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 Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom]

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Aedis Galace
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MessageSujet: Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom]   Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom] I_icon_minitimeMar 16 Oct 2012 - 12:08

    Aedis était partie. Elle se sentait bien chez Nicolaï, elle ne pouvait le nier. Mais les évènements qui avaient eu lieu à la suite de ses aventures concernant Eidren, sa rencontre avec son « copain rouquin » Ollvar et les morts qui en avaient résulté l'avaient mise mal à l'aise. Elle avait menti à son seigneur, tout comme elle continuait à lui mentir quant à qui elle était. Elle vivait dans la peur, et après toutes ces années passées à son service, elle ne s'était pas vu tout lui révéler, d'un coup. Elle avait donc décidé de partir, comme une voleuse, la honte dans ses poches et l'esprit finalement plus libre qu'elle ne l'aurait voulu. L'atmosphère lui semblait de plus en plus oppressante autour d'elle, et son malaise augmentait avec le temps. Autant en finir, et vite.
    Elle avait laissé un petit mot laconique, s'était excusée, vaguement expliquée -sans trop en dire sur elle-même, elle restait tout de même l'horrible hypocrite menteuse qu'elle se considérait-, avait fait son sac, rempli de nourriture les fontes de la selle de son cheval, et s'était enfui.
    Elle se faisait horreur, dans ces moments là, mais à mesure qu'elle s'éloignait de la seigneurie, son cœur se faisait plus léger. Finis les mensonges ! Elle voyagerait encore sous les traits de son cher Théofried, puis, une fois arrivée, se transformerait à nouveau en Aedis. Depuis longtemps elle n'avait pas révélé qui elle était. Certes, Eidren savait, mais elle n'avait pas été « Aedis », avec lui, mais une jeune femme encore différente d'elle-même et de Théofried. Toujours les mensonges, toujours les faux-semblants. Mais elle avait décidé, avait pris une bonne résolution : fini tout ceci. Celui qu'elle rejoignait, Altiom, saurait qui elle était. Elle le devait, pour sa conscience, mais pour la confiance qu'il, comme Nicolaï, lui accorderait peut-être. Peut-être.. ? Voyons, les rares choses qu'elle avait entendu à propos de ce superbe jeune homme lui assurerait ceci. Grand seigneur, homme aux manières fleuris, tout sucre et miel, proche de son peuple et bon guerrier, il semblait aux yeux de la donzelle un modèle à suivre.

    Sérieusement ? La seule chose qu'elle savait de lui, c'était ce que le « copain rouquin » qui le lui avait dit. Donc, elle n'avait pas d'opinion quant à lui, mais espérait beaucoup. Elle espérait d'ailleurs qu'elle ne soit pas accueillie par un individu tel que celui qui l'avait blessée à coup d'arbalète et fait roulée dans une... Bouse de vache. Superbe souvenir que celui-ci ! Surtout le fait qu'il l'ai drogué, et qu'elle ai parlé comme une pie, révélant bien trop de choses à son goût. Peut-être Ollvar en aurait-il parlé à Altiom ? En ce cas, au moins ne saurait-elle mentir sans qu'il ne s'en aperçoive. Une tentation de moins !
    Son voyage avait duré un bout de temps, de longues journées entre coupées de repas, et des nuits qui voyaient progressivement sa bourse s'amaigrir. Au bout d'une semaine, elle décida de sacrifier ses temps de repos pour travailler pour les aubergistes en payer ses nuits et ses repas -ainsi que quelques victuailles pour la journée- en coupant du bois, faisant la plonge, nettoyant des vêtements... Bref, Théofried se rendait utile.
    Quand elle arriva à destination, la jeune femme avait perdu un peu de poids, autant sur elle que dans sa bourse. La ville l'impressionna, lui rappelant bien plus la seigneurie de feu son beau-père que les terres de Nicolaï ne l'avaient fait : entre ces dernières, où étaient parsemés de minuscules hameaux sans importance, et les terres d'Altiom, où la ville était vivante, peuplée et bruyante, les différences étaient notables. Ici, elle se doutait bien que faire de menus travaux ne paieraient point ses consommations, aussi prit-elle la peine d'économiser quelques jours avant d'y parvenir.
    C'est ainsi, qu'habillée comme l'homme qu'elle se prétendait être, d'un surcôt et de chausses de qualité médiocre, de chaussures un peu passées, et d'un sac trop gros pour ne pas contenir de vêtements (en plus de ce que contenait les fontes), elle entra dans une taverne pas trop miteuse après avoir laissé sa monture dans une écurie. Commandant une chambre, dépensant trop à son goût, elle finit, le soir même, à descendre dans la salle commune : le lendemain, elle irait voir Altiom, elle lui parlerait d'Ollvar. Pour l'heure, elle s'amuserait. Il lui restait encore assez pour se mettre dans un sale état, et ne s'en priverait pas : voilà trop longtemps qu'elle ne s'était pas amusée réellement.
    Commandant une première boisson, alcoolisée bien entendu, elle la sirota, écoutant les conversations qui se déroulaient autour d'elle. Pilier de comptoir, assise au bar, elle fut rejointe par un jeune homme aux boucles blondes, bouche en cœur, mains baladeuses, qui s'assit à côté d'elle. Ou, pour être plus précis -je suis un narrateur précis, moi, oui monsieur!- à côté de lui, Théofried. La jeune femme ne s'en plaignait pas, car d'ailleurs ce jeune homme était très poli, et commença par lui faire la conversation :


