Réunion avec les conseillers

13ème jour de Favrius, 7ème année du 11ème Cycle

Jérôme venait de quitter Maélyne et il fit prévenir les membres de son conseil qu'il voulait les voir. Ceux-ci arrivèrent chacun à leur tour ou par petits groupes, les discussions allaient bon train et chacun voulait savoir le motif de sa convocation. Le baron préférait attendre que tout le monde soit la afin de ne pas se répéter, il l'expliqua à plusieurs reprises vu que tous n'arrivèrent pas en même temps. Enfin, tout le monde fut présent et il put débuter.

Il répéta dans un premier temps tout ce qu'il s'était passé avec Aymeric de Brochant, soulevant de nouveau des désapprobations. En effet, certains seigneurs voyaient déjà Jérôme à la tête du marquisat et ainsi les terres qui pouvaient leur être donné. D'autres, plus cartésiens, avaient bien compris qu'il aurait été compliqué de résister si tous les châtelains s'étaient ligués contre le baron. Enfin, cela était fait et le seigneur d'Etherna avait décidé en son âme et confiance, traçant le chemin qui s'ouvrait devant lui et éliminant les autres. Suite à ses deux conversations avec la dame d'Outremont et la capture de sa sœur, la donne changeait et il devait en avertir les membres de son conseil de guerre et écouter ce qu'ils en pensaient. Il leur dit tout, les craintes de Maélyne concernant Brochant ainsi que la protection qu'il lui avait donné tant qu'elle ne ferait rien contre le futur marquis. Il leur dit également l'idée de mariage qu'avait proposé l'ancienne dirigeante de Serramire et le fait qu'il avait envoyé des éclaireurs et des espions afin de découvrir l'endroit ou la châtelaine de Lourmel pouvait se trouver emprisonnée. L'arrivée prochaine de Brochant amènerait sans doute le début de la prochaine campagne et il demande de tenir les troupes prêtes pour un départ rapide, il ne voulait pas trainer car le chemin serait encore long et ardu.

Après avoir prit conseil, il se tourna vers Guilhem, celui qui avait permit la prise de Serramire avec un minimum de perte et avait été un allié providentiel dont Jérôme n'arrivait pas à cerner le tempérament.

"Que pensez vous de toute cela sire de Karas ? vous êtes mieux placé que quiconque ici, vous connaissez mieux que nous les seigneurs qui vont nous faire face. Quels conseils avez vous à m'apporter ?"

L'homme était originaire d'ici et il était évident qu'il était le mieux placé pour savoir comment se comporteraient ceux de son pays.

Bon, cela faisait un paquet d'informations à assimiler d'un coup. Alors. S'il avait tout suivit, ils étaient maintenant au service de Brochant et se serait lui qui allait devenir le marquis de Serramire. Donc par conséquent, il allait y avoir une sacrée redistribution de pouvoir. Au moins, Guilhem évitait de perdre se qu'il avait déjà et lui et Jérôme échappaient au gang bang militaire qui allait leur tomber dessus à coup sur si Jérôme avait décidé de refuser l'offre qui lui était faite.bon., à partir de maintenant, l'objectif allait être de tirer son épingle du jeu. Il n'était pas certain du tout que Jérôme lui laisse Bastylle et pour être honnête, Guilhm se demandait s'il était bien sage de poser la question. Il allait donc faire se qu'il fallait pour s'en mettre plein les poches et récupérer autant de terres que possibles.étant donné que Bastylle accumulait les conneries, cela risquait fort de ne pas être trop compliqué.

D'autant plus que Jérôme avait déjà une belle dette envers lui et qu'il allait falloir que le gentil baron la creuse encore un peu.

Guilhem ne put s'empêcher de sourire à la question qui lui était posée. Attaquer Bastylle miam. Il allait vraiment se tailler un magnifique morceau de bidoche dans le gras de Serramire.

L'ambition de Guilhem prit donc ses deux mains inexistantes pour mettre autour de son cou absent, attrapa une paire de couverts éthérés, salivant devant l'énorme gâteau qu'était Bastylle en poussant un ''À taaaaaaaaaaalbe !!!'' des plus enthousiaste.

« Les lignes de défenses de Bastylle sont surtout tournées vers les Wandres. Mais les seigneurs de Bastylle successifs n'étaient pas assez idéalistes pour penser que personne ne les attaqueraient. S'ils nous attendent... et autant dire qu'il nous attendront, on en a pour un long moment et on va enchaîner les sièges longs et éprouvants. »

Bien sur, ça c'était dans la perspective très chiante ou ils allaient faire les choses celons les règles mais Clairssac n'était pas des plus idiot et les sièges longs et compliqué n'allaient pas lui convenir.

« Bien sur, il y a l'autre solution... moins orthodoxe mais sans doute plus efficace. »

Après un moment de silence, le jeune homme repris très calmement, comme s'il n'était pas en train de condamner un bon paquet de personnes à mort.

