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 Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya)

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Drystan
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MessageSujet: Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya)   Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya) I_icon_minitimeLun 11 Aoû 2014 - 7:06

Retourner chez lui… C’était l’idée qu’il avait en tête depuis qu’il avait quitté le palais des Lythandas et laissé Thaar derrière lui, non sans avoir renouvelé ses remerciements à la Princesse Marchande qui lui avait offert de remplir sa bourse en espèces sonnantes et trébuchantes ainsi qu’un nouveau cheval plus robuste et frais que le vieux destrier dont il refusait de se séparer et une main tendue pour l’avenir, si il en avait besoin, dans une mesure raisonnable tout de même. Un bien maigre geste, lui avait-elle dit, comparé à l’honneur qu’il lui avait fait en lui confiant Monarth, si elle n’en avait peut-être pas pensé tant, elle voulait sûrement flatter le dräke, ou tout du moins, ne pas lui laisser l’impression d’être une chose qu’elle achète.
Retrouver sa demeure, en Eracien, quel qu’en soit l’état, la restaurer et reprendre là où il avait commencé, rebâtir quelque chose, une nouvelle vie à partir de là. Il n’avait que trop erré pour un but qu’il avait su vain bien longtemps avant de renoncer, mais faute d’autre chose, il s’était obstiné, même si il devait disparaître, absorbé par les Terres Stériles, comme tant d’égarés avant lui. Il avait tourné la page, fait son deuil… Il n’oublierait pas Roxane et Leirn, mais il devait aller de l’avant, continuer à vivre malgré les coups du sort, un jour après l’autre, comme le lui avait suggéré son compagnon. Un humain se laissant guider par un lézard… Il était peut-être fou.

En tout cas, sa route le conduisait vers sa première destination, Alonna.


* * *

La guerre ne semblait pas vouloir cesser dans le Nord… Si il en avait vaguement entendu parlé à Thaar, principalement provenant de nains craignant de voir les hostilités nuire à la navigation, il en eu la confirmation la première fois qu’il se reposa, alors qu’il pénétrait de nouveau dans le Royaume de Diantra, et les noms qui apparurent lui furent relativement étranger, ou bien ils ne correspondaient plus à ce qu’il avait connu, dans le temps. L’Oësgard était une nouvelle fois disputée… Depuis la mort de Baudoin, combien de fois l’avait-elle été ? Quatre ou cinq fois… Toujours des acteurs différents, des nouveaux opportunistes dont le vainqueur n’obtenait qu’une paix relative et de courte durée. Un jour, il n’y aurait plus d’oësgardien dans la noblesse de ce pays.

Après une longue journée de voyage en Aduram, il s’était donc posé pour la nuit dans l’auberge de voyageurs qu’il avait trouvé la plus proche de la frontière. Demain, il ferait route vers la cité d’Alonna, où il espérait obtenir l’hospitalité de son seigneur, ou de sa dame, comme il devait l’apprendre le soir même autour de la table. La Dame Alanya de Broissieux, dont la famille était les amis du Baron Kastelord, succédant à Constance de Loubier. Il discuta longuement, jusqu’à tard dans la nuit avec le tenancier, assimilant comme autrefois autant d’informations qu’il pouvait en glaner sans paraître pénible, et mit un terme à la discussion lorsqu’il sentit la fatigue de son interlocuteur, lui rappelant la sienne propre. Il n’avait pas obtenu tant, mais au moins, il savait à présent qui était susceptible d’ouvrir la porte à laquelle il comptait frapper.
Comme chaque nuit depuis son départ, il s’écoula encore un temps avant que le sommeil ne le saisisse. Monarth occupait ses pensées, tout du moins, c’était son absence qui continuait de lui peser. On ne reste pas l’esprit si étroitement lié pendant huit ans sans en ressentir les séquelles, et cette absence, il doutait de s’en remettre totalement dans cette vie.

Il ne lui fallut qu’une matinée ensuite pour parvenir aux portes d’Alonna, s’arrêtant à une auberge pour y laisser ses chevaux, car il avait en tête quelques emplettes. Il était de retour dans le monde des hommes, et si il désirait être perçu pour ce qu’il était, accepté à la cour de la Dame d’Alonna, il lui fallait soigner certains détails. Une hampe de bois surmontée d’une pointe à laquelle il attacha le pennon aux couleurs des Melasinir vint ainsi se joindre à son équipement, et si il discuta encore la journée durant, il œuvra sur les préparatifs du lendemain toute la soirée durant. La guerre était présente, et par certains aspects, il craignait de s’y voir mêler malgré lui, mais était-ce un mal ? Il n’était plus le conseiller d’un roi, pas plus qu’il n’était le baron d’autrefois, mais plus qu’un simple chevalier seul, comme il en était tant pour proposer et vendre leurs épées aux plus offrants. Si il était peu intéressé par la pratique, il lui faudrait y songer… L’or ne viendra pas seul, surtout si il envisageait des réparations sur sa demeure eracienne.
Au lendemain, après un repas, un bain et une toilette indispensable à celui qui souhaite se présenter à un seigneur, plus encore quand il s’agit finalement d’une dame, c’était un chevalier en armure de cuir noire - qui ne manquait pas de lui correspondre, lui rappelant la courte existence du Chevalier de Mélau -, laissant flotter sa bannière qui “parada” dans les rues, en direction de la demeure du seigneur. Il n’était probablement pas le premier, ni le dernier… Mais c’était une première pour lui, même Grégoire s’était montré plus discret que cela, lorsqu’il était venu s’inscrire au tournoi royal de l’an 999.

Quand finalement, il se trouva aux portes, et qu’on lui demanda qui il était, et ce qu’il voulait, il répondit avec sincérité, lui qui avait vécu caché et cessé d’employer son véritable nom depuis son exil, à quelques exceptions près.

