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 [Festivités du couronnement] « Le Magister »

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Hanegard Kastelord
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MessageSujet: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMer 17 Oct 2012 - 11:45

Quelques nuages épars striaient le ciel de Soltariel en ce début d’été. La sixième année du 11ème cycle s’achèverait bientôt, et le royaume se trouvait toujours dans le chaos qui le caractérisait depuis désormais près d’une décennie. Alors que les armées de différents seigneurs de guerre en mal de conflit marchaient sur Sainte-Berthilde, Oësgard se transformait un peu plus chaque jour en chaudron de sorcière, les forces loyalistes du baron Norman d’Uberwald se préparant au choc avec les rebelles d’Odoacre. Quand à Naelis, elle se remettait difficilement de l’attaque drow subit le mois précédent.

Poussant un soupir, je chassais ces sombres pensées de mon esprit et revint au moment présent. Je me trouvais à Soltariel afin d’assister aux cérémonies du couronnement de la nouvelle duchesse. Ravagée quelques années plus tôt par un conflit aussi inepte qu’inutile causé par la folie mégalomane de l’ancien comte d’Ydril, la pointe de la péninsule se remettait elle aussi péniblement. L’avènement d’un nouveau pouvoir constituait une importante transition politique qui allait permettre d’écrire une nouvelle page de l’histoire du duché. Dès lors, espérant tisser des liens entre Soltariel et Alonna, je ne pouvais que difficilement ne pas participer aux cérémonies. Voilà quelle était la raison de ma présence si loin au sud.

Ayant emmené avec moi une suite assez importante, sans compter l’escorte nécessaire en ces temps troublés, j’avais tout simplement loué une auberge dénommée « le Magister » et située près du palais. Je trouvais d’ailleurs le prix demandé un peu prohibitif, mais l’affluence causée par les festivités faisait monter en flèche les loyers. Établissement fort prisé des marchands ou nobles se rendant pour affaires dans la capitale du duché, le Magister disposait d’un confort largement suffisant à mon goût. Toutes les chambres se trouvaient donc réquisitionnées afin d’y loger la délégation. Seule la salle commune restait volontairement accessible aux autres clients afin de permettre à mes clercs de nouer des contacts avec les cercles marchands locaux et prendre le pouls de la population vis-à-vis de sa nouvelle suzeraine.

Tout en déjeunant, je me demandais quand ma douce et tendre Jena allait me rejoindre. Nous ne nous étions plus vus depuis de longues semaines, période qu’elle avait passé incognito à Missède afin d’y soigner la baronne Kathleen. Les dates coïncidant, nous avions prévu de nous retrouver directement lors des festivités de Soltariel et j’attendais donc avec hâte le moment où je pourrais de nouveau serrer contre mon cœur la femme de ma vie.
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Jena Kastelord
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMer 17 Oct 2012 - 17:41

    Le trajet entre Missède et Soltariel n’avait pas été de tout repos mais j’arrivais enfin en vue de la cité. Je poussais un long soupir de soulagement, toutes ses journées en selle avaient mis mon pauvre fessier dans un état lamentable. J’avais quitté le Baron Viktor de Missède et son épouse quelques jours plus tôt, une bonne semaine à vrai dire, j’y avais séjourné fort longtemps pour veiller au bon rétablissement de la Baronne. Mes soins quotidiens l’avaient ragaillardi et je l’avais quitté en excellente santé. Mon ami Viktor avait tenu à me montrer sa gratitude en prolongeant mon séjour pour me faire découvrir telle ou telle merveille de sa cité. J’avais passé en leur compagnie de très agréable moment mais il fallait bien reconnaitre que je n’avais qu’une hâte : retrouver ma petite famille. Mes enfants me manquaient cruellement et que dire de l’absence de mon époux… Nous étions habitués à de tels éloignements depuis que j’étais devenue prêtresse de Néera, mais cette fois j’étais loin d’Alonna.

    Notre petit détachement de cinq cavaliers seulement, j’avais voyagé léger et incognito à Missède, pénétra enfin dans les murs de la cité. Nous étions couvert de poussière et l’odeur des chevaux nous accompagnait depuis si longtemps que l’on n’y faisait plus attention. Assumant parfaitement ma féminité et mon besoin de sentir le propre, j’espérais à voix haute qu’un bon bain serait à ma disposition une fois arrivée….cet espoir n’était visiblement pas partagé par tout le monde. Les quatre gardes qui m’accompagnaient et que j’avais appris à apprécier pendant nos voyages, espéraient plus une bonne choppe de bière et quelques pigeons à plumer aux cartes. En somme la même chose que chaque soir lorsque nous arrivions dans une auberge ! Au moins, ils n’étaient pas compliqués ceux là.

    Un gamin nous escorta jusqu’à l’auberge du Magister et je lui laissais quelques pièces au creux de la main assorties d’un sourire. Mettant pieds à terre, nous plaisantâmes quelques minutes sur nos façons ridicules de mettre un pied devant l’autre. S’ils se permettaient de m’en faire la remarque c’était seulement parce qu’ils savaient que je ne m’en offusquerais pas ! Laissant les brides de mon cheval à l’un d’eux, j’ôtais mes gants de voyage et pénétrais dans l’auberge. Personne ne fit attention à ma petite personne, après tout je portais ma tenue de prêtresse avec une cape de voyage couverte de poussière. Mes longs cheveux noirs auraient fait pâlir mon pauvre petit coiffeur personnel, mais pour lui éviter tout arrêt cardiaque j’avais bien pensé à les tresser pour le voyage.

    Balayant la salle du regard, je vis reconnus aussitôt la silhouette d’Hanegard, assit à une table. Il me tournait le dos et semblait plongé dans ses pensées puisqu’il ne m’entendit pas approcher. Bon je dois reconnaître que ma ligne svelte et mon pas plein de grâce ne fait pas le même bruit qu’un troupeau de nain en rut…oui, oui ça se déplace en troupeau ! En revanche aucune trace de mes enfants dans la salle. Peut-être se trouvaient-ils dans une pièce à l’étage.

    Comme à chaque fois que je le voyais je sentis mon cœur bondir dans ma poitrine. Passant ma main sur mon visage pour essayer de retirer tant bien que mal la pellicule de poussière qui me recouvrait je me grattais la gorge et déclarais en souriant :


    - Je souhaiterais solliciter une entrevue avec son altesse le Baron d’Alonna, on m’a dit qu’il logeait ici. Pouvez-vous me dire où il se trouve ?
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Hanegard Kastelord
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeSam 20 Oct 2012 - 9:12

Perdu dans mes pensées, j'en oubliais tout ce qui m'entourait. Beaucoup de sujets se mêlaient et s'entremêlaient dans ma tête, la transformant en un espèce de capharnaüm infernal. Aux soucis concernant l'instabilité d'Oësgard se liait l'inquiétude quand aux remous drows en Ithri'Vaan, le tout venant s'entrechoquer avec la politique suderonne et l'inconnue que constituait la nouvelle duchesse de Soltariel. Autant dire que je ne prêtais plus guère attention aux personnes qui déambulaient dans la grande salle, bien qu'en cette heure matinale nous n'y étions guère nombreux.

Lorsqu'une voix féminine derrière moi me demanda une entrevue, je répondis machinalement :


Je suis le baron d'Alonna. Et qui êtes-v...

A cet instant les petites synapses dans ma tête se remirent en ordre de marche sur la situation présente et analysèrent la voix. Cette analyse alluma tous les indicateurs d'alerte, accéléra la respiration et les battements du cœur. Une voix, une seule voix en ce monde pouvait me faire un tel effet, une voix qui m'avait manqué chaque jour depuis de trop longues semaines. Me levant et me tournant lentement, comme par crainte que tout cela ne soit qu'un rêve qui allait se briser à la lumière du jour, je murmurais :

Jena ?

Oui, c'était bien elle. Les traits tirés par la fatigue du voyage, le visage encore recouvert par la poussière du chemin, mais toujours aussi belle et aussi désirable. Jena, mon âme sœur, la seule femme qui comptait pour moi en ce monde et la seule raison qui me poussait à continuer lorsque l'adversité devenait trop insurmontable. On parle trop souvent du grand amour à tort et à travers, mais il existait entre nous deux une symbiose parfaite qui permettait à notre couple de traverser sans faillir les tempêtes et les crises.

Sans mot dire, je la pris dans mes bras. Que sont les mots face à un amour aussi pur et profond que le notre ? A voix basse, je remerciais Néera d'avoir veillé sur Jena et de me l'avoir ramené. Dans un royaume toujours au bord du gouffre, chaque trajet peut constituer un danger mortel et je savais que Jena n'aimait pas s’embarrasser d'une lourde escorte, ce qui ne manquait pas parfois de m'inquiéter. Certes sa robe de prêtresse la protégeait dans bien des cas, mais certains bandits ne craignent ni la colère des hommes ni celle des dieux.


Viens.

Inutile de prêter le flanc aux rumeurs en embrassant une prêtresse de Néera en public, tout le monde dans la région ne connaissant pas la profession... de foi... de Jena (intéressant jeu de mots qui vaut au baron un bonus de +1 dans sa compétence de blague). Montant les escaliers avec ma femme, je la conduisis vers la chambre où se trouvaient nos chères petites têtes blondes.