« Qui qu'il soit, le seigneur de Bastylle tiens une bonne part de sa légitimité de sa capacité à protéger sa seigneurie des attaques des Wandriens. »

Un petit sourire fleurit sur le visage de Guilhem. Un sourire un petit peu sinistre d'ailleurs.

« Nous avons plus de deux cents Wandriens qui sont coincés dans la ville depuis le début du siège et ils ont sans doute depuis tout ce temps ils ont dut faire le bonheur de tout les débits de boissons et de toutes les putains de Serramire. C'est un miracle que nous n'ayons pas plus de problèmes de discipline. Utilisons les comme des Wandriens. Pas d'armes marquées, pas de bannières. Juste des Wandriens attaquant des péninsulaires. Et si le seigneur de Bastylle n'arrive pas à protéger ses vassaux des Wandriens, alors ils chercheront un autre seigneur de Bastylle. »

Les jambes croisées sur la table, Guilhem fixa son regard sur Jérôme avec un air de défis.

« Ça veux dire pillage, viol, mort. Ce genre de choses. À vous de savoir si vous êtes capables de faire se qu'il faut. »

Brochant leur laissait une partie de l'ost, mais avec Bastylle et le fait que Lourmel avait une allégeance un peu bancale, il leur faudrait prendre Bastylle. Et de toute façon, même par la négociation, peu de chances que les Bastylle acceptent tranquillement de se faire déposséder de leurs terres. Cela allait sans doute vouloir dire du sang, des morts et des vies brisées. Guilhem voulait savoir si Jérôme avait assez d'estomac pour ordonner ce genre de choses.

N'oublis jamais tes alliés, car le jour viendra où tu auras besoin d'eux.

~~ Versmilla, an 7 du 11ème cycle, 12ème jour ~~

Il n'y a pas le moindre nuage dans le ciel, et pourtant le tonner semble gronder. Au loin un nuage de poussière s'élève, cachant la forêt d'Hedda et ceux qui en sortent. Et bientôt l'on parvient à les distinguer, ces cavaliers venant du Sud. Une centaine de cavalier au bas mot, armés, amurés, prêt au combat. Des renforts venus d'Etherna ? Pas si l'on en croit la bannière flottant au vent, représentant trois roses sur un fond vert. Ils ralentissent la cadence à l'approche de la ville, suivant la route, jusqu'à s'arrêter à quelques centaines de mètres des fortifications. Alors trois cavaliers se détachent de la troupe et avancent jusqu'aux portes. Après plusieurs minutes de discussion entre les officiers de la troupe et de la garde de Versmilla, une partie de la troupe est autorisée à entrer tandis que le gros des cavaliers céladons montent le camp dans un champ défriché aux abords de la ville.

~~ Serramire, an 7 du 11ème cycle, 13ème jour ~~

Cinq cavaliers se présentent aux portes de Serramire. Les manteaux qu'ils portent cachent leurs armoiries, mais il est aisé de deviner une armure les protégeant. De mystérieux cavaliers armés, qui pourtant ne montrent aucun signe d'hostilité. Après de brefs échanges entre les gardes et les cavaliers, deux d'entre eux sont autorisés à entrer.

Un peu plus tard, dans le château, le conseil de guerre est dérangé. L'on informe Jérôme de Clairsac qu'un homme souhaiterai le rencontrer en personne, et au plus vite. Le voyageur prétend venir d'un fief de Sainte-Berthilde au nom du Ser d'Adhémar, apportant avec lui quelques troupes supplémentaires. L'homme en question n'est autre que Léopold dit de Saint-Cyril, capitaine de la troupe de cavalerie arrivée la veille à Versmilla. Un homme d'une quarantaine d'années aux airs lugubres qui avait déjà combattu au coté du Baron d'Etherna, quelques mois plus tôt, à Sainte-Berthilde. Bien que les deux hommes ne s'étaient alors jamais parlé Léopold, lui, se souvient parfaitement du baron et de sa force à mener ses hommes.

Guilhem répondit au baron comme celui-ci lui avait demandé, il était direct et il exposa sa stratégie à Jérôme. Elle était certes intelligente mais elle nécessitait de faire des choses auxquelles le seigneur d'Etherna n'était pas encore prêt. Il n'était pas idiot, il fallait l'espérer mais la naïveté était l'un de ses défauts et secrètement il espérait que la démonstration de force qui se ferait pourrait faire changer d'avis certains châtelains qui se rendrait sans effusion de sang, comprenant qu'ils avaient plus à perdre en continuant leur rébellion. Son grand cœur en était un autre et le devoir exacerbé qu'il avait en charge envers le peuple encore un. Ce dernier n'avait rien demandé, il faisait son labeur et il était barbare de leur faire endurer les frasques de la noblesse, toujours plus avare. Une fois que le seigneur de Karas eut terminé, Jérôme avait les sourcils froncés de celui qui était en colère. Pourtant lorsqu'il répondit, ce fut sur un ton neutre et très calme, après tout la stratégie de son interlocuteur n'était pas dénué de sens et avait de grandes chances de fonctionner et il avait répondu à ce qu'on lui avait demandé. C'était surtout le désarroi qui avait étreint son cerveau devant les atrocités que les hommes étaient capables de faire à leur propre race qui le chagrinait.