“Faites savoir à la maîtresse des lieux que le chevalier Arthur de Melasinir lui demande son hospitalité.”

Nul besoin de prétendre vouloir un entretien, se serait suggéré qu’il ait quoique ce soit à dire sur un sujet qui lui importait, et de toute manière, il viendrait, tôt ou tard. Si il n’était jamais venu autrement que sous d’autres noms, le nom d’un baron ne devait probablement pas être ignoré, bien qu’il ne put régner sur ses terres que sept années. Il lui fallait se souvenir de ce qu’il avait choisit d’oublier pendant cette parenthèse de près de deux années… Le contact des hommes et des femmes de haute naissance.
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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya)   Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya) I_icon_minitimeVen 15 Aoû 2014 - 11:33





Milieu 7ème énnéade, lors de l'absence d'Alanya, peu après la reception de sa missive.
Encore un ciel grisâtre se levait sur l'Alonna. A croire que la guerre avait entammé la splendeur du soleil. Laconique, la jeune Angélique se tenait sur le balconnet de ses appartements. Le regard par delà l'horizon, elle pensait à son frère et sa soeur. Ils étaient si loin d'elle... Dépourvue du soutiens familial, perdue dans une ville qu'elle ne connaissait pas assez, elle se sentait incroyablement seule. Dépassée par les divers évènements, elle n'avait de cesse de se rappeler que le pouvoir engrange des devoirs. Elle avait pourtant si peur. La lettre de sa soeur avait été reçu la veille et ce qu'il contenait avait créé un véritable coup de semonce. Sa mère n'avait pas dormit et le nouveau sénéchal semblait plus anxieux que jamais, les très tirés par la charge qui lui incombait. Et moi dans tout ça? Un soupir fila ente ses lèvres et elle continua à regarder l'horizon. Elle n'aimait pas la guerre, et malheureusement voilà bien trop de temps qu'elle en portait les affres. D'où viendrait le puissant Marquis? Par delà le nord, ou reviendrait-il par l'est, là où l'on ne l'attend pas? Elle frissonna. La pensée que peut êterbientôt tout serait fini, pour elle, pour son frère et sa soeur lui nouait la gorge. Une larme perla au coin de son oeil et bientôt elle fut rejoint par un torrent d'autes. Roulant sur ses joues comme une cascade argenté, elle s'obstinait à regarder avec des yeux qui ne voyaient plus. Pourquoi tout est aussi injuste? Elle savait que les décisions de sa soeur avait fait naitre cette menace mais elle ne pouvait pas lui en vouloir. Ma tendre soeur, vous avez essayé de préserver votre havre et en cela, vous l'avez conduit sur une pente bien trop glissante. Un sanglot lui échappa et, du revers de la main, balaya l'humide sillon sur sa joue. Bientôt elle devrait s'assoir avec les nobles familles lors d'un conseil. La jeune Angélique savait la position délicate de sa famille: S'ils avaient accédé à la baronnie, il ne s'agissait là qu'un rangement par dépit. Il faudrait mettre d'accord toute les bannières, et s'assurer qu'elles ne fassent pas faux bon. Patience et finesse d'esprit serait certainement le seul moyen d'y parvenir. Ce n'est et ne sera pas ma guerre. Après tout, elle aidait sa mère mais n'avait eu aucune charge léguée directement en son nom par Alanya. Qu'avait donc pensé la baronne? Ma soeur ne laisse jamais rien au hasard, alors pourquoi me laisser sur la touche?. Ses reflexions l'épuisaient.
Triste et amère, elle s'en retourna dans sa chambre. Une pièce simplemais coquette qu'on lui avait attribué pour sa vue. De son balcon l'on voyait s'étendre la ville, puis les champs qui mourraient, les jours de beau temps, dans un horizon flamboyant au coucher du soleil. Au mur se dressait une tapisserie d'un ouvrage fin, une broderie représentant une créature magnifique, se lavantdans une rivière. Entre la femme et la déesse, elle était la représentation de la beauté et de la pureté lui avait-on dit. Près du petit bureau était assise une femme brune, d'une trentaine d'année. Elle cousait une robe grise. Elle leva les yeux sur la jeune femme, et lui sourit avec tendresse. "Ma dame, voyez mon ouvrage. Il vous ira parfaitement.. Elle se leva souplement en tenant le tissus par les épaules. Une soierie fine d'un gris argent, où courrait sur toute la longueur de délicieuse fleurs brodées à la main par la dame de compagnie. "Je vous remercie, voilà un bien joli présent qu'il me tarde de porter". Elle ne mentait qu'à moitié. Si Angélique trouvait effectivement la pièce d'une infinie beauté, elle n'avait le coeur à se prêter à ses essayages et des réajustements. "Ne soyez point triste. Vos frères sont par delà vos yeux mais proches de votre coeur. Essayez donc, il vous faut vous habiller à présent". Elle avait raison aussi, la jeune dame obtempéra, se laissant habiller. Pourtant, sa tristesse n'avait pas glissé avec la douceur du textile. Elle était toujours là, ancré dans son coeur, avec la rudesse de la pierre. Une fois lacée, les cheveux de jais tombant dans son dos, Angélique était d'une beauté rare. Si sa soeur était splendide comme le feu, elle semblait plutôt s'apparenter à la fraicheur de l'eau. Son teint pâle et ses yeux gris s'accordait parfaitement. Il n'y avait ni fioriture, ni supplus, la simplicité la rendait sublime. "Vous êtes merveilleuse.'. La dame de compagnie l'observait, admirative. Les yeux toujours rouges de ses larmes, Angélique balbutia des remerciments. "Allez donc, ma Dame. L'on vous attend pour quelques affaires de la baronnie". "Il n'est pas de corvée qui ne pèse plus qu'icelle.". Ne parlez pas mal, ma dame, vous n'êtes plus une enfant". Elle y était certainement allée un peu fort mais c'était ce qu'elle ressentait. Les sourcils froncés de son interlocutrice lui rappelait l'air désapprobateur de sa tutrice, lors de ses leçons.
Peu après, elle était sortie de ses appatements, marchant lentement dans les couloirs de pierres. Elle y croisait toute sorte de gens, du serviteur au noble, du roturier au bourgeois. Contrairement à sa mère, elle n'aimait pas l'agitation qui règnait dans la grande citée. Elle préférait de loin le calme d'Entiane, bien que ce ne fusse qu'une modeste seigneurie. Bientôt ses pas la conduire dans la grande salle. Ici était le lieu des doléances, des grands bals et des célébrations populaires. Une vaste pièce, encadrée de couloirs portés par des colonnes de grès, où puvait se tenir près de deux centaines de personnes. C'était ici que les courtisants se faisaient voir, ici que l'on pouvait parler aux dirigeants de la baronnie. Les seigneurs Alonnais avait toujours été proche de leur peuple. Sa mère était absente, laissant le trône -qui ressemblait plutôt à un siège- vide. La pièce n'était pas remplie, et cela étonna quelques peu la jeune Angélique. Pourtant, elle aurait quand même à faire avec le peu présent. Alors qu'elle allait s'installer, elle jetta un coup d'oeil aux bannières qui pendaient fièrement sur les murs: De vair, faucon de gueules. Justesse d'âme est l'épée noble. Cette devise l'avait toujours beaucoup amusée. Elle avait mis longtemps à prendre conscience de ce que cela signifiait. Une fois installée, la première doléance ne tarda pas. "Douce Dame, je viens vous demander aide et protection". "Nous promettons d'être juste. Quel est votre nom?". "Cilien, ô grande Dame". "Cilien, pourquoi venez vous quémander la justice de vos seigneurs?". Il jouait nerveusement avec sa tunique crottée, les yeux fièvreusement tournés vers le sol. "J'ai un champs à la sortie de la ville, et mon fils est revenu blessé de la guerre. Notre champs a vu sa terre labourée par l'ost de son Honneur à la Licorne Ethernienne. Je ne peux veiller à la semance et à la récolte seul. Je me fais vieux, et le travail y est laborieux". On entendait qu'il faisait des efforts de locution. Angélique savait ce qu'elle offrirait au paysan. Elle avait les mêmes doléances chaque jours. Une moue lui traversa le visage avant qu'elle ne reprenne contenance: "Tu as fidèlement servit la baronnie, et tes seigneurs ne peuvent que t'en remercier. N'as-tu pas de cousin?. La voix de la belle était douce et compréhensive. "Voilà bien longtemps que nous ne nous entendons plus. "La guerre est une discorde qui permet aux gens d'un même peuple de s'unir. Va voir ton cousin, l'heure est venue de vous pardonner. Demande lui son aide quand tu en auras besoin. Je gageque s'il refuse, nous t'offrirons les mains d'une autre personne". L'air dubitatif du paysan ne dura que quelques secondes, il executa une brève révérence. "Merci ô Grande Dame. Que les cinq vous protègent." Il s'éclispa tandis qu'un garde en armure se présenta à la hâte. "Le chavalier Arthur de Melasinir se présente à votre porte". Elle avait déjà entendu parler de ce nom, mais vaguement, sans pouvoir se rappeler en quelle circonstance. Aussi, après avoir tourner la tête en direction de la voix, elle donna la permission d'entrée. Ce n'était en temps normal pas à elle de le faire, mais sa mère étant absente, elle ne pouvait laisser un noble au dehors s'il lui demandait asile.
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Drystan
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MessageSujet: Re: Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya)   Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya) I_icon_minitimeVen 15 Aoû 2014 - 16:05