Tu m'as manqué, ma chérie, et aux enfants aussi. Le voyage et la découverte de Soltariel leur a permis de se changer les idées, mais tous les soirs ils me demandaient quand maman allait revenir.

S'il y avait eu quelques tensions entre Liliana et Jena avant son départ pour Missède, notre petite princesse agissant parfois avec trop de morgue aux yeux de sa mère, cela avait disparu bien vite. Lorsque Liliana me posait la question sur la date du retour de sa mère, je voyais de petites larmes pointer au coin de son œil. Cette absence avait permis à notre fille de comprendre que sa mère comptait bien plus pour elle que son rang ou le nombre de serviteurs à son service. Une leçon salutaire, quand on allait au fond des choses.

Les enfants dorment encore. Il y avait hier soir à la taverne une troupe de saltimbanque et le spectacle leur a tellement plu qu'ils étaient excités comme des puces. Tu n'as pas idée du temps qu'ils ont mis à s'endormir ensuite, ajoutais-je avec un petit rire.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeDim 21 Oct 2012 - 16:33

    Un petit rire m’échappa alors qu’il me tournait le dos et qu’il me confirmait être celui que je cherchais. Ce rire s’accentua encore un peu plus lorsque je le vis se tourner lentement pour me faire face. Pendant une seconde je pus lire l’incrédulité sur son visage comme s’il ne s’attendait pas à me trouver devant lui. Puis son regard changea du tout au tout et je me sentis, comme à chaque fois que j’étais avec lui, la plus aimée du monde ! Non, non, sans blague ! Il y avait dans son regard une telle intensité que je ne pouvais douter à aucun instant de son amour. Il me prit dans ses bras, mais trop brièvement à mon goût… Certes nous étions entourés de quelques badauds et tout le monde n’étai pas au courant de mes fonctions de prêtresse. Aussi ne fis-je aucun commentaire tandis qu’il me guidait dans les couloirs de l’auberge. Ses premières paroles me rassurèrent alors sur la présence de mes enfants. Qu’ils dorment encore à une heure aussi tardive me surprit mais je rigolais avec lui lorsqu’il me raconta leur soirée agitée !

    Quelques enjambées encore et Hanegard poussa la porte d’une chambre, je remarquais au bout du couloir la présence d’une paire de garde. La sécurité faisait partit de notre quotidien depuis de longs mois maintenant. Hanegard veillait seulement à ce que l’épisode Jaime ne se reproduise pas et comment lui en vouloir !
    Je rentrais donc dans la chambre qu’occupaient mon époux et mes deux enfants. A gauche le grand lit vide du Baron et à droite un autre lit dans lequel se serait les deux petits corps de Liliana et Dastan. Si je ne m’étais pas sentie si sale je me serais précipitée sur eux pour les couvrir de baisers, mais pour l’heure il me fallait faire un brin de toilette, du moins le minimum.

    Je me dirigeais donc vers le paravent derrière lequel se trouvait le nécessaire pour la toilette. Une baignoire vide et une commode. Dessus trôné un broc rempli d’eau fraîche, je la fis couler dans la vasque en faïence et m’arrosais le visage, le cou et les mains. Il me fallut frotter avec un coin de serviette pour faire partir toute la poussière incrustée. C’est donc les joues toutes rouges, mais propres que je retournais vers le centre de la pièce. Près du lit de mon époux se trouvait la malle contenant nos vêtements je fouillais dedans pour trouver des habits propres et plus seyants à mon statut de baronne, puis je retournais derrière le paravent pour retirer mes vêtements. J’enfilais ceux sentant bon le propre et regagnais le centre de la pièce en tenant mon corset. Clarys n’étant pas dans les parages ce fut donc à mon tendre époux de relacer cet objet de torture ! Personnellement j’aurais largement préféré l’envoyer voler à l’autre bout de la pièce et profiter de ce bref moment d’intimité avec Hanegard mais nos enfants dormaient là…


    - Je ferais monter de l’eau pour prendre un bain tout à l’heure… mais d’abord il y a quelque chose que je veux faire depuis dès jour !

    Je rompis la distance qui me séparait d’Hanegard et vint retrouver ma place habituelle au creux de ses bras. Sur la pointe des pieds, je me retrouvais à hauteur suffisante pour coller mes lèvres aux siennes. Ah…enfin ! Ce baiser j’en avais rêvé depuis le jour où j’avais quitté Alonna quelques semaines plus tôt pour me rendre à Missède et chaque jour depuis je n’avais qu’une hâte : retrouver ces deux petites lèvres charnues !

    Un bruit de couverture froissé me fit me reculer de quelques centimètres. Penchant la tête sur le côté, je vis la petite tête de ma fille dépassée de la couverture. Ses yeux fatigués avaient visiblement du mal à distinguer qui se trouvait au milieu de la pièce avec son père mais comme avec lui plus tôt, la lumière se fit rapidement.


    - MAMAAAN

    Et voilà que maintenant Dastan émergeait de son sommeil en sursaut, les larmes au bord des yeux près à éclater en sanglot à la moindre alerte. Et puis lui aussi finit par me repérer et l’instant d’après j’étais accroupie sur le tapis à serrer dans mes bras mes deux petits anges. Ils parlaient tous les deux en même temps pour me raconter tout ce qu’ils avaient vu et en maman parfaite j’essaie de suivre chacune des conversations tout en les couvrant de baisers et de câlins. Finalement pour rendre ces retrouvailles matinales plus simples, Liliana m’attrapa par la main et on se retrouva sur le grand lit.

    - Vous m’avez manqué mes amours ! Comment c’est passé votre voyage jusqu’ici ? Vous n’avez pas eu trop de difficultés ?

    Ma question était évidemment destinée à Hanegard mais mes deux adorables enfants décidèrent qu’ils pouvaient aussi me raconter leur voyage tous les deux en même temps, en se chamaillant sur certains détails et bien que je les serrais tous les deux dans mes bras, je n’avais d’yeux que pour Hanegard.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeLun 22 Oct 2012 - 9:04

Si je ne craignais pas de tomber dans le lyrisme à outrance, j’aurais dit que l’arrivée de Jena venait d’illuminer ma journée, et que le poids de mes soucis se faisait d’un coup plus léger sur mes épaules. La voir serrer dans ses bras nos enfants, entendre Liliana et Dastan tenter chacun en même temps de lui raconter ce qu’il s’était passé durant son absence me réchauffait le cœur. A Alonna, nous n’étions jamais séparés plus de quelques heures, alors que là nous venions de passer des semaines entières loin d’elle.

Les péripéties du voyage prenaient des proportions héroïques dans le récit de nos chères têtes blondes. Nous avions du traverser une région très instable politiquement à proximité de Diantra, et une bande de pillards nous avait coupé la route avant de se rendre compte que nous constitutions une proie trop grosse pour qu’ils puissent l’avaler. L’épisode s’en était conclu avec quelques échanges de tirs avant que les brigands ne déguerpissent sans demander leur reste, mais Dastan en fit un affrontement épique digne des contes de chevalier qu’il aimait qu’on lui raconte le soir avant de dormir.

Quand à Liliana, elle tenait absolument à parler à sa mère des festivités de la veille au soir, du cracheur de feu que dans la cour de l’auberge nous avait fait une impressionnante démonstration de son art et du barde qui nous avait chanté la geste d’un antique roi et d’une princesse emprisonnée. Tout cela en même temps formait une sorte de flot de paroles au milieu desquelles émergeaient aussi des questions sur ce qu’avait fait « maman », pourquoi elle était resté absente aussi longtemps et si elle allait maintenant rester avec eux.

Ce ne fut pas sans mal que je réussis à persuader nos petits diablotins que maman devait se reposer après son voyage et qu’eux devaient aller se décrapouiller afin d’être présentables lorsque nous irions au palais. Les confiants à une Clarys toute ravie de revoir sa maîtresse, je restais seul avec Jena.


Les enfants exagèrent… je ne me souviens pas du chevalier noir aux yeux flamboyants ni des centaines de bandits taillés en pièces, juste de quelques brigands mal avisés.

L’enlaçant, je l’embrassais de nouveau, avant de fixer d’un air faussement sévère les traits tirés et les cernes sous les yeux de ma tendre épouse. Je ne savais pas en combien d’étapes Jena avait fait la route entre Missède et Soltariel, mais j’étais sur d’une chose : elle ne s’était guère reposée et avait mené grand train.

Nous devions nous rendre au palais aujourd’hui, mais peut-être veux-tu prendre d’abord un bon bain bien chaud et dormir quelques heures ? Tu es épuisée, chérie, et là c’est le militaire qui parle, je sais reconnaître quelqu’un qui va s’effondrer. Crois moi, tu as besoin de sommeil.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeLun 22 Oct 2012 - 11:30

    L’imagination débordante de mes enfants me fit sourire. Ce fut avec une légère pointe de regret que je les regardais quitter mon étreinte pour rejoindre une Clarys toute en retenue mais visiblement ravie de me revoir. Lorsque la porte se fut refermée derrière eux, je poussais un long soupir. J’adorais mes enfants mais la fatigue accumulée n’allait pas de pair avec leurs cris de joie. Hanegard vint s’asseoir près de moi et je me lovais à nouveau dans ses bras, appréciant chacun de ses baisers. Le retrouver faisait s’envoler les dernières inquiétudes que j’avais eu au cours du voyage, maintenant il était là et tout irait bien. J’éclatais de rire lorsqu’il mentionna de pas avoir remarqué le chevalier noir et les centaines de bandits taillés en pièce.