"Votre stratégie est astucieuse c'est indéniable. Les Wandres sont un soucis récurrent pour le marquisat et la faiblesse devant ces hommes mettrait sans doute fin au seigneur autoproclamé. Pourtant je me demande si aujourd'hui il y en a un, de seigneur, ou si c'est un conseil de châtelains réunis qui prend les décisions depuis qu'ils ont déclaré leur indépendance. Ainsi on peut se demander qui serait mit en fâcheuse posture pour les mésaventures que ne manqueraient pas de perpétrer les barbares qui sont sous votre commandement."

Il marqua une courte pause avant de reprendre

"Je vous accorde que cela ne fait pas très longtemps que nous nous connaissons mais j'aurais pensé que depuis le début du siège que fut celui de la capitale, vous aviez compris que je ne suis pas ce genre d'homme. Le peuple n'est pas responsable des décisions de leurs seigneurs respectifs. Les pauvres ne font que travailler encore et encore et il me répugne de les faire souffrir plus que ce qu'il faut. De plus vous souhaitez devenir le seigneur de Bastylle, c'est du moins ce que vous m'avez demandé et vous voulez faire souffrir la population qui deviendrait la votre ?"

Il regardait Guilhem dans les yeux tout en parlant, a aucun moment il ne le lâcha, observant les réactions de celui-ci

"Vos wandrais ont besoin d'exercice ? pensez vous qu'ils pourraient s'occuper des lignes de ravitaillement d'un secteur donné sans toucher à la population ? ou en sont ils incapable ?

De plus, je me demandais si vous aviez connaissance des caractères des châtelains de Bastylle, vous êtes après tout voisin de ceux-ci. Je me posais la question de savoir s'il y en avait de plus lâches qui prendraient peur ou des cupides, avides de négocier ?"

Jérôme voulait en savoir plus sur Guilhem, il lui parla donc d'autre chose que la guerre en cours

"Quel genre de seigneur êtes vous ? l'un de ceux qui dirigent d'une main de fer ou au contraire, vous êtes attentif. Vous semblez quelqu'un d'implacable mais connaissez vous la compassion ou alors vous êtes sans pitié."

Jérôme se demandait si l'homme allait lui répondre franchement ou s'il allait chercher à dévier la conversation ou lui mentir éhontément.

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Le conseil dura encore jusqu'à ce qu'un garde n'interrompe la conversation, annonçant au baron qu'un homme voulait le voir en personne. Jérôme interrogea le garde qui expliqua que cinq cavaliers s'étaient présentés aux portes de Serramire. Le chef de ce groupe se présentait comme un certain Léopold de Saint-Cyril, il disait parler au nom du seigneur d'Adhémar un châtelain de Sainte Berthilde. Il expliquait qu'il était venu avec quelques troupes pour aider. Jérôme se souvenait de ce seigneur, un homme d'âge mur qui avait conseillé la marquise durant la guerre contre le comte et le baron du marquisat. Il n'avait pas parlé de vive voix à aucun des deux, chacun restant de son côté et avec ses troupes mais ils avaient été allié il n'y avait pas si longtemps que cela. Il demanda qu'on les introduise dans la salle ou il était en compagnie de Guilhem, ne demandant pas à celui-ci de partir. Les deux hommes entrèrent, le capitaine était un homme d'une quarantaine d'années qu faisait presque peur. Jérôme ne se souvenait malheureusement plus de lui, s'étant contenté des seigneurs locaux. De plus qu'il n'y avait pas eu suffisemment de batailles pour se rendre compte des officiers compétents ou non. Le baron s'approcha des deux hommes, leur tendant une main chaleureuse

"C'est une joie de vous accueillir en ces lieux. J'espère que vous avez fait bon chemin pour arriver jusqu'ici ?"

Spoiler:

Guilhem restait un peu abasourdis en écoutant Jérôme parlé. Il n'était pas certain de bien comprendre se que le baron était en train de lui dire. Il n'était pas certain que tout ceci ait un sens, pas certain d'être dans la bonne dimension. Pour ainsi dire, s'il s'était soudain réveillé dans son lit, il n'en aurait pas même été surprit. Malgré tout se qui était déjà arrivé, tout se qui était en train de se profiler, tout se que les conseillers de Jérôme et lui même avaient dit au baron, il restait toujours aussi crétin.

Comment était-il possible de se maintenir à un tel niveau de responsabilité en était aussi stupidement idéaliste et crédule ?

Il était mal à l'aise avec la réalité apparemment. C'était dommage parce que de son côté, Guilhem avait la ferme intention de l'y jeter à coups de latte dans les fesses si cela s'avérait nécessaire... et il y avait de fortes chances que cela le soit.

Conservant un ton calme et posé où pointait tout de même une très légère touche d'agacement, Guilhem commença sa réponse à Jérôme.

