Heond Werbek - Bibliothécaire [Validé]

Omis les centaines de livres dont il est le gardien, j’ai bien peur d’avouer qu’il ne possède que le strict minimum : un lit installé au cœur même de l’enceinte de la bibliothèque, une petite table de chevet où il y dépose une bougie et finalement un coffre de rangement qui lui sert de cachette secrète. J’entends par cachette le fait que Han –surnom que lui donna le peu de personne qu’il connut- y dépose en dessous de ses babioles quelconques et de son linge, un arc. Qui sait pourquoi il le cache… Cet arc n’a aucune valeur, mais le fait qu’un bibliothécaire s’adonne à ce genre de passe-temps en a. Du moins pour lui!

Heond Werbek n’est pas de ceux qui ont bien vieilli. Sa vie d’ermite, son affection pour la lecture et l’affliction que lui éprouve parfois la solitude ont creusé les traits de son visage. La vieillesse, quant à elle, a laissé sur son passage un visage marqué par les rides. De longs cheveux blancs tressés coulent le long de ses vertèbres tandis que sa barbe elle vient se nicher près de son sternum. Han n’est ni très grand ni très petit. Un mètre trente-cinq est dans la moyenne pour un nain non ? Pour lui ce l’est, c’est bien cela qui compte. Étrangement pour un bibliothécaire, il a une carrure acceptable. Par acceptable, ici, je ne dis pas qu’il pourrait soulever un taureau, mais qu’il est plutôt en fort et je dis bien plutôt, car son métier ne nécessite pas aussi d’effort qu’un guerrier ou un ouvrier. En bon citoyen il porte en permanence une robe vert foncé démontrant son appartenance la caste des érudits. Quoiqu’au fil des ans le vert foncé s’est terni.

Han est un personnage complexe qui mérite une approche simpliste. Pourquoi simpliste? Tout simplement parce qu’on ne peut décrire l’évolution psychologique qu’il a traversée au cours des 195 dernières années, mais nous pouvons décrire, par contre, ce qui résulta de ce cheminement. Grand intellectuel, il aime ce questionné sur la vie ce qui fait de lui, en quelque sorte, un philosophe. Certes, il aime la philosophie, mais cela rien face à son amour de l’histoire plus particulièrement celle des religions. Homme spontané et passionné, il laisse parfois son imagination laisser cour à des contes, des essais, des récits historiques et même, parfois, dans un étant d’extase intellectuelle, à des poèmes. Étant pour la plupart du temps seul dans sa bibliothèque, il n’a pas de réelle vie sociale, mais il aime tout de même la compagnie des gens. Il aime plus particulièrement converser avec la gent féminine qu’il considère supérieure intellectuellement face à l’intellect barbare d’un guerrier et des guerriers il en connait à la tonne. Rappelez-vous que 195 ans c’est long, il peut donc ne pas avoir eu social depuis un certain bout, mais cela ne signifie pas qu’il n’en a jamais eu. Il fait également preuve d’une éloquence hors du commun. Han est un homme bon… Il aidera lorsqu’il le pourra et fera tout ce qu’il lui est en son possible. Les valeurs de communauté et de solidarité son encré au plus profond des ses entrailles.

«Je n’en peu plus, les entrainements continus ruinent non seulement chaque des muscles ornant mon corps, mais également mon mental. Ce n’est pas parce que les Werbek furent anciennement une grande famille qu’ils doivent le redevenir. Mon père m’a-t-il déjà consulté? Sait-il que je ne veux point embrasser la profession des armes, mais que les seules choses que j’embrasse sont les mots couchés à l’encre sur du papier. Je dois faire quelques choses… Cela fait déjà trente ans que je pourris ici. Les plaines de Brissalion ne sont pas aussi belle que l'on croit. Kirgan me manque... La seule chose d’agréable que je vécu ici son le peu de cour d’arc que je reçu. Je ne suis pas un homme de guerre et encore moins une tête dirigeante. Je sais me faire entendre, certes, mais ce n’est pas dans ce cadre de barbarie que je veux que les gens m’écoutent. Je n’en peu plus, faite moi parvenir, ne serait-ce qu’un tout petit, je dois savoir si vous pouvez voir mes écrits, je dois savoir que vous pouvez quelque chose pour moi. Suis-je condamné?»
«Mon père est décédé hier. Je dois dire que je ne ressens rien, il était un être méprisable. Un seul chose, par contre, dont je ne peux me résigner à abandonner... Cet arc, mon père était si fière de moi! Mais bon, ma mère ne tient pas, quant à elle, à ce que je continue ma formation de soldat. Je crois enfin voir la lumière au bout du tunnel. Peut-être pourrais-je afin faire ce à quoi j’aspire. Je m’imagine déjà au milieu d’une tonne de livres. Je me conterai de peu… L’important n’est-il pas de ne plus être ici? Je ne m’ennuierai point de tous ces autres nains qui m’ont entouré ces dernières années. Ils n’ont jamais réellement su me cerner. Aujourd’hui, commence une nouvelle vie pour Heond Werbek et je me mets immédiatement en route suite à cette phrase.»
Les années passèrent et Heond vagabondait toujours dans les rues vivant parfois en clochard et d’autres fois en ermite. Ne désespérant pas il continua à chercher et chercher. Il ne pouvait désespérer, loin de là. Il devait tout faire pour devenir ce qu’il a été fait pour. N'ayant plus rien, il s'aventura dans la grande cité de Kirgan et par un hasard des plus absolues un emploi s’offrit à lui. Les conditions été certes loin d’être ce que tout homme voulant devenir bibliothécaire aurait espéré. Han, après tant d’années de recherche ne put refuser, il ne pouvait refuser. La grand bibliothèque n'était-il pas son rêve depuis qu'il put rêver. Son supérieur un certain Ovrim Whurlod se faisait vieux et n’ayant aucun successeur, il recherchait éperdument quelqu’un possédant certaine notion linguistique et qui tout comme lui avait le feu sacré de la lecture. Ce ne pris que trois vulgaires minutes à Han pour convaincre le vétéran.

L’apprentissage coula comme de l’eau et Han assimilait facilement la matière. Entre l’apprentissage littéraire et les notions plus théoriques du métier de bibliothécaire, Han tentait dans apprendre davantage sur les religions marquantes de Miradelphia. Il était si passionné que son maître en fut fortement impressionné. Un jour, par une journée toute singulière, Han se leva pour sa leçon habituelle, mais son maître, pour la première fois, n’était pas au rendez-vous. C’est dans la plus grande tristesse qu’Han le découvrit. Il semblait mort dans son sommeil, car malgré la grande lividité de son corps, il affichait un sourire édenté.

«Appel au peuple»

par Heond Werbek

Par où commencer... Celui que le peuple aimait tant, celui que j'ai à mon tour tenté d'aimer dans les plaines -sans succès-, nous à aujourd'hui scrupuleusement trahi. Le temps est grave. Celui en qui le peuple fondait ses espoirs, ses rêveries et ses amours. Il lui transperça le coeur y laissant, par le fait même, un trou béant que seul la foi pouvait combler. Succombera-t-il ? Nous pouvons apercevoir le singulier désarroi qu'affiche notre petite communauté d'exilé. L'histoire est bien plus que les dieux. Aujourd'hui il est temps que le peuple se soulève, qu'il cesse de se faire dicter faits et gestes par le puissant. La puissance coule en chacun de nous, nous sommes un peuple fort. Relevons-nous et élevons-nous au-dessus des lois céleste.