“La Dame Angélique d’Entiane va vous recevoir.”

C’était la réponse d’un serviteur qui se présenta à lui au bout de plusieurs minutes après que les gardes aient fait savoir sa présence aux portes du château et ses intentions d’être reçu. Alors qu’il démontait, un garçon d’écurie venait récupérer les deux chevaux, et il lui tendit confia également son pennon, avant de réajuster son armure et de se mettre à la disposition du serviteur venu le guider. Angélique d’Entiane… Décidément, il avait de sérieuses lacunes quant à la noblesse d’Alonna, des lacunes qu’il devait le plus rapidement effacer si il voulait demeurer un temps sous ce toit. En attendant, il lui faudrait faire avec cette inconnue, mais il savait faire, ça n’était pas une première pour lui.

Finalement, le revoilà dans ce monde qu’il connaissait si bien, la demeure d’un seigneur péninsulaire, et plus loin, sa cour probablement spectateur des doléances. Le serviteur le pria d’attendre et alla l’annoncer, et ne revint vers lui qu’une fois que son hôtesse ne lui accorda audience. Là, posant la main sur le pommeau de son épée, donc la figure était une réplique du crâne de Monarth, ou d’un dragon, pour qui ignorait l’existence et la curieuse compagnie d’autrefois du chevalier, il s’avança, laissant loin derrière lui le souvenir du boiteux, blessé, et lorsqu’il se considéra assez proche, non sans avoir jeter un regard aux présents et curieux, mis genoux à terre, tête baissée quelques instants avant de porter son attention sur la jeune femme assise sur le trône.

“Je vous remercie d’avoir accepté de m’entendre, Dame Angélique, et vous prie de bien m’offrir l’hospitalité de votre demeure.”

“Relevez-vous chevalier, vous êtes notre invité.”

“Je vous remercie.”

“D’où nous venez-vous, sir Arthur.”

“De l’Est, ma Dame, de Thaar.”

