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| Le tournoi de Port Réal | |
| | Auteur | Message |
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Maciste de Soltariel
Ancien
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| Sujet: Le tournoi de Port Réal Jeu 8 Aoû 2013 - 13:47 | |
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Dim 18 Aoû 2013 - 12:51 | |
| Comme tant d’autres, Arichis n’a pas été appelé à prêter serment au jeune roi, il n’était ni comte ni baron et son allégeance allait à son suzerain. La question légitime qui vient alors, est qui était-il réellement ? Le jeune et manipulable Allastein et son tuteur ou le fougueux et opportuniste cousin Altiom ? Par les droits du sang, le titre de comte revenait à Allastein, l’allégeance des Anoszia de même. C’est ainsi que le Patriarche chevauchait avec ses gens qui n’était pas retournés à Velmone, les gardes qu’il avait envoyé au Duc avaient repris leurs places à ses côtés, ils portaient haut la bannière du dragon d’or, quelques pages les accompagnait également et des domestiques pour ses besoins. Mais le convoi ne s’arrêtait pas aux gens d’Arichis uniquement ! Avec eux, flottait les bannières royales et sybrondiis. C’est au troisième jour qu’on vit le bout du voyage se rapprochait, Port-Royal.
Arichis chevaucha le long de la colonne pour se retrouver en tête aux côtés de Maciste. Il avait acquit sa baronnie au prix d’une guerre où il destitua la baronne Aveline, sa jeunesse lui promettait un avenir prometteur à condition de faire les bons choix. Mais le plus intéressant est, qu’il était le tuteur du comte d’Ydril et de sa sœur, de charmants enfants à ce qu’on disait à la cour. Le Vicomte avait de l’ambition, mais reste à savoir quelles en seront les limites. Droit sur sa monture aubère, il se mit à hauteur de l’Amiral.
« Un port digne du sud soltarii n’est ce pas ? »
Alors qu’ils s’engagèrent dans la ville, une escorte vint à eux. Oschide, le fils ainé et bien-aimé accompagné d’une quinzaine de gardes arborant la bannière dorée des Anoszia. Il avait reçu une convocation de son père bien avant leur voyage et avait amarré le matin même au port après avoir longé la côte. Il salua d’abord son père avant de rendre la politesse aux autres nobles les accompagnant en tête de colonne.
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| | | Aedán de Vercombe
Humain
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Sam 24 Aoû 2013 - 20:36 | |
| Laissant Diantra et ses turpitudes derrière eux, Aedán et sa belle régente de cousine louvoyaient paisiblement sur la route de Port-Réal. On allait y donner un tournoi, prétendait-on! Voila qui promettait d'être à même de faire oublier, pour un temps, les sanglots de la capitale. Ainsi, le sigisbée, tout sourire pour sa parente, se trouvait être de fort bonne humeur à l'idée de briser quelques lances. Arrivé, il y a peu, en opportuniste importun, le voila maintenant qui pérorait devant la dame comme s'il occupait le place de favori! Toutefois, si l'on devait lui faire grâce de quelque compliment, il convenait d'admettre que le beau savait y faire.
Tantôt chantonnant les charmes de l'automne, tantôt soufflant quelques plaisanteries sur un membre de la suite à la marquise de Sainte-Berthilde, le matador paraissait évoluer en terrain conquis. Ah, c'est qu'il était intarissable! S'il connaissait Port-Réal? Cela allait sans dire! Il y a quelques années de cela, un traître courant avait drossé le navire sur lequel il se trouvait, le Bleu Sequin, sur des récifs. A mi-voix, comme pour confier quelque secret, il soupçonna le second du capitaine de s'être laissé abuser par une sirène. Lorsque le cagnard vous cuisait et recuisait la calebasse, perdu milieu de l'océan, les idées les plus sottes vous paraissaient prendre sens. Combien, alors, se laissaient embabouiner par ces créatures au corps de danselete? Tudieu ! C'est que sous leurs apparences virginales se mussaient en vérité de biens sombres mystères. Qui savait quels pactes secrets elles avaient signé avec les Rois-Tritons? A quels sordides sabbats, à en faire trembler le Trépanneur des Îles, elles se livraient dans les tholos engloutis?
C'est ainsi que les survivants se retrouvèrent piégés sur un mamelon granitique, s'y agrippant afin de ne pas sombrer dans les eaux opacifiées par une bruine insistante. Nager aurait été fort vain : ils se trouvaient à des lieux de la terre habitée la plus proche - l'homme se garda bien de préciser que leurs compétences en la matières se trouvaient être, de surcroît, fort médiocres - . En outre, tandis que le chevalier s'était laissé glisser le long de la paroi afin d'aller récupérer certains de ses biens dans les restes du navire, un jeune Kelkana en maraude avait manqué de peu de lui emporter une jambe. D'ailleurs, une cicatrice commémorait l'évènement sur sa cuisse gauche. Quant au Kelkana, il finit par prendre la fuite, mortellement blessé, non sans avoir emporté avec lui Achab, le vaillant bosco du Bleu Sequin. Evitant de s'appesantir sur l'indicible attente des jours qui suivirent, Aedán fut plus loquace concernant leur sauvetage par un navire de l'une des escadres royales.
Le capitaine de l'esquif providentiel, un jeune officier de bonne naissance - qui périt de façon fort dramatique quelques années plus tard - se fit une joie de faire visiter Port-Réal à son débiteur. Les yeux perdus dans le vague, de Vercombe se demanda si cette petite place, presque inattendue, que rafraîchissait une ravissante fontaine existait toujours. Que de poésie en ce lieu! A l'ombre d'une tonnelle, on y dégustait des vins sucrés tout en observant le jeu des amoureux, contre la paroi mangée par les bignones. Située un peu à l'écart des grandes artères, le temps y paraissait plus lent, une tranquillité toute pastorale en émanait. A haute voix, le jouteur se fit la réflexion qu'il serait inimaginable qu'Arsinoé visite la ville sans découvrir cette merveille secrète. Tout à ses souvenances, le vert galant ne put se retenir de saisir sa guiterne afin de l'accompagner tandis qu'il entamait :
Amie, je ferai un vers qui vous intéresse Parce qu’il aura plus de folie que de sagesse, Trouvez le pêle-mêle l'amour, la joie, la jeunesse.
