Où l'on invite | May'Inil

May'Inil était occupé à présider une cérémonie privé du temple, dans l'une des nombreuses alcôves qui constituaient le cœur même du bâtiment, sous l'une de Ses effigies les plus finement travaillées et les plus richement décorés qui la représentait dans une robe échancré, désirable, tenant dans sa main une coupe tentatrice. Rien que les matières premières avaient été achetées dans tout l'Ithri'Vaan et jusqu'au Puy, coûtant une fortune. Mais elle était considéré comme l'une des œuvres d'art les plus précieuses du temple, chaque plis de la robe semblait onduler et la peau de marbre noir était si délicatement sculpté qu'elle paraissait vivante. Les orbites vides avaient été mis en valeurs par quelques liserés d'or et invitaient à s'y perdre. La coupe, quand à elle, était une sculpture de cristal qui avait longtemps orné une collection privée d'un péninsulaire, jusqu'à ce que May'Inil eut vent de son existence et ne décide de la récupérer.
Ainsi donc se tenait à ses pieds un petit cercle d'un demi-douzaine de prêtres et prêtresses, tous en atours de prières, les yeux fermés et psalmodiant quelques chants sacrés. Habituellement, ils n'étaient guère enclin au mysticisme, spiritisme et autres dévotions qui agrémentaient les temples, Isten étant une déesse matérialiste, les hommages qu'on lui faisaient restaient le plus souvent terre-à-terre. Mais la réunion du haut cercle -ainsi était informellement baptisée cette petite assemblée- qui se déroulait chaque mois constituait une exception de taille et visait à entrer en communion avec la déesse. Il s'agissait aussi, souvent, d'une occasion d'aborder les problèmes les plus spirituels du culte.

Autant dire que l'adepte qui vint l'interrompre le fit avec beaucoup de retenue et de prudence. Lorsqu'ils se rendirent compte de sa présence, ils arrêtèrent leur transe et jetèrent un regard noir au nouveau venu. Celui-ci expliqua timidement qu'une nouvelle arrivante du Puy demandait à voir May'Inil et possédait un message pour elle. La dénommé se releva, s'excusa auprès des autres et quitta l'alcôve, les laissant se replonger dans leur méditation. Elle parcourut les couloirs à grandes enjambés nerveuses, ne se souciant pas de ceux qu'elle croisait. Les clercs, qui savaient tous où elle aurait du se trouver, ne pouvaient s'empêcher de la suivre du regard, par curiosité.

Lorsqu'elle arriva finalement dans le hall, elle avisa facilement la responsable de ce dérangement. Elle faisait tâche, l'air tendus, agressive envers tout ce qui s'approchait d'elle. May'Inil ne se laissa pas démonter et s'approcha. Arrivé à sa hauteur, elle lui prit le papier des mains, l'ouvrit et le lut. Elle réfléchit un instant, en effet lui revenait en tête quelques informations sur le dénommé Akor. Mais comme elle ne l'avait même jamais rencontré en vrai... Elle répondrait donc à cette invitation. Mais avant cela, elle releva la tête vers la drow.

-Vous êtes donc à mon service, Daewl, n'est-ce pas ? Elle fit mine de lui tendre le parchemin si elle désirait le lire, ce qu'elle ne fit pas. Bien. Vous apprendrez vite que l'on ne dérange pas ses supérieurs au milieu de la plus importantes cérémonies du mois pour quelque invitation, fusse-t-elle de la Haute-prêtresse elle-même. Vous -elle désigna l'adepte- emmenez-là voir maître Denéim, il trouvera bien une tâche pour une nouvelle adepte.

Elle sentit le regard acéré de la prêtresse entre ses omoplates, et se retourna, l'air parfaitement neutre.

-Et bien ? Vous êtes nouvelle en ce temple, cela me semble normal.

Et avant de lui laisser le temps de réagir elle s'éloigna de nouveau et alla attendre dans son bureau que le reste du haut cercle ait finit la méditation, ne désirant pas l'interrompre de nouveau. Lorsqu'ils eurent terminé, elle les informa de son départ prochain et confia à chacun les responsabilités qui leur incomberait pendant son absence. Après quoi elle regagna son propre manoir et répéta le même manège avec ses serviteurs et ses hommes de mains. Draven hérita de la majorité des charges durant cette absence, ne pouvant l'accompagner au Puy.