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 Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV]

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Dun Eyr
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MessageSujet: Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV]   du sel sur les cicatrices - Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV] I_icon_minitimeMer 13 Mar 2013 - 15:37

      La boue maculait maintenant les pattes de Dun Eyr, et ses griffes avaient été limées par la course. Il était devenu le loup, le coureur des forêts, et la parole de Briessa planait sur lui ; de sa longue gueule aux babines retroussées, la fatigue faisait perler des coulées de bave. Dun Eyr était harassé par la fatigue, mais fier : la longue traque touchait au but.
      Dans les premières énnéades de l’Automne, sitôt que ses Nains avaient retrouvé l’abri des pierres d’Almia, et Neglendir avec eux, le Haut-Prêtre s’était élancé vers le Sud ; Briessa lui avait alors accordé la vélocité du loup. C’était un pacte avec la déesse que Dun Eyr devait honorer, et la force de la Grande Engenderesse l’avait soutenu alors qu’il descendait vers le Sud.
      Depuis les contreforts d’Almia, Dun Eyr avait retraversé la Vallée de Nérania, puis couru la Plaine du Brissalion jusqu’à rejoindre l’ancienne province de Lörn ; cette contrée des Nains était tombée à nouveau aux sauvages des Wandres, depuis la fin de Kirgan, et le Lirganique se garda bien d'y pénétrer. De là, obliquant plein sud, le loup avait retrouvé le flot grossissant de l’Olyia et avait entrepris de descendre le fleuve jusqu'à frôler les terres péninsulaires. Bondissant parmi les racines sombres d’Aduram, toujours à un jet de pierre de la lisière d’Anaëh, entre possessions des Hommes et Forêt des Elfes, le Nain avait tracé un sentier qui traversait les frondaisons les plus sinistres de ces bois. Les araignées géantes avaient été tenues en respect, loin de l’encolure du canidé, par le souffle de la déesse protégeant sa créature ; et Dun Eyr avait poursuivi sa vaste course vers les terres australes, alors que l’Automne rougissait sur les forêts alentour. Alors, parvenu aux abords des terres incertaines, le loup avait franchi l’Olyia et arpenté la lisière d’Anaëh vers l’Est, et les contreforts des Sombres.

      Maintenant les jours raccourcissaient, et chaque fois le soleil courait plus bas dans le ciel : l’Automne battait son plein, et la boue des sentiers ne parvenait plus à sécher entre deux pluies d’eau froide. La fourrure du loup était largement maculée par la fange, et la poussière avait séché sur son échine ; depuis l’Olyia, le bête ne s’était plus lavée, et l’émissaire de Briessa traînait avec lui une odeur aussi forte que celle qui hantait, jadis, les sanctuaires de l’Ours sur la montagne.
      Voilà que la Forêt commençait à s’éclaircir, et parmi l’humus des arbres, les naseaux du loup flairaient déjà les odeurs de la guerre ; il y avait de la pierre érigée à cette extrémité d’Anaëh, et du sang l’avait rougie récemment encore. La bête allongea la foulée et, portée par le souffle de Briessa, pénétra Anaëh par sa lisière Sud ; Dun Eyr progressait autant que possible par le couvert des arbres, là où la déesse pouvait encore le garder, tandis que devant lui déjà se profilaient les plaines désolées, certaines tombées sous la bannière des Sombres. C’était là l’ultime destination de cette longue traque, c’était aux portes de Yutar que le pacte conclu avec l’Engenderesse mènerait le Nain.

      Abrité par les branches des arbres, désormais ses alliés, le Lirganique suspendit sa course ; une faim poignante enserrait son estomac de loup, et ses crocs réclamaient une chair fraîche sur laquelle refermer leur étau. La gueule de la bête huma les fourrés proches, flaira un fumet de gibier, et plongea soudain ses longues mâchoires sous la terre ; quelques renards, qui croyaient là se prémunir contre l’Hiver bientôt approchant, y perdirent jusqu’à leur peau et leurs os. Les babines du loup étaient maintenant rouges et chaudes, et se repaissaient avec avidité de ce festin sauvage arraché à la forêt.
      Le loup marcha alors d'un pas paisible, vers l’Est ; les pierres des Elfes étaient encore loin, et Yutar se trouvait plus loin encore, isolé sur les contrées désertées. Avant de reprendre sa course, Dun Eyr reprendrait son souffle ; et cette Forêt apprêtée pour la guerre, que maintenant il retrouvait, lui semblait plus sombre qu’Aduram ou Malereg. Le loup n’y passerait pas comme une tempête, mais comme une ombre.