Elle est plus blanche que les ivoires: Je n'adore nulle qu'elle à la voir Je n'obt...
Las! Déjà ils arrivaient en vue du castel d'Ondegarde, sinistre faucon perché sur son piton rocheux, et une foule de coquins vinrent inutilement se presser auprès de la dame pour le lui annoncer. N'avaient-ils donc aucun respect pour l'art, ces gens là? Quoique mécontent, Aedán n'en laissa rien paraître et ne manqua pas de saluer la populace comme il se devait lorsqu'ils pénétrèrent dans la cité. D'ailleurs, par trop confiant, il alla même jusqu'à distribuer une bonne partie de ses derniers liards aux bambins qui courraient le long du cortège, en leur expliquant d'un air paterne qu'ils pouvaient se réjouir : de Vercombe était en leurs murs!
Puis, tandis qu'ils atteignaient leur destination, il lança à l'adresse de la Régente : "Douce Arsinoé, vois comme les petites gens s'illuminent à ton passage! Savoir le Royaume entre de si belles mains, jusqu'à la majorité de Bohémond, les ravit!"
Là-dessus, il confia sa monture à un palefrenier, tout ragaillardi à la pensée de pouvoir servir de cicérone à l'Olysséenne. |
| | | Maciste de Soltariel
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Mer 28 Aoû 2013 - 15:05 | |
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| | | Kahina d'Ys
Humain
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Dim 1 Sep 2013 - 12:20 | |
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Aux côtés de son sire d’époux, Kahina n’était pas peu fière. Et de fait, pourquoi ne l’aurait-elle pas été ? Sous ses yeux, l’impressionnant Port Réal semblait bomber le torse pour accueillir son nouveau seigneur et la ville, de fait, était impressionnante. D’une étrange manière, Kahina y retrouvait un peu de sa Thaar tant aimée. Pas que les deux villes fussent similaires pour un sous, en réalité elles étaient comme deux faces d’une même pièce. Elles avaient en commun l’importance, mais là où Thaar vénérait l’excès et l’étalage des richesses, Port Réal préférait l’austérité de ses impressionnantes murailles. Qu’importait, cœur de femme ne tolérait aucune logique, disait-on en Estrévent, et moins encore de femme enceinte ; le nouveau fief de son époux la ravissait plus qu’aucun autre et son sourire étincelait d’avoir enfin trouvé terre à son goût. Et c’était sans se départir de son pli de lèvres que la belle s’était attelée, trois jours durant, à observer l’impressionnante coterie qui les avait accompagnés, elle et son époux, non sans s’attarder plus que de raison sur les sangs les plus bleus. Arsinoé, plus que les autres, avait attiré son attention. Non pas que l’oiselle se sentit la moindre sympathie pour la marquise, loin s’en fallait ; en réalité Kahina gardait plus aisément à l’esprit que c’était d’elle qu’était née la colère irraisonnée de Maciste, colère que l’épouse avait dû subir, parce qu’il eut sans doute été de trop mauvais ton de l’épancher sur la principale concernée. Néanmoins, chaque fois que son regard avait croisé celui de la dame régente, Kahina s’était faite affable et elles avaient même eu l’occasion d’échanger quelques mots, quand la pauvre n’était pas accaparée par son sire chevalier, un certain Aedàn de Vercombe au verbe aisé. Quand ils passèrent la Grand’Porte, Kahina, qui n’avait pas quitté Maciste d’un pouce, se pencha en sa direction et lui chuchota ces quelques mots : « Ton fils naîtra ici. » Et cela avait force de prophétie. Et déjà, le temps filait, arrachant le soleil au ciel pour y planter étoiles et lune. Sans surprise, Maciste donnait un banquet ce soir-là, une manière de remercier la dame du Berthildois de ses largesses. Sans doute, de fait, Port Réal adoucissait-il l’ire du prince sybrond. Sans doute, devant tant de potentiel, oubliait-il qu’Arsinoe lui avait forcé la main. Qu’il se rassurât, son épouse elle n’oubliait rien. Le hasard du placement voulu qu’on mît le sire de Vercombe, non pas aux côtés de sa cousine mais des siens. Non sans préférer discuter avec Maciste, Kahina se fit néanmoins un devoir de bavarder avec le valeureux. « Et de Thaar, qu’as-tu vu ? » demanda-t-elle finalement, pleine d’innocence, alors qu’on recevrait à Aedàn une pleine coupe de vin.
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| | | Arsinoé d'Olyssea
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Dim 15 Sep 2013 - 12:39 | |
| Des viandes chaudes et épicées, force aiguières et flacons, chargeaient la table où s'offrait une opulente agape, au cœur de l'aula de l'Ondegarde. Dévisageant placidement ses illustres commensaux, la régente en titre s'offrait le luxe que de ne pas toucher aux mets plantureux qui lui étaient présentés ; la qualité de manant du maître échevin n'y étant sans doute pas étrangère, pas plus que la coquetterie froissée de notre prude héroine : contrainte, en contrevenance aux plus saintes et sensibles des lois régissant ce monde, à se plonger dans une bassine d'eau tiède tant le temps la pressait. Mais à défaut de faire bombance, la dame n'hésitait guère à se lever et déambuler dans les coursives, désirant en vérité rendre compte des entremets propres à l’accueil d'une si riche coterie. Hélas, et cruelle déception : elle n'en trouva nulle trace. Les bourgeois consuls s'avéraient plus ladres qu'elle n'aurait pu l'imaginer, croyant noyer dans la bonne chère l'appétence atavique du noble pour les belles choses. Lorsque confronté à son manquement, le doyen prétexta la carence de temps et de fonds, allant jusqu'à en accuser les marchands des côtes de sels, qui auraient étranglé le commerce d'un bon port de surcroît délaissé par son roy. Ce à quoi la marquise opina, déclarant simplement « qu'à s'abandonner aux sombres arcanes le feu roy Trystan en aura oublié la prospérité de ses sujets ».
