, la passant à travers une ouverture de sa chemise. Sa main était chaude, et réchauffait l'antre glacée, rigide et inflexible qu'était son cœur divisé.
« Sentez mon âme battre pour vous, car vous êtes la seule pour laquelle il semble s'animer. Jamais pareille femme ne m'avait fait tant d'effet, jamais mes yeux n'ont contemplés pareil trésor. Permettez que je vous honore et vous aime, Castielle. »
Alors qu'elle avait toujours sa main à travers sa chemise, il l'enlaça tendrement, ses mains enroulant sa taille menue, ses bras l'encerclant. Il colla son front sur le haut de la tête de la demie, tandis qu'ils se regardaient droit dans les yeux, le feu combattant l'eau, le pourpre luttant contre l'azur. Cette image était encore retranscrite dans les cieux : Deloth se trouvait du côté du soleil couchant, tandis que la douce se tenait dos au ciel encore clairvoyant, brillant d'un bleu pur et homogène. Puis l'assassin alla quérir les lèvres de la douce Castielle, y déposant de doux baisers attentionnés. Il retira sa capuche d'un geste mal maîtrisé, tellement le bonheur qu'il ressentait le rendait fou - d'une bonne folie, cependant. Il ne laissa aucun répit à la douce, ne lui laissant que le temps de respirer avant d'attaquer ses lèvres une seconde fois, plus courte cependant, avec douceur et passion, ferveur et amour. Après son baiser, l'assassin baisa doucement les mains de la vendeuse en fermant les yeux, savourant l'instant présent.
Aldaron et Deloth semblaient fusionner pour ne former qu'un seul être. L'esprit et le corps, deux résultats à partir de l'addition de deux facteurs à l'origine antagonistes, deux opposés, qui se rejoignaient par le biais d'une seule et unique personne. Ladite personne extrêmement simple, une simplicité choquante et une naïveté adorable, qui avait su séduire, en ne faisant rien de particulier, tant Deloth qu'Aldaron. Cependant c'était évidemment l'ancien rôdeur qui était réellement amoureux de la jeune demie, et son esprit droit et loyal semblait ne faire qu'un avec le fourbe assassin qu'était Deloth. Tant qu'elle demeurait près d'eux, ils n'étaient qu'un. |
| | | Castielle
Humain
Nombre de messages : 170 Âge : 30 Date d'inscription : 13/09/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Mer 26 Sep 2012 - 22:24 | |
| Il lui prit doucement ses armes des mains, son cœur battit plus vite en sentant ses doigts effleurés les siens. Délicate brûlure qui lui traversait chair et os. Ses lèvres finement dessinées se posaient sur ses mains blanchâtres et elle sentit son corps tressaillir en entier. Ses yeux admiraient les gestes élégants et les manières de Deloth. Il se comprend presque en gentilhomme avec la demi-elfe. Castielle était comblée, jamais elle n’aurait cru qu’un homme puisse avoir autant d’égards envers une simple bourgeoise jouant dans les plantes à longueur de journée, le tablier taché et les mains poisseuses. Elle eut une brève pensée pour ses mains, oui, la demi-elfe les avait bien nettoyés au citron avant de quitter la boutique.
-De-Deloth, très bien, répéta-t-elle, incertaine.
Deloth la fit passer habilement devant lui et elle dut retenir un hoquet de surprise en voyant le magnifique tableau qui se profilait devant elle. La ville avait l’air si sereine et pourtant effrayante sous le couché de soleil. Que se cachait-il dans ses coins d’ombre? Des voleurs, des meurtriers, des violeurs et des coupes gorges? Maintenant qu’elle y songeait, comment rentrerait-elle chez elle sans encombre lorsque la lune surplomberait le ciel avec ses rayons argentés? Oserait-elle demandé à l’elfe de la raccompagner tranquillement chez elle lorsqu’il serait le moment de partir?
