Léonard de Montsoupir - Bras droit d'Odoacre de Heinster

Nom/Prénom : de Montsoupir Léonard, dit "Vairon" ou "Léon" pour les intimes
Âge : 39 ans
Sexe : Mâle
Race : Homme
Particularité : Des yeux vilainement vairons

Alignement : Neutre
Métier : Bras droit d'Odoacre de Heinster
Classe d'arme : Corps à corps

Équipement :

L'antipathique sicaire dispose de toute la vêture et de l'équipage de l'escarpe : au corps, une robuste broigne treillissée et au front une barbute, afin de n'obstruer en rien la visibilité du spadassin. A cela s'ajoute une lame équilibrée, bien que d'apparence austère ainsi qu'une arbalète de poing, le matois ayant appris il y a bien longtemps à savoir mettre l'honneur de côté l'espace de quelques instants.
Enfin, il convient de citer quelques touches d'extravagance dans ses boutons de chemisette et ses culottes, histoire d'indiquer aux fangeux le gouffre qui les sépare. Noblesse oblige.

Description physique :

Plus en nerfs encore qu'une mauvaise viande, exhalant la malfaisance par tous les pores d'une peau aussi grêlée que couturée, Léonard n'inspire pas un récital de poésie par une agréable nuit d'été. Ni l'adjectif "agréable", d'ailleurs. Il faut croire que l'air marin qui s'engouffre dans les venelles crasseuses de Sharas n'est pas aussi bénéfique pour le teint que certains aèdes mal lunés se plaisent à le baver. Quoiqu'il en soit, malgré un nom fleurant bon le damoiseau poudré, le ladre jure méchamment avec l'image attendue.
Fort heureusement pour les délicats, le sire de Montsoupir dissimule habilement une partie de son désagréable faciès derrière une barbe de bon aloi.

Description mentale :

En s'abouchant avec tout ce que la société produit de traîne-potences, on n'en ressort pas l'âme grandie. Ses guerres, l'affranchi les a mené tant aux côtés d'hobereaux fangeux secondés de verts galants que dans d'indicibles bas-fonds aux côtés coquillards. Ainsi, malgré une obscure noble ascendance, l'aspic tient plus du troupier en campagne que du gandin.
En outre, à vouloir culbuter la Fortuna comme soupirant la gueuse après son premier bal, l'indécrottable bravo s'est si souvent trouvé criblé de dettes qu'il a appris à tricher comme un suiffard et mentir comme une putain. C'est pour cette raison qu'on lui prête une injuste liste de méfaits et autres trahisons, alors qu'il n'en est responsable que d'un petit deux tiers, tout au plus.

Histoire :

Il est des familles réputées pour produire des artistes incomparables, des connétables de génie ou encore des êtres d'une beauté évanescente. Les Montsoupir, eux, produisent des ennuis.

Engeance breneuse qui parcourt la Péninsule depuis des siècles, cette lignée s'est répandue comme une mauvaise fièvre. Où qu'ils surgissent, des malencontres surviennent. Cela semble poursuivre ce clan comme un drôle de nez chez d'autres.
Parmi les nombreux biens qui font défaut à ces mâtins, on peut bien souvent compter l'innocence. Autrefois fieffés - sans autre adjectif déplacé à la suite - , il est dit que ces aristocrates auraient été chassés de leurs terres par quelque branche rivale et qu'ils rumineraient depuis une bien perfide revanche. Hélas, la mémoire étant chose fragile et l'exile ayant ses aléas, la position du fief a aujourd'hui été oubliée par les Montsoupir eux-mêmes.

Qu'il se détrompe rapidement celui qui croit que cela ait suffi à les arrêter. Leurszigues, pas gênés pour une pistole, ne se privent pas de prétendre à terres et serfs là où ils sentent que leur bon droit serait en mesure de s'étaler de tout son long. Pour ces diables, l'idée même de poireauter le temps d'être invité n'est qu'une perte de temps. En parfait rejeton de cette lignée maudite, Eusèbe de Montsoupir fut jugé et pendu par les hommes du roi, il y a de cela une dizaine d'années, pour avoir bouté le feu à nombre de hameaux et rapiné la demeure fortifiée d'un petit sire qu'il accusait d'usurper ses terres. Ce n'était que le dernier d'une longue série. Lorsque le regard famélique d'un membre de cette fratrie se pose sur un fief ce n'est plus question de temps avant que les lames ne soient tirées du fourreau.

