Retour à Lante [Terminé]

L’hiver était passé depuis peu. La neige avait fondu et le manteau blanc qui s’étendait dans toute la plaine du Brissalion reprenait ses couleurs de printemps. L’océan d’herbe folle c’était réveillé et c’était un spectacle magnifique à contempler.  A vrai dire, tout avait un gout de nouveau pour Thorgrel, il avait été éloigné bien trop longtemps de son foyer. Deux mois c’était écoulé depuis sa libération, le nain avait décidé de rester un peu plus longtemps dans les collines avant de reprendre le chemin de la maison. Des affaires à régler, un plan à échafauder et surtout beaucoup de repos. Il avait était privé longtemps de nourriture et d’entrainement. Dans les fosses il ne pouvait à aucun moment entretenir son corps et son esprit, la seule et unique pensée qui l’obséder était sa survie et celle de son groupe. Il était d’ailleurs entrain d’organiser une évasion depuis presque deux lunes. Mais sous la surveillance constante de ses geôliers, il était difficile de réunir les objets nécessaires à leurs fuites. Coïncidence ou pas, il avait décidé de mettre les voiles dans la semaine où ils furent tous libérés par un groupe d’humain. Cela ne l’arrangeait pas beaucoup, il avait maintenant une dette d’honneur envers un royaume du sud. Pendant le chaos qui avait sévit cette nuit, il avait put distinguer une bannière et des écussons, il n’en était pas sur, mais des que l’occasion ce présenterait, il irait consulter les registres. Un jour il remercierait comme il se doit ses sauveurs. Même si cela lui arrachait un grognement à chaque fois qu’il y pensait. Être redevable à des longues-jambes n’était pas dans ses habitudes, sa fierté en prenait un coup mais il ne laissait rien transparaitre de son mal aise. Surtout en ce jour bien particulier.

Il leva les yeux, son regard se détourna des vastes plaines et se posèrent sur les imposantes murailles qui se dressaient à la fin de la route. Lante, la citée naine de l’extérieur. Cette ville ne possédait pas la grandeur et la richesse de ses paires du nord, taillé dans la roche. Elle était d’ailleurs bien loin de la grande beauté de l’ancienne Kirgan, joyaux perdu de la race naine. Mais Lante possédait une architecture bien typique qui avait un charme tout particulier. Ici les nains avaient utilisaient d’autre matériaux et on retrouvait la signature de très grand architecte sur chaque bâtiment. De plus ses frères c’étaient mit en tête de donner un signe encore plus distinctif à la citée et depuis le Voile, des bâtisseurs nains érigeaient à l’ouest « Fort Mithral ». Une place forte qui servirait de caserne, un joyau moderne qui redonnerait éclat à la ville et à son armée. Thorgrel ne s’empêcher de fixer la construction en court qui était sortit de terre. A son départ il n’y avait presque rien et maintenant voila qu’un des étages sortait déjà du sol. Les nains avaient vite et bien travaillés, il avait lui aussi hâte de pouvoir voir cette œuvre terminée. Son père avait œuvré à son élaboration, c’était peut être une des dernières choses qu’il avait faite ici s’imaginait t’il. Une grande fête serait organisée le jour de la fin de sa construction, il le jura sur tout les Dieux.  Son bélier de guerre s’ébroua et il sortit de sa rêverie.

