Ne reste plus que la haine et l'envie d'en découdre | Delnwë

L'hiver était derrière elle. Oui, il était bel et bien passé, la température remontait doucement, et elle ne sentait plus la morsure du froid à travers ses vêtements. Elle ne sentait presque plus rien, à vrai dire. Elle n'avait qu'un objectif. Oui, elle s'était enfin décidé. Elle allait se venger. Et qu'importait si son but l'aveuglait. Oui, cela n'importait guère. Le désir était plus fort que la raison. Ou plutôt, elle ne voulait détruire son désir à coup de raison. Parce qu'il était tellement bon d'enfin ressentir de la haine ! D'enfin ressentir quelque chose. Elle se rendait compte aujourd'hui qu'elle s'tait trop refermée sur elle même, qu'elle avait passé trop de temps loin des autres. Qu'elle avait besoin de compagnie, qu'elle avait besoin de vivre avec les autres, qu'elle avait besoin d'être autrement que par elle même. Elle avait besoin de se sentir exister pour quelqu'un. Voire pour quelques uns. Oui, elle avait besoin de reconnaissance. Peut-être qu'au fond, c'était pour ça qu'elle allait en Estrévent. Peut-être qu'elle voulait que certaines personnes la fassent de nouveau exister. Que ce soit à travers leurs souvenirs, ou seulement en reconnaissant son visage. La façon importait peu. Le pourquoi, encore moins. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle désirait aller là-bas.

Elle marchait déjà depuis un petit moment quand elle s'apperçue qu'elle était épuisée. Oui, elle n'avait pas dormit, elle ne s'était pas reposée réellement depuis trois jours. Trois longs jours, qu'elle avait passé à marcher, sans même s'arrêter la nuit. Sans monter son étalon. Et alors, un sourire apparut sur son visage. Elle l'avait voulu. Elle avait voulu se vider complètement, elle avait voulu s'épuiser ainsi. Elle avait voulu en arriver là. C'était étrange comme elle pouvait se voiler la face. S'enfoncer dans une ignorance feinte. Dans une telle négation de ses motivations. Se mentir sans réellement le vouloir. Peut-être pour essayer de se protéger, ou pour essayer de ne pas voir la vérité en face. Mais, maintenant qu'elle savait pertinemment, et consciemment, qu'elle l'avait voulu, elle savait aussi pourquoi. Quand elle s'était enfin décidé à prendre la direction de l'Estrévent, elle n'avait pas réfléchit à ce qu'elle ferait une fois là-bas, et elle n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait faire. Elle était juste partie, en quête de reconnaissance. Et rien d'autre.

Elle avait certainement une petite idée de sa vengeance, mais elle n'avait pas envie d'y réfléchir tout de suite. Elle n'avait pas envie de se repasser sans cesse la scène dans sa tête jusqu'à ce qu'elle soit parfaite. Parce qu'elle ne voulait pas que ça tourne à l'obsession. Et même si aujourd'hui, la haine envahissait son corps, son coeur et son esprit, elle n'avait guère envie de se décevoir en ne faisant pas ce qu'elle avait prévu de faire. Ce serait trop dur à supporter, trop dur à accepter. Mais tant qu'elle n'y était pas, elle préférait ne pas y penser. Ses muscles étaient douloureux. Voilà l'urgence. La seule et l'unique. La chose qui importait à l'instant. Elle fit une halte au pied d'un arbre et ferma les yeux. L'envie de sombrer dans un sommeil profond la pris soudainement, s'abattant sur elle comme un faucon sur sa proie. Comme la nuit sur le jour. Elle savait qu'elle ne devait pas céder, parce qu'elle n'était aucunement en sécurité, là, à même le sol, en pleine forêt. Elle sentait le rythme de son coeur ralentir doucement, et malgré sa lutte, malgré son envie de rester éveillée et de seulement méditer, malgré son envie de se réfugier dans un arbre, elle céda. La nuit la prit par surprise, le faucon l'avait attrapé. Et elle n'avait rien vu venir.