      - Eh bien, je ne vous ai jamais vu ici. Pourtant, je viens tous les soirs...
      - Vraiment ? Vous ne ressemblez pas vraiment au genre de personnes à se saouler tous les jours.
      - Je ne fais pas que boire, rassurez-vous...

    Il lui lança un clin d'œil appuyé, qui la fit frémir, sans qu'elle ne le relève. Il reprit la parole sans s'inquiéter :

      - Alors, damoiseau, que faites-vous ici ?
      - Je viens voir Altiom... J'ai besoin de lui parler. J'irais demain...

    Il éclata d'un petit rire presque forcé, sans qu'Aedis ne comprenne pourquoi. Fronçant les sourcils, elle attendit une explication, qui vint rapidement.

      - Allons, regardez, là...

    Il tendit le doigt vers un jeune homme, chopine à la main, qui semblait bien s'amuser.

      - C'est lui, là ! Si vous voulez lui parler, n'hésitez pas !

    Le remerciant sans plus s'en soucier, Aedis vida sa chope, se leva, et se dirigea vers Altiom, sourire aux lèvres. S'asseyant à ses côtés, elle commanda à nouveau de quoi boire -pour Altiom et elle-, et sourit:

      - Bonsoir ! Je me nomme Théofried Galace... C'est mon « copain rouquin » qui m'envoie...

    Elle avait bourdé : sa langue avait fourché, elle avait donné son faux nom. Bah, elle verrait ça plus tard. Si Ollvar lui avait parlé d'elle, elle le saurait bien assez tôt...
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom]   Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom] I_icon_minitimeJeu 24 Jan 2013 - 19:28

En Ydril, comme partout ailleurs, il était de coutume pour les pêcheurs d'aller se beurrer le museau à la gargote la plus proche après une dure journée de labeur. En Ydril, comme nulle part ailleurs, il était de coutume pour l'archonte d'aller se pinter la trogne en compagnie de son bon peuple par solidarité. En Ydril, les coutumes avaient cela de bon qu'elles changeaient plus ou moins selon l'humeur. Et ce soir, l'humeur était au festoiement! Véritable légende urbaine -la faute aux nobliaux du comté-, voilà que radinait cette véritable barrique sur patte de régent! Riant, chantant, braillant sa joie de vivre avec ses condisciples, incarnation même de ce sens de la camaraderie avinée qu'affectionnaient tant les suderons. Et en cette douce soirée de fin d'été, l'animal n'y irait pas avec le dos de la cuiller! Que voulez-vous, nous arrivions en bout de semaine et la populace sortait plus volontiers se divertir. Noble ou pas noble Altiom suivait le mouvement.
Accompagné de quelques gardes en permission, d'une brochette de fêtards aussi bruyants qu'ils étaient sympathiques -et ce n'était pas peu dire!- et de son fidèle bras droit Alaric, voilà bien deux bonnes heures que le loustic déambulait de taverne en taverne avec la ferme intention de vider toute malheureuse pinte entrant dans son champ de vision. Champ de vision qui, soit dit en passant, semblait s'étrécir comme un décolleté serramirois.

