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| Ce que l'on ramasse sur les routes [PV Eliwa] | |
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Hadrian de Ferlynn
Humain
Nombre de messages : 20 Âge : 34 Date d'inscription : 21/07/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Ce que l'on ramasse sur les routes [PV Eliwa] Lun 18 Aoû 2014 - 13:57 | |
| Fin de service Huitième année, Onzième cycle, Au tout début du ois de Favrïus La nuit jetait encore ses froides ombres sur les environs lorsque le Pont-Levis s'abaissa. Trois cavaliers se profilèrent dans l'encadrement de la poterne, et s'élancèrent au grand galop dans l'obscurité. A l'Est, une lueur rougeâtre indiquait l'approche du levée du jour, et dans le ciel, les étoiles s'estompaient doucement dans un ciel qui virait lentement du noir au bleu profond. Tout autour d'eux, la plaine d'Ithri'Vaan était encore baignée par les ombres de la lune et de la nuit. On devinait, au loin, la silhouette d'un grand lac au bord duquel poussait quelques arbres, tandis que les collines au nord masquait la vue de la gigantesque forêt d'Anduram, qui, bien qu'elle se trouva encore à quelques quinze jours de marche, était déjà visible depuis la cime des plus hautes montagnes de cette petite chaîne de collines. Au sud, la plaine s'étendait, à perte de vue, gigantesque, et presque déserte. Il n'y avait, dans les environs, qu'une douzaine de villages, sous la protection du château derrière eux.
La route serait longue, Hadrian le savait. Mais il avait aussi entendu, des mots d'un skalde de passage à la cour, que la guerre risquait de reprendre dans la péninsule, en Oësgard. Et la guerre payait mieux que le service d'un châtelain, aussi riche soit-il. Hadrian s'était donc décidé à reprendre la route, il y a quelques jours, afin d'aller proposer son épée à un châtelain ou un seigneur du nord de la péninsule. Nul doute qu'il trouverait un employeur le moment venu. Une froide excitation s'emparait doucement de lui à cet instant. L'heure de la vengeance, qu'il attendait depuis deux longues années, semblait approcher à grand pas.
Il quittait donc une retraite paisible, tout frais payés, pour aller risquer sa vie dans une guerre de plus. il ne pouvait pas dire que la vie de cour lui avait déplu. Passer six mois avec des enfants pour leur apprendre à tenir une latte de bois correctement, corriger la "Garde du faucon" de quelques écuyers en plein apprentissage et mettre de l'ordre dans les rangs des piquiers du châtelain avait été plaisant, reposant, et, il devait se l'avouer, facile. Il craignait d'avoir quelque peu perdu la main.
Mais dans le même temps, cela lui avait permis de passer du temps avec Eléanore, de lui permettre d'assurer la prise de son épée, d'affirmer son bras de tir, et d'en faire, ainsi, une combattante redoutable et une partenaire fiable au combat. Ce temps n'était donc pas perdu. Il restait néanmoins à voir comment elle se comporterai en situation de combat réelle, car un entrainement ou l'on ne risquait pas sa vie n'avait strictement rien à voir avec un combat contre un adversaire qui en voulait à votre vie, vos biens, et vos proches.
Alors qu'il s'enfonçait dans les méandres de ses pensées, Hadrian n'avait pas remarqué que le jour s'était levé, et même bien avancé. La lande laissait maintenant place à une prairie verdoyante, couverte de cultures, de cépages que l'on devinait de bon cru, et de vastes prés ou des troupeaux paissaient tranquillement, laissant le monde que les entourait avancer sans eux. A quelques kilomètres, dans une combe en contrebas, à proximité du serpent argenté d'une petite rivière, se trouvait un petit village. Consultant la position du soleil, Hadrian estima que l'on se trouvait aux alentours de la première heure de l'après midi. La température avait monter mais il faisait toujours très frais. L'Hiver était touchait à sa fin, et le printemps pointait le bout de son nez, mais il n'était nullement question, encore, d'enlever les manteaux de peau et les capes de laine.
Couvert de sa cape blanche, sans fioriture, la tête baissée, et avançant à pied, tête nue, devant sa monture qu'il tenait par la bride, Hadrian entra dans le petit village. Un panneau de bois peint à l'entrée indiquait "Bienvenue à Comberive". Le chevalier nota le nom du village intérieurement, et continua sa marche. Le printemps qui s'annonçait avait laissé les rues désertes. Seuls les vieillards et les mères en couches ou responsables d'enfants en bas-âge n'étaient pas partis aux champs pour s'occuper des semis. Quelques gardes (moins d'une douzaine), assuraient la sécurité des villageois, et une moins d'une demi-douzaine d'artisans travaillaient à leur échoppe : un forgeron, un charpentier, et une écurie. C'est tout ce que comptait le village.