« Baron de Clairssac... je vais m’efforcer de vous faire un rappel objectif des faits que, je le crains, vous avez perdu de vue. Vous attendez de moi l'honnêteté et la sincérité... soit. »

Où commencer dans tout le monceau de connerie qu'avait débiter Jérôme ? À vrai dire, il y en avait eu tellement que Guilhem peinait à s'en souvenir en détail.

« Nous n'avons pour ainsi dire... rien à foutre de qui se trouverait en fâcheuse posture suite aux attaques des Wandriens. Se sont nos ennemis. Pas nos alliers. Qu'un conseil de seigneur ou un homme se soit autoproclamé seigneur de Bastylle ne change rien. Leur autorité n'en sera pas moins diminuée. »

Cette stratégie s'attaquait à l'entité dirigeante. Pas à une personne en particulier. Bien au contraire. Il fallait frapper à un maximum d'endroit pour laisser penser que les Wandriens étaient partout et que l'entité dirigeante de Bastylle n'était pas en mesure de tenir son rôle.

« Quant à faire souffrir la population, je vous conseille vivement de boire un coup et de vous déniaiser. C'est la guerre, des gens souffrent, c'est comme ça. Vous n'y pouvez rien. Au mieux vous pouvez abréger les souffrances de ces bouseux qui vous tiennent tant à cœur. Mais quoi que vous fassiez, ils souffriront. Si cette vérité vous déplaît, abandonnez votre épée et votre armure, prenez l'habit de moine et retirez vous dans un temple de Néera. Vous n'y changerez rien mais au moins là bas trouverez vous une oreille attentive à vos gémissement de pucelle sans paraître ridicule. »

Il était peut-être allé un peu fort, aussi ne laissa-t-il pas le temps de répondre avant d'enchainer.

« Quant à votre idée de répartition des troupes. Permettrez moi de soulever sa contre-productivité absolue. Vous me demandez si les Wandriens seraient capable de s'occuper du ravitaillement. Nous ne sommes pas sur de l'allégence de Lourmel, de l'ampleur du soutient de Brochant et nous nous apprêtons à affronter les meilleurs soldats de Serramire. Et vous voulez assigner nos meilleurs combattants... à la sécurisation d'une ligne d'approvisionnement. Est-ce que vous vous payez ma tête ? Non seulement ils seraient inccapable de se tenir tranquille, mais en plus ils ne feraient pas se que vous leur demandez. Ils ne sont pas là pour vos beaux yeux ou pour la grandeur de Serramire. Ils sont là pour le butin du pillage. Rien d'autre. Jusqu'ici, ils se sont tenus tranquille. Mais osez leur demander se que vous venez de proposer ou autre chose de ce genre et ils déserteront en masse. Et vous pouvez être certain que sur leur chemin, ils pilleront, captureront, violeront et tueront. La seule différence étant qu'ils le feront aussi sur nos alliers et que nous n'en tireront pas le moindre profit. »

Se que Guilhem taisait c'était que si Clairssac interdisait le pillage ou autre chose de ce genre, il ferait partit de ceux qui partirait et se taillerait lui même sa part dans Bastylle avec la bénédiction de Brochant, espérant pour que la banane impuissante qu'était Jérôme ne chie pas trop dans la colle comme le baron semblait en avoir prit la fâcheuse habitude.

« Quant à la négociation... sortez vous cette idée de la tête. Il n'y aura pas de négociation. Toute vos tentatives de négociation avec les seigneurs de Serramire ont échouée alors même que vous promettiez de donner sans rien prendre. Cette fois vous voulez négocier et vous imaginez qu'ils sont trop stupide pour voir Brochant dans votre dos tout prêt à les déposséder de tout leurs bien ? Oubliez toute idée de négociation. Ça vaudra mieux. »

Guilhem poussa un léger soupire.

« Quant au seigneur que je serais... le peuple n'attend pas de son seigneur une tapote compatissante sur la tête ou une épaule pour pleurer, ne soyez pas mièvre. Il attend d'être protégé, d'avoir du pain, un toit. C'est un meneur qu'il attend, pas un mou compatissant qui lui fera des câlins. Est-ce que je suis capable de massacrer des villages entiers pour ramener Bastylle dans le droit chemin ? Oui. Vous êtes d'ailleurs la seule chose qui m'en empêche présentement. Est-ce que j'en éprouverait du remords ? Peu de chance. Est-ce que je recommencerait ? Sans hésitation si c'est nécessaire. Maintenant à moi de vous demander quelque chose baron. Voulez vous d'un vassal avec qui le travail sera fait et bien fait ou d'une larve compatissante chouinant sur le sort du pauvre peuple ? »

Jérôme voulait de la franchise, il avait été servit. Il avait gardé les sourcils froncés tout le temps du monologue de Guilhem et une chose était certain, il n'avait pas du tout apprécié ce qu'il avait entendu. Non pas par les insultes voilées par le ton calme et posé, bien qu'enrichit d'une note d'agacement mais bien par ce qu'il semblait penser de lui et de sa façon de voir les choses. Il était temps de remettre certaines choses au point. Le baron se dressa de tout sa taille et il s'avança vers l'homme qui lui faisait face, pourtant le ton qu'il employa fut calme et posé bien qu'un peu sec. Il n'avait pas du tout demandé à Guilhem d'être franc mais il appréciait qu'il le fut, il n'était donc pas temps de lui reprocher sinon il n'aurait plus jamais l'occasion d'en avoir de nouveau.