***

Contre sa joue, elle sentait quelque chose de chaud. Et lorsqu'elle inspirait, elle sentait quelque chose chatouiller ses narines. Ara. Eliwa s'était endormie. Sa louve lui avait servie d'oreillet. Elle se sentait bien mieux qu'avant, mais elle bondit sur ses deux pieds, comme si dans cette position, elle rattraperait mieux le temps qu'elle avait perdue, le temps qu'elle avait passé en tant que proie facile. Si au fond d'elle, elle n'était pas fière de s'être endormie ainsi, physiquement, elle se sentait bien mieux. Ses muscles n'étaient plus tant endoloris, et ils répondaient parfaitement à ses stimulations. Bon, elle devait reprendre la route. Mais avant qu'elle ne puisse se remettre à marcher, son ventre lui rappela qu'elle n'était pas une exception de la nature et qu'elle devait se nourrir pour espérer marche une journée de plus sans s'écrouler. Elle se prépara donc un repas sommaire qu'elle ingurgita rapidement, et elle sauta en selle. Elle n'avait pas l'intention de s'épuiser une seconde fois. Parce que s'il elle n'avait pas voulu réfléchir avant, désormais, cela ne la dérangeait pas. Oui, elle pouvait bien penser à ce qu'elle allait faire. A sa destination. Parce qu'il était presque trop tard pour reculer.

Elle ne trottait pas depuis longtemps lorsqu'elle perçu un mouvement, un infime mouvement sur sa droite. Beaucoup trop discret pour que ce soit un simple animal. C'était forcément un elfe. Ou un drow. Elle ne ralentit pas de suite, mais dégaina tout de même une de ses lames. Sa route prenait un virage assez serrée, et c'est là qu'elle mit pied à terre, balançant les rennes sur l'encolure de son étalon. Elle ralentit sa respiration et écouta le silence de la forêt. Elle n'entendait plus, l'autre avait du s'arrêter. Prise d'une curieuse envie de savoir, elle s'avança à travers les fourrées, en quête de celui qui l'avait alerté. Au fond, ce n'était rien d'important mais elle son corps bougeait tout seul. Par automatisme. Elle aurait put continuer sa route, et ignorait celui qui faisait certainement rien de plus qu'une balade en forêt, mais non. Il avait fallut qu'elle s'en mêle, qu'elle vienne voir. Et quand finalement elle distingua une forme humaine au travers des feuilles, elle fut si surprise qu'elle lâcha un petit cri.

- Delnwë ? C'est bien toi ?

Elle n'en revenait pas de le croiser aujourd'hui, alors qu'elle s'apprêtait à rendre visite à son Père. Alors qu'elle était pétrie de haine et de rage sourde. Alors qu'elle bouillonait de colère. Et qu'elle avait envie de tuer.

C'était bien Delnwë. Elle sourit quand il la prit dans ses bras et lui rendit son étreinte. Elle ne serait peut-être pas seule finalement. Est-ce que ça pouvait la soulager ? Peut-être, surtout que lui savait. Eliwa espéra un instant qu'il pourrait lui dire quoi faire. Mais s'il lui disait de ne rien faire ? Non, elle le ferait tout de même, parce qu'elle sentait qu'elle en avait besoin. C'était un besoin vital, ancré dans ses tripes, quelque choses dont elle ne pouvait se débarrasser une fois installé. Dont elle ne voulait peut-être pas se débarrasser, même. Parce que c'était fort, et que dans un sens, c'était bon. Elle se sentait vivre, elle se sentait être pour quelque chose. Elle se sentait presque être elle-même. Presque.

 - Je partais vers l'Ithrii'vaan. Mes doutes se sont bel et bien dissipé. Mon malheur... disons que j'espère rapidement y remédier. Enfin, je ne suis pas si malheureuse que ça, je suis désolée de m'être plainte ainsi la dernière fois, sans savoir si toi...  

