Besoin d'un messager

Stanislas était arrivé en ville il y a quelques jours. C’était la première fois qu’il pénétrait entre les murs d’une cité libre et pour Stanislas, c’était quelque chose d’inattendue. Pour sûr, Stanislas s’attendait à quelque chose de cosmopolite, mais il ne se doutait pas que les drows et la légende qui les entourent serait aussi mise à mal. Stanislas s’attendait à une cité pleine de marchand d’esclave, de coupe-jarret d’assassin, en fait rien n’en était. Comme toute ville, elle possédait surement tout cela, mais les vices et les malandrins étaient cachés derrière une façade bien montée qui permettait à tous de cohabité dans un respect entre les races plus ou moins équilibré.
Stanislas s’était retrouvé dans cette ville suite à une demande d’un marchand qui voulez faire passer une missive à un de ses comptoirs de Sol’Dorn. Cette missive, comme tout ce qu’il livre, Stanislas n’avait pas connaissance de son contenu, ce qui lui permettait de ne pas être accusé de quoi que ce soit, par le client ou par le destinataire. Cette cours lui avait rapporté assez pour se payer une chambre et attendre un peu qu’un client lui « paye » le retour. Stanislas s’était donc installé dans une petite auberge du quartier humain assez aisé.
Le lendemain, Stanislas s’est vu approché par l’aubergiste qui lui dit qu’un serviteur drow cherchait un messager pour son maitre. Puisqu’un travail ne se refuse jamais, Stanislas approcha l’homme, enfin le drow mâle. Celui-ci l’impressionné, Stanislas n’avait jamais quitté le royaume humain et les drows étaient à peu près ce qui se faisaient de mieux dans le contraire de l’homme, l’allure sauvage et noble du félin avec une couleur noir contrastant avec des cheveux blancs, quoi qu’on en dise ça en jette! Donc le drow lui expliqua après un court entretien que sa maitresse cherchait un messager humain. Se déclarant apte à rendre service contre rémunération Stanislas emboita les pas de l’homme qui m’emmena dans les très beaux quartiers de la ville. L’homme le mena à un palais qui respirait l’opulence et le bon vivre, il remarqua avec un certain étonnement la présence de garde bien armé et aux aguets. Une fois le portail passé et le jardin verdoyant traversé, Stanislas put contempler de grande porte en bois massif, mais le serviteur lui fit prendre une porte de côté, surement pour le personnel. Une fois à l’intérieur, Stanislas put contempler, encore une fois, l’opulence des lieux, l’ambiance avait cependant changée plus fraiche mais également chargée de parfum.
L’homme lui fit passer une dernière porte et ils arrivèrent face à une femme drow allongé sur une sorte de sofa, vêtue dans de simple atour vermillon et noir, avec quelques bijoux d’argent aux poignets et une sorte de diadème de cuivre. Contrairement aux consœurs de son espèce, elle était plus fine et un peu plus petite, mais ses courbes n’avaient rien à envier aux belles femmes humaines. Stanislas s’attendait à une maitresse parait de bijoux de toute part et des robes à volant froufrou et panier, mais cette simplicité ne faisait que relevait une certaine noblesse dans le regard. Stanislas dans ses vêtements de roturier se sentait un petit peu ridicule au milieu d’un tel décor et face à une telle femme. Elle fit un signe et le drow, après une petite révérence, parti sous le regard un peu inquiet de Stanislas, car un détail venait de lui sauter aux yeux, cette femme porter un fouet, alors qu’elle semblait somnolait depuis un certain temps...

-Je vous en prie, ne restez donc pas debout et prenez place.

Notre homme se reprit et décida de s’installer à une certaine distance de sa future employeuse. Sa voie lui parut chaude, mais son attitude distante ne lui dit rien qui vaille. Stanislas avait prit soin de se mettre bien en face de la drow, mais il avait préféré s’asseoir sur sa chaise le dossier tourné vers son interlocutrice, par pure précaution. Pendant qu’il attendait qu’elle daigna lui dire en quoi consisterait son travail, il détailla que les cheveux de la drow étaient particulièrement long et semblaient fins, car ils se fondaient dans les motifs du sofa et de ses coussins, et cela malgré le fait qu’ils soient blancs. Elle ouvrit les yeux et toujours de sa voix chaleureuse demanda

-Bien le bonjour, vous a-t-on expliqué pourquoi je compte vous embaucher ?

Stanislas fut étonné de la question, son travail constitué à faire transiter des missives ou des pigeons à travers Miradelphia. Voilà pourquoi on l’embauchait. Il se força à oublier ce genre de réflexion, certains de ses clients mettent un point d’honneur à lui expliquer comment le voyage doit se dérouler.

**C’est pas plus mal, ça rassure le client.**

Tout en rajustant ses gants en passant ses jointures les unes dans les autres, il déclara :

- Bonjour à vous. Non, on m’a juste dit que je devais livrer quelque chose à quelqu’un. Après pour les détails, on m’a dit que je verrai avec vous. Donc me voilà pour avoir de plus en amples détails.