"Voila des paroles bien acerbes, sire de Karas mais je vais maintenant vous répondre. Commençons par les seigneurs de Bastylle. Vous voulez affaiblir leur autorité ? vous avez dormis pendant les années qui se sont écoulées ? les bandits sont légions, les guerres entre les châtelains également. Les pillages et les sacrifiés ont été le quotidien du peuple depuis plus de cinq années et personne n'est venu à leur secours. Leurs autorités ont elles été diminué ? absolument pas. Je ne vois pas comment cela pourrait changer en si peu de temps. Vous me demandez de me sortir de la tête toute négociation ? il me semble que vous êtes l'un des seigneurs de Bastylle non ? et n'avez vous pas trahit les vôtres pour négocier justement ? donc non je n'abandonnerais pas les négociations qui pourraient épargner des morts aussi bien chez les gens de Bastylle que parmi les miens. Et je ne les crois pas trop stupide pour savoir que Brochant est derrière moi, au contraire, j'espère bien qu'ils en seront parfaitement conscient et informé. Hier je négociais avec juste Etherna derrière moi avec en face tout le marquisat et aujourd'hui j'ai Brochant, Versmilia et Serramire qui m'épaulent, la donne est donc différente et beaucoup plus lourde de conséquences pour ceux qui auront la bêtise de ne pas se rendre. De plus, je n'ai aucune intention de déposséder ceux qui auront l'intelligence de se rendre de leurs terres, je ne suis pas Brochant. Je vous ai juste demandé s'il y en avait qui étaient plus craintif ou avide, je ne vous demande rien d'autre pour le moment"

Maintenant que l'évocation des seigneurs étaient faites, il passa aux barbares des Wandres

"Il semble que nous n'ayez pas compris ce que je vous ai demandé, à moins que vous n'ayez pas écouté. Je ne demande pas à vos barbares de gérer le ravitaillement ou de sa sécurité, je demande à ce qu'ils s'occupent de perturber, voir empêche s'ils en sont capable, celui des châtelains de Bastylle. Donc non je ne me paie pas votre tête, j'aimerais qu'ils exécutent le travail demandé. Par contre, s'ils sont incapable de se contenir, je vous rappelle que c'est vous qui les avez fait venir sur ces terres, je vous invite donc à les tenir ou à vous en occuper d'une façon ou d'une autre. Je n'aurais aucune clémence pour eux car ils ne font justement pas parti du peuple que je chérie tant."

Une lueur passa dans les yeux de Jérôme et ce n'était pas de la tendresse mais une flamme de colère, à croire qu'il n'était pas si doux que le pensait son interlocuteur. Il continua d'ailleurs avec un ton plus emporté, mais sans hargne

"Vous semblez avoir une bien piètre opinion de ma personne et du peuple, laissez moi vous expliquer ma façon de voir les choses. La noblesse est faites de multiples personnes qui ont chacun une vision de ce qu'ils doivent faire. Il y a ceux qui pensent que la cruauté et la seule chose que le peuple comprenne ainsi que les coups de bâtons et autres procédés barbares. D'autres n'en ont rien à faire et les laisse seul dans leur coin se débrouiller. Il y en a bien d'autres. Pour ma part, je suis de ceux qui cherchent à gagner le respect et qui ont conscience qu'être noble, ce n'est pas un droit mais au contraire, que cela amène de nombreuses responsabilités. Une personne vous servira bien mieux si elle réfléchit, elle prendra des initiatives qui vous feront gagner du temps et de l'argent. Quelqu'un de terrifié se contentera de faire ce qu'on lui dit de peur de faire une erreur et de se prendre des coups. Un fermier bien nourrit et se sachant en sécurité travaillera mieux qu'un autre qui doit d'abord chercher à pouvoir défendre sa famille de lui même et regarder au dessus de son épaule à chaque instant, de crainte de voir des bandits venir le piller, violer sa femme et ses filles et tuer ses fils et lui même. Je suis d'accord avec vous que le peuple n'attend pas de son seigneur une tapote compatissante sur la tête ou une épaule pour pleurer. Au contraire, il veut qu'il soit fort et assure sa protection, ce qui n'a pas été le cas depuis fort longtemps de ces hommes si puissant dont vous parlez. Je fais tout mon possible pour être un homme bon et juste et je recherche la loyauté chez mes vassaux. Si vous pensez que cela fait de moi quelqu'un de faible, libre à vous. Mais n'oubliez jamais que je ne suis pas devenu baron par hérédité, loin de la, de même que je ne suis pas un rat de bibliothèque. J'ai eu mon lot de campagnes et de guerre, j'ai mérité mon ascension et j'ai fais des choses qui étaient nécessaires lorsqu'il le fallait. Mon épée a été sali par le sang, je ne me suis pas caché derrière mes hommes. Je sais être magnanime tout comme je sais être impitoyable s'il le faut. Toutefois lorsque vous dites que si le peuple souffre, je n'y peux rien, laissez moi vous détromper. Si le peuple souffre c'est parce que les seigneurs ne font pas leurs devoirs et je compte bien leur rappeler. Mes troupes sont ici et si je les laisse faire alors je fais souffrir le peuple. Si je les retiens, alors je peux les empêcher de souffrir tout en ramenant la sécurité pour leurs foyers."

