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 Où le temps passe.

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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Où le temps passe.   Où le temps passe. I_icon_minitimeVen 9 Aoû 2013 - 14:21

Quelques journées & histoires en Hautval







Les protubérances des autostrades antiques avaient incommodés tout du long la Dame du Val au sein de sa diligence. Le rictus était mauvais et quel ne fut pas le soulagement lorsqu’elle regagna les chaussées pavées de sa baronnie, la Grand Route. Elle avait fait halte chez ses hommes liges et ses vavasseurs peuplant la lisière de son itinéraire. Aussi, le temps s’allongea. Avant de toucher quelques mots vis-à-vis de la politique future de Hautval, elle s’enquit des soucis de la santé de chacun et de la situation de ses domaines. Blanche entretenait de bons rapports avec ses vassaux à qui elle laissait une certaine liberté tant qu’il ne mettait pas en péril la réputation de son beau pays. Aussi ses interventions relevaient plus de conseils ou encore de Main-de-Justice. La Dame en profita pour écrire quelques épitres à ses inféodés chez qui il était impossible de se rendre afin de les réunir pour un prochain conseil à Hautval. Des hérauts partirent aux quatre coins de la Baronnie rependre la nouvelle. Quelques jours passèrent alors qu’elle voyait sa citadelle se peupler de ses grands seigneurs. Un banquet fut organisé dans l’opulence, témoin de la réjouissance de leur Baronne de revoir ses Chevaliers et Dames, même les plus teigneux étaient présents et cela promettait de beaux rebondissements. Mettre des Carruwen avec des Heldirois annonçaient souvent quelques altercations mouvementées sous l’œil modéré des Ambrevalois les considérant comme rustres néanmoins tous surent mettre leurs dissensions minimes de côté pour œuvrer en chœur à la cause de leur pays. Et après quelques rasades de vin et de bière, les cœurs n’étaient plus aux rivalités mais à l’unisson et c’était cela qu’appréciait la Dame du Val.

*

Un soir alors que la lune éclairait sa lucarne de ses rayons argentés, Blanche relevait un regard vers ses gens, un de ses cousins se prêtaient à quelques jeux de carte avec un Arétan, du nom d’Aédh, sa particularité était de vous trouver ce dont vous aviez besoin comme par magie et sa diplomatie n’était plus à remettre en doute, un soltarii, Marcello De Mezichia et enfin, un estreventin, Ekhram l’Erudit. L’œil cérulé bifurqua  sur Odeline qui aiguisait sa lame en papotant avec Roderik, sous-lieutenant de la Garde d’Obsidienne, Blancha lacha un soupire en délaissant la lettre qu’elle avait entamée. Elle se redressa la main contre le ventre et de deux doigts massant ses tempes douloureuses alors qu’elle s’avançait vers un fauteuil plus confortable dans une alcôve déjà occupée du salon par Cyano des Isles, un proche de l’Ivrey, qui participa à la réprimande de Rochepont. Il avait rejoint Hautval en subordonnant son fief pour s’entretenir avec la Dame du Val, après tout, cet homme était dans son entourage depuis voilà quatre longues années. Il s’enquit de l’Etat de la Baronne qui souffrir d’un mal aux facettes multiples. A ses côtés deux autres notables bien hautvalois attendaient que leur Maîtresse parle.


    « Saviez-vous que cette gueuse n’était autre qu’une de mes gens de compagnie, lorsque j’avais pour mari le feu, Audoin d’Olysséa, nos rapports étaient sous de bons auspices et cela me peine que lors de son exil, la Devergoigneuse, fut tant rongée par la perfidie et le mal. Je vous le dis, messieurs, son bâtard est la preuve que le mal l’a ensemencé.»



L’écume de ses deux océans commencèrent à déborder, coulant en quelques lames sur ses joues. Cyano soutira de son pourpoint un mouchoir en tissu qu’il lui donna.


    « Je m’excuse pour cet excès, pardonnez-moi, vous n’imaginez pas à quel point tout ceci me peine. Et puis, Aetius… Oh… Pourquoi nous a-t-il laissé… J’en viens souvent à me demander si la Déesse des Flots, celle-qui-garde-la-mort, n’a pas quelques griefs à mon encontre. »


Quelques réponses chaleureuses redonnèrent le sourire à la Dame du Val qui sécha ses larmes de tristesse et rassura ses gens par quelques hochements de tête. Demain viendrait le Conseil des Puissants, seigneurs et conseillers réunis. Installant les prémices des discussions à venir le jour suivant, Blanche reprit.


