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| Première chasse au gerfaut [Guilhem d'Arvelaig] | |
| | Auteur | Message |
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Aymeric de Brochant
Humain
Nombre de messages : 714 Âge : 33 Date d'inscription : 22/02/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 35 ans Taille : 6 pieds Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Première chasse au gerfaut [Guilhem d'Arvelaig] Mar 6 Mai 2014 - 21:04 | |
| L'hiver touchait à sa fin, quand arriva à Karras une missive cachetée du sceau au corbin, emblème de la famille de Brochant et désormais du marquis. Le pli, assez concis mais pas sec, invitait le seigneur d'Arvelaig à effectuer le voyage jusqu'à la cité de Serramire, où il était cordialement invité par Aymeric en prévision d'une chasse à l'oisel. C'était en cette époque là les premières de l'année, où l'on guettait les animaux sortis trop tôt de l'hibernation, ou les migrateurs trop en avance sur l'horaire. Quelques jours plus tard, au moment même où, à des lieues de cela, commençait la chevauchée du baron d'Etherna, le héraut annonça l'arrivée du seigneur de Karras aux portes de la cité. La nuit tombait alors sur le domaine, et Aymeric, comme c'était souvent le cas depuis des semaines, demeurait fiévreux dans son lit à baldaquin, incapable de recevoir qui que ce soit. La première entrevue fut donc ajournée au lendemain, au grand embarras du marquis. Alors que la valetaille s'occupait d'installer l'invité dans l'aile idoine du castel, le lieutenant Heinrich vint annoncer à Guilhem les excuses de son hôte. Il ne vint cependant pas les mains vides, apportant avec lui un ancien codex de gravures sur les peuples des wandres et autres sauvageons. Le marquis, qui connaissait le goût singulier du seigneur de Karras pour la lecture tant que pour les barbares, s'était résolu, avant même que son invité ne fût arrivé, de lui offrir l'ouvrage. Entre les pages du copieux grimoire, l'invité put ainsi découvrir un petit billet, où la fine écriture d'Aymeric avait reporté les mots suivants : - Citation :
- Ami Guilhem,
Daignez souffrir ce soir l'absence de votre hôte, comme il souffre autant de ne pouvoir vous recevoir céans. J'espère que ce modeste cadeau vous sera autant révélateur qu'il me l'a été, et vous aide à supporter l'attente. Soyez là demain aux aurores, quand tant mes maux que les oreilles indiscrètes ne sont guère encore réveillées ; nous chasserons au gerfaut au toute quiétude.
Aymeric de Brochant Le lendemain, on vit le marquis faire en même temps que les premières lueurs son apparition dans la cour du castel. Il s'éclipsa bientôt dans une litière, trop faible encore pour monter à cheval. Une fois que le seigneur de Karras serait arrivé, la petite assemblée gagnerait la campagne encore engourdie de son sommeil glacé. |
| | | Guilhem d'Arvelaig
Humain
Nombre de messages : 206 Âge : 33 Date d'inscription : 16/01/2011
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| Sujet: Re: Première chasse au gerfaut [Guilhem d'Arvelaig] Lun 12 Mai 2014 - 18:31 | |
| A Karras, la situation était quelque peu tendue.
Jérôme les avaient laissés avec la promesse de l’avancée dans les Wandres, mais depuis, le baron d’Etherna semblait fort occupé à avec la guerre au royaume de Sgarde et la situation à Karras n’avançait guère à cause de l’hiver. Le principal problème n’était certes pas les hommes de Guilhem qui n’avaient capté qu’une faible portion du butin, ni même le seigneur des lieux qui macérait dans sa bile de cette duperie. Non. Le vrai problème à Karras, c’était les Wrandriens.
Jérôme les avaient cantonnés à des missions en périphérie des vrais combats et ces hommes s’étaient retrouvés avec une très petite part du butin, encore diminuées par la clémence de Jérôme et son aptitude à pardonner pour se rallier les seigneurs de Bastylle. C’était louable, mais entre cela et son interdiction de raider leurs terres, le pillage n’avait même pas rattrapé le faible butin et la paye plus congrue encore.