Ils arrivaient bientôt en vue des grandes portes. Thorgrel tourna la tête et scruta la petite cohorte qui l’accompagnait. Ils étaient tous la, les trente et un survivant de son régiment. Des guerriers accomplis qui avaient à de nombreuses reprises prouvés leurs valeurs sur un champ de bataille. Ils étaient tous originaires de Kirgan et certains l’avait même vu grandir. Tel Bolgrim Fier-Marteau et Olfdar Norisson dit « Hache Rousse ». Des nains d’un âge avancés, des amis à son père et des mentors pour lui. Ils avaient le regard toujours très sévère, l’un se trouvait d’ailleurs à sa gauche et l’autre à sa droite. Ils chevauchaient sans dire un mot, semblant tout les deux très concentrés sur leurs arrivés prochaines devant la citée. Le premier d’entre eux, Bolgrim, portait une grande bannière, les runes de son clan y était apposé et celle de la citée de Lante. Il leurs adressa un de ses rares sourires et se retourna sur sa selle. Il avait pleine confiance en ses nains, beaucoup d’entre eux avait encore de la famille ici et s’il devait défendre ses droit il pourrait toujours compter sur leurs voix.  Le soleil frappait fort à cette heure de la journée mais aucun des nains ne semblaient dérangés. Pourtant ils étaient tous vêtu de leurs plus grosses armures, tous avaient prit soins de récupérer leurs biens et pendant ses mois d’attentes, il ne se passait pas un jour sans que hache, armure et bouclier soit entretenu, aiguisé et huilé. Les nains semblaient ne revenir d’une chasse victorieuse et pas d’une dizaine d’année de prison.
Sur la route ils étaient nombreux à stopper leurs activités afin de regarder la colonne passait. Des nains qui rentraient à la maison, des humains entrains de marchander et même des elfes. Thorgrel jura. La loi martiale n’était plus appliqué, c’était peut être mieux ainsi pour le commerce, mais il n’était pas un grand amis des Oreilles pointues. Il entendit même des grognements derrière lui, les doyens de la troupe semblaient avoir eu la même réaction. Qu’avait donc fait ce Valek Cri-de-Rune ?

Cette question resta en suspens dans son esprit, les portes étaient maintenant en vu. L’agitation était à son comble. Thorgrel avait choisit l’heure la plus propice de la journée, afin qu’un maximum de monde soit présent. De nombreux regard se posèrent sur la bannière et il put entendre les premières exclamations s’élevaient. De nombreux nains avaient reconnut les runes du clan Poing de Fer. Les gardes eux même n’avait pas décidé de fermer la grille d’entrée et ce fut avec honneur qu’il pénétra dans l’ancienne citée. Il ne dit pas un mot mais fut heureux qu’on le reconnaisse pour celui qu’il était.
Fils de l’ancien héros légendaire, au détour d’une des rues qui les menaient jusqu'à la place central, il tendit son oreille. Deux vieux nains conversaient sur un banc, entourés par les plus jeunes de leurs clans.

« Le reconnais tu Hunkar ? C’est impossible ! »
« Non non Snorri, tes yeux ne te jouent pas des tours, c’est Thorgrel Poing-de-Fer, le fils de Hardrek. »
« Que le marteau de Mogar me frappe, il a survécut au serpent ! »
« C’est en héros qu’il rentre chez lui aujourd’hui mon fr… »

Trop loin pour entendre la suite, il en était sur, la rumeur se répandrait maintenant comme une trainée de poudre dans la citée, et de plus en plus de monde viendrait s’agglutiner sur leurs chemins. L’effet de surprise avait jouait en sa faveur, exactement comme il l’avait prévu. Il se détendit un peu et profita du voyage, il ordonna d’un geste de la main de ralentir un peu la marche, un bouchon se créa dans leurs sillages. Des gens ouvraient leurs fenêtres et le désignait du doigt, des parents portaient leurs enfants sur leurs épaules afin qu’ils observent mieux la scène. Certains applaudirent même et une liesse collective s’empara de la foule. Thorgrel salua ceux qu’il pouvait reconnaitre. Il reçut en retour de nombreux signe de tête, les plus anciens lui firent même l’honneur de s’incliner poing sur le cœur, il leurs répondit toujours par le même signe. Certains humains résidant ici depuis longtemps le reconnurent aussi, affichant une grande surprise sur leurs visages, mais pour la majorité des étrangers il était un inconnu. Plus pour longtemps à vrai dire. La place centrale était en vu et il avait pour intention de clamer sa victoire et de remercier les siens d’un tel accueillie. Quand la colonne stoppa sa marche, les trente et un nain formèrent un demi-cercle derrière lui. Thorgrel descendit de son bélier avec ses deux mentors. Hache Rousse fendit la foule et alla se saisir d’un tonneau de bière plein, il le fit rouler jusqu’au centre de la place et vint se camper à coté, Bolgrim quand à lui tenait la bannière bien droite de l’autre coté du tonneau. Thorgrel monta agilement dessus et dénoua son casque laissant onduler sa longue natte blonde. Il se saisit de sa hache dans une main et porta dans l’autre le crâne du serpent reforger. Il s’éclaircit la voix et s’écria.