Des deux mirliflores, de Vercombe et d'Irun, c'était le premier qui malgré elle retenait son regard. Leur fertile thébaïde avait inspiré cette escapade, qui s’avérait pour l'heure marquée du sceau des désirs refoulés. Il lui semblait qu'en trois jours de marches ils s'étaient échangés autant de mots, et qu'ainsi l'avenir s'augurait un peu plus sombre d'heure en heure. Qu'un arrière goût de charogne imprégnait l'air ; qu'une énième tragédie était presque palpable, tapit sous les eaux moires de l'incertitude. Peut-être par l'entremise de la petite danselette d'Ys pensa t-elle goguenarde, la voyant susurrer on ne sait quelles impudicités à l'oreille de ce sigisbée qu'elle avait de cousin. Car ayant séjourné de longues années en terres orientales sans jamais y prendre racine, l’intéressante en revenait monstre de préjugés. En son cœur logeait cette singulière antinomie : elle aimait et haissait leur inconstance, enviait et ressoignait leur amoralité. Qu'importe, s'il plaisait à Maciste de goûter de ce pain halé, grand bien lui fasse. Peut-être offrirait-elle une oraison en son nom, que lui soit épargné la morsure insidieuse du poison.
S'extirpant des méandres tortueux de son esprit, elle se tourna vers le noble amiral et, sans ambages et avec cette assurance qui sied au haut parage, brocha le sujet d'une virulente anamnèse, espérant ainsi crever l'abcès qu'avaient fait naître les retombées de la passation de pouvoir.
« Bel ami, il me vient à l'esprit qu'il serait bon de vous dépeindre l'étendue de ma reconnaissance. J'ai longtemps craint que vous ne voyiez dans l'assaut sur l’hôtel de celui qui se réclame votre duc un affront à votre noble personne. Je constate qu'il n'en est rien et croyez m'en, il n'est pas d'injustice plus grande que celle qu'il ourdit à l'encontre de l'enfançon royal. Un plaid sera tenu à l'occasion de mon retour à Diantra, où il sera appelé à comparaître devant ses pairs, qui pourront juger de ses crimes en bonne intelligence. J'escompte que notre bon Chancelier est occupé à cet instant même à en ordonnancer les détails. Par vos titres et qualités, dont celle de Soltarii, il serait naturel de vous y voir siéger, à condition que vous puissiez délaisser votre flotte quelques jours. Puis se tournant vers la vieille branche d'Anoszia, elle ajouta d'un regard teinté de la plus sincère compassion : Il en va de même pour vous messire Arichis, tout autant que nous savons que vos gens que l'on trouva à ses cotés ne partageaient en rien sa traîtrise, et ne sauraient être retenus plus longtemps. »
Dernière édition par Arsinoé d'Olyssea le Dim 15 Sep 2013 - 19:49, édité 1 fois |
| | | Aedán de Vercombe
Humain
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Dim 15 Sep 2013 - 19:36 | |
| "Ah, dame, tant et plus!" répondit-il à la moricaude. Si la danselete se gargarisait de ses origines orientale, de Vercombe, lui, était issu de cette noblesse du Septentrion ayant formé le royaume péninsulaire. Bien qu'une certaine rivalité put exister entre aristocrates issus de ces deux Mondes si différents, le jouteur s'employa à être courtois. Peut-être agissait-il ainsi pour le bon plaisir de sa parente. Le fait d'être cerné par les métèques, seul, n'aurait suffi à déstabiliser la morgue du chevalier.
Ainsi, tout en piochant généreusement dans un gravé d'écrevisses que le hasard des choses avait placé là, Aedán, bon commensal, riait volontiers aux plaisanteries canailles de l'assistance et en lançait d'autres de son cru. Toutefois, toujours prévenant, il ne tarissait pas d'éloges pour les damoiselles qui papillonnaient çà et là, complimentant l'une pour la blancheur de son teint, l'autre pour la finesse de ses doigts. L'homme paraissait rayonner. Il faut dire que, pour le voyageur habitué aux repas frugaux, la tablée était riche en émois et en saveurs exotiques! De partout, surgissaient des mets au noms si alambiqués que seul un thaari avec une pomme de terre dans la bouche aurait su énoncer adroitement. Les petites mains habiles des cuisines leur avaient en effet confectionné un succulent tajine de volaille assaisonnée, à sa juste valeur, par une noix de coco plus sucrée qu'une princesse langecine. En ajoutant à cela l'étonnante cascade de ces fruits juteux à la couleur du soleil que l'on avait fait revenir dans la flamme ardente du rhum mecan le plus vieux qui fut, les saveurs achevaient de vous faire voyager loin de cette atmosphère quelque peu pesante. *
Toujours est-il que, de sa voix de conteur, de Vercombe entreprit de régaler la gamine de ses exploits. Le chevalier lui parla de cet hypogée sis loin dans les régions paludéennes. Inaccessible lorsque les pluies rendaient les marigots impraticables, il n'en demeurait pas moins une merveille, reliquat d'un art aujourd'hui perdu. Ses parois de jaspe refermaient la représentation de diorite d'une déesse au nom oublié mais aux formes d'une beauté saisissante. "Vous devriez-voir ses yeux en amande! Combien de cœurs l'originale a-t-elle dû conquérir!" conclut le sigisbée un peu plus haut que le reste de son discours, peut-être sous l'effet du vin.
