Lourmel en Deuil.

Alors que les Bastyllois se rebellaient, emprisonnant la sœur de Maélyne, tout fut mis en œuvre pour libérer la Dame ainsi que pour remettre de l’ordre dans le nord du Marquisat. La reprise dura un certain moment. Des négociations eurent lieux. Maélyne se tenait principalement en retrait. Organisant les convois et le ravitaillement venant de tout le territoire. Elle espérait que cela n’allait pas durer car sa sœur lui manquait.

Alors que la fin des hostilités semblait avoir sonné, Lyanna fut secourue. Retournant à Lourmel, Maélyne se rendit compte que Lyanna n’était pas dans son assiette. Elle était fiévreuse, transpirante, délirante.

Une fois arrivé à Lourmel tout fut mis en œuvre pour guérir Lyanna. Plusieurs guérisseurs ainsi que plusieurs prêtres passèrent un à un. Lorsque tout espoir était perdu, Lyanna montra des signes de guérison. Alors qu’elle était dans sa chambre, la Dame de Lourmel (Lyanna) se redressa pour s’alimenter. Maélyne, quant à elle avait décidé d’en profiter pour la rendre visite.

« Je vois que tu te sens mieux, cela fait plaisir à voir. » Dit-elle à sa sœur, qui mangeait son pain.

« Oui, je te remercie pour ta visite. » Répondit Lyanna.

« Oh, je n’aurais pas raté ce moment pour rien au monde, tu es ma sœur, la seule famille qui me reste Lyanna. Je t’aime plus que tout. » Maélyne était sincère, sa sœur comptait autant pour elle que sa fille.

La Dame de Lourmel se mit alors à pleurer. Se remémorant les propos qu’elle avait émis envers sa sœur avant son enlèvement.

Elle qui voulait prendre sa place pour diriger Bastylle, elle qui enviait la vie de Maélyne. Alors qu’elle pleurait bruyamment, Maélyne essaya de la calmer. Une fois que ceci fut fait, plusieurs dizaine de minutes plus tard, Lyanna se devait de donner une explication.

« Il faut que je t’avoue… Si je me suis fait bêtement capturer c’est tout simplement car je me rendais à Bastylle pour me faire passer pour toi. Si j’ai fait ça c’est parce que tu n’étais pas là, et qu’on devait faire face à Etherna. » Conclu Lyanna.

« Ne t’en fais pas Lyanna, je suis déjà au courant de tout. Je ne t’en veux absolument pas. Tu ferais mieux de te reposer, surtout ne te stresse pas pour cela. » Dit Maélyne avec un sourire.

Une fois le plateau débarrassé, Maélyne aida sa sœur à se recoucher. Il était temps qu’elle se repose.

Plusieurs jours passèrent, des jours où l’état de Lyanna s’était à nouveau empiré. Mais ses guérisseurs étaient confiants.

C’est un triste matin, pluvieux qu’on vint apporter la nouvelle du décès de la Dame de Lourmel. Maélyne était inconsolable et réclamait des explications.

« Vous nous disiez qu’elle était en voie de guérison ! » Cria-t-elle de colère alors qu’elle avait du mal à retenir ses larmes.

« Elle semblait se rétablir Ma Dame, mais elle semble avoir été empoisonné. C’est ces maux qu’on a réussi à freiner mais il semblerait que le mal ait repris le dessus. » Répondit un des guérisseurs affecté à la Dame de Lourmel.

« Empoisonné dîtes-vous ? Et ce n’est que maintenant que vous vous en rendez compte ? Incapables ! Vous avez contribué à sa mort ! » Cria-t-elle encore.

« Allez-vous en ! Partez avant que je ne décide de vous pendre ! Ignorant ! »

La Dame d’Outremont se précipita vers la chambre de la défunte, une fois devant la porte, elle n’eut pas le courage de la franchir. Préférant rester là, pleurant toutes les larmes de son corps. Cette douleur… C’est comme si l’on avait arraché son cœur. Une moitié d’elle-même… C’était si douloureux qu’elle ne put prononcer un mot durant les heures qui suivirent. Pourtant des décisions étaient à prendre. Décisions qu’elle préféra confier en partie au conseil. Il y avait des coutumes à Lourmel. Même si la guerre venait à peine de se terminer, et que du travail était nécessaire, lors de la mort d’un seigneur, une ennéade était consacré au deuil.

Les funérailles furent organisées, invitant chaque noble Serraminois. Des missives furent envoyées. Maélyne prévoyait une un peu plus longue pour le Baron d’Etherna. Il n’était certainement pas au courant des traditions de Lourmel.

C’est donc au 70eme jour de Favriüs que les funérailles eurent lieux. La dépouille de Lyanna fut conduite du château au temple sur un carrosse dont l’on avait enlevé le toit. Dédié spécialement aux funérailles des seigneurs de Lourmel. Quelques années plus tôt celui-ci accueilli la dépouille de la mère des jumelles. Aujourd’hui c’était l’une d’entre elles.

Maélyne se devait de la suivre, ainsi que les proches de la Dame de Lourmel. Il y avait donc ainsi, Aline de Bastylle, fille de Maélyne et d’Adrien de Bastylle. Le peu de famille qui leurs restait ainsi que tous les invités convié aux funérailles. Les rues étaient bloquées, le peuple longeait les façades et jetaient des fleurs blanches et rouges devant le cheval qui tirait le carrosse. Tout le monde était habillé de blanc. Une autre coutume que l’on associait à Lourmel. Il y avait aussi plusieurs ménestrels qui jouaient une musique mi-joyeuse mi-triste.

Il fallut une bonne demi-heure pour arriver au temple. La dépouille fut transportée jusqu’à l’autel décorée de blanc et de fleurs rouges, seule couleur autorisé durant un tel évènement. Les invités furent installés, le restant du temple fut réservé au peuple venu en masse.

La cérémonie commença, les prêtres s’enchainèrent. Bénissant ainsi la Dame. Ce fut ainsi au tour de Maélyne de prononcer quelques mots. Ceux-ci furent donnés avec une voix des plus tremblantes. La Dame décrivait ses moments passés avec sa sœur, ses traits de caractère bien apprécié de tous et aussi son travail quant à Lourmel et à la joie de vivre qu’elle essaya de transmettre.

Maélyne remercia ensuite chaque noble ayant fait le déplacement. Il y avait notamment le Marquis, sir de Brochant, le baron d’Etherna, Jérôme, qui était des plus abattus quant à l’échec du sauvetage de la Dame. Ainsi que différents seigneurs de Serramire. Leur tante fut également présente, elle avait fait le voyage de Missède lorsqu’elle apprit la maladie de Lyanna. Toutes ces personnes, Maélyne les remercia.

La Dame de Lourmel fut alors enterrée dans la crypte familiale. On la posait à côté de ses parents.

Une ennéade de deuil était proclamée. Aucune festivité ne fut autorisée avant le 9eme. Le deuil se finira par une soirée festive où danses et chants seront organisés dans les rues.