Eirikr Sylve - mercenaire

Eirkir possède une cuirasse protégeant la poitrine et le dos, s'accompagnant d'un casque et de jambières, qui se fixent sur les mollets. Une tunique de cuir clouté protège les cuisses sans trop restreindre les possibilités de déplacement. On peut apercevoir un ancien symbole peint en noir sur son plastron effacé par le temps. Armure dérobée ou héritage ? Nul ne le sait.
Il possède en outre une épée bâtarde, aussi appelée épée à une main et demi, trop longue pour être utilisée à une main dans son efficacité optimale sans entraînement particulier, ce qui suppose que Eirkir en a suivi un. Cette arme est accompagnée d'une épée courte, servant habituellement d'arme secondaire. Des armes de petite facture sont dissimulées dans ses vêtements, comme des dagues au niveau des bottines et à sa ceinture. Un arc court est pendu à son dos, ainsi qu'un carquois d'une dizaine de flèches, utile pour chasser et ses sustenter (ou atteindre un adversaire éloigné). Une hachette pend, de plus, à son côté droit. Elle ressemble à une arme de lancer à courte portée, mais est aussi utile pour couper du bois.
Il transporte tout son fatras dans un sac en cuir positionné sur son dos, contenant silex et amorce, quelques torches sèches, du savon, un peu de corde en chanvre et un miroir en acier. Au dessus sont fixé sa paillasse et une épaisse couverture d'hiver. De même, notre ami possède une cape de fourrure noire utile à affronter les rudesses du climat ainsi qu'une capuche.
Un peu chargé me diriez-vous ? Et vous n'auriez pas tord ... Tente, paillasse, rations et autres sont stockés dans les fontes et sur la croupe de Noiraude, la jument noire d'Eirikr. Non loin du mètre quatre-vingt au garrot, d'ascendance percheronne, cette jument placide est rompue aux manœuvres militaires et n'a quasiment peur de rien. Elle accompagne le mercenaire depuis plusieurs années maintenant.

Un homme approchant la trentaine. Il n'est pas très avenant, mais on devine à ses rides qu'il est porté sur le rire. Bien que la rigueur de son instruction militaire puisse se distinguer dans son quotidien et ses mouvements ordonnés, presque mécaniques, les années passées à errer l'ont changé. Ses cheveux sont longs et souvent noués en catogan, tirant vers un noir profond mais la saleté les fait souvent passer pour plus clairs. De même, il n'est que rarement rasé de près et possède toujours quelques tâches de sang sur ses habits, trahissant sa condition d'aventurier presque sans le sou. Mis à part ces menus détails, il s'agit d'un homme plutôt attirant. Ses pommettes hautes et ses yeux émeraudes pourraient ramener à ses origines elfiques, mais sa stature et son air renfrogné sont indéniablement de nature humaine. Il ne paraît pas dominer son assemblée, bien qu'il tire sur son mètre quatre-vingt cinq et qu'il arbore une armure qui en ferait frémir plus d'un. Il se bat avec une grande maîtrise de son art et tente de cacher à tous ses origines, comme en témoigne les marques sur son plastron ou encore les bandes de cuir qui masquent sa première allégeance. De plus, il est équipé comme un homme qui est toujours sur le qui-vive et toujours prêt à en découdre. Lorsqu'on l'aperçoit, il passe rarement pour un godelureau en quête d'aventure, et encore moins pour un petit noble.

Il n'est pas un homme raffiné, ni aimable à vrai dire. Sculpté dans un roche qui ne se fend jamais, telle est l'impression qu'il peut donner. En réalité, Eirikr est rongé par le chagrin et l'amertume. Quelque chose de triste émane en permanence de lui et ne fait que rendre sa froide détermination encore plus intimidante. Il est de ces hommes qui n'ont qu'un but et ne pourront mourir tranquille que lorsqu'il sera atteint. Ainsi, il n'hésitera pas à détruire tout ce qui lui fera obstacle, sans peur ni remords. Si sa quête était animée d'un but louable au départ, ses voyages et ses souffrances l'ont définitivement changé. Honneur et combat sont encore des valeurs qui lui sont chères, mais le bien et le mal, il n'en fait presque plus cas. Il a su s'adapter au gré des guerres et a compris que rien n'était manichéen. C'était seulement une histoire de camp et de convictions. Et tant qu'il ne se serait pas lavé de ses péchés, il ne prendrait part en rien. Malheureusement, ce n'est pas toujours le destin d'un mercenaire. Il faut savoir s'adapter, en toutes circonstances. Ce qui représente, en somme, une de ses plus grandes qualités. Il use souvent de plaisanteries et de sarcasmes acerbes pour cacher ses doutes et ses remords, mais il reste un compagnon plutôt agréable à côtoyer. Il demeure cependant très instable et tient à sa liberté acquise lors de ses péripéties. S'il fut un chiot docile, il est à présent trop épris de son besoin de grand air pour faire machine arrière. Sa quête l'a toujours mené vers l'avant sans jamais avoir à regretter ses choix, et un jour viendra où il se rendra compte que le jeune homme qui a quitté Diantra n'existe plus, supplanté par le mercenaire sans merci qu'il est devenu. Et alors, sa quête lui paraîtra d'autant plus ridicule ...