Eut été en âge sa voisine de table, le beau sire n'aurait pas manqué de l'interroger à son tour. Néanmoins, Aedán estima que la conversation d'une gamine devait être d'une trivialité assommante, aussi préféra-t-il continuer à parler de sa propre personne. Tout le monde aime les joutes et ses héros, après tout, trancha mentalement le preux chevalier. Probablement que les petites filles bronzées, elles aussi, rêvent d'attacher leur foulard à la lance d'hardis chevaliers.
*l'auteur remercie Kassandra pour avoir tenu sa plume. Quelle verve! Quelle fougue!
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| | | Maciste de Soltariel
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Jeu 19 Sep 2013 - 16:09 | |
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Dernière édition par Maciste de Soltariel le Mer 24 Fév 2021 - 1:43, édité 2 fois |
| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Ven 20 Sep 2013 - 18:52 | |
| - Ydril n’a qu’un Comte, et les Anoszia qu’un nom.
Peu de monde doutait de la loyauté de cette famille envers sa terre natale, mais lorsque des bouleversements majeurs s’annonçaient pouvant remettre en question toute la géopolitique péninsulaire, des questions devaient être posé et des réponses adéquate données. Mais avant toute réponse, un temps de réflexion était nécessaire. Encore plus d’avantage lorsque l’enjeu est la survie du nom. Devant la guerre qui s’annonçait, Arichis n’avait pas encore choisi précisément un camp, nous pouvons être clair là-dessus, pas besoin de plus d’ambiguïté sur ce grand tableau qui se peignait. Il avait envoyé ses gardes en escorte à son Duc et chevauchait pourtant avec la Dame-Régente et sa suite. Pourtant un sens accompagnait chacun de ses actes connu de sa personne et non du vulgaire, l’on pouvait les interpréter comme bon nous semblait mais à nos risques et périls. Jugement trop hâtive attise l’erreur. Chevauchant auprès du prince et de son fils, le seigneur Anoszia se fit plus clair.
- Nous saurions, je l’espère, Votre Honneur trouver des accords dont Ydril sera la bénéficiaire, ainsi que son jeune comte. Mais ne soyons pas trop hâtif. Chaque discussion a son temps et pour l’heure, il était temps de se rendre au castel.
~~ Réjouissance et liesse, le ton était donné. De son perchoir le vieil Anoszia gardait son air sérieux, dans son regard planait un quelque chose de sinistre. Comme s’il était triste de ce qui s’annonçait. Mais pourtant point de traquenard ou d’embuscade, rien que réjouissance et liesse. Le regard scrutateur d’Arichis fixait l’un et l’un des convives, tantôt l’échevin tantôt son fils qui observait sans commenter, échangeant parfois des phrases avec son camarade de beuverie à sa droite. Après quelques mets, appétissant il faut le reconnaitre, la Dame d’Olysséa avec laquelle il avait un quelque lien de parenté mentionna ses gardes et par ailleurs, l’incident avec le duc. - Point de chagrin si le sang ne colora pas les murs, et nous vous remercions de votre compréhension ma Dame. Tout comme de l’invitation que nous ne saurions refusé. Maciste résuma parfaitement ne laissant à Arichis que la corvée de lever son verre en guise d’approbation. Le prince sybrondil ne connaissait ni tabou ni interdit, de quoi plaire au vicomte. Tendant l’oreille vers ce qui devait suivre, mentionnait Blanche le laissait de marbre extérieurement, mais il prêtait attention à son propos, tout comme la régente un lien de parenté les lié. - Si vous autorisez mes navires à naviguer dans ces eaux-là, nous pourrions vous aider Maciste en attendant que votre flotte s’agrandisse. Qui douterait des mérites des navires ydrilotes. Arichis s’essuya également les mains pour renchérir d’avantage et se curer les dents avec sa dague. - Un amiral a besoin d’un second pour l’épauler. Avez-vous pensé à quelqu’un Messire ? Si un conseil doit vous être fait, songez à un fils d’Ydril.
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| | | Arsinoé d'Olyssea
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Dim 29 Sep 2013 - 13:44 | |
| Satisfaite des réactions de ses commensaux quant au sort de leur duc, ce satrape philistin, le dame se laissa choir à nouveau. Reine de volupté, elle sirotait sa liqueur d'angélique claire comme larme, opinant docilement lorsqu'elle n'émettait pas quelque délicate mièvrerie. Si bien que mêmes les gaillardes saillies du bon amiral, pourtant à même de l'éperonner en d'autres circonstances, la laissèrent céans de marbre. Etait-il d'entreprise plus futile que celle d'imaginer et aviser les intentions de celle qui fut jadis sa parente ? L’interrogation était bien cruelle en vérité, et notre héroïne ne put que s'en doulouser intérieurement. Car le fiel légitime qu'avait libéré la diatribe de l'inconstante laissait aujourd'hui place aux plus nobles sentiments que ceux de la mélancolie. Là où elle s'était imaginée une sœur liée par le deuil, elle n'avait trouvé que son Zoïle toute d'aigreur et d'envie. Il serait aisé de placer tout le blâme sur les épaules de ce freluquet blafard de Velteroc, mais n'étaient-elles pas voirement trop faible pour soutenir un tel faix ? Qu'importe, le pragmatisme reprenait ses droits, et les parents de la doulce Blanche se verraient rassurés :
« Tout porte à croire que notre amie méconnaît la fausseté de son conjoint. À défaut d’être la dame du régent, elle rêve de couronner sa fille et de s'élever par cette même occasion. Mais régicide ? Je ne puis le croire. Maganée et usée, il nous faut en vérité la prendre en grand'pitié. Rares sont celles pouvant prétendre d'avoir fait l'objet de si malheureuses épousailles... »
Quant à la seconde notion de l'Irún, Arsinoé ne réprima guère un adorable enjouement et, sans licence aucune apposa sa main à son radius et déclara : « Allons bel ami, laissons notre tendre Bohémond, tout roy qu'il est, se munir de dents avant d'un parti ! Sans quoi je me verrais contrainte de lui présenter la rondeur que je descelle dans le ventre de votre épouse. » Trait d'esprit qu'elle enroba d'un sourire indulgent à l'égard de cette dernière, allant jusqu'à lever son hanap en l'honneur de ce bienfait de Dasmedieu.