    « Que pensez-vous des positions pris par chacun ? Le Duc de Soltariel a refusé de rendre hommage ainsi que son vassal, l’Archonte mais… à l’opposé, le Baron de Sybrondil, tuteur du futur Comte d’Ydril prête allégeance…, c’est assez… étrange… Est-ce là, le fait de la sapience d’un Homme qui compte sur la décision du Seigneur Altiom pour acquérir Ydril en prime après que les Osts royaux aient occis la rébellion ? Sans parler de la position du Seigneur Arichis… Tout cela est digne d’une partie d’échec la plus complexe… Les mieux loti sont ceux du Nord. En espérant que mon ami estimé, le Seigneur Jérôme vienne à nous aider en cas de conflit. Tout ceci m’agace.»



Ses doigts filèrent contre son front tandis que la Dame du Val se perdait dans d’obscurs dédales psychiques. Elle écoutait néanmoins  les avis et des uns et des autres. La discussion dura d’ailleurs une bonne partie de la nuit et fut même rejoint par son cousin, Aédh, Marcello, Ekhram et d’autres jusqu’à ce que tous s’entendent à quérir leur couche.

*

Le lendemain fut le grand jour, ce jour, où la salle du Conseil était à la hauteur de sa démesure afin d’accueillir tous les grands du Pays pour parlementer. Le débat dura des heures entières et fatigués, tous décidèrent de poursuivre cela le jour suivant. Finalement les délibérations durèrent deux jours et demi et tout cela fut consigné par les scribes dans les archives de la Citadelle.
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MessageSujet: Re: Où le temps passe.   Où le temps passe. I_icon_minitimeMer 30 Oct 2013 - 12:54

    Le froid avait envahi le château et l’on avait fait couper du bois des forêts peuplant les versants des montagnes de Hautval. On ne chauffait pas les pièces inutilisées et il était conseillé de porter une petite laine dans les couloirs. Du moins, c’était pour le bien de tous. Blanche était assise, penchée sur le berceau de son enfant, le petit Serlon Ier, c’était un bâtard certes mais elle l’aimait autant que ses autres bambins. Elle n’avait rien à se reprocher. L’acte avait été fait avant son mariage et toutes femmes possèdent aussi ses pulsions, ses envies, qui y’avait-il de mal à céder aux faveurs d’un homme si les sentiments qu’on lui portait étaient sincères ? Elle ne voyait là, aucun affront, aucun mal. Le destin était capricieux et tumultueux. Il avait ses obligations. Elle avait les siennes et c’était voué à l’échec. Pourtant… leur passion et « amour » étaient aussi dévorants que le temps sur nos corps, que les évènements atroces sur notre esprit. Entourée de ses dames de compagnie, nourrisses et autres servantes, la Dame du Val se saisit du bambin en bonne santé et emmitouflé dans des vêtements chauds. Le bambin ouvrit ses paupières lourdes pour tendre la main vers le minois de sa mère. Il se saisit d’une de ses mèches de cheveux et ne fit rien d’autre. Le sourire de la Dame était omniprésent. Les lèvres embrassèrent le front du nourrisson alors qu’elle frottait, ensuite, son nez contre celui de sa chair. La bouche baisa encore une fois les lèvres sa progéniture et enfin elle commença à bercer, Serlon Ier. Les billes cérulées roulèrent jusqu’à une de ses dames de compagnie qui prit place sur une chaise et commença à pincer les cordes de sa lyre. Se basculant lentement sur son siège à bascule, la Mère ferma les yeux pour commencer à chanter une petite comptine.

      « ♪ Je vois les hommes dragons qui se battent. Je vois tout ce qu'ils font, tout ce qu'ils ratent. Je vois dans tes yeux trop grands pour ton âge, des nuages, des orages, des naufrages. Le beau temps, je te l'ai promis même si souvent je fais tomber la pluie. Tout va bien ne t'en fais pas. Tout va bien ne t'en fais pas. ♪ »


    Elle continua ainsi jusqu’à ce que son petit s’endorme dans ses bras. Sa main caressa la chevelure de Serlon Ier, d’un noir ébène qui s’éclaircira sans doute avec le temps comme pour la chevelure de son père tout en restant foncé. Il avait aussi les yeux bleus de ses deux parents. Aucun doute là-dessus, il était bel et bien un Ancenis. Un nourrisse se saisit de l’enfant pour le remettre dans son berceau afin de faire sa sieste. Blanche se redressa, la main sur son ventre qui arborait les prémices de quelques rondeurs. Elle jeta un dernier regard à son fils et échangea quelques mots avec les nourrices avant de quitter la pièce. C’était une belle journée.

