Nom/Prénom : Arawn Eolun
Âge : 74 ans
Sexe : Masculin
Race : Humain
Faction : Péninsule / Culte de Karamstra
Particularité : Bipolaire léger
Alignement : Chaotique Neutre
Métier : Voix du Culte de Karamstra
Classe d'arme : Corps à corps agressif et défensif (bâton et épée courte), combat à distance (arc)
Équipement :
Fidèle aux dogmes du culte, Arawn transporte toujours avec lui un glaive d’acier, arme qu’il utilise depuis plus d’une cinquantaine d’années sans qu’elle ne rouille jamais! Sa nature elfique aidant… Dans sa main, le dépassant de tête, un grand bâton pris il y a longtemps à un sorcier fou: la Griffe Sylvestre. Symbole de son statut de Voix du Culte, on a rarement vu l’objet loin de son propriétaire! Sur le reste, Arawn est particulièrement rural: des vêtements en peau et en fourrure le recouvrent comme une petite toge, des bracelets en os avec quelques gemmes recouvrent ses bras osseux… A se demander comment un homme avec une apparence pareille pourrait en avoir…
Description physique :
Quel spécimen quand on le voit de loin! Un vieillard voûté comme on en croise si souvent dans les temples; surtout dans les cryptes! Seul détail insolite: sa taille d'un mètre quatre-vingt dix, un gigantisme qui lui garantit bon nombre de douleurs dorsales! Avec cette peau pâle et sèche que l’on croirait arrachée d’un parchemin, ses yeux autrefois bleus comme le ciel ont virés au presque blanc quand les décennies ont frappées. Sur ce visage fort aux creux musclés et au sourire expressif s’est greffée une longue barbe blanche, vestige d’une pilosité abondante qui trônait au-dessus de ce crâne désormais dégarni de tout poil.
Le reste du corps est à l’avenant. La carapace de muscle d’autrefois a cédé à la maigreur du grabataire. Son ventre puissant n’est plus qu’une carcasse mal conservée où se dresse les derniers reliquats de ses pectoraux et de ses plaques ventrales. Même ses bras et ses jambes, longtemps sa plus grande fierté, n’ont plus rien de guerrier. Cela étant qu’on ne s’y trompe pas: il leur reste suffisamment de force pour tuer un homme.
Dans ses étoffes salies il ne paie pas de mine ! On dirait presque un mendiant prêt à vous quémander un morceau de pain à la sortie d’un marché. Pourtant les détails ne collent pas. Sa barbe semble trop bien entretenue, malgré ses plis de l’âge son corps n’a pas les rides inévitable, il ne tousse pas comme un fiévreux… Et ce regard dont on jurerait qu’il souhaite devenir tangible pour pouvoir découper ses adversaires… Sa voix toujours profondément grave ayant l’air chétive en comparaison!
Description mentale :
Un vieil ours passant sans difficulté de la joie complète à la colère noire, il n’y a pas meilleure phrase pour le résumer. Difficile de trouver quelque chose de franchement extrême, que ce soit la gentille ou la violence, chez cet hommes âgé, perdu entre ses souvenirs et ses espoirs. A priori on pourrait lui donner une nature contemplative, presque rêveuse, tant il reste parfois dans le vide à observer des mouvements que lui-seul semble voir.
On ne peut passer sur cet homme sans parler de sa religion. En tant que Voix du Culte de Karamstra, il est obsédé par la recherche de l’équilibre dans le monde et en lui-même. L’équilibre entre le bonheur et le malheur, le calme et la fureur, le talent martial et les compétences intellectuelles. Trop souvent ses compères font les frais de son aigreur soudaine ainsi que de ses excès d’allégresse! Que dire de plus sinon que malgré ses efforts son impatience n’a jamais réussi à ternir, de la même façon que voir la vie quitter les yeux d’un infidèle lui procure toujours cette satisfaction douce-amère du guerrier qui ne tue pas que par plaisir.
Un homme complexe plein de paradoxes moraux que le temps n’a fait qu’aggraver, avec ce qu’il apporte de meilleur et de pire.