    - Heureusement que les enfants sont là pour me raconter votre voyage alors. Sinon tu ne m’aurais décrit que la banalité des paysages ! Tu devrais d’ailleurs faire plus attention dorénavant. Une centaine de bandits et un chevalier noir aux yeux flamboyants…je ne sais vraiment pas comment tu as fait pour ne pas t’en rendre compte !

    Concluant ma phrase d’un baiser, je posais finalement ma tête sur son épaule et fut à deux doigts de m’endormir quand il me rappela que notre présence au château était attendu dans la journée. J’avais évidemment besoin de sommeil, malgré les semaines passées à Missède je ne m’étais pas encore remise de l’effort que j’avais fourni. Le mal dont souffrait la Baronne était si profond qu’il m’avait fallu user de tout mon art jusqu’à la limite de l’épuisement. J’étais peut-être allée un peu trop loin, après tout je n’avais pas pu quitter le lit les cinq premiers jours suivants mon intervention. Et le voyage de Missède à Soltariel n’avait pas vraiment arrangé cela malgré nos pauses fréquentes.

    - Un bain chaud me fera le plus grand bien. Dormir quelques heures ne changerait pratiquement rien. Seul le temps me rendra l’énergie que je donnais à Missède… Je ne pensais pas avoir à faire à un mal aussi profond…Ca ira mieux lorsque nous serons de retour chez nous.

    D’ailleurs, en parlant de chez nous. Durant mon séjour chez Viktor de Missède, j’avais entendu beaucoup de chose sur des troubles secouant le nord. Oësgard semblait en proie à une guerre civile sanglante… Ce genre de nouvelle ne pouvait que m’affliger davantage, moi qui m’évertuais à protéger la vie sous toutes ses formes. J’avais hâte de retourner à Alonna, là bas je pourrais me rendre utile, le Grand Prêtre enverrait probablement une dizaine d’adeptes et de prêtres en Oësgard pour soigner les blesser. Même si la perspective de quitter une nouvelle fois ma famille pour une durée incertaine me serrait le cœur, je ne pouvais renoncer aux vœux que j’avais prononcé en devenant Prêtresse de Néera, la marque sur mon cou me le rappelait chaque jour.

    - As-tu des nouvelles d’Oësgard ? La situation là bas semble critique…j’ai entendu dire que la rébellion était des plus sanglantes…

    J’avais bien d’autres questions à lui poser notamment sur nos enfants, mais elles devraient attendre plus tard. Je devais concilier beaucoup de rôle dans ma vie : épouse, mère, baronne, prêtresse… Ce n’était pas simple tous les jours mais à force d’entraînement je savais quand la mère devait s’éclipser derrière la Baronne et ainsi de suite.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMar 23 Oct 2012 - 8:48

Jena confirma la fatigue due au voyage, mais m’affirma pouvoir tenir son rang sans devoir se reposer. Je n’étais qu’à moitié convaincu, me demandant si ma jeune épouse ne surestimait pas quelque peu ses forces, mais je savais d’expérience que lui faire changer d’avis lorsqu’elle avait quelque chose en tête n’était qu’à peine moins compliqué que de repousser la mêlée du Racing. Certes j’aurais pu faire acte d’autorité maritale et exiger qu’elle se repose, toutefois débuter nos retrouvailles par une dispute ne m’enthousiasmait pas. Donc accord ! Qu’elle reste éveillée, notre charmante et têtue baronne adorée.

Changeant de sujet, Jena m’interrogea sur la querelle d’Oësgard. Querelle constitue un terme littéraire fort prisé car cachant artistiquement une guerre civile sanglante et impitoyable. La baronnie située au nord de la nôtre se déchirait dans ce conflit depuis de longs mois et pour l’instant aucun des deux cas n’avait marqué le point décisif qui emporterait la décision.


Norman et Odoacre rassemblent leurs forces, et le reste des seigneurs d’Oësgard balancent entre les deux camps, toujours prêts à tomber dans la trahison.

Ne vous fiez pas à la noblesse ! Tel avait été mon credo du temps où je servais comme mercenaire dans les armées de Serramire, tel l’était toujours aujourd’hui que je faisais partie de la noblesse. Mes craintes quant à la loyauté des nobles et à leur aptitude à respecter la parole donnée s’étaient peu à peu transformées en certitude depuis que je les côtoyais. A côté d‘un seigneur terrien lorgnant sur les terres de son voisin, une planche pourrie peut s’assimiler à une plaque de granit.

Rester totalement neutre ou m’investir au maximum dans la querelle d’Oësgard se trouvaient deux extrêmes auxquelles je ne comptais pas me rendre. Dans le premier cas, cela revenait à jeter à l’eau toute tentative de renouer des liens entre nos deux terres, dans le second cela constituait un coup de poker qui risquait de me couter plus qu’il ne rapportait. A l’inverse, monnayer une aide limitée permettant à un camp de prendre l’avantage au moment décisif sans avoir l’air d’agir en voisin trop agressif se trouvait à mon sens la meilleure solution.


J’ai échangé des missives avec le baron Norman et décidé de le soutenir. Il représente l’autorité légitime à Oësgard et ses objectifs coïncident plus avec les miens que ceux d’Odoacre. De toute façon, m’allier avec des rebelles dépositaires des crimes de Baudoin constituerait un mauvais signal politique.

S’allier avec des rebelles ne constituait pas une option que j’appréciais, l’importance de défendre l’autorité établie permettant également de défendre sa propre position en politique intérieure. Acclamé baron depuis près de six ans, et bien qu’ayant toujours du agir contre les rebelles, Norman ne pouvait qu’être considéré comme baron. Usurpateur dirons certains, mais une usurpation réussie et durable devient base de légalité historique.

Changeant à mon tour de sujet, je revins sur le voyage de Jena.


Et à Missède ? Tes soins ont-ils portés leurs fruits ?
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMar 23 Oct 2012 - 11:31

    Alors qu’Hanegard m’exposait la situation d’Oësgard et son implication auprès du Baron, une domestique passa la tête discrètement à la porte. Elle portait un seau d’eau fumante. Un bref hochement de tête de ma part et une seconde après elle faisait entrer une série de petit garçon d’âge différent, probablement les enfants de l’aubergiste, chacun tenant un seau pour le verser dans la baignoire derrière le paravent. Devant cette intrusion je me redressais, histoire de ne pas paraître avachie sur le lit à côté de mon époux…inutile de pourrir mon image à peine arrivée ! Une minute à peine et ils étaient tous ressortis, je poussais un long soupir et bondit du lit prête à me laisser littéralement fondre dans ce bain, probablement commandé par ma dévouée Clarys.

    Je me contorsionnais dans tous les sens pour dénouer la robe que je venais à peine d’enfiler et la fit glisser à mes pieds. Je passais mes doigts dans ma tresse emmêlée et couverte de poussière puis me tournais vers Hanegard.


    - Tu as parfaitement raison de t’allier avec le Baron légitime. Ce qui m’inquiète ce sont les rumeurs croissantes de crimes barbares et brutaux. Ils s’en prennent aux femmes et aux enfants au même titre que s’il s’agissait de soldats armés…

    Cette phrase était dites avec le plus grand sérieux du monde, mais remise dans le contexte je pouvais comprendre que mon époux n’ait pas compris la moitié de mes paroles. Rappelons tout de même que je me trouvais en tenue d’Eve, en plein milieu de la chambre et que cela faisait plusieurs longues semaines que nous ne nous étions pas vu. Lui adressant un sourire amusé, je rejoignis le bain chaud derrière le paravent. Ni une ni deux je fus à l’intérieur et je savourais le contact de l’eau chaude et du savon, autant sur ma peau que sur mes cheveux. Sentir le propre après des jours de chevauchée…voilà un luxe que j’adorais pouvoir m’offrir.
    Je sentais chacun de mes muscles se délasser à mesure que l’eau chaude faisait son effet.


    - Mon voyage n’aura pas été vain…Si j’étais arrivée un jour trop tard cette pauvre Baronne n’aurait pas survécue aux soins ridicules que lui administraient les médecins de la Cour. Le premier jour j’ai réussi à guérir ses blessures physiques, j’ai voulu soigner son âme par la même occasion mais le mal était trop profond, il m’a fallu plusieurs jours pour me remettre de mes premiers soins. Et puis, un peu chaque jour je l’ai aidé à faire son deuil… Je n’avais jamais rencontré une souffrance pareille…

    Je me souvenais encore de cette peine immense que j’avais ressentie au contact de Kathleen de Missède. Elle avait perdu son fils et inévitablement cela m’avait rappelé l’absence et le manque de mes enfants. D’ailleurs même si ce bain était fort agréable je ne comptais pas le prolonger outre mesure tant j’avais hâte de passer du temps avec eux.

    - Tu sais chéri, nous avons été séparé bien trop longtemps pour que j’apprécie de faire la conversation à ce paravent. Que dirais-tu de me rejoindre ? Nous ne sommes pas attendu dans l’heure que je sache !

