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| Promenons nous sous les étoiles | |
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Eliwa
Elfe
Nombre de messages : 1691 Âge : 28 Date d'inscription : 10/08/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 140 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Promenons nous sous les étoiles Sam 19 Avr 2014 - 20:48 | |
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L'entrevue était terminée depuis quelque heures, et sa compagne de voyage devait désormais être entrain de dormir. Ou tout du moins, était-elle enfermée dans la chambre qu'elle lui avait réservé. Elle lui avait dit vouloir prendre un bain chaud, voilà peut-être ce qu'elle faisait en ce moment. A vrai dire, elle n'en savait rien, et bientôt, elle se retrouva confrontée à ses pensées. A des pensées qu'elles ne voulaient pas entendre, des choses qu'elle avait reléguées au rang de peu d'importance, mais qui finalement, se révélaient l'être un peu moins que ce qu'elle n'avait voulu se le dire. Tout ce qu'elle avait appris, en si peu de temps, sur le passé de l'humaine qu'elle avait guidé si profondément dans ses terres lui revenait maintenant en pleine face. Et elle aurait préféré éviter toutes ces questions, parce que maintenant, elle allait devoir se creuser la tête pour essayer de trouver des réponses qui tiendraient la route. Elle n'avait pas envie de repasser par la case interrogations directes, mais elle savait qu'elle devait satisfaire sa curiosité. Autrement, elle ne serait pas tranquille.
Allongée sur le dos, les jambes calées contre le toit de l'établissement d'à côté, elle observait les étoiles. Et, étrangement, ces étoiles lui rappelèrent l'Ithrii'vaan. Il n'y avait pas d'arbres là-bas. Pas de forêt. Seulement la ville. Le ciel et la mer. Mais pas de cimes si hautes qu'elles cachaient la voûte céleste. Et là, à ce moment précis, elle avait l'impression d'y être de nouveau. Elle avait l'impression d'être dans la rue, d'être perdue dans la foule, engloutie par son existence. Comme si soudainement, le poids de la vie s'était abattu sur elle, au point de l'étouffer. Elle se releva brutalement, une main sur sa poitrine, et chercha sa respiration. Elle sentait clairement que l'air ne passait plus dans sa gorge, ne venait plus emplir ses poumons. Et soudainement, alors qu'elle s'exhortait à reprendre sa respiration, sa poitrine se souleva de nouveau, comme si rien ne s'était passé, comme si elle n'avait jamais eu le souffle coupé. L'elfe ferma les yeux un instant et, désormais assise sur le bord du toit, décida qu'il était temps de redescendre.
Elle rejoignit sa chambre par l'escalier des propriétaires, vide à cette heure, et elle entreprit de se débarrasser de ses vêtements. Elle portait les mêmes depuis maintenant une semaine, et elle commençait à le sentir. Farfouillant dans ses affaire, elle extirpa finalement de son sac un pantalon descend et une chemise blanche qu'elle jugea passable. Tandis qu'elle se rhabillait, on frappa à sa porte. Elle se demanda un instant s'il ne s'agissait pas de celle qui occupait la chambre à côté d'elle, mais elle chassa rapidement cette idée, puisqu'elle n'avait pas entendu venir la personne. Lui intimant d'ouvrir la porte, elle vit apparaître une jeune elfe, certainement la fille de l'aubergiste.
- Votre compagne de route a demandé un bain, et il me reste de l'eau chaude, voulez-vous que je vous en prépare un ? Ou peut-être voulez-vous autre chose, à moins que... à moins que je ne vous importune, termina-t-elle en rougissant.
- Un peu d'eau chaude ne serait pas de refus, ce qu'il te reste me suffira, je ne compte pas prendre un bain, seulement laver ces vieilles guenilles qui me font plus ressembler à une vagabonde qu'à une elfe ! D'ailleurs, si tu pouvais me dégoter un peu de savon, ce serait parfait. Mais si ça t'importune, je m'en passerai, répondit-elle en souriant.
Si elle était encore rouge, l'enfant se précipita tout de même pour lui donner le récipient d'eau chaude qu'elle tenait dans les mains, et fini par lui ramener un galet de savon dans le laps de temps très court qui suivit. Eliwa la remercia chaudement de son attention et commença à frotter ses vêtements. Et tandis qu'elle s'évertuait à faire disparaître les taches, elle commença à penser à l'humaine qu'elle avait emmené avec elle. Elle était, sur les dires de l'elfette, entrain de se prélasser dans un bain chaud. Exactement comme elle le lui avait stipulé sur le trajet. Si elle assemblait les informations qu'elle avait désormais en main, elle pouvait repenser complètement sa compagne de voyage. Humaine, mais avec des oreilles pointues et des yeux couleur or. Etait-ce à cause de cet animal qu'elle avait vu, une nuit, dans la clairière, qu'elle ne ressemblait pas à une humaine ? Etait-ce à cause de cela qu'elle fuyait son peuple ? Mais, une chose parmi les autres l'avait interpellé. Et malgré son envie de laisser sa compagne en paix, au moins pour une nuit, elle ne put s'empêcher de se lever et d'aller frapper à sa porte lorsqu'elle eut fini de laver son linge.
Dernière édition par Eliwa le Lun 6 Avr 2015 - 23:23, édité 1 fois |
| | | Johann
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 (Favrius 979, 10ième cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Sam 26 Avr 2014 - 16:28 | |
| Elle avait enfin réussit à se débarrasser de cette maudite haute prêtresse qui n'avait cessé de la torturer. Pourquoi les choses n'étaient jamais simples ? Elle était présumée morte et avait vécu de cette manière pendant plusieurs années et il n'y avait quasiment plus aucun humain vivant ou qu'elle risquait de rencontrer inopinément qui était capable de la reconnaitre ou plutôt de remettre son ancien visage sur le nouveau. Mais il avait fallut qu'elle côtoie des elfes... Alors qu'elle ne les portait pas dans son coeur lors de cette époque lointaine ou tout ce qui était non humain n'était pas digne de confiance et il avait fallut un long travail sur elle même pour finir par accepter. Mais là c'était un autre sujet, un passé qu'ele voulait laisser derrière elle si enfin les gens souhaitaient lui laisser une chance de l'enterrer pour de bon surtout dans certaines périodes plutôt tendues pour cette dernière.
Elle avait trouvé refuge dans ce bain chaud qu'elle avait fait préparer par la tenancière de l'auberge elfique, ce genre de confort n'étant certainement pas l'adage de tous les elfes qui venaient vivre par là vu que ces derniers ne semblaient pas vraiment craindre les conditions difficiles de l'hiver et la morsure du froid de par leur mode de vie depuis des millénaires. Se vider l'esprit de ce stress et de toutes les pensées qui pouvaient lui traverser la tête à force de ruminer le passé malgré les réminiscences que pouvaient lui procurer le confort, de toute manière qu'est-ce qui ne venait pas lui rappeler de mauvaises choses ?
L'on frappa à la porte, alors qu'elle avait expressément demandée à ne pas être dérangée même pour apporter de l'eau chaude. Ainsi, la meilleure réponse qu'elle trouva fut de ne pas répondre, de jouer l'absente pour continuer à avoir la paix dans ce bain dont elle rêvait depuis des ennéades. Faire le mort ne fonctionna malheureusement pas, que la porte ne manqua pas de s'ouvrir pour révéler l'elfe qui lui servait de guide. Cette dernière fût accueillie par un soupir profond montrant tout l'agacement produit par cette situation auprès de la voyageuse. A sa grande déception, l'elfe ne pu pas réellement contempler le corps nu de la femme en face d'elle, ce dernier étant partiellement recouvert par des sorts de frusques qui faisaient office de sous-vêtements pour protéger des frottements plus agressif de protections en cuir dissimulant ainsi aux yeux trop curieux la peau de l'humaine mais ne pouvant le faire sur ses formes que le tissus humide ne pouvait qu'épouser parfaitement.
Elle ne prit pas la peine de se lever, gardant ainsi de l'eau jusqu'aux épaules. Seul un léger mouvement de l'une d'elle se fit remarquer, comme si la femme venait d'attraper un objet immergé comme le serait par exemple un morceau de savon. Son regard d'or se planta dans celui de l'elfe alors que le silence c'était imposé, comme lui intimant l'ordre silencieux de lui expliquer ce qu'elle venait faire dans sa chambre sans aucune autorisation.
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| | | Eliwa
Elfe
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Dim 27 Avr 2014 - 17:33 | |
| Elle savait pertinemment que l'humaine n'avait pas envie d'être dérangée, et elle le lui faisait désormais explicitement comprendre en ne décrochant pas un mot et en la regardant droit dans les yeux. Mais cela ne désarçonna pas l'elfe pour autant, et refermant la porte derrière elle, elle se laissa tomber contre le mur, ses genoux contre sa poitrine. Elle ne regardait même plus l'humaine lorsqu'elle se mit à parler, elle regardait bien plus loin que ça. D'ailleurs, les vagues excuses qu'elle prononça sonnaient un peu trop creux à son goût.
- Je me doute que ce n'est pas du tout le bon moment, mais je t'assure que ça ne prendra pas beaucoup de temps. Et je sortirai rapidement, ne t'en fais pas.
Elle marqua une pause, le temps de trouver comment elle allait pouvoir formuler sa question, quelle réponse elle voulait entendre, et sur quel terrain elle pouvait s'engager sans trop envahir celui de sa compagne de voyage.
- Alors comme ça, tu es une humaine, et non une semie. Sans nom. Comment peux-tu ne plus avoir de nom ?
C'était exactement pour lui poser cette question qu'elle était venu la déranger dans son bain. Parce qu'elle ne pouvait se résoudre au fait que l'humaine qu'elle accompagnait à travers la forêt n'ait plus de nom. Parce qu'elle ne comprenait pas comment il était possible d'avoir perdu un nom. Ce n'était pas comme un objet, un animal, ou une tout autre possession, non, c'était bien plus que cela. Même si on ne voulait pas le faire savoir, au moins en avait-on un. Johann. La haute-prêtresse l'avait appelée Johann. Alors, quand elle avait dit ne plus avoir de nom, ce n'était pas pour qu'elle ne le connaisse pas, ou quelque chose comme ça, non, c'était réellement parce qu'elle n'en avait plus. Et si, sur l'instant, épuisée, elle n'avait pas relevé un tel détail, elle le relevait maintenant. Quel événement pouvait conduire à ça ? Comment était-il possible d'être dépourvu de nom ?
Sa position devint cependant vite inconfortable, et elle se releva pour aller se poster à la fenêtre. Elle regarda un moment les passants défiler dans la rue, en écartant le rideau, puis le referma pour se tourner vers celle qu'elle était venue questionner. Elle ne lui avait, bien évidemment, pas répondu entre temps, et elle attendait que des mots sortent de sa bouche. Soit pour lui répondre, soit pour lui sommer de quitter cette pièce avant qu'elle ne la balance par la fenêtre. Chose qui était fort probable d'ailleurs, si elle décidait de s'éterniser plus que de raison sans le consentement de l'humaine. Alors elle attendit, laissant son regard se perdre petit à petit dans le vague, et n'attendant que d'être rappelée à cette chambre par le son de la voix de se compagne de route.
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| | | Johann
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 (Favrius 979, 10ième cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Dim 27 Avr 2014 - 23:16 | |
| Elle laissa l'elfe s'exprimer, ou plutôt dire ce qu'elle avait sur le cœur. Cette saleté de haute prêtresse lui avait bourré le mou avec ses idées complètements déplacées et dépassées depuis des années. Non, elle n'était pas humaine, elle ne l'était plus ! On voyait clairement que cette situation ou plutôt ces états de faits dérangeaient fortement l'elfe en face d'elle qui ne sembler apprécier que moyennement ce qu'elle avait appris. Ou plutôt ces nouveaux éléments semblaient la bouleverser d'une manière ou d'une autre. Une fois qu'elle eut terminé de tourner en rond dans la pièce et de faire ses affaires sans l'accord de sa locataire actuelle, la voyageuse finit par se lever révélant dans sa main droite ce qui semblait être sa dague qui ne la quittait visiblement jamais. Elle la posa doucement sur le plateau portant un plateau qui accueillait un morceau de savon.
"Approche." Le ton était neutre mais sec, apportant le mot comme un ordre. Une fois l'elfe suffisamment proche, elle lui saisit doucement la main pour l'emmener vers une de ses oreilles "Est-ce que pour toi ça semble humain ca ?" Elle la regardait droit dans les yeux. "Je, ne, suis, pas, humaine."
Elle avait détaillé chacun des mots comme pour faire rentrer cette information dans la tête de l'elfe. Non, elle n'était pas humaine, elle n'était pas une elfe. Elle était autre chose qu'elle ne prononcerait pas mais dans tous les cas elle ne lui avait pas vraiment mentit depuis leur rencontre. Elle lui avait dit qu'elle n'était ni elfe, ni humaine et l'elfe en face d'elle avait fait le rapprochement comme quoi elle était une semi, et c'était d'ailleurs sur ça que la voyageuse jouait depuis le début, c'était une sorte de mensonge par omission.
Brutalement elle lâcha la main de l'elfe, pour se saisir de sa dague de sa main droite, mettant la lame de cette dernière dans la paume de la seconde. Elle retira d'un coup sec cette dernière, teintant la lame d'une couleur vermeil caractéristique du sang, lui tirant un grognement de douleur alors qu'elle rouvrait la main pour montrer une blessure peu profonde
"Tu constatera par toi même d'ici quelques minutes. Après ça ose dire que tu ne comprends pas pourquoi je dis que je ne suis pas humaine et pourquoi je n'ai plus de nom, parce que je ne saurai être plus claire." Les derniers mots avaient sonné comme une sentence.
Oui, elle pourrait constater d'elle même que déjà le sang avait déjà coagulé pour empêcher l'hémorragie de continuer. Il ne faudrait pas plus d'une vingtaine de minutes pour que la coupure ne laisse qu'une légère trace comme si cette dernière datait de plusieurs semaines. Une telle chose était impossible, même avec les anciens objets elfiques imprégnés de magie et qui étaient extrêmement rares. Les actes étaient bien plus forts que les mots, et une image valait mieux que des tonnes et des tonnes d'explications. Si avec ce qu'elle verrait elle n’arrêtait pas de la penser humaine alors réellement, elle ne pourrait strictement plus rien faire pour elle, et la voyageuse serait presque plus rassurée de voir l'elfe s'enfuir en la traitant de monstre plutôt que de rester cloitrée dans sa vision des choses.
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| | | Eliwa
Elfe
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Lun 28 Avr 2014 - 0:52 | |
| Pour lui prouver qu'elle n'était pas humaine, qu'elle n'était plus humaine, tout du moins, elle lui demanda d'approcher pour qu'elle puisse toucher une de ses oreilles. Comme si elle ne les avait pas déjà remarquées. Comme si, le fait de les toucher rendait soudainement leur présence, leur existence, réelle. Alors que c'était précisément à cause d'elles qu'elle avait cru que celle qu'elle guidait était une semie. Et aussi parce qu'elle lui avait dit n'être ni une humaine, ni une elfe. Si elle n'avait pas menti, Eliwa avait toujours du mal à enregistrer le pourquoi du comment. Elle ne savait même pas qu'il était possible de changer ainsi d'apparence, sans user de magie, elle ne savait pas qu'on pouvait devenir autre, au point d'en perdre son nom et ses origines. Non, elle ne le savait pas parce qu'elle n'avait jamais eu à faire à quelqu'un comme celle qui se tenait debout devant elle. Et pourtant, elle en avait vu, des gens, ils avaient sans cesse défilés dans sa vie,pas un n'était resté assez longtemps pour qu'elle le connaisse réellement, mais elle était certaine qu'elle n'avait jamais vu, ni même côtoyé une personne telle que cette « ancienne humaine ».
Comme si elle pouvait lire son incompréhension sur son visage, elle s'empara du dague et s'entailla la paume de la main. Au début, l'elfe ne vit pas tellement ce qu'elle voulait lui montrer par là. Qu'elle saignait ? Comme tous les êtres humains ? Puis elle comprit. Ou tout du moins, elle vit. Au lieu de continuer à couler le long de son poignet, puis de son avant bras, le sang avait déjà commencé à coaguler. Etait-elle... était-elle entrain de se guérir ? Comment la plaie pouvait-elle se refermer aussi vite, comment le sang pouvait-il arrêter de couler si peu de temps après l'incision ? Sans voix, elle s'empara de sa main, comme pour s'assurer que le phénomène était bien réelle, qu'elle n'était pas entrain de rêver, et qu'il se passait bien ce qu'elle voyait. Les doigts de sa main droite se levèrent et se tendirent vers l'ancienne source de carmin, mais n'achevèrent pas leur mouvement de suite. Mais finalement, elle les posa tout de même sur l'entaille, doucement, l'effleurant juste. D'un geste du pouce, elle essuya le sang qui avait coulé un peu trop bas, comme si elle voulait vérifier que cet endroit ne serait pas bientôt à nouveau rougi. Finalement, elle releva les yeux pour regarder les iris d'or.
- Ecoute, je ne sais pas ce que... ceci, est censé me prouver, ça pourrait aussi bien être de la magie que n'en être pas, je ne saurais faire la différence. Est-ce que tout ça, tout ces changements, toutes ces choses, ont avoir avec ce que j'ai vu, dans la clairière, devant chez moi ?
Elle avait hésité, avant de poser cette question, parce qu'elle redouter de déclencher de nouveau un conflit, qu'elle n'avait aucunement envie de voir éclore ce soir. Elle n'avait pas envie qu'elle se sente mal, ou qu'elle se sente tout simplement exclue. Exclue de quoi, elle n'en savait rien, mais elle avait dit avoir été renié par son peuple, et Eliwa n'avait pas du tout l'intention de faire de même. Elle ne connaissait pas les causes d'un telle acte, mais toujours était-il qu'elle n'était pas ainsi. En acceptant de l'accompagner, de la guider à travers Anaëh, elle l'avait en quelques sortes prise sous sa protection, même si elle ne doutait pas que la vagabonde puisse se défendre seule. Si elle ne le lui avait pas dit clairement, elle lui avait implicitement promis de lui trouver un refuge, un endroit où elle se sentirait chez elle, un endroit où elle serait sauve. Et l'elfe ne serait pas tranquille tant qu'elle n'aurait pas trouvé cet endroit. C'est pourquoi elle lâcha sa main et recula d'un pas, détournant le regard.
- Excuse moi si je suis allée trop loin, tu ne dois pas vouloir en parler, encore moins à moi, je, tu veux que je m'en aille peut-être ?
Elle fuyait. Lâchement, et en toute connaissance de cause. Seulement, elle ne fuyait pas le « monstre » que pensait être sa compagne de voyage, mais elle fuyait une dispute. Elle fuyait une réponse qu'elle ne coulait pas entendre. Parce que, si elle lui avait posé cette question, ce n'était pas pour se manger un mur, au contraire. Eliwa ne rejetait pas celle qu'elle guidait, au contraire, elle voulait l'aider. Cependant, elle était presque certaine qu'elle ne la laisserait pas faire, qu'elle lui fermerait toutes les portes qu'elle avait pu entrouvrir si elle allait trop loin, si elle voulait trop savoir. Et ça, l'elfe n'était pas sûre de pouvoir le supporter. Elle n'était pas sûre de pouvoir encaisser un énième refus de réponse, une énième rétention d'information pour « son propre bien ». Pas après s'être rendue compte qu'elle faisait confiance à cette femme. Qu'elle ne la craignait pas, parce que, instinctivement, elle lui avait rendue visite sans emmener aucune lame avec elle. Gênée par cette nouvelle vision de l'ancienne humaine, le rouge lui monta aux joues, et elle n'osa plus la regarder dans les yeux, son regard évitant obstinément le sien, jusqu'à ce qu'elle prenne la parole de nouveau.
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| | | Johann
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 (Favrius 979, 10ième cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Lun 28 Avr 2014 - 22:03 | |
| Qu'on ne lui parle pas de magie. S'il y avait bien quelque chose qu'elle n'arriverait jamais à tolérer c'était bien ce genre de chose ! Les mages et leur saleté de magie pouvaient bien se noyer éternellement dans les eaux du royaume de Tyra qu'elle danserait sur leur tombe. C'était d'ailleurs ça qu'elle n'avait toujours pas accepté, les dragons étaient des créatures magiques, le lien qui l'unissait à Néra était magique et l'énergie qui l'avait changée l'était tout autant, elle était présente en elle, dans tout son être, s'étant répandue comme une maladie qui l'avait contrainte à changer, la façonnant selon une volonté qui lui était propre sans rien demander à son hôte.
L'elfe avait regardé avec surprise et incompréhension la blessure ne devenir que trace au bout de quelques minutes d'attente interminable ou la voyageuse du attendre avant de bouger de nouveau la main pour laisser le processus se faire. Ca avait de quoi effrayer ! On pouvait aisément s'imaginer plein de choses toutes autant effrayantes les unes que les autres sur ce que pouvait être la personne en face d'elle. Mais déjà les questions revenaient, ces questions sur ce qu'elle avait vu, sur ce qu'elle était et sur ce qu'elle pouvait être.
"Ce n'est pas de la magie au sens ou tu l'entends, ca fait simplement partis de moi. Je ne pratique pas la magie, et même si je le voulais je ne le pourrai pas." commença-t-elle en cherchant à capter le regard de l'elfe, comme si elle cherchait à l'hypnotiser en la forçant à plonger dans son regard d'or. "Ce que tu as vu n'était rien d'autre qu'une partie de ce que je suis aujourd'hui. Je ne te demande pas de le comprendre. C'est comme ça, c'est tout."
Il était dur de tout expliquer de manière à ce qu'elle puisse comprendre sans pour autant lui dire toute la vérité. Tout ceux l'ayant connu avaient essayer de la manipuler, enfin presque... Une seule personne n'avait pas essayé, il n'avait même pas demandé de l'aide et il en était mort, les autres avaient préféré fuir ou étaient également morts et les deux seules personnes sachant l'avaient utilisée d'une manière ou d'une autre qui étaient très peu glorieuses dont l'une ayant laissé une nouvelle cicatrice qui serait éternellement douloureuse. Elle attrapa le menton de l'elfe au regard fuyant pour le dirigé vers elle, comme pour appuyer ses mots.
"voilà ce que tu as vu et ce que cette folle cherchait à trouver. Certainement pour en faire une arme ou quelque chose du genre, comme sa gardienne a déjà essayé de faire. Voilà pourquoi il vaut mieux que personne ne sache que j'existe ou ce que je suis."
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| | | Eliwa
Elfe
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Lun 28 Avr 2014 - 23:21 | |
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Le menton dans le creux de sa main, l'elfe ne bougeait plus. Elle ne cherchait plus à détourner le regard, les yeux d'or l'avaient une fois de plus attrapée. Et finalement, elle ne l'avait pas repoussée, comme elle s'y était attendue, non, elle lui avait répondu. Comme si cette fois-ci, elle avait estimé qu'elle méritait une réponse. Ou peut-être avait-elle seulement trouvé quoi répondre pour faire taire sa curiosité. Eliwa retira la main qui tenait son menton, non pas pour se libérer de l'emprise de celle-ci, mais plutôt pour montrer à sa propriétaire qu'elle n'en avait plus besoin pour la regarder dans les yeux. Elle n'avait plus besoin de fuir. - Alors, pourquoi être restée si longtemps avec moi ? Me ferais-tu... confiance ?Chaque question, chaque nouvelle interrogation pour tenter d'obtenir ce que l'ancienne humaine ne voulait lui donner d'elle même, lui coûtait. Elle ne pouvait prévoir ses réactions à l'avance, aussi avait-elle chuchoté le dernier mot de sa phrase, comme par sécurité. Comme si l'autre pouvait ainsi ne pas l'avoir entendu. Ce qui était tout à fait ridicule puisqu'elle savait pertinemment que ce n'était pas le cas. Qu'elle l'avait chuchoté assez fort pour qu'il résonne à ses oreilles. Quand elle brisa le silence qui s'était installé, elle le fit si délicatement, d'une voix si basse et qu'elle entendit si peu qu'elle douta un instant de l'avoir réellement dit. - Mais peut-être que tu ne le sais pas encore, Firiath Imalhen.Un être. Voilà ce qu'elle était. En elle, il n'y avait plus de race, il n'y avait plus de passé, il n'y avait plus de culture, ou de langue. Juste elle. Elle était seule. Seule avec sa bête, seule avec ses yeux, seule avec elle même. Et c'était ça, précisément ça, qui la fascinait tant. Peut-être l'avait-elle ressenti dès le début, mais n'avait pas su l'interpréter. Peut-être ne le sentait-elle que maintenant. Toujours était-il que cette femme, qui se tenait debout, devant elle, dégoulinante d'eau, la fascinait. Eliwa aurait pu la quitter ici, la laisser dans cette auberge, lui trouver un guide un peu plus « officiel » qu'elle même, et rentrer chez elle, pour réfléchir à ce qu'elle ferait ensuite. Mais elle ne l'avait pas fait. Non, elle avait pris une autre chambre, elle avait décidé de lui tenir compagnie encore un moment, elle s'était promise de lui trouver un abris. Alors qu'elle ne la connaissait pas, pas le moins du monde, qu'elle ne pouvait la connaître, puisque l'ancienne humaine ne le voulait pas. Et alors, une idée germa dans sa tête, une idée si folle, si incroyable qu'elle eu un bref sursaut de la main, comme pour se rattraper dans une chute imaginaire. Savait-elle qui elle était ? Si elle n'avait plus de nom, si elle n'avait plus de peuple, si elle n'avait plus rien, était-il possible d'être encore quelqu'un ? Etait-il possible de savoir qui on était réellement ? Ce fut précisément cette idée qui lui fit faire un pas en avant. Ses genoux touchaient désormais le bois de la baignoire remplie d'eau, et ses yeux fixaient toujours les pupilles de celle qu'elle guidait. Mais cette fois ci, ces derniers ne regardaient plus seulement l'or dans l'attente d'une réponse, ils cherchaient tout autant l'être. Elle était, il ne faisait aucun doute, mais qui ? Peut-être qu'au fond, cette idée était totalement absurde, peut-être qu'elle n'avait aucun fondement, et qu'elle était seulement le fruit de son imagination, ou plutôt, de sa peine à assembler toutes les pièces que lui donnait celle qui se tenait devant elle, mais dans tous les cas, elle était assez plausible pour désarçonner l'elfe un instant. - Spoiler:
Firiath Imalhen : Être aux yeux d'or
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| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Ven 2 Mai 2014 - 18:39 | |
| L'elfe n'avait pas détourné le regard comme pouvaient le faire la majorité des personnes surtout quand elle les regardait avec autant d'intensité et surtout avec ce passif de tension entre les deux femmes. Cette dernière finit par retirer la main de la voyageuse avant de reprendre la parole. Si cette dernière lui faisait confiance ? Non, certainement pas, ou tout du moins même si c'était le cas elle n'oserait pas l'avouer. Faire confiance était le meilleurs moyen de se faire trahir et de tout perdre de nouveau. Voilà ce qu'était la confiance car à chaque fois qu'elle l'avait donnée, elle s'était retrouvée trahie et blessée parfois jusqu'au plus profond d'elle même pour ne combler cet espace qu'avec de la haine. Mais elle n'avait pas grand intérêt de lui donner sa vision des faits immédiatement.
Elle laissait l'elfe faire, cette dernière semblait essayer de lire à travers son regard comme pour capter quelque chose d'autre que son apparence pouvait cacher. Et des secrets, elle en avait à cacher, des horreurs, des regrets et des remords qui peuplaient son passé. Des choix qu'elle avait fait, mais aussi qu'elle n'avait pas fait et qui avaient emmené à sa situation d'aujourd'hui. En bref, tout ce qui faisait la vie d'une personne comme les autres car il n'y avait rien de plus à chercher, sans son lien avec cette créature magique qu'était le dragon elle ne serait qu'une humaine morte comme les autres !
Le visage de l'elfe était bien trop proche du sien, au point de sentir le souffle de cette dernière contre ses lèvres ce qui dans une situation bien précise pouvait être un appel irrésistible pour certaines personnes dont les envies dépassaient parfois la volonté. L'humaine sembla hésiter quelques instants avant de soupirer, une sorte de soupir de lassitude profond comme si quelque chose l'agaçait ou plutôt venait lui poser des problèmes.
"Tu sais bien que je ne comprends pas l'elfique." répondit-elle à l’appellation qu'elle lui avait donné dans celle langue qui lui était complètement imperméable à défaut de traducteur.
Elle passa simplement sa main dans ses cheveux, comme pour les réunir en une sorte de queue de cheval cuivrée maintenue par l'humidité de ces derniers avant de se laisser de nouveau reposer dans cette baignoire de bois avec comme seule réponse les clapotis de l'eau contre cette dernière. Elle observa quelques secondes sa main pour s'assurer que la plaie avait disparue et que le fait de la tremper dans l'eau ne pose aucun problèmes avant de partir à la recherche du savon qui avait du s'égarer au fond de cette dernière.
""Confiance" est un bien grand mot qui a perdu de son sens ces dernières années." Elle soupira de nouveau, la fameuse chose qu'elle cherchait au fond de l'eau ne semblait pas vouloir se montrer de si tôt. "L'eau est encore chaude et j'ai bientôt terminé, tu peux en profiter il serait dommage de gaspiller."
Oui, il était courant que les bains soient utilisés plusieurs fois en fonction des peuplades ou des cultures pour économiser l'eau et le travail lié au fait de la faire chauffer et de la transporter du foyer vers le récipient qui servirait de baignoire pour se laver. Certaines personnes y lavaient même leur linge par la même occasion l'histoire de faire une pierre deux coups, ce qui ne semblait pas être le cas de l'humaine aux vues des vêtements humides déjà étendus à côté d'une bassine. La proposition était donc qu'elle puisse en profiter une fois qu'elle aurait terminé mais les mots pouvaient également être interprétés d'une autre manière, et aux vues des mœurs des elfes le second sens qui était de la rejoindre immédiatement pouvait être celui compris.
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| | | Eliwa
Elfe
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 140 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Dim 4 Mai 2014 - 20:39 | |
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- Je t'avais promis un nom. Je pense que celui-ci convient parfaitement à celle que tu es devenue. Les autres ne peuvent s'empêcher de remarquer tes yeux, alors pourquoi pas le tourner à ton avantage ? Firiath Imalhen ne veut rien dire de plus qu'être aux yeux d'or. Et ça sonne plus elfique que « vagabonde », ce qui n'est pas un mal par ici, lui répondit-elle lorsqu'elle soupira qu'elle ne comprenait pas l'elfique.
Elle savait bien qu'elle ne le comprenait pas, et si elle avait essayé de lui apprendre quelques rudiments pendant un temps, elle n'avait pas été la plus qualifiée pour la faire nettement progresser, et lui livrer tous les secrets de sa langue. Après tout, c'était assez complexe comme langue, et pas du tout semblable à celle qu'elle connaissait déjà. L'accentuation des syllabe, la prononciation, les mots eux même étaient différent. Il y avait certaines choses impossibles à traduire du langage commun vers le langage elfique, et cela était aussi valable dans l'autre sens. Mais elle ne doutait pas qu'à force de les côtoyer, sa compagne de route finirait par les comprendre. Voire même par parler leur langue. Lorsqu'elle s'enfonça de nouveau dans l'eau, l'elfe suivit son mouvement, et s’accroupit devant la bassine, les avants bras appuyés sur le rebord.
- C'est bien dommage, de ne plus savoir ce qu'est la confiance. Pouvoir faire confiance à quelqu'un, c'est essentiel pour vivre, tu ne crois pas ?
Elle savait bien qu'elle n'allait pas lui répondre que c'était effectivement ce qu'elle croyait, ce n'était là qu'une question rhétorique, certainement pour lui signifier qu'elle avait tord de ne plus faire confiance. Ou que l'elfe ne pouvait vivre sans accorder un minimum de confiance aux autres. Mais peu importait la signification réelle de cette question, puisque elle ne fut même pas relevée. Elle voulait qu'Eliwa rentre dans son bain. Pour ne pas gaspiller l'eau chaude, avait-elle dit. Seulement, l'elfe n'avait aucune envie de prendre un bain. Elle n'était pas sale, elle le savait, et si l'appel de l'eau chaude l'avait un jour tenté, ce n'était plus le cas depuis longtemps. Depuis Père, à vrai dire. Elle effleura l'eau du bout des doigts, avant de plonger la main dedans, comme pour mieux apprécier la température. Elle observa un instant les remous qu'elle créait ainsi à la surface, puis se releva, retirant par la même occasion la main du bain de sa compagne de route.
- Je n'aime pas vraiment les bains, si tu ne veux pas gaspiller l'eau, offre la donc à cette enfant qui te l'a apporté, je suis certaine qu'elle serait ravie de te rendre ce service.
Elle allait la quitter sur ces mots quand elle se ravisa et plongea son avant bras dans la bassine. Elle attrapa le morceau de savon qui avait glissé au fond de celle ci et voulu ressortir son bras aussitôt pour lui donner ce qu'elle cherchait depuis un moment, mais elle arrêta son mouvement lorsqu'elle réalisa qu'elle touchait sa peau. Elle tourna la tête vers celle qu'elle guidait, comme si elle cherchait à savoir si elle avait remarqué un raté dans son geste, mais détourna trop vite la tête lorsqu'elle croisa ses yeux. Si ça avait été le cas, elle ne voulait pas le savoir, autant faire comme si l'elfe n'avait pas fait de ce contact une chose qui nécessitait une attention particulière. Elle voulu achever son mouvement, mais elle fut interceptée par l'ancienne humaine avant qu'elle ne puisse aller au bout de son intention. Elle essaya alors de se justifier, mais ses mots ne durent pas apparaître comme une véritable raison, puisqu'elle du s'y reprendre à deux fois pour prononcer sa phrase.
- Je... je crois que c'était ce que tu cherchais.
Un frisson parcourut sa colonne vertébrale lorsqu'elle s'efforça à fixer les iris dorés. Ce contact charnel avait ravivé en elle un désir qu'elle pensait être devenu secondaire, quelque chose qu'elle avait éteint en elle avant d'entrer à Alëandir, avant de partir de chez elle, même. Et elle savait pertinemment que le trouble que cette soudaine réapparition causait devait se lire dans ses yeux, sur son visage, voire même, sur son corps tout entier. Mais elle préféra ne rien dire, attendant tout simplement que celle qu'elle guidait décide de la congédier, pour mettre un terme à cette gêne qu'elle venait tout juste de créer entre elles.
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| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Jeu 15 Mai 2014 - 23:36 | |
| Un nom pour faire plus elfique ? Mais elle n'était pas une elfe ! Voilà ou était toute la nuance. Elle lui expliqua également la signification de ces derniers... Pourquoi fallait-il toujours que les gens quels qu'ils soient s'arrêtent toujours aux traits physiques ? Enfin, ce n'était pas tout. C'était également imprononçable, et au final faisait plus penser à un éternuement qu'autre chose, tout du moins à ses oreilles. Mais que voulez-vous y faire hein ? Avec ces personnes de mauvaise volonté comme l'est la vagabonde jamais rien ne plait et jamais rien ne va et dans ce cas là elle préférait largement Vagabonde, car c'était plus un état de fait qu'un trait physique qui avait longtemps été douloureux pour elle. Mettre les pieds dans le plat et remuer le couteau dans la plaie n'avait jamais été son jeu favoris, enfin, seulement quand elle en était la cible. Et seul un soupir accueillit l'explication de l'elfe, soupir qui voulait en dire long alors qu'elle finissait sa remarque sur la confiance. Niveau trahison elle avait eut sa dose ! L'elfe s'était accroupie au bord du bain alors que la voyageuse s'était de nouveau installée dans ce dernier, effleurant l'eau du bout des doigts comme pour réfléchir à la proposition de la femme de récupérer le bain une fois qu'elle aurait terminé. Cette dernière finit par refuser, proposant en solution de l'offrir à l'enfant l'ayant préparé. Libre à elle de refuser ce confort qui après un tel voyage aurait été amplement mérité et lui aurait fait le plus grand bien. Enfin, si elle préférait se maltraiter, elle en était libre après tout ! Mais le problème n'en était pas là, sans crier gare, l'elfe plongea sa main puis son bras dans le bain pour une raison qui échappa complètement à la voyageuse et qui accompagna le geste d'un regard noir jusqu'à ce qu'elle intercepte la main "baladeuse" qui avait terminé sa course en effleurant doucement sa cuisse. Un frisson avait accompagné le geste, lui remontant le long de la peau telle une vague, pour finir sa course au bas de son dos déclenchant un mouvement réflexe que fut celui d'attraper la main de l'elfe. Elle semblait... Gênée, ou peut-être même autre chose. Mais ça la vagabonde ne pouvait le dire sans risquer de se mouiller plus qu'elle ne l'était. Elle relâcha doucement la pression, remontant la main à la surface pour en récupérer le contenu avant de lâcher définitivement cette dernière sans ajouter un seul mot. Une fois la main lâchée elle entreprit de reprendre là ou elle en était restée sans prononcer un seul mot. Un silence presque pesant qu'elle ne se risqua pas de rompre voulant dire tout et n'importe quoi. L'elfe pouvait facilement le prendre comme un moyen de la congédier, vu qu'elle semblait sur le point de le faire d'elle même. -- Quelques heures plus tard -- Il faisait trop chaud dans ce bâtiment étouffant, chaque inspirations semblant de plus en plus difficiles et de plus en plus lourdes. Oh, elle n'était pas dupe quant à l'origine de ces symptomes qui étaient la seule et unique maladie qu'elle ne pourrait jamais avoir. Alors discrètement, elle s'était faufilée en direction de la toiture de l'établissement ou plutôt du balcon de toiture habilement dissimulé sous les arbres qui ne faisaient qu'un avec la pierre de la ville elfique mélangeant habilement le vivant et l'inerte, le gros de la roche et la verdure de ces arbres qui malgré leur froid gardaient leur parure. Elle s'installa sur ce qui semblait être un banc de pierre grossièrement taillé, à croire qu'un bloc de roche eut été oublié lors de la construction des murailles de la ville et ait été transporté là l'histoire de lui trouver un endroit sympathique ou se faire recouvrir de mousse en profitant du fessier de tous les habitants. Le froid mordant du Nord la fit frisonner dans cette tenue bien trop légère pour la saison, s'adaptant plus à un automne qu'à un beau milieu d'hiver nordique. Doucement elle enferma ses mains dans une des poches de sa veste mélangeant habilement le tissus et le cuir afin de couper du vent et des intempéries lors des longs voyages. Son esprit divaguait vers le ciel, et les étoiles qui se trouvaient au delà des nuages et qui faisaient de temps à autre une timide apparition dans le peu d'espace qui leur était laissé pour s'exprimer essayant de se focaliser sur quelque chose de beaucoup plus sain que les idées noires qu'elle pouvait ressasser.
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| | | Eliwa
Elfe
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Dim 25 Mai 2014 - 14:48 | |
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Assise dans la rue, à côté des écuries, elle commençait à sentir la fraîcheur de la nuit et la rudesse des pierres sous ses fesses. Le dos appuyé contre le mur, elle laissa aller sa tête en arrière jusqu'à pouvoir apercevoir les cimes et le ciel. Les feuilles se mélangeait étrangement aux étoiles, comme si elles pouvaient les toucher, comme si elles les côtoyaient. Et soudainement, le poids de l'immortalité lui sembla plus lourd que jamais. Elle enfonça ses doigts plus en avant dans la fourrure blanche de sa louve, comme pour se raccrocher à elle, comme pour ne pas perdre pied. Parce qu'elle le savait pertinemment, elle était entrain de perdre pied. Elle ne savait plus ce qu'elle devait faire, elle ne savait plus pourquoi elle devait le faire, elle ne savait plus qui elle devait être. Elle était entrain de se perdre, elle en avait plus que conscience, mais elle ne pouvait rien faire. Ou elle ne voulait rien faire, pour enrayer ça. C'était étrange, mais à la fois tellement apaisant. N'être plus rien d'autre qu'un être lambda, n'être qu'une elfe parmi d'autre, n'être qu'une Fille qui pouvait n'être plus du jour au lendemain. Sans plans, sans avenir, sans espoirs pour la suite. Etre, tout simplement. Dans la chambre, devant le bain, tout à l'heure, c'est ce qu'elle avait cru que l'humaine était. Un être, parmi d'autres, un être sans plans, sans avenirs et sans espoirs pour la suite. Mais elle savait maintenant qu'elle s'était trompée. Elle n'avait jamais été une parmi d'autres. Et elle ne le serait jamais. Eliwa pensa qu'elle le savait, et qu'elle n'avait pas décroché un mot lorsqu'elle lui avait révélé la signification de l'ébauche de nom qu'elle avait voulu lui donner parce qu'elle n'était certainement pas comme les autres. Mue par un élan de remords, elle se leva et couru vers la chambre de sa compagne de route. Mais lorsqu'elle frappa à plusieurs reprises, personne ne lui répondit. Elle cru un instant qu'elle s'était peut-être endormie, puis sauta vite à la conclusion qu'elle avait plutôt quitté la pièce. Pour aller où, elle ne le savait pas encore très bien, mais elle avait tout de même une petite idée. Dehors, là où elle pourrait observer le ciel. Là où elle pourrait chercher quelque chose, et peut-être même trouver quelque chose. N'était-ce pas ce qu'avait fait l'elfette elle même ? Lorsqu'elle franchit de nouveau la seuil de porte de l'auberge, elle sentit la présence de sa louve sur ses talons. Elle ne se retourna cependant pas pour vérifier que c'était bien elle, et pris la direction des toits. Un escalier, si elle avait bonne mémoire, se trouvait sur le côté est du bâtiment adjacent, certainement une boutique de textile, vu le nom qui était gravé sur la devanture. Elle ne s'était pas trompée. Une suite de marche, sculptées dans la pierre, se déroulait devant elle. Elle posa sa main droite sur la rambarde et fut bientôt sur le toit du bâtiment. Les branches eu dessus de sa tête lui donnait l'impression d'être sous la protection d'Anaëh, d'être protégée par Kÿria en personne, ce qui l'incita à poursuivre sa recherche. Elle ne mit pas bien longtemps à repérer l'ancienne humaine, qui se trouvait sur le toit de l'auberge, assise sur une pierre qui avait du être, il y avait bien longtemps, un banc. Eliwa tendit la main vers le sol, et sentit presque automatiquement le museau de sa louve soulever ses doigts pour loger le haut de sa tête contre sa paume. - Im boe badcen'he, baw ? Im nautha'i im ped'he in bach deleb, i'he baw boe lasta ned'nin, chuchota-t-elle à sa louve. Il fallut cependant qu'Aralaurë la pousse en avant pour qu'elle se décide à approcher un peu plus. Elle ne l'accompagna pas jusqu'au bout du chemin, mais elle ne s'en inquiéta pas plus que cela. Ce qui comptait, maintenant, c'était ce qu'elle allait dire. Ce qu'elle allait bien pouvoir sortir pour effacer ce silence pesant qui avait régné un peu après qu'elle l'ai appelé ainsi. Elle alla jusqu'à s’asseoir à côté d'elle avant de décider de ses mots. Le silence fut encore un instant, avant qu'elle ne la brise pour demander pardon. - Excuse-moi, pour tout à l'heure. Je n'ai pas voulu t'offenser, ou te faire du mal, je croyais seulement... Enfin, peu importe, je n'avais aucunement l'intention de te blesser, et je suis désolée de l'avoir fait malgré tout, lança-t-elle dans la nuit. Peut-être qu'après tout, Idinen t'irait mieux. Je crois qu'on pourrait le traduire en langage commun par « La silencieuse », ou « Celle qui ne parle pas ».Elle avait tinté la dernière partie de sa phrase d'un sourire, et avait finalement osé détourné la tête des étoiles pour regarder sa compagne de route. Chose qu'elle avait évité de faire jusqu'à présent. Elle n'avait maintenant plus qu'à espérer que ses excuses seraient à la hauteur de son offense. - Spoiler:
Je dois aller la voir, n'est-ce pas ? Je crois que je lui ai dit des choses horribles, qu'elle n'aurait pas du entendre de ma bouche.
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| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Sam 11 Oct 2014 - 13:32 | |
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Des bruits de pas s'étaient fait entendre derrière elle, des pas légers caractéristiques de ces elfes qui se déplaçaient dans le silence le plus total comparé aux siens qui étaient lourds et presque maladroits sur ces sols recouverts de racines et irréguliers. Et même si elle avait finit par s'y habituer sans casser toutes les branches sur son passage, jamais elle n'atteindrait le niveau de discrétion de ceux qui y vivaient depuis des siècles. Les pas se rapprochèrent, hésitants, et plus ces derniers se faisaient proches et plus la main de la voyageuse remontaient vers la lame qu'elle gardait toujours sur elle.
Fausse alerte, ce n'était que l'elfe qui lui servait de guide et qui se faisait toujours présente aux moment les moins bien choisis. Non pas qu'elle était la reine de la maladresse, mais la période n'était pas vraiment des plus propices aux contacts "humains" pour la femme. Cette dernière s'installa doucement à ses côtés, sans que la vagabonde ne lui accorde un seul regard, restant figée dans la contemplation du sol vers lequel son regard était doucement retourné. Elle la laissa prononcer ses mots, ne semblant pas les avoir écouté ni même entendu de par son attitude neutre voire même désintéressée. Elle laissa un silence pensant s'installer avant de soupirer doucement et de répondre enfin à l'elfe qui devait maintenant trouver le temps long.
"Tu ne pouvais pas savoir." dit-elle simplement. "Même ceux l'ayant vu ne peuvent pas, c'est tout juste s'ils comprennent"."
En fait qui pouvait savoir ? Chacun était différent et avait réagit d'une manière qui lui était propre, certains le considérant comme une bénédiction, d'autres comme une malédiction. Tout dépendant du caractère et surtout du comportement. A croire qu'elle avait été la seule à accueillir avec hostilité tout ce qui avait bien pu lui arriver quand on la comparait aux autres, que ce soit ceux qui étaient aujourd'hui morts, ou exilés. Ou encore celle qui vivait dans sa petite maison bien planquée au fin fond d'Erac. Non, au départ elle n'aimait pas les elfes et encore moins les sombres. Les nains étaient comme des hommes mais en plus poilus et plus petits donc ne lui posaient aucun problème car ils avaient la bière facile. Mais les elfes... Elle en avait été réduite à se faire passer pour une semi-elfe et a accepter cet état de fait sans avoir besoin de rendre les choses plus difficiles encore que de remettre son ancienne nature sur le tas surtout que mentir ne lui était pas des plus simple. Alors pourquoi rester dans ce sujet épineux ? En tout premier lieu, pourquoi l'aidait-elle ainsi ? A quoi celà lui servait-il ? Personne n'était altruiste à ce point, il y avait toujours une attente quelconque qu'elle soit d'ordre financière ou autre. Certaines étaient même sous entendues ou tellement discrètes qu'elles finissaient par se réaliser d'elles-mêmes sans aucune demande explicite. Sauf que la vagabonde avait besoin de quelque chose d'explicite, décrypter les signaux n'avait jamais été son fort et seule sa compagne de route pour le reste de l'éternité, et absente à ce moment, pouvait l'y aider.
"Pourquoi es-tu ici ?" Autant dire que la question n'avait rien de clair et pouvait être interprêtée de toute les manières possibles et inimaginables au point de vexer n'importe quel interlocuteur mal informé sur le degré de tact de son interlocutrice. "Je veux dire... Pourquoi m'accompagner ? Surtout aussi longtemps et après tout ce qu'il s'est passé."
Comment dire... Elle était un véritable aimant à ennuis, en même temps avec un passé comme le sien et surtout être accompagnée par une créature de quasiment trente mètres d'envergure ca n'aidait pas à éloigner les ennuis : c'était généralement à vouloir être le plus discret possible qu'on attirer le plus l'attention des autres ou plutôt de ceux que l'on ne voulait absolument pas qu'ils s'intéressent à vous.
"Rien que la rencontre avec cette prêtresse folle aurait fait fuir n'importe quelle personne craignant un tant soit peu le courroux des dieux."
Elle soupira, puis frissonna avant de se tasser sur elle-même afin de perdre le moins de chaleur possible. Un réflexe typiquement humain de ceux qui peuvent tomber malade suite à ce genre de traitement, savoir que l'on ne pouvait plus tomber malade était une chose, avoir froid en restait une autre et toute la volonté du monde ne pouvait pas lutter contre les éléments tant que le corps ne se mettait pas lui aussi a fonctionner de la même manière. Malheureusement malgré ses années d'errance et une résistance accrue à force de vivre dehors on ne pouvait pas tout ignorer.
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| | | Eliwa
Elfe
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Sam 11 Oct 2014 - 16:48 | |
| Là-haut, sur les toits, assise sur ce banc, elle réfléchissait aux questions que lui posait sa compagne de route. Quelles raisons avaient bien pu la pousser à l'accompagner si loin, à lui tenir compagnie alors qu'elle l'avait de nombreuses fois froissée, repoussée et avait été on ne peut plus imbuvable avec elle ? Parce que oui, la compagnie de l'humaine n'avait pas été de tout repos. ''Heureusement qu'elle ressemble à une semie'', pensa-t-elle en se rappelant la noss sur laquelle elles étaient tombées. Mais au delà de ça, elle n'avait pas eu une seule fois l'impression de comprendre cet être qu'elle s'efforçait pourtant d'aider. Peut-être qu'elle allait finalement y passer tout l'hiver, alors qu'elle avait juste accepté, au début, de lui servir de guide. Puis elle repensa à ce qu'il s'était passé dans la clairière. Le doux sentiment d'avoir enfin droit à l'éternel repose, le sentiment que plus jamais elle ne souffrirait, que tout pouvait cesser, là, maintenant. Et finalement, on l'en avait privé. On l'avait privé de sa fin, on l'avait privé de l'absence de douleur. Pour ça, elle aurait pu être en colère, elle en aurait pu en vouloir à la semie. Mais au fond d'elle, elle savait que tout était mieux comme ça, qu'elle n'avait pas terminé ce pour quoi elle était venue au monde.
- Le courroux des dieux... Je l'ai craint, pendant un temps, et j'aurais aimé le craindre aujourd'hui encore. Mais après tout ce qui... Non, aujourd'hui je, disons que je ne le crains plus, ou plus assez pour qu'il me fasse reculer.
Elle avait tant subi, tant vécu d'atrocité, qu'elle était certaine que rien ne pouvait être pire que ce qu'elle avait déjà vu. Alors non, elle ne pouvait plus craindre la colère divine. Parce qu'elle pensait l'avoir déjà expérimenté. Quand à côté d'elle, l'humaine frissonna, elle passa instinctivement son bras au dessus de ses épaules, lui offrant la protection partielle de sa cape, et la chaleur de son propre corps. Comme une mère aurait fait avec son enfant. Dans ce geste, il n'y avait rien d'autre que la manifestation d'un élan de générosité, et peut-être d'un peu d'amour qu'elle avait pour les autres, au fond d'elle. L'elfe n'avait pas froid, mais peut-être que l'humaine ne ressentait pas les choses comme elle. Elle ne s'était jamais réellement penché sur la question, et elle savait bien que ce n'était pas le moment, mais elle se dit qu'à l'avenir, elle y serait plus attentive.
- Je suis ici aujourd'hui parce que je l'ai voulu. Et je t'accompagne parce que je sais reconnaître la souffrance. Je sais que peut-être, je ne pourrais jamais la diminuer, peut-être que je ne pourrai rien faire pour toi, peut-être que tu es beaucoup trop loin pour que je puisse un jours te ramener. Mais je crois qu'il faut que j'essaye.
Elle aurait pu tomber sur n'importe qui d'autre, et peut-être que n'importe qui d'autre n'aurait pas fait autant de chemin avec elle que l'elfe l'avait fait. Elle aurait pu rester dans cette forêt des ennéades sans trouver un seul refuge. Elle aurait pu errer là, espérant de ne pas tomber sur des elfes un peu trop hostiles, dans l'attente d'un jour meilleur.
- Je suis là parce que je n'ai plus rien à perdre. Et tout à gagner. Ne t'inquiète pas à propos de mes intentions. Je pense t'avoir fait savoir depuis longtemps que je ne suis pas avec toi pour te faire du mal, au contraire. Et puis, ne t'ai-je pas dit que j'allais te trouver un refuge ?
Eliwa n'avait jamais manqué une seule fois à sa parole. Si elle promettait quelque chose, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour réaliser cette promesse. Jamais elle n'avait oublié, ou cessé de chercher à donner vie à sa parole. Elle ne savait pas où allait la mener cette dernière, mais elle espérait que ce serait à terme. Et peu importait le temps que cela prendrait, elle irait jusqu'au bout. Sauf si on décidait de la congédier avant. Mais elle ne craignait pas réellement cette option, parce qu'ici, elle était chez elle, contrairement à celle qu'elle guidait. Sans elle, elle se débrouillerait certainement, mais rien de plus. Elle ne trouverait certainement pas ce qu'elle cherchait, et risquerait à chaque instant d'être découverte. Doucement, elle caressait le bras de l'humaine, tentant de la réchauffer tant bien que mal. Elle espérait que ses réponses allaient lui suffire, parce qu'elle n'avait pas vraiment envie de s'expliquer plus avant.
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| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Jeu 30 Oct 2014 - 15:26 | |
| Le courroux des dieux, ou comment en quelques mots tester la dévotion d'une personne envers ces derniers. L'expérience de la vagabonde avait de quoi réduire à néant la foi de n'importe quelle personne, après avoir du régler quelques "conflits" avec les personnes qui se présentaient comme l'incarnation de ces mêmes dieux. Hors, ces personnes servaient plus leurs intérêts personnels que les messages portés par ces mêmes dieux que soit-disant ils servaient, de quoi mettre fin a ces croyances dirigées par des personnes toutes autant cupides ou opportunistes que les autres les jetant dans le même sac que ces nobles et autres engeances de la même espèce !
"Le pouvoir finit toujours par corrompre les gens. Qu'ils servent soit-disant un dieu ou le peuple à la fin leur dévotion se tourne toujours vers leur propre intérêt."
Voilà pourquoi elle ne trouvait aucun refuge, de telles créatures comme celle qui la suivaient abritaient trop de pouvoir pour ne pas attirer la convoitise de tout ces corrompus, et certains allaient même la considérer comme des divinités et l'utiliser indirectement. Tout n'était au final que question de pouvoir et d'influence. La religion n'était-il pas, après tout, l'opium du peuple ? La vagabonde fut sortie de ses pensées par ce frisson incontrôlé mais surtout par le geste de l'elfe visiblement destiné à l'aider à se réchauffer. Le premier réflexe fut de se raidir automatiquement face à ce mouvements, le second aurait été de repousser l'elfe avec certainement pertes et fracas compte tenu de sa condition actuelle, mais la raison l'emporta sur ce geste qui aurait été plus que malheureux... Ce n'était pas le moment de l'envoyer promener à moins de souhaiter la faire fuir définitivement ce qui n'était pas vraiment l'intérêt. Elle parlait de souffrance... C'était une manière de voir les choses, la vagabonde s'était juste adaptée à son milieu de vie ou chaque faux pas pouvait vous couter la vie ou pire encore. C'était le lot de celui qui avait survécu en laissant les autres derrière sans avoir le pouvoir de changer les choses et d'empêcher qu'elles ne se produisent. Au final la solitude était autant une punition qu'un refuge pour ne pas revoir les choses se produire de nouveau. L'elfe parlait de sa souffrance à elle, mais avait oublier de balayer devant sa porte, elle l'avait trouvée à l'article de la mort, l'interpellant alors qu'elle tenait à peine debout et sans son intervention alors cette elfe n'aurait pas vécu bien plus longtemps que l'espérance de vie que l'on pouvait attribuer à une fugitive.
L'elfe se fit encore plus proche physiquement qu'elle ne devait l'être, portant sa main sur le bras de l'humaine en un caresse destinée à la réchauffer. Caresse que la vagabonde ne mit pas longtemps à interrompre en posant sa main sur celle de sa compagne de route alors qu'un frisson lui parcouru le bras. Elle accompagna le mouvement d'un soupir alors qu'elle gardait le regard en direction du sol qui devait être bien passionnant pour qu'elle ne cesse de le fixer ainsi depuis le début de la conversation.
"Tu parles de souffrance des autres, mais tu n'avais pas l'air dans le meilleurs de ta forme lorsque nous nous sommes rencontrées." Ou comment détourner le sujet de la conversation et le faire tourner cette fois un peu plus autour de sa guide plutôt que de toujours centrer sur elle. "Au moins as-tu regagné ta volonté de survivre."
La volonté de vivre ou plutôt de survivre, c'était souvent ce qui différenciait ceux qui étaient vivants et ceux qui ne l'étaient plus et ou le jugement tombait toujours au moment le plus critique pour ceux se laissant tenter par ce moment de faiblesse.
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| | | Eliwa
Elfe
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Dim 2 Nov 2014 - 16:16 | |
| - Il n'est pas tant question de moi, je ne pense pas compter assez à tes yeux pour m'attarder sur mes potentielles souffrances. En revanche, tu comptes assez aux miens pour que j'essaye de diminuer les tiennes. Je dois avoir un trop grand cœur, répondit-elle doucement.
Elle sentait l'humaine tendue, contre elle, et elle aurait voulu qu'elle ne le soit pas autant. Elles auraient certainement passé tout l'hiver ensembles, quand elles se sépareraient, et encore maintenant, elle la traitait comme une intruse. Mais au moins ne l'avait-elle pas repoussé, et elle devrait s'en contenter. Il était tellement dommage qu'elle se soit ainsi renfermé sur elle même, et qu'elle ne soit plus capable de donner, ni même de recevoir. Et l'elfe avait compris depuis longtemps qu'elle ne pourrait changer ça, malgré toute sa bonne volonté. Maintenant, elle ne pouvait qu'honorer sa promesse et lui trouver un refuge. Après quoi elle rentrerait chez elle. Parce que c'était son refuge à elle, et sa compagne de route lui avait fait réaliser à quel point cet endroit était important pour elle.
- Dis moi, par où veux-tu aller ensuite ? Je veux dire, que comptes-tu trouver ? Une grotte, une clairière, un arbre ?
Eliwa comptait reprendre la route le lendemain matin. Et elle avait besoin de savoir dans quelle direction elles iraient. Puisqu'elle jouait les guides, et qu'elle le faisait avec plaisir. Elle s'attendait à une réponse vague, quelque chose comme « je n'en sais rien, ce n'est pas moi le guide », mais dans un sens, ce n'était pas elle qui cherchait un endroit tranquille, qui cherchait un endroit où elle pourrait se reposer sans crainte. Un endroit où elle se sentirait bien et en sécurité. Sa main bougea pour venir serrer son épaule, et sa bouche se rapprocha de son oreille pour chuchoter :
- Nous repartirons demain, et si tu n'as pas d'idée, alors tant pis, nous verrons bien si nous trouvons quelque chose.
Elle espérait seulement, en disant cela, qu'elle n'aurait pas trop de chemin à parcourir pour rentrer chez elle. Parce que si elle n'était pas si sensible au froid, son étalon lui, l'était, et chaque hiver, elle s'en apercevait un peu plus. Elle savait qu'elle devrait penser à autre chose, là maintenant, assise à côté de celle qui lui avait proposé de partager un bain. Elle savait qu'elle aurait du avoir certains gestes, ou certaines paroles, mais cela ne venait pas. On ne l'avait pas retenu lorsqu'elle avait quitté la chambre, et jamais on avait exprimé une quelconque envie à son égard. Peut-être était-ce pour cela qu'elle pensait au chemin du retour, plutôt qu'aux choses qu'elle pourrait faire là, maintenant. Et puis, ne risquait-elle pas de la faire fuir, de la frustrer, voire de la mettre en colère, comme chaque fois qu'elle s'approchait trop ? C'était plus que possible.
- Tu devrais regarder les étoiles, plutôt que le sol. Elles sont magnifiques ce soir, reprit-elle à voix haute après un temps de silence.
Et puis, ce n'était pas comme si elles pouvaient les voir tous les soirs. Ici la végétation était beaucoup moins épaisse, les feuillages beaucoup moins nombreux, beaucoup plus fins, que dans la forêt. Il aurait été dommage qu'elle se prive de ce spectacle, seulement parce que l'elfe semblait la mettre légèrement mal à l'aise. Peut-être avait-elle sa chance finalement. Devait-elle la saisir ? Elle n'en savait trop rien. Là, sur le toit, cela lui semblait un peu (ou bien peu?) cavalier, surtout pour quelqu'un d'aussi peu ouvert aux autres, et à tout ce qu'ils impliquaient. Avec quelqu'un qui lui aurait porté de l'intérêt, elle n'aurait peut-être pas tant hésité. Aussi se dit-elle qu'elle devait attendre une invitation, qu'elle ne pouvait lui imposer sa volonté ainsi, et que si cette invitation ne venait jamais, alors tant pis, elle ne tenterait plus rien de déplacé.
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| | | Johann
Ancien
Nombre de messages : 2094 Âge : 38 Date d'inscription : 11/08/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 27 (Favrius 979, 10ième cycle) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Lun 16 Mar 2015 - 22:40 | |
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Elle resta là, plantée et silencieuse les yeux rivés sur la roche sous ses pieds, laissant l'elfe s'intéresser à elle plus que de raison. Était-ce dans leurs coutumes étranges de s'intéresser ainsi à ceux qu'ils venaient de rencontrer une fois qu'ils les avaient accepté dans leur "cercle de connaissances" ? C'était impossible à dire, elle n'avait jamais pris le temps de découvrir cette race plus que de raison, après tout il n'y avait pas eut beaucoup de choses pour la motiver à le faire !
Elle laissa le silence s'installer en ne répondant pas aux premières remarques de l'elfe jusqu'à ce que le sujet finisse par dériver vers quelque chose de bien moins compliqué, ce qui fut le cas lorsque celui de la destination finale fit son entrée attendue qui permettait d'enterrer les indiscrétions de l'elfe. Ou aller ? Comment vivre ? Un endroit ou il y avait de l'eau, du gibier et personne pour tenter de lui mettre une flèche dans la gorge.
L'elfe s'était d'ailleurs de nouveau rapprochée, se serrant un peu plus à elle, comme pour rechercher une chaleur supplémentaire. Mais était également venu s'y ajouter le souffle chaud du murmure qu'elle lui avait glissé à l'oreille. La vagabonde se concentra sur les mots et non le souffle qui semblait résonner comme un appel en ces moments troublés lui arrachant un frisson par la même occasion. L'elfe avait besoin de contact humain, elle le sentait depuis des jours et cela ne faisait que rendre les choses plus difficiles.
"Qu'importe, simplement un endroit ou personne ne vit ou n'ose s'aventurer. Je prévoyais de continuer vers le Nord."
Autant dire jusqu'aux rivages de la mer qui bordait les rives du nord et en prime qui offraient une ouverture vers le ciel et ce a proximité des bois offrant les avantages des deux localisations pour s'installer et y vivre malgré le froid hivernal. Cela laissait cependant de longues journées de voyage devant elles, traverser les bois en l'absence de sentier réellement balisé rendait les choses bien difficiles surtout avec les elfes qui pouvaient se révéler hostiles à ce que l'on traverse une partie de leurs terres.
Mais le sujet fut aussitôt changé, tant mieux en même temps, vers quelque chose de plus léger... Le ciel et les étoiles, voler n'avait jamais été réellement son truc, la femme préférant largement sentir le plancher des vaches sous ses pieds. Peut-être qu'avec le temps celà changerait, mais c'était encore à prouver et seuls les dieux pouvaient savoir combien il était difficile de la faire évoluer dans le bon sens. Elle regarda quelques secondes l'elfe à ses côtés, qui s'était de plus en plus approchée, trop approchée. Beaucoup trop approchée... Décidément ce n'était pas vraiment le moment pour satisfaire le besoin de proximité de sa guide pour éviter de la faire fuir...
Évidemment, quand l'on regarde quelqu'un d'autre avec une telle intensité l'autre finit toujours par se tourner dans votre direction. Et dans une telle situation, le rapprochement peut emmener des choses, surtout quand l'écart avait encore un peu été réduit quelques instants auparavant. Deux souffles qui s’entremêlent, des lèvres qui s'effleurent, l'un des deux souffles qui se coupe et... Un tête gênée qui se tourne dans l'autre sens en moins de temps qu'il ne faut pour le dire essayant de bredouiller des excuses quelconques !
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| | | Eliwa
Elfe
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Dim 5 Avr 2015 - 21:13 | |
| Quand elle regardait ainsi le ciel, elle avait une vague impression de l'immensité de son monde. Elle se sentait si proche, et à la fois si loin de ces étoiles. Un instant elle croyait pouvoir les toucher, un autre, elle savait cela impossible. Elle se sentait à la fois toute puissante et impuissante, et ce paradoxe sentimental la grisait chaque fois un peu plus. Mais celle qui était à ses côtés ne la laissa pas s'enfoncer plus avant dans cette contemplation. L'elfe se savait observée. Elle détourna donc les yeux du ciel, presque à contre cœur, et posa son regard sur sa compagne de voyage. Qui était soudainement proche. Etait-ce l'elfe qui s'était ainsi rapprochée sans y faire attention, ou était-ce sa compagne de route qui avait créé cette toute nouvelle proximité ? Elle entrouvrit la bouche pour tenter de lui répondre, mais elle ne put articuler aucun son. Elles étaient beaucoup trop proches, leurs bouches se frôlaient presque, et elle pouvait sentir son souffle sur son visage. Cela ne dura qu'une fraction de seconde, puisque l'humaine détourna rapidement la tête, pour balbutier des excuses supposa-t-elle. Si elle avait douté à maintes reprises de pouvoir un jour lui porter une certaine affection, elle avait, à cet instant, la preuve qu'elle ne lui était pas indifférente. Alors l'elfe sourit, parce qu'elle ne l'avait jamais vu aussi gênée, parce qu'elle n'aurait jamais pensé la voir ainsi. On aurait presque dit qu'elle avait honte de s'être faite prendre ainsi. Ses joues s'étaient empourprées, et elle avait baissé les yeux dès qu'elle avait réalisé leur trop grande promiscuité. Alors Eliwa se leva doucement, attrapa sa main, et dit tout bas :
- Viens.
Et si celle qu'elle guidait sembla hésiter un instant, elle finit tout de même par la suivre. Elle refit le chemin qu'elle avait fait pour venir ici, en sens inverse. Elles n'étaient finalement pas restées si longtemps sur ce toit, juste le temps de prendre l'air. Le temps, pour l'elfe du moins, d'éclaircir ses idées. Maintenant, elle savait où elles allaient. Ce qui n'était sûrement pas le cas de l'humaine, mais peu importait. Bientôt, elles furent de nouveau à l'étage de l'auberge, et Eliwa ouvrit la porte de sa chambre pour la refermer presque aussitôt derrière sa compagne de voyage. L'elfe espérait qu'elle n'allait pas s'enfuir, qu'elle n'allait pas le repousser, encore. Elle voulait qu'elle lui fasse face, elle voulait qu'elle assume ce que réclamait son corps. Mais elle ne savait pas si elle en serait capable. Alors lentement, elle leva la main vers son visage, et posa sa paume contre sa joue, délicatement. Elle n'exerçait aucune pression, elle semblait poser question. Seulement une question, rien de plus. Voulait-elle de son contact ? L'accepterait-elle dans son espace vital ? Si elle l'avait senti se tendre quand sa main avait touché son visage, et qu'elle l'avait vu hésiter, elle ne s'était pas brusquement éloignée d'elle. Elle n'osait pas bouger ses doigts, de peur de la faire fuir. Parce que si l'elfe savait très bien ce qu'elle voulait, l'humaine ne semblait pas le savoir avec certitude. Mais elle n'attendit pas qu'elle décide de ce qu'elle allait faire pour s'approcher un peu plus. Elle sentait de nouveau la chaleur de son souffle sur son visage, recréant cette proximité qui l'avait prise au dépourvu quelques instants plus tôt. Et alors, elle fit ce qu'elle n'avait pas eu le temps de faire. L'elfe vint poser ses lèvres contre celles de l'humaine, dans un baiser d'une grande délicatesse.