Histoire :
L'ambiance était lourde au pied des montagnes Serroises. Le silence terrifiant s'était acoquiné avec un vent glacial, ensemble ils s'acharnaient à détruire toute joie et toute chaleur de la petite maison du lieu-dit "Les Confins", situé dans les collines rocheuses que l'on trouve au pied de toute chaîne montagneuse. Cette maison qui était autrefois un lieu de vie et de repos pour une famille pieuse n'était plus qu'une masure mal isolée en bois noirci où se traînait les corps accablés des fils et filles de celui qui y vivait. Le vieillard habitant ce terrain presque oublié des autorités pour son manque d'intérêt se préparait à rendre l'âme chez lui, là où il avait toujours vécu. Ses enfants, petits enfants et arrière-petits enfants étaient venus lui rendre un dernier hommage avant son départ pour l'autre monde, mais un autre proche nous intéresse, son grand frère: Arawn Eolun.
Les deux ancêtres étaient dans la même pièce, dans la chambre de l'agonisant qui succombait au poids des années, à soixante-dix ans, après une vie d'aventure, il y avait de quoi. La tendresse se lisait dans leurs yeux alors qu'ils échangeaient des souvenirs de jeunesse, se remémorant le bon vieux temps où ils étaient enfants. De sa voix grave et usée, le plus âgé des deux entreprit de commencer, le son partiellement étouffé par sa longue barbe blanche.
-"Tu te souviens, Mane, quand nous travaillions les champs autour de la maison? Nous n'étions pas plus de trois à labourer, avec Père, pendant que nos trois sœurs aidaient Mère. Pourtant nous arrivions à manger à notre faim et..."
Dans un geste lent et faible, le malade l'arrêta, un sourire traversa son visage dévasté par la douleur de ses chairs fragiles.
-"Tu radotes et tes souvenirs se perdent, mon frère! Père et moi seuls labourions la tête dure toute la journée pendant que tu t'enfuyais pour aller frapper les arbres avec ton épée de bois! L'épée, le combat, tu n'as jamais eu que ça dans la vie..."
Les deux hommes rirent en même temps à l'évocation du passé lointain. Ils devaient avoir moins de dix ans à l'époque, une éternité en arrière! Le plaisir de se rappeler de sa vie était toujours aussi puissant, même quand on était aux portes de la mort.
-"Ni toi, ni père n'avez jamais su m'empêcher d'aller m'entraîner, il est vrai. Mais n'oublie pas que c'est grâce au travail de ferme que j'ai pu développer ma force! Au début du moins. Souviens-toi quand j'ai eu dix ans et que j'ai eu des mots avec notre bon géniteur à propos de la manière de s'occuper des chèvres! Même mère m'avait approuvé!"
-"Je me souviens que nos parents avaient hurlé si fort que les poules s'étaient enfuies et que nous avions dû aller les chercher l'es unes après les autres! Je repense surtout au chien trouvé du vieux Yednar, qui a tenté d'en manger une! Tu lui as sauté dessus et tranché la gorge. Comme quoi la violence faisait déjà partie de ton être!"
Le visage d'Arawn s'assombrit. Oui, c'était à partir de là qu'il avait été reconnu comme un guerrier potentiel et que son père avait commencé à l'initier au Culte de Karamstra, dont il était membre avec son épouse. Naturellement le vieillard barbu avait choisi la voix du Stra, bien vite rejoins par son frère quand le futur héros avait décidé de parcourir le monde pour faire connaître la Vraie Foi.
-"Notre entraînement avait été difficile. Tu avais quoi? Sept ans quand Irwin Lirik, le Prophète du Stra, a commencé ma formation? Tu as tant insisté pour me rejoindre, moi qui en avait onze, qu'il a accepté de faire de nous des croyants dans la même loge et les mêmes années! Tu n'aurais pas dû tenir mais tu l'as fait."