Nul besoin d’en dire plus, d’autant qu’il n’aimait pas avoir un tel public. Il raconterait son histoire, celle qui est si aisément vérifiable… Sa fuite d’Ancenis après la mort de Trystan, de crainte de voir sa cour et ses nobles se déchirés sous le renouveau de l’influence des Ancenis, sa traversée et sa vie cachée pendant deux ans, en Estrévent. Quant aux restes… Il était de plus en plus de rumeurs de l’Est, parlant de dragons, mais il se considérait toujours tenu par la promesse faite de préserver le secret de ces derniers, tant par respect en la mémoire des dragonnières qui furent, que du clan qui lui avait fait accueil quand ses pas l’avaient conduit à Nisetis, et au delà…

"Votre périple a dû être long et laborieux. Vous pouvez loger ici aussi longtemps que vous le désirez. Nous vous donnerons une chambre si vous le souhaitez"

"Je vous remercie pour cette hospitalité, et saurait vous témoigner ma gratitude lorsque l'occasion se présentera."

Il était sincère, et n’aimait pas garder trop longtemps des dettes qu’il estimait devoir rembourser. De fait, de la Princesse Marchande, ils s’étaient accordés à n’être redevable de rien, aussi, dans cette nouvelle vie qu’il aspirait à se construire, cette hospitalité offert serait la première qu’il contractait avec la demoiselle d’Entiane. Il trouverait, tôt ou tard. Et ses remerciements valaient également pour avoir su, volontairement ou non, le soulager d’une obligation de décliner une demande de récit en public.
Il s’inclina une nouvelle fois, reculant ainsi de quelques pas avant de se redresser, et de se retourner, retrouvant le serviteur qui l’avait conduit jusqu’ici, et qui l’invitait à présent à le suivre jusqu’à ce qui serait ses appartements provisoires. Ces derniers étaient simple, mais lui suffisait amplement même si il n’était pas très spacieux. Il n’espérait pas davantage, du fait de son rang, fut un temps, il aurait pu prendre la chose comme une offense, mais il n’était qu’un simple chevalier… Plus un conseiller du roi, moins encore un baron.

Quand il fut enfin seul, après avoir demandé à ce que le reste de ses affaires à l’auberge où il s’était installé lui soit rapporté, et demandé un bol de mûres, il défit son armure pour y préférer une tenue plus simple et légère. Quand les serviteurs qu’on lui avait affecté eurent rapporté les maigres effets qu’il possédait, il les remercia, et finalement, resta seul, s’allongeant sur la couche, fermant les yeux. Instinctivement, son esprit se tendit vers… nulle part… Monarth n’était plus là, il le savait et pourtant, c’était dans ces circonstances qu’un contact venait systématiquement. Il aurait voulu lui dire ce qu’il ressentait, partager ses pensées sur la situation, sur la demoiselle qui lui avait fait accueil, mais il était seul, et nul reptile n’irait se servir dans le bol demandé.

La soirée entamée, et après avoir avoir pu se reposer, défaire ses affaires et noter ce qu’il avait relevé, s’ajoutant par routine à l’ensemble des rumeurs et des choses qu’il avait recueillit les jours précédents, on vint le prévenir, sans grande surprise, qu’il était invité à la table de la maîtresse actuelle des lieux, ce à quoi il répondit en faisant transmettre ses remerciements à la demoiselle pour l’honneur qu’elle lui faisait, et assisté d’un serviteur, il s’apprêta, enfilant une tenue qui ne manquerait pas d’attiser la curiosité. Un autre des présents de la Dame Blanche de Thaar, une tenue indéniablement issue des tisserands thaari dans sa coupe, mais se voulant imitant du travail des péninsulaires, tout en conservant la sobriété souhaitée par celui qui la porterait. Un haut vert olive, se boutonnant par l’avant, comportant de fin tissage couleur d’or en dessinant les contours et quelques motifs, un bas et des bottes noirs, une tenue qui aurait pu rappeler celle qu’il portait à un bal en Ysari, où il était demeuré masqué… Que cette époque put lui paraître lointaine et pourtant plaisante… Il était plus insouciant alors, se considérant comme un maître dans son domaine de prédilection, invincible.
Une fois apprêter, il demanda à être conduit à la table où l’attendait son hôtesse, et lorsqu’il fut introduit, non sans avoir prit le temps de détailler les convives et la position qu’occupait chacun. Ca n’était pas la jeune demoiselle qui l’avait entendu dans la matinée qui dirigeait la table, mais une femme plus âgé, dont la chevelure et les yeux gris semblable trahissait le lien de parenté. Ainsi n’avait-il pas été entendu par la véritable maîtresse des lieux, mais par sa fille.
Avant de suivre le serviteur qui désignait sa place, il s’inclina devant la mère, supposant du même coup qu’elle était à l’origine de l’invitation.

“Je renouvelle mes remerciements pour l’hospitalité que vous m’offrez, ainsi que pour l’honneur que vous me faites de partager votre table.”

Sur ces mots, il alla s’installer, debout, à la place qu’on lui désigna, attendant qu’on l’autorise à s’asseoir.
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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya)   Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya) I_icon_minitimeVen 12 Sep 2014 - 19:05