Léonard ne fait pas exception à la règle.

Elevé par son oncle Clane qui l'initia au métier des armes et lui transmit la névrose familiale, le jeune bélître prit la route à l'aube de ses dix-sept printemps, le vent de l'aventure se faisant sentir dans ses cheveux. Il conviendra de préciser, dans un quelconque interligne, que son projet fut également inspiré par les fourches de quelques gredins mécontents de leurs agissements. Plus le fait que l'oncle lui ait donné une ultime leçon sur la débrouille en lui faisant une admirable démonstration du très noble et très antique art de l'escampette.

Echoué à Sharas, cézigue fut bien décidé à mener "la grande vie". Vrai m'sieurs dames! Celle faite de cochons de laits rôtis, de généreux tonnelets aux arômes entêtants et de la petite vérole. N'était-il pas un seigneur, après tout? Une lignée foutrement ancienne, de surcroît! Entouré d'une cour de profiteurs, fripons et autres sangsue le drôle joua au prince, dilapida le fruit de ses larcins avec tant de prestance qu'il ne tarda pas à s'endetter dans tout ce que la vieille ville comptait d'établissements. Ce fut le temps du sang et du jeu! Le maroufle aime à se remémorer ferrailler avec la vermine dans les allées interlopes et les invitations à plonger dans des eaux qui n'avaient rien à envier aux écuries d'Augias. Sa renommée fut bientôt telle qu'un gonfalonier de justice, accointé avec les tôliers du cru, lui fit don d'un séjour sur les galères. Las! Le Destin est amante capricieuse et la malédiction familiale frappa à nouveau! Une mutinerie - rondement menée par quelques personnages hauts en couleurs comme Lorik dit le Baveux, Sans-nez et Edouard le Fol- éclata à bord du vaisseau qui fut bientôt utilisé à des fins moins avouables que le commerce des épices.

Il fallut alors attendre qu'un trouble fête, un navire du baron, endommage vilainement La Pomme Blette, leur audacieuse embarcation, pour que la bande de julots ne se sépare. Non sans s'être entretués pour le butin au préalable.

Ce fut une révélation pour le béjaune. Comme une traître flatulence humide à l'âme. L'apprenti boucanier entreprit, alors, de vivre en homme de bien, gageant sa fortune lors de tournois et ce en plus honnête compagnie que jusqu'à présent. N'était-il pas un Montsoupir? Il convenait d'en remontrer aux péteux du royaume. Après tout, trousser la poudrée ne lui serait permis qu'en échange d'une renommée plus étincelante que la face d'un poussah en plein effort. Dame! C'est qu'il y croyait dur comme fer le blanc-bec! Ainsi se présenta-t-il, en armure lustrée et salade ornée de plumes roides, à toutes les joutes dont il avait vent, participant même aux duels de poésie pour gagner le cœur de la belle!

Quelques années plus tard, secondé d'augustes malandrins, il fuyait la potence en direction du Septentrion.

Ce fut durant cette période, en compagnie de ferrailleurs velus, qu'il fit la rencontre du jeune Odoacre avec qui il s'acoquina pour quelques obscures entreprises. Certes, les chignards remettraient sur la table le fait qu'ils se poignardèrent mutuellement à pas moins de cinq reprises mais il ne s'agissait, entre hommes de guerre, que d'amicales plaisanteries. D'ailleurs, ne partagèrent-ils pas la guenon et le vin? Pouacre! C'est se montrer bien chicanier que remuer le passé comme la soupe d'hier! Les années s'écoulèrent comme une liste de méfaits et, à l'orée de sa quatrième décennie, Léonard se fit la réflexion que suivre la Hyre le remettrait à flots. Le genre de flots composés d'une bande de coquins avec qui il se taillerait un fief.

Ainsi appâté par le gain l'animal remplaça, tant bien que mal, le brave Arnoul et, lorsqu'un perfide mal de dos contraignit le désormais messer de Heinster au dur labeur du repos réparateur, l'affable Léonard s'empressa d'offrir de veiller au grain pendant ce temps. Après tout, ils s'étaient tant querellés par le passé qu'il ne faisait plus sens de recommencer aujourd'hui, ils avaient fini par se faire une raison, non?

Sans l'ombre d'un doute, ce fut la réconfortante prise en main de Léonard qui sut convaincre Odoacre de garder le lit encore quelques semaines.



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