-"Je voulais venir avec toi, et puis ça s'est plutôt bien passé non? J'ai esquivé le trépas quand nous avons été formés aux armes réelles et quand il a fallu mettre en pratique la doctrine du Stra. A côté de ça, l'apprentissage du Karam qui a suivi était une partie de plaisir... Et pendant ces années nous avons tout partagés! Les travaux, les combats, les leçons, les méfaits et les bienfaits, les femmes et les soirées à la taverne..."
Un flottement suivit la déclaration. Un silence mi-gêné, mi-amusé entoura la pièce et les deux ancêtres présents à l'intérieur. Chacun se rappelait de ses bêtises de jeunesse, parfois faites pour son propre plaisir, parfois au nom du Culte. Un plaisir...
-"Je devais avoir vingt et un an quand je suis parti voir le monde et que tu m'as accompagné. Je me souviens de notre carrure de l'époque: deux montagnes de force gâtées par la nature et favorisées par les prophètes. Nos longs cheveux noirs et nos regards toujours vifs. On craignait Arawn et Mane Eolun dans tout Alonna! Tu te souviens de notre premier groupe de brigands? Il a suffit que nous apparitions dans la nuit, armes aux poings, pour les faire trembler de peur! C'était presque trop facile..."
-"En effet... Heureusement que les années suivantes ont été plus riches en émotions et en adversaires honorables, sinon nous nous serions ennuyés!"
Le vieil homme toussa et gémit de douleur jusqu'à manquer de s'étouffer, forçant la Voix à lui faire boire son breuvage somnifère. L'effet se fit bientôt sentir et Mane tomba dans un sommeil léger. Soupirant de frustration et se promettant de revenir le lendemain, Arawn se leva péniblement de sa chaise, s'appuyant pour s'aider sur son lourd bâton et entreprit de sortir, croisant sans la regarder l'épouse de son frère depuis quarante ans...
Ces discussions lui faisaient du bien, elle lui permettait de ressasser de bons moments, d'anciennes gloires. Aujourd'hui sa vie avait changé et il restait peu du puissant héros qu'il était autrefois. Discrètement il soupira, analysant ce dont il se souvenait, ce qui l'avait mené à partir à l'assaut du monde: la foi, la gloire et la guerre, comme pour chaque homme.
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Les nuages se détournaient du soleil, chassés qu'ils étaient par le vent qui soufflait en altitude. Dans la plaine entourant la demeure familiale qui servirait de tombeau à son frère, Arawn s'avançait lentement, sa longue silhouette brunie se démarquant dans le paysage vert et gris. Cette entrevue l'avait essoufflé, presque épuisé devant le poids de sa mémoire. A cet instant il recherchait la tranquillité, la paix, le Karam, bien loin de l'agitation du Stra qu'il avait manié la moitié de sa vie.
Sans se presser il posa son fondement sur une grosse pierre, non loin de la masure, regardant l'horizon des champs redevenus sauvages. On ne pouvait pas stopper la vie, pas plus que le Karam ou le Stra, sans cesse ils revenaient, frappaient, repartaient...
Des cris se firent entendre et les yeux blancs de la Voix virent arriver cinq enfants, sans doute âgés d'entre quatre et douze ans. Ses trois arrière-petits-neveux et ses deux arrière-petites filles. Enchantés de retrouver leur aïeul, ils se jetèrent sur ses genoux, se battant pour avoir une place! Signe de sa bipolarité, toute trace de tristesse s'était effacée dans l'esprit du vieillard qui riait maintenant aux éclats en essayant de les maintenir. Quand la situation se fût stabilisée et qu'il avait deux jeunes enfants sur ses jambes, le vieil homme s'enquit de la raison de leur venue. Un chœur lui répondit:
-"Une histoire, grand-père Arawn! Celle de ton bâton et celle de ton épée!"
L'insouciance de la jeunesse qui ne comprenait pas la gravité de certaines choses, c'était évident. Ne voulant toutefois pas les contrarier, le sage ébouriffa les cheveux bruns de sa plus jeune descendante, et attrape son redoutable bâton: La Griffe Sylvestre. C'était un récit qu'il leur avait déjà raconté une dizaine de fois, mais comme toujours les enfants ne savaient pas se lasser des contes... Surtout quand ils étaient réels...