L'après-midi se poursuit sur les mêmes langueurs qu'auparavent. La fraiche Angélique écoutait les complaintes des petites gens sans se plaindre, offrant l'aide à l'un et la justice à l'autre. Malgré sa jeunesse et sa douceur maternelle, elle était une femme compréhensive et droite. L'on disait d'elle mille fois du bien et le peuple l'aimait, bien que ce fut l'une des premières présentations publiques. Elle semblait avoir réponse à tout les mots, et si jamais le problème lui échappait, elle gageait de son nom de trouver une solution. Elle était de celles qui pensaient que dormir était bénéfique à la réfléxion. Et malgré toute l'attention qu'elle portait à son affaire, ses pensées divaguaient vers le beau et mystérieux chevalier qui avait plus tôt saluer son offre. Il semblait être un homme de bien, malgré l'air usé et las qu'il portait sur son visage fin. En y regardant pour la première fois, elle aurait juré par les Cinq qu'il ne s'agissait pas là d'un chevalier errant mais d'un noble de cour, tant ses traits fins lui semblaient trop délicat. Angélique semblait pour le moins intriguée par cet étranger, venu de bien loin.
Le temps fila si vite, que bientôt le soleil tournait au rose, donnant aux épais nuage une teinte à nulle autre pareil. L'on congédia non sans mal les derniers badauds qui n'avaient pu être reçus ce jour, leur promettant audiance le lendemain. La jeune fleur se levait de son siège trop dur, dans cette salle soudainement trop vite. Mais les portes s'ouvrir à la volée, laissant apparaitre la silhouette fine et élancée de Dame Sidoine, sa mère qui semblait tout au fait de sa journée. "Ma fille", lança la nouvelle arrivante. Sa voix était sans amour et ses yeux aussi perçant que ceux du faucon: "N'êtes vous pas encore partie vous préparer pour ce soir?". Angélique baissa la tête en se plaçant face à sa mère. "Pourquoi le devrais-je mère?". "Levez donc la tête, je n'aime pas parler à votre tête Angélique, vous le savez fort bien!". La petite s'exécuta sans l'ombre d'une hésitation, le ton impérieux de sa génitrice bien trop dur pour y échapper. "Voilà donc le visage de l'enfant qui se permet d'inviter gracieusement un noble chevalier inconnu sous un toit qui ne lui appartiens pas...". "Mère je... J...". Elle voulu bredouiller une excuse mais Sidoine était loin de sa fille, aussi dans un geste violent elle envoya une gifle sur la joue de l'impudente. Choquée tout autant que meurtrie, la belle petite porta une main sur sa joue puis sur son nez ouvert par l'une des bagues de la main inquisitrice. "Ne parlez plus jamais en mon nom. Vous êtes autorisé à régler les menus affaires, pas à offrir l'hospitalité à quelqu'un qui se prétend noble-sang". Des larmes perlaient les yeux de la jeune fille, qui rebaissa la tête, fixant le sol de peur du couroux familial. "Oui, ma dame". "Nous allons devoir remettre les choses à leur place. J'ai fait convié notre bellâtre au repas. Il vous reste assez de temps pour courir vous changer". La vieille femme tourna les talons, poursuivant en s'éloignant: "Ne soyez pas en retard".
Lorsque Angélique pénétra dans la salle du diner, de nombreux nobles étaient déjà attablés, et sa mère l'attendait le pied ferme. Sans un mot, elle s'installa à sa place, les yeux rivés sur l'assiete encore vide. A sa droite trônait la place reservé au chevalier Melasinir, du moins c'est ce qu'elle en déduit. La douce fleur était vêtu très sobrement d'une robe de velour noir, simplement réhaussée par un rubis en son col. Elle semblait si austère dans cette tenue qu'avec son caractère on en aurait facilement fait une novice. Mais son teint laiteux semblait souillé par la marque de la gifle. Un cercle bleu violacé s'étendait tristement sur son visage candide, et son nez taillé semblait pas encore tout à fait sec. Ainsi elle portait devant tous le signe de son mauvais comportement. Sidoine n'y était pas aller de main morte.
Ce n'est que quelques minutes plus tard que le chevalier entra dans la salle animée par de diverses clameur, mais où aucune animosité ne se faisait sentir. Mensonge lorsqu'on savait le peu d'accord qui tenait encore tout les vassaux de la baronnie. Elégant dans sa tenue verte, il ne ressemblait en rien à l'homme qui s'était présenté plus tôt. Il semblait reposé et moins sale. Il était d'une beauté simple, celle que la jeune fille avait tout à fait remarqué. Il s'inclina respectueusement devant la mère Broissieux avant d'ajouter d'une voix tout à fait sincère: “Je renouvelle mes remerciements pour l’hospitalité que vous m’offrez, ainsi que pour l’honneur que vous me faites de partager votre table". Elle lui concéda un hochement de tête, répondant pourtant sans dureté: "Pardonnez ma fille qui n'a pas cru bon de me prévenir de l'arriver d'un noble chevalier. Messire, vous êtes ici notre invité et j'espère que vous trouverez notre compagnie pas trop désagréable pour ce repas". La pointe d'humour de la mère fit glousser quelques nobles. Mais Angélique savait que derrière ce petit sourire faussement amusé se cachait les vices sombres d'un rapace observant sa proie. "Il est bon de retrouver une table familière et chaleureuse, surtout après avoir connu l'inconfort et l'hospitalité pour le moins négligée de l'Aduram". D'un geste large elle lui indiqua la place vacante et Angélique qui s'était risqué à un regard figea de nouveau ses yeux si bas qu'elle ne voyait plus rien d'autre que la table. "En effet, l'Aduram est une région bien dangereuse pour un homme solitaire. N'y avez-vous pas trouver quelques ennuis au moins?". Sidoine avait pris une voix faussement inquiète et observais son interlocuteur. “Je n’ai pas eu à souffrir de la traversée, fort heureusement, et j’ai connu des contrées autrement plus dangereuse, bien qu’épargner par les coupe-jarrets, alors… Il convient de tout relativiser. Mais je vous remercie de votre sollicitude". Elle lui sourit d'un air entendu avant de sonner l'heure du repas, et les victuailles furent prises d'assaut. Mais Angélique, elle, ne sembla pas bouger d'un pouce, trop occupée à s'éffacer dans le décors. Assis près d'elle, comment la belle plante pourrait cacher cette disgrâce? “Vous devriez manger, n’offrez pas à votre mère le plaisir de vous voir diminuer, au contraire, montrez de la force". Il avait lâché la phrase dans un murmure tandis qu'il prétextait atteindre un plat quelconque. Les joues de l'Innocente s'enflammèrent mais sa tête restait obstinément rivée sur la table. Elle aurait voulu répondre mais le chevalier s'était déjà retourné vers sa mère: “Pardonnez ma curiosité, ma Dame, mais pourriez vous me parler de l’Alonnais depuis la mort du Roi Trystan ? D’après ce que j’ai pu entendre et apprendre, son trône semble sujet à la même instabilité que celui de son voisin, surtout depuis le retrait du Seigneur Hanegard". L'insinuation fit taire pas mal de monde dans l'assemblée tandis que Sidoine, elle gardait un sourire figé sur son visage. "Notre pays a souffert et souffre encore des guerres qui la ronge. Notre terre a été épargnée par le Noire Mort, mais je ne crains que le coeur de nos nobles ne soient tout autant touchés". Subtilement, elle avait retourné l'affaire, l'ammenant à un terrain un peu plus propice. "Nous pleurons nos enfants morts messire, est-ce se montrer instable selon vous?". “Non, évidemment. Je ne voulais pas vous offenser, ni vous, ni aucune des personnes ici attablées… Dans une taverne, j’ai entendu tant le nom de votre fille que celle d’une Constance de Loubier, épouse de l’éphémère Roi de Sgarde, aussi cela a t-il suscité mon inquiétude de voir ce beau pays frapper du même mal qui ronge et saigne votre voisin depuis la chute du félon Baudoin". Elle sourit en plantant ses yeux gris dans ceux d'Arthur. Le sourire se faisait plus tranchant encore, menace silencieuse. "Constance n'est plus la bienvenue à cette table depuis qu'elle a vendu l'Alonna au roi de Sgarde. Et si ses alliés étaient si nombreux qu'ils osent le dire, ce ne serait pas moi qui vous intimerez de vous méfier des racontars de tavernes". La chose étant dites, les nobles reprirent plus doucement leurs conversations et le souvenir de l'incartade serait bien vite oublié. "Vous n'auriez pas dû offenser notre nom, messire", souffla la belle Angélique. “Je ne pensais pas à vous offenser. Je n’aurais pas dû être aussi maladroit, et j’aurais du comprendre que le sujet était encore sensible, et je ne m’égarerais pas à émettre de jugement. Il ne fallait y voir que l’innocente question d’un homme qui a été tenu éloigné de la Péninsule depuis que son roi est mort, et qui veut savoir ce qu’il est advenu en son absence. Mais n’en parlons plus, si vous voulez". Avec un geste d'une douceur folle, elle posa sa main sur la sienne. "N'ayez crainte, vous l'ignoriez certainement. Dame ma mère n'est pas une femme méchante, mais elle se méfie des étrangers". Sous ce geste aussi fugace qu'intime, il retira sa main et décréta qu'il n'était pas bon de parler en mangeant, aussi le silence fit place. Que pouvait bien vouloir un chevalier de retour dans son Royaume? La belle Angélique s'alanguit dans la même torpeur muette et le repas se passa sans plus de discussion, jusqu'à en oublier la marque bleuté sur sa peau laiteuse.
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MessageSujet: Re: Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya)   Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya) I_icon_minitimeVen 12 Sep 2014 - 19:08