Il était construit en ligne droite, autour de la route qui passait en son centre. Quelques masures étaient un peu à l'écart de l'axe principal, et Hadrian évaluait sa population à moins d'une centaine de personnes. Mais en son centre se trouvait son seul centre d'intérêt : le relais de comberive. Un relais de poste qui proposait une halte pour les voyageurs, du fourrage pour les chevaux, un repas chaud, une chambre pour les plus riches, une place au coin du feu pour les autres, et un entrepôt ou stocker le contenu d'une caravane. Bref, un relais comme il y en avait des milliers le long des routes de Miradelphia.
Etant parti à l'aube, la petite troupe avait déjà marcher plus de huit heures, et Hadrian doutait que les chevaux puissent tenir plus longtemps. Il accueillit donc la présence du refuge comme une bénédiction, et une halte bien méritée. Ils repartiraient tôt le lendemain, une fois les chevaux reposés et leurs ventres remplis. Ils avaient le temps pour rejoindre Thaar. Inutile de se presser.
Laissant leurs montures au palefrenier, les trois compères s'orientèrent vers la bâtisse principale. La cheminée, fumante, indiquait qu'un repas chaud y serait servit, et les deux ou trois chevaux qu'ils avaient vu à l'écurie qu'ils ne seraient pas seuls dans la place. Hadrian poussa la porte, et constata en effet qu'une des tables était prise par deux drows en armure légère, qui ne lui lancèrent qu'un regard discret. Hadrian leur adressa simplement un salut de la tête et marcha en direction du comptoir, ou le propriétaire des lieux nettoyait une de ses chopes de bière.
[H. de Ferlynn] Salut l'ami. C'est possible de dormir ici ce soir ? [Aubergiste] R'gardez par vous-même messire. Y'a pas foule là. J'attend une caravane pour s'soir, mais y s'ront pas assez nombreux pour remplir l'bahut. Qu'ess'ça s'ra pour vous ? Une chambre ? Ou d'la place pour étendre vot' paillasse ? [H. de Ferlynn] On se contentera de trois paillasses, et d'un repas chacun pour ce midi et pour ce soir. [Aubergiste] Avé' l'fourrage pour les ch'vaux, ça f'rra cinq pièces d'argent messire.
Hadrian posa le compte sur le comptoir et s'installa sur une table face à la porte. Il mit le mur dans son dos, et posa sa lame à côté de lui. Le Barde s'installa en face de lui, et Eléanore sur sa gauche.
[L. Wandersson] Alors messire, vous avez conçu des projets une fois de retour en péninsule ? [H. de Ferlynn] Rien de précis, maugréa Hadrian. [L. Wandersson] Notre départ était si soudain, je pensais que vous aviez déjà un plan. La perspective de reprendre Ferlynn y est-elle pour quelque chose ? [H. de Ferlynn] Non. Dans la situation actuelle, je ne me vois pas tenir de terres pour le moment.
Et la discussion se poursuivit. Enfin ... Discussion ... Comme d'habitude avec Hadrian, elle prenait la forme d'un long monologue de son interlocuteur, entrecoupé de grommellement, d'acquiescement, de négation, et de phrase laconiques du chevalier. Mais le barde semblait s'y être fait, et cela ne posa pas de problème à Hadrian. S'il le gardait prêt de lui, c'est aussi parce que Lyllewynn était l'une des seule personne qu'Hadrian connaisse qui parvienne aussi facilement à comprendre ce qu'il pensait, et ce qu'il voulait. Et de fait, il lui évitait de devoir parler aux autres. Et ça, c'était plutôt pas mal. Hadrian détestait les rituels sociaux, Lyllewynn les adorait ... Il faisait l'intermédiaire ... |
| | | Eliwa
Elfe
Nombre de messages : 1691 Âge : 28 Date d'inscription : 10/08/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 140 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Ce que l'on ramasse sur les routes [PV Eliwa] Lun 25 Aoû 2014 - 6:51 | |
| Sol'Dorn était derrière elle depuis deux jours grand maximum. Et cet arrêt pour la nuit dans cette ville lui avait redonné quelques goûts de luxe. Elle avait envie de passer une autre nuit dans un lit, prêt d'un feu, avec un bain chaud à disposition. Lil'Ssinum lui avait donné quelques pièces pour qu'elle arrive saine et sauve à Thaar, là où elle avait promis de la retrouver bientôt. Quand elle aurait terminé son travail, certainement. En fin de journée, elle arriva à proximité d'une petite bourgade, nommée Comberive si elle en croyait le panneau de bienvenue, et décida donc de se mettre en quête d'une chambre pour la nuit. L'auberge qu'elle finit par trouver devait être la seule du village, à en juger par la taille de ce dernier, et devait déjà accueillir du monde si elle prenait en compte les chevaux déjà présents dans l'écurie. Quand elle pénétra dans le bâtiment, tous les regards se portèrent sur elle pendant un instant, avant de se détourner pour revenir à leurs occupations initiales. Amarthluin et Aralaurë l'attendait à l'extérieur, en attendant qu'elle revienne pour les mettre avec les autres chevaux, dans l'écurie. Le tavernier n'était pas des plus aimables, et elle eut bien du mal à négocier son prix. Prix qu'il avait, elle n'en doutait absolument pas, certainement monté à la vue de ses traits beaucoup trop fins pour appartenir à une humaine.