« Habitants de Lante, frères et sœurs du peuple de la montagne et de la plaine du Brissalion. Je suis Thorgrel Poing-de-Fer, fils de Hardrek Poing-de-Fer. J’ai été envoyé en mission afin de tuer le Wyrm du Sud il y a maintenant neuf ans ! Mes frères et moi sommes venus à bout de la bête, mais une horde de sauvage du nord à profiter de notre faiblesse pour nous capturer. Mais nous avons survécut et nous nous sommes échappés.  Voici SON crâne, le serpent est mort et me sert aujourd’hui de casque ! Je suis Wyrmdrengi et je reviens en ce jour envers vous victorieux. »

Il s’inclina afin de remercier la foule qui exprimait une certaine joie, surtout parmi le peuple nain, heureux de pouvoir acclamer le fils perdu revenu chez lui. La scène dura encore quelques temps et de nombreuses personnes focalisèrent leurs attentions sur lui. Il se releva et reprit la parole.

« MON père à aujourd’hui disparut, que les ancêtres de mon clan veille sur lui ou qu’il soit ! J’ai appris dans les montagnes qu’un nain avait prit sa place et je suis curieux de savoir son nom. Peuple de Lante, qui vous gouverne aujourd’hui ? »  Il le savait très bien mais il voulait l’entendre.

« C’est Valek Cri-de-Rune qui siège aujourd’hui, fils de Hardrek. » C’était un des anciens qu’il avait écouté sur le banc qui avait prit parole devant lui.

« Alors que Valek Cri-de-Rune entende ma demande, je demande audience ! »

Il raccrocha sa hache dans son dos et remit son casque. Il c’était présenté à la foule et espérait maintenant obtenir une rencontre avec ce Valek. Il avait prononcé ses mots sans agressivités mais avec fermeté, ne laissant rien filtrer de ses émotions. Ses yeux balayèrent la foule, il essaya de distinguer les nains les heureux de le revoir, des alliés de choix quand il faudrait prendre des décisions. Mais pour l’instant il attendait, la rencontre allait bientôt avoir lieu.

Un instant, Thorgrel ce demanda si on l’avait bien entendu. Mais il remarqua dans la foule une tout autre agitation. Certains nains avaient décidés de se rendre au palais avec hâte afin d’y prévenir le nain attendu. Son regard ne se détourna jusqu'à que des messagers soit entrés dans l’édifice, puis son attention se reporta sur la foule. Il reconnut à son tour de nombreux visages, à vrai dire jusqu'à maintenant il n’avait pas prit le temps de chercher des connaissances à lui, tout lui avait semblé flou jusqu'à qu’il prenne la parole, son esprit avait alors fait le vide, comme si il marquait pour la première fois qu’il était enfin de retour parmi les siens après une dizaine d’année enfermé. Une grande joie lui étreint le cœur. Les nains et les naines n’avaient pas beaucoup changé. Il salua Olaffrik Helsson du clan des BlondeBarbe, le tavernier de la place central il tenait la respectueuse « Taverne du Tonneau d’Or ». Ses hommes y avaient été des clients réguliers, lui aussi ne terminait pas une journée sans y prendre une pinte. Le nain lui rendit son salut fièrement, ses yeux semblaient embués. A sa droite il aperçut aussi Danae des Marteau d’Argent,  une naine du groupe d’éclaireur de la ville, brillante traqueuse et chasseuse de bête, à son départ il avait promit de rapporter une dent du serpent. Une très jolie naine, il se promit d’honorer sa parole.  A chaque fois qu’il laissait dériver son regard il reconnaissait maintenant une tête connu. Il discuta même un moment avec l’ancien qui l’avait déjà interpellé. C’était Hunkar Deux-Haches l’ancien « Gromthi » d’un clan parents au actuel Poing-de-Fer. Un ancien guerrier qui avait maitrisé les runes et les armes et qui avait servit Kirgan toute sa vie. Il avait fuit avec les survivants et était un proche amis à son père. A lui aussi il promit de venir pousser sa porte pour venir déguster une bière, un ami plus que bienvenu.

