Reis Glorios [Couronnement du Roy de Sgarde]

 Les cloches de Notre-Dame sonnaient coup sur coup dans la bonne ville d'Oesgard. Chaque abbayes, églises et clochers répondaient à son vigoureux appel. Le tintement du métal avait délaissé les marchands de leurs boutiques, les artisans de leurs ateliers, les chevaliers de la cour. De toute la Sgardie et même d'au delà, les voyageurs étaient venu en masse. Certains attirés par la grande foire qui se tiendrait vingt jours durant, d'autres pour assister à ce moment unique : le couronnement du Roy de Sgarde. Glorieux appel à un passé devenu imaginaire, on était loin de la cérémonie de Hermégildoricus, fait dans l'ombre et la précipitation sans grand engouement de ses vassaux, on était sur les traces des Roys de jadis. La défaite il y a un siècle et demi de ça donné par Lyon de Serramire à Siefried IV avait coupé court à la royauté de Sgarde, mais dès lors le roi dépossédé n'avait demandé qu'une chose à son adversaire, un pal et une épée pour se venger. Un siècle et demi après, son désir était fait par l'un de ses descendants, un siècle et demi plus tard un nouveau Roy était couronné. Alors qu'un était mort à Diantra, un nouveau se levait au nord. Réponse brutale et impitoyable aux actes immondes que la royauté dégénérée des fiirams avait jetée au visage du septentrion, insulte détestable, mépris insupportable, en ce jour on effacerait chacun de ses actes. On effacerait les barons impies qu'Oesgard avait du supporter, suppôt de l'aveugle et de sa bande de sorciers, on effacerait les souillures d'Alonna et on laverait l'affront de Serramire d'endurer si grande période de trouble.

  Le cortège royale avait prit son départ à l'extérieur de la ville passant par la porte de Sainte-Volka. Le Roy monté sur un destrier à la robe blanche, avait revêtu des habits de cérémonie sur lesquelles avait été brodés ses insignes. La ville entière était aux couleurs du lion d'or sur pourpre. Aux côtés du Roy, sa nouvelle femme venait, Constance de Loubier, arborant les habits de cérémonie fastueux. Puis toute la famille royale suivait, avec notamment Richard et Sibylle, et ensuite la majorité de la noblesse de Sgarde, quelques notables enfin. Près du Roy se trouvait le lion cornu qu'il avait reçu quelques temps plus tôt des hérauts de Soltariel. Animal emblématique de son autorité, il suivait dans sa cage le cortège. A mesure que la troupe avançait, la foule suivait plus en plus nombreuses. Malgré le bruit que la foule produisait, on parvenait à attendre les chants religieux qui ouvrait la marche du cortège. Les principaux ordres étaient présent, les frères Philippins, Ignites et surtout les Remaciens. La remontée de la ville se fit dans la gloire retrouvée. Goar salua le peuple, le temps était venu. De sa vie entière jamais il ne c'était imaginé ici. Lorsque Oesgard était tombé sous les osts de Serramire et Sainte-Berthilde, lorsqu'il avait du fuir Amblère sous l'arrivé des osts royaux, il n'avait escompté qu'un jour il redorerait le blason de la Sgarde.

  Notre-Dame d'Oesgard attendait le cortège. Imbert VII présiderait la cérémonie avec à ses côtés les membres importants du clergé. Depuis que Goar avait vaincu Norman, la royauté avait été mis peu à peu en place. La Sgarde avait été placé sous la direction de fidèles, la majorité de la noblesse ayant périt dans le carnage d'Amblère, ou avait été chassé. L'Hotel du Roy n'avait tardé à apparaître afin d'encadrer la vie du royaume, nommant moult officiers. La cour c'était mis peu à peu en place et désormais elle avait trouvé sa forme finale. La royauté de Sgarde prenait son envol en ce jour. La peste avait été rejeté des villes. La politique de Goar appuyé par le clergé avait eut raison de l'encadrer notamment grâce aux efforts des frères ignites. Amblère avait commencé sa reconstruction et au bout de tout ces jours on avait vu renaître une nouvelle cité. Les plaies de la guerre avaient été pansés en grande partie. La Croisade en Adurie, l'ouverture de l'Olya et l'alliance entre Alonna et Sgarde, inauguraient ce commencement sur des bases propices à l'âge d'or du royaume. Saint-Remacle avait su choisir son héritier, Dasmedieu son Lieutenant sur terre.