Les Griffes-de-Fer criaient vengeance, les Tête-de-Loup voulaient s’en prendre aux terres de Jérôme et se rembourser à la source, les Lances-Serpents venaient réclamer qu’on leur offre les esclaves et les terres promises lors de la préparation du plan de conquête et menaçaient de s’en prendre aux Serre-d’Aigle, qui eux, réclamaient des armes péninsulaires. Quant aux Queu-de-Renard, ils voulaient attaquer l’avant-poste Vetelien dans le nord et en profiter pour taper sur les Fils-du-Kraken avec qui ils s’étaient alliés. Enfin, les Gueules-Cassées voulaient taper sur les nains qui s’étaient installés et avaient pour l’instant renoncé faute d’être assez sur (ou assez ivre) sur le résultat d’une confrontation avec les courtes pattes.
Le problème de Karras était donc moins le seigneur du lieu qui n’avait que rancune contre son nouveau suzerain que les presque trois cents guerriers Wandriens bourrés de testostérone ou bourré tout court, armés d’armes sortant des forges de Serramire et qui étaient massés à la frontière en hurlant vengeance. Il était surprenant qu’ils ne se soient pas encore tous entretué joyeusement en rasant Karras par ricochet.
En tout cas, c’était la seule explication que trouvait Guilhem.
C’est dans ce contexte quelque peu compliqué qu’arriva la missive de Brochant demandant à Guilhem de se rendre à Serramire. Bien que la perspective de laisser tout ce beau monde sans surveillance ne soit pas vraiment au goût du jeune homme, il n’avait pas vraiment le choix. C’était le marquis qui réclamait sa venue. De plus, peut-être qu’il pourrait pallier à l’absence de Clairssac. Il en avait les moyens en tout cas. S’ils laissaient la situation telle quel, elle allait de toute façon finir par dégénérer. Le mieux à faire était de chercher un autre soutient que Jérôme.
C’est donc escorté d’une petite délégation que Guilhem prit la route de Serramire.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne passèrent pas inaperçus. Outre la petite garde de Péninsulaires qui accompagnais Guilhem, il avait aussi tenu à emmener avec lui ses plus fidèles alliés Wandriens et une poignée de nains.
Même si la situation à Karras était proche de l’explosion, Guilhem tenait à faire savoir que bien que ses terres ne soient guère plus étendues qu’un mouchoir de poche, il était sur la frontière un élément avec lequel il fallait compter.
Pourtant, il se fit plusieurs fois la remarque qu’il aurait mieux fait de s’abstenir de former une telle délégation.
Cuirassés comme pour partir en guerre, la demi douzaine de nains prenait un malin plaisir à hurler dans leur langue des chansons tantôt paillarde comme ‘’La ratte et Verge-de-Pierre’’, tantôt à boire. ‘’Ma choppe est vide’’ semblait être leur préférée. Tout cela dans le but de crier plus fort que les bruits de casseroles de leur équipement que, Guilhem était sur, ils cognaient volontairement pour faire plus de bruit. De quoi donner un sens littéral à l’expression ‘’braillard comme un nain’’.
Les Wrandriens quant à eux, s’ils se joignaient parfois aux chansons avançais vêtus de grosses peaux de bêtes qui les faisaient paraitre plus sauvages et plus hirsutes qu’ils ne l’étaient à l’accoutumée. Le souci avec eux fut plutôt qu’il fallut les convaincre à deux reprises durant le trajet que non, on ne découpait pas ce paysans pour lui prendre ses filles et sa femme, même s’il vous avait regardé de travers.
Venait ensuite une autre exigence des Wrandriens, un chariot qui, s’il contenait les vivres du trajet et assez d’alcool pour tous les plonger dans un coma éthylique une douzaine de fois (exigence des nains), avaient aussi une autre cargaison d’une bien plus jolie apparence. Une demi-douzaine de jeunes femmes voyageaient avec eux, trophées de guerre et maîtresses des chefs. Mais Guilhem avait beaucoup plus de mal à les critiquer sur le sujet dans la mesure où sa propre maîtresse faisait le déplacement.
Le fait de ne pas être reçus tout de suite ne le vexa pas et il alla s’installer dans les appartements mis à sa disposition. Il était de notoriété publique que Brochant ne brillait pas par sa santé ces derniers temps et mieux valait converser avec un homme qui ne délirait pas complètement. En plus de cela, faire preuve d’un peu de patience ne pouvait que lui être bénéfique. Sacrifier une nuit à se que son suzerain soit en forme n’allait pas changer grand-chose à la situation et lui permettrait de se laver et de se reposer un peu de la route. Au lieu d’être crottés et d’avoir des courbatures, il se présenterait devant son suzerain frais et dispos.
Malgré la curiosité, il ne fit que feuilleté le livre qui lui fut envoyé après avoir renvoyé l’échanson remercier son maître pour ce présent.