    Un grand sourire aux lèvres je croisais mes bras sur le rebord de la baignoire et penchais la tête vers l’extérieur. Je pouvais voir un coin du lit juste de l’autre côté du fameux paravent en bois. Coin de lit où se trouvait très exactement mon époux. Croisant son regard je lui tendis la main en riant doucement. Et bien quoi ? Vous vous attendiez à ce que je lui propose de prier en cœur pendant une heure ou deux après dès semaines de séparation ? Et puis oui, je n’ai pas honte de dire que j’utilise des moyens déloyaux pour le faire craquer ! Quoi que de toute façon…mon cher et tendre n’est jamais très difficile à convaincre lorsqu’il s’agit de discussion approfondie sur des sujets divers et variés dans une baignoire.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMer 24 Oct 2012 - 13:33

Je ne pouvais nier que des exactions aient eu lieu en Oësgard au cours de la guerre, mais toutes les guerres civiles sont ainsi emplies de ce genre d’horreurs. Étonnamment, combattre les siens faisait encore plus ressortir les pires aspects de l’humanité qu’un conflit ordinaire, et Jena ne m’apprenait hélas rien. Les rumeurs sur des massacres de villages entiers atteignaient désormais la sphère publique, dans l’indifférence générale tant ce genre de nouvelles devenaient routinières en ces temps troublés.

Il n’est hélas pas dans mes moyens d’arrêter ces massacres. Je ne peux que tenter d’accélérer le dénouement de la guerre pour que cela s’arrête.

Là où j’avais fais fort, c’était dans ma capacité à rester stoïque et sérieux alors que Jena se déshabillait et que je me trouvais séparé d’elle depuis des semaines. Maîtrise de soi admirable et remarquable digne des plus grands moines zen assis en haut d’une montagne en train de manger du yaourt au lait de yack tout en méditant sur l’absolu de l’existence. La charmante vision disparut derrière le paravent, ce qui me permit de remettre bien toutes mes pensées en ordre.

Jena me parla alors des soins apportés à la baronne de Missède. En bon militaire plus habitué à démolir qu’à soigner et totalement profane en magie, je ne comprenais pas toujours bien ce que le don de Néera lui permettait de réaliser. Néanmoins, je notais surtout l’amélioration de l’état de la baronne, non sans admettre en mon for intérieur que politiquement cela ne me déplaisait pas. Traitez-moi de cynique si vous voulez, mais on ne soigne pas la femme d’un seigneur terrien sans quelques arrière-pensées politiques.

La politique disparut brutalement du scope de mes réflexions lorsque Jena me proposa de la rejoindre dans la baignoire. La durée de réflexion avant d’accepter aurait pu servir de mesure à l’unité atomique de temps, et mes vêtements rejoignirent ceux de Jena sur le lit tandis que je me glissais rapidement à mon tour dans l’eau chaude. La suite peut se deviner aisément, mais la curiosité du lecteur se voit gentiment mise à la porte afin de laisser notre couple préféré reprendre contact. Oui… reprendre contact… le terme est assez bien adapté.
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Jena Kastelord
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeSam 27 Oct 2012 - 7:21

    Ce bain chaud était déjà très agréable mais une fois qu’Hanegard m’avait rejoint je dois dire qu’il fut encore plus…délicieux. Nous passerons les détails intimes de notre vie de couple, mais pour les plus curieux je déclarerais seulement que pour faire cela dans une baignoire comme celle-ci, il faut être pourvu d’une souplesse exceptionnelle !
    Quoi qu’il en soit, une bonne heure après mon arrivée, je quittais les eaux, devenus tièdes, de mon bain. Amusée, je constatais les dégâts provoqués par n os ébats aquatiques… de l’eau partout ! Fouillant dans la malle j’en sortis l’une de ma robes blanches que je portais comme dessous habituellement puis m’installais sur le lit pour regarder mon époux s’habiller. Je me sentais étonnamment reposée, chose surprenante quand je me rappelais de notre activité agitée !

    Même si j’aurais préférée rester enfermer dans cette chambre d’auberge avec lui, je n’en oubliais pas moins que nous étions attendu aussi en fis-je aucun commentaire lorsque, une fois vêtu, il ouvrit la porte de la chambre et appela Clarys. Ma fidèle amie fit son entrée un grand sourire aux lèvres, elle ne fit aucun commentaire sur l’état du coin réservé à la toilette, elle se précipita juste vers moi et me saisit une main qu’elle serra doucement en me posant mille questions. Hanegard s’éclipsa, non s’en m’adresser un nouveau sourire, et je restais entres les mains expertes de Clarys.

    En quelques minutes elle fit de la voyageuse sauvageonne que j’étais à mon arrivée une Baronne digne de ce nom. Un peu de parfum, quelques bijoux, une coiffure toute en tresses entortillées et en chignon, et une robe lassée au centimètre près. Oui j’étais bien redevenue la Baronne d’Alonna…je ne pouvais quasiment plus respirer ! Je profitais de ces minutes passaient seulement avec elle pour répondre à ses questions et poser les miennes sur mes enfants, mon époux et tout le reste. Quand je fus fin prête je me tournais vers elle.


    - Tu devrais te dépêcher d’aller te changer, nous n’allons pas tarder à partir.
    - Mais je ne vous accompagne pas, je reste ici avec les enfants.
    - Oh, et bien comme les enfants nous viennent avec nous….je suppose que plus rien ne te retiens ici ! Va te changer
    - Mais je n’ai pas emporté de tenue appropriée…

    Suite à ses paroles, je fouillais dans mes propres malles et malgré ses protestations, elle finit par céder devant mes menaces. Ce fut donc à mon tour de l’aider à s’habiller et à se coiffer. J’avais l’impression de retrouver mes anciens gestes, lorsque je n’étais qu’une simple demoiselle de compagnie au service d’une vieille pie machiavélique.

    Enfin prêtes nous quittâmes la chambre ensemble pour rejoindre le reste de ma famille. Hanegard était déjà en bas dans la grande salle avec nos enfants. Quand j’arrivais sur place je vis aussitôt les petits yeux rouges de Dastan. Sa tête pleine de cheveux bruns se tourna vers moi et aussitôt il quitta le banc sur lequel il était assis pour venir dans mes bras. Il me murmura qu’il avait cru que j’étais encore partie et que je ne lui avais même pas dit au revoir. Un baiser sur ses deux joues et je rejoignis ma fille, qui elle aussi semblait soulagée, et mon tendre époux. Je m’installais près de lui et me penchais pour l’embrasser. Le « beurk » qu’émirent à l’unisson nos enfants me fit sourire.


    – Vers quelle heure sommes nous attendus ? J’aimerais manger quelque chose avant de partir !
    - Père a déjà penser à cela. déclara une voix alors qu’on posait devant moi une assiette.

    Me tournant j’eus le plaisir de voir le visage tout sourire de Merwan. Il était le seul en employer ce genre de terme avec nous. Après tout, il savait parfaitement qu’il n’était pas notre fils, mais depuis des années maintenant ils vivaient avec nous comme si cela avait été le cas. Je déposais un rapide baiser sur sa joue pour ne pas gêner sa fierté de soldat en devenir et me tournais vers mon assiette remplie de viande froide et de fruit. Mes enfants avaient déjà commencé d’y picorer dedans, et Dastan, toujours assis sur mes genoux, se fit un devoir de me faire passer les morceaux les plus appétissants selon lui.


    - Alors qu’est-ce que j’ai raté pendant toutes ses semaines ?

    Cette phrase était adressée à toute ma petite famille, même si je n’avais d’yeux que pour mon cher Hanegard. J’aurais aimé profiter de cet instant encore un peu avant de quitter cette auberge pour retrouver les convenances et la bienséance de rigueur à la cour d’une Duchesse.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMar 30 Oct 2012 - 9:43

Le lien entre Merwan et notre petite famille était des plus particuliers. Orphelin recueillit par Jena suite à cette ténébreuse histoire avec la drow Ilinsar, on aurait pu dire que nous l’avions adopté par la force des choses, comme pour tenter de réparer certains crimes de notre Némésis. Sans être notre fils, nous le considérions quasiment ainsi et il jouait le rôle de grand frère pour Dastan et Liliana. Certes il savait n’avoir aucun droit sur notre héritage, mais de toute façon la vie à la cour ne l’intéressait pas. Fasciné par les récits des vieux vétérans de la citadelle et l’imagination enfiévrée par les récits de batailles héroïques, l’adolescent s’était mis en tête de devenir chevalier.

Conscient que sa position à la cour serait toujours malaisée, et que certains risqueraient de voir en lui un fils bâtard, je l’encourageais à adopter le métier des armes. Au moins parmi les soldats il n’aurait pas à supporter les remarques et les piques des courtisans, qui à demi-mots savaient blesser ceux qui ne s’enfermaient pas dans une carapace mentale. Cible facile pour ces charognards de salon, Merwan trouvait au sein de l’armée un esprit de corps où il s’épanouissait. Pour être tout à fait honnête avec moi-même, j’espérais le voir un jour atteindre des grades élevés, voyant tout l’intérêt à disposer dans l’armée d’un relai supplémentaire qui me soit parfaitement loyal.