-"C'était il y a bien longtemps vous savez! Un peu plus de quarante ans en réalité..."
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J'étais à cette époque avec votre grand-père, Mane, aux alentours de la cité de Naelis, loin au Sud-Est d'ici. Nous avions fait le chemin à pied car nos chevaux s'étaient enfuis près de la frontière avec le Traître Royaume Pentien. Nos cheveux d'un noir corbeau volaient au vent alors que nous frayons un chemin à travers des sentiers forestiers récemment dévastés par une petite tempête. Cela devait faire une bonne journée que nos vivres étaient épuisées et aucun repos ne pouvait être pris, nos ventres criant famine avec véhémence! D'un coup de bras ou de taille nous repoussions sans peine les imposants troncs barrant notre route, espérant que l'Equilibre nous amènerait bientôt à un endroit où la pitance se trouverait à foison!
Le Karam nous sourit car après plus de deux heures de jeux de forces pour nous dépêtrer de ces broussailles, une auberge fût en vue! Avec un plaisir des plus grands nous nous sommes précipités sur la porte, la défonçant presque pour pouvoir commander au patron ses mets les plus imposants! C'est qu'il en fallait de la nourriture pour permettre aux guerriers d'exception que nous étions! Avec hargne nous avons attaqués les plats, sous les regards médusés des rares autres clients. Par malheur, le repas était à moitié avalé qu'un commerçant rentrant en se précipitant dans la pièce, hurlant à l'attaque de bandits. En quelques secondes Mane et moi fûmes dehors, prêt à nous venger de ces insolents qui osaient nous interrompre! Ils n'étaient pas plus d'une demi-douzaine et aucun ne survécut face à mon glaive, Stra Ustro, et le marteau de guerre de votre autre grand-père! Ces mécréants étaient d'ailleurs terrifiés, nous faisions bien deux têtes de plus qu'eux!
Satisfait, nous nous apprêtions à retourner à notre table quand les voyageurs et l'aubergiste vinrent se prosterner à nos pieds, implorant notre aide. Il s'avérait qu'un redoutable elfe s'était approprié un coin de la forêt et y menait de terribles malédictions. Sans scrupules il avait embauché des mercenaires pour pouvoir mener à bien ses sombres desseins, apeurant la population avec les attaques répétées de brigands et empêchant toute personne d'aller demander de l'aide des villages alentours. Nous apprîmes même que l'auberge était reliée à un petit hameau terré dans la forêt, vivant sous la crainte perpétuelle d'un nouvel assaut! Y voyant un bon moyen de faire connaître notre religion, nous décidâmes d'aider ces gens en échange d'une conversion à la Vraie Foi. Sans peine ils nous amenèrent auprès du chef du village qui accepta, faisant taire les vociférations d'un prêtre local.
La nuit venue nous nous sommes glissés dans le camp de bandits, aidés par la population qui avait juré de nous venir en aide une fois le druide mort! D'un commun accord, Mane et moi nous sommes répartis les tâches: il ferait diversion et occuperait la trentaine de voyous pendant que je me glisserais pour m'occuper en personne de cet elfe malfaisant! Quelques minutes plus tard votre grand-père jetais un seau d'eau sur le feu de camp principal et donnait à tout va des coups de masse, cherchant ensuite à se replier tandis que j'entrais dans une petite caverne où le magicien semblait avoir élu domicile. J'y entrais avec la discrétion du loup, prenant garde à ne pas faire de bruit pour ne pas l'alerter sans toutefois trop tarder, le sort de mon frère en dépendant. Précaution inutile, le sorcier avait deviné, sans doute grâce à sa magie impie, ma présence depuis le début! Quand la lumière des torches dévoila à ma vision sa face défigurée par la colère, il tendit le bras, tenant la Griffe Sylvestre et incanta des formules impies dans une langue oubliée!