Et ainsi s'écoulait le temps, les mets se raréfiant au profit d'alliciantes liqueurs en tous genres. Silencieuse, l'Olyssea mirait son preux, l'Alcide de Vercombe aux cotés duquel Oschide faisait bien pâle figure. N'était-ce pas là un gage de son habileté que de sciemment se lester de celle grande mangeaille à l'aube des mêlées et joutes ? Prodigieux tableau qui eut tôt fait d'éloigner son esprit des discours marins des deux suderons. Et ce jusqu'à qu'Arichis ne laisse poindre, ou percer selon les sensibilités, de puissantes aspirations. Laissant Maciste répondre, elle s'adressa ensuite aux deux mâles d'Anoszia :
« Messire Arichis, j'avais tantôt eu pour projet de témoigner des prouesses de votre fils à l'occasion du tournois. Mais il me semble adonc que le sang ne ment jamais, et qu'attendre plus longtemps serait futile. Si la chose vous paraît suffisamment idoine, il serait mon souhait qu'Oschide regagne Diantra à mes côtés lorsqu'il viendra temps de me retraire, où il pourra – à l'image de son père – servir le royaume au sein des compagnies royales. »
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Jeu 3 Oct 2013 - 13:57 | |
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Quelle ironie ! Au même moment que les deux comparses mentionnèrent la Dame du Val, le vieil Anoszia portait à ses lèvres une cruche des plus raffinées d’Hautval dont il savoura la fraicheur. L’Olysseane interrompit ce moment de délectation lorsqu’elle mentionna les compagnies royales pour son fils. Arichis gardait envers l’Ivrey une amertume certaine après son renvoie du conseil de la couronne avec pour seul présent un hôtel à Diantra, et il avait de plus grande aspirations pour ses fils. Il lissa le bord de la nappe de la table avant de lever des yeux inexpressifs vers la régente.
« Je ne crains, ma Dame, que mes fils ont plus le pied marin que la ferveur qu’il faut pour vos compagnies royales. Mais je suis sûr qu’ils sauront servir les intérêts du royaume, à bord d’un navire peut être Messire d’Aphel ? »
Peu comprendront le choix d’Arichis quant à la proposition d’Arsinoé, et d’ailleurs peu comprendront Arichis tout simplement. Détournant le regard vers les portes de la grande salle qui s’ouvrirent en grand sur un page à l’écusson Anoszien suivit de deux gardes, le patriarche décela dans sa fébrilité une bonne nouvelle. Peu à peu les murmures et les conversations se tarirent sur leurs passages jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à la table des seigneurs. A ce moment là, le page contourna la grande table pour se baisser vers l’oreille gauche du vicomte.
Pour une surprise cela en était bien une. Oscario avait prit possession de la capitale comtal au détriment de l’archonte retenu dans les geôles royales. Se levant bien droit, Arichis porta son verre bien haut. « Mes Dames, Messires, outre le fait que le vil archonte repose dans les prisons diantraises. Flotte à présent sur Ydril tout entière les bannières du jeune Comte Alastein, fidèle au roy et Sa Majesté la Reine-Régente. Buvons à leur gloire et prospérité.»
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| | | Maciste de Soltariel
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Sam 5 Oct 2013 - 18:40 | |
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Dernière édition par Maciste de Soltariel le Mer 24 Fév 2021 - 1:43, édité 1 fois |
| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Lun 14 Oct 2013 - 18:51 | |
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Arichis réfléchissait trop vite, on ne lui laissait pas assez de temps pour réfléchir à une offre lourde de conséquence. Si Oschide partait à Diantra pour devenir ce que lui-même avait toujours souhaitait être, Oscario resterait à Velmone et alors qui hériterait du domaine familial à sa mort ? L’ainé évidemment, et son cadet régenterait en son nom jusqu’à ce que vienne le temps de se retirer et alors Oscario laissera-t-il Oschide rentrait à Velmone ? Les drames familiaux sont fréquents dans cette province du royaume, les Berontii en sont un fâcheux exemple. Mais Arichis les a éduqués en sorte à respecter leurs valeurs si chères, toutefois ses deux fils étaient ambitieux et parfois le pouvoir peut briser les liens du sang. A moins que…
« J’acceptes Votre Majestée. »Oschide devança son père sans lui jeter le moindre coup d’œil, il était temps de grandir et voilà une opportunité à saisir. « Les Anoszia ont toujours servi la couronne depuis l’Illustre Chancelier Agylus Ier du nom et ne lui ont jamais fait défaut, même lorsqu’on était pas désiré. Monseigneur Maciste a raison, le Sénéchalat est une offre que je puis refuser. »
A moins qu’Oscario ne reste pas à Velmone et s’acquiert d’une nouvelle terre, ou d’une autre office. Sisyphe, plus posé régenterait en leurs absences. De même, Arichis répondit sans regarder son fils, à qui il rappellera plus tard qui prenait les décisions au sein du clan.