Heureusement qu’il n’était pas venu les mains vides.
Le lendemain, Guilhem se présenta à son suzerain à l’heure convenue, accompagné d’Urs qu’il n’avait pas réussi à convaincre que la chasse au faucon n’était pas une chasse comme l’entendait le Wrandrien.
« Mes respects messire, fit le seigneur de Karras en saluant le marquis. J’ose espérer que vous vous sentez mieux qu’hier. Ma dame a allumé pour vous un cierge dans la chapelle de Néera. »
Mieux valait éviter de dire que celle qu’il appelait ‘’ma dame’’ était une esclave qui lui avait été offerte pour conclure l’accord entre lui et les Wrandriens. Brochant le savait certainement déjà de toute façon. Mais quant il n’y a pas d’épouse, les maîtresses sont reines.
« Je voudrais également vous remercier à nouveau de votre présent. J’en ai moi aussi apporté un pour vous. »
Finissant sa phrase, Guilhem arbora une épée longue dans un beau fourreau de cuir rouge qu’il tendit respectueusement à son suzerain.
« Elle a spécialement été forgée pour vous dans les ateliers des maîtres-artisans de Lante, dit-il non sans une certaine fierté. »
Peu nombreux étaient ceux qui arboraient ce genre d’armes. Et tout le monde savait par ailleurs que les nains étaient les meilleurs forgerons du monde.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Première chasse au gerfaut [Guilhem d'Arvelaig] Lun 12 Mai 2014 - 20:32 | |
| "Spécialement forgée pour moi ?" répondit un Aymeric dubitatif. *Forger une épée ne se fait pas en un clin d’œil, et l'acheminer de Lante non plus, pensa le marquis, Guilhem verse dans l'excès de flatterie, et m'aura tout simplement offert une arme de sa réserve, se dit il. Quelle surprise quand l'épée fût sortie du fourreau ! C'était là un véritable travail de maître. La lame étincelait d'un éclat irréel, trahissant la présence d'étranges métaux inconnus aux hommes.
Aymeric se perdit quelques instants dans la contemplation de cette formidable épée, incapable d'en détourner les yeux. Plus il parcourait son tranchant, et plus son esprit tombait en fascination devant sa perfection. Il finit toutefois par en détourner le regard, rengainant sans attendre l'hypnotique lame, pour mieux le reporter sur son vassal. "Ami Guilhem, je ne sais s'il me faut vous remercier ou vous maudire... combien de guerre faudra-t-il que je mène, pour qu'une telle épée soit digne de moi ? Haha, peu importe, elle mérite bien que l'on commette cent hécatombes en son nom, cette belle." Et l'homme de la dégainer à nouveau, pour la montrer à la compagnie. "Je l’appellerais Roideflamme ! Et que d'ici l'an prochain, son nom précède le mien ! Allez, à la chasse !"
Le groupe quitta sans attendre la cité, allant de bon train vers les étangs que jouxtait Serramire à l'Est. C'est là qu'on y trouverait le plus d'oiseaux pour la chasse. Aymeric, ragaillardi par l'air frais du matin, jouissait pleinement de la ballade, ne quittant des yeux les pâtures que pour mieux s'appesantir sur sa nouvelle épée, dont il se délectait des reflets multiples.
On arriva en haut d'une butte, d'où les étangs se dévoilaient enfin. Le Soleil naissant réchauffait les bêtes engourdies, et l'on pouvait entendre les premières agitations sauvages qu'étouffaient à grand peine les eaux calmes. Les veneurs avisèrent un héron qui de son bec fendait la fine glace pour en sortir des petits poissons. Et les hommes de déchaperonner le gerfaut ! "Haw, haw, l'encouragent ils Haw, haw, aile-de-neige, montre que tu es de race !"
Tandis que le duel aérien s'engageait, le Soleil, taquin, vint éblouir Aymeric. Alité, le marquis avait beau se décrocher le cou, il ne savait échapper à cette étreinte lumineuse. Alors, chancelant, le voila qui se lève, respirant à grandes goulées l'air pur pour se donner de la force. Il trébuche, mais on l'épaule, et désormais, le seigneur se tient debout, appuyé sur son épée, quand le faucon revient victorieux. Le héron dans ses serres enchâssé remue encore, mais l'oiseau de proie rechigne à le céder à ses maîtres. Le fauconnier l'écarte finalement en l'appâtant, et Aymeric, triomphant, décapite le volatile agonisant.