En effet, bien qu’il reconnaisse de nombreuses personnes, il dut admettre qu’un nombre impressionnant d’étranger et de représentants des autres races étaient présents. Des nains de tribu qu’il ne connaissait pas, des humains de toutes tailles et de tout aspect et même des elfes étaient venu admirer le spectacle. Une légère tension le gagna, un réflexe militaire qui consistait à entrer dans un état de vigilance presque paranoïaque. Même si les bâtiments étaient quasi tous identique, la situation de la ville avait changé. A son départ dans cette partit de la citée ne pouvait circuler que les membres du peuples des montagnes, aujourd’hui elle était en libre accès. La mentalité avait put changer, peut être même que des conspirateurs rôdaient dans les ombres ou dissimulés derrière un des sourires facétieux affichés les Umgi. Même s’il ne laissait rien transparaitre, Olfdar se rapprocha de lui, il semblait partager ses sentiments, même si sur son visage de marbre, la seule preuve de cette tension était un léger froncement de sourcils. Il parla de son accent guttural en baissant la voix.

« Wyrmdrengi, si quelqu’un n’arrive pas bientôt, nous devrons nous remettre en selle et nous diriger de notre propre chef dans le palais rencontré ce nain ! Regarde le nombre d’Elgi et d’Umgi qui se promène ici, par Mogar ! Dans leurs esprits avides nous pourrions représenter une menace ou un butin, nous… »

« Assez, Olfdar » Il coupa sec les grommèlements de son aîné. Bien que très bon conseillé, « Hache-Rousse » avait cette habitude propre au vieux nain de toujours avoir un mot à dire sur tout. Il n’avait pas tord en effet, lui aussi ne se contentait pas de cette attente qui commençait à s’installer, mais il était plus patient que son mentor.

« Nous patienterons encore un peu. Les messagers reviendront, Valek Cri-de-Rune sera au courant de notre arrivé. Si nous venons à forcer les portes du palais à dos de bélier je doute que nous soyons encore célébré ainsi par la foule, aucune hache ne doit se lever aujourd’hui. »

Le vieux nain opina d’un signe de tête et d’un grognement. Comme si Mogar avait entendu leurs conversations, la foule commença à s’écarter. Une délégation de nain envoyé par le Roi accompagné de soldat se présenta. Thorgrel ne s’emporta pas mais il releva ce qui consistait pour lui à une insulte envers lui et ses hommes. Une question d’honneur, aussi bien pour le service rendu à Lante que pour son lien de parenté avec Hardrek, seul lien qui unissait ses deux nains.
Après avoir annoncé leurs demandes et fait signe de les suivre, Thorgrel fit signe à ses hommes de tenir leurs positions, ses deux mentors eux restèrent à ses cotés. Il emboita le pas au représentant du Roi et fut soulager de voir au dernier moment son amis tavernier sortir avec un plateau remplit de chopine pour ses frères d’armes.