Après avoir dit cela, Stanislas croisa ses bras sur le dossier de sa chaise, le dos droit, ses yeux bleus parcourant la pièce à la recherche d’un élément suspect qui pourrait faire de ce rendez-vous un traquenard pour se faire un esclave de plus ou alors un enlèvement pour un sacrifice quelconque. Pas mal de rumeur circulaient sur le compte des drows et d’après ce qui l’avait compris des peintures qu’il y avait sur les murs, il se trouvait dans le palais d’une ecclésiastique. Mieux valait rester prudent.

Quelque chose mettait Stanley mal à l'aise. Depuis que le serviteur de cette prêtresse, ou quelque chose du genre, l'avait mis au parfum, Stanley avait une sorte d'inquiétude, pas vraiment une peur, mais une appréhension. Dans son entrée dans le palais, cette sensation avait quelque peu disparue, puis pendant la discussion, ce sentiment était revenue. Maintenant, il comprenait. Ce n'était pas la demeure, bien qu'impressionnante, ni la beauté et les courbures de la dame drow, c'était son comportement. Stanley avait une petite habitude des messages d'importances et par conséquent de la rencontre d'intendant, seigneur et autres joyeusetés politiques et économiques qui rôdaient dans les palais. Cependant aucuns n'avaient eu le comportement de cette drow. Tous l'avait pris de haut, menaçant et sans un regard. C'était un roturier, un cul-terreux qui servait leur objectif, mais comme les mercenaires, on le décriait et le considérait comme un moins que rien. Cette prêtresse laissait planer une froideur, qui montrait à Stanley qu'elle se considérait supérieur, et dans cette ville se fut à juste titre, mais elle se laissait aller, comme s'il était un membre de sa maisonnée et lui parlait avec une politesse qui le surprenait. Stanley en révisant son jugement, bien que son regard trainait toujours de temps en temps sur le fouet qui s'enroulait sur le côté de sa cuisse. La drow le sortit de ses rêveries en reprenant la conversation :

- Draven est toujours très discret. Peut-être un peu trop, mais il me sert bien. Vous savez donc l'essentiel de votre tâche en vérité, ne vous manque plus que le colis et la livraison vous semblerait.
Vous êtes déjà allé à Thaar je suppose ? Évidemment, le contraire serait étonnant. Inquiétant oserais-je dire. Dans tous les cas, j'ai besoin que vous y retourniez, et que vous portiez une missive à la magistrate -il me semble bien que c'est là son titre- De Clary.
La récompense sera, je n'en doute pas, de votre appréciation.

Le serviteur s’appelait donc Draven, un détail qui peut être sympa à connaitre, si le besoin s'en fait sentir. Même si, dans l'immédiat et le temps qui suit, cette information n'aurait aucune utilité. S'il connaissait Thaar, euh... il y était passé pour venir ici. Une ville dégueulasse sous bien des aspects, comme beaucoup de cité portuaire. Celle-ci, en plus de tous les vices des cités portuaires humaines, rassemblait les deux populations avec la plus mauvaises réputation qu'abrite la douce Miradelphia. Pour certains c'est la beauté du melting pot, pour les gens comme Stan, qui vagabondent au travers des différentes couches des sociétés, le mélange de culture peut conduire à de belles avancée, comme à une horreur multipliée. Thaar par sa position arrive à allié mélange et efficacité dans ces domaines. Autant dire qu'il n'était pas forcément pressé de retourner là bas, mais le boulot et le boulot et quand un client veut, un client obtient. Donc son prochain voyage le mènerait à Thaar. Maintenant, il restait à espérait que le colis ne serait pas trop grand ou qu'il ne serait pas trop convoité. Sinon, il y aurait plus de problèmes, mais n'ayant pas encore annoncé son prix, il pouvait encore le changer selon les conditions imposaient par le paquet. Stanley devait y voir un peu plus clair, de même que cette histoire de récompense, il dit alors :

- Ne prenez pas mon intervention pour de l'outrecuidance, ni de l'effronterie, mais j'ai besoin de quelques précisions, que, je pense, vous comprendrez nécessaire dans mon travail. Elle ne sont pas nombreuses, mais nécessitent d'être éclaircies. Je dois savoir la dangerosité du colis, c'est à dire, si je risque d'être alpaguer ou courser pour celui-ci et ensuite la rémunération que j'obtiens contre le service que vous m'avez demander et le processus pour me la donner. Pour ma part, mes clients on l'habitude de me donner la première moitié au départ et le destinataire me donne la seconde à l'arrivée. Cela permet une répartition égale des frais et vous assure de ne pas être dupée.

Pendant son intervention il avait regardé son interlocutrice de façon sereine et professionnelle, pour montrer qu'il ne tenait aucunement à la vexer ou mettre son nez là où il n'avait pas à y être. Ses mains s'étaient également levées au début de son intervention, pour ensuite avec les doigts faire l'énoncer des conditions à éclaircir. A la fin, il recroisa ses bras sur le dossier de sa chaise, s'arque-boutant quelque et prêt à esquiver une invective ou un projectile, ne sachant pas comment la drow pourrait réagir.