« Ma foi vous honorez les Anoszia plus que quiconque et le travail des générations précédentes. Soit ! Oschide sur terre et Oscario en vice-amiral Maciste ? Il est temps que l’un d’eux prenne le large à mon avis.»Court silence avant de répondre à ce qu’il voyait être une remise d’otage nécessaire mais bénéfique par la suite. Avec un sourire qui ressemblait plus à une crispation qu’autre chose, Arichis accepta. « Mes fils ont dépassés l’âge Messire, un au Sénéchalat, le second à l’Amirauté et le dernier tout jeune chevalier. Mais mes neveux ont entendu conter sur les merveilles du Sybrond et seront heureux de vous suivre. »
Bonne nouvelle accompagnée de mauvaises. Après que tout le monde se soit rassit. Le Patriarche avait conscience de l’importance des paroles échangées autour de ce festin, et des répercussions sur le comté autour duquel Maciste ne manquait pas de rappeler qui en était le suzerain et le vassal ce qui avait tendance à agacer quelque peu le vieil Arichis.
« Je ne crains que l’archonte ai su garder des partisans, nombreux, sur le comté qui croient se battre pour le pouvoir légitime et leur Comte Alastein en peinant à reconnaitre notre juste cause. On y bataille encore, et mes armées sont en marche et bénéficient de la surprise. Le vilain n’a pas encore jugé bon de faire de même, d’ailleurs Ma Dame son procès peut-il le voir en sortir indemne ? » |
| | | Maciste de Soltariel
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Dim 20 Oct 2013 - 18:04 | |
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Dernière édition par Maciste de Soltariel le Mer 24 Fév 2021 - 1:43, édité 1 fois |
| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Sam 16 Nov 2013 - 13:15 | |
| « Si, fait. » Rien d’autres à ajouter. Arichis leva sa coupe et un domestique vint la lui remplir d’une liqueur jaune mielleuse. Pendant que le damoiseau du sybrond discutait avec son épouse, des musiciens envahirent du son de leurs instruments la salle du banquet. Une piste de danse se dégagea entre les tablées, l’héritier de Velmone se leva sans oublier de jeter un regard circulaire à la tablée. Refoulant l’idée provocatrice d’inviter la veuve ou l’épouse à échanger quelques pas rythmés, il jeta son dévolu sur une pucelle de haute naissance locale tout en s’inclinant dans une révérence devant son père pour prendre congé de lui. Oschide ressemblait plus à son fougueux d’oncle Ansaldo qu’à son géniteur, contrairement au fils qui tenait Ydril. Arichis détourna son regard des danseurs pour fixer la dame-régente au pouvoir contesté. L’Anoszia se demandait combien de temps son nourisson restera couronné avant qu’un nouveau fléau ne l’emporte. Il se versa lui-même d’une carafe d’eau avant d’ouvrir une discussion sur un sujet resté longtemps fâcheux entre la Couronne et l’Ydril.
« Dame Arsinoé. J’ai ouï que les scylléens de Marcalm ressentaient après ces quelques années le mal du pays. Peut-être est-il temps qu’ils cèdent la place à des ydrilotes et regagnent leur comté ? Les partisans du fol Diogène, s’il en existe encore, n’ont plus d’emprise sur le vicomté. Mon frère, époux d’une dame d’Ojiane saurait faire régner la Paix du Roy en votre nom. » Puis vers l’ami Aphelain « Il a été reporté que la sœur de notre duchesse s’est marié avec l’héritier exilé du Fol, j’ose espérer que Monseigneur le Duc ne ourdit pas contre le comte Alastein. »
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| | | Arsinoé d'Olyssea
Ancien
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Ven 22 Nov 2013 - 22:05 | |
| L'heure était tardive, et il ne manquait à la dame régente plus qu’un instant propice pour s’éclipser lorsque le vicomte d’Anoszia eut pour volonté de la navrer grandement. La raison se rebellait, et il brasilla l’évanescence d’une lueur torve en son oeil drapé de khôl, impromptue à la manière de ces vilaines desideratas venues effleurer ses oreilles. Que n’aurait-elle lors pas donné pour marivauder gaiement en la compagnie de son cousin ? Avec l’intelligence échaudée et fécondée de celui qui retrouve l’ouïe des grands après si longue disgrâce, le vieux gourd éployait trop largement ses ailes et éructait-ci une bien vilaine requête tout aussi tristeusement enrobée. Et ce sans toutefois lui ôter le mérite de sa verdeur, assurément raffraichissante pour celle ayant jadis gouté des sophismes et amphigouris d’un pantin velterien ; mais il restait que nombres des gens qu’il se proposait de spolier siégeaient en leur compagnie.
Un bourdonnement inquiet ne tarda donc pas à gagner chaque recoin de la salle, des tréteaux les plus humbles aux plus hautes tablées, et Arsinoé connut la vérité de son devoir. Plutôt que de se vautrer dans la rancoeur comme était son habitude, elle devait admonester avec force l’argumentaire de ce plastron sénescent de la fierté ydrilote, notion palimpseste s’il en était. Drainant le fond de son hanap, elle se redressa avec la certitude de ne plus devoir se rassoir, s’élançant d’une voix qui ne se voulait pas vérolée de la bile qu’elle ressentait.