Ils marchèrent jusqu’aux portes du palais sans un mot, entouré de son escorte Thorgrel ne relâcha pas son attention, une nouvelle fois il connaissait bien les lieux et pourtant il se sentait encore comme étranger. Cela ne durerait pas, il comptait bien reprendre ses quartiers et ses droits. Les couloirs et porte s’enchainèrent, ils se dirigeaient vers la salle du conseil.
Quand ils arrivèrent devant la porte, les nains qui les accompagnaient ouvrirent la porte et l’annoncèrent. Il entra sans attendre. Son regard se porta sur le roi assis dans son siège. Puis il dériva dans toute la pièce avant de se focaliser sur le nain à qui il avait demandé audience.

« Il faut croire que les lieux ne sont pas aussi différents que depuis ma dernière visite. Pourtant certaines choses elles, ont belle et bien changés. Je m’attendais à revoir un nain qui m’est cher, mon père mais il  a disparut. Et pourtant ce dresse devant moi celui qui à prit sa place et pour qui mon cœur ne porte pas autant d’amour et de loyauté »

Ses mots tonnèrent dans l’air, il laissa ses paroles en suspens. Pas d’agressivité, juste un énoncé précis de ce qu’il pensait vraiment. Thorgrel était un nain on ne peut plus franc et il préférait être clair dans toute les situations. Il continua en effectuant un salut rituel auquel il mit simplement les formes.

« Baruk Valek Cri-de-Rune. Je suis fils du clan Poing-de-Fer. J’ai été longtemps absents, mon peuple me manquait mais il a sut reconnaitre le tueur de Wyrm. Tu aurais pu voir des tes yeux la joie de la foule si tu avais décidé de venir à ma rencontre... Dans cette agitation, j’ai remarqué de nombreux changement, des choses qui de mon temps furent et qui ne sont plus. Je me demande comment celui qui siège aujourd’hui à réussi à convaincre l’ainée de mon clan à lui accorder sa confiance afin qu’il gouverne le peuple de Lante ? »

Les mots avaient été plus dur mais les émotions liés à son ancienne vie et à son parents disparut était encore forte en lui. Sa forge intérieur brûlait du feu de Mogar.

Thorgrel serra légèrement les poings, une certaine tension c’était installer dans l’air. Ses deux mentors presque nerveux. Mais il ne partageait pas cette anxiété à ce moment précis, il soutint durement le regard nain assis dans son trône, sa forge intérieur brûlait toujours d’un feu ardent mais tel un habile forgeron il maintenait cette pression afin de ne pas ce laisser submerger par émotions inutiles. Puis il écouta sans siller le récit que lui contait le Roi au sujet de son aïeul disparut. De nombreuses questions lui vinrent à l’esprit et surtout celle-ci, comment était ce possible ? Hardrek Poing-de-Fer n’aurait put abandonner ses fonctions sans une bonne raisons. Le nain qui lui comptait ce récit avait il joué un rôle dans ce départ ? Quelque chose ne collait pas. Son regard se fit plus dur encore. Quand son interlocuteur eu finit de parler, s’installa un long silence. Thorgrel parcourut une nouvelle fois la pièce du regard et annonça enfin.

« Ce que je désire ? »

Il pointa un doigt sur le monarque, un doigt accusateur, son regard était froid comme le glace pourtant c’était trop tard, sa forge intérieur d’allumer un brasier trop fort à contrôler, la colère grondait en lui.

« Ce qui me revient de droit Valek Cri-de-Rune. Tu me comtes avec habilité une réalité qui est peut être bien différente. Dans les sombres jours de ma disparition, quels paroles à tu pus chuchoter aux oreilles du père meurtrit ? On te dit bon orateur et peut être comploteur toi qui accepte te lient avec les Oreilles Pointus. Au final, es tu peux être moins innocent que tu essayes de me le faire penser dans la disparition de celui qui est de mon sang ! »

C’était de très lourde accusation mais cette idée avait fait du chemin dans sa tête depuis qu’il était libre. Il ne pensait vraiment pas que son père est pu abandonner les siens et pour lui Valek était forcément un manipulateur qui avait au moins poussé son père à laisser ses fonctions, voir peut être pire…Cette idée avait germé et avait floué son raisonnement, il en était intérieurement et intimement convaincu, et l’opiniâtreté des nains et légendaires.