Elle sursauta violemment en le sentant enlacer sa taille, mais elle décida de rien faire et ne rien dire, de peur de gâcher le tableau d’une tache irréversible. Castielle devait bien l’admettre, cet homme semblait donné de l’importance au touché et cela ne lui était pas pour autant désagréable.
-J-Je, vous me rendez fébrile, Deloth, se contenta-t-elle de répondre. Cela est bien la première fois que je reçois autant d’attention de la part d’un homme autre que mon maître.
Avant même qu’elle ne puisse réagir, sa main se retrouvait déjà sur sa poitrine, dans l’ouverture de sa chemise. Elle rougit violemment, trouvant ce geste un peu déplacé, mais encore une fois, elle ne put se résoudre à faire autrement. Sentir la chaleur de son corps sous ses doigts était bien trop agréable.
Son cœur battit plus vite, ses yeux brillaient pour cet homme, cet étranger. En fait, son cœur battait trop vite, et ce, rien que pour elle, mais qu’en entendait-il par l’honorer et l’aimer? Ils se connaissaient à peine. Castielle ne connaissait rien d’autre que son nom et ses origines. Pourtant, un elfe habillé en mercenaire, portant des armes à sa ceinture, était-ce un bon partie?
Elle allait demander de plus amples renseignements sur la nature de ses sentiments envers elle, mais Castielle fut portée au silence par les lèvres de l’elfe qui se posaient sur les siennes. La demi-elfe trembla et fut prise d’un vertige, elle s’accrocha davantage à la chemise de Deloth. Lorsque ce moment passionné se dissipa, elle fit quelques pas vers l’arrière afin de contempler l’elfe pour un moment.
Elle croisa ses mains sur son ventre.
-Vos mots et l’attention que vous me portez me touche beaucoup, Deloth, débuta-t-elle, et je ne renierai pas le fait que vous me plaisez également.
Castielle prit une profonde inspiration.
-Cependant, je ne sais rien de vous, dit-elle comme un jugement fatal, vous êtes un elfe, certes, cela je le sais et vous portez le nom de Deloth, si tel est bien votre nom et vous pourriez très bien n’être qu’un séducteur et je n’ai que faire de la tromperie!
Sa voix avait été légèrement sévère et son ton impacable. Bien que son cœur battait vite en sa présence et qu’elle se régalait de ses lèvres sur les siennes et leur doigts entrelacés, elle ne pouvait se laisser séduire aussi aisément par un étranger.
-Il m’est, hélas, impossible d’aimer un étranger, Deloth.
Puis, afin de détendre l’atmosphère, elle eut l’audace de prendre la main de Deloth dans la sienne et de lui sourire chaleureusement. Elle serra un peu plus sa main dans la sienne.
- Parlez-moi de vous, Deloth, demanda-t-elle avec un charmant sourire.
|
| | | L'Edhel
Elfe
Nombre de messages : 304 Âge : 29 Date d'inscription : 04/03/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 512 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] Jeu 27 Sep 2012 - 15:11 | |
| L'assassin laissa la vendeuse prendre sa main. C'était pour ainsi dire, la première fois que Castielle prenait le pas sur l'Elfe. Il laissa donc sa main être soumise à celle de la douce, puis finalement l'assassin fit jouer ses doigts dans la paume de celle qui la tenait. Il en appréciait la douceur, la légère odeur citronnée, la texture...Il s'en imprégnait des moindres détails, puisant dans cette simple main, une source de bonheur incommensurable. Cependant depuis bien longtemps, l'Elfe n'avait point ressenti autant de respect pour une femme. Il était ardu de comprendre, si on ne connaissait pas le paradoxe qu'incarnait Deloth - et Aldaron -, qu'il relevait d'un fait exceptionnel que le schizophrène soit autant affectueux et respectueux. Pour leur immense majorité, les femmes n'étaient pour Deloth qu'un simple moyen, un vulgaire passe temps, dont il marquait un point d'honneur à tuer après les avoir souillées, pour la plupart des cas. Castielle était l'unique personne, détentrice du cœur de l'assassin, qui pouvait penser sereinement qu'elle ne risquait aucun mal de la part de ledit guerrier de l'ombre.