Dernière édition par Dun Eyr le Dim 31 Mar 2013 - 0:09, édité 1 fois
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Ril-Vywen
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MessageSujet: Re: Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV]   du sel sur les cicatrices - Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV] I_icon_minitimeLun 18 Mar 2013 - 17:34

      Les ennéades se suivaient et se ressemblaient toutes. Encore une fois, le conseil bruissait de mécontentement. Extraordinaire, l'assemblée l'était, car elle rassemblait les trois cités de la triste Ardamir. Parfaitement immobile, Ril-Vywen regardait ses frères et sœurs, les fils de la Mère, s'écharper sur ce qu'ils ne pouvaient changer. Elle ne pouvait guère leur en vouloir, les nouvelles étaient préoccupantes : un mois avait passé depuis les razzias et jamais on avait vu tant de sombres s'amasser à la lisière de la Première Fille. Loin d'apaiser les consciences, l'arrivée de l'armée royale avait exacerbé les haines ; là où certains y voyaient le salut, d'autres ne pensaient qu'à la guerre, ce manteau terrible qui recouvrait l'Elfie d'une ombre toujours plus noire. On s'interrogeait, désormais, non plus sur l'avenir et les moyens pour l'affronter, mais sur le passé et les conséquences qu'il fallait en tirer. Rarement les elfes s'étaient montrés tant hostiles, dans l'Ardamir, à tout ce qui n'était pas de la Mère ; d'aucuns disaient que c'était cette agressivité qui avait amené les drows, pas autres choses, jusqu'aux portes de l'Anaëh. Ce discours là en particulier mettait l'Anaarooma en rage, tant il était faible et pitoyable. Pour autant, elle laissait le conseil parler, prenant le temps de mûrir ses interventions. Au début, elle n'avait cessé d'essayer de les convaincre, coupant la parole, la gardant jalousement, jusqu'à comprendre à quel point elle pouvait se fourvoyer. Aux paroles vives avaient succédé les remarques tranchantes. Désormais, quand elle parlait, tous l'écoutaient et rares étaient ceux qui la contredisaient. Le moment approchait, cependant ; elle allait briser son silence et mettre un terme, une bonne fois pour toutes, aux égarements de ses pairs. L'ours qui résidait au plus profond d'elle-même s'agitait, incapable de comprendre ce qui se passait. Plusieurs fois, Ril-Vywen avait dû calmer son impatience, au risque d'y céder. Chaque fois, elle s'était sentie partir, entraînée jusque dans les bosquets de la forêt. Si son corps, chaque fois, avait demeuré entre les quatre murs de pierre, son esprit s'était évadé malgré lui, l'empêchant de suivre les débats. Elle n'était pas comme ceux de pierre, la roche sous ses pieds la mettait mal à l'aise, presque autant que celle au dessus de sa tête. On lui avait pardonné, pourtant. Sans doute la peau de l'ours sur ses épaules aidait à rappeler à ses frères et sœurs qui elle était et ce qu'elle était. Une druide.
      Ce ne fut pas elle, qui l'entendit, mais l'ours qui résidait au plus profond d'elle-même. Cela ne l'empêcha pas d'être submergée toute entière par la terrible Symphonie, dont elle ne sut que penser. D'abord tétanisée, elle se leva subitement, interrompant une diatribe enflammée sur l'absolue nécessité d'attaquer sans plus attendre, avant qu'il ne fut trop tard. Les yeux se levèrent vers elle, mais personne ne dit rien et tous la regardèrent, surpris, quitter la pièce sans un mot.
      Quelques minutes plus tard, l'ours s'élançait dans les bras de la Forêt.
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Dun Eyr
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MessageSujet: Re: Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV]   du sel sur les cicatrices - Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV] I_icon_minitimeMer 20 Mar 2013 - 22:22

      Dun Eyr arpentait les bois comme si les racines avaient été des serpents, et ses pattes puissantes marchaient vite au milieu des flaques d’ombres coulant depuis le feuillage des arbres. La Forêt s’écartait autour du Loup, car sur lui rayonnait la bénédiction de Briessa ; mais un murmure devait passer entre les branchages comme cet intrus à l’Anaëh traçait sa voie au travers du sein végétal. Sous la fourrure de la bête battaient encore les sens d’un Nain, et Dun Eyr ne pouvait que garder ses crocs à l’affût ; la Montagne était lointaine pour lui, à présent qu’il errait dans le labyrinthe de l’Elfie.