« Pourtant si tu sièges aujourd’hui c’est par le consentement du conseil. Mais moi fils du clan Poing-de-Fer je ne te reconnais aucune légitimité... »

Dans un mouvement souple il se saisit de sa hache et la planta avec force dans la table devant lui. Cela prit tout le monde de court, aussi bien les dieux vieux nains qui l’accompagnaient que les nombreux gardes, tous avaient jetés une main sur le manche de leurs armes. Mais dans un second mouvement Thorgrel s’agenouilla et continua très sereinement.

« Devant les Ancêtres du Clan et devant les Dieux, je te met au défis Roi de Lante. Que celui qui verse pour la troisième fois le sang de son ennemi soit reconnut vainqueur et légitime aux yeux des Dieux et des siens. Que Mogar soit le seul juge si tu refuses fils du clan Cri-de-Rune je jure de devenir ton ennemi éternel. »

Il se redressa et toisa son adversaire. Thorgrel était pourtant bien plus calme qu’avant, le feu était passé. Pourtant quand un nain jure il ne donne sa parole qu’une fois et si le Roi refusait il devrait prendre les armes contre ses propres frères. Mogar décidera de l’issus la plus favorable au peuple nain. Il lança un petit regard en coin à soin ainé Oldfar, celui-ci lui rendit en hochant la tête. Effectivement il lui avait peut être menti, il se pourrait bien qu’au moins deux haches se lèvent aujourd’hui même.

C’est avec une patiente typiquement naine que Thorgrel attendit la réponse du Roi. Il était clair que cette fois ci il avait prit un réel risque. Un souverain avec moins d’honneur aurait tout simplement expliqué à ses gardes de capturer l’intrus et de le jeter dans les geôles. Mais Valek Cri-de-Rune était un nain et aucun nain n’aurait refusé de lever sa hache pour combattre devant le Dieu Créateur. Alors que ce dernier accepter son offre et qu’il dégaina sa hache, un cercle se forma autour des deux combattants. Les gardes personnels du roi et les deux mentors du fils Poing-de-fer se regroupèrent, laissant ainsi assez d’espace pour la joute puisse se faire avec aisance. Alors qu’il décrocha à son tour sa hache de prédilection qu’il nommait Dum, il jeta un petit regard à Olfdar le guerrier roux. Celui-ci ne semblait pas tendu, plutôt content que cela prenne cette tournure, il n’avait pas retiré la main du manche de sa hache. Décidément ce nain était d’une méfiance sans borne.  Avant le début du combat il argua son adversaire.

« Encore une fois tu tentes d’endormir mon raisonnement Cri-de-Rune, tes paroles offensante seront punis par Mogar ou par ma hache, mais les neufs années de vies commune que tu as eu avec mon père ne te donne pas le droit de penser que tu le connaissais vraiment. Qu’importe maintenant, les haches doivent chanter. »

Le Roi ne répondit pas et après un « en garde », il attaqua. Alerte, Thorgrel évita les trois premiers coups de son adversaire, il profita d’une faille dans sa défense pour d’écrire un rapide arc de cercle avec son arme qui avait pour direction la gorge du roi. Celui-ci l’évita et son arme prit la direction de ses jambes. Habilement le nain para la hache avec sa propre arme, une gerbe d’étincelle vola quand les lames d’aciers s’entrechoquèrent. Il commit une légère erreur qui permit au roi de le frapper au visage. Dans la seconde qui suivit, désorienté, Valek asséna le premier coup et une longue ligne rouge perla sur son avant bras.
Thorgrel grogna et secoua la tête, ils se remirent en position. Il ne se ferait plus surprendre. Il feinta une première attaqua venant de droite et au dernier moment changea de bras afin d’asséner un puissant coup de gauche. Le Roi para l’acier du manche de son arme. Profitant de son élan, il empoigna son arme et tira un grand coup en même temps lancer son pied droit dans le ventre du roi. Il toucha sa cible et dégagea son arme, d’un petit coup rapide il entailla à son tour l’avant bras de Valek.