L’Alonnais demeurait en crise, c’était la conclusion qu’il put tirer de ce premier dîner, la soumission à l’Éphémère de Sgarde, la venue de l’Ethernien et l’accession au trône par les Broissieux étaient des évènements des plus récents, et pourtant, la Baronne s’en était déjà allée dans le sud pour quelques affaires à traiter, semblait-il. Tout ceci lui rappelait des souvenirs, pas les plus plaisants, alors qu’il s’était vu confié l’Ancenois après la mort et la félonnie déclarée des Chouettes d’Argent.  
Il était finalement demeuré silencieux par la suite, se contentant de profiter du repas, renonçant à sa quête d’informations, accordant peu d’importance à la façon dont la mère percevrait le choix de la retraite… Qu’elle y voit sa victoire, ou bien l’aveu d’une faiblesse. Il ne désirait pas se faire ici plus d’ennemis qu’il n’en possédait plus au sud, et n’avait pour ces seigneurs et dames attablés aucun motif à remuer quelques couteaux dans des plaies encore nouvelles.

De retour dans sa chambre, il consigna le peu qu’il avait pu tirer de ce dîner, s’allongea, se perdant un temps dans ses réflexions, jusqu’à ce que le sommeil ne se saisisse de lui et ne l’emporte avec lui. Il retrouvait la vie de château, mais ne devait pas considérer la chose acquise… Tôt ou tard, il lui faudrait gagner le droit de demeurer là, si telle était sa décision, et se préparer à partir si ça ne devait pas être le cas, ou si son hôte en décidait autrement.
Le lendemain, il était debout aux premières heures du jour, et dans les couloirs, il ne croisait que des serviteurs s’affairant pour le moment où s’éveillerait la noblesse. Ne demandant qu’un petit déjeuner des plus simples et des plus légers, il mena ses pas jusqu’à la salle d’armes où il s’exerca toute la matinée durant, d’abord seul, puis, quand se présentèrent d’autres pratiquants, à travers des passes où il put éprouver son savoir faire, renouer avec la manière des péninsulaires… A Thaar, bénéficiant de l’hospitalité de la Princesse Marchande, il avait connu surtout des mercenaires exerçant leur obligation sur le pont d’un navire plus que sur la terre ferme, avec un style adapté tant à l’environnement qu’à l’équipement dont ils s’encombraient, différent de celui du soldat ou du chevalier péninsulaire. Mais si les premières lui parurent délicates, il retrouva vite ses repères, et sans prétendre être exemplaire, il jugea s’être plutôt bien débrouillé. Et puis… Ces moments ont pour plus grands avantages qu’ils permettent de nouer des liens avec des soldats et chevaliers, autant que d’en apprendre sur eux, même sans un mot… Lesquels sont les plus agressifs, lesquels sont plus patient… Les méticuleux et les impulsifs.