      Depuis ses babines retroussées, s’écoulaient encore les gouttes de sang arrachées au renard, et elles allaient rougir la terre sur sa piste ; des fourmis devaient commencer à s’assembler là où était tombé le précieux liquide. Alentour, les arbres semblaient s’agiter dans le parfum du sang fraîchement révélé ; la Forêt pouvait grogner et menacer de tempête à sentir ce qui, plus au Sud et à l’Est, devait déjà souiller les souches brûlées des chênes. L’Anaëh était décidément furieuse sur ces terres australes ; pour Dun Eyr qui avait violé sa lisière dans les contrées lointaines de Malereg, là où le combat avait été presque oublié ces dernières années, la rancœur des bois du Sud le figeait de stupeur.
      La longue langue du Loup jaillit hors de sa gueule, et vint pourlécher ses babines pour les laver du sang de ses victimes ; et le Nain se prit à espérer que Briessa ne l’avait pas leurré, et que sa parole le porterait sain et sauf jusqu’aux plaines désolées de Yutar — là où les arbres crochus ne pourraient le rattraper.

      Pourtant le chemin commençait à murmurer derrière le Loup, et il pressa vivement sa course ; ses pattes battaient à présent la poussière et la terre, parfois claquaient parmi la boue, pour atteindre l’Est au plus court. La Forêt s’était comme réveillée sur ses pas, et le cœur du Nain devait battre si fort que la fourrure de la bête n’en couvrirait pas plus longtemps l’écho.
      L’Anaëh avait piégé Dun Eyr entre ses griffes, et l’envoyé de Briessa faisait pâle figure tandis que sa seule odeur réveillait les tourments, à peine assoupis, qui s’y trouvaient latents. Les arbres déjà paraissaient se recourber sur le Loup, comme lorsque la Gardienne l’avait sommé de comparaître entre les puissants troncs de la Forêt du Nord. D’un bond soudain, Dun Eyr quitta le chemin de terre qu’il remontait jusqu’alors, brisa les fourrés proches, et s’enfonça plein Est entre les branches basses ; quelque part plus loin, là où les terres dites d’Ardamir prenaient fin, devait s’élever la pierre d’Ellyrion — peuplée d’Elfes certainement, mais bâtie comme un colosse de roche, émergeant hors des miasmes obscurs des bois.

      La gueule du Loup frappa dans des buissons épineux, à s’en écharper la fourrure, et il traversa la morsure de la Forêt tandis qu’il filait vers les territoires déboisés ; Mogar était loin à présent, Lirgan devait se dissimuler sous un sourire, et il ne restait au Nain que les mots de Briessa pour l’assurer de ne pas être défait.
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MessageSujet: Re: Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV]   du sel sur les cicatrices - Du sel sur les cicatrices : Porter la colère divine [PV] I_icon_minitimeSam 6 Avr 2013 - 17:42

        L'ours ne savait que faire, aussi se contentait-elle de courir ; son pas lourd n'égalait pas celui d'un loup, mais elle n'en demeurait pas moins véloce pour sa corpulence et, dans sa course folle, espérait arriver à temps pour couper la route de ce rugissement boisé qui affolait l'Anaëh. Le cri terrible emplissait l'air jusqu'aux narines frémissantes de la bête, qui s'en retrouvait déboussolée, mais était marqué par l'empreinte de la forêt. La chose demeurait impossible, dans l'esprit de l'animal, qui ne trouvait là qu'une raison de redoubler d'effort ; elle devait comprendre. L'elfe qui résidait au plus profond d'elle-même ne pouvait que s'accorder avec cette pensée et c'était dans leurs forces à toutes les deux que l'ours puisait.
        Avec un mugissement terrible, la bête se fraya un chemin entre les arbres et, dans son grondement, oublia de regarder devant elle. Mal lui en pris, elle percuta durement un loup au rythme aussi endiablé qu'elle et les deux s'écroulèrent dans un concert de grognement et de gémissement.
        Secouant le museau pour s'éclaircir les idées, l'ours mit plusieurs secondes avant de retrouver une vision claire. Elle porta alors son regard sur le lupin toujours allongé — il était épuisé, la chose était visible, tout autant que sa respiration saccadée — et l'elfe qui résidait au plus profond d'elle-même eut un hoquet de surprise. L'ours voulut reculer, aux abois, mais l'autre ne la laissa pas faire et l'encouragea, au contraire, à aller au devant de cette anomalie. Ainsi, la lourde patte de l'ours se posa-t-elle sur la gorge haletante du mirage ; pas menaçante encore, mais insistante. Celui là n'était pas un loup, disait l'elfe qui résidait au plus profond d'elle-même. Celui là était autre chose.
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