Un partout. Les combattants se remirent en place. C’était un bon combattant mais Thorgrel savait qu’il le surpassait dans les passes d’armes. Gérer un Royaume prenait beaucoup de temps et même s’il n’avait surement pas arrêté de s’entrainer, Thorgrel lui maniait la hache depuis qu’il avait ses premiers poils au menton et ne l’avait jamais réellement quitté depuis. Si le combat s’éternisait, il aurait l’avantage. Sur de son appréciation, il se concentra sur son adversaire. Il ne dit mot, préférant anticiper les mouvements du Roi.  Aucune émotion ne se dégageait de son visage, seul la lueur folle du combat rayonnait dans son regard. Les poings-de-fer étaient des combattants née, ils avaient vécut, aimer et périt par cette art.
L’attaque ne prévint pas et le Roi arriva avec force sur lui, il para au dernier moment, presque prit de vitesse. S’aidant cette fois ci de l’élan de Valek, il pivota sur la droite en accompagnant son mouvement du manche de son arme. Celui-ci vint frapper le Roi au niveau des tempes. Il fut désorienter et Thorgrel ne perdit pas une seconde. Sa hache décrivit un ample mouvement vertical vers l’arrière et alla entailler avec précision le mollet gauche du Roi. Le second coup venait d’être donner.

Les gardes du roi retinrent leurs souffles et les mentors de Thorgrel semblaient avoir retrouvé des couleurs. Alors que le Roi avait genoux à terre, il vint se replacer en face de lui. Se préparant à la nouvelle passe qu’il espérait être la dernière. Hors dans un combat comme cela on ne pouvait rien prévoir, les plans de Mogar étaient souvent bien trop complexe pour être comprit par ses enfants. Ne contant en aucun cas sur la chance, Poing-de-Fer était à nouveau impassible, tenant son arme le regard fixer sur le roi, il était prêt défendre avec force l’honneur de son père.

« Je t’attends Valek. »

Le duel qui se menait dans la salle du trône était intense, plusieurs personnes avaient effectivement entendus les rumeurs et malgré les gardes, la foule se massait. Une tension particulière régnait dans l’air, mêlant excitation du combat et respect du moment. Les nains étaient les fils du dieu des batailles et pour eux, un duel judiciaire était toujours un acte noble fort apprécié de Mogar le père créateur. Thorgrel ne pouvait se permettre aucun manque d’attention, le Roi de Lante était un adversaire à sa taille et leurs passes d’armes dégageaient à chaque fois des gerbes d’étincelles brûlantes. Jaugeant son style de combat particulier il était assez proche de celui qu’il pratiquait, on y voyait la signature de l’armée de Kirgan. Il toisa son adversaire qui semblait aussi avide de combat que lui et il fut prit de vitesse une première fois, recevant une balafre sur le poignet. Égalité. Forçait à reculer, Thorgrel prit cela comme un véritable avertissement. En effet, alors qu’il était en pleine forme à son arrivé, il dut se rendre à l’évidence, la fatigue commençait à s’emparer de ses bras et sa hache semblait avoir prit du poids. Il n’était pas réellement remit de sa longue capture et avait surement surestimé sa forme. Mais son opiniâtreté était légendaire et l’adrénaline du combat était toujours présente, il lui faudrait juste faire attention.