- Par la p'tite culotte en dentelle de Néera les gars faut qu'j'aille me poser cinq minutes!
- BRRRÔÂRP!! confirma l'un des compères. Par un heureux hasard, le repaire de la bande de soiffards pointait tout juste le bout de son enseigne. Le célèbre Furet Furax, établissement dont la réputation n'était plus à faire, et ses douces fragrances opiacées appelaient déjà notre bande. Opiacées car Ydril, terre d'exotisme, avait toujours eu à cœur de profiter des merveilles rapportées de ces mystérieuses et lointaines contrées dépeintes par tant de récits marins. Inutile de préciser que le nouvel archonte avait tout sauf réfréné cette habitude. Un certain Ollvar ayant d'ailleurs profité de ses connexions pour se procurer l'onéreuse substance, mais c'est une autre histoire n'est-ce pas?
- HEUAAAAAAAAAR TEUVERNIIIIEUUAAAAR!!! mugit la bestiole en déboulant dans la bâtisse, tirant de grandes esclaffades des habitués. Ici le régent était depuis bien longtemps devenu un compagnon de beuverie comme les autres. Pour le meilleur comme pour le pire.
- Heuin?! Nomdegoui d'nomdegoui j'vous comprends t'jours pas après toutes ces années messer!
- "Aplès toutes cès pintas" sèrait plùs yoùste, commenta Alaric, mi-agacé mi-amusé.
- Bah y d'vait vouloir dire HOLÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀ TAVERNIEEEEEEEEEER!!! meugla un énième soûlaud qui avait, sans aucun doute, fait Altiomais deuxième langue.
- SERS-NOUS-Y DONC UNE TOURNÉE GÉNÉRALE DE TA MEILLEURE VINASSE PATRON!! Oui, pour l'archonte, faire tourner le commerce était primordial.

La soirée était déjà bien entamée -Alaric commandait son TROISIÈME verre- lorsque descendit un... ou une certaine voyageuse. Trop absorbé par une histoire aussi épicée que son vin chaud à la cannelle, le drille toutefois ne remarqua pas la nouvelle venue. A vrai dire il ne remarquait plus grand chose à ce stade.
- (...) et c'est là qu'la Germaine bontchû e'm'fait: "mâ bien-sûr qu'euj vends des fruits z'et des légumes mon bon ser! Tiens v'nez-donc m'tâter les pastèques!" HEUAR ARH ARH!! Multipliant les éructations porcines, tous ces zouaves semblaient vigoureusement lutter pour maintenir leurs postérieurs vissés sur leurs tabourets. A'ors j'ui dis: "quôa c'tout c'que t'as sur ton étal?" "Penses-tu Lulu, j't'â réservé deux bonnes grosses ananas au frais dans l'arrière-boutique!" Les pauvres hères, au bord de l'asphyxie, enchaînaient désormais les tapes dans le dos, le poitrail secoué d'une irrépressible hilarité. ET PIS, ET PIS PUAHAHAHAHARH! Et pis... aleurs j'rent' dans sa bicoque donc.... et aleurs là e'm'sort...
- Bonsoir ! Je me nomme Théofried Galace... C'est mon « copain rouquin » qui m'envoie...
- ... "VIENS M'BOUFFER LA FRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAISE!!!!" brama alors le conteur à l'essai. C'en fut trop pour les outres ambulantes -qui n'ambulaient d'ailleurs plus des masses-, et l'enfer se déchaîna sur la tablée! On frappa des pieds, on battit des mains, on fracassa les chopes, on abandonna tout langage élaboré pour un fatras de vagissements bestiaux!! On chutait de son trône, on renversait la tête en arrière, on s'affalait sur la table, tout cela dans l'euphorie quasi-surnaturelle propre aux fin de soirées!! Cette pauvre Aedis n'avait vraiment pas choisi le meilleur moment pour demander audience à l'archonte. N'ayant pas échappé au séisme éthanolé, ce dernier quant à lui faisait son possible pour gravir le Mont Tabouret, périlleuse ascension s'il en était!
- HEYYYY!! J'vous souhaite bien l'bonsoir mon cher Thib-Thibaut... T-Théo.. Bris d'glace..? Théofried Sala-Salace.. beuuuh...., baragouina son interlocuteur en crapahutant sur son siège, désormais lui aussi renversé au sol. Quoique l'acrobate ne sembla pas s'en inquiéter plus que cela. Bah mes aïeux v'là qu'le sol tient plus d'bout! Ah si.
- Ma da Cinque! Scusa per lui, c'est toùyoùls la mêmè chose! intervint ce bon Alaric en se levant tout d'un coup. Il boit, il boit, il boit è minùit n'a pas encole sonnè qu'il est déyà par terra! Si voùs pouviez m'aider à rèlèver son sgabello, per favore, sollicita le sauveur inespéré en attrapant son camarade par les épaules.
- Tabouret, grogna Altiom. T'vois ben qu'il a pas l'accent du sud Rico, qu'est-ce tu veux qu'il comprenne sgabello! D'ailleurs 'tendez j'vais z'en trouver un d'sgabello, c'est pas humain d'siroter d'bout dans une taverne.
- Ola ola, yé m'en charge, restè donc sùl lè tiens.
- Eh bah alors! Qu'est-ce on 'ui sert au p'tit nouveau? Y mérite bien sa tournée nan?! Acclamation de l'initiative de la part de l'auditoire.
- Exact, exact! Prenez c'qui vous tente, c'est moi qui rince Frifried!
- È par pitié, dites-noùs ce qui voùs amène avant d'êtle aussi ronds qu'eux, fit Rico en ramenant un sgabello tabouret.
- Ouaaaaais... 'tendez, z'avez rencontré Vavar et z'êtes toujours en un seul morceau? Et un morceau vivant en plus?! s'exclama l'Ydrilote stupéfié en fixant Aedis droit dans les yeux. Une fois toutes les dix secondes en moyenne.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom]   Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom] I_icon_minitimeLun 28 Jan 2013 - 23:44