Goar descendit de sa monture, jetant les rênes à l'un de ses écuyers et aida sa femme à descendre. Ils étaient sur le parvis de Notre Dame d'Oesgard. Vaste édifice pentien, construit maintes années avec pour seul ambition d'éblouir les hommes par sa grandeur. On aurait dit que ses clochers atteignait le ciel lui même. Les sculptures et gravures sur la pierre représentait maints histoires religieuses. La Grande porte était ouverte et à l'intérieur les cierges brûlaient par milliers. Prenant Constance par le bras, Goar fit le premier pas dans le sanctuaire. Faisant face au château royale, l'édifice recouvrait la pointe sud de l'Isle du Castel. Aussi long que large, il était entouré de nombreux édifices, dont le palais du Primat. Les clochers étaient bâtis en forme de croix pentienne, cinq branche se rejoignant en un cercle pour gravir les cieux. Bâtis en pierre blanche, le toit recouvert de tuiles, les sculptures aussi nombreuses que détaillés, l'ensemble tenait grâce à un savant usage d'arc-boutant. Le bâtiment étaient construit en cinq ailes. Chacune possédant leur propre entrée, bien que celle du nord qui donnait sur le parvis était le seule véritablement utilisé. Cette dernière encadré de ses deux tours, était éclairé par le soleil qui perçait à travers les vitraux. L'aile était séparé en trois couloirs par deux rangées de colonnes. Sur les côtés le passage était suffisant pour ne faire passer que trois personnes de front. De nombreux décorations étaient entreposés derrière d'épaisses grilles, les vitraux contaient la vie de Nééra et de ses saints. Le couloir centrale se trouvait dénudé d'autel si ce n'était une immense statue à la gloire de Saint-Remacle trônant en son milieu, puis suivait des rangées de banc jusqu'au chœur de la Cathédrale. Le toit s'élevait à faire perdre la notion de hauteur. Les quatre autres ailes étaient moins fastueux. Les deux du sud-est et sud-ouest étaient consacré à des prières et récitals des moines, leur accès étaient restreint, on y trouvait de nombreux salle de prière, des autels, et les accès aux catacombes qui s'étendaient disaient-on sous toute la Cathédrale. L'aile nord-est était consacré à Tyra, l'ensemble ayant été peu réhabilité, il conservait l'aspect sombre des premiers temps des bâtisseurs. Les autels s'alignaient les uns après les autres en hommage aux saints serviteur de Tyra, dont Saint-Ignace. Enfin l'aile nord-ouest était consacré à Othar. Bien que l'aile soit chichement décoré, les autels et reliquaires nombreux, le culte du dieu manquait de prestige pour qu'on y voit de grande manifestation de foi de la population. Jadis les ailes sud étaient voué à Arcam et Kyria, le désaveu d'Arcam par les ordres religieux entraîna sa reconversion tandis que l’indifférence des sgardiens pour la Déesse Chasseresse la chassa du bâtiment, mais non point sans lui voué un culte dans un temple sur la rive gauche de la ville. Le chœur de la Cathédrale, croisé des cinq axes, centre de la croix pentienne s'élevait plus haut que les tours de la façade nord. Un dôme perdait le visiteur dans une contemplation orgasmique. L'inspiration levantine avait fait bâtir de nombreux siècles passés le dôme de la cathédrale. Le soleil perçait à travers ses vitraux éclairant le chœur de la Cathédrale. Ce dernier ouvert sur trois des ailes par des rangées de bancs, et aux deux dernières par des grilles et des portes, formait un cercle surélevé de deux marches par rapport au reste de l'édifice. Au croisement des ailes méridionales, une statue cyclopéenne s'élevait à la gloire de Dasmedieu. Le marbre se liait à des métaux dans un travail d'une finesse qui avait su traverser les âges et inspirer toujours autant la merveille. Des autels se succédaient tout autour, et au centre de tout, un trône d'acier recouvert de velours aux armoiries du Lion d'or sur pourpre attendait qu'un Roy vienne s'y asseoir.