Des lianes et des racines surgirent du sol pour prendre mes bras et mes jambes, m'empêchant de bouger alors qu'il s'approchait avec un couteau courbe qui devait servir à des sacrifices! La lame se faisait plus proche de mon torse et il arma son bras quand ma force prodigieuse me permit de me libérer de cette étreinte fatale et de lui asséner un coup de poing en pleine figure! Sa concentration flancha un instant, me délivrant de ces végétaux infernaux. Mon pied ne tarda pas à rencontrer ses côtes et à le repousser! Mal me pris de ne pas l'avoir tué: une nouvelle phrase maudite franchit ses lèvres et des ronces s'élevèrent autour de moi, me piquant et griffant mes chairs trop souvent nues. Avec ma fidèle lame je parvins à m'en défaire, saignant toutefois abondamment. Dans un dernier élan de haine le druide clama un puissant sortilège! Un mur dense de grosses racines commencèrent à l'entourer, une protection qui, une fois terminée, le rendrait invulnérable à mes assauts et me forcerait à battre en retraite pour ne pas condamner ma fratrie et les villageois.
Le Stra guidant mon bras, la rage dans l'âme, je jetais mon glaive à travers un trou encore non-recouvert de plantes. La lame siffla dans l'air et faillit rater son coup, elle n'était pas conçue pour ça après tout! Mais ma chance, mon adresse et mon talent eurent le dessus et si la garde resta coincée, la lame franchit le passage, plantant net la gorge de l'elfe. Le mur ne tint plus et s'effondra alors que le druide agonisait dans un gargouillis. Je ne sus jamais ce qu'il préparait dans ces grottes mais avec le recul j'avoue que la réponse ne m'intéresse guère.
Rapidement je me suis jeté sur son bâton et sur sa tête, pour la trancher. Avec célérité j'ai présenté au monde les deux trophées en hurlant ma victoire. Les mercenaires ne comprirent pas sur le coup mais succombèrent bien vite aux assauts de la populace et de Mane! Il a dû en tuer une dizaine à lui tout seul!
Un an de plus fut nécessaire pour enseigner aux villageois les us et coutumes de Karamstra et les faire adopter par tous. Après cela, votre grand-père et moi avons continué notre route vers l'Est. Là où nous obtinrent encore plus de gloire et décimèrent de plus dangereux ennemis.
Mais même si je vous sens là, attachés à mes paroles et à mon récit, je me dois de vous prévenir:
Ce sont d'autres histoires, que je vous garderai pour d'autres fois.
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Une vaste clairière vierge de pierre parcourue de touffes d'herbes, perdue au milieu des sentiers montagnards, isolée du temps, des bêtes et des hommes. Au milieu de l'endroit trônait un assemblage de larges pierre, qui ressemblait à une arche rudimentaire. L'ensemble devait bien faire cinq mètres de haut pour autant de long et de deux de large! L'emplacement était sacré pour les adeptes de la Vraie Foi, c'était à cet endroit que Prolm, le Karam Ustro qui avait jadis unifié Alonna avec ses compagnons, avait défié en duel les principaux chefs de clans qui jalonnaient la baronnie dans le passé. Ses camarades et lui avaient montés ce dolmen avec l'aide des premiers convertis et avaient affrontés dans des combats à mort les seigneurs de guerre adverses: juchés sur la plate-forme supérieure. Chaque ancien karamstrien avait combattu plusieurs chefs et aucun n'avait jamais échoué. Ainsi, l'ensemble des terrains des clans était devenu un nouvel espoir.
Au onzième cycle encore, dans les cas de profonds désaccords ou de crimes, des affrontements avaient lieux sur ces rochers antiques. Le Karam et le Stra s'y mêlait et rétablissait l'équilibre, au grand dam de perdants. Mais le plus clair du temps le lieu était désert, seuls les Grands Prophètes locaux et la Voix venaient occasionnellement s'y ressourcer et entre en communion avec les deux puissances, afin de comprendre quel était le rapport de force du moment.
Aujourd'hui, Arawn Eolun venait simplement y trouver la tranquillité, la paix, le Karam.