Quelque part dans le royaume de Diantra, au fin fond des plaines. Ce serait dans une petite ferme qu'il aurait vu le jour. En la neuf cent quatre-vingt unième année du dixième cycle. Il est établi qu'il naquit sous le nom de Damian Braanen, fils de vacher. Celui qui allait devenir son père ne rencontra sa mère que trois ans après sa naissance, cependant, mais toujours l'enfant fut considéré comme légitime par les parents et on oublia rapidement cette histoire. Que ses pommettes saillantes ou ses yeux verts puissent paraître inhabituels, nul ne s'en souciait réellement. Il passait le matin jusqu'au soir dans l'étable, crotté jusqu'aux oreilles, aidant son père adoptif. Ne rêvant que de chevalerie et de grands combats, il croisait le fer avec les autres gosses du patelin, comme tous les enfants. Il s'enrôla rapidement dans la milice de la capitale, bravant les interdits familiaux. Une histoire comme une autre, en effet. Lorsque les bardes ne s'en mêlent pas, les récits héroïques prennent rapidement une tournure un peu plus piteuse. Convaincu qu'il ne devait pas retourner dans son étable, il changea de nom, devenant Eirikr. Il gagna ses premiers galons en devenant un chiot docile et en se révélant doué pour le maniement de l'épée longue. Il monta les échelons, à force de ténacité et de volonté. Puis il entra dans le corps d'armée du roi, servant parmi les meilleurs de Diantra. L'histoire ne vaut pas la peine d'être racontée jusque là. Sachez seulement qu'il n'était pas rare que les petits nobliaux y envoient leurs enfants y faire leurs classes. Et le hasard n'est qu'un sombre prétexte pour justifier la toile tissée par les Dieux ...

Ce qui suit n'est que pure spéculation, tirée des paroles d'Eirikr lui-même. Si mes dires ne vous paraissent point objectif, ce n'est pas fortuit. Lorsque je l'ai rencontré, il n'était qu'un aspirant gendarme, rêvant de ceindre l'armure blanche des compagnies royales. Ceci était alors le seul but de sa maigre vie. Le combat et la gloire. Une époque où la loyauté et les valeurs avaient mesure à ses yeux. Il se distinguait par sa faculté d'apprentissage et sa volonté de toujours en faire plus. Un chien fou selon certains, un soldat malléable pour d'autres. Toujours était-il que rien ne s'était encore jamais mis en travers de sa route et qu'il obtenait ce qu'il désirait. Il ne paraissait nullement marqué par les affres de l'éducation militaire. Il parvint donc à la tête d'une compagnie royale. Trop pauvre pour s'offrir l'armure qu'il convoitait, il se contenta d'une simple armure de plaque arborant le symbole de sa loyauté. Puis il parti garnir l'un des châteaux royaux, au côté de deux autres compagnies. Quelques semaines plus tard, il reçut l'annonce de la maladie de sa mère, souffrante de la malemort .

Encore une fois, les dates sont floues et les événements se succèdent sans contrôle apparent, mais ce fut ainsi qu'il me le conta. Je ne sais pas comment il put savoir pour sa mère, ou comment il se rendit dans son village d'origine. Mais ce fut là qu'il apprit qu'il n'était pas le fils du vacher, sur le lit de mort de sa mère. Elle évoqua le nom de son père, son véritable père. Il le garda pour lui, n'en répéta pas un mot. Il sut dès lors qu'il n'était pas un simple parmi les simples, et s'en retourna à sa compagnie. Ruminant contre le destin qui ne lui avait pas facilité les choses. Mais il était parvenu à ce qu'il désirait et là s'arrêtaient ses regrets. Pourtant, depuis ce jour, je su que quelque chose avait changé en lui. Je le vis plusieurs fois errer dans le domaine royal, loin de sa compagnie. En mémoire de notre amitié passée, lorsqu'il n'était qu'un aspirant, je lui demandais de m'en faire part. Il me conta ce qu'il avait appris, mais j'eus toujours l'impression qu'il me cachait quelque chose. Puis il disparut du jour au lendemain. Et dès lors, on n'entendit plus jamais parler d'Eirikr. Le commun cru qu'il avait été la victime d'un bandit ou autre dans la ville et on l'oublia rapidement. Mais pas moi. Et au premier jour de l'année qui vint après la malnuit, j'eu la surprise de découvrir un message dans ma volière. Estampillé d'un 'E.' déterminé. Et il en fut toujours ainsi les années suivantes ...

"J'ai entendu parler d'une légende, mon ami. J'ai entendu parler du joyau de Mogar. Que l'avatar de la guerre et de la violence déchaînée possède l'objet de mon salut est une triste blague en vérité. J'ai appris cette histoire auprès d'un général nain. Il n'avait pas idée de qui j'étais, et il avait bu plus que son content. Il me faut le rubis divin, je me dois d'aller dans la demeure de Tyra et d'en revenir. Ainsi seulement je délivrerais mon frère et mon âme. Le meurtre à l'encontre de sa propre chair est un péché grave. Tu ne le sais que trop bien."