Se tournant vers le seigneur de Karras, il lui déclare ces mots, rayonnant : Ami, grâce à vous je renais ! De cette brave épée j'ai coupé le cou de l'oisel, et chassé par la même le mal qui m'habitait. Ah, je respire ! Cette épée est magique, j'en jurerais ! Les mots que je ne sais lire sur sa lame ne sont ils pas quelque bénédiction ? Comment se peut il que vous eussiez mis la main sur un pareil artefact, quand tout marquis que je suis, je n'y avais point accès ?"
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| | | Guilhem d'Arvelaig
Humain
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| Sujet: Re: Première chasse au gerfaut [Guilhem d'Arvelaig] Mar 27 Mai 2014 - 20:46 | |
| Guilhem regarda le marquis décapiter sa proie avec sa nouvelle épée et un plaisir non dissimulé avant de se mettre à arguer de ses qualités magiques. S'il continuait comme ça, le marquis allait refuser de s'en séparer et dormirait avec son épée le soir même. Le seigneur de Karras se garda bien de faire remarquer que les runes n'étaient sans doute rien d'autre qu'un ornement sur la lame. Il y avait peu de chances que les nains se soient séparé d'une arme possédant de quelconques propriétés magiques. Quant au jeune homme, s'il avait possédé une telle arme, il l'aurait sans le moindre doute gardé pour lui même. S'il avait offert cette épée au marquis, c'était essentiellement parce qu'il possédait sa propre épée de Lante dans un coffre de sa chambre.
En revanche, si cela pouvait plaire au marquis de le croire, il était inutile de chercher à le contredire.
Malgré tout, Guilhem devait faire de gros efforts pour garder son calme. De là où il était, Brochant ne pouvait pas voir la tête que faisait Urs. Mais du point de vu du jeune seigneur, l'expression de consternation complète peinte sur le visage buriné et barbus du chef Wrandien avait quelque chose d’éminemment comique. Déjà, aborder le concept de la chasse au faucon était quelque chose de particulier pour les hommes des Wrandres et en plus de ça, il fallait faire avec à la grande joie du marquis.
C'est vrai quoi, quel gloire pouvait-il y avoir à tuer un simple oiseau ? Et encore, ce n'était même pas lui qui l'avait attrapé, c'était un autre oiseau qui avait fait tout le travail à sa place. Dans les Wandres, quant on tue une proie, on a au moins le mérite d'avoir fait tout le boulot soit même. E à moins d'avoir fait la peau à un ours ou d'avoir éradiqué une meute de loups à main nues, il est inutile de le crier sur tout les toits. Et quant on ne fait que tuer un gros pigeon, mieux vaut simplement la fermer et faire profil bas.
Mais pour le moment, Guilhem n'avait ni le temps de ni les moyens de se mettre à rire du marquis. Il avait besoin de son suzerain et la curiosité du marquis envers sa nouvel épée venait de lui ouvrir un véritable boulevard pour évoquer le projet d'avancée dans les Wandres. On le croirait presque prêt à partir dans l'instant avec son épée pour conquérir le monde.
Restait à le convaincre. Bien sur, tout n'était pas faire. Brochant semblait conquis par son épée, mais ce n'était pas forcément suffisant pour le convaincre de mettre en branle une opération militaire d'assez grande envergure.
« Cela date de la courte occupation de Serramire par les troupes de Jérôme de Clairssac, expliqua Guilhem. J'ai eu la chance d'y rencontrer un envoyé de Lante. Il souhaitait négocier avec moi l'installation d'un avant poste nain dans les environs de Karras pour ré-ouvrir des routes entre les royaumes sous la montagne et la Péninsule. »
Guilhem, au début de la période de trouble avait déjà commencé à lier des liens avec les Wandriens. Cela expliquait certainement qu'il était leur interlocuteur privilégier. Les Wandriens préféraient discuter avec quelqu'un qu'ils connaissaient bien et qui s'était montré fiable. Dans un cas comme dans l'autre, c'était le cas de Guilhem vis-à-vis d'eux. Il avait partagé le butin équitablement, il avait respecté ses engagements et les avaient traité avec respect. Il n'en fallait pas plus pour attirer sur lui la sympathie.
« Messire, je voulais évoquer avec vous un projet qui a commencé à voir le jour. »
On arrivait dans la partie vraiment délicate.