De sa naissance jusqu'à ses quarante ans il avait servi le Stra. Grand guerrier adulé par nombre de personnes, héros reconnu jusqu'en Estrévent, légende vivante chez la populace du Nord de la Péninsule et à travers Aduram. Lui et son frère avaient vaincus tant de monstres, d'humains, d'hybrides, d'elfes, de drows, de nains, qu'il n'était plus possible de les compter. Avec son arc, son glaive et son bâton, il avait fait connaître Karamstra. Tout ça pour quoi? Pour rien.
Son cadet était sur la fin, sa famille regardait d'un air piteux le vieillard qu'il était devenu. Seuls ses descendants les plus lointains l'appréciaient sincèrement, notamment parce qu'il avait toujours un récit sur ses voyages à raconter... Où était passé le grand champion du Stra? Le bienveillant donateur qui avait laissé à la Secte la quasi-totalité des trésors amassés des années durant?
C'était bien simple: sa vigueur était partie avec l'âge. Quand Arawn avait prit jeune femme et était retourné à Alonna, avec ses quarante années de batailles derrière lui, il avait par la même abandonné les expéditions lointaines. Il avait fondé sa famille, eu ses trois filles et son dernier-né, à cinquante ans. C'était à cet âge que les Grands Prophètes lui avaient demandé de devenir la Voix du Culte en raison de son passé de guerre et de ses connaissances théologiques et historiques, aussi bien sur les dieux du monde que sur le Karam et le Stra. Il était vrai que ses aventures lui avaient permises d'en apprendre davantage sur les différentes civilisations du monde, les divinités et les mythes locaux... Avec joie et gravité mêlée, Eolun accepta la lourde charge de guide le Culte vers des jours meilleurs.
En haut de la hiérarchie il se rendit compte à quel point la situation était difficile: les loges qu'il avait personnellement fondé en dehors du royaume étaient tombées sous les coups des croyants pentiens et le Culte n'avait pratiquement plus aucune influence dans le Nord ni autre part.
Par les caprices des dieux, sa première action d'éclat à son poste vint des pentiens eux-mêmes, lors du grand chamboulement appelé "le Voile", qui laissa les fidèles de la secte dans la consternation. On les comprenait aisément: les Cinq existaient, les infidèles avaient raison! Comment ne pas se rallier à eux? Arawn lui-même, dont la force physique était loin sur la pente descendante, douta de son allégeance... Il passa deux jours au pied de l'ancien dolmen, le même qu'il regardait en ce moment: l'Arche des Convertis, pour y trouver une réponse à la trahison divine. Tout lui vint comme un éclair: les dieux n'étaient que des mortels!
C'était l'évidence et il la clame à ses fidèles qui burent ses paroles: les dieux avaient une existence physique, ils étaient donc mortels, soumis au flot du temps! Le Karam et le Stra eux, en tant qu'entités suprêmes et intangibles, étaient au-dessus de ces basses considérations! Mieux: les dieux semblant avoir des personnalités propres ils étaient forcément englobés comme les hommes dans les puissances supérieures! Vénérer les Cinq venait juste à vénérer un sorcier plus puissant que les autres, un véritable affront aux seules vraies forces: celles qui dépassaient tout!
Sa thèse fût reprise, étoffée, développée, transmise aux fidèles du Nord entier qui l’accueillirent avec joie et soulagement. Des scènes de liesse eurent lieu dans les loges et les fidèles retournèrent à leur entraînement, à leurs champs et au recrutement avec plus de zèle que jamais!
Les années sont passées et Arawn s'est affaibli, mais les guerres répétées ont permis au Culte de trouver de nouveaux membres, même des nobles ont été approchés et se sont montré réceptifs! De sous l'arche où il avait trouvé refuge, la Voix se leva et murmura pour lui-même des mots qui resteraient à jamais les siens.
-"Il est temps de faire retrouver à Karamstra sa gloire d'antan. Et à ce moment là seulement j'irai prendre ma place parmi les légendes du passé."
Comment trouves-tu le forum? : Dans une nouvelle effervescence!
Comment as-tu connu le forum ? : C’était par top-site je crois
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