« La mémoire d’Aetius aurait donc vécue ? L’aide qu’il porta grandement à tous les prud’hommes d’Ydril qu’une fugace et evanide souvenance ? Par ma foi mon ami, je crains que vous oubliez et peutestre que la liqueur n’émousse vos sens, mais lorsque le feu prince occist et meurtrit l’hériter du trop matois et méchant Diogène il y gagna pour chevance la place de Marcalm et tous les lieux sis en son finage. Votre famille retrouva la place qui était sienne par le fait de ces agissements, pourquoi alors chercher si à l’arsouiller ? Balayant de la main l’aréopage en deçà du dais, elle poursuivit sa diatribe imprécatoire. Ces gens dont vous demandez la quittance ne sont autre que les fidèles compagnons et chevaliers de mon époux, qui aujourd’hui protègent mon fils le roy et vicomte du Calmerrèse. Leur loialté n’est plus à démontrer, et le jeune comte Alastein ne pourrait espérer de meilleur féaux. »
Elle se tut alors, mais ne s’envola point, préférant laisser au bon vicomte l’occasion de faire amende honorable. |
| | | Kahina d'Ys
Humain
Nombre de messages : 328 Âge : 34 Date d'inscription : 23/03/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 17 ans. Taille : Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Jeu 28 Nov 2013 - 22:10 | |
| Maciste parlait de guerre. Loin de s’en laisser troubler, la jouvencelle posa délicatement sa main sur la sienne et esquissa un fin sourire en sa direction. Aux yeux des convives, elle était l’épouse qui assurait son seigneur et maître de son soutien ; dans son regard, cependant, brillait une flamme qui n’aurait su être étouffée. Kahina ne craignait pas la guerre. Elle n’en verrait ni les piques dressées ni le sang versé. Non, des tumultes de la Péninsule, la princesse d’Ys n’admirerait que les trophées de guerre du baron. Il lui avait promis : à leur enfant, il laisserait un trône. Or, l’oiselle ne voulait pas d’une couronne de vélin pour la chair de sa chair et il était du devoir du père de tailler son royaume de la pointe de son épée. L’aphelian le savait, son épouse était vorace et il n’avait pas le droit à l’erreur. Il para ses lippes d’un fin sourire et inclina légèrement le front, signe qu’il savait très bien ce qu’elle attendait de lui. Il lui demanda alors comment elle se portait et elle laissa échapper un petit rire ravi, prenant Aedan à parti. « N’est-il pas adorable, mon doux baron, quand il s’inquiète ainsi ? N’aies crainte, Maciste, ton fils va bien. Et moi aussi. » Déjà, les premiers musiciens s’invitaient à la fête, marquant le tournant dans la soirée. Radieuse, le joyau d’Ys accepta le bras du sybrond et se releva souplement. Les valets s’occupaient des tables les plus éloignés tandis que les ménestrels préparaient leur instrument. Dans quelques minutes à peine, les gens danseraient, leurs sens inhibés par l’alcool. La baronne n’avait pas bu, cédant ainsi aux recommandations des clercs qui s’étaient succédés à sa porte depuis que Maciste avait appris l’heureuse nouvelle — de quoi lui faire regretter de lui avoir annoncée ! — mais par les Cinq et les dragons, il n’était pas dit qu’elle écouterait ceux qui l’enjoignaient dès à présent à se ménager. Son fils était fort et elle l’était tout autant. Sa grossesse n’en était qu’à ses balbutiements, il serait temps d’aviser par la suite. La voix froide de la marquise attira son regard et elle put admirer la femme la plus puissante du royaume toiser un vicomte ydrillote. Elle ne fut pas la seule surprise, la plupart des personnes présentes à leur table se turent et observèrent la scène sans trop savoir qu’en penser. La diatribe de la Reine régente devait cependant les éclairer. Maciste s’était légèrement tendu, lançant un regard mi-figue mi-raisin à son allié. « J’ai l’impression que tes compatriotes n’étaient pas préparé à boire le vin d’Ys, mon époux, » fit-elle remarquer à Maciste ; elle avait cependant élevé la voix assez pour que tous autour d’eux l’entendissent aussi clairement que si elle s’était adressé à eux. « En voilà qui ne savent plus parler à la mère de leur Roi. » Les braves gens du Hautval se seraient étouffés dans leur coupe si on leur avait dit que l’alcool d’Ys se faisait appeler « vin, » là-bas au-delà de l’Olienne. Le breuvage n’avait du vin que la couleur et encore. Il était plus épais et surtout, plus fort. Très fruité, il piégeait aisément ceux qui ne l’avaient jamais goûté. On disait même que les thaarii y ajoutaient des épices ! Quelques rires étouffés agitèrent les nobles qui tentèrent de masquer leur amusement. Kahina, quant à elle, ignora le potentiel regard courroucé de l’ydrillote et esquissa une légère révérence à l’adresse d’Arsinoé, le tout agrémenté d’un sourire complice. Mal à l’aise, les valets finirent par en arriver à leur tablée et après plusieurs révérences à l’adresse des grands noms de la royauté, ils firent leur office. La baronne se laissa alors entraînée sur la piste de danse par son seigneur et maître. Elle profita de l’occasion pour lui glisser quelques mots, juste assez fort cette fois-ci pour être certaine qu’il fut le seul à l’entendre. « La soirée est-elle à ton goût ? J’ai cru remarquer que les invitées l’étaient, en tout cas. » Attrapant sa main, elle se mit face à lui et esquissa un sourire carnassier qui n’était plus si joyeux. « On m’a fait état de tes exploits. J’aurai dû me douter que la hautvaloise serait à ton goût. » D’un discret signe du menton, elle lui indiqua une jeune femme qu’il n’était pas sans avoir déjà remarqué plus tôt dans la soirée. « Pas étonnant qu’elle ait attiré ton regard. » Le sourire qu’elle lui lança, alors que la musique commençait, était plein de mystères. |
| | | Aedán de Vercombe
Humain
Nombre de messages : 59 Âge : 152 Date d'inscription : 29/07/2013
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Sam 30 Nov 2013 - 16:45 | |
| Mûres à souhait, il lui semblait que ces demoiselles en robe carminée l'interpellaient depuis le début du banquet, au point de parvenir à accaparer l'entièreté de ses pensées. Telles de redoutables courtisanes, elles l'aguichaient de juteux clins d'œil, chargés de promesses sucrées. Complice, la lueur des candélabres reflétait sur leur peau ronde et généreuse des reflets sanguinolents qui ne laissaient pas le chevalier indifférent. Rien qu'à les toucher du bout des doigts, il mourrait d'envie de les croquer à pleines dents pour s'enivrer de leur saveur.