« Je suis artiste, Castielle. Je compose des mélodies, et peins des œuvres. Celles ci ne sont pas toujours du goût de la société, car elles ne seraient être appréciées que par mes semblables. J'ai souvent retranscris la guerre, pour en montrer l'horreur, parfois la légitimité. Ces derniers temps, mon âme semble se tourner vers ce qui serait être des portraits. Je dessine de ma main quelques œuvres appréciables, il ne m'en revient pas d'en juger - bien que cela me paraisse de toute beauté - et je les signe toujours, afin qu'on en reconnaisse la patte du maître. Là où beaucoup voient en mon art une hérésie, j'y vois une beauté dans la préparation des couleurs, de la manière dont tel ou tel détail sera serti. Une multitude de possibilités qui reviennent finalement à un seul noble but, Castielle : Faire une œuvre. »
C'était un bien noble et bien ambitieux projet, que de comparer l'assassinat à la peinture. Mais Deloth ne s'était pas trahi, et n'avait certainement pas menti. Il n'en avait que omis de dire toute la vérité. Il n'avait que voilé ses dires, masquant la terrible réalité qui aurait certainement dû faire fuir la douce Castielle. Tout ce qu'il avait dit était d'une vérité absolue et indiscutable. L'assassinat demeurait un art fort peu compris, uniquement par ceux qui le pratiquaient. L'assassin déposa doucement un nouveau baiser sur les lèvres de la demie, qu'il trouvait véritablement belle, unique et constante, un puits d'innocence et de ferveur, de passion et d'amour.
Il était bien sûr impossible pour Castielle de comprendre l'étendue des paroles de Deloth, tant quand il lui déclarait son amour, que quand il lui contait son métier. Si Deloth doutait que la vendeuse soit réellement l'élue d'Aldaron, il ne lui suffisait que de se concentrer une minute pour en dégager toutes les preuves : Le schizophrène n'entendait plus aucune voix dans son esprit, et nul désir de violence n'émanait de l'assassin. Rapidement résumé, les deux antagonistes ne faisaient qu'un, en présence de Castielle, et la personne réunie que formaient Deloth et Aldaron éprouvait un sentiment indescriptible d'amour pour la demie. Cette personne, le fruit de l'union entre deux antagonistes, avait pour mentalité un indescriptible mélange des deux personnalités si différentes. Cette révélation confirmée poussa l'assassin à maintenir sa douce prise autour de la taille de la demie, dispensant la vendeuse d'un nouveau long baiser.
L'obscurité se faisait croissante à la hauteur des amants, si bien que l'assassin se réjouit quelque peu que la nuit arrivât. Les ténèbres demeuraient l'élément du schizophrène fusionné, et cela signifiait également qu'il resterait un peu plus longtemps en compagnie de la douce, en la raccompagnant. Cependant, il ne pensait nullement à mal en marchant aux côtés de la vendeuse. Il ne désirait nullement être la camériste de Castielle durant la nuit, si cela allait contre sa volonté. La sienne sera la sienne ! Il ne dépendait que d'elle de choisir, mais Deloth ne se berçait nullement d'illusions. Il retira ses lèvres de celles de la demie, prenant sa main doucement. Simultanément, il se penchait pour récupérer ses sabres, qu'il prit le temps de sangler en retirant son manteau. Il déposa un doux baiser sur la main de la vendeuse. Décidément, il ne pouvait se passer du contact de sa peau si douce.
« Voulez vous rentrer ? Je vais vous raccompagner, si vous le désirez. » |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] | |
| |
| | | | Fais moi goûter ton herbe. [PV Castielle][Terminé] | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |