Enguerrand de la Vesne - Comte Régent de Scylla [Terminé]

Nom/Prénom : Enguerrand de la Vesne
Âge : 38 ans
Sexe : Masculin
Race : Humain
Faction : Péninsule
Particularité : Aucune
Alignement : Neutre Strict
Métier : Comte Régent de Scylla

Classe d'arme :

- Corps à corps : Dés son plus jeune âge, Enguerrand a été formé pour escremir. Son épée bâtarde, nommée Céleste, est celle dont il use au mieux.
- Distance : L'art des arcs et des arbalètes n'a jamais fait sa force. Il sait en user, souvent pour la chasse bien plus que pour l'offensive.
- Défense : Sa lame bâtarde ne lui permet pas de tenir un bouclier. Le nom de bâtarde, d'ailleurs, provient du fait que cette épée était une épée se tenant à une main et demi, ne permettant pas le port d'un écu. Or c'est sur icelui qu'était arboré les armes du protagoniste. Ne pouvant plus exhiber les couleurs de sa maison à cause de la dite arme, icelle fut nommée avec dédain « bâtarde ».

Equipement :

- Militaire : Il possède un harnois complet. Sur une chemise de lin, il se vête d'un gambison rembourré d'étoupes adsorbant les coups. Au-dessus encore, il porte une brigandine constituée de plaques rivetées sur du cuir. Des rondelles d'épaules, imitant la forme de minuscules écus, retiennent son mantel d'or, couleur du métal du blason La Vesne. Naturellement, des spallières protègent ses épaules. Un casque de Coppergate protège son visage et crâne. Ce n'est autre qu'un demi-casque se prolongeant par un camail protégeant joue, nuque et cou. Des gantelets de cuir recouvrent simplement ses mains, tandis que ses avant-bras sont couvert par des manches de maille.
- Quotidiennement : Il porte une houppelande, sorte de robe/manteau fort longue et ample qui traîne à terre, avec un col montant, aux manches volumineuses, évasées aux poignets, fendues sur toute leur longueur et traînant elles aussi à terre. Elle est portée sur un pourpoint et des chausses, parfois ceinturée. Elle est souvent de couleur orangée ou écarlate, rappelant ses armes. Il porte également des chaussures à poulaine. Cette façon de se vêtir témoigne de la fantaisie dont fait preuve la mode scylléenne, inspirée de la culture pharétane.

Description physique :

Blond, Enguerrand de la Vesne prouve ainsi ses origines nordistes, lointaines, trop lointaines. Il détonne ainsi avec la population scylléenne, souvent brune et mate de peau. Agé de 38 ans, il n'est pas sans arboré quelques rides qui le rendent noble et sage aux yeux des dames, vieux et faible aux yeux des sieurs. Ses yeux sont d'un gris clair, saupoudrés de cristaux bleus et fugaces. Sa mâchoire carrée lui donne des airs durs et froids, ce qu'il est. Il entretien une barbe relativement courte, par goût.
C'est un homme d'une assez grande taille, un mètre quatre-vingt. Ce qui lui permet de jouir de bonnes dispositions lors des combats au corps à corps ou des joutes.

Description mentale :

Dur, froid, rusé. Sans doute sont-ce les trois mots qui le qualifient au mieux, aux dires de ses adversaires politiques. En politique, peut-être ! Enguerrand n'en reste pas moins un homme fort courtois quand il s'agit des dames, qu'elles soient nobles ou roturières. Ils aiment les beaux discours, les esprits aiguisés sans pour autant corrompus.
Même si ces adversaires politiques le considèrent comme rusé, voire même perfide quand il s'agit de triompher, Enguerrand est un noble personnage qui, quand il donne sa loyauté à un suzerain ou suzeraine, n'en déroge jamais. Sauf bien sûr, s'il est victime d'une mesquinerie de la part d'icelui ou d'icelle. En ce cas, il devient alors le renard qui colore ses armoiries, rusé, mesquin, même fort rancunier.

Histoire :

D'or, au renard de gueules rampant, surmonté d'un chateau du même
Devise : " Corrompre pour purifier "

Rédigé par Fulbert Pons de la Brande, chroniqueur de monseigneur le Régent de Syclla, Enguerrand de la Vesne.

Moult émerveillable est l'histoire des grandes gens de la maison La Vesne. Icelle est en ce jour d'hui, à force de mal heurs, oubliée des savants de Scylla. Nul besoin de confirmer que le royaume n'en a guère souvenance non plus, si tant était d'ailleurs qu'il en eût connaissance un jour. Moi-même, fort intéressé par l'histoire de la noblesse scylléenne, dus mener force de recherches afin de comprendre au mieux l'origine d'Enguerrand de la Vesne ainsi que celle de ses ancètres.

Pour ce faire, il m'a fallu revenir jusqu'aux tréfonds de la maudite maison des Pharem, jadis glorieuse dynastie régnante du comté de Scylla. Lorsque Guillaume de Pharembourg était alors comte de Pharem, leur maison cadette, nommée La Vesne, était leur loyale vassale. Icelle s'était implantée non loin du Château Bordefente, siège du pouvoir comtal, y construisant sa propre forteresse, le Castel Picrenard. Le seigneur d'icelui était alors glorifié du titre honorifique et politique de vicomte. Lors des premiers temps, au lendemain de l'implantation de ces nobles familles en la contrée brûlante et marécageuse de Scylla, les La Vesne avaient pour primes obligations de défendre leur suzerain contre les bandits et pirates pharétans s’arrogeant le territoire. Ainsi étaient-ils tels les hommes liges d'un comte qui, fraîchement débarqué, avait grand besoin d'hommes de confiance pour asseoir son autorité. De même, cette vassalité incessible devait permettre au comte de Pharem la civilisation progressive de ce morceau de côte olien alors méconnu, voire abandonné du reste du royaume. En fait, civilisés, les pharétans l'étaient ! Ayant bâtis nombre de Cités-Etats le long de la côte Olienne – des villes aux couleurs de la culture Nisétienne – le doute sur leur civilisation ne pouvait être permis. Mais pareille façon de vivre n'était point au goût du royaume de Diantra qui, en belle monarchie puissante, était fort désireuse d'imposer la sienne. C'était là, en vérité, une grande et belle quête qu'entreprirent les Pharem. Icelle connue même un succès considérable jusqu'au triste jour de leur malédiction.

Les Terres Maudites, tel est également nommé le comté de Scylla. Et pour cause ! Lorsque Thomas de Pharembourg, premier né du comte Guillaume de Pharembourg, égorgea son seigneur de père, la déchéance de la noblesse scylléenne s'amorça drastiquement. Le fils s'évanouit dans les dédales de la nature en des circonstances fort mystérieuses tandis que la populace de Scylla, prenant rapidement connaissance du drame des Pharem, hurla à la révolte avec force hardiesse et félonie. Nul doute que le peuple scylléen ne se serait aucunement soulevé si, à sa tête, le riche marchand pharétan du nom de Giambatista Della Malde, n'avait point financé et armé nombre de petites gens, ni même semé en leurs esprits petitement faits de haineuses idées à l'encontre de la famille comtale. Le soulèvement des scylléens se fit avec une telle vigueur que la famille lige des Pharem, les dénommés La Vesne, n'eut en aucune façon l'occasion d'organiser la sauvegarde de ses suzerains. Pire encore ! Le vicomte de La Vesne lui-même, Roland, troisième du nom, périt alors qu'il tentait en compagnie de ses quelques chevaliers et écuyers, de gagner la capitale de Scylla, la dite Pharembourg, mise à feu et à sang. L'épouse du pauvre Roland, aidée de ses fils, vaillants et téméraires, organisa dés lors la défense du Castel Picrenard, dont le siège dura entre huit et dix ennéades – les récits sur le sujet divergeant d'un auteur à l'autre. Il fallut que, en bon pirate civilisé qu'il était, Giambatista Della Malde, s'entourant de quelques autres riches négociants, entamassent des pourparlers avec les hardis survivants de la maison vicomtale. Ainsi, après moult algarades, les héritiers de La Vesne obtinrent gage de survie auprès de Giambatista à condition toutefois d'abandonner toute prétention à la direction du comté de Scylla, reniant par la même occasion leurs pouvoirs politiques et militaires qu'offrait le titre de vicomte. La survie de la famille vicomtale, à mon humble avis de chroniquer, ne fut permis qu'à la grâce d'une manœuvre politique diablement fine de Giambatista. Car le peuple Scylléen s'était certes révolté contre la noblesse, massacrant les Pharem, mais nombreux pourtant étaient ceux qui les soutenaient encore. Ainsi, afin de composer avec deux partis prêts à se livrer une véritable guerre civile qui n'aurait guère arrangé les affaires des patriciens pharétans, Giambatista fit mine d'assurer la survie des derniers nobles encore en vie, leur accordant un siège politique dans l'assemblée des marchands de Scylla. Les La Vesne avaient le choix : se fondre dans le décor marchand ou trépasser.

Ainsi, les Pharem massacrés, les La Vesne déchus, il fut alors possible pour les riches négociants de développer le système de gouvernance qui était à même de bien mieux leur seoir qu'une domination nobiliaire : la ploutocratie.

Ainsi grandit la minuscule république au sein du royaume de Diantra, rythmée au tintement des bourses aux coutures prêtes à craquer des marchands scylléens. Pourtant, loin d'avoir proféré son ultime parole, le royaume décidé à y faire valoir coûte que coûte son royal pouvoir, imposa à Scylla un seigneur régent, tout en tolérant la ploutocratie locale florissante. C'était à croire que la tragédie des Pharem avait bien obligé le roi à remettre en cause l'existence d'une noblesse scylléenne au pouvoir absolu, forcé de composer avec les puissants autochtones de la province. S'ensuivit alors une succession de régences approximatives, toutes écourtées d'étranges ou sanglantes manières, apportant du crédit à la malédiction des Pharem. Icelle affirmait que tout noble à la tête de Scylla ne pouvait qu'être tristement éphémère... Ainsi, en allant du premier comte maudit : Guillaume de Pharembourg l'Egorgé, aux deux derniers : Hannibal de Roche, occis suite à sa félonie, puis son successeur, Aetius d'Ivrey, certes devenu sénéchal et régent du royaume, mais ayant trépassé dans une incompréhensible explosion en la capitale du royaume, les superstitions sur la gouvernance de Scylla ne pouvaient que chevaucher comme mil cavaliers chargeant à l'outrée.

Les La Vesne, au fil des générations, se convertirent à la nouvelle religion imposée par les patriciens : l'argent. Abandonnant toute prétention à la régence de Scylla – la malédiction des Pharem ne les rendant guère ambitieux à ce sujet – ils jouèrent peu à peu au jeu du commerce. Sans y exceller, ils s'y firent néanmoins un nom. L'antique richesse que leur avait procuré le vicomté de La Vesne leur permis d'investir massivement dans de belles nefs marchandes. Souvent ralliés par les autres marchands de Scylla qui nommaient sans cesse l'héritier de la famille « Messire Vicomte » et ce, avec un ton plus ou moins goguenard, les La Vesne se fondèrent, chemin faisant, dans le paysage marchand scylléen. Par ailleurs, ils acquirent naguère une belle et grande richesse lors de la prise de l'Île de Nelen par le comte régent Aetius d'Ivrey qui leur permis, comme à beaucoup d'autres, d'exploiter de nouvelles et prestigieuses ressources. Hector de la Vesne, père d'Enguerrand de la Vesne, fut nommé viguier de l'Île d'Or, qu'il se plut à nommer l'Île aux Renards d'Or.

Ce fut un poste qu'il occupa avec force cupidité jusqu'à son brutal trépas il y a peu, lors d'une traversée de la mer Olienne entre Nelen et Scylla. Le vicomte marchand aurait ce jour-là basculé par-dessus bord lors d'une tempête de pleine mer. Seul Enguerrand de la Vesne, son premier né, vit de ses yeux le drame sans pouvoir rien y faire. Un drame qu'il conta à ses hommes avec une froideur implacable, selon les dires des marins. La deuxième épouse de Hector de la Vesne, également présente sur le navire nommée La Curiosa, fut quant à elle retrouvée inconsciente dans la luxueuse cabine du vicomte marchand, affirmant à son réveil qu'une chute due à la forte gîte du vaisseau lui avait fait embrasser vivement le pied du lit...

A la suite de ce drame, Enguerrand de la Vesne se retrouva, à ses trente-six années, à la tête de la Viguerie de l'Île aux Renards d'Or et conciliaire au concile de la Questure, gérant le domaine marchand de la famille. Contrairement à son paternel, l'avide et parvenu Hector de La Vesne, Enguerrand avait le caractère de son sang : noble. Ainsi vouait-il un véritable culte au comte Aetius d'Ivrey qui, justifiant d'une ambition et d'une capacité de gérance impressionnantes, avait permis aux Scylléens de s'étendre en de nouvelles contrées. Quelle ne fut pas sa joie lorsque l'Ivrey, quelques temps plus tard, fut ordonné régent de Diantra. Une indicible fierté gagna l'âme d'Enguerrand de la Vesne qui, grâce à son admiration envers le comte devenu protecteur du royaume, se rapprocha de l'habile Hubert, célèbre éminence grise du dirigeant de Scylla. Ces deux-là, en l'absence d'Aetius d'Ivrey,  s'entendirent sur maints sujets concernant la politique du comté, Aetius étant fort occupé aux affaires du royaume à Diantra. Enguerrand demeura discret cependant, affairé à la difficile gestion des affaires commerciales de feu Hector de La Vesne, son père. Il se rendit promptement compte que la cupidité de son paternel avait servi avec brio les entreprises marchandes de la famille tandis que son tempérament noblement froid n'était guère taillé pour pareilles affaires. Il laissa donc peu à peu son propre fils, âgé d'une vingtaine d'années, le dénommé Guilhem de La Vesne, gérer les transactions familiales. Enguerrand se plongea dés lors dans la politique scylléenne, tel le corps de son défunt père sombrant dans les abysses oliens...

Jusqu'au jour du trépas d'Aetius d'Ivrey. Un jour désastreux pour Scylla. Si le royaume fut secoué par sa mort prématurée, en Scylla, ce fut un véritable séisme suivi de près par les vagues dévastatrices d'un raz-de-marée. Le Concile de la Questure devint l'unique gérante du comté. Et il m’apparaît fort inutile de préciser qu'une telle assemblée, symbole même de la ploutocratie, se jeta tels des chiens affamés sur les os de l'Ivrey. Taire les ambitions des patriciens auraient été envisageables si, prestement, un comte régent de l'envergure d'Aetius eut été nommé. Or il n'en eut point. Bohémond Ier, devenu comte et roi, du haut de son unique année d'existence, fut le motif suffisant à la désinvolture des patriciens, l'enfant roi n'inspirant aucune forme de crainte quelle qu'elle fût. D'autant que sa mère, la régente Arsinoé d'Olysséa, dut batailler à ce moment là contre maints contestataires à la couronne. La régence de Scylla ne devint ainsi qu'un problème secondaire. Et comment l'en blâmer !

L'ambition des conciliaires et viguiers de Scylla asphyxia le comté. Icelui fut vélocement défiguré par une multitude de doigts marchands puant l'argent sale.
De son vivant, Aetius d'Ivrey avait été là pour veiller à la stabilité de Scylla, comme lors de l'affaire du patricien Ocèbe qui, profitant de l’éloignement du comte régent, tenta de s'accaparer moult privilèges défendus. Grâce à l'actuel viguier de l'Île-aux-deux-bosses, Vincente Manolesti, les prétentions d'Ocèbe et d'autres riches marchands furent rapidement et violemment tues. Il n'en fut naturellement point le cas après la mort d'Aetius, les voix pharétanes haussant le ton avec un fort accent brûlant d'avidité. Bien vite, deux partis naquirent au sein du Concile de la Questure. Deux partis qui, au vu des assemblées cauchemardesques qui se déroulaient en la Chambre du Dôme, se disaient prêts à en découdre dans les rues de Pharembourg pour y imposer ses volontés. De fait, le parti des Souverainistes, en faveur d'un comte régent absent, bataillait contre le parti des Séparatistes, prônant de plus en plus fermement l'indépendance de Scylla.
La régente du royaume, Arsinoé d'Olysséa, en eu vent par l'intermédiaire des missives de Hubert l'Habile, l'éminence grise de Scylla, qui la suppliait de nommer au plus vite un comte régent. Mais lequel ?

Ce fut alors qu'Hubert recommanda Enguerrand de la Vesne, pour deux raisons.
Le prime motif fut celui du sang. L'ancienne famille La Vesne étant issue de noble naissance, revendiquant d'autant plus quelques mariages avec des membres Pharem par le passé, elle pouvait accéder au très haut statut de comte régent de Scylla. Ce point satisfaisait la royauté de Diantra.
Le second motif fut celui des lucratives activités marchandes de La Vesne. En effet, s'étant particulièrement bien fondu dans le contexte ploutocrate de Scylla, Enguerrand de La Vesne était connu des Scylléens et de son aristocratie. Iceux étaient donc plus à même d'accepter la nomination d'un comte régent qu'ils connaissaient déjà et qui connaissait d'autant plus leurs us et coutumes. Ce point satisfaisait la ploutocratie.

Il fut rapidement organisé une visite auprès d'Arsinoé d'Olysséa qui, se reposant sur les conseils de Hubert l'Habile, nomma Enguerrand de la Vesne comte régent de Scylla. Lorsqu'icelui revint de la cité royale en tant que tel, les premières mesures qu'il prit furent drastiques. Certains dirent même qu'elles étaient à la hauteur du blason de l'antique maison de La Vesne, rusées tel le renard de gueules rampant, surmonté d'un château du même sur champ d'or. D'aucuns dirent également que la première mesure exigée par Enguerrand de la Vesne fut la devise de sa propre maison qu'il murmura à l'oreille asséchée de l'Habile Hubert : « Corrompre pour purifier ».
Scylla, telle la queue du renard de gueules, se redressait.

Citation :

Hannibal de Roche, occis suite à sa félonie, puis son successeur, Aetius d'Ivrey, certes devenu sénéchal et régent du royaume, mais ayant trépassé dans une incompréhensible explosion en la capitale du royaume, les superstitions sur la régence de Scylla ne pouvaient que chevaucher comme mil cavaliers chargeant à l'outrée.