Il prit un repas, se reposa quelques heures avant de changer d’exercice… Il alla dans la cour pour s’exercer à la lance autant que pour apprendre à connaître les humeurs et le caractère de la monture généreusement offerte par la marchande. Ça n’était pas un destrier eracien, assurément, mais cela conviendrait le temps que le sien reprenne les forces que les Terres Stériles avaient exigé de lui. Dans son armure noire, bien que non de plate… Il renouait avec le souvenir du Mentor apparu au tournoi fêtant la victoire contre les dissidents sous le nom de Grégoire de Mélau, tombé en demi-finale. Il s’était entraîné, sans jamais se laisser aller à participer au moindre tournoi, sinon entre chevaliers d’Ancenis… Il avait des dispositions et une manière d’aborder la joute, mais en 999, c’était une grande première, et peut-être de la chance, il avait affiné la technique tout en conservant sa manière.
Et c’est ainsi qu’il occupa une bonne partie de son après-midi, s’habituant au cheval autant qu’en renouant avec la lance, bien qu’il n’y ait qu’une cible fixe et non un adversaire face à lui. Cela ne s’oublie pas…

Et les jours s’écoulèrent ainsi, avec une certaine routine… Il alternait toutefois, et les après-midi d’exercice laissaient un jour sur deux la place à une chevauchée en dehors des murs du château, avec l’une ou l’autre de ses montures. Il avait fait le choix de se mêler aussi peu que cela lui avait été permit à une cour fort préoccupée par les évènements qui remuaient la région. Il ne lui appartenait pas encore de le faire, et il ne le désirait pas… Un jour, si il décidait d’y demeurer plus longuement. Plus au sud, là d’où il venait, il n’y avait à ses yeux d’hostilité à l’idée de s’y installer… Entre Chouette d’Argent, guerre dans l’Eracien, et un trône toujours occupé par les amis et fidèles à l’Ivrey.

Il vint un jour où la jeune soeur, Angélique, décida de l’approcher, exprimant une requête personnelle, soucieuse de son frère prit par l’Ethernien qui guerroyait à présent en Oësgard, elle espérait de lui qu’il puisse se rendre là-bas et apprendre davantage sur le traitement du jeune homme. C’était une tâche risquée, l’Oësgard était en guerre, depuis si longtemps qu’il rôdait assurément des bandes ça et là, et les seigneurs, trop occupés à se battre en eux ne s’en préoccupaient pas encore. Mais il en était capable, il avait connu et traversé pire… Et qui sait, de cette mission découlerait l’assurance d’être bien reçu à l’avenir, si il la menait à bien… Tout au moins il disposerait d’une alliée influente quand viendra l’heure de rencontrer la Baronne.
Il accepta, et après avoir préparé minutieusement son voyage, cueillant les informations les plus récentes sur les positions de l’Ethernien, quitta le château pour partir vers le nord et la guerre.
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MessageSujet: Re: Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya)   Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya) I_icon_minitimeVen 12 Sep 2014 - 20:10

Réception durant la dernière énéade de Favriüs, 8ème année du 11ème cycle

Le messager qui délivra la lettre n’avoit, comme convenu lorsqu’il avait été engagé par un homme masqué, pas permis à sa monture de se reposer tant que le paquet ne serait délivré. Ce dernier ne contenait pas une…mais deux lettres. Après avoir délivré le paquet, le messager s’en retourna au point de rendez vous fixé par le contrat pour lequel il avoit été engagé. Voilà ce qu’elles relataient :

Duncan du Lys a écrit:
A l’attention de Madame de Broissieux, Baronne d’Alonna par la grâce des Cinq,

Madame, à l’heure où je vous écris, le Nord souffre de ce poison mortel qu’est la guerre, qui non content d’ôter à la vie toute sa saveur, disperse en nos cœurs la noirceur de la trahison et de la machination.  Croyez bien, Madame, que mon cœur souffre de ne point vous porter de rassurantes nouvelles, mais j’ose espérer que vous saurez trouver un quelconque réconfort en apprenant que votre frère se porte bien. Madame, votre dévoué chevalier n’a eu de cesse de me chercher, et c’est avec grand cœur que je lui ai confié la bonne santé de Monsieur votre frère. Néanmoins, Madame, l’effroi s’empare de moi dès que je songe au grand mal que la lettre ci-jointe pourrait vous causer, et à l’amer sentiment que vous pourriez ressentir en la lisant. Sachez, Madame, que toutes les mesures ont été prises pour veiller à la bonne santé de Monsieur votre frère contre ceux voulant attenter à sa vie.

Que les Cinq vous guident et vous protègent,
Duncan du Lys, Seigneur et Chevalier du Lys, Conseiller de Jérôme de Clairssac

La seconde lettre n’était point écrite de la main de Duncan. Mais de Monsieur de Brochant. En réalité, son contenu avait été altéré par le travail fructueux de faussaires, ripoux de grands chemins et de quelques mages qui, séduits à l’appel de l’or, avez su transformer les mots pour altérer le sens des phrases, et leur donner la tournure souhaitée. Après s’être assuré de leur silence, la lettre faussée avait été jointe à la première dans le paquet, et le tout livré.