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| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Lun 6 Avr 2015 - 22:55 | |
| Elle n'était pas passée bien loin de la catastrophe. Elle était "malade" et avait joué le feu une fois de plus pour ne pas froisser sa guide... Pourquoi fallait-il que cette dernière choisisse de remettre en doute son choix de la guider proprement à ce moment ? Elle ne savait pas ce qu'elle avait pu faire aux différents dieux, mais il n'y avait pas de doutes que l'un d'eux l'avait certainement prise en grippe pour la conduire dans ce genre de traquenard ! Et il n'était pas difficile de savoir lequel pouvait être si sadique et cruel... Sa "guide" la conduisit de nouveau vers l'intérieur par un simple mot en la tira par la main. Oh bien entendu elle y opposa un tout petit peu de résistance, mais son esprit embrumé désirant fuir la réalité des choses lui affirma définitivement que les explications qu'elle lui avait donné quelques instants auparavant sur le genre de lieu qu'elle recherchait allaient prendre forme sur la carte de cette dernière qu'elle gardait bien évidemment avec ses affaires à l'intérieur de l'auberge.
L'elfe l'avait conduite à sa chambre, fermant derrière elle la porte de cette dernière comme pour ne pas être dérangée. Il était malvenu qu'une oreille indiscrète vienne écouter leur prochaine destination, surtout pour une sorte d'humaine qui tentait de fuir on ne savait quoi, à part peut-être son destin.
L'elfe posa doucement la main sur sa joue, sous le mouvement de recul de l'humaine qui tomba bien vite contre le pauvre mur qui n'en demandait absolument pas tant. Non, elle ne voulait pas lui montrer une carte, mais autre chose. La chaleur de la respiration de sa compagne du soir vint se mêler au sien, appeler le sien et ramener encore plus à la surface des pulsions qu'elle aurait aimé tuer dans l’œuf. Non, ce n'était pas une bonne idée. "N..." Elle n'eut même pas le temps de dire plus que les lèvres de l'elfe vinrent se coller contre les siennes dans un geste lent et doux. Le corps appelant le corps et laissant l'esprit essayer de se défendre comme il le pouvait, hurlant intérieurement dans une prison d'os et de chair guidé par une volonté autre que la sienne. L'appel se fit de plus en plus impérieux alors que la vagabonde rendait la pareille à l'elfe, l'embrassant ainsi avec légèrement plus de fougue, faisant disparaitre doucement la faible distance entre les corps. D'abord ce ne fut qu'un frisson alors que les tissus se rencontraient, puis un frôlement bref qui fut bientôt remplacé par une pression mutuelle des corps. Cette dernière fut accompagnée par un lent mouvement de main, doux et lent, détaillant les courbes du bout des doigts descendant le long du dos de l'elfe comme si y aller plus fort risquait de la briser.
Mais l'esprit n'avait pas perdu de sa fougue malgré le brouillard qui tentait de le perdre définitivement dans un labyrinthe qu'il s'était lui même partiellement créé, essayant de se battre contre du vent. Du vent qui finit par porter la voix de l'esprit jusqu'à la surface. Défaisant ainsi légèrement l'étreinte.
Je ne dois pas... C'est la maladie qui... me fais agir.
Mais la voix - petite voix qui s'exprimait comme avec douleur - n'avait pas le contrôle, pas assez pour permettre à la main d'arrêter son doux mouvement qui la faisait doucement voyager vers les hanches de la tentatrice. Il lui faudrait certainement un peu, beaucoup, d'aide pour la remettre dans le droit chemin.
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| | | Eliwa
Elfe
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Ven 10 Avr 2015 - 21:02 | |
| Si un instant elle sembla hésiter, l'humaine lui rendit son baiser avec une certaine fougue, et réduisit sans plus tarder l'espace qu'il y avait entre leur corps. Quand sa main passa dans son dos, un frisson électrisa sa colonne vertébrale, et l'elfe vint entourer son visage de ses mains, entrouvrant ses lèvres pour accueillir la toute nouvelle ardeur de l'humaine. Et si cette dernière était bien moins grande que ce qu'elle avait pu connaître, elle n'en était pas moins surprenante. Parce qu'elle pensait qu'elle allait être rejetée, parce que si elle voulait bien plus qu'un baiser, elle n'avait pas espoir de lui donner suite. Elle ressentie cependant cette gêne quand elle murmura, d'une voix presque inaudible. Il lui fallut prendre sur elle pour lui répondre, les doigts de l'humaine parcourant sans relâche son corps, descendant vers ses hanches.
- La maladie ?
Sa voix était rauque, et sa question n'en était pas vraiment une. Elle n'attendait pas réellement de réponse, elle lui faisait juste savoir qu'elle l'avait entendu. Mais ce qu'elle disait n'était absolument pas en rapport avec ce que son corps demandait. Elle lui disait ne pas devoir, mais elle demandait chaleur, proximité et caresses. Alors avant de se laisser emporter par le désir qu'elle faisait à chaque instant grandir en elle, elle chuchota dans son oreille :
- Tu n'es obligée à rien... Mais tu peux te laisser aller, je ne te veux aucun mal, je te le promets.
Le contact qui n'avait toujours pas été rompu finit reprendre le dessus sur un quelconque embryon de bienveillance. D'une main, elle souleva légèrement son haut, invitant l'humaine à aller plus avant dans ses caresses, lui demandant de passer sous la couche de vêtements pour toucher sa peau. Son autre main passa derrière son dos, se logeant dans le creux de ses reins, et elle recréa ainsi l'étreinte qui avait été, en quelques sortes, défaite un peu plus tôt. Et alors, elle put sentir pleinement la chaleur de son corps contre le sien, elle put entendre son souffle s'accélérer. Ses lèvres vinrent de nouveau cueillir les siennes, et leurs langues se mêlèrent rapidement. Elle ne lui laissa pas le temps d'en profiter plus, qu'elle déposait un baiser sur sa joue, avant de descendre vers son cou. Elle laissa descendre sa bouche lentement vers le creux de son épaule, s'arrêtant parfois pour goûter, le temps d'un instant, son odeur. Ses lèvres glissaient sur sa peau, sans accroc. Sa main pressait son corps contre elle, et son cœur battait plus fort. Là où l'humaine posait ses doigts, sa peau semblait prendre feu. Ce même si les contacts semblaient encore hésitants, timides et incertains.
Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi vivante. Elle se savait exister complètement, son corps le lui faisait savoir à chaque seconde. Et le désir de prolonger ce sentiment un peu plus longtemps l'emplissait un peu plus à chaque seconde. Mais elle savait ne pouvoir se laisser aller totalement, parce qu'en face d'elle, il n'y avait pas d'initiative, il n'y avait que de l'hésitation, peut-être aussi de l'appréhension. Elle devait se contenir, pour essayer de la rassurer, peut-être. Elle ne savait pas réellement ce qu'elle devait faire, si elle devait passer outre, ou si elle devait prendre sa gêne en considération. Sa propre hésitation devait se ressentir, mais elle fit abstraction de cela et défit l'étreinte pour passer son haut par dessus sa tête. Ne lui restait donc plus que les bandes qui soutenaient sa poitrine. Alors, elle prit l'autre main de l'humaine et la posa dans le creux de sa taille, lui demandant implicitement de ne pas rompre le contact. Sa peau fourmillait de désir, et des micro frissons parcouraient son corps entier. Les yeux plantés dans les siens, elle lui donna, un instant, le contrôle de la suite des événements.
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| | | Johann
Ancien
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| Sujet: Re: Promenons nous sous les étoiles Ven 13 Mai 2016 - 23:07 | |
| Son corps refusait de lui obéir, complètement à la merci de ces pulsions qu'elle essayait comme à chaque fois de rejeter au loin, d'ignorer avec toute la volonté qu'elle avait à sa disposition. Et a chaque fois, c'était quasiment la même chose, à la rendre complètement folle voire même très dangereuse en fonction de son état actuel. Les "assauts" de l'elfe n'allaient pas non plus en l'aidant, la rendant encore plus esclave de ces fameuses pulsions, embrouillant son esprit au point de lui rendre la simple tache de "réfléchir" quasiment impossible à réaliser. Non, pour elle ce n'était pas du plaisir, tout du moins pas ce genre de plaisir. Son corps le réclamait, son esprit le rejetait.
Non, elle n'était pas un animal ! Cette pensée lui été revenue avec force et vigueur alors que l'elfe lui laissait un instant de répit. Elle lui avait dit non, elle lui avait dit qu'elle était "malade" et pourtant elle n'écoutait pas et continuait son "agression". Et une agression mérite que l'on y réponde avec autant de force et de violence que cette dernière est forte. Elle laissa donc pas l'occasion à l'elfe de reprendre ou elle s'était interrompue, la repoussant avec force de ses deux bras, en profitant pour lui retenir la cheville avec l'un de ses pieds pour que cette dernière se retrouve au sol.
"J'ai...Dit...Non." articula-t-elle difficilement, comme à bout de souffle, luttant visiblement contre la même force invisible qui la dirigeait depuis le début. "Ne... M'approche plus !"
Elle avait ramassé ses affaires qui trainaient à ses pieds, avant d'ouvrir la porte avec une force qu'elle n'avait pas sentir, faisant vibrer le mur qui venait de la recevoir. Le dernier bruit que pu entendre l'elfe ? Ce furent ses pas qui dévalèrent les escaliers à toute vitesse. "L'humaine" quittait la ville, elle quittait cet endroit, cette elfe perverse. Non, c'était terminé, elle n'attribuerait plus jamais sa confiance à quelqu'un d'autre. Elle l'avait fait une dernière fois de trop pour le laisser se reproduire !
(Hrp : voilà, tu voulais une conclusion :p) |
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