« Jérôme de Clairssac avait assuré de son soutient pour s'emparer d'une partie des Wandres avec lesquels nous avons déjà des liens et de les assimiler progressivement au duché de Serramire. Eux et l'avant poste Vetelien qui se construit à l'embouchure du fleuve dans le nord. L'idée était de civiliser progressivement les Wandriens et de profiter de l'occasion pour renforcer nos liens avec le royaume de Lante et sécuriser une partie des routes commerciales. »
Bien sur, ce n'était là qu'une partie des bénéfices. Mais Guilhem n'avait pas offert au marquis des livres de bois, pas plus qu'il ne lui avait offert de peaux d'ours. Non, il avait offert au marquis une épée en acier de Lante. C'était cela qu'il lui fallait donc mettre en avant pour le convaincre.
« Mais comme vous le savez, Clairssac est... disons... occupé en ce moment. »
Les Sgardiens ne semblaient pas décidés à se laisser faire.
« Messire, je me permet de solliciter votre aide pour réaliser ce projet. Je ne peux me permettre d'attendre Clairssac malheureusement. » |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Première chasse au gerfaut [Guilhem d'Arvelaig] Mar 27 Mai 2014 - 22:22 | |
| Aymeric, tout à la contemplation de son épée, écouta d'une oreille les explications de Guilhem. Il avait longtemps tenu en dédain ce qui se tenait au delà des marches de Serramire, n'y voyant qu'une bande de sauvageons dont il était impossible de tirer quoi que ce soit. La perspective seule de commerce avec les maîtres nains valait à ses yeux que l'on brave les valons et les forêts des Wandres, et encore, cette vérité n'en était plus vraiment une après que Kirgan eut été engloutie par un volcan. Toutefois, la preuve entre les mains d'Aymeric laissait ce dernier songeur.
"La reconquête des baronnies qu'effectue le maréchal est une tâche primordiale, mais vos paroles me font réaliser qu'elle n'est pas la seule." Répondit il à demi-mots.
La proposition laissait toutefois entrevoir, pour l'esprit alerte du marquis, une suite de conséquences politiques incertaines. Guilhem avait entrepris, selon ses dires, de sonder le terrain, et il était notoirement connu qu'il entretenait une troupe de sauvageons des Wandres à son service. La paternité d'une telle entreprise lui revenait de fait, mais sa position de petit seigneur frontalier ne lui permettait pas de la mener seul. C'est pourquoi il cherchait, après que Jérôme eut préféré d'autres ambitions, un appui en la personne du marquis. Dès lors, qui profiterait des profits effectués ? Le capitaine ou l'armateur ?
En outre, les hommes du Nord n'était pas les seuls à s'éprendre de conquête, comme l'avait justement fait remarquer Guilhem. Avec une avancée dans les territoires sauvages viendrait fatidiquement le conflit, face aux concessions des autres grands de la Péninsule. Aymeric s'était fait narrer les exploits de l'entreprise velterienne, dont l'héroïsme n'avait eut d'égal que la pauvreté. À l'inverse, le commerce soltarii, avec un minimum de dangers, s'arrogeait notoirement un maximum de profits. Au delà des marches, les antiques lois et lignées de la Péninsule n'avait de valeur aucune, et le seul droit serait celui du plus fort !
Le marquis releva la tête, sa décision prise. "Par les Cinq, vous avez raison ! Nous autres serramirois avons payé un prix trop fort la proximité avec ces sauvageons, et aujourd'hui, d'aucuns voudraient nous en prendre également le bénéfice ? Pas tant qu'il me restera un seul souffle !"
Résolu, Aymeric ordonna juste après la levée du ban. Il en épargnait les seigneurs des marches, les Trente, tandis que les seigneurs de l'intérieur, aux villages populeux et aux troupes conséquentes fourniraient la majorité de l'effectif. Cette levée ne donnerait pour le moment pas lieu à une chevauchée, mais la consigne était donnée : on amasserait des vivres dès aujourd'hui, on organiserait la milice, pour qu'une fois l'armée partie en quête de richesses, le pays demeure sûr. Le lieutenant Heinrich fut chargé de transmettre ces décisions à la ville, alors qu'Aymeric, quant à lui, profiterait encore de l'instant de clémence que lui offrait son corps maladif ce matin là. Il se retourna une fois de plus vers Guilhem, ainsi que son homme lige des Wandres.
"Vous connaissez mieux que moi les sauvages qu'abritent les étendues des Wandres, et votre proposition trahit une préméditation. Comment envisagez vous de mener à bien cette entreprise, ami Guilhem ?"
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