    L’état des hommes devant elle était déplorable, mais elle n’en prit pas ombrage. Après tout, ils étaient tous là pour ça, non ? Aedis la première, mais elle avait eu la chance de trouver Altiom là avant qu’elle-même ne soit dans cet état d’ébriété profond. Certes, le contraire aurait été amusant, voire extrêmement cocasse (le « copain rouquin » en question peut témoigner de son expérience d’Aedis ne se maîtrisant pas, mais cette dernière ne voulait pas que telle situation se reproduise) mais mauvais pour son image. Elle était là pour trouver du boulot. Bon sang, elle n’était même pas encore chevalier ! Elle avait survécu à l’un de ses maîtres, avait fui l’autre… Elle eut un pincement au cœur en pensant à Nicolaï le dragon et à sa dame bleue. Elle n’était pas si malheureuse alors, malgré l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête ! Aujourd’hui, elle avait à nouveau bourdé, et le spectre de cette lame légendaire se reformait doucement. Mais elle ne comptait pas supporter à nouveau trois ans de cette mascarade. Ses fantômes étaient loin, toutes les raisons de ce travestissement aussi, et de tout façon rien n’avait bougé depuis la découverte du pendentif. Quoiqu’elle puisse glaner comme information, tout était trop diffus et épars : les évènements étaient trop anciens pour que quiconque autre qu’elle ne s’en soucie encore. Aedis prit alors une décision, résolution : elle arrêterait de courir après ces chimères, et s’occuperait d’elle. Après toutes ces années, que lui apporterait la vengeance ? Les souvenirs étaient de plus en plus diffus chez elle… Elle assurerait donc ses arrières et ses besoins, serait elle-même… A condition qu’elle se dépêtre de son mensonge. Pas tout de suite néanmoins, ce serait trop étrange de se corriger maintenant. S’ils avaient été en plus petit comité, ou si absolument tous avaient été ronds comme des barriques, pourquoi pas, mais ce n’était pas le cas. La taverne était bondée, et l’un des hommes –Aedis eut la fugace impression qu’il s’appelait Sam- semblait sobre, ou presque. Du moins, ses mots étaient assurés et il tenait assis.
    La fin du conte n’enchanta pas la demoiselle, qui vit sa demande d’audience réduite à néant par ces hommes avinés (merveilleux pléonasme s’il en est) chutant de leurs tabourets. Réjouissant. Mais à quoi s’attendait-elle donc ? Il était trop tard pour que des hommes dans une taverne soient encore d’aplomb. Néanmoins, l’homme qu’elle cherchait réussit à parler, difficilement, la saluant. Ou tentant de la saluer. Quand il s’effondra une fois pour toute, son comparse en état s’excusa dans une langue qu’Aedis reconnut être celle d’Ollvar et lui demanda de l’aide. Elle s’exécuta tout de suite, se mordillant les lèvres pour ne pas pouffer devant ce spectacle. Avant de se rappeler qu’à plus d’une occasion, c’était elle qui était à cette place. Remettant le tabouret d'aplomb et aidant Altiom à s’asseoir dessus. En contrepartie, elle gagna elle aussi un tabouret, et remercia celui qui lui tendit d’un franc sourire. Ils lui proposèrent à boire, ce qu’elle accepta civilement, mais trempa à peine le bout de ses lèvres dans la chope : elle s’enivrerait plus tard. Elle se tourna vers Altiom quand il lui fit part de son étonnement quant à sa présence ici, et le fait qu’elle soit vivante.