J’avais donc accepté qu’il vienne avec nous à Soltariel comme écuyer, et depuis qu’il pouvait arborer par dessus sa tunique le tabard aux armes d’Alonna, Merwan ne se sentait plus de joie. Je le soupçonnais même de dormir avec, souriant discrètement face à cette fierté d’adolescent. Pour autant, je refusais de le laisser porter une épée au quotidien, son maître d’arme m’ayant indiqué que son élève progressait bien mais qu’il s’en fallait encore de beaucoup qu’il puisse tenir tête à un épéiste expérimenté. Ne voulant pas le voir se mêler des duels qui parfois ensanglantaient la noblesse, Merwan devait pour le moment se contenter d’une dague passée à sa ceinture.

Le repas nous permit de discuter entre nous comme si nous étions de retour à la maison, d’échanger les dernières nouvelles et tout simplement de nous retrouver. Le tavernier nous mettait à disposition une salle à l’écart des autres clients, car je ne voulais pas sentir en permanence vingt paires d’yeux me fixer lorsque je me retrouvais avec Jena et les enfants. La présence de la noblesse nordique intriguait et excitait la curiosité des locaux, ce qui ne manquait pas d’intérêt pour aider mes clercs à réaliser leur mission mais devenait parfois un peu pénible.

A la fin du repas, je demandais à Merwan d’aller vérifier si le carrosse se trouvait prêt, afin que nous puissions nous rendre au palais pour les cérémonies. Dans ce genre d’évènements tel les couronnement, il faut être vu fréquemment et attirer à soi la lumière des projecteurs, seul le palais nous permettrait de le faire.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeLun 5 Nov 2012 - 21:48

Nakor avait raccompagné le fougueux et fringuant Archonte d'Ydril en sa place forte, cela faisait longtemps que le magicien n'avait arpenté les terres humaines et cela lui manquait cruellement, après tout, la mère patrie est chère au cœur de l'exilé. Comme toujours, le monde des hommes était plein de rumeurs, de vie, d'espoir, de folie et de gens étranges! Enfin, Nakor était quelqu'un d'étrange, alors de là à trouver d'autres personnes plus étranges que lui, ou des gens normaux, il n'y avait qu'un pas! Les deux compères eurent un chemin plutôt intéressant mais là n'est pas le point de l'histoire. Le vieux fou laissa donc son jeune ami, pour qui, il avait tant d'affection, et repartit sur les routes. Il voulait se rendre au Langehack afin de rencontrer un homme qui s'intéressait de prêt à Nisetis. Et il s'avérait que le magicien à la longue barbe blanche était l'expert humain en ce qui concernait les affaires de Nisetis. Ses pas s'orientèrent donc dans la bonne direction mais sur le chemin il tomba sur deux paysans l'un était borgne et l'autre édenté. Le mage leva sa main et les salua, quand un des deux, le borgne, donna un coup de coude à son confrère et glissa

"Tu vois ce que je vois vindieu! C't'un mago pour sur!
-Heuuuu j'vois meuuu qu'toa l'bigleu!
-Ferme la vieille barrique écornée
-C'toa qu'echorné tête de veau!'

Et les deux paysans se mirent à se battre à coup de fourche. Des vrais épéistes, enfin avec la mauvaise arme, mais habiles et encore vifs! Nakor accouru et donna un grand coup de son bâton sur les deux fourches qui venaient de s'entrechoquer et intima

"Assez messieurs! Enfin du calme!
-Et qu'es'ce tu veu toa
-Ouais, tu veux un coup de fourche dans les yeux l'vieux!
-Pardon?"

Et voilà que les trois se mirent à se battre à grand renfort de coup de bâton et de fourche. Ils avaient osé défier et menacer Nakor, quelle audace. Le sorcier tapa dans l'œil valide du borgne et dans la bouche de l'édenté, qui tous deux tombèrent à terre, abasourdis.

"Assez maintenant bande d'imbécile heureux que vous êtes à vous tous seuls!
-Pardon maitre mago, on voulait pas vous faire eud mal
-Oué, rien qu'on vouloua vous faire.
-Surtout pas à un mago qui va aller trouver la fête à la ville
-Une fête?
-Oui, vous alloua bien à la couronnement de l'aut'duchesse là?"

Nakor se redressa un peu, surpris d'apprendre un tel événement et regarda les deux fous dans les yeux, un grand sourire sur les lèvres en disant

"Au départ non, mais maintenant ... oui!"

Nakor agita sa main libre dans l'air et les deux fourches allèrent se planter loin l'une de l'autre, dans la terre, sous les yeux ébahit des deux paysans qui avaient la confirmation que le vieillard était un sorcier. Il donna un dernier conseil

"Et plus de bêtises avec vos vilaines fourches ... les deux!"

Puis Nakor se remit en route, droit sur Soltariel. Le couronnement de la nouvelle duchesse, une descendante sans doute, de celle qui avait autrefois cherché à établir un ordre de magicien sur ses terres. Voilà qui serait intéressant à voir de prés et puis il n'était pas à un ou deux jours prés, il aurait le temps de gagner Langehack. Le chemin fut rapide, Nakor connaissait bien les routes par ici, pour les avoir longtemps parcouru autrefois.

Les heures passèrent et le pèlerin violet arriva enfin à destination la cité était en effervescence et le mage se glissa aisément à l'intérieur des murs. Il y avait la fête, la joie, les boissons et tout ce qui était nécessaire à la liesse du peuple. Nakor, un immense sourire sur les lèvres alla bon train et arpenta les rues. Il tomba sur une joyeuse troupe de fieffés soiffards qui l'interpellèrent

"Eeeeeeeeeet viens làààààà grand père! Boiiiiiiiiiis donc avec nouuuuuus!"

Nakor se mit à rire et hurla à son tour

"J'aaaaaarriiiiiiiive!"

Puis tout le monde explosa de rire et ils lui offrirent une bonne grosse chope de bière. Nakor allait le porter à ses lèvres quand une vague de manants remonta la rue et que la petite troupe fut entrainé et bousculé vers le haut de la rue, en direction d'une série d'auberges. Nakor s'offusquait sans cesse, en essayant de ne pas renverser sa bière

"Hooo mais enfin ... faite attention ... assez ... là!"

Mais il n'y tint plus et se renversa sa bière sur sa barbe. Il se mit alors à hurler toute langue dehors et vint fracasser la chope de bière sur le premier crane devant lui. L'imbécile heureux qui avait reçu la chope sur la tête, envoya son poing dans la figure du vieux fou, qui l'esquiva. Celui derrière lui se le ramassa en plein nez et tout ce petit monde se mit à se battre. Trois d'entre eux attrapèrent Nakor par les pieds et le dos, le soulevèrent et coururent le long de l'allée avant de le balancer par la première fenêtre qui se présentait à eux. Il traversa donc le verre, chapeau en avant et atterrit à même le sol, son bâton à la main. Les faquins continuèrent de se battre et la garde serait bientôt là. Le vieux sorcier se releva, s'épousseta la barbe, inclina très brièvement la tête en direction de la petite troupe présente, qui restait abasourdis. Nakor nota mentalement qu'il semblait connaitre le jeune homme présent mais se retourna et invectiva la troupe

"Bande d'arriéré mentaux, gourgandins de bas étages, porcs sans manière, chiens immondes, misérables culs de bas-fosses! Vous allez voir!"

Puis le magicien leva une main et balança une boule d'éclair dans la troupe. Chacun de ces soiffards fut irradié et tous se retournèrent vers l'intérieur de l'auberge, souffrant encore de la douleur crée par le choc magique.

"Foutez moi le camp bande de rats et que jamais je ne revois vos visages scélérats où je vous tuerais tous de mes propres mainnnnnnnnnns!"

Tous partirent comme des dératés en courant avec vigueur pour s'éloigner de celui qui était peut-être un sorcier de la duchesse. Après avoir promis mort et sentence avec vigueur, Nakor se retourna, comme si absolument rien ne s'était produit et se mit à sourire, comme pour s'excuser de ce qui venait de se passer

"Euuu ... voilà ... voilà ... ils ... ils ne reviendront plus je crois ... humm ...."

Puis planta son regard parmi ceux qui étaient présents, Nakor eut un hoquet de stupeur et, faisant fit de la troupe armée jusqu’aux dents, ajouta un

"Mais ... ... seigneur Kastelord?"

Alors ça, Hanegard, ce bon et jeune seigneur sympathique qu'il avait croisé autrefois à la cours de feu le roi Trystan le bon. Sa vue lui jouait-elle des tours? Allait-il se faire tuer par les gardes du baron? Il allait vite le savoir, pour sûr.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 10:05

Les cérémonies liées du couronnement s’étalaient sur plusieurs jours, afin que le peuple ait bien le temps d’en profiter et que la noblesse ait bien le temps de se montrer. Classique, on ne réunit pas ses pairs à grands frais pour un simple banquet, la politique exige d’étaler à la face du monde sa richesse et sa puissance autant que faire se peut. Pour autant, la fatigue s’accumulait et alors que nous venions de regagner l’auberge du magister, je pensais déjà avec intérêt à une bonne nuit de sommeil dans un lit bien douillet. Dehors par contre, les festivités continuaient à battre leur plein, l’alcool coulant à flot aidant à donner un air de fête à la ville toute entière. Les enfants venaient d’être envoyés à l’étage avec Clarys pour se laver, et je dinais tranquillement avec Jena lorsqu’une vitre de l’auberge vola en éclat.