    *

    Le soleil déclinait à l’horizon colorant le ciel bleu d’un orange saillant se mariant avec un rose plus discret. Les astres lunaires s’étaient déjà érigés dans les cieux imposant ainsi leur ombre sur les terres du Val. La Dame d’Obsidienne s’était rendue plus tôt chez l’un de ses vassaux afin de discuter d’un menu problème qui se réglerait assez vite avec son intervention. D’ailleurs, une solution avait été trouvée et il ne suffisait plus qu’à l’appliquer. Elle en profita pour se promener parmi ses vignes dont la récolte fut encore une fois cette année abondante et discuter avec ses viticulteurs sur les rendements et autres détails. Ceci fait, Blanche rentra à Hautval et sur le chemin eut le plaisir de croiser ses villageois, ses gens, sa famille comme elle aimait les appeler. Après bientôt une décennie de règne sur les terres des Vignes, elle en connaissait évidemment sa population, ses longues lignées, ses familles présentes depuis des générations. Ils étaient devenus ses amis si l’on peut dire. Si les préludes de son règne étaient au départ controversé, elle multiplia les démarches pour gagner leur faveur, allant autant à la rencontre de son peuple qui serait eux-aussi les garants de la sécurité de Hatuval que les nobles. Il n’était donc par rare de voir se promener la Baronne dans les rues et campagnes de Hautval.

    Le pied fut mis à terre, cette chevauchée était salvatrice. Elle donna son cheval à Odeline qui se chargea de le mettre à l’étable et prit la direction de sa citadelle dans le but de se changer et se préparer pour le dîner toujours escortée sous bonne gardes. Puisqu’il ne lui restait que quelques mètres à fouler dans ses couloirs avant de regagner ses appartements, Blanche les somma de regagner leurs postes et qu’on fasse appeler ses dames de compagnies et servantes pour un bain. Les talons claquèrent contre les dalles solides du sol jusqu’à ce qu’une maigre douleur ne lui prenne pour s’envoler aussitôt. Elle fronça les sourcils et poursuivit son chemin qui se stoppa deux mètres plus loin car elle sentait un liquide épais rouler contre ses cuisses. Une tâche ne tarda pas à apparaitre colorant sa robe. Les yeux exorbités, la Baronne était comme tétanisée et ne souhaitait pas réaliser ce qui était entrain de se passer. Les larmes commencèrent à rouler contre ses joues alors que ses mains se glissaient contre son ventre. La douleur apparut, forte, lancinante ce qui lui arracha un couinement plaintif alors qu’une de ses mains trouvaient les murs de son château. Elle s’écroula en poussant un cri à s’en déchirer les cordes vocales. Cet hurlement effrayant n’était autre que l’expression de son âme blessée mise à nue. Une main ne glissa entre ses cuisses, la pressant contre son entre-jambe.
    Il ne fallut plus de trente seconde à une garnison de gardes hautvalois, dirigé par Odeline pour débarquer dans le couloir et découvrir Blanche assise au sol.

      « APPELEZ-MOI LES PRETRES, LES GUERISSEURS, LA SORCIERE SAGE-FEMME TOUT DE SUITE ! » Hurla la lieutenante avant de reprendre. « Vous quatre ! Emmenez notre Baronne dans sa chambre en DOUCEUR ! Dépêchez-vous, bon sang ! »

    Odeline accourut auprès de Blanche et se saisit de son poignet pour en prendre le pouls par simple précaution. Elle lui murmura quelques phrases réconfortantes à l’oreille tandis que le corps de la Dame était soulevé avec une extrême prudence, délicatesse et douceur pour l’emmener dans sa chambre. La sorcière sage-femme fut la première à être arrivée. Elle arrêta le sang ce qui était déjà une bonne chose. Après quelques examens et de longues heures de soin, Blanche trouva le sommeil jusqu’au petit matin. Les paupières lourdes s’ouvraient sur une assemblée à son chevet. Elle ne réalisa pas tout de suite ce qui se passait avant de se remémorer les évènements d’y hier. Elle voulut se relever mais on l’en empêcha.

      « MON ENFANT ! MON ENFANT !? »


    Cria-t-elle alors qu’elle sentait déjà les larmes montés sans pourtant encore rouler sur ses joues. La sorcière sage-femme du nom d’Agnès acquiesça d’un hochement de tête.

      « Votre enfant… est sain et sauve, je préconise un peu de repos. Les évènements récents les décès, les problèmes de votre époux, et j’en passe, vous touchent malgré tout et même si vous n’en montrez, rien, il y’a des répercussions physiques. Accordez-vous un peu de repos, MaDame, pour vous et pour le bien de votre bébé. »

    Le cœur de Blanche battait la chamade. Elle soupira de soulagement. Son bébé était toujours vivant, elle ne l’avait pas perdu comme deux d’entre eux. La main se posa contre son ventre qu’elle caressa avec amour.

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