Jérôme marqua une très courte pause, ne laissant pas Guilhem répondre, il enchaina

"Vous êtes un homme dont la manière de diriger me chagrine" il regarda la réaction de son interlocuteur sans s'arrêter "mais je suis un homme d'honneur et je ne reviens jamais sur une promesse. Vous avez joué votre rôle et je tiendrais mes engagement. Par contre, n'oubliez pas qu'en échange, je demanderais votre serment et votre loyauté et j'escompte que cela ait une importance pour vous. Je suis peut être emprunt de naïveté, j'en suis conscient mais sachez que je ne suis pas l'imbécile que vous semblez croire que je suis."

Il ne restait plus qu'un dernier point à traiter

"Nous ne savons effectivement pas ou ira l'allégeance de Lourmel. C'est pour cela que je vais diviser l'armée car nous ne pouvons pas avoir une force de frappe sur notre flanc. L'une ira à Lourmel pour les convaincre de ne pas rejoindre Bastylle et l'autre ira débuter les hostilités."

L'ire du baron d'Etherna était aussi stupide que ridicule. Sans le savoir, dans sa colère il avait offert à Guilhem une parfaite raison pour justifier tout les pillages que pourrait faire les Wandriens. Comme Jérôme l'avait dit clairement, à Bastylle les bandits et les pillages étaient légions. Comment faire la différence entre des Wandriens missionnés par Guilhem pour un pillage et les Wandriens simplement débarqués des Wandres pour massacrer tout ceux qui se trouvaient sur leur route et repartir ensuite de l'autre côté de la frontière ? Les bannières assurément, mais il aurait fallut être un véritable abrutis pour fournir lesdites bannières à ses soldats. Et stupide, Guilhem ne l'était assurément pas.

En tout cas pas assez pour ne pas se rendre compte qu'il y était allé un petit peu trop fort. Clairssac était un idiot d'idéaliste. Il aurait dut être clair des le départ qu'il n'aurait jamais accepté se que lui proposait Guilhem. Il était beaucoup trop noble pour les jeux de la politique. Oh, pas que la noblesse soit une mauvaise chose. Guilhem adorait les personnes à noble caractère. Mais seulement quant ils étaient soit ses ennemis, soit ses subordonnés. Lorsqu'il s'agissait d'un supérieur, c'était tout de suite beaucoup plus enquiquinant. Surtout parce qu'il fallait trouver des trésor d'ingéniosité pour les tromper.

Pas que se soit un problème. Mais cela demandait un peu de réflexion et de préparation. C'était beaucoup plus pratique de se contenter de suivre les ordres lorsque les ordres étaient bons. Mais là, c'était n'importe quoi. Jérôme devait sans doute désirer que tout les seigneurs de Serramire et de Bastylle se rallient à lui dans un grand élan idéaliste. On avait vu se que cela avait donné quelques semaines plus tôt. Et malgré le cuisant échec de sa politique de ralliement, ce type continuait à s'obstiner. Guilhem brûlait d'envie de lui dire que l'obstination stérile dont il faisait preuve était la marque des grands imbéciles.

« Si vous n'aimez pas ma façon de gouverner, il y a une autre solution, fit calmement le jeune homme. »

Calmement, il désigna une zone sur la carte qui se trouvait au delà des frontières de Serramire.

« Malgré que je suis persuadé que nous allons épuiser totalement nos ressources en de vains sièges en laissant le temps aux soldats de Bastylle de s'organiser et de nous entraîner dans un conflit interminable, si vous n'épuisez pas tout nos soldats, il y aurait peut-être un moyen de renforcer la frontière de Serramire et d'être tranquille quant à ma façon de gouverner. »

Guilhem indiqua une zone précise sur la carte.

« Nous pourrions étendre les frontières de Serramireet nous ouvrir sur l'Eris. Je serais le seigneur de cette nouvelle châtellenie. Je prêterait serment à Brochant en tant que tel. Et vous, vous pourrez être rassuré quant au sort de vos pauvres petits miséreux de Bastylle qui vous regarderont avec des yeux de coquer. »

Ce n'était pas une annulation de dette, mais une conversion. Ou bien Jérôme supportait que Guilhem gère Bastylle à sa façon, ou bien il lui donnait cette nouvelle terre et pourrait se présenter à Brochant comme un héros qui avait fortifié la frontière de Serramire.