      - Pas totalement en un seul morceau, non. Quant à vivante, je crois que j’ai eu de la chance. Puis, se tournant vers le compagnon de l’Ydrilote : Ollvar m’avait conseillé de contacter Altiom en cas de pépin. A l’époque, il m’avait indiqué la direction d’un chantier sur l’île de Nelen… Mais les choses ont changé depuis, et pour tous…. Toujours est-il que j’aurais besoin d’un boulot.


    Anticipant les questions, la demoiselle reprit, un peu plus doucement.

      - J’étais écuyer, et je voulais être chevalier. Mais je me contenterais de pas grand chose, même si ce serait l’idéal. En attendant, je suis volontaire, motivé, et je ne manque pas de force. Et je suis prête dès que possible !


    Son inconscient était un salopard de premier ordre. Elle rougit, pâlit, espérait que personne n’avait remarqué son « lapsus », et reprit, comme si de rien n’était.

      - Je viens de la Baronnie d’Ysari, si ça vous importe…

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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom]   Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom] I_icon_minitimeVen 17 Mai 2013 - 17:46

Tous les archontes vous le diront -soit Altiom et deux trois autres clampins autoproclamés du fin fond d'Estrévent-, le poids des responsabilités savait se faire particulièrement pesant lorsqu'on n'était que régent. Qu'importait la ribambelle de titres ronflants que l'on se trimballait, qu'importait la brochette de faits héroïques que l'on se targuait d'avoir accomplis, qu'importait le nombre et la taille des créatures chimériques dont on avait tranché la tête d'une main en se curant le pif de l'autre! On était régent et on restait régent, nobliau de seconde zone tout juste toléré lorsqu'il se tenait à carreau. Et il allait sans dire que cette notion restait un tantinet floue aux yeux de notre arsouille de suderon (comme à peu près tout le reste en cet instant précis). Car tout visionnaire débonnaire qu'il était, il restait un homme. Un homme qui, fatalement, avait dû trouver un exutoire à toute cette pression que le monde abattait quotidiennement sur ses épaules fatiguées (ou comment justifier qu'un sang bleu se mette une caisse trois fois par semaine). Un exutoire qui d'ailleurs venait à manquer diablement vite en cette soirée!
- Pas totalement en un seul-
- OHÉ PATRON!! C'PAS QU'ON TOURNE À SEC MAIS PRESQU', LÀ! beugla la bestiole avant de reprendre d'une voix plus calme: mes ziscuses, v'disiez?
- ... morceau, non. Quant à vivante, je crois que j’ai eu de la chance.
- Oais, ou 'lors z'avez touché la corde sensib' de c'bon vieux papa poule, baragouina-t-il dans sa barbe. Sans bien-sûr s'alarmer plus que cela de ce malicieux e ninja. Vivante? Bah! C'est à peine si Altiom comprenait à qui il parlait, en témoignait son regard oscillant entre Aedis, sa chope et le lustre au plafond. Maaaaais... Rico, lui, tendait l'oreille. Et sans même un froncement de sourcil -habitué qu'il avait été à écouter l'archonte débiter des énormités par grappes de dix-, il fit mine de prêter la plus grande attention du monde aux paroles de l'Ysarienne expatriée.
- Ollvar m’avait conseillé de contacter Altiom en cas de pépin.
- Ma parola c'est ùne manie.