L’obus qui venait d’entrer via une ouverture non prévue à cet effet par l’architecte du bâtiment ressemblait à… comment le décrire ? A une barbe poisseuse de bière au milieu d’un fatras de tissu violet, le tout surmonté par un chapeau pointu dument froissé. Au premier abord, l’inconnu aurait pu passer pour un quelconque clochard ou ivrogne venu se rincer la dalle à Soltariel et entrainé dans une bagarre d’ivrogne. Mais au second abord, et la boule d’éclair confirmait cette théorie, il s’agissait d’un archimage venu se rincer la dalle à Soltariel et entrainé dans une bagarre d’ivrogne. La différence est certes subtile mais néanmoins importante.


Vous ?

Je connaissais bien ce visage ridé au regard malicieux, l’ayant plusieurs fois croisé à Diantra du temps du règne de feu le roi Trystan. Considéré à l’époque comme une des personnalités les plus influentes du royaume, sa chute avait suivi celle du monarque. Faisant un effort pour rester calme, je conduisis Nakor et Jena jusqu’à une petite pièce à côté de la salle commune où nous disposerions d’un peu plus de calme. Avant de refermer la porte derrière nous, j’ordonnais aux gardes :

Je n’y suis pour personne. Et faites réparer cette fenêtre.

Après Johann quelques semaines auparavant, Nakor. Le destin semblait s’amuser à mettre sur ma route les anciens compagnons de Trystan. Pour autant, l’ancien mage royal était bien la dernière personne que je m’attendais à rencontrer si loin dans le sud. Le danger rôdait dans la région pour les anciens partisans de Trystan, mais les mages ne sont pas connus pour agir selon les règles de la logique et de la prudence.

Par les Cinq, que faites vous donc ici, Nakor ? Nous ne sommes pas loin de Diantra où vous n’êtes plus en odeur de sainteté.

C’était le moins que l’on puisse dire. Devenu l’un des rares vestiges de l’ancien règne, l’archimage ne pouvait qu’être mal vu par les assassins de Trystan. Lors de révolutions telle celle qui avait secoué la capitale, faire table rase du passé et se débarrasser de tout témoin gênant constituait une priorité pour le nouveau pouvoir. Me rappelant brutalement que Jena n’avait pas été une habituée de la cour de Diantra et que Nakor n’était pas venu à Alonna depuis de longues années, j’entrepris de faire les présentations.

J’en oublie la politesse. Nakor, je vous présente Jena, mon épouse. Jena, voici l’archimage Nakor dont tu as sans nul doute entendu parler.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 19:53

    Wohwohwoh ! On se calme là ! Qu’est-ce que c’est que cette chose en robe violette toute froissée et à la barbe dégoulinante ? Le Sud était décidément plein de surprise… Et je ne croyais pas si bien dire puisque quelques secondes après une boule d’éclair jaillit des main du vieillard pour disparaître dans la ruelle. Non mais qu’est-ce que c’était que ça maintenant hein ? Ne pouvions-nous pas profiter du calme de notre soirée autour d’un bon petit repas ? La journée avait été assez longue et éprouvante comme ça…et je ne rêvais que d’une chose me glissait dans le lit douillet à l’étage.
    Suivant mon époux – à contre cœur mais par devoir martial – je fermais la porte derrière nous et me tournais vers l’étrange personnage. Visiblement les deux hommes se connaissaient de longue date en revanche moi je ne pensais pas avoir déjà eu …l’honneur de le rencontrer.

    Retrouvant ses manières, Hanegard me présenta à l’inconnu. J’inclinais la tête pour le saluer mais ne percutais pas d’avantage à l’annonce du nom.


    - Je suis enchantée de faire votre connaissance. En revanche je suis navrée de reconnaître que je ne connaissais pas votre nom avant ce soir. Mais soyez sur que je n’oublierai pas un homme qui soigne si bien ses entrées !

    Accompagnant sa boutade d’un sourire éclatant, Jena fit quelques pas dans la petite pièce et m’installais dans l’un des fauteuils. J’étais fatiguée mais je devais reconnaître que cette rencontre surprenante attisait ma curiosité. Or de question que je rate la moindre phrase de la conversation qui allait suivre.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 22:26

Ainsi c'était bien lui, Hanegard de Kastelord. Lors de ses visites à la cours de feu le roi Trystan, Nakor l'avait trouvé aimable, courtois et surtout de bon esprit, droit et juste. Ce dernier sembla le reconnaitre aussi, et calmant toute sa petite troupe, il entraina le vieux fou dans une pièce contigüe à celle de la salle commune. Il vit aussi venir sa femme et exigea qu'ils restent seuls absolument, envers et contre tout. Il donna l'ordre de réparer la fenêtre et ferma la porte. Il invita le sorcier à prendre place et lui posa une question tout à faire intéressante. Le vieux fou hocha la tête, un léger sourire sur les lèvres et les yeux étrécit, comme pour montrer qu'il comprenait ce qu'Hanegard était en train de dire et de sous-entendre mais qu'il y avait plus que cela derrière ses propos. Il en revint aux politesses et le présenta à sa femme. Nakor se leva, inclina la tête avec respect, une main sur le cœur et prit la suite de la conversation

"Je suis enchanté de faire votre connaissance Ma Dame, car seule une personne pleine de courage, de vie et de droiture a pu épouser un tel homme!"

Et aller hop, quelques gentilles remarques sur Jena et sur son mari évidemment. Il continua à garder son tour de parole mais se rapprocha de la porte et s'abaissa jusqu'à la serrure, il avança son œil jusqu'au trou laissé par la clef qu'il venait d'enlever et tint son petit discours

"Je n'ai pas beaucoup côtoyé votre mari ma chère, mais j'ai pu déceler en lui le courage et la vertu d'un vrai noble, digne de ce nom, à l'époque où j'étais le conseiller en magie de feu sa Majesté le roi Trystan de Diantra!"

Ainsi pendant qu'il expliquait les raisons qui ont amené son mari et lui même à se rencontrer et pourquoi elle pouvait éventuellement le connaitre, il se mit à gesticuler, faisant d'étranges gestes. Voilà ce qui se passait de l'autre côté de la porte : Nakor avec le vent et ses pouvoirs de manipulations avait soulevé l'ensemble des morceaux de verre qui étaient tombés au sol. Il les ramena vers la structure en pierre qui la soutenait habituellement et pu voir au travers du chat de la serrure que les gardes s'éloignaient, un brin effrayés. Puis une fois que le verre en morceau fut agglutiné, Nakor leva ses deux mains, paumes ouverte contre la porte et se tut. De la chaleur se fit sentir dans la salle commune et le verre se mit à fondre, jusqu'à devenir mou et le vieux cinglé reforma la fenêtre. Elle se solidifia ensuite et un brin plus opaque et moins régulière qu'elle ne l'était avant d'être défoncé par Nakor, la fenêtre était de nouveau intacte. La barbe blanche se redressa alors en poussant un léger râle d'effort, comme un bon vieux grand père qui avait du mal à se relever et glissa

"Ce que je brise, j'aime le réparer ... où en étions nous? Ha oui ... Diantra"

Puis Nakor redevint soudain beaucoup plus sérieux et continua, en regardant tour à tour Jena et Hanegard et en rejoignant son siège

"En effet Hanegard ... ho, vous permettez que je vous nomme Hanegard, Hanegard?"

Nakor adorait cette phrase qui indiquait clairement qu'il prenait le droit qu'il demandait, quoi qu'il arrive. Il riait un peut à chaque fois, dans sa barbe avant de continuer.

"Depuis le meurtre de Trystan, celui qui a prit son pouvoir, après bien sur, avoir ordonné sa mort n'est pas très enclin à me revoir sur ses terres. J'étais là Monseigneur, quand Trystan est mort, usant d'un puissant sortilège j'ai pu me retrouver dans la salle du trône, le cadavre de feu le roi aux pieds d'Aetius d'Ivrey, désormais régent. J'ai dû quitter la ville avec les forces qui me restaient sous peine de subir le même sort que ce cher Trystan. Mais une fois mes forces retrouvés, voilà le dilemme qui se présentait à moi Monseigneur. Rester en exil aux côtés de Glenn Hereon en Naelis, loin des affaires du monde, en jouant donc le jeu du tyran qui venait de monter sur le trône, ou prendre le risque de vivre. Et bien j'ai choisi, Ma Dame : jamais l'obscurité ne doit prendre le pas sur la lumière, je refuse que la peur me gagne et m'empêche de vivre, je refuse de donner cette victoire au régent! Alors je reprends mon droit le plus absolu d'arpenter le sol de la Péninsule, de renouer contact avec les gens de ce monde et de remettre mon nez dans les affaires du monde. Et puis j'ai promis au régent que, lorsqu'il sera lui même trahit et qu'il tombera, je serai là pour le voir. En six cent vingt six ans, j'en ai vu des rois tomber, et les tyrans sont ceux qui tombent le plus vite, croyez moi!"