Mais une fois qu'elle eut obtenu ce qu'elle voulait, elle put laisser sa monture dans l'espèce d'enclos avec un toit qui servait d'écurie. Elle n'obtint la permission de loger sa louve dans sa chambre qu'en payant un supplément qui faisait presque le double du prix qu'elle avait déjà payé. Mais elle n'aurait pas été rassurée de la laisser en bas, à la vue de tous. Elle ne savait jamais comment les hommes pouvaient réagir face à une telle bête, et la peur pouvait leur faire tourner la tête au point de faire des choses plutôt idiote. Et comme la constitution de sa louve était plutôt faible, elle ne voulait pas prendre le risque qu'elle soit blessée, voire tuée. Ce furent donc des regards beaucoup plus insistants qui se posèrent sur elle quand elle entra pour la seconde fois dans l'auberge, sa compagne de route à ses côtés. Elle se fit cependant assez discrète et disparue rapidement dans les escaliers qui menaient aux chambres. Quand elle eut trouvé la sienne, elle demanda qu'on lui donne de quoi se laver, et si possible, que ce soit un bain. Le prix qu'elle avait payé devait bien couvrir ces services, et si jamais le tenancier refusait, elle ne perdrait pas plus de temps ici. Mais à son grand soulagement, il accepta sans rechigner.
En attendant que son bain soit prêt, elle décida de céder à l'appel de son ventre. Ce dernier grondait depuis un moment déjà, mais elle l'avait ignoré jusque là. Les odeurs de cuisine ne purent cependant la retenir plus longtemps, et elle demanda un repas chaud, tout en s'asseyant à une table, proche du feu, dans le coin de la pièce. La nuit tombait doucement, et l'ambiance était plutôt calme, propice au repos, donc. Quand son repas fut amené, elle le dégusta longuement, bien qu'il s'agisse seulement d'une soupe des plus simple. Mais la chaleur qui se répandait délicieusement dans son corps à chaque gorgée lui faisait un bien fou. Le quignon de pain qui accompagnait le tout disparu dans sa poche. Elle le donnerait à Ara quand elle remonterait pour profiter du luxe qu'elle s'offrait cette nuit. Ce serait d'ailleurs certainement la dernière fois. Elle ne comptait pas s'arrêter ensuite, peut-être seulement pour se reposer un instant, mais pas plus. Elle avait encore du chemin à faire, et elle comptait le faire le plus rapidement possible. S'attarder ne ferait que retarder l'échéance et le moment où elle devrait se confronter à ses plus grandes angoisses. Ce serait comme un signe de faiblesse. Et elle n'avait absolument pas besoin, ni envie, de faiblir maintenant. Elle avait tenu jusque là, elle n'allait pas douter et flancher sur la dernière ligne droite. Il en était hors de question.
Quand elle eut fini sa soupe, elle demanda un peu d'eau, et un petit pichet d'un alcool de la région. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas bu. Depuis qu'elle avait quitté Alëandir, à vrai dire. Et ce soir, elle avait froid. Elle cherchait donc là cette chaleur si particulière, et souriait déjà à l'idée de la ressentir, là, au creux de son estomac, le long de sa gorge et sur ses lèvres. On le lui apporta rapidement, et elle se mit à faire le tour de la salle, comme cachée derrière son verre. Elle buvait par petite gorgée, et passait de table en table. Rien, ou plutôt personne, n'arrêta son regard. Hormis cette table de trois, là-bas, au fond. Deux hommes et une fillette. Un très loquace, très énergique, qui faisait de grand gestes, tandis que les deux autres semblaient beaucoup plus réservés. Pour l'enfant, elle trouva une explication rapide et simple qui devait la satisfaire pour l'instant : elle devait être adoptée. L'un des deux avait du la ramasser sur la route, et depuis ce jour, elle devait les suivre parce qu'elle n'avait personne d'autre. Mais elle eut plus de mal à trouver ce qui dérangeait l'autre homme. Peut-être était-ce sa nature, d'être réservé, et de ne parler que lorsqu'il était nécessaire de le faire. Elle avait rencontré moult gens de cette sorte, mais n'avait jamais vraiment partagé de longs moments avec. Elle aimait beaucoup manier les mots, et parler était quelque chose qu'elle appréciait beaucoup. Aussi, elle les agaçait vite et finissait par les quitter quand un nouveau manque de réponse venait à la faire désespérer de jamais engager la conversation. Ce fut sur cette pensé qu'elle se resservit un verre.
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