- A l’époque, il m’avait indiqué la direction d’un chantier sur l’île de Nelen… Mais les choses ont changé depuis, et pour tous…. Le régent se crut, soit dit en passant, obligé de trinquer à cette providentielle remarque. Toujours est-il que j’aurais besoin d’un boulot. Quitte à demander un job en temps de crise, autant sauter la case Pôle Emploi pour passer directement aux hautes instances. J’étais écuyer, et je voulais être chevalier. Mais je me contenterais de pas grand chose, même si ce serait l’idéal. En attendant, je suis volontaire, motivé, et je ne manque pas de force. Et je suis prête dès que possible ! Prête? Une fois c'était la vinasse, deux fois ça devenait suspect. Sauf pour le maître du patelin. Non, lui il était au-delà de ça, entre le sol qui menaçait de se renverser et la table de s'envoler, les insipides préoccupations du commun des mortels n'étaient déjà plus qu'un nébuleux et lointain souvenir. Je viens de la Baronnie d’Ysari, si ça vous importe… Ce simple mot toutefois fit au drille l'effet d'un Nakor extatique en plein strip-tease, entouré de nains-cupidons occupés à déverser le contenu de leurs chopes sur la star du moment, le tout sur une bande-son synthpop avant-gardiste (foreshadowing onirique quand tu nous tiens). En d'autres termes: il reporta son attention sur la silhouette vacillante de son interlocutrice. Échangeant difficilement discrètement une œillade concernée avec son ami de toujours, il replongea les yeux dans le fond miroitant de sa pinte.
- Z'avez.. pas été trop touché par la guerre là-bas?
- Si voùs aviez dè la famiglia dans la città d'Arcania-
- Arcani.
- Si, souffla Rico en levant les yeux au ciel, sachez què noùs avons fait tout nostro possible por sauver ceux què noùs pouvions pendant l'assedio.
- Le siège, corrigea de nouveau le luron en tendant un index inquisiteur droit en l'air, manquant au passage de crever un œil à l'un de ses camarades.
- C'était... lè moins què nous pùissions faire aplès avoir aidé lè Drago à prendre la ville.
- Ça et boire à la santé des morts! s'exclama l'archonte avant de s'envoyer une nouvelle lampée. Heureusement pour eux, Aedis n'avait très probablement pas participé à la bataille, ni de parents à Arcani. De toutes façons Aedis n'avait plus de famille, comme tout noble déchu en quête de vengeance qui se respecte. Cela lui ferait toujours un autre point commun avec le régent -et accessoirement un sujet de conversation pour passer l'hiver au coin du feu.
- Donc! V'voudriez êt' cheuvalier. Savez qu'ça recquiert l'anoblissement, la chevaliérisation, êt' considéré en tant qu'tel et tout l'tralala... c'est quand même gratiné comme bastringue! Puis tout-à-coup ce fut l'épiphanie! Sur le visage béat de l'Ydrilote on put lire la révélation, qui tel un rai solaire, venait illuminer les sombres méandres de sa cervelle imbibée. PAR LES NIBARDS CÉLESTES DE KIRIA JE SAIS!! Et ni une ni deux le voilà parti "tout droit" au comptoir réclamer ribambelle de nectars aux noms plus tarabiscotés les uns que les autres. Revenant à grand'peine poser son auguste fessier sur son sgabello, le loustic enchaîna: Frifried, le dernier qui tient d'bout l'emporte!
- Victoùal poùr Théofried! railla inévitablement son acolyte.
- Boaah... le dernier conscient quoi!
- VICTOÙAL POÙR THEOFRIED!!
- ROAAAAH BON!! LE DERNIER QUI PISSE PAS DU RHUM EN COMATANT DANS SON VOMI PAR TERRE, LÀ!! Et se retournant vers la chômeuse à temps plein: on va s'enfiler toutes les spécialité d'la région, et 'tention j'balaye large! On s'fait la glotte sur deux-trois p'tits breuvages bien choucards et après on y va graduel, jusqu'au truc qui tabasse le plus dans toutes les terres méridionales que j'connaisse! Après... j'dois avoir une ou deux boutanches d'avance, mais disons qu'ça nous r'met sur un pied d'égalité!
- HAHAHA yé n'aimélait pas être à vostra place!!
- Mais rigole pas vieux merlan t'en s'ras aussi! Et pis pas d'jérémiade c’est d'jà commandé t'façon. Donc Frifried... c't'à prendre ou à laisser, susurra le soiffard en se penchant en avant, un sourire goguenard accroché aux lèvres. Et, Ô miracle, non il ne perdit pas l'équilibre.