Guilhem et Jérôme n'étaient pas parti pour bien s'entendre, c'était malheureux mais c'était ainsi. Le baron était quelqu'un qui avait de la noblesse d'âme plus que de sang alors que l'autre semblait être un tyran avide de pouvoir qui ne se souciait aucunement de sa gestion et des personnes qu'il administrait. C'était affligeant que de constater cela, du moins pour quelqu'un pétri d'honneur comme il l'était. Le seigneur de Karras détestait la façon de faire de Jérôme et cela se voyait clairement sur son visage. Les deux hommes avaient deux façons complètements différentes de voir les choses et Guilhem sous-estimait clairement Jérôme. Cela indifféra ce dernier, il y a plusieurs façons de mener des terres et des hommes tout comme il y avait plusieurs façons de faire la guerre. Le baron passait pour un idéaliste, très bien, c'était le cas dans une certaine mesure. En ce moment, il était en campagne de conquêtes et tuer le peuple qui devrait labourer et moissonner les champs de ses futures terres était ridicule. Surtout que les nobles rebelles et leurs soldats étaient de toute façon emmurés dans leurs châteaux, rendant la tactique que voulait Guilhem impuissante. En effet, la guerre était la actuellement et les châteaux seraient bientôt encerclés, ou était donc l’intérêt de raser les champs des moissons à venir qui ne pouvaient de toute façon pas arriver jusqu'aux futurs assiégés ? Ce n'était que de la violence gratuite. Enfin de toute façon c'était ainsi. Si Guilhem voulait pousser ses guerriers wandrais au pillage, il ne fallait pas qu'il oublie que Guillaume avait instruction de détruire tous les camps de brigands qu'il trouverait sur son passage, il fallait espérer que les barbares ne tomberaient pas dessus.

Le seigneur de Karras avait une idée en tête et il apparaissait que le temps de le dévoiler était arrivé. Il parla donc une fois de plus de la tactique qu'il trouvait pitoyable du baron et il déplia une carte de Serramire et ses environs. Il indiqua une zone au nord, nord-ouest de la carte et il expliqua son intention de repousser les frontières et de se tailler son propre fief. Jérôme ne répondit pas immédiatement, il prit son menton entre son pouce et son index droit tout en réfléchissant à ce qu'on lui proposait. Il fallait dire que le projet était ambitieux et qu'il était séduisant également pour le baron. D'un côté, il perdait un vassal mais vu qu'il récupérait la région de Bastylle et qu'ils ne semblaient pas se porter dans leurs cœurs, ce n'était pas si terrible que cela. Surtout s'il faisait serment au marquis Brochant, alors cela amènerait de nouvelles terres à celui-ci et il serait surement content. Ensuite, la frontière serait plus facilement défendable qu'elle ne l'était actuellement tout en ouvrant le marquisat sur l'océan. Et pour finir, une partie de Bastylle aurait une zone tampon avec les Wandres au dessus, ce qui ralentirait sans doute les pillages. Le point noir, c'est que c'était un pays sauvage et que ses habitants ne se laisseraient pas faire aussi facilement que cela. Le projet était donc ambitieux, maintenant il fallait être certain que le jeu en valait la chandelle. Il se tapotait maintenant le menton de son index

"Je vois"

Il réfléchit encore un instant.

"Un projet audacieux, je présume que vous avez déjà réfléchis à cela et aux moyens à entreprendre ? Si j'accepte de vous aider à vous tailler votre châtellenie, je demande en échange de mon aide une zone ou je pourrais faire un port ainsi qu'un libre droit de passage de vos futures terres vers les miennes."

Vu le projet de Guilhem et le cout qu'il allait en découler, la requête était justifiée et absolument pas disproportionnée.

Guilhem ne put s'empêcher de sourire en apercevant l'intérêt que lui portait Jérôme. De toute évidence, le baron trouvait des plus intéressant le projet de son vassal et des plus attirant se qui pourrait en ressortir. Non seulement la pression sur la frontière s'en trouverait amoindrie, entraînant une diminution pour Bastylle du coût des garnisons, mais en plus, cette même frontière serait plus aisée à défendre que l'actuelle. L'entreprise n'était pas anodine et serait compliquée à mettre en place, mais le jeu en valait la chandelle.

Dans l'objectif de répondre à la question du baron, Guilhem se pencha à nouveau sur la carte pour illustrer se qu'il disait. Ce sourire carnassier qu'il affichait le faisait d'ailleurs, avec ses traits en serpes, ressembler à un requin. Cela collait parfaitement au caractère du jeune homme. À ne pas en douter, il était se qu'il avait dit à Jérôme. Un être capable de commettre les pires abominations lorsque les circonstances l'exigeaient.