Puis un sourire bien malicieux apparut sur le visage du magicien qui termina ainsi

"Mais au contraire de ce que les gens pensent, je ne suis pas complètement fou Hanegard, voyez-vous? Je reste sur le qui-vive et je surveille mes arrières ... vigilance constante tout simplement. La guerre semble frapper le nord et le régent est trop occupé pour s'inquiéter de manigances éloignées d'un vieillard comme moi. Je peux donc courir la Péninsule sans trop de danger, surtout au sud, je suis un grand ami d'Altiom d'Ydril que je viens de quitter voilà quelques jours et je suis en route pour le Langehack. Mais j'ai entendu dire qu'il y avait une fête ici? Et ainsi, me voici! Pourriez-vous ... m'en dire plus?"

La question était plus qu'ouverte, Nakor avait besoin de nouvelles fraiches de la péninsule, il voulait aussi savoir ce qui se tramait en Soltariel, qui était la nouvelle duchesse et surtout quelle était la position d'Hanegard face à tout cela, pourquoi la guerre éclatait, quels étaient les tenants et les aboutissants. Le mage s'attendait autant au point de vu du seigneur que de la dame d'Alonna bien sur, il n'avait jamais négligé le point de vue acéré d'une femme intelligente!
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeJeu 8 Nov 2012 - 10:47

Bien que sceptique sur le fait qu’Aetius d’Ivrey se désintéresse du vieux fou qui constituait un témoin fort gênant, je mis le sujet de côté. Après tout, Nakor savait prendre soin de lui-même, en maintes reprises il l’avait prouvé. Les mages vont et viennent souvent sans trop savoir pourquoi, et apparemment Nakor ne faisait pas exception à la règle. Seule la curiosité l’avait poussé à se rendre dans la cité en fête, non pas la volonté spécifique de se rendre aux festivités et de rendre hommage à la nouvelle duchesse.

La fête est en l’honneur du couronnement de Margot de Soltariel, la nouvelle duchesse. Je m’avoue d’ailleurs surpris que l’archonte d’Ydril ne vienne pas… bien qu’au vu du passé récent on pourrait comprendre de sa part une certaine réticence à s’exposer en terrain hostile. Altiom est sans doute sage d’agir avec prudence et d’éviter de rallumer d’anciennes braises.

Des accidents pouvaient arriver en de telles circonstances, et le peuple de Soltariel se souvenait de la guerre causé par le comte Diogène. Comment aurait été accueilli le nouveau seigneur d’Ydril ? Cela ne me concernait en rien mais on pouvait supposer qu’une part au moins de la population l’associerait aux troubles passés. Jugement faux et injuste, mais la loi des masses n’est pas basée sur la raison. Les guerres entrainent des haines puissamment ancrées que seul le temps peut apaiser. La duchesse Inès avait veillé à présenter Ydril comme la source de tous les maux et comme une terre n’abritant que des scélérats sans foi ni honneur, on ne défait pas aisément une telle réputation.

Enfin, au moins le sud est en paix, et à défaut de vivre en bonne amitié ses seigneurs ne tirent pas l’épée. J’aimerais en dire autant du nord, mais l’instabilité politique de Serramire et d’Oësgard ne nous promet que des jours sombres.

Je ne comptais d’ailleurs pas m’attarder outre mesure si loin de mes terres alors que la tension montait un peu plus chaque jour. Une entente sur un partage du pouvoir ne constituait pas une solution viable à Oësgard, ni un camp ni l’autre n’acceptant autre chose que la prérogative absolue. N’oubliant tout de même pas mes devoirs d’hôte, je fis amener victuailles et boissons afin de permettre au sage multi-centenaire de se restaurer. Et accessoirement, Jena et moi aussi commencions à avoir l’estomac dans les talons. Tout en mangeant, je repris :

Vous êtes passé par Naelis me dites-vous ? La cité se remet-elle de l’attaque drow ? Les troupes que j’avais envoyées pour secourir Glenn Hereon sont revenues à Alonna, aussi je n’ai pas reçu d’informations récentes. Malheureusement, trop peu de nobles dans le royaume comprennent que Naelis sera notre premier rempart si les drows se retournent vers nous, et qu’il faut donc veiller à ce que la cité prospère sous la férule d’un allié fiable.

Depuis l’époque où le Karliik Glenn avait mené ses osts jusque sous les remparts d’Alonna, les ténébreux seigneurs du Puy semblaient se désintéresser des terres humaines, n’y menant que des raids ou de brèves incursions leur permettant d’instiller la peur. L’effort de guerre drow semblait se tourner vers les terres elfiques, toutefois il aurait été stupide de considérer cet état de fait comme éternel et inamovible.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeLun 12 Nov 2012 - 12:04

    Ainsi donc le vieil homme que j’avais sous les yeux avaient été le conseiller en magie du Roi Trystan…Alors là forcément il y avait de quoi être impressionnée ! Les petites gentillesses qu’il m’adressa me firent sourire et j’inclinais la tête pour le remercier. Je l’écoutais ensuite conter le triste récit de la mort de notre bon Roi. Les paroles de Johann me revinrent en mémoire. Elle nous avait donc bien dit la vérité à propos de l’implication du Régent Aetius d’Ivrey dans cet affreux complot. Sentant un frisson me parcourir à l’évocation de cet homme, je me tournais vers la porte qui venait de s’ouvrir pour laisser entrer une servante de l’auberge, les bras chargés d’un plateau rempli de victuailles alléchantes. Moi qui n’avais quasiment pas mangé de la journée, voilà une vision qui me ravit.
    M’installant à la table en compagnie de notre aimable visiteur et de mon époux, je restais attentive à leur discussion tout en picorant dans le plat. Bien que mon ventre criait famine il était hors de question que je me jette sur cette nourriture comme une crève la fin. Surtout devant un si remarquable invité. Ayant terminé sa longue tirade, j’avalais une gorgée de vin et lui répondit en souriant.


    - Servir la lumière est une noble cause, cependant le chemin est périlleux et les âmes faibles ont souvent tendance à choisir la route la plus facile. Votre choix vous honore Messer Nakor. Si vous suivez le bon chemin, il vous mènera à ce que vous souhaitez le plus : voir tomber le tyran.

    C’est dans ce genre de moment que j’aurais aimé que le don que m’avait offert Néera me soit plus utile. Je pouvais voir l’avenir…mais de façon si décousue et malheureusement pas sur commande… En ces temps sombres, il aurait pu m’être très utile.

    Hanegard l’informa sur la fête qui se déroulait en ce moment à Soltariel. Ce genre de festivité n’avait jamais été de mon goût et j’avais juste hâte de retrouver mon chez moi. Cela faisait bien trop longtemps que j’avais quitté Alonna et mes habitudes me manquaient. J’allais demander à mon époux des nouvelles de Glenn Hereon que j’avais eu le plaisir de croiser lors d’un banquet donné à Alonna, mais on toqua discrètement à la porte et lorsque je vis le visage de Clarys passer par l’entrebâille de la porte, je sus qu’il était l’heure du rituel quotidien, à savoir : aller embrasser mes enfants. J’avais été absente de longues semaines et je leur avais promis de venir les border chaque soir pour me faire pardonner.

    Ma demoiselle de compagnie s’excusa de nous interrompre et elle n’eut guère le temps d’ajouter autre chose que déjà la tête brune de Dastan passait la porte pour brailler un « MAMAAAN, LILI M’A PRIS ….brrfff ». Non mon fils ne venait pas de s’étouffer avec sa langue mais la main de Clarys s’était plaquée sur sa petite bouche. Je me levais rapidement et me tournais vers Nakor et Hanegard.


    - Veuillez m’excuser je n’en aurais pas pour longtemps. Mes devoirs de Baronne s’inclinent devant ceux de mère !

    Quittant la pièce je retrouvais mes deux enfants en train de se battre comme des chiffonniers devant une Clarys visiblement débordée. Je pris Dastan dans mes bras et le sommais d’arrêter de me crier dans les oreilles. Une fois dans la chambre je pris le temps d’écouter leur « divergences de point de vue ». Liliana n’arrêtait pas de dire qu’elle avait vu une vitre se reconstruire toute seule et Dastan lui hurlait que c’était impossible et qu’elle voulait juste faire sa maligne en racontant des histoires débiles…Poussant un soupir je tentais de les calmer tous les deux sans prendre partie ni pour l’un ni pour l’autre. Je me notais pour plus tard de demander à Nakor s’il était à l’origine de cette magnifique dispute fraternelle !
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMar 13 Nov 2012 - 21:15

Nakor écouta avec intérêt et plaisir le fringuant baron d'Alonna avait à dire et ouvrit de très grands yeux quand il termina sa première intervention. Retenant difficilement un sourire derrière la main qui se trouvait devant sa bouche, le pouce et l'index répartit sur chacune des joues du vieux fou, il fit racler sa gorge et prit la parole

"Sagesse et prudence ... c'est bien la première fois que j'entends une telle chose à propos de ce satané gourgandin d'Altiom!"

Puis n'y pouvant plus il frappa fort du plat de la main sur la table et explosa de rire comme le vieux fou qu'il était. Ce rire tonitruant et sincère dura un peu puis, mimant de s'essuyer une larme au bord de l'œil gauche, il reprit la parole

"Ne voyez là aucune mauvaise manière ni arrière pensée en direction de l'Archonte d'Ydril. Je le connais personnellement, nous avons vécu de nombreuses aventures tous les deux et au fil des années, nous avons tissé une relation de grand-père à petit fils et je l'affectionne tout particulièrement. Et à juste titre, je peux dire qu'il a malheureusement amplifié certains traits de caractère à mes côtés qui ne vont guère avec son poste à la cours. Mais il n'est pas stupide non plus. Il sait tout ce que l'ancienne duchesse de Soltariel pensait de son comté et il ne veut pas mettre le feu aux poudres. Mais pour être honnête, il déteste les obligations qui vont avec son rang et je pense qu'à la sagesse s'est mêlé le côté plus roublard de l'Archonte, qui détourne habilement une situation pour rester tranquille dans son domaine plutôt qu'à parader aux côtés des nobliaux de Soltariel."