Elle interrompit sa phrase en secouant légèrement la tête de droite à gauche. La dernière fois n'avait que très peu d'importance au fond. C'était aujourd'hui qui comptait. Et c'était demain, dans une autre mesure. Il y avait peu, elle vivait encore au jour le jour, sans réellement savoir ce qu'elle ferait lorsque le soleil se lèverait une nouvelle fois. Maintenant qu'elle savait, elle incluait de nouveau le futur dans ses priorités. L'elfe reprit cependant bientôt la parole. Parce qu'elle savait qu'elle devait lui en dire plus. Elle espérait qu'il l'accompagne, alors elle devait au moins lui dévoiler ses projets. Une partie, si ce n'était tout. Elle même n'était pas certaine de savoir exactement ce qu'elle allait chercher là-bas, mais elle savait qu'elle avait cette rage en elle, cette chose noire et étrange qui ne lui ressemblait pas. Qui assombrissait ses yeux et affaissait ses traits. Delnwë n'avait rien remarqué pour le moment, certainement parce que la joie de le voir avait masqué ce ressentiment.

 - Il est grand temps pour moi de retrouver mon Père. Après tout ce que j'ai vécu avec, et vu l'omniprésence de mon passé actuellement, je pense qu'il est plus que nécessaire pour moi de faire le ménage. Et d'évacuer. Je dois t'avouer que je n'ai aucune idée de ce que je ferais une fois là-bas. Ni aucun plan. Tout ce que je sais, c'est que je veux qu'il disparaisse de ma vie. Je ne veux plus qu'il soit toujours derrière moi, que son ombre plane sur mes rêves, et que sa voix guide mes pas. Je ne veux plus qu'il m'accompagne.

Elle voulait en être délivrer. Et le seul, l'unique moyen qu'elle avait choisit, qui lui semblait la plus concluante, c'était qu'elle aille le voir. Une nouvelle fois. Alors même qu'elle s'était enfuie de chez lui. Et elle ne voulait pas y aller seule parce qu'elle avait fort de ne pas être assez forte. De succomber. D'être de nouveau dominée. Elle ne le réalisait qu'aujourd'hui, maintenant qu'elle se tenait face à cet elfe qui l'avait écouté avec tant d'attention la dernière fois. Celui qui lui avait donné de l'affection quand elle en avait le plus besoin. Celui qui avait compris. Elle se rendait compte seulement à cet instant qu'elle était morte de peur. Et que, malgré ça, elle avait pour projet de s'y rendre seule. Non. Elle ne voulait plus. Elle ne voulait plus y aller seule. Et s'il la reprenait ? S'il l'enfermait de nouveau ? S'il la forçait, encore, chaque nuit ? Elle ne voulait pas. Non, ça n'arriverait pas.

 - Et toi, que fais tu ici, si loin de nos frontières ? Un voyage d'affaire ?

Elle n'osa pas lui demander de but en blanc s'il voulait l'accompagner. D'abord parce qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'il faisait ici, peut-être qu'il était occupé, et ensuite parce qu'elle ne savait pas comment lui demander. C'était assez délicat, somme toute, puisqu'elle avait l'impression que la question était assez personnelle, pour ne pas dire égoïste. Eliwa ne savait pas ce qu'avait prévu de faire Delnwë, elle ne savait pas ce qu'il avait envie de faire. Et elle se disait qu'en lui demandant, si vite, elle serait simplement égoïste et qu'elle pourrait boulverser ses plans sans n'en rien savoir. Mais cette haine, cette rage au fond de son coeur ne lui suffiraient pas pour affronter son Père. Pour affronter son pire cauchemars. Elle avait besoin de force. Et elle espérait l'obtenir du lieutenant debout en face d'elle.

Un accompagnateur ? Ou plutôt, un compagnon de route. Oui, c'était ce qu'il lui proposait d'être pour elle. Et certainement ce qu'elle lui avait implicitement demandé d'être en lui donnant sa destination. La raison de son voyage, même.