Aedán n'était pas homme à qui l'on se refusait après pareilles invites. De guerre lasse, incapable de les espérer plus longtemps, il les réclama d'un ton impérieux. Sous ses assauts bien cavaliers, les fraises, ces diablesses, car voilà qui elles étaient - ces menues tentatrices! - ne firent pas long feu. Elles seraient siennes ou ne seraient pas!
Avide, sa main se saisit de la plus dodue et ne prit même pas la peine de la dénuder de sa verte corolle : sans autre forme de procès, il l'engloutit. Les comparses de la pauvre victime fruitière suivirent sans déroger à la règle que s'était appliquée Aedán : toutes les avoir !
Toutefois, il prit cette fois soin de les tremper dans un bol de crème au préalable, car l'homme savait faire preuve de tendresse.
Ce fut donc les lèvres encore vermeilles, toutes frémissantes de plaisir, que le gentilhomme avisa qu'un silence tout relatif s'était installé. Allait-on lui disputer ses conquêtes?! Ah mais qu'ils viennent, les sots! Les dodues drôlesses avaient connu une belle fin en gagnant le gosier d'un parangon de vertu! Comment oser s'en émouvoir? Son regard, inquisiteur, courut sur l'assistance jusqu'à croiser celui de la belle marquise, aux paroles aussi tranchantes que son glaive.
A sa grande déception, le beau sire s'avisa que ses manières de hussard n'étaient pas la cause du trouble qui secouait l'assistance. Son Suderon de voisin s'était fort peu adroitement pris dans une nasse dont, pourtant, les contours n'étaient que trop évidents.
Aussi, tandis que la Régente toisait le vicomte dans l'attente de quelques excuses, le rire franc et communicatif du chevalier résonna, peut-être plus fort qu'il ne l'aurait fallu, sous la voûte. Se saisissant d'un quelconque hanap égaré entre des gelinottes en croûte et une gelée de framboise, il déclara, vaguement à l'adresse du baron de Sybrondil qui, déjà, s'esbignait pour une danse : " Par les Saints-Mouchoirs de la Damedieu, il est vrai que votre piquette estréventine est plus traître encore qu'un noiraud! Voyez messire d'Anoszia, pourtant un homme fait, en perdre son Histoire." Se levant à son tour, il poursuivit : "Belle amie, je vous en conjure, n'en tenez pas rigueur à l'homme mais voyez le coupable en son hanap drainé jusqu'à la lie! Qui, ici, oserait contester que les Scylléens et autres compagnons du bon Aetius ont payé le prix du sang? La présence de ces hommes à Marcalm n'est pas seulement une récompense, c'est un monument! Monument dressé à la gloire de l'union des preux contre les fols qui malmènent nos lois et brisent leurs serments les plus sacrés. Allons, mes beaux amis, levons plutôt notre verre à ceux qui sont tombés pour une cause juste!"
Si l'Ydrilote était malin, il saisirait l'occasion de se sortir honorablement de son faux-pas.
*l'auteur remercie à nouveau Kassandra pour sa plume, quelles saillies!
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal Mar 3 Déc 2013 - 20:29 | |
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La Dame se leva, dominant la tablée de sa hauteur pour exprimer peut être s a domination en étant la mère du bébé roy. Il n’en reste pas moins que son refus n’était pas sans appel, sinon quoi elle aurait quitté les lieux avec la sensation du devoir accompli. Ce n’était ni l’alcool, ni le sens du devoir qui poussait Arichis à telle prétention. Le silence s’installa et les regards convergèrent vers la marquise et le vicomte, qui, tapota d’un doigt le rebord de la table agacé. De la diatribe de celle-ci, il ne retint que le pamphlet de la baronne qui sembla amusé quelques hobereaux. Le regard sévère de l’ydrilote n’est pas à décrire, même ceux installés plus loin peuvent aisément le deviner. En échos à Arsinoé, et en défi à la midinette estreventine il draina à son tour son hanap laissant le chevalier de Vercombe y rajouter son grain de sel. Si la mémoire saurait récompenser les vilenies d’une fillette, s’incliner et se taire écraserait la fierté suderonne du seigneur.
« Ma Dame. » Il espérait que la raison saurait apaiser la veuve. « Nul ne conteste les qualités des amis scylléens. Uniquement leur loyauté. Ces gens, vous l’avez dit vous-même, sont les fidèles compagnons et chevaliers de feu » Il appuya sur le feu « votre époux, et non ceux de sa veuve dont les échos de votre mariage leurs sont à peine parvenu. De vous, ou de l’enfant roy, ils n’ont que la fidélité due à un lointain suzerain faisant honneur à la fidélité d’Oësgard à son marquis. Votre époux fût vicomte, votre fils l’est et dès lors il se doit d’avoir ses hommes à lui et non ceux de son père qu’il n’a pas connu. Au contraire des Anoszia, leur loyauté au vicomte du Calmerrèse et roy de Diantra est à démontrer. Marcalm ne peut avoir de plus féaux à son actuel roy que des ydrilotes Votre Majesté. Laissons donc Ydril à Ydril et Scylla à Scylla, accordez-leur leurs quittance et ils vous seront grès de retrouver leur terre natale. »
Etait-ce le moment pour un tel plaidoyer, sans nul doute. Le risque a été prit, et à ces heures troubles un peu de jugeote ne nuirait à personne.
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| Sujet: Re: Le tournoi de Port Réal | |
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