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Mer 14 Aoû 2013 - 14:34, édité 4 fois (Raison : EAURTEAUGRAF)
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom]   Une nouvelle vie, sans mensonges... Ou presque [PV : Altiom] I_icon_minitimeLun 20 Mai 2013 - 21:25

    Aedis dut s'abstenir de soupirer à de nombreuses reprises. Peut-être aurait-elle dû repérer l'individu et se présenter le lendemain à sa porte, une fois qu'il aurait dessaoulé. Parce qu'elle n'avait pas réellement l'impression d'avancer, en ce moment-même. J'avance d'un pas, je recule de quatre... Eh puis, de quoi parlait-il ? De quelle manie ? Ollvar avait-il ramené à Altiom d'autres écuyers en manque de travail ?
    Après qu'ils eurent changer de sujet, Aedis secoua la tête doucement, un peu surprise du changement de ton de l'archonte et de son compagnon. Elle ne s'attendait pas à de la compassion à ce moment là de la soirée, c'était vrai. Aussi haussa-t-elle les épaules, soucieuse de rétablir la vérité en ce bas monde. Parce que le mensonge, c'est mal, Aedis pourra elle-même vous en assurer.


      - Pas de famille... Ni à Arcanie, ni nulle part ailleurs. Ce qui fait de moi un élément mobile et difficilement atteignable.

    Autant se vendre, n'est-ce pas, et sans faire de chichis ! Oui, aujourd'hui, quoiqu'elle regrette les douces années passées tranquillement, elle avait un esprit plus serein : ils étaient morts il y avait longtemps, ce qui faisait d'elle une femme libre... Qui cherchait très paradoxalement quelqu'un pour la guider, la mener, lui donner des directives et l'empêcher de simplement vagabonder sans port d'attache. Alors oui, elle fut touchée par la sollicitude des gaillards, et répondit à l'appel vif et tranchant du maître des lieux à boire aux morts en hochant la tête, et avalant une grande lampée du liquide ambrée qui traînait dans son verre depuis le début de l'entrevue, et qui semblait appeler l'écuyère à boire. Être sobre dans un bar plein d'hommes près à s'amuser, tous saouls jusqu'à la moelle, c'était une torture ; quoique la demoiselle n'aime pas les lendemains de cuite, la joie d'appartenir au clan des buveurs faisait de la demoiselle quelqu'un dont l'ivresse était retardée par l'expérience. Aussi, le défi que lui donnerait quelques minutes plus tard l'Archonte ne serait-il pas insurmontable... Enfin, si l'on ne comptait pas l'habileté d'Altiom lui-même. Sa réputation n'était malheureusement pas arrivée aux oreilles d'Aedis (du moins pas sa réputation sur ce point précis). Mais ils n'en étaient pas encore là, aussi la demoiselle put-elle acquiescer vivement à l'annonce des prérequis à la chevalerie :

      - Noble, je l'ai été, et je pense que ça peut se prouver sans soucis si on va aux bons endroits. Pour le reste, ces prochaines années en décideront.

    Elle n'évoquait que rarement ses origines nobles, mais sa décision de faire une croix sur son passé devenait de plus en plus nette dans son esprit : elle l'acceptait tel qu'il était, pour mieux avancer. Et puis, qui savait, elle pourrait peut-être retrouver ses terres plus tard. Qui savait dans quel état elles étaient à ce moment là ?
    Et puis, les choses s'emballèrent. Un concours de boissons ? Hm... Comme dit un peu plus tôt, la demoiselle n'y était pas inconnue : aussi ne se réjouit-elle qu'à moitié. C'était quasiment toujours les meilleurs qui lançaient le défi... Ou des petits jeunots, mais Aedis n'y croyait guère. Prenant son courage à deux mains, la semi-elfe hocha la tête, heureuse de ne pas avoir forcé sur la boisson plus tôt : cet avantage ne serait pas de trop.


      - Je prends ! Que l'on commence donc !

    Le premier verre fut bien vite apporté, suivit des autres, qui furent posés sur la table. Aedis eut peur un instant, voyant se dérouler le pire : l'un des hommes roulant sur la table et renversant tout. Un tel gâchis, ce serait si bête !
    Dans la joie et la bonne humeur, Aedis but son premier verre. La soirée allait être longue !
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