- Delnwë... Me crois-tu réellement capable de faire une chose pareille seule ? Bien sûr que non, c'est une bénédiction de Kÿria de t'avoir rencontré aujourd'hui. Je m'étais plus ou moins préparé à faire tout ça seule mais... Oui, bien sûr que j'ai besoin que tu m'accompagnes, je ne saurais pas aller seule jusqu'au bout.

Un poids avait quitté sa poitrine. Finalement, elle serrait soutenue, elle ne resterait pas seule avec elle même, et seule face à Père. Parce qu'au final, c'était lui qui l'angoissait, et lui seul. Le but de de son voyage en somme. Elle voulait en finir. Elle en avait assez d'être sans cesse guidée dans ses choix par des souvenirs, par des mauvais réflexes qu'elle avait développé dans le passé. Par des peurs qui n'avaient plus lieu d'être, et ce depuis longtemps. Mais, pour se libérer définitivement, elle avait besoin d'aide. Elle savait n'être pas capable de le faire seule, parce que ce serait trop dur, et parce qu'elle serait perdue.

- Evidemment, je ne veux pas te l'imposer mais... As-tu tout ce qu'il te faut, en ce moment ? Peux-tu me suivre jusqu'en Ithrii'vaan avec ce que tu as actuellement avec toi, et seulement avec ce que tu as ?

Elle pensait bien que oui, il le pouvait. Mais c'était toujours mieux de poser la question, cela ne lui coûtait pas grand chose en fin de compte, et être sûre était nettement mieux que de supposer. Les rênes de son étalon dans la main, sa louve devait tourner tranquillement dans les bois alentours. Quand le lieutenant lui eu répondu par l'affirmative et qu'il eut rassemblé ses affaires, elle lui adressa un sourire et l'invita à la suivre, remontant en selle.

- Nous ne devrions pas en avoir pour plus de cinq jours. A peine une ennéade. Je ne sais si tu projetais quelque chose de particulier, mais sache que je te suis énormément reconnaissante de bien vouloir m'accompagner là-bas. Et que, si jamais, pour une raison ou pour une autre, tu dois me quitter, ne te sens pas obligé de rester à mes côtés, je n'attendais déjà pas de toi que tu te proposes ainsi, alors te retenir me semblerait bien indécent.

La cadence de sa monture balançait son bassin lentement de droite à gauche et tant que le sentier lui permit de marcher aux côtés de Delnwë, elle le fit et lui raconta quelques petites choses, s'enquérant aussi de sa propre santé et de son état émotionnel. Après tout, n'avait-elle pas déballé sa vie, là-bas, sur le rocher, sans réellement lui laisser le temps de parler ? Elle se sentait légèrement coupable de lui avoir pris ainsi de son temps sans rien lui donner en retour. Toutes ces idées, tous ces échanges avaient, en plus, l'effet bénéfique de lui faire oublier sa haine un peu plus longtemps qu'un instant.

- Dis moi Delnwë, que se passe-t-il en ce moment, là où la guerre faisait rage avant que le manteaux blanc ne recouvre tout ? Parce qu'à vrai dire, je n'y suis allée qu'une seule fois et... Et je ne suis plus vraiment au courant de ce qui s'y déroule à vrai dire. Ou peut-être suis-je trop indiscrète, tu voulais un moment de paix, et voilà que je te ramène sur le champs de bataille !