Au même moment, Olfdar Hache Rousse grogna sourdement et toisa son frère d’arme Bolgrim Fier-Marteau le Borgne. Lui non plus ne semblait pas rassuré et si tout cela tournait mal ? Ils devraient se débrouiller afin de récupérer Wyrmdrengi en vie. Bien sûr, le vieux guerrier voyait toujours les choses du plus sombre coté afin de ne pas être surpris, il n’interviendrait pas sans ordre ou en cas d’extrême urgence. Il fit un pas en direction du porte-drapeau afin de former un petit mur contre la foule présente, encore un reflexe militaire.

Thorgrel lui dut ce concentré à nouveau, le roi semblait vouloir en finir et sa dernière attaque victorieuse lui avait donné une rage nouvelle. Il frappa par trois fois usant à chaque fois d’une botte d’arme différente, ce fut un déluge de fer qu’il para sans laisser un pouce de terrain. Jugeant qu’il devait profiter d’un trou dans la défense de son adversaire, il lança sa hache vers le Roi visant le torse, la lame frôla le cuir. Profitant de l’élan d’un coup de poignet sec il fit remonter son arme vers le visage du Roi qui esquiva à nouveau au dernier moment. Puis à son tour il fut surprit car la hache de Valek frappa avec force et vitesse il para avec le manche de son arme mais, la sueur et le sang le fit perdre le contrôle de cette dernière qui s’abaissa assez pour que la lame royal perçe sa défense et entaille son coup. Un bruissement parcourut l’assemblé, Olfdar et Bolgrim grognèrent légèrement, Valek avait gagné.
Thorgrel ferma les yeux et soupira, Morgar avait jugé le Roi légitime, il devait ce plier à ce jugement car tel était la règle. Quand il rouvrit les yeux, il toisa le Roi de Lante avec plus de respect mais pas moins sévèrement étant donné la situation. Il prit la parole de sa voix caverneuse et dans la langue de son peuple.

« Tu as versé le troisième sang, Roi Valek Cri-de-Rune, Mogar te juge digne de me vaincre dans se duel alors je me plierais à son choix. »

Dans sa victoire le roi n’avait pas remarqué la hache de Thorgrel qui bien que descendu était toujours fermement tenu dans sa main et pointé vers le buste de celui-ci. Sans attendre il fit un bond en arrière agilement ce dégageant de la hache du roi. Il reprit la parole, le feu de sa forge semblait éteint, toute l’adrénaline du combat avait disparut.

« J’ai déjà juré allégeance à Lante et personne ne dira le contraire ici, comme toi Roi des nains j’ai parcouru la lande avec les réfugié de notre grande citée. Tu n’as pas besoins de me menacer de mort alors que nous combattions pour trois sangs. »

Il baissa son arme manche à terre et posa une main sur le plat de la lame d’acier. Il baissa respectueusement la tête et continua son discourt.

« Écoute mes paroles Roi des nains car je sais que nombreux des nôtres n’en pensent pas moins. Tu as redonné éclat et vie aux royaumes des plaines et tu l’as défendu de ses envahisseurs dignement et avec force. Mais aujourd’hui tu règnes en tyran sur les nôtres et certaines de tes relations ne semblent dignes de confiance. Souviens-toi bien Roi des nôtres que c’est Mogar lui-même qui nous a punis de nos erreurs. Il nous à mis en gardent contre les dangers des alliances avec les peuples étrangers qui nous éloignent de nos anciennes traditions. Alors si aujourd’hui devant lui tu trouves places sur se trône à mes yeux, en tant que digne membre du peuple des montagnes. Sache que je serais toujours la voix de ce peuple qui à besoin de ce rapprocher de nos traditions car c’est ainsi que Mogar le Père Créateur ma forgé. »

Une fois terminé il releva la tête et toisa le Roi de Lante avec fierté mais son regard avait changé, il voyait maintenant plus clair, sur au moins que son père n’avait pas été trahit par un nain. Le Voile c’était levé et la tension semblé avoir quitté la scène.