Lettre a écrit:

 …Aujourd'hui, cependant, je me dois de vous le dire : votre entreprise est vaine. Il y a bien assez d'hommes et de femmes en Oësgard pour vouloir vous repousser, votre venue est aussi mal vue que je vous propose ici un accord. Je marche contre vous, aujourd'hui, autant pour vous chasser que pour vous me prévenir : luttez contre moi, infligez moi une lourde défaite et préparez vous à affronter la prochaine armée, puis la suivante, jusqu'à ce que finalement Oësgard me revienne comme il se doit.
     Aujourd'hui, je vous offre une autre voie. Laissez derrière vous bannières et ban et venez à moi, accompagné du frère de Madame de Broissieux. De mal, il ne vous sera fait aucun, et vous seul pourrez repartir à la fin de notre entrevue. Et peut-être, alors, serons nous allié plutôt qu'ennemi. Il est des propositions qu'on ne peut faire qu'homme à homme, et la question d’Alonna en fait partie.

Aymeric de Brochant, Marquis de Serramire


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MessageSujet: Re: Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya)   Cela (re)commença par la fin d'une errance (PV Alanya) I_icon_minitimeJeu 20 Nov 2014 - 8:45

Il avait suffisamment abusé de l’hospitalité du Pays Alonnais, et n’espérait plus tirer davantage de profit de sa petite excursion en Oësgard, pour le moment tout du moins, il devait composer avec le fait que la baronne s’était égarée en quelques domaines du sud, retenue, charmée ou perdue, la raison importait peu à Arthur… Il ne pouvait pas, dans sa situation, attendre et se soumettre au capricieux cheminement de la suzeraine de ces terres et miser sur l’incertitude de son retour.

Aussi avait-il rassemblé ses affaires pour s’apprêter pour un départ préalablement annoncé, n’oubliant par le détour naturel et normal que représentait ses adieux à la jeune Angélique et à sa mère, avec laquelle ses rapports s’étaient améliorés après qu’il ait ramené des nouvelles de son fils emporté par l’Ethernien et la guerre en Oësgard. Il ignorait combien de temps s’écoulerait avant qu’il ne repasse dans cette région, à supposer qu’un tel jour arrive, il y avait mille et une chose plus au sud susceptible de le priver d’une telle occasion, mais il ne voulait pas y penser.
Et c’est ainsi qu’Arthur renonça à l’hospitalité de la demeure baronniale, s’en détournant pour laisser place à ce qui serait sa vie future, un temps du moins.

A la sortie de la ville l’attendait une petite troupe hétéroclite d’une vingtaine d’individus, hommes et femmes aux tenues dépareillées, aux origines diverses, sommairement  équipés mais tous montés. Auprès d’eux, apprêté pour un départ convenu plus tôt, quelques chariots et leurs propriétaires respectifs, marchands de moindre envergure allant et venant, ainsi que quelques voyageurs dont les guerres et les conséquences qu’elles trainaient dans leurs sillages avaient éveillé les craintes d’une attaque sur la route, se joignant au convoi. C’était là la première mission d’escorte pour cette nouvelle troupe tout justement formée.

Une ennéade plus tôt et à peine rentrée de son voyage au nord, Arthur avait entamé ce qui était le fruit de sa réflexion sur la route qui le ramenait à Alonna. Il avait certaines ambitions, et ils ne pouvaient les concrétiser qu’avec des hommes et quelques ressources, mais il voulait se garder de toute dépendance, de tout serment mal placé, la Péninsule était désormais une terre relativement étrangère dont il ne connaissait pas autant qu’il l’aurait voulu les grands seigneurs, aussi ne pouvait-il pas s’incruster si facilement dans l’entourage de l’un d’eux… Il avait besoin de temps pour réapprendre, mais aussi d’argent et d’une réputation renouvelée. Ainsi s’imposa d’elle-même l’idée de se faire mercenaire et de s’attacher la loyauté d’hommes et de femmes.

Il parcourut la cité, laissant courir le bruit dans chaque auberge et rince-gosier qu’il recrutait des hommes et des femmes déjà initiés à la chose militaire et capable de se munir par eux-mêmes d’une arme, d’une protection et d’une monture, ne possédant pour l’heure pas les moyens de le faire par lui-même. Et passant ses après-midi dans une taverne coquette qu’il avait repérée, il s’entretint avec ceux qui se présentèrent… Non content d’éliminer ceux qui ne correspondaient pas à ce qu’il recherchait, cela lui permit d’en apprendre un peu sur ceux qu’il finit par choisir… Leurs parcours et leurs aspirations et compétences.  Hommes et femmes, soldats, miliciens, aventuriers… Ayant déserté ou aspirant à une nouvelle vie ou à fuir l’actuelle… Arthur ne faisait que peu de cas de leurs origines, s’attardant davantage sur leurs ambitions et les principes qui étaient les leurs… Il écarta ceux qui avait rompu le ban par lâcheté mais s’attarda davantage sur ceux qui l’avait fait pour échapper à un commandement dépourvu de raison, ou sans moral ni justice.

En une ennéade, il avait fini par en choisir une vingtaine, sommairement formé ou rompu à la chose, et avait déjà une idée de la manière dont il organiserait sa troupe… Il lui fallait faire de cette somme d’individualité un tout uni. Dès lors, il s’intéressa aux marchands, confiant une tâche identique à certain de ses nouveaux acolytes. Il fallait trouver des gens susceptibles d’avoir besoin d’une escorte, et tout particulièrement ceux qui allaient vers le sud et le Médian, et la rumeur montante d’une menace venue de l’est et d’Aduram aida, d’une certaine façon.

Et c’est ainsi que se monta ce convoi qui prenait la route du sud et l’ouest, s’éloignant de la cité fortifiée. Arthur ignorait encore vers quoi il allait… Il savait ce qu’il désirait, mais aucunement ce qu’il trouverait sur sa route, pourtant, il n’y avait pas de crainte dans son esprit, il était en paix, épanoui même. Il retrouvait des compagnons, dissipait cette solitude dans laquelle il était plongé depuis sa séparation d’avec Monarth. Ca n’était pas le même genre de lien, mais c’était toujours mieux que rien et il s’en réjouissait.
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