C'était dans ces moments, et précisément ceux-là qu'elle se rendait compte de son jeune âge. Elle aurait voulu ne pas faire "d'écart", si on pouvait appeler cela ainsi, elle aurait voulu que certaines pensées ne dépassent jamais le stade de simple pensées. Mais voilà, elle était jeune, et elle était si peu accoutumée à la bienséance et tout ce qui pouvait s'en approcher qu'elle devait faire d'énormes fautes, parfois. Non que cela l'inquiéta en ce moment même, elle ne pensait pas l'elfe capable de lui en vouloir, mais voilà, cela reflétait tout de même l'âge qu'elle essayait parfois de dissimuler. De se dissimuler à elle-même, parfois. Elle n'avait pas la notion du temps, ou que très peu. Elle avait, certaines fois, l'impression d'avoir déjà vécu une vie entière. Alors qu'elle n'était pas bien plus âgée qu'une enfant. Oui, elle n'était qu'une enfant. Une grande, peut-être. Mais elle n'avait jamais eu d'enfance, à proprement parler, alors était-ce étonnant ? Tout finissais toujours par la ramener à Père. Père et encore Père. Toujours Père. A croire qu'il était omniprésent.

HRP:

Elle était soulagée de savoir qu'elle ne lui imposait rien, et qu'il voulait lui même l'accompagner. Elle ne voulait pas être celle qui l'avait lié par une promesse qu'il ne pouvait tenir maintenant, elle ne voulait pas que ce voyage soit une obligation pour lui. Et il lui avait assuré que cela n'en était rien, au contraire. Sans s'en rendre compte, elle se détendit. Un soupire sorti de ses lèvres, comme pour marquer le nouvel état d'esprit dans lequel elle était. Quand Delnwë lui eut brossé un rapide tableau de ce qu'il se passait actuellement au front, elle laissa le silence s'installer un moment. Elle ne savait pas bien quoi répondre à cela, si ce n'était qu'elle ne reviendrait peut-être jamais en Anaëh. Mais était-ce important de l'inquiéter avec ça tout de suite ? Non, bien sûr que non, elle ne savait même pas ce qui serait réellement, alors ce n'était pas la peine de lui donner de quoi se poser plus de questions encore.

 - Comme tu le sais, je n'ai pas été élevée au sein de mon peuple. C'est ce qui me manque pour avoir cette haine, pour avoir ce ressentiment. Mais je crois tout de même que je comprends ce que tu peux ressentir. J'espère que tout ceci cessera bientôt, j'espère tellement pouvoir de nouveau parcourir Anaëh sans avoir à craindre de tomber sur un drow à chaque croisement de chemin. Je crois que si je n'avais pas été donnée à Père, mon coeur m'aurait dicté cent fois d'aller combattre. Il faut croire que Kÿria ne voulait pas cela pour moi, finit-elle dans un sourire.

D'ailleurs, qu'avait voulu Kÿria pour elle ? Elle ne le savait toujours pas, et elle savait n'être pas prête de le savoir. Après tout, ce n'était pas si important, ce qui importait réellement, c'était qu'elle allait tirer un trait sur ce qui la rongeait depuis trop longtemps, et qu'elle pourrait ensuite reprendre sa vie en main. Elle ne savait pas encore ce qu'elle allait en faire, mais elle ne s'en inquiétait pas trop pour le moment. Elle saurait le jour venu, elle n'en doutait pas.

 - Le simple fait que tu sois là, Delnwë, me suffit amplement. Je n'espérais même pas être accompagnée pour ce voyage, je m'étais préparée à le faire seule, et finalement, je t'ai croisé. Alors, bien évidemment, tu pourras m'épauler, tu le fais déjà.

***

Cela faisait maintenant quatre jours qu'ils voyageaient. L'hiver était bel et bien derrière eux, et le printemps avait pris position. Il était si agréable de sentir le vent tiède sur sa peau, de voir le soleil briller derrière de rares nuages, et de sentir l'odeur inégalable de la vie. Elle avait demandé à Delnwë si un détour par Sol'Dorn ne l'ennuyait pas, et c'est ainsi qu'ils finirent par l’apercevoir. Dans quelques heures, ils passeraient les portes de la ville et elle pourrait essayer de retrouver Lil Ssin'um. Parce qu'elle avait besoin de son aide, elle savait ne pouvoir décider seule de son avenir. Et ce fut ainsi qu'elle entraîna un elfe dans une ville de drows et d'humains.