« Je compte sur le soutient de Lourmel, expliqua-t-il. Après tout, ce projet leur est également très profitable. Ensuite, nous avons des alliers dans les Wandres et j'ai déjà négocié avec la tribu des Marsis et celle des Tribonantes. Elles sont prêtes à se rallier à nous et à jurer allégeance à condition que leur chef conservent leurs terres et que leur soient envoyé des ingénieurs et bâtisseurs de la Péninsule afin qu'ils baptisent de véritables fiefs. »

Et se serait sans douce ces bâtisseurs et ces ingénieurs qui seraient les fers de lance de cette conquête. C'était seulement par leur travail que les Wandriens pourraient être assimilés. Il y avait peu de doute sur le fait que Jérôme et Guilhem puissent rassembler le nombre d'hommes nécessaires à cette campagnes. Mais tenir cette section des Wandres sur la durée était quelque chose de beaucoup plus complexe.

« Se que je préconise, c'est de débuter par envoyer deux effectifs militaires. L'un de Bastylle, l'autre de Lourmel afin de ceinturer la zone qui se situe au sud du fleuve. Une fois cela fait et avec les indications et l'aide des Marsis et des Tribonantes, il s'agira d'attaquer les bastions des chefs les plus réticents. Aucun quartier pour ceux là. »

A nouveau cette cruauté dont Guilhem pouvait faire preuve. Mais pas gratuite. Massacrer le bastion d'un opposant est un signe fort. Cela fait comprendre à tout les autres se qui se passe si on s'oppose à vous. Et voir en même temps l'influence et la force des alliers de Guilhem croître devrait finir de convaincre les hésitants.

« Pour se qui est de vous offrir un port baron, cela me semble compliqué. J'avais l'intention d'établir le centre de ma seigneurie juste ici, au sud de l’embouchure du fleuve. Mais bâtir un village puis une ville est long et extrêmement coûteux. De plus, cela risque de ne pas être très profitable pour vous de posséder un simple village de pêcheur. Se que je peux vous proposer en revanche, c'est de vous céder à la place des avantages commerciaux pour vous dans cette ville à venir et les meilleurs emplacements pour vos produits. »

Suite à la demande du baron sur l'organisation, les explications ne tardèrent pas à arriver, le seigneur de Karras avait parfaitement planifier son projet. Il était évident que c'était encore plus favorable à Lourmel qui n'aurait alors plus aucune frontière avec les Wandres alors que Bastylle en avait encore au nord est, un endroit qui n'avait, en plus, pas la protection des montagnes. Guilhem avait également négocier un accord avec deux clans de cette région de barbares, un exploit qui apportait un poids certain dans la réussite de l'aventure. Le tout était orchestré de façon magistrale. Des forts civiliseraient les clans à la manière de la péninsule et apporterait une puissance aux chefs barbares qui deviendraient alors des châtelains. La question était alors de savoir si ceux-ci finiraient par entrer dans le monde de la noblesse, vu leur statut. Cela amena un sourire au baron qui s'imaginait le cocasse de la situation. Il reprit son sérieux car ce n'était pas le lieu, ni le moment de s'amuser. La stratégie semblait avoir déjà été mise au point, c'était admirable mais il faudrait bien évidemment compter sur les dirigeants qui ne verraient peut être pas d'un bon œil de se faire diriger par quelqu'un d'autre, en plus d'être accompagné de barbares qu'ils détestaient. Enfin cela serait une autre histoire. L'homme montra une fois de plus son côté impitoyable et sanguinaire mais cela ne dérangea pas le moins du monde le baron. D'une part parce qu'il s'agissait cette fois de barbare et ils ne comprenait que la force, d'autres part car ce ne serait pas des gens qui feraient ensuite partis de son peuple, aussi cela l'indifférait. Guilhem termina par la zone désirée par Jérôme. Il était clair que c'était délicat de céder une partie de son territoire et le baron avait lancé cela pour plusieurs raisons. La première étant que s'il l'obtenait, il aurait une ouverture sur la mer et c'était parfait. La seconde parce qu'il était presque certain que le seigneur de Karras ne serait pas d'accord, alors il fallait taper haut pour avoir ce qu'il fallait. Et de toute façon, il pouvait toujours refuser s'il n'obtenait pas satisfaction. Deux villes portuaires qui se feraient concurrence n'était pas non plus une bonne chose, surtout si elles étaient rapprochées. Aussi il écouta l'offre et elle lui sembla convenable. Il sourit à son interlocuteur

"Je vois que vous avez parfaitement planifié le tout et que vous avez débuté cela depuis longtemps. Ce n'est pas juste une idée sortie de votre esprit et vous avez tout calculé"

Il tendit sa main afin de serrer celle de son interlocuteur, et d'accepter d'un premier accord verbal tout cela

"Je suis partant. D'abord faisons en sorte que Bastylle tombe, sinon rien de tout cela ne pourra voir le jour. Ensuite, je vous apporterais mon soutien dans votre entreprise. J'espère que Lourmel accueillera cela aussi bien que moi et que vos "amis" des Wandres sont des gens fiables."

Que dire de plus ? il n'était pas nécessaire de s'étaler des heures sur quelque choses ou les deux parties sont d'accord

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