Le mage était mi-amusé, mi-sérieux. Evidemment quand il pensait à Altiom il pensait à tout ce qu'il avait d'attachant, de drôlesque et d'impromptu, mais il était aussi un homme qui s'était hissé jusqu'à la tête d'Ydril et qui savait jouer en politique. Il voulait donc qu'Hanegard comprenne qu'Altiom avait prit la décision de ne pas se rendre en Soltariel autant par fainéantise que par habile décision politique. Puis Nakor repensa à la duchesse nouvellement nommé, Margot. Le magicien se demanda comment était cette nouvelle femme au sommet du pouvoir de la région et fut coupé par la douce Jena, qui présenta quelques compliments au vieux fou et ce dernier inclina vivement la tête quand elle termina sa phrase. Il se permit d'ajouter

"Je l'espère aussi, voilà plus de six cent ans que j'arpente cette terre, et j'ai vu de nombreux tyran tomber, je fais en sorte que cela se produise avec celui là. J'ai fini par tenir profondément à cette vie qu'on m'a octroyé et je tente de ne rien en gâcher, ni en substance ni en acte."

La discussion continua sur le nord. Voilà des nouvelles bien mauvaises, jusque là, Nakor n'en avait que rumeur étiolés, là c'était une certitude. Un peu sombre, Nakor répondit à la suite de son hôte

"Ainsi donc ce que j'entendais en route est vrai. Maudites soient ces guerres de pouvoirs. Encore des soucis en Serramire. Et Oesgard vous dites, voilà que le régent va avoir fort à faire dans ces régions septentrionales de la Péninsule. Je suppose qu'il soutient son plus proche parent en Oesgard?"

Puis de la nourriture arriva. Le sorcier inclina la tête pour remercier le Baron avec gratitude et posa une autre question, pendant qu'il prenait un verre de vin rouge et un morceau d'un fromage fort gouteux aux premiers abords.

"Et que pouvez-vous me dire de cette Margot Monseigneur? Je sais que Soltariel entretien un lien spécial avec la magie et sa transmission, les duchesses ont souvent été de grandes magicienne. Qu'en est-il de cette femme Hanegard? Le savez-vous?"

Nakor avait derrière la tête, cette histoire de guilde du firmament qu'il avait réfléchi, pensé et avancé avec Celindel loin de là, sur les terres de Thaar. Ils furent alors coupés par l'intervention des jeunes enfants. La barbe blanche ne put s'empêcher de se retourner et de sourire. Il étrécit les sourcils, et souriant encore plus enjoint Jena à s'occuper d'eux

"Maiiis ... je vous en prie Ma Dame!"

Puis une fois qu'elle fut retourné, Nakor glissa un clin d'œil à Hanegard et leva les mains, les fit claquer une fois, puis une deuxième fois et enfin une troisième fois. A chaque fois un petit papillon lumineux avait jailli de ses mains : un violet, un orange et un vert. Ils se mirent à voler en laissant derrière leurs battements d'ailes quelques étincelles de lumières. Ils allèrent jusqu'à la porte que Jena avait fermée et passèrent en dessous. Ils allèrent dans la chambre et voletèrent autours des enfants et de Jena, chacun le sien, afin d'amuser les enfants un petit instant. Puis Nakor se retourna en direction de son hôte et tint ce petit discours

"Les enfants mon ami, le bien le plus précieux de notre monde, ils nous donnent l'envie de nous dépasser pour qu'un monde toujours meilleur puisse les accueillir dans la grande simplicité d'une belle vie tranquille. Un grand trésor que vous avez là."

Puis perdant un peu son sourire, il répondit à Hanegard

"Oui, la cité a survécu aux ravages de ce combat sanglant. Beaucoup de mort, des blessés mais le cœur des Naéliens est plein d'une formidable énergie de vie, leur seigneur Glenn Hereon est un homme d'honneur, fiable et juste. Il remet sa cité sur pied avec fougue et vigueur. J'ai aidé Glenn à pénétrer une ancien crypte, magiquement fermé depuis des siècles. Ses magiciens ne parvenaient pas à la percer et il m'a fallu moi même un peu de temps et beaucoup de magie pour y parvenir non sans danger pour ma personne. Dans cette crypte nous avons découvert un carnet de note avec de précieuses informations sur le passé de Naelis ainsi que la couronne du dernier roi de cette région avant qu'elle ne tombe sous le joug de la Péninsule et des drows. Cela a redonné courage au seigneur Hereon et il ne laissera pas son royaume tomber. Mais vous avez raison, il est notre dernier rempart contre les régions à l'Est et au sud de Thaar, le Puys bouillonne Hanegard et le monde des hommes oublie trop vite que la menace peut aussi venir de l'extérieur. De mon côté, nous essayons de lui venir en aide, Celindel de Delebrimir et moi même. Mais nous manquons encore d'effectif, de soutien et de propagande. Le temps est aussi bien notre ami que notre ennemi je le crains."

Nakor était énigmatique mais donnait tout de même quelques informations non négligeables à son gentil hôte, qu'il trouvait vraiment sympathique, intéressant et chaleureux. Un noble comme il devrait y en avoir plus. Un noble qui lui rappelait Trystan et qui lui donna une violente envie de lever bien haut son verre.
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MessageSujet: Re: [Festivités du couronnement] « Le Magister »   [Festivités du couronnement] « Le Magister » I_icon_minitimeMer 14 Nov 2012 - 14:01

Je n’avais jamais réellement su la source de pouvoir qui conférait à Nakor cette immortalité apparente, mais je le savais âgé déjà de plusieurs siècles. Guère au fait des arcanes magiques qu’il manipulait, je soupçonnais toutefois son art d’y être pour beaucoup. Les générations passaient, les royaumes se faisaient et se défaisaient, et seul Nakor perdurait. Les elfes ou les drows, races multi-centenaires par nature, pouvaient sans doute mieux comprendre cela que moi, bien que leur longévité ne leur apparaisse surement pas aussi spectaculaire que celle de Nakor l’était pour les humains.

Vous devez avoir comme plaisir de voir mourir vos ennemis, que ce soit de votre fait ou par l’effet des ans. Mais vos amis aussi disparaissent… je ne sais pas si c’est un don ou une malédiction.

A moins qu’il ne tombe sous les coups de ses ennemis, Nakor verrait de toute façon le régent entrer au royaume de Tyra avant lui, de la même façon qu’il avait toujours su que le roi Trystan périrait avant lui. Oui, décidemment, le prix de l’immortalité devait peser lourdement parfois sur les vieilles épaules de l’archimage. Revenant au présent, je répondis à la question relative à Oësgard et à la position politique adoptée par le nouveau pouvoir de Diantra.

Assez étonnamment, non. Le régent est jusqu’à présent resté en dehors de la guerre civile qui déchire Oësgard. Sans doute se préoccupe-t-il avant tout des conflits à Sainte Berthilde et Erac.

Au fond, c’était pour le mieux ainsi. La situation se trouvait déjà assez embrouillée pour éviter que des intervenants extérieurs ne viennent semer encore plus la panique. On ne voyait que trop de tels problèmes dans le médian, mais au moins le nord semblait en être préservé dans l’immédiat. Tout en mangeant, nous évoquâmes la nouvelle duchesse, mais je ne la connaissais que fort mal et je ne pus guère éclairer Nakor à son sujet. Comme toute nouvelle dirigeante, ses féaux disaient le plus grand bien d’elle et vantait ses multiples qualités, toutefois seul le temps permettrait de mettre leurs dires à l’épreuve.

Je souris en voyant les papillons lumineux filer vers la chambre des enfants. La magie ne servait pas qu’à détruire, je le savais depuis que Jena maitrisait son don divin. Mais malgré que je ne connaisse guère de mages, j’en restais soufflé par l’aisance de Nakor dans ce domaine. Habituellement, même les sorts simples demandaient aux pratiquants du noble art une concentration permettant d’éviter que la magie ne se rebelle et n’échappe à leur contrôle. Mais l’archimage en jouait avec une facilité déconcertante, presque sans y prêter attention. Aucun doute là-dessus, Nakor faisait partie des gens que je me félicitais de ne pas compter parmi mes ennemis.

La conversation vint sur Naelis, et les nouvelles faisaient plaisir à entendre. Malgré les conséquences de l’attaque drow, Glenn tenait la situation en main et la cité se remettait lentement. Nakor partageait ma conviction que Naelis constituerait une pièce maitresse dans la défense du royaume le jour où les Sengers du Puy tourneraient leur sombre regard vers nous.


Celindel de Delebrimir ?

Le nom ne me disait rien, mais la dernière phrase énigmatique de Nakor venait d’éveiller ma curiosité.

Des effectifs ? Dans